SAVE THE QUEENS
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
(02.06.2023) STQ FÊTE SES 5 ANS HAPPY BDAY !
-39%
Le deal à ne pas rater :
Ordinateur portable ASUS Chromebook Vibe CX34 Flip
399 € 649 €
Voir le deal

Partagez

 

 alone at midnight (tadeo)

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Aller à la page : Précédent  1, 2
Invité;

Invité
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -


avatar




alone at midnight (tadeo) - Page 2 Empty
Message Sujet: Re: alone at midnight (tadeo)   alone at midnight (tadeo) - Page 2 Empty Mer 14 Aoû - 18:56

Neo se fait face. Le miroir lui renvoie ses yeux bordés de bleu. Son visage est coulant d’eau, inondé. Il a du mal à se faire face. Son reflet lui a jamais semblé si con. Toutes ses excuses se dissolvent. C’était rien. Pourquoi est-ce qu’il en fait tout un plat, pourquoi est-ce qu’il fait la mauviette dans la salle de bain, à chialer pour une connerie, à faire des drames avec rien. Parce que c’était rien, pas vrai. À force de dormir ensemble, ils ont jamais fait attention aux réactions matinales de leurs corps d’adolescents, ça aurait été stupide, ils sont normaux.

Neo, il a jamais rien pensé de Tadhg et de ses dispositions. C’est juste Tadhg, qu’il aime qui il aime, c’est comme ça, tant qu’il les aime pas plus que toi, Neo. Vous c’est au dessus du reste, c’est pas ce genre d’amour, c’est pour la vie. Parce que sans lui, tu veux plus vivre. Neo, t’aimes pas t’attarder. Jamais passer la nuit, jamais s’éloigner. C’est pas les jolies filles qu’il manque en ville, mais elles ont probablement le goût de queens et t’as pas encore totalement digéré votre retour, t’anticipes avidement votre départ. Le vôtre, parce que tu veux partir avec Tadhg, jamais sans lui. Faudrait lui dire, ça.

La salle de bain est trop petite. T’as plus que ta peau, celle marquée à vie, celle encrée comme pour te démarquer, comme pour chasser la normalité. Alors t’essuie ta gueule sur une serviette abandonnée et t’inspire profondément. Un souffle, deux, trois, ton courage de lâche entre les mains.

Le verrou de la salle de bain, le salon vide.

Neo en a les doigts qui tremblent. Il est parti, il est plus là. Le faux calme qu’il a réussi à collecter lui remonte à la gorge. Il cherche un t-shirt à enfiler pour le suivre, mais tout ce qui lui tombe sous la main sens Tadhg et ça le rends dingue, ça lui vire le coeur à l’envers. Il fait un bardas dans le salon. Cherchant quelque chose qu’il ne trouve pas, ne sachant même plus ce qu’il veut, troublé, affecté.

Une brise se scotche à sa peau nue, il remarque la porte du perron ouverte, Tadhg sur le balcon. Les paupières de Neo se ferment, soulagement de le voir, de le trouver, de pas se manquer. Alors il décide que ça dérange pas. Qu’il sont qui ils sont. Qu’il faut pas changer.

Quelques pas pour le rejoindre sur le balcon. Les phalanges de Tadhg autour d’une bouteille d’alcool fort. Neo aurait pu jurer que la bouteille était presque pleine, elle ne l’est plus. La peur de l’avoir fait fuir danse contre sa peau comme une urgence. Faut s’assurer qu’il est bien là. Tadhg lui fait dos, le regard contre l’horizon. Neo s’approche pour poser son menton sur l’épaule de son meilleur pote, de son frère, de son tout. Il cogne affectueusement sa tête contre cette de Tadhg. « tu partages ou tu comptes boire la bouteille tout seul. » demande Neo. Il attends pas de réponse qu’il passe ses bras autour du brun pour détacher la bouteille de ses phalanges et en avaler assez pour se donner un peu de contenance. S’il peut pas parler des dernières minutes, il peut au moins expliquer autre chose, tenter de faire la paix, de calmer la tempête qu’il sent gronder dans la cage thoracique de Tadhg. Il voulait pas faire ça, il a pas su gérer. Ils peuvent pas être mal tous les deux, ça finit jamais bien. Ils se tirent vers le haut comme ils se tirent vers le bas. « je voulais pas faire la gueule. j’ai juste du mal quand t’es pas là. » qu’il offre comme piètres excuses, c’est tout ce qu’il a.
Revenir en haut Aller en bas
Invité;

Invité
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -


avatar




alone at midnight (tadeo) - Page 2 Empty
Message Sujet: Re: alone at midnight (tadeo)   alone at midnight (tadeo) - Page 2 Empty Mer 14 Aoû - 18:59


L'alcool et la drogue frappent, fort, bien, ça t'engourdis, fait disparaitre un peu de ton mal être. Un tout petit peu. Mais t'as mal parce qu'il est loin, enfermé dans la salle de bain et tu ne veux pas comprendre pour quoi exactement. Peut-être que t'aurais plus mal quand il sera là. Dans quel sens du mot ''plus'', tu ne sais pas. Tu sais que ça brasse un peu dans le salon, au moins autant que dans ton ventre, mais tu ne t'en mêle pas, plus. Tant qu'il ne se fâche pas contre toi, il peut casser ce qu'il veut.

T'entends pas la tempête qui se calme, perdu dans les volutes bleutées qui quittent tes lèvres quand tu sursautes. Neo qui a retrouvé ton dos, son menton contre ton épaule sa tête contre la tienne. La main de ton frère qui retrouve la tienne pour venir te chopper la bouteille, le précieux qui glisse hors de tes doigts alors que tu grognes un peu, que tu sais même pas trop, pourquoi t'es fâché, pourquoi t'as envie de vomir (sûrement pas la faute de l'alcool ingéré trop rapidement, champion). Ça t'énerve Neo dans ton dos. Tout près, mais sans jamais l'être assez. Ça t'énerve de jamais en avoir assez de lui, de lui contre toi. Marre de toujours abuser, de toujours repousser les limites. Un jour ça vous perdra. Un jour, tu le perdras. T'aimerais ça juste être un pote normal. Pas une menace imminente et constante. À pas de demander constamment si y a plus ou si c'est ta cervelle qui déconne. Peut-être que ce serait reposant, de pas avoir les tripes qui se tordent tout le temps. De pas avoir l'impression de pas être complet, quand il est loin, et loin ça peut être juste l'autre bout de la pièce dans une fête, dans une marée de monde où ses yeux sont pas posés sur toi. Faudrait peut-être que tu te barres, pour te soigner, te l'arracher de sous la peau, guérir le béguin ridicule que t'as pour lui. Sauf que tu sais pas si tu veux, être soigné. Et surtout pas si la cure n'est pas quelque part sous sa peau à lui.

Oui, tu comptais boire tout ça tout seul, tu t'en sortais même, déjà pas mal. Ta bouteille qui te manquait presque autant que lui, presque. Petit frisson quand elle passe la barrière de ses lippes alors que tu te dis que les tiennes étaient contre le même verre, quelques secondes plus tôt. Neo s'excuse un peu de son accueille de merde, même si c'est plus vraiment ça qui te dérange. Plus t'y penses et plus tu crois que t'es en fait, surtout fâché contre toi. Contre ses pensées malsaines envers ton ami qui parasitent et brouillent tout. Pensées qui ne se taisent pas quand tu laisses doucement ton corps aller contre le sien, adossé contre lui, terminant ton joint avant de le jeter vers le vide. « 'suis d'solé... » Que tu souffles tout bas, pauvre petit garçon triste. Triste plume qui hausse doucement les épaules, mais sans jamais faire tomber la tête de Neo. « J't'avais envoyé un sms, mais ton téléphone est cassé, j'crois... » Que tu rajoutes pour t'excuser encore. Parce que tes soirées, comme tes nuits, étaient toujours meilleures quand il était là. Et que votre vieille amie aurait été trop contente de le voir, lui aussi. Mais tu te bouffais encore les doigts pour cette nuit passée chez Nash. Comme si t'avais pas le droit. Et sûrement que t'avais pas le droit. Sûrement que t'étais juste une bite. Bros over hoes, hein ? Il avait été là, lui pour te ramasser en petites pièces détachées quand t'avais retrouvé ta Guigne dans les bras de son connard. Si t'avais tenu bon, c'était de la faute à personne d'autre qu'à lui. Lui et sa mauvaise habitude de te donner envie d'vivre.
Revenir en haut Aller en bas
Invité;

Invité
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -


avatar




alone at midnight (tadeo) - Page 2 Empty
Message Sujet: Re: alone at midnight (tadeo)   alone at midnight (tadeo) - Page 2 Empty Mer 14 Aoû - 19:02

La ville change, à chacune de vos visites, même si tu voudrais cesser d’en faire une escale dans votre itinéraire. Tu rêves de ces endroits où personne ne vous connaît. À ne pas savoir où vous allez dormir ce soir. À avoir à peine assez dans les poches pour manger. Ça te fait penser qu’il faut que tu trouves un accès au web, pour récolter les trappes que t’as semées. C’est pas légal, mais si les gens sont assez cons. Pêcher des poissons et les accrocher par le portefeuille. Ça nourrit ton besoin de noyer tes cellules, de les enfumer, de tout oublier. Quand Tadhg s’appuie contre toi, son dos solide que tu voudrais protéger. Ils savent pas, les gens, que sous les excentricités, les mots trop forts, les tatouages, les cheveux en bordel, les vêtements et la folie dans vos yeux, vous êtes pas faits de béton. « 'suis d'solé... » qu’il dit à mi-mots, pendant que tu t’accroche à la bouteille, essayant vainement de le rattrapper. Ta gorge qui brûle, petit brasier, juste bon à vous réduire en cendres quand tu vas déconner. « dis pas ça, c’moi… » que tu commences, perdant ta langue dans ta gueule. Tu veux pas qu’il s’excuse de ton caractère de merde, de ta dépendance. C’est pas à lui de dire ce que t’arrive pas à aligner à travers tes dents.

C’est compliqué et ça devrait pas l’être. Vous êtes pas trop mal, là, ensemble, à ne pas rompre le contact, à se tenir comme vous pouvez, comme des inadaptés. « J't'avais envoyé un sms, mais ton téléphone est cassé, j'crois... » dit Tadhg, alors qu’un soupire bruyant se déverse de tes lèvres. T’as honte, Neo. De ta connerie de la nuit passée. T’as fait des montagnes aux pics acérés avec des cailloux. C’était plus fort que toi. Parfois, tu te demandes si t’es pas comme ton vieux, à imaginer des choses qui sont pas là. Il voyait de vieilles guerres, ton père. Et toi, tu vois tes mauvais rêves se fondre à la réalité. T’aurais pas dû douter de Tadhg, tu sais comme il est. « ouais, je l’ai … échappé. » ... de toutes mes forces contre le mur. Bordel. « j’irai en chercher un nouveau plus tard. faut que je retire du liquide. j’suis à sec, toi ? » que tu demandes. Tu partageras, vous partagez tout, le bon, le mauvais, vos vies de cafards. Tu remarques pas, Neo, que de seulement penser à vous séparer, tu le sers plus fort, t’es pas prêt, pas tout de suite, pas maintenant, pas jamais. Tu lui refile la bouteille parce que ça commence à balancer dans la mer de ton coeur.

T’as pas froid, tu brûles toujours quelques degrés au dessus de la normale. T’as jamais froid, avec Tadhg. Tu lui dis pas. Tu dis jamais rien de vrai, Neo. Rien des vérités que t’as au coeur. T’as trop peur. Faut te blinder. Tes faiblesses sont évidentes, tu les portes entre tes bras, là, sur le balcon. L’heure t’échappe, on est quel jour déjà. Tes cheveux commencent à sécher, effaçant les dernières traces de ta fuite. « faudra que tu me dises où trouver shabh, faut que j’ailles lui montrer à quel point j’lui ai manqué. » que tu blagues. Le temps n’a pas d’importance, pas quand vous pouvez faire pause dans votre amitié et recommencer comme si c’était le lendemain de vos dernières folies. Peut-être que vous la retrouverez ensemble, tous les deux, cette fois. Ça t’aiderais à te réconcilier avec cette foutue ville, d’y attacher un nouveau souvenir heureux, un qui est pas douloureux. Ça te prends quelque chose de beau à l’horizon, pour supporter d’être ici. T’espères que Tadhg il comprend, qu’il te suffit presque, que n’importe où ailleurs, il serait assez.

Revenir en haut Aller en bas
Invité;

Invité
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -


avatar




alone at midnight (tadeo) - Page 2 Empty
Message Sujet: Re: alone at midnight (tadeo)   alone at midnight (tadeo) - Page 2 Empty Mer 14 Aoû - 22:17


Il était où le môme anarchiste, là, hein ? Celui qui détruisait qui n'en avait rien à faire de rien. Shit. Mort, dead. Pas avec lui. Tu ne pouvais pas tout bousiller, pas dix ans de survie, de conneries, de rires, d'amour. Tu ne pouvais pas tout cramer en explosion de ta langue s'enroulant à la sienne, pas casser toutes les fenêtres de votre fragile intimité pour quelques bons coups de bite. Non, parce que ce ne serait pas que ça et c'était ça le problème, le dangereux mélange. Surtout quand il était si près et que tu laissais ce genre de pensées te courir en tête. Comment tu pourrais lui faire l'amour doucement, mais sauvagement en même temps. Comme si vous n'aviez que quelques coups de reins à vivre. C'est pas bien hein, de penser à ça. T'y peux rien, la faute a son ventre et son thorax trop souvent denudés, ça te donne des idées que t'as honte d'avoir, parce que si ta sexualité est assez fluide, la sienne non, et tes pas le genre de gars à forcer tes préférences sur les autres. Tu t'excuses pour beaucoup plus que tout ce qu'il croit. Tu prends le blame pour tout, parce que t'es brisé et t'as toujours refusé de laisser les médicaments te réparer. Il dit que c'est lui, mais tu sais que c'est toi, tu le sais parce que ton ventre se serre tout seul quand il dit que c'est lui. Parce que s'il savait que t'avais filé dans les bras de Nash la première soirée... Ce serait pas cool. C'était pas cool de ta part et tu le savais et c'est ça, que tu ne te pardonnais pas. Que tu n'arrivais même pas à lui avouer.

Il dit qu'il a échappé son burner et t'y crois. Du balcon, peut-être, c'est possible. Et puis il parle d'argent. Tu sais plus combien t'as, tu sais juste que t'en manques jamais. Que tu trouves toujours un tour de passe-passe pour jamais en manquer. « Surement. T'as besoin de combien ? » Il te serre plus fort et ça fait du bien, peut-être qu'il va te recoller en un humain au complet, à force. T'as un petit sourire tendre qui s'agrandit quand il te redonne la bouteille, que t'en prend immédiatement une gorgée, le goulot encore mouillé de ses lèvres à lui. Le pouce de ta main libre caresse doucement son bras jusqu'à ce qu'il parle de Shabh et que ce soit ta jalousie à toi qui refasse surface. Pire que ta jalousie, tes insécurités. Parce que Shabh était tellement plus cool que toi. Et que sûrement que Neo lui avait manqué beaucoup, oui. Toi à force de partir tout le temps, tu manquais de moins en moins, hein ? Comme Wendy, tu lui manquais pas. Elle était bien soulagée de ne plus avoir à réparer ta peau tellement brisée qu'elle n'en faisait plus mal. C'est surtout dedans, que t'avais beaucoup mal. Une envie de chialer, de rejeter le trop de liquide que t'as bu, que tu bois encore, que ta fumé. Ta petite main qui devient nerveuse contre le bras de Neo. Juste envie de pleurnicher contre son épaule, dans un lit, un lit que vous n'avez pas. Envie qu'il te serre très très fort, qu'il t'empêche de te noyer toi-même dans ta poitrine. Parce que tu ne sais pas si ce serait pas mieux, finalement, qu'il n'y ait que vous, jamais personne, jamais personne d'autre. Rien que vous deux contre le reste du monde. Sauf que t'as ce mauvais pré-sentiment qu'à force de fusionner, tu vas royaler de fracasser la gueule. Peur qu'il voit vraiment tout ce qu'il y a l'intérieur de toi, qu'il aime pas ça, au final. Ou juste que vous essayiez, que ce soit pas mal et que tu souffres pour toujours, tout le reste de ta vie. C'est pas le cas, déjà ? (un peu, oui) t'es revenu par vengeance, tu t'es retrouvé un peu aux travers de tes potes, mais t'as cette envie de te perdre en Neo, de ne jamais te retrouver. Si seulement c'était aussi simple. « On retourne se poser sur le canap' ? » Que tu souffles, skippant un peu le sujet, parce que tu ne sais pas quoi dire sinon ahah, ouais. Tu veux juste aller t'oublier, ton tour de t'étendre sur lui, le nez contre son thorax. Cette fois tu te tiendrais loin de ses lèvres, tu serais un bon garçon, tu n'embrasserais même pas son ventre. T'en mourrais juste d'envie, en silence. Ce silence alcoolique qui te fais doucement hoqueter.
Revenir en haut Aller en bas
Invité;

Invité
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -


avatar




alone at midnight (tadeo) - Page 2 Empty
Message Sujet: Re: alone at midnight (tadeo)   alone at midnight (tadeo) - Page 2 Empty Mer 14 Aoû - 22:23

Les humains, ça a jamais été ta spécialité, Neo. Entre maman qui t’as laissé derrière et ton vieux qui en a rien eu à faire quand t’as été chopé par le système, enlevé à lui, c’était mal parti. Il y a eu des gens qui ont essayé, à travers les années, de t’approcher. Une enseignante qui arrivait à supporter tes conneries, qui voyait, qui savait. Il y a eu des filles, de celles qui te regardent avec de beaux yeux, charmée par tes airs de mauvais gars, certaines de pouvoir te changer. Les potes d’enfance, tous envolés aux quatre vents, que des amis de circonstances. Vous aviez rien en commun si ce n’est le quartier où vous avez grandi. Alors que leurs prénoms sont marqués sur le béton, celui où vous avez écorché vos genoux, ils échappent à ta mémoire. T’as jamais aimé les lettres. Les chiffres, c’est mieux. Et ton chiffre préféré, c’est le 1, l’unique.

« Surement. T'as besoin de combien ? »
finit par demander Tadhg, sa joue râpeuse contre la tienne. Faudra vous raser d’ici la fin de l’année. Tu sais pas vraiment. Vous avez pas besoin de beaucoup. Si t’étais assez conventionnel pour tout étaler dans un budget, tu verrais que la majorité de votre liquidité est passée en alcool et en dope. Si c’est pas sain comme mode de vie. Ouais, vous allez crever jeunes, mais au moins vous allez avoir vécu selon vos conditions. « je sais pas, de quoi pas être dans la merde. je verrai bien. » de quoi acheter un ticket de bus hors d’ici. De quoi acheter ce qu’il faut pour oublier qu’il est revenu. Chaque sortie est pénible, ça tire un peu tes entrailles. Tu cherche les embrouilles. Quelqu’un va finir par t’enfoncer dans un mur, ils comprennent pas. Personne d’autre que Tadhg t’as jamais compris. Alors t’essaie de pas faire de conneries, tu mets tout ce qui pourrait vous changer dans une boîte cadenassée, et tu jettes la clée.

Le vent dans vos gueules, les phalanges de Tadhg contre ton bras. Que le bout des doigts, peut-être les ongles un peu, aussi. Sans qu’il le réalise. Ça fait des petites marques en demi-lunes quand il bouge un peu. T’as envie de te les tatouer, de te marquer de lui, de l’avoir toujours sur ta peau, même quand il y est pas. Ça te crée un sourire con sur la gueule. « On retourne se poser sur le canap' ? » qu’il demande, et tu hoches un peu la tête. « ouais, viens, je suis crevé. » tu lui emprunte la bouteille, pour être certain d’abrutire ta bêtise. Encore un peu de feu dans ton ventre. Encore un peu de coton dans ton crâne. Neo, tu traîne la bouteille dans une main, ton autre bras autour du cou de Tadhg, trop peur de le lâcher pour qu’il s’envole en fumée.

Pousser tout le bordel que t’as fait d’une main pour avoir assez place pour s’étendre. La télévision qui joue toujours des images qui se rendent pas au cerveau. Neo, tu veux plus faire attention, alors tu te laisses tomber sur le divan, entraînant Tadhg avec toi, laissant la gravité faire les choses, renversant quelques gouttes d’alcool au passage, tu sais plus vraiment où est le haut, vous êtes pas ordonnés, y’a ses jambes dans les tiennes et de ses cheveux dans tes yeux. « c’est l’heure de payer, tu seras mon oreiller et ma couverture à la fois. » que tu déclares, peu importe qu’il soit confortable ou pas. Vous avez des genoux et des coudes dans tout ça, mais t’es bien, en bordel, avec lui. En sécurité. Tu poses précairement la bouteille au sol, ne voyant pas ce que tu fais, c’est pas grave, t’en as eu assez. T’as les paupières lourdes, Neo. T’écrases probablement Tadhg, ou c’est peut-être lui qui t’écrases, t’as l’impression d’être noué à lui et ça te convient. Comme ça, il peut pas partir sans te réveiller, t’oses espérer. Tu le respire, lui. Son odeur qui te colle à la peau. Ça te plait, ça te berce.
Revenir en haut Aller en bas
Invité;

Invité
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -


avatar




alone at midnight (tadeo) - Page 2 Empty
Message Sujet: Re: alone at midnight (tadeo)   alone at midnight (tadeo) - Page 2 Empty Mer 14 Aoû - 22:28


Un jour, Neo va te tuer, avec ses bras autours de toi et ton coeur qui bats dans tout les sens. Un jour ton coeur ne le supportera pas. Un jour, tes démons seront plus fort. Ceux-là qui dansent bien trop dans ton ventre sous les effluves de l'alcool ingérée trop rapidement. Et tout l'argent du monde ne te sauvera pas de ta fin imminente, contre sa peau à lui, celle contre laquelle tu te damneras, c'est inévitable. Qu'un question de temps, qu'un buffer le temps de télécharger les conneries irréparables sur ton système informatique de coeur. Petit cheval de Troie en pleine poitrine. Il est déjà trop tard, les gars.

« On va trouver, t'inquiètes. » Que tu lui promets tout bas. Vous trouvez toujours. T'as jamais eut beaucoup, mais toujours assez pour pas t'en faire. Tu vois l'argent comme une rivière, un court d'eau inépuisable, même quand tu grattes le fond de tes poches et que ton ventre gargouille. Dans les bras de Neo, t'oublies cette faim-là T'inquiètes plus pour l'autre fin, la vôtre. La fin des choses comme vous les connaissez. Parce que t'as beau faire l'idiot, vous n'êtes plus vraiment ''que des amis'', ou sinon plus rien ne fait de sens dans ta tête. Parce que t'as l'impression de l'avoir trompé alors que vous êtes même pas ensemble et que c'est impression serait sûrement partagée. Parce que vous vous appartenez déjà bien trop, tes griffes dans son bras, ton bras, son bras qui est à toi, à toi jusqu'à ce qu'il flippe de ne plus connaitre les limites de sa propre personne. Tu t'excuses en caresses, parce que parfois t'aurais envie de te glisser sous sa peau, de te glisser quelque part entre ses côtes et y rester, dormir là, au fond de sa chair, entre ses os et au pire tu suffoquerais. Mourir noyé en lui, c'est pas la pire des morts. Tant que tu crèves pas loin de lui, tant qu'il crève pas avant toi. Parce que tu vas le rejoindre très rapidement, désolé le reste de la terre. Tu sais pas comment tu pourrais en faire autrement.

L'alcool vous a assommés un peu, celle que Neo embrasse encore en te volant la bouteille, celle qu'il faudra racheter. Vous basculez un peu en rentrant, ta main tenant celle de Neo, celle qui pend au-dessus de ton épaule. Sourire niais sur la gueule. Ton frère pousse le bordel du canapé avant d'y tomber, t'entrainant dans sa chute. Tu le suivras toujours dans ses dégringolades, ne réfléchissant même pas pour sauter avec lui, s'il te le demandait. Même pas un quart de seconde d'hésitation. Tu te cognes contre son torse en rigolant, rigolant quand il énonce ta punition, celle qui sonne plus comme une récompense. « Parfait. » Que tu murmures dans un petit grognement de contentement, parce que tu ne sais plus trop où est le reste de ton corps et ça te vas.Y a ta main contre son coeur, celle qui en surveille les battements pour qu'ils ne deviennent pas laborieux. Tu retrouves ta bouche celle qui remonte doucement vers son visage, les yeux un peu fermés. Cherchent une joue, retrouvent le coin d'une bouche où poser un petit smack. Tant pis. Peut-être qu'il dort trop bien pour t'en porter rigueur. « Bonne nuit. » Que tu souffles avant d'aller te cacher te réfugier dans son cou. Là où ton nez s'enfuit et où tes lèvres se reposent doucement, effleurant parfois sa peau, au rythme de vos souffles las, presque par accident, ses papillons de baisers.
Revenir en haut Aller en bas
Invité;

Invité
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -


avatar




alone at midnight (tadeo) - Page 2 Empty
Message Sujet: Re: alone at midnight (tadeo)   alone at midnight (tadeo) - Page 2 Empty Mer 14 Aoû - 22:36

« On va trouver, t'inquiètes. » dit Tadhg, et ça te plait. On, ensemble, tous les deux. Comme vous avez fait depuis des années. Pas de galères à votre épreuve. Vous êtes résistants, de la mauvaise herbe, à vous planter partout. Ça sonne bien à tes oreilles cassées par la musique trop forte. L’appartement est tranquille, t’as l’impression que votre pote essaie de pas y être. Vous prenez de l’espace, vous êtes pas habitués à la vie d’intérieur, vous êtes des chats de ruelle, à miauler toute la nuit, à ramener des carcasses, les vôtres. Probablement qu’on vous fera comprendre qu’il est temps de bouger, qu’il faut pas abuser de l’hospitalité, surtout avec des potes à qui on ne donne jamais de nouvelles.

Le divan est trop petit pour vous contenir, mais c’est pas grave, vos pattes dans tous les sens, vous avez pas besoin d’espace entre vous, c’est plus nécessaire, même que ça vous angoisse. La bouteille que vous pourriez téter jusqu’à la dernière goutte, toujours assoiffés. T’as lu quelque part qu’il faut boire de l’eau, mais t’as pas enregistré l’information. Ça devait être une pub sur un abribus.

T’es tiré par la douce noirceur, celle où tout semble liquide, comme le fond des océans. Plus possible de respirer, les sons sont assommés, la lumière vient en teintes d’indigo sur fond de noir, que le courant qui fait bouger les ombres. Et les ombres, il y en a tellement. Une armée de petits soldats. Ils ont des reproches aux lèvres, des rengaines qui empêchent de respirer, des roches à tes pieds.

Puis on empêche ton coeur de se remplir d’eau. Puis on scelle tes lèvres pour pas que tu suffoque. Puis t’es enveloppé, plus par la mer déchaînée, mais par une chaleur familière, par l’odeur de la terre, de la fumée, de ses cheveux pas lavés. Y’a ton coeur qui tangue, mais ça c’est autre chose, c’est le navire qui chavire. Même dans tes rêves, y’a pas moyen de rester en place. Tout change, t’aimes pas ça.

( . . . )

Ton ventre se débats, tu luttes pour rester sous la surface. Le poids du sommeil te tire, mais le vide de la réalité est plus fort. Neo, tu sais pas ce qui est bon pour toi. T’ouvres un oeil, puis l’autre. Il y a le profil béat de Tadgh enfoncé dans ton épaule, la courbe de son nez qui peine à se loger dans ton cou. Vous êtes tous cassés, emmêlés. Tu vous imagine vieux, plus capables de se tordre dans tous les sens, courbaturés alors que vous prenez pour acquis cette souplesse de la jeunesse. T’arrives à extirper une de tes paumes de sous cet amas de membres pour la passer contre la joue de Tadhg, ça lui cause l’ébauche d’un sourire, dans son sommeil agité. Quand tu dors comme une roche, c’est pas pareil pour lui. Neo, tu t’es confortable, sa chaleur vitale pour te crinquer le mécanisme du coeur. Tu carbures à sa proximité, sans Tadhg, ça ferait longtemps que t’aurais abandonné.

Ça grince sous ta peau, de tant lui devoir. T’aimerais croire que c’est réciproque, mais tu sais que tu pourras jamais lui rendre tout ce qu’il a fait pour toi. T’avais seize ans et des envie de brûler l'univers, de faire un brasier et de regarder les dégâts. T’aurais fait tellement pire, s’il avait pas été le carburant de quelque chose de plus grand. Tu veux pas lui voler le repos dont il a besoin, mais faut que tu bouges. T’as du mal à rester en place, Neo. Alors tu glisse de son emprise, à contre-coeur, t’arrachant à sa douceur. Il grogne un peu. Tu murmures des conneries à son oreille. « bouges pas, je reviens bientôt. » Ton nez contre sa joue, t’effaces le froissement qui s’était créé entre ses sourcils. « je revient toujours, Tadhg, tu le sais, j’espères … » que tu dis, même s’il t’entends pas. Il ronchonne au son de ta voix, tu l’abrille de ton t-shirt abandonné au sol, pour le marquer de ton odeur, pour le garder au chaud loin de ton corps. Quand même tes phalanges ont quitté sa peau, il fronce à nouveau les sourcils, et tu peux pas t’empêcher de penser qu’il sait, que t’es plus là.

Tu trouves un morceau de papier pour y noter quelques mots. BACK SOON, N. Ça te prends un peu d’air, un peu de distance, le temps de revenir avec un peu d’argent, de te faire croire que tu peux encore exister à part entière. Tu te mens. C’est facile. Tu penses pas à comment il te fait sentir. La bibliothèque du quartier est encore ouverte. Tu ouvres une session, devinant l’entrée vers le profil admin, certain que les fonctionnaires devraient avoir plus de mesures de sécurité. Tu verses tes investissements dans un compte pas à ton nom. Tu renvoie une série des mails à des adresses diverses. Les gens sont stupides. Tu te fais passer pour la compagnie de téléphone, demandant le paiement de leur facture. Ils t’envoient le montant par carte de crédit. Quand ils réalisent qu’ils se sont fait arnaquer, leur carte de crédit couvre la bévue. Et ceux qui ont trop d’argent pour réaliser qu’ils paient deux fois, bah t’as aucune compassion pour eux. Tu penses pas à Tadhg, ou à ce que vous allez acheter. Tu penses à rien d’autre qu’aux caractères sur l’écran. Compartimentaliser, ouais, ça pourrait presque marcher. T’effaces tes traces digitales, avant de bouger.

La vitrine pleine de bouteilles. L’envie de se noyer. Tu te dis que tu vas la rapporter, mais tu sais très bien que c’est faux. T’es même pas encore sobre de tes angoisses de la journée, que tu testes ta carte bancaire pour vérifier qu’elle fonctionne. Les gens seraient surpris, de savoir que t’es rarement complètement clean. Faire semblant. Que toi, dans la rue, avec des conneries qui te démangent, avec des marées noires qui grondent sous la surface, avec des ombres qui te murmurent des bêtises. Il s’en fout, tadhg, il sera parti quand tu vas revenir. Pourquoi rentrer pour entretenir son absence. Tu lui a dit que t’as des trucs à faire, il va comprendre. Faut chopper un nouveau téléphone, passer au guichet, ramasser de quoi te prouver que vous êtes juste potes, ouais, de quoi planer, à distance, le temps qu’il se lasse de toi. Ça va arriver, tu le sais. Il retrouve sa vieille vie, ses anciens amis, il aura plus besoin de toi pour le garder au chaud la nuit.

Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé;

- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -






alone at midnight (tadeo) - Page 2 Empty
Message Sujet: Re: alone at midnight (tadeo)   alone at midnight (tadeo) - Page 2 Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
alone at midnight (tadeo)
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 2 sur 2Aller à la page : Précédent  1, 2
 Sujets similaires
-
» come on, do me some damage (tadeo)
» Noctambules (tadeo)
» time in a bottle (tadeo)
» le hasard fait bien les choses. (tadeo)
» midnight. (jem)

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
SAVE THE QUEENS :: 
 :: boulevard of broken dreams :: versions #13 et #14 :: RPS
-
Sauter vers: