Lovers in the night - Warston

♛ I'll never stop loving you.

Il y a ces personnes qui ont besoin d’extérioriser tout ce qu’elles pensent, tout ce qu’elles ressentent. Il y a ces personnes incapables de garder pour elles la souffrance qui les dévore. Puis, il y a Isabella. Isabella qui la laisse la ronger de l’intérieur sans dire un mot. Isabella qui ne sait pas se confier, pas naturellement. Elle a appris à se dévoiler davantage depuis qu’elle connaît Nikolaï, depuis qu’elle connaît Kristina aussi. Avec eux, elle se sent capable de s’ouvrir comme elle ne l’a jamais fait avant. Mais, devant une situation qui la blesse, au fond, elle a toujours le même réflexe. Celui de se fermer, celui de se replier sur elle-même. C’est ce que la vie lui a appris, c’est ce qu’elle a toujours dû faire pour se protéger. Même face à l’homme qu’elle aime, la jeune femme refuse de confier tout ce qui préoccupe véritablement ses pensées. Elle garde le silence, ou bien dévie le sujet, elle peut bien tout essayer. Mais il insiste tant et si bien qu’elle finit par abdiquer. Sans lui révéler le fond de son cœur, elle l’interroge malgré tout sur ce qu’il peut bien penser d’elle. Comme une confirmation implicite de ce qu’il a énoncé plus tôt, comme une demande plus implicite encore de s’y opposer pour, enfin, la rassurer. Elle n’ose pas même le regarder. Elle l’écoute, les yeux posés droit devant elle, comme si elle n’était pas si attentive, alors qu’elle prend soin d’intégrer chacun des mots qui sort de sa bouche. Il commence par l’impression qu’elle lui a donné le jour de leur rencontre, une impression mauvaise, elle le sait. Ce n’est jamais bien agréable à entendre mais elle n’est pas surprise. Jusqu’à ce qu’il évoque une télé-réalité. Elle arque un sourcil en répétant ses paroles. – Une télé-réalité, sérieusement ? De mieux en mieux. Mais c’est elle qui lui a demandé, c’est elle qui a voulu savoir. Elle choisit de se taire pour écouter la suite de son discours… Une suite un peu plus douce à son oreille. Il est tout de suite tombé sous son charme. Elle pensait que c’était leur deuxième rencontre qui avait été décisive, mais cela la touche de savoir que, dès le début, il y avait quelque chose. Toujours silencieuse, elle le laisse poursuivre. Des mots qui atteignent son cœur, qui lui donnent cette sensation d’être vulnérable. Il a trop vite cerné des parts d’elle que peu ont pu découvrir en bien plus de temps. Elle se mordille la lèvre quand il évoque la nuit où il a perdu son coéquipier. C’est peut-être bien celle dont elle est tombée amoureuse de lui. Celle où elle l’a ressenti, l’a vécu pleinement, pour la première fois. Il la touche de plus en plus. Il trouve qu’elle a le cœur pur. Mais, alors, comment a-t-il pu prétendre qu’elle était la femme que Natasha a décrite ? Elle est perdue entre l’émotion qu’il lui inspire par la magnifique déclaration d’amour qu’il lui fait, et la manière dont il appréhende celle qu’elle était avant de le rencontrer. Car elle est toujours cette femme, Isabella. Elle a appris à s’ouvrir, elle a appris à se donner. Elle a appris à aimer. Mais sa personnalité n’a pas changé. Elle n’aurait pas davantage voulu faire de mal aux autres que maintenant. Elle attend qu’il termine complètement pour enfin prendre la parole à son tour. Elle n’a pas même remarqué qu’ils étaient arrivés devant la maison. Ses yeux ne sont posés plus que sur lui à présent. – Toi aussi, tu es la plus belle rencontre de ma vie Nikolaï. Avant toi, je me contentais d’exister. Mais tu m’as appris à vivre. Elle prend une brève inspiration, son regard toujours ancré dans ces grands océans dans lesquels elle aime tant se noyer. – Mais je n’ai jamais été la femme décrite par Natasha. Je ne suis pas parfaite, je suis même loin de l’être. J’ai fait des erreurs et du mal, je le sais. Je peux encaisser tout ce qu’elle, ou n’importe qui d’autre, pourrait dire sur moi. Mais, que toi, tu puisses penser que j’ai pu être cette femme, cela m’a vraiment blessée. Elle déglutit difficilement avant de baisser finalement les yeux. Se livrer comme elle est en train de le faire, ce n’es pas facile pour elle. Même après un an de relation, même avec la confiance qu’elle lui témoigne. Peut-être que ce sera toujours un peu compliqué pour Isabella. Mais elle apprend peu à peu. – Je n’ai jamais été cette personne, même avec Luke. Je ne me suis pas servie de lui. Elle l’a aimé. Elle l’a aimé autant qu’elle croyait pouvoir aimer. C’est juste qu’elle ne savait pas réellement ce que c’était de tomber amoureuse. Pas avant de le rencontrer, Lui.

♛ I'll never stop loving you.

La première impression n’est pas toujours la bonne. Dans le cas d’Isabella, cela a pu se vérifier plusieurs fois. Elle a quelque chose de mystérieux, ce côté réservé, qui peut la rendre inaccessible. Il faut oser dépasser cette barrière pour l’approcher et, enfin, connaître celle qu’elle est vraiment. Nikolaï, il aurait pu s’arrêter à cette première impression qu’il a eue en la rencontrant. Mais cela a changé dès leur rencontre suivante. Et, plus ils se sont vus, plus il a appris à la connaître. La connaître, elle, non pas ce qu’elle pouvait bien lui inspirer. Elle sait qu’il aime la personne qu’il voit désormais en elle. Mais c’est plus difficile d’avoir confiance en l’estime qu’il peut avoir pour elle. Car la Latina n’a jamais porté de jugement sur lui, elle. Elle n’a jamais porté de regard négatif sur lui, sur personne en fait. Elle serait incapable de juger qui que ce soit. C’est la raison même pour laquelle ils s’étaient disputés avant leur voyage en Grèce. Parce qu’elle avait pris la défense d’un homme dont elle ne sait rien, si ce n’est qu’il avait abandonné sa famille. Elle se laisse le temps d’observer les gens, le temps de les connaître en profondeur pour se faire une idée sur eux. C’est naturellement difficile à encaisser de savoir que celui qu’elle aime n’en a pas fait de même avec elle. Mais c’est pire encore de comprendre qu’il n’est peut-être toujours pas arrêté sur la personne qu’elle est. Toujours pas certain de celle qu’elle est. Il lui présente ses excuses, il lui assure même qu’il ne l’a jamais vue comme quelqu’un de mauvais. Pas de réponse de la jolie brune qui se contente de le contempler, les yeux dans les yeux. Il saisit sa main pour la caresser délicatement tout en poursuivant ses excuses. – Tu n’es pas obligé de prendre ma défense constamment… Juste… J’ai besoin de savoir que, toi, tu ne penses pas la même chose de moi. avoue-t-elle le ton faible, sans même avoir tout de suite relevé ses mots. Le fait qu’il l’ait appelée sa femme. C’est quand il se reprend qu’elle lui adresse un petit sourire en coin. Il n’a vraiment pas besoin d’être désolé d’une telle appellation. C’est plutôt touchant au contraire pour elle. – Ne t’en fais pas, ça va. Et là, elle parle de tout ce qui vient de se produire. Elle ne veut pas lui en vouloir, elle ne compte pas lui en vouloir. Elle se sent un peu mieux, en plus, maintenant qu’ils ont pu en parler à cœur ouvert. – Je me fiche de tous les autres. Il n’y a que lui qui compte. Lui et ce qu’il peut penser, lui et ce qu’il peut ressentir. Approchant doucement son visage du sien, elle capture ses lèvres dans un baiser langoureux. – Je t’aime moi aussi.