Sujet: i'd go back in time and change. (alexios) Mar 9 Juil - 18:00
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L’été s’est installé dans les belles rues de New-York. Et, comme chaque fois, la musique bat son plein au soleil couchant. C’est sur la plage que l’été et le plus beau, lumière des quelques stands encore éclairés, lumière des quelques feus allumés, et tous ces corps. Ceux qui dansent. Ceux qui vivent. Ceux qui s’exaltent. Comme elle. Comme elle le fait. Comme elle l’a toujours fait. Comme elle aimerait encore le faire. Mais tu ne devrais pas, Peyton. Parce que t’as cette foutue maladie qui ronge ton corps, qui brise ton cœur. Elle ne devrait pas. Mais elle continue. Elle continue à vivre, comme les autres. A faire la fête, comme les autres. Elle continue à se mettre en danger. Un peu plus chaque fois. Un peu plus au fil du temps qui passe. Sans écouter les recommandations des médecins, sans prendre au sérieux ce qu’ils appellent insuffisance cardiaque. Parce qu’à quoi bon vivre, si c’est pour vivre comme une malade. Un comble pour toi, Peyton. La liberté en personne. Elle qui n’a toujours que voyager. Elle qui n’a toujours connu que ça, la vie, le monde. Sans attaches, aucune. Aucune sauf lui. Aucune sauf ce visage. Visage qui se place juste devant elle, sous ses yeux, alors qu’elle vient de se retourner pour attraper un verre. - Alexios.. ? Alexios. Lui. Le seul. Le seul avec qui elle a commencé à construire quelque chose. Alexios, et tous les souvenirs qui se bousculent dans sa tête brune. La première fois qu’elle l’a vu, au lycée. La première fois qu’elle a senti cette alchimie, avant que les drames de sa famille ne surviennent. Et lorsqu’elle l’a retrouvé, comme un coup du sort, un coup du destin, à Las Vegas. Lui, une nuit, puis deux, puis un baiser, un rire, un coup de cœur, un coup de foudre. Lui, cette demande en mariage qu’elle a accepté. Sans jamais hésiter. Sans jamais regretter. Ce mariage insouciant qui a pourtant tellement compté. Et qu’est-ce que ça aurait pu donner, si t’étais pas partie comme une voleuse, Peyton ? Où t’en serais, aujourd’hui, si t’avais laissé une chance à votre histoire ? Si tu lui avais laissé une chance, à lui ? Lui, son seul regret. La plus belle chose laissée derrière elle, oubliée derrière elle. Et une fois de plus, c’est cette foutue maladie, qui a tout gâché. Les résultats sont tombés, quelques jours seulement après le mariage, et elle a fait ce qu’elle sait faire de mieux, Peyton : fuir. Fuir ceux qu’elle aime. Fuir ses responsabilités. Fuir les situations douloureuses. - Je… Ça me fait tout drôle… De te voir ici… Quelle maladresse. Mais que dire, dans une telle situation ? Que dire, à un mari abandonné un an plus tôt ? Il a sûrement tourné la page, Alexios. Et il aurait raison. Parce qu’il mérite mieux, mieux qu’une femme incapable de se poser, mieux qu’une femme malade qui n’a jamais aimé.
Le vent chaud soufflant sur sa mèche rebelle, Alexios la dégagea d'un geste nonchalant avant de traverser sur le passage piéton. Il y avait dans cette fin d'après-midi ensoleillée un goût savoureux : celui de l'été et des vacances. En somme, Alexios connaissait plus les vacances que le travail mais l'été apportait cette touche si particulière , un farniente absolu. Débardeur bleu marine et short blanc, il se dirigeait vers la fête qui démarrait un peu plus tard, sur la plage. Au loin, Alexios pouvait observer la buvette, les ballons et l'amas de gens déjà présents. Cela annonçait un bon début de soirée même si, pour lui, elle démarrait bien trop tôt. Qu'importe, il était de toute façon suffisamment enjoué pour en profiter.
Quand il arriva sous la banderole d'accueil où il était inscrit bienvenue en lettres capitales, il ne pût s'empêcher de regarder à droite et à gauche pour y voir des couples, des amis, des familles aussi. Lui, à l'évidence, était seul. Encore une occasion ratée de ramener son jumeau pour qu'il puisse draguer. Il faut dire qu'Alexios n'en manquait pas une de le pousser davantage, de l'amener à se dévoiler aux mecs. Tant pis, il allait observer les beaux gosses et prendre un 06 pour lui. Il riait intérieurement d'imaginer sa réaction mais cela ne dura que quelques secondes avant qu'il se rappelle que oui, il n'avait ni homme ni femme à son bras. Ses potes le retrouveraient sûrement plus tard mais pour le moment, il devait contempler ce soleil couchant avec si possible un verre à la main. Se dirigeant vers un groupe ayant une bouteille , il leur demanda gentiment un verre du mélange qu'ils avaient. Un big smile pour être certain qu'ils le serviraient. La jeune femme lui servit une vodka avec du jus d'orange dans un gobelet bleu et il resta plusieurs minutes avec eux avant de partir marcher un peu avec son verre à la main. Il avait beau être bleu, le gobelet lui rappela instinctivement celle qu'il avait vu vraiment pour la première fois. Peyton. Il se souvint qu'il avait été timide sur ce coup là, qu'il aurait dû prendre son courage à deux mains et se rapprocher d'elle. L'avoir retrouvé à Las Vegas avait été une joie immense mais il avait vite déchanté quand elle avait pris la poudre d'escampette. Il ferma les yeux un moment pour se remémorer les beaux instants passés à ses côtés, comme il était heureux. Jusqu'à ce réveil matinal si froid, si triste.
Il maintint son verre par le haut avant de se passer la main droite sur le visage. Il ne devait pas être faible, pas maintenant. Continuant sa promenade, il vit un autre groupe de gens qui distribuait des verres et sûrement d'autres choses. Intrigué, il se rapprocha. Plusieurs femmes étaient là et il se demandait si il n'allait pas rester un peu avec elles... jusqu'à ce qu'il soit face à ce dos. Cette nuque parfaite. Ces cheveux noirs et soyeux comme la nuit et cette taille svelte.Il pouvait deviner l'expression sur son visage, les souvenirs revinrent instantanément. Cela ne pouvait pas être. Non, il ne pouvait pas y croire. Il respira profondément, repoussant toute idée de mirage. Et elle se retourna. Une marque à la poitrine, gueulante de ce coeur qui retrouvait l'image de sa dulcinée. Les yeux qui croisent les amandes de Cooper. Le souffle qui se coupe machinalement. Indéniablement, il soutint ce regard, ces paroles quand elle prononce son prénom. Moment hors du temps où il ose aussi la nommer, bien qu'il a peur qu'elle disparaisse de nouveau. Il murmure, comme dans un rêve éveillé.
«Peyton...». Il le dit doucement car il n'y croit pas, il ne réalise pas qu'elle est juste là, en face de lui. Trop incroyable pour être vrai. Il déglutit alors qu'elle est toujours immobile. Peut être attend t-elle de se servir mais il ne la laissera pas partir si facilement. C'est sûrement la seule occasion d'avoir des explications, d'avoir la raison pour laquelle elle n'est jamais revenue, qu'elle n'a pas daigné lui envoyer son numéro, un seul message... Ça fait mal au fond, ça le dessèche affreusement. Apeuré, il la laisse continuer alors que l'adjectif employé semble être le plus mal choisi. Il rit nerveusement mais son expression faciale se fait menaçante. Le regard ailleurs pour éviter de croiser le sien, bien trop charbonneux et harmonieux. Il pourrait lui dire oui, lui promettre n'importe quoi... Il n'empêche qu'elle était partie, qu'elle l'avait lâché et cela, il ne pouvait l'écarter. Il lui répond, sur un ton ironique. «Drôle, vraiment? C'est ce que ça représente pour toi Las Vegas? Une farce?!». Il fronce les sourcils alors qu'une personne présente à côté de Peyton semble tourner la tête dans leur direction. Il serre les dents. Plein de mots lui viennent mais aucun ne veut dire drôle. Il poursuit, prêt à la pousser dans ses retranchements au plus vite. «À vrai dire c'est tout ce que tu as à dire après cette année? Moi j'aurais quinze mille choses à gueuler, à comprendre, à te demander. Parce que moi, moi ... moi j'attendais de te revoir!»
Mince. Comme à son habitude, Alexios pensait pouvoir se contenir, il imaginait ne pas se dévoiler, ne pas tout déballer. C'était plus fort que lui. Et le boomerang de la douleur parviendrait peut être enfin à ricocher près de lui et arriver sur elle, qu'elle partage avec lui cette absence, ce manque comme elle avait pu partager leurs instants si intenses.
Sujet: Re: i'd go back in time and change. (alexios) Ven 12 Juil - 19:35
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Le cœur qui s’accélère alors que son regard croise le sien. Elle ne sait pas. Elle ne sait pas comment agir. Elle ne sait pas quoi dire. Ni même quoi ressentir. La dure réalité, c’est qu’elle a essayé d’effacer, durant un an, ce qu’elle a bien pu ressentir pour lui à l’époque. Ce qu’elle a pu ressentir, durant ces quelques jours à ses côtés. Ces quelques jours à Vegas, durant lesquels elle a été plus heureuse que jamais. Elle a voulu effacer, Peyton. Elle a voulu effacer parce qu’elle savait bien qu’elle ne pourrait jamais avancer. Peut-être qu’elle a fait les mauvais choix, en prenant la fuite, en le laissant tomber, lui. Peut-être qu’elle fait les mauvais choix, en continuant à cacher au monde sa maladie. A cacher ce qui la dévore, un peu plus chaque jour. Et pourtant, lui, Alexios, il est resté. Dans un coin de sa tête. Dans un coin de son cœur. Comme un goût d’inachevé. Comme le goût d’un acte manqué. Et pourtant, aujourd’hui, il est là, et la vie te rappelle à l’ordre, Peyton. Les erreurs qui reviennent en pleine face. Impossible de fuir, pas juste là, sous ses yeux. Pas alors qu’ils se retrouvent à peine. Pas alors que leurs regards se croisent à nouveau, pour la première fois depuis un an. Coincée, complètement coincée. Et au fond, une partie d’elle est heureuse, de le revoir là. Comme si la vie semblait vouloir les ramener systématiquement l’un à l’autre. Pourtant, elle agit mal. Pourtant, ses paroles auraient pu être plus maîtriser, mieux maîtriser. Blessant visiblement Alexios. Raté, Peyton. Si tu voulais que vos retrouvailles se passent bien, ne serait-ce qu’un minimum, c’est déjà trop tard. La colère prend le dessus qu’il a raison, complètement raison. La colère qui prend le dessus et ses pensées qui transparaissent. Des pensées qui chamboulent la brune. Parce qu’il attendait de la revoir. Oui. Malgré tout. Malgré ce qu’elle lui a fait. Malgré ce mariage brisé. - Alexios, je… Excuse-moi… J’ai été maladroite. Maladroite, comme toujours dès qu’il s’agit d’avoir une conversation sérieuse. Parce qu’elle est beaucoup plus douée pour faire le pitre, Peyton. Elle a toujours été plus douée pour la légèreté, pour être celle qui détend l’atmosphère. Peut-être parce que dans sa famille, c’est le rôle qu’elle a toujours eu. Parce qu’entre sa grande sœur, celle qui a toujours eu le rôle d’une mère, son frère bien trop en proie aux problèmes en tout genre, et son autre frère très malade, elle, la petite dernière, elle se devait simplement d’être leur rayon de soleil. - Ecoute, je sais que tu dois terriblement m’en vouloir. Tu dois me détester. Et t’en as parfaitement le droit. J’ai aucune excuse pour ce que j’ai fait… Aucune. Si ce n’est qu’elle voulait le protéger, Peyton. Elle voulait lui offrir mieux qu’une vie entière avec une femme malade. - Mais je n’ai jamais voulu te faire de mal. Je… Je te le promets. Et c’est tout ce qu’elle est en mesure de lui dire. C’est tout ce qu’elle est capable de dire. Parce que la vérité, c’est juste impossible. Comment lui expliquer qu’elle souffre d’insuffisance cardiaque, alors qu’elle ne l’accepte pas elle-même. Alors qu’elle ne l’admet pas elle-même. Et ce n’est même pas l’endroit pour en parler. Pas ici. Pas au milieu de toutes ces personnes inconnues. Pourtant, elle ne peut que comprendre, elle ne peut que comprendre sa colère, son besoin d’explications. Parce que c’est juste qu’il tenait réellement à toi, Peyton.
Il avait imaginé ces retrouvailles, élaborant des scénarios différents. Dans certaines versions, elle était en pleurs. Dans d'autres, elle souriait et ils se regardaient l'un l'autre en se pardonnant naturellement, en silence. Aucun de ses spéculations ne présageait qu'elle soit si estomaquée, si surprise de le revoir. Tiraillé entre la joie de l'avoir en face d'elle et cette rancoeur à peine déguisée, Alexios est déjà faible. Faible de ne pouvoir détourner ses yeux, son corps et ses souvenirs de la belle brune. Il se sent comme un pantin, le rouquin. Au jeu de la séduction, il plaidait coupable pour Miss Cooper qui reprenait à la volée son âme, son esprit. Il n'était pas venu dans cette idée, Alexios. Il pensait rire, boire et danser. Bouger son corps sur le rythme de la nuit, se mélanger au cocktail si explosif de l'été et de la musique. Il ne voulait pas repenser à ces soirs, à ces matins où il était triste. Où il se demandait ce qu'il avait fait de mal, ce qui avait pu obliger Peyton à fuir de la sorte. Selon lui, il était impossible d'imaginer qu'elle ait voulu le laisser, qu'elle se soit lassée de ses caresses, de ses baisers. Pour une fois, Alexios s'était appliqué en parfait Bachelor. Il avait été attentionné et tendre avec elle, chose qu'il ne répétait plus dès lors avec les autres. Les femmes n'avaient aucunement défilé mais les rares qui ont pu le toucher ne parvenaient pas à faire fondre son coeur, à le persuader de voir au delà. Plaie encore saignante qui explosait ce soir, Peyton restant interloquée. Elle balbutia, appuyant ses excuses par un terme beaucoup plus de circonstances : la maladresse. Il perçoit bien le Johnson. Il l'observe et il peut voir en elle cette pointe d'amertume, cette sincérité. Il le voit mais il ne veut pas. Il ne veut pas tomber si facilement dans la dépendance. Il ne veut pas avoir de nouveau besoin d'elle comme d'un caisson d'oxygène. Il refuse de se laisser attendrir alors qu'il ne rêve que d'une seule chose : la prendre dans ses bras. Alors, il attend. Peut être lui dira t-elle autre chose, peut être se décidera t-elle à casser cette barrière entre eux, à se confier davantage. Il est immobile, Alexios. Le joyeux luron qui charrie les autres, il faisait bien moins le malin maintenant qu'il était devant celle qui le faisait flancher. À chaque fois.
Quand elle s'essaye sur le chemin du pardon, le roux sent ses poils se hérisser soudainement. Atteinte à son amour propre, voix intérieure qui affirme ce qu'elle dit. Car oui, il a mal. Oui il a terriblement souffert. Il la coupe presque, rétorquant lorsqu'elle a fini sa phrase : «Evidemment que tu m'as fais mal Peyton! Tu pensais que je prendrai tout cela à la rigolade ? Que j'oublierai tout cela? Si seulement... Si seulement j'avais PU le faire !». Il passe ses deux mains sur ses joues avant de les ramener dans sa nuque. Il ne veut pas s'énerver. Il voit déjà des gens le regarder bizarrement alors il ne veut pas provoquer plus de malaise. Il les rassure d'un geste de sa main même si sa mâchoire reste serrée. Il ne peut pas taper du poing alors il serre son poing droit pour ne plus rien ressentir, pour éradiquer une quelconque poussée violente. Il reste ainsi, reprenant ses esprits avant de faire fuir Peyton. Non, pas une deuxième fois. Il ne le supporterait pas.
Il cherche à nouveau son regard alors qu'elle reprend la parole. Il a envie de pleurer sérieusement, il est si faible en entendant ses mots. Savoir qu'elle ne lui voulait pas de mal le rassure autant qu'il l'oppresse. Ellle l'avait délibérément abandonné même si elle semblait s'en ronger les sangs. Il eût un mouvement de recul, retenant son envie de lui dire qu'il ne lui a jamais voulu de mal non plus. Qu'elle était belle avec ses yeux si tristes, si interdits. Il aurait pu la rejeter mais il en était incapable. Recevoir cette première réponse le faisait espérer en avoir d'autres. Il avait des reproches à lui faire mais il avait encore plus de besoins : celui de comprendre, celui de la retenir. Il s'était senti vivant à ses côtés, bien trop transparent une fois qu'elle s'était envolée. Il ouvre la bouche, cherche ses mots. La colère reviendra bien assez tôt mais il l'écoute et il veut au moins lui dire une chose calmement. «Je te crois quand tu me dis que tu ne me veux pas de mal, que tu n'en a jamais eu l'intention.».
Mais il se fait plus réservé, renfermé quand elle promet. Balivernes pour son coeur déchu. Il ajoute, sur un ton plus distant. «Ne promets pas Peyton... On voit ce que ça donne et j'veux pas... J'veux pas te laisser recommencer...».
La rancune étant bien réelle, il ne peut s'empêcher de penser à d'autres interrogations qui lui viennent. La première, si il n'y avait pas un autre bel âtre, un de ces séducteurs avérés qui lui aurait mis le grappin dessus. Tant pis si il passe pour un mec jaloux, cela apporterait au moins une justification à tous ses maux et au rejet de la brune. «Il est où le mec ultra bogosse pour lequel tu m'as quitté? C'est parce que tu voulais pas jouer sur les deux tableaux c'est ça? C'était plus facile de m'écarter ? Alors que moi, moi...». Il se tut instantanément. Il ne veut pas se dévoiler, il ne veut pas appuyer tout l'attachement qui demeure à son égard. Il ne veut pas lui avouer que lui, il ne l'aurait jamais écarté. Même face à Miss Univers.
Sujet: Re: i'd go back in time and change. (alexios) Lun 15 Juil - 16:29
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Elle n’a jamais été le genre de fille qui cherche à séduire les hommes, Peyton. Elle n’a jamais été le genre de fille qui veut à tout prix avoir quelqu’un dans sa vie. Elle n’est pas séductrice, elle est naturelle. Et toutes ses relations ont toujours commencé de la manière la plus naturelle qui soit. Comme avec Alexios. Ce qu’il y a eu entre eux, cela s’est fait tout seul. Tout a commencé avant même qu’elle ne se rende compte qu’elle était en train de craquer pour lui, Peyton. Et il n’aurait pu être qu’un coup de cœur éphémère, il n’aurait pu être qu’une nuit, qu’une semaine. Il n’aurait pu être qu’un homme de plus partageant un court moment de sa vie. Mais elle a su. Elle a su bien trop rapidement qu’avec lui, les choses seraient différentes. Qu’avec lui, les choses seraient bien plus intenses. Et elle n’a pas cherché à comprendre, elle qui a si peur de l’engagement. Elle n’a pas cherché à comprendre, mais elle n’a pas cherché à le fuir non plus. Du moins, pas au début. Elle s’est jetée corps et âme dans cette histoire, dans ce mariage, avec lui, prête à garder cette bague au doigt le temps qu’il le voudrait. Prête. Jusqu’à ce que son cœur faiblisse. Jusqu’à ce qu’il la rappelle à l’ordre, de la façon la plus violente qui soit. Mais naïvement, elle ne pensait pas tant compter pour lui. Naïvement, elle pensait qu’il tournerait la page. Qu’il verrait leur histoire comme une anecdote. Qu’il ferait, referait, sa vie avec une fille bien, une fille certainement beaucoup plus stable qu’elle. T’as préféré penser qu’il s’en remettrait, plutôt que de porter sa peine en plus de ta douleur, Peyton. Peine qu’il lui crache en plein visage, peine qu’elle est obligée d’encaisser. Elle l’a blessé, il n’a pas pu l’oublier. Des mots qui résonnent dans sa tête, qui résonnent tout autour d’elle. Malgré sa colère, il est toujours aussi doux, toujours aussi beau. - Non… Je pensais juste que tu referais ta vie… Tu mérites mieux qu’une fille comme moi, Alexios. Elle baisse les yeux, la brune, parce qu’elle sait que c’est vrai. Elle aurait aimé, elle aurait aimé le mériter, mais elle n’aurait jamais pu. Elle ne pourra jamais. Encore moins maintenant. Il la croit, pourtant. Il sait qu’elle n’a jamais voulu le blesser, même s’il doute de ses promesses. Et oui, Peyton, il ne te fait plus confiance, maintenant. Et c’est bien normal. Alors elle se tait. Elle s’écrase. Que pourrait-elle faire d’autre. Elle a tort. Complètement tort. Elle aurait aimé que tout cela n’existe jamais, ne pas croiser sa route pour ne pas le blesser, même si, au fond, il est sûrement sa plus belle histoire. Et c’est d’ailleurs pour cette raison qu’elle ne peut pas le laisser dire qu’elle est partie pour un autre. Qu’elle l’a quitté pour un autre. - Arrête ! Je ne t’ai pas quitté pour un autre homme ! Elle s’approche, rien qu’un peu, n’osant pas faire plus. De peur d’être rejeté. De peur de lui faire encore plus mal. - Il n’y avait que toi.Et au fond, Peyton, il n’y a jamais eu personne d’autre. Personne d’autre depuis lui. Personne d’autre que lui. Et elle peut comprendre qu’il en doute, après ce qu’elle lui a fait, mais elle n’est pas ce genre de femme, Peyton. Elle ne trompe pas, elle ne s’engage pas, tout simplement. Et elle ne l’aurait pas quitté, pour personne.
Les yeux fixant ceux de Miss Cooper avec attention, Alexios était suspendu à ses lèvres. L'attente avait été interminable et il était d'autant plus impatient d'avoir ces explications, d'avoir les pansements de sa blessure d'amour. Quand bien même elle ne pouvait effacer ses jours d'absence et ses larmes, elle lui donnait au moins l'occasion de le rassurer, de lui dire que tout cela avait dépassé sa volonté. Alexios pencha la tête sur le côté, pensif. Au fond, avait t-il vraiment compté pour elle? Était t-il qu'une passade, qu'un coup du hasard, chanceux? Tant de questionnements dont il voulait s'extirper tant qu'il le pouvait. Il doutait, le rouquin. Il n'aimait pas avoir cette blessure si vive à l'ego : celle d'être rejeté, celle de ne pas compter.
Quand elle lui sort finalement qu'il mérite mieux et qu'elle l'imagine plus fort maintenant, il soupire. Comment peut t-elle penser cela? Lui qui l'avait espéré une centaine de fois, murmuré dans son sommeil, laissant des messages sur son répondeur. Quand il avait puisé toute son énergie pour la retrouver en réel, il remontait dans ses souvenirs. Elle était belle, elle était à lui. La plaie avait été d'autant plus vive quand il l'avait imaginé dans les bras d'un autre homme. À la seule pensée qu'il puisse lui donner ce qu'il était prêt à lui offrir le plongeait dans une colère, une frustration sans nom. Il voulait avoir l'occasion de se défendre, de rappeler qu'il avait voulu de tout cela. Il le voulait avant qu'elle ne parte,avant qu'il ne lui enlève tout espoir. Il plonge à nouveau son regard dans le sien. Des palpitations parcourent son être, se logeant dans sa poitrine. Sa voix se fait tremblante. Il le sent alors il se racle la gorge pour parler le plus distinctement possible. «Jamais je n'aurai pu trouver une autre, Peyton. Tu sais pourquoi?». Il lui montre l'anneau, sa voix se perd alors il tente de maintenir le cap. Ne pas être faible, cela serait trop dur. «Je suis marié avec toi ou je l'étais? Je ne sais même pas quel temps employer!» Il rit nerveusement, éloignant les larmes qui ne tarderont pas à couler. Il les repousse alors qu'il sait pertinemment qu'elles seront inévitables. Il insiste sur sa derrière phrase, appuyant chaque mot pour qu'elle saisisse, qu'elle comprenne. «Pourquoi est-ce que j'aurais cherché mieux que ce que j'avais trouvé? Pourquoi hein? » Il a autant de mal à garder son calme qu'à retenir ses larmes. Bouffon diront certains de ne savoir se tenir comme un homme face à celle qui l'a éconduit silencieusement.
Il reprend espoir lorsqu'elle lui dit qu'il n'y avait pas un autre. Pas un autre mieux que lui, pas un doublon de lui. Personne d'autre qui avait pu se marier avec elle, la toucher, l'embrasser. Il sentit une bouffée d'air frais comme si ses poumons se remplissaient d'air et de gratitude. Il sait qu'il ne devrait pas, qu'il faudrait garder cette barrière de protection près de son corps, de son âme. Mais il n'y arrive pas Alexios. Le simple fait de la voir baisser les yeux et exprimer des regrets fout à mal toutes les tentatives de l'oublier.
Et il ne peut que relever la tête et se mordre la lèvre quand elle lui avoue en réalité qu'il n'y avait personne d'autre. Il reste ainsi subjugué. Il pose une main sur son épaule, un peu furtivement. Il veut seulement comprendre, plus encore. Il ne veut pas rester sur cette faim. Alors, il lui murmure, droit dans les yeux.
«Pourquoi tu es parti... Pourquoi est-ce que tu m'as quitté? ». Il ne veut plus s'énerver, il refuse de la braquer pour ne pas risquer de la stopper dans ses justifications. Il la fixe droit dans les yeux, il n'a jamais autant voulu savoir que maintenant. Maintenant qu'elle lui a dit que ce n'était pas un autre, maintenant qu'elle semble faire attention à lui. Il ne veut pas lâcher le morceau, il restera jusqu'à ce qu'elle avoue, qu'elle l'éclaire enfin. «Dis moi si j'ai fais quelque chose de mal... dis le moi Peyton. ». Il veut savoir où sont ses tords, comment a t-il pu par sa maladresse faire fuir la seule femme qu'il avait jamais autant désiré?
Sujet: Re: i'd go back in time and change. (alexios) Ven 19 Juil - 20:22
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C’est la première fois. La première fois qu’un homme lui parle de cette façon. La première fois qu’un homme lui offre de telles paroles. La première fois qu’elle entretien, même, une telle relation, avec un homme. Parce qu’elle a toujours prôné sa liberté, elle n’a jamais laissé l’occasion à aucun d’eux d’approcher son cœur. Par manque d’intérêt. Par peur de l’engagement. Par peur de ce qu’elle n’a jamais connu, en réalité. Parce que la vie de la brune, elle est divisée en deux, depuis toujours. Sa famille, d’une part, ses frères, sa sœur, ses piliers, ceux à qui elle à offert tout son amour. Le voyage, d’autre part. Ce besoin de liberté. Ce départ pour se construire, pour se trouver, pour découvrir qu’elle femme elle pourrait être. Et elle le sait, désormais. Elle le sait, et elle n’a jamais laissé une quelconque place à l’amour. Jamais, jusqu’à lui. Elle ne sait pas ce qu’elle a ressenti avec Alexios, elle n’a jamais su, elle n’a jamais cherché à le savoir, mais c’était fort. C’est fort. Très fort. Et ses paroles heurtent son cœur à toute vitesse. Evoquant leur mariage, montrant cet anneau, celui qui entoure toujours son doigt. Dans sa tête, vous êtes toujours mariés, Peyton. Dans sa tête, tu es sa femme. Elle se sent mal. Elle ne parvient même pas à croiser son regard, alors qu’il lui explique qu’il n’aurait jamais voulu une autre qu’elle. Une autre dans sa vie. Le souvenir de la brune semble encore tellement présent dans son esprit que s’en est déconcertant. Parce qu’elle réalise, une fois de plus, ce qu’elle savait déjà : elle ne le mérite pas. Il est beaucoup trop bien pour elle. Beaucoup trop fort. Beaucoup trop doux. Et alors qu’il lui demande pourquoi il aurait dû trouver l’amour ailleurs, la réponse ne se fait pas attendre. Fatalité. - Parce que tu vois bien que je ne suis pas celle qu’il te faut ! Je ne mérite pas quelqu’un comme toi, je ne pourrais jamais t’apporter… Ce que tu veux. Je ne pourrais jamais t’offrir ce que n’importe quelle fille rêverait de te donner. Il mérite une femme qui n’aura pas peur, qui ne cherchera pas constamment une porte de sortie, une forme de liberté. Il mérite une femme fiable, sur laquelle il pourra s’appuyer. Il mérite une femme en bonne santé, qui pourra le faire vibrer. Et ce n’est pas à elle. Cela ne pourra jamais être elle. Au fond, peut-être que t’aurais voulu, Peyton. T’aurais voulu en être capable. Si seulement tu avais recroisé sa route plus tôt. Ils auraient pu, s’aimer, au lycée. Ils auraient pu tomber dans les bras l’un de l’autre. Et peut-être que tout aurait été différent. Mais ce ne fût pas le cas. Et lorsqu’ils se sont retrouvés, c’était déjà trop tard. Le destin est venu, une nouvelle fois, balayer leur histoire. Le destin, et sa foutue peur. Et elle aimerait pouvoir s’arrêter là. Elle aimerait qu’il comprenne, qu’il s’en aille, qu’il retourne à sa vie. Mais il posa sa main sur elle, main qui la fait frissonner, immédiatement. Tendresse qui la bouleverse, plus qu’elle ne le voudrait. - Ce n’est pas toi, bien sûr que non… Tu es… Parfait. Lâche-t-elle, dans un soupir, ayant parfaitement conscience qu’elle ne devrait pas lui dire une telle chose. - Mais moi je ne sais pas faire ça. Je ne sais pas me poser. Je ne l’ai jamais fait. Je n’ai même jamais été en couple sérieusement avec quelqu’un, Alexios. Si seulement c’était si simple. Si seulement il ne s’agissait que de cela. Mais elle ne peut pas. Elle ne peut pas dire la vérité. L’autre vérité. - Cette vie, c’est… Ce n’est pas pour moi. Qu’elle lâche, comme si cette excuse était suffisante. Alors qu’elle ne l’est pas. Alors qu’elle ne le sera jamais.
Il y avait dans cet échange de regards une preuve infaillible de l'alchimie qui les liait, aujourd'hui encore. Si il n'avait pas été aussi sûr de lui, Alexios aurait sûrement tourné les talons sans lui demander des explications. Il aurait continué sa route et cette soirée qui s'annonçait de bon augure, au gré des bières et des chips apéro. Si il n'avait pas eu autant envie de la prendre dans ses bras, il serait parti sans chercher davantage. Il l'avait dans la peau, le rouquin. Il avait murmuré son prénom jusque dans son sommeil, jusqu'à ce que Priam le réveille par un coup de coude. Il avait beau clamer à ses potes qu'il faisait des soirées et voyait d'autres filles, la réalité était toute autre. Il avait souffert de cette absence presque autant que de l'abandon auquel il avait été assujetti. Mince quoi, il ne pouvait que rester immobile, qu'impatient de pouvoir entendre son timbre de voix si mélodieux, si doux. Il la regardait avec un air encore plus nouveau comme quelqu'un qu'il redécouvrait. Il avait eu le souvenir de leurs étreintes et de son parfum, de sa peau si délicate. Des images presque aussi effervescentes que le fait de la retrouver face à lui, bien vivante. Et pourtant elle poursuit, la Cooper. Elle continue à construire cet édifice de pierres entre eux deux, tarant la moindre excuse pour se dédouaner de quelconques retrouvailles. Alors qu'il avait la démonstration en tête pour acheminer son argumentaire, elle avortait toute nouvelle tentative de rapprochement, d'avancement. Elle était à reculons, se dégradant avec une aisance déconcertante. Pour un homme qui avait vu en elle un engagement, un mariage (même express), il était stupéfait de voir son découragement, son éloignement. Il avait pu imaginer des raisons involontaires de son départ mais elle le repoussait à présent. Elle ruinait sa confiance, sa détermination. Encore une fois, elle lui prouvait par A+B qu'elle n'était pas la nana pour lui. Elle ne lui apporterait rien de bon et rien que pour cela, il ne pût s'empêcher de répondre illico, jetant un oeil par dessus elle. L'incompréhension le gagnait plus que jamais.
«Arrête de dire cela Peyton... Pourquoi ne serais-tu pas faite pour moi? Si je veux que TOI tu me donnes quelque chose... Tu es ma femme, Peyton, tu peux dire tout ce que tu veux... Ca ne changera jamais.».
Il ne démord pas facilement, le Johnson. Il a beau se creuser les méninges, il ne parvient pas à voir dans ces yeux d'amandes un indice, un truc qui pourrait expliquer qu'elle ne l'aime plus. Au contraire, elle semble si triste, si apeurée. Il aimerait profiter de cet instant flou pour se rapprocher, pour venir la serrer dans ses bras. Il voudrait aller au plus près de son ressenti, aller au devant de ce qu'elle pense. Alors, il la laisse continuer, la main toujours posée sur elle alors qu'elle lui affecte un autre adjectif : parfait. Il grimace de cette nouvelle équation inégalitaire. Elle le poussait à la lumière tout en restant dans l'obscurité. Maux silencieux alors qu'il répond, avec une amertume certaine.
«Parfait, tu crois ça ? Si parfait que tu m'as laissé? Que tu refuses que je te touche, que j'essaie même de me rapprocher!» Il ne peut se contenir devant tant de malentendus, tant de phrases coupées. Il poursuit, passant ses doigts sur ses yeux pour les fermer et les rouvrir instantanément. «Je ne suis pas parfait, loin de là... Je ne suis pas le meilleur mais moi au moins je... je t'aurai tout donné! » Il le pense, il sait qu'il aurait fait le maximum pour elle, qu'il l'aurait aimé de tout son saule. Il aurait pu gagner sa confiance, son estime par sa tendresse et son attention. Elle ne lui en avait pas laissé le temps, elle le justifiait maintenant par sa peur de l'engagement, par le fait qu'elle n'avait jamais été sérieuse avec un homme. Il eut un regain d'ego en l'espace d'une seconde. Il avait dû être celui qui pouvait prétendre au meilleur rang possible. Mari, même de fortune et éphémère. Il recule, retire sa main. Il sait qu'il devrait être plus féroce, plus amer mais il ne le peut pas. La colère qui le ronge est semblable à tout ce ressenti, tout cet amour qu'il a toujours pour elle. Un amas de sentiments qu'il n'a pas pu lui montrer avant, un ensemble de sensations qu'il veut connaître ce soir. Il rêve de lui faire partager ce bien être, cette addition de qualités qu'il lui trouve, ces choses qu'ils pourraient faire ensemble. Il manifeste pourtant dans la minute suivante un signe de reproches, de tords inévitables pour la jolie brune.
« Tu aurais pu me dire... N'importe quoi, je t'aurai attendu, je t'aurai écouté! Tu aurais pu m'appeler, me dire tout cela... Peyton je ne voulais que toi! Que nous, que tout ça! ». Il sait pertinemment que ce n'est pas la bonne méthode mais il ne peut se contenir. Il doit la pousser dans ses retranchements, il espère que cela suffira pour la faire vaciller.
Il entend sa prise de position définitive, il n'écoute alors que son instinct. Il souffle doucement, reprend sa respiration pour croiser à nouveau son regard. Il se mord la lèvre inférieure avant de se rapprocher de nouveau. Quand il se trouve suffisamment près, il la prend soudainement dans ses bras. Il la serre fort contre lui, l'empêchant de partir, de le rejeter. Il ne pourrait le supporter. Il l'embrasse sur le front et il lui dit d'une voix basse . «Tu peux encore la vivre cette vie... Il suffit de me laisser faire. De me dire oui. Encore une fois. ». Il était faible, il était prêt à tout pour la reconquérir. C'était claire comme de l'eau de roche. Il n'y avait aucun doute. La seule et l'unique. Peyton Cooper.
Sujet: Re: i'd go back in time and change. (alexios) Dim 28 Juil - 22:23
☼ ☼ ☼ { i'd go back in time and change } crédit/ tumblr ☼ w/@alexios johnson
C’est tellement douloureux de se retrouver face à Alexios, face à son échec le plus violent, face à sa déception la plus brutale. Face à un homme qu’elle a aimé, qu’elle… Qu’elle aime, peut-être, toujours, rien qu’un peu. Mais un homme qu’elle a blessé plus qu’elle n’a certainement jamais blessé personne d’autre. C’est douloureux, mais elle ne mérite que cela. Elle ne mérite que de souffrir comme il a souffert par sa faute. Elle n’a qu’à se taire, maintenant. Taire qu’elle a mal, elle aussi, pour ne pas qu’il s’accroche. Pour qu’il ne cherche pas à la retenir. Parce qu’il sera malheureux, encore plus qu’avant, c’est inévitable. Et elle est incapable de lui dire qu’elle est malade. Pas à lui. Elle est incapable de voir son regard sur elle changer, de le voir s’en aller, parce qu’elle ne correspondra plus à l’image qu’il se fait d’elle. Elle préfère tout saboter elle-même. Elle préfère tout arrêter elle-même. Parce que c’est plus facile. Parce qu’elle choisi toujours la facilité, Peyton. Parce qu’elle fuit devant le moindre obstacle. Toujours. Pourtant il ne semble pas avoir peur de cela, Alexios. Au contraire. Il vient affirmer une fois de plus que c’est elle, qu’il veut. Que c’est ce qu’elle peut avoir à offrir, qu’il veut. Des paroles qui la retourne une fois de plus. Il ne lui facilite pas la tâche, et elle a beaucoup de mal à se tenir loin, à se tenir à distance de lui. Le revoir, c’est retombé un an en arrière. C’est retombé sous son charme. C’est le laisser approcher son cœur, à nouveau. Lui, le seul qui a été capable de le faire. Le seul ayant parvenu à la séduire réellement, avec sa poigne et cette touche de tendresse. Avec son humour, et ses moments plus impulsifs. Elle a tout aimé chez lui. Tout. Parfait. C’est ce qu’elle lui dit, parce que c’est ce qu’il est. - Justement, tu ne comprends pas. Je sais que tu aurais pu tout donner, je le sais. Mais moi je n’en aurais jamais été capable. J’ai préféré te faire souffrir une fois plutôt que… Que te faire souffrir sur du long terme. Et cela lui coûte de l’admettre. Parce qu’au fond ce n’est pas la seule raison. Mais c’est vrai. Sa maladie lui a juste permis de réaliser qu’elle ne serait jamais à la hauteur, avant qu’il ne soit trop tard. Avant qu’elle brise son cœur. Raté, Peyton. Il est déjà brisé, son cœur. Et c’est uniquement ta faute.Et pourtant, malgré tout le mal qu’elle a pu lui faire, elle est toujours sa femme, à ses yeux. Et elle réalise que jamais plus elle ne trouvera un homme aussi bien que lui. Un homme prêt à tout pour elle, comme lui. - Je ne voulais pas que tu m’attendes parce que je ne voulais pas que tu gâches ta vie pour moi, avec moi. C’est assurément ce qui arrivera, s’il continue à s’enliser dans cette relation avec elle. Dans cette relation destructrice. Mais il la retourne. Il la retourne bien plus qu’elle ne le voudrait. Et soudainement, elle le sent s’approcher et… La prendre dans ses bras. Déposer un baiser contre son front. Elle voudrait pouvoir le repousser. Elle voudrait pouvoir le rejeter, une bonne fois pour toute, violemment, pour qu’il comprenne. Elle voudrait, mais elle est lâche, une fois de plus. Et sentir son corps contre le sien, après un an d’absence, réveille en elle des sentiments enfouis. Elle se blottit dans ses bras, le serre contre elle, plus vulnérable que jamais. Son cœur fatigué accélère beaucoup trop vite pour pouvoir suivre le rythme. - Qu’est-ce que tu veux que je te dise… Que je te dise oui ? En sachant pertinemment que c’est voué à l’échec… Que tu auras encore plus mal après… Sa voix est beaucoup plus faible, elle se sent beaucoup plus fragile, ce qui arrive rarement. Bien trop rarement. L’oiseau libre se retrouve finalement emprisonné. Emprisonné par la vie qu’elle ne veut pas perdre. Emprisonné par sa maladie. Emprisonné par les sentiments qu’elle a pour lui. - Laisse-moi partir, s’il te plait… Demande-t-elle, presque suppliante, alors que ses bras ne se détachent pourtant pas des siens.
Il y a une sensation claire et douloureuse qui prend Alexios aux tripes alors qu'il pensait naïvement qu'il en réchapparait. Il voulait être fort, le rouquin. Aussi solide qu'un roc, à jouer l'insouciant comme il a l'habitude de faire. Il sait qu'il est normalement en sécurité quand il s'en fout, quand il se laisse aller. Pourtant, ce soir, il n'y arrive pas. Il ne peut pas s'arrêter de penser aux souvenirs avec la belle autant que la déroute de leur mariage. Elle a une manière de le toucher qui lui fait tellement de peine et de joie en même temps. Un mélange qu'il ne peut pas expliquer, tout simplement parce qu'elle le rend dingue au fond. Il avait beau essayé de lutter, de l'oublier... Rien n'y faisait. Il pensait désespérément à elle, même dans ces soirées où il en était le principal pitre. Il est tellement plus facile de profiter et de prétendre que rien ne le touchait, ne l'atteignait.
Elle lui répond qu'il ne comprend rien et la suite lui paraît être tout autant du charabia. Comment pouvait t-elle deviné sa douleur? De quelle façon pouvait t-elle mesurer la possible peine qu'elle lui avait causé? Clairement, elle lui avait fait un mal incommensurable mais le fait de ne pas encore lui expliquer les raisons de cette souffrance déclenche en lui un agacement au plus haut point. Il rétorque. « Mais qu'est-ce que tu en sais? Comment pourrais tu me faire souffrir?! ». Lui qui pensait qu'elle lui dirait qu'elle ferait le maximum pour repartir sur de bonnes bases sur le couple, elle tuait toute possibilité de réconciliation dans l'oeuf. C'en était aussi déroutant que frustrant. Son optimisme en prenait un coup, presque autant que son ego par cette décision unilatérale qu'il n'acceptait pas.
Finalement, il connaît une satisfaction de courte durée quand il la prend dans ses bras. Elle continue en lui rapportant qu'elle ne voulait pas qu'il gâche sa vie. Ce à quoi il répond en lui caressant le cuir chevelu d'un mouvement circulaire. « Ça va Peyton, tu n'as rien gâché, calme toi...». Il sent bien qu'elle pourrait craquer, qu'elle pourrait s'auto flageller encore un moment. Tout ce qu'il veut, c'est qu'elle se sente bien, qu'elle se sente en sécurité. Il continue de la serrer contre elle. Elle évoque soudainement la possibilité de lui dire oui. Un sursaut et Alexios sent son coeur tambouriner. Il le veut ce oui, comme ce soir où ils se sont mariés. Il n'attend que cela pour espérer à nouveau. Il aimerait tant oublier le passé, tout recommencer. Lui faire la cour, l'emmener au voiture au premier rendez-vous, se faire beau et flipper à la lumière d'un premier baiser. Tout avait été si rapide entre eux mais tout était si vrai au final. Il ne pouvait prétendre le contraire et il avait été des plus heureux en ces jours glorieux.
Elle appuie l'échec, le futur qui ne serait en aucun cas radieux. Il ne peut s'empêcher de soupirer, la mâchoire serrée. Son pessimisme avait raison de sa patience mais il ne voulait pas l'abandonner. Il ne le pouvait pas. Il tente de la retenir, dans un souffle, il lui dit. « Dis moi oui, Peyton. On a pas encore vécu tout ce qu'on devait connaître. Laisse nous être véritablement mari et femme. Être un couple.» . Il se surprend de prendre autant de sérieux dans ses paroles mais il est soulagé de pouvoir formuler son souhait. Il n'a jamais autant désiré quelque chose de sa vie, Alexios. Il n'a jamais été un goujat mais ce n'était pas non plus un gars qui se posait facilement. Il la sent encore contre lui. Elle se fait brusquement suppliante, la Miss Cooper. Elle lui demande de la laisser partir, de la laisser tranquille. Le coeur du jeune homme rate un nouveau battement alors il se détache de son étreinte. Il a mal, le rouquin. Ça fait encore plus mal que tout ce qu'il a connu jusqu'à lors. Les droites ont pu le secouer et le désorienter mais elles ne sont rien en face de cette fille brisée qui lui brisait de nouveau le coeur. Lui enlevait tout espoir.
À contre coeur, les yeux dans le vide, il ne veut pas pleurer. Il se raidit, recule de quelques millimètres pour garder le contact visuel. Il soupire, se passe une main sur son visage. Le silence dure quelques secondes avant qu'il ne dise, sur un ton qu'il voulait neutre. «Si c'est vraiment ce que tu veux...»
Il reste immobile, incapable de lui tourner le dos tout de suite. Pourtant, il devrait retrouver le groupe qui lui a offert de l'alcool, il serait mieux à leurs côtés en ce moment.
Il plonge à nouveau ses prunelles noisettes dans les siennes, lui adressant une dernière phrase, comme pour être sûr. Il se racle la gorge. « Je ne veux pas t'emprisonner. Tu es libre je... je ne t'embêterai plus. Manifestement,tu ne m'aimes pas. ». Il formulait l'impensable alors que son coeur se brisait à nouveau en prononçant la vérité. La réalité d'un amour non réciproque. Amère déception.