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 (onésime&sybil) d'ivoire et d'ivresse.

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Message Sujet: (onésime&sybil) d'ivoire et d'ivresse.    (onésime&sybil) d'ivoire et d'ivresse.  Empty Mar 30 Juil - 10:32

d'ivoire et d'ivresse
onésime & sybil

« Comme un lointain étang baigné de clair de lune,
Le passé m’apparaît dans l’ombre de l’oubli.
Mon âme, entre les joncs, cadavre enseveli,
S’y corrompt lentement dans l’eau jaunâtre et brune.
»
L'étang mort, Jean Lorrain.

Clair-obscur entaillé de murmures. Bruissement feuillages, mélodie impure. L’écrin du jour se meurt sous les éclats de la ronde opale. Pleine ce soir, fantasme de conte. Sybil s’improvise louve à la lisière de la nuit. Ses pas se mêlent aux silences caressant de la nature environnante. Un macrocosme qui s’endort pour un autre qui s’éveille. Ode céleste aux spectres qui rôdent. Ils sont partout, tout autour. Ils glissent leurs doigts crochus sur la finesse décharnée de sa taille, lovent leurs attentions cruelles au creux de ses reins. Une branche craque, une branche geint. Oppressante sensation dans le fond du ventre, abîme grande ouverte pour la recueillir. Être impie, être impure. Son souffle se perturbe et se perd dans l’immensité du crépuscule.  Solitaire image, égratignée par l’étendue des âges. Impitoyable, dans cette attente contenue qui la caractérise tandis que les pensées vagabondent. Course folle, course stupide. Elle distingue encore le miroir de sa nature prostrée sur l’écran du bureau. Les regards qui osent, qui tracent les pourtours de sa silhouette. Les imaginaires qui s’enchevêtrent, sur les paupières balbutiantes. Elle se souvient de l’immobilisme et de la faim qui gronde. Les saveurs intimes du désespoir qui s’impriment dans chaque fibre du corps pour le gangréner. Entité pourrissante aux abords d’un autre monde. Monstre de chair, monstre de sang. Lenteur, langueur, dans le rythme de ses pas. Une invitation saisie sur un coup de tête, acceptée dans la spontanéité d’un instant de torture. Échappatoire de fortune pour se dérober face à cette réalité qui menace de l’engloutir, qui l’a rattrapée un matin sans lui laisser le temps de se prémunir.
« Dh'fhàg mi 'n so 'na shìneadh e,
'Na shìneadh e, 'na shìneadh e …*
»
Les mots se complaisent, la mélodie s’élève. Comptine d’enfant qui roule sur la langue de femme. Des accents oubliés, venus d’ailleurs, rappelés à sa mémoire fragmentaire. Un fredonnement que les bois recueillent, cajolent, broient pour la retenir. La pulpe de ses doigts frôle les écorces qu’elle croise, s’aventure dans les profondeurs d’une réalité exsangue. Elle s’est rarement aventurée en forêt le soir venu depuis qu’il l’a libérée de sa geôle. Une brise glacée soulève les pans austères de sa robe longue, un frisson s’invite sur la courbure de son échine, s’alanguit, remonte. Elle chante encore Sybil, secret confié aux affres de la nuit. Saura-t-il l’entendre ? Pourra-t-il la comprendre ? L’espoir se sclérose, dans l’ombre de ses propres névroses. Il n’y a personne, non personne, pour la recueillir. Personne pour nourrir encore l’être qui meurt. Personne pour la délier des fers qu’il apposa un jour. Le mal-être enfle dans sa poitrine, saccade légèrement sa respiration. Elle a marché trop loin, trop vite. Elle s’est éloignée de la route, sans même s’en apercevoir. Elle guette la peur, elle traque l’appréhension. Rien ne vient, rien ne la consume. Prêtresse abrupte, cruelle gardienne de l’Apathie. Ses iris agrandies par l’obscurité cherchent à distinguer d’évanescentes silhouettes à travers la densité des feuillages. Des monstres entachés de luxure qui lui ressemblent, des entités qui viendraient lover leurs paumes au creux des siennes. Comparses d’infortunes, suppôts d’un Satan onirique. Il y a quelque chose de grisant dans la sensation de se perdre, de s’avancer plus avant jusqu’à disparaître. Mais voilà qu’un craquement trahit la réalité d’une présence. Il est là, quelque part. Simulacre d’un homme aux atours de menace. Sybil ne bouge pas, demeure dans la posture impériale d’un immobilisme trompeur. Elle confie aux secrets de la pénombre :
« Vous êtes en retard, Onésime. »
Son prénom, sur la ligne de ses lèvres, revêt une grâce paresseuse. Son timbre glacé étend son empire, trahit une sévérité contenue, pas entièrement aphone. Elle sait et ignore tout à la fois ce qui le poussa à l’inviter en ces lieux. Elle se sent reine et intruse, en ces bois reculés. Héroïne d’un conte macabre dont il serait le créateur, affranchie de règles, libérée de la terreur.

*:

@"Onésime Vivien" (onésime&sybil) d'ivoire et d'ivresse.  1386125702    
(c) DΛNDELION
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