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 oh kiss me (sony)

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Message Sujet: oh kiss me (sony)   oh kiss me (sony) Empty Dim 23 Juin - 7:21


hey stranger, i want ya to catch me like a cold
Vendredi était passé trop rapidement, de baisers, en excuses, en promesses que tu ne saurais surement pas tenir. Qu'est-ce que ça pouvait bien faire quand on était le roi du monde ? Samedi était passé, à s'en remettre, à jouer à d'autres jeux vilains, avec une autre, jusqu'à l'épuiser, de la sueur ou des larmes, tu ne savais pas trop. Puis y'avais le dimanche. Enfin on se reposait, enfin, on priait. Pieux enfants, oui, oui. Et toi le dieu qui demandais le Amen, qui demandait qu'on s'écorche les genoux sur les sols, de plus en plus durs. T'étais de ses jeunes dieux affamés, ne pouvant se permettre de perdre un seul dévot. Surtout pas elle, que t'observes, voyeur, dans les mascarades. Nouvelle obsession pour les travailleuses du sexe ? Pas vraiment nouveau. T'aimais les demoiselles qui savaient bien mentir, faire semblant. Tu t'y étais fait la dent. Tu n'en pouvais que très peu des petites lunes fragiles qui se plaignaient à la première égratignure. Et pourtant, ce n'était même pas pour ça, que tu guettais la porte de son boulot, à bord de ta Lamborghini noire, la fenêtre baissée, la musique pas trop forte. Musique classique. Bethoveen qui fend le nuit et qui viens apaiser tout les vices. Parce que toi, t'es pas sensé l'attendre. Pas plus que tu n'es sensé savoir où elle bosse. Pas plus qu'elle n'avait été sensée savoir où toi, t'habitais, où tu trainais. Et pourtant tu t'étais cognée contre elle dans les bars, encore, encore. Fasciné par sa fascination, par le jeu dangereux de ton corps tournant autour du sien. Puis, plus rien. Rien que la lumière rouge et fatiguée qui éclairait la sortie, là où dans l'ombre, se dessinait les yeux d'un démon, les yeux rouges, la cervelle pas trop alignée comme il faudrait.

Elle sort, la frêle enfant. La silhouette épuisée, les bretelles qui ne se donnent plus la peine de tenir, comme le cardigan qui ne couvre que ses avant-bras, les cheveux emmêles et tu fronces déjà le nez, à l'idée du mélange d'odeurs d'hommes qui sont passés trop près. Une odeur que tu détestais tout autant sur Silvia que sur Macaria. Satan est possessif. N'acceptes pas d'autre dévotion, les fait payer, par le sang, les trahisons.  Elle sort et tu fais doucement gronder ton moteur, cligner tes lumières, la musique classique qui monte d'un cran, pour l'attirer comme une mouche vers le soleil. Sauf que tu ne veux pas qu'elle se brule, contre toi. Tu veux lui arracher, ses ailes. Sony, elle s'approche, l'étrange gamine, ta main se tend, par la fenêtre, attrapes la sienne, pour l'attirer plus près. Pour voir, ses yeux, d'en bas. Cherchant dans le fond de son âme verdoyante, est-ce qu'elle t'as vraiment oublié. Oublié le baiser sauvage que ses lèvres, ses dents, ses mains, ses jambes on quémander au pauvre docteur qui l'aurait bien prise sur la table d'examen, Jane Doe, si ce qui te servait de supérieur ne s'était pas pointé le bout du nez. Ton pouce caresse doucement ses jointures, ton index qui glisse passe sa main, pour caresser son tendon, la veine qui relie le tout, la fait, encore, miraculeusement, tenir.

« Masa' alkhayr habibi. » Que tu lui souffle, le plus charmant qui soit, faisant rouler cette langue qui ne t'appartient que trop peu, sur la tienne. Elle, qui n'y comprendra encore moins rien, qu'à l'anglais. « Get in... » Que tu lui souffles, sans lui expliquer, sans l'inviter, sans chercher à faire du sens de tout. Elle se souvient, vraiment de rien, huh ? Faudra peut-être lui raffraichir la mémoire.
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@sony lowinski
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Message Sujet: Re: oh kiss me (sony)   oh kiss me (sony) Empty Lun 24 Juin - 20:45


oh kiss me.
amen & sony

ça laissera des bleus. Les crispations des phalanges sur les cuisses, les dents attaquant la clavicule et la paume qui claque parfois contre l'arrondit d'une fesse dévoilée. Dans l'alcôve feutrée, un rideau de velours faussement luxueux pour seul voile cachant les mauvais présages, Sony est nymphe de plaisir sur les jambes d'un costard-cravate qui délivre sa frustration. Grognements gutturaux aux abords des lèvres, lamine d'un coup de rein ravageur et Sony qui perd son regard dans le vide, laisse la main libre caresser un sein discret, en torturé la pointe insolente, trop fort. ça lui arrache un feulement qu'elle ravale aussitôt. Elle ne doit être que rêve et sourire. La main continue sa course jusqu'au cou où bat un cœur jamais vraiment angoissé. Pas même quand elle n'est qu'un chiffon sur lequel on dégueule sa frustration accumulée. Il y presse sa main, mime d'un étranglement qu'il n'achève pas redescend jusqu'à ses hanches aux os tentant de percer la peau, se laisse engloutir par une allure sauvage, déshumanisée. Assauts des soupirs malsains, des grognements étouffés contre son épaule, sa veste mal remise, dénudant sa robe d'une soie dont elle prend soin. Les paupières lourdes, elle rêve à l'ailleurs, à la liberté. Première fois depuis longtemps qu'elle est lassée de sa soirée, qu'elle n'est pas vraiment là, qu'elle ne sent pas la crispation subite de la jouissance fulgurante, animé par des besoins primaires. Elle n'est pas là Sony, elle est perdue, cherchant les souvenirs, fouillant de ses doigts les recoins de son esprit qu'on a gommé. Le client au visage déjà oublié s'acharne, essaie d'atteindre ses lèvres qu'elle refuse en détournant la tête, froncement fugace des sourcils alors qu'elle revient à la réalité. Qu'elle croise son regard embrumé, prêt à se brouiller sous l'extase qu'elle offre sans enthousiasme. Sony qui offre le début d'un sourire, entoure son visage de ses mains d'enfant, silencieuse, sans simulacre de gémissement, elle danse contre lui, fée des nuits fauves, le mène à l'au-delà d'un orgasme éclair dans la douceur d'une étreinte dont elle seule connait la recette. Faire croire à l'amour unique quand elle sent la solitude au fond des prunelles, lui dessiner l'illusion qu'il est beau, parfait, qu'il la prend de la bonne façon et qu'elle est la plus comblée. Ce n'est qu'en plongeant la main dans l'arrogance d'un homme et en la caressant dans le bon sens qu'elle arrive à les promener jusqu'aux rives de la tempête. La respiration haletante, les mots de remerciements qu'elle a l'habitude d'entendre, elle ne dit rien, cherche à se dégager mais il la retient. Elle promet une autre nuit du bout des lèvres, finesse des mots et des gestes, assez pour qu'il la laisse enfin partir. Elle remonte les bretelles de sa robe, renfile les escarpins prêtés par Zuzanna, aux semelles pourpres, empoche les billets verts dans la pochette qu'elle a toujours prêt d'elle et qui sert de caisse. Un au revoir qui sonne comme un adieu pour elle. Il l'a trop marqué. Le patron ne sera pas content. Ses mèches affolées en corolle autour de son visage aux traits lassés, elle remonte le couloir sombre, dégringole dans le club où pulse la musique électro et les voix des passants ivres. Elle remonte les escaliers de secours, grimace un instant sous l'engourdissement qui court au mauvais endroit, décide d'avancer tout de même jusqu'à trouver la sortie. Que l'orange de quelques lampadaires pour éclairer sa route, le staccato vibrant de ses aiguilles contre le bitume et brutalement, la musique. Douce, tragique, le ronronnement d'un moteur attirant son attention. À travers l'or de ses mèches qu'elle oublie de repousser, elle aperçoit une voiture. Papillon de nuit attiré par les lueurs de l'Enfer, elle approche, l'innocente, la naïve. Léger écarquillement des yeux quand elle aperçoit les traits de l'obsession. Le prince des songes, des maudits. Le mal. Le bon. Elle déglutit difficilement mais le cœur toujours, reste intact. En arrêt cardiaque permanent. Les lèvres s'entrouvrent sur un soupir discret quand la main est prise en otage, que le pouce glisse. Plus doux, plus doux que celui qui vient de la toucher. Elle a le sourire facile, léger mais qui vacille quand vienne les mots Masa' alkhayr habibi. L'étrange dialecte qui fait sourciller, sans comprendre. Elle le scrute, comme elle scrute tout le monde, cherche le sombre des yeux qu'elle a dessiné mille fois avant le sommeil. Beau. Beau mais cruel. Elle sent sous la pulpe toute sa noirceur. C'est fascinant. Get in... La langue étrange passant à l'accent qu'elle connait mieux mais qui la fait hésiter. Why ? qu'elle demande de sa voix ébréchée, cassée par l'errance d'une nuit compliquée. Elle retire sa main dans une lente caresse, silencieuse, peu assurée dans les mots qu'elle veut lâcher, le polonais venant toujours avant. Why are you here ? Les r roulent, se fracassent, l'accent détruit et elle n'a plus envie de sourire Sony. Elle veut approcher, elle veut goûter le fruit interdit mais elle est clouée au sol par le regard qui brûle dans l'obscurité, les flots de la musique entourant la scène d'une aura lugubre et mystique.

@amen hadad
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