Sujet: the delicate ways of navigating a woman (amen&silvia) Sam 15 Juin - 5:21
never so neatly arranged
Macaria & Amen & Silvia
« His hands were once all over me. sometimes I was flying, sometimes I was drowning. There is a fire, and it is burning. This passion is violent, but I was never your metaphor. your cliche. »
Il est près de dix-huit trente lorsque la porte d’entrée émet un cliquetis – celui d’antan, celui que tu n’as jamais oublié. Un son qui te hante encore, parfois, la nuit. Quand il te manque, quand ton lit est trop vide – remplis de vide ou d’un(e) autre. S’en suis le rythme familier de ses pas, sa démarche confiante – celle qui t’arrache un sourire en coin, alors que tu t’entêtes à ne pas te retourner. Tu reconnais toutefois le son de ses pas, à elle. Plus délicat, timide que tu dirais, sa nouvelle fleur n’étant probablement pas encore habitué à se trouver là. Elle a bien raison, parce que tu ne sais pas encore si tu vas lui installer un joli vase pour profiter de ses adorables pétales – Silvia est assurément adorable, tu as vu les photos du détective que tu as engagé pour suivre Amen. Mieux, tu t’es délecté des vidéos prises, de son rire, de son sourire quand elle observe Amen. Tu es fortement tentée de la garder, oui. Puis, leurs pas ralentissent. Ça n’a évidemment rien à voir avec les douces effluves du poulet qui achève de dorer, ni des légumes que tu fais sauter. Non, ça a tout à voir avec toi et c’est assez pour te faire sourire.
Tu as disparu du penthouse depuis près d’un an et demi, à quelques jours près, et t’y revoilà. Comme une hantise, merveilleuse apparition et étrange cauchemar, tout à la fois. Engoncée dans ta jolie robe rose, tu t’étires pour baisser le feu des légumes et te retourne, un sourire charmant aux lèvres. Vous y voilà donc. Amen et Silvia, adorablement beaux – si jeunes, aussi. Et toi, tes mains glissant contre le tablier noué à ta taille, celui que tu retires dans des gestes lents. Mesurés. « Bonsoir vous deux, le trafique n’était pas trop fatiguant? » que tu souffles avec bonne humeur, avec douceur. Comme si c’était tout à fait normal et habituel, qu’ils rentrent pour te retrouver devant les fourneaux. Un rire te chatouille la gorge – c’est que tu ferais une adorable fée du logis, hein Mac. Maybe. En attendant, tu soulèves ton verre de rouge. Aucune hésitation dans le mouvement délicat de ton poignet, qui guide le vin jusque dans ta gorge. Ta bouche traine un instant de plus sur le bord du crystal, puis tu soupires. T’humectes les lèvres, avant de reposer ton verre et de soulever la bouteille – ta préférée. « Je vous sers? » et à Silvia, à qui tu souris avec bienveillance – et un chouia de curiosité, surtout lorsque tu te lèche le coin de la bouche : « C’est un italien, 1990, l’année de ma naissance. Délicieux... » et considérant l’avoir convaincu, tu la sers. Amen n’a qu’à utiliser des mots, lui, pour s’exprimer.
Évidemment, toute cette jolie scène n’explique pas pourquoi tu es là. Ni même qui tu es – pauvre Silvia. Toi, tu sais déjà tant de chose à son sujet – sur sa petite vie avec Amen. Après tout, il est tout à fait normal et bien venue que tu t’informes du bien-être de ton fiancé. De ses fréquentations – lui qui a été si sage, pendant quelques mois. Jusqu’à la jolie blonde. L’italienne probablement aussi goûteuse que ton vin préféré, celui que tu reposes sur le plan de travail, avant de l’amener à la jeune femme. Tu roules doucement les hanches jusqu’à elle, non pas sans un sourire dans la direction du maître des lieux – dieu qu’il est beau, ton fiancé. Amen, encore plus appétissant, maintenant qu’il à traversé l’enfer : la vie sans toi. La presque mort. Une tentative de suicide ratée, pauvre bébé. Tu gagnes ainsi la main de la jeune italienne, y glissant le ballon rouge, pour lui embrasser la joue tendrement. « Voilà, ma toute belle, de quoi te détendre maintenant que tu es à la maison. Oh et je suis Macaria, c’est un plaisir de te rencontrer en chair et en os. » Y’a même ta main, qui glisse délicatement dans ses cheveux. Qui écarte une mèche pour ensuite suivre la courbe adorable de sa joue, jusqu’au coin de ses lèvres, alors que tu lui souris. « Elle est très jolie... » que tu souffles tout bas. À Amen, tout – mais pas assez – près.
Puis, c’est vers lui que tu pivotes, tes dents éraflant ta lèvre inférieure. Celle toute rose. Celle que tu humidifie pour ses beaux yeux. Et sans même réaliser ce que tu fais, tu glisses le bout des doigts contre lui. Contre la base de son cou, jolie araignée que tu es. T’inclines même la tête sur la droite, faussement innocente – comme si t’avais pas disparu pendant un an et demi. Comme si c’était rien – et ce l’est après tout : rien qu’une leçon. « Bonsoir, bébé. Je t’ai cuisiné ton poulet préféré… tu m’as manqué. » Et si tes doigts remontent doucement contre sa peau, y’a ta bague de fiançaille qui scintille sous l’éclairage tamisé de la cuisine. Un rappel, de ce que tu es. De ce qu’il a promis.
Sujet: Re: the delicate ways of navigating a woman (amen&silvia) Sam 15 Juin - 19:24
Insouciant face à cette belle soirée que t'as passée avec Silvia. À ta main qui trainait encore sur sa cuisse, comme si elle n'avait pas déjà assez traîné sous sa jupe au restaurant de fine gastronomie, ou lorsque vous vous étiez retrouvés à la salle de bain ''par hasard'', les baisers passionnés, les caresses et les souffles volés, les ventres réchauffés. Toutes tes envies de manger les sushis, sur son corps à elle. Surtout depuis que tu l'avais doucement enlevée, qu'elle était un peu devenue tienne, par la force des choses. Ça te grisait, de penser que t'étais le seul homme qui y touchait, depuis un moment. Le seul à glisser entre ses cuisses, à marquer sa peau diaphane d'italienne volée au soleil. Tu manges un peu en vitesse, boit, tout aussi rapidement. Parce que t'as hâte de lancer les billets sur la table, sauter dans ta bagnole, lui faire l'amour, à même le tapis d'entrée.¸
Mac est loin, peut-être qu'elle n'existe même plus quand tu perds ton corps contre le sien dans l'ascenseur, fait tomber l'une des bretelles de sa robe, un sein qui s'y dévoile bientôt, quand toi, tu remontes ses cuisses contre ta taille, quand tu fais remonter tes doigts jusqu'à ses hanches, y fait glisser sa culotte, celle que tu lui retires, la glissant dans ta poche comme l'ascenseur sonne et que vous arrivez enfin à l'étage que tu possèdes. Attrapant sa main pour la tirer jusqu'à l'intérieur, même si t'as des envies de la prendre à même le couloir. La porte s'ouvre et tu la tires, refermant la porte dans un claquement, tes mains qui remontent déjà sous sa robe, sur les fesses de ta belle, jusqu'à ce que ton regard croise le sien, que ton ventre tombe. Une hallucination, sûrement. Tes mains retombent, ta bouche aussi, celle qui s'ouvre sous le choc. Mac fucking aria. Tu te figes complètement, ton regard qui ne la détaille même pas tellement t'es pris sur le vif. Elle, ton cauchemar, parce qu'elle avait été toute ta vie et qu'elle avait foutu le camp. Elle qui boit son vin rouge, ton vin rouge, comme si elle n'était jamais partie. Elle ose même parler à Silvia, tout aussi confuse que toi et tu tournes ton regard vers elle, pas certain si elle la voit aussi ou si ta cervelle est vraiment devenue malade, si t'as pas flippé, quelque part.
Surtout quand elle avance vers vous, vers elle, ta Silvia. La démone qui glisse son verre dans la main de ta blonde, ose même lui embrasser la joue. C'est surement un cauchemar, une paralysie du sommeil, parce que tu n'arrives pas à bouger. Son prénom comme une claque en pleine gueule. Elle ose passer ses doigts dans les cheveux de ta copine, la caresser, te dire qu'elle est jolie. Ça pourrait être un fantasme, mais en ce moment c'est un rêve terrible. Y'a que quand sa peau entre en contact avec la tienne, que tu reviens vraiment à toi. Trop vrai, ses doigts froids contre ta nuque. Ta réaction trop lente, mais non pas violente. Tu retires sa main de ta nuque, la repousse, peut-être trop violemment, un bras possessif qui va protéger Silvia, se met devant elle, la protège derrière toi, qu'elle soit hors d'atteinte par l'autre diablesse. Elle a de la chance quand même, Mac, que Silvia soit là. Elle est la seule chose qui t'empêche de déjà avoir enroulé tes doigts autour de sa gorge jusqu'à ce qu'elle déchante, qu'elle arrête de respirer, pour de bon, qu'elle arrête de te hanter, de te tourmenter, surtout maintenant, maintenant que t'essayais enfin de passer à autre chose parce que t'avais compris qu'elle ne reviendrait pas.
« J'peux savoir ce que tu fous là ? » Que tu lui grognes, au bout de ton souffle, sans chercher à expliquer à Silvia. Tu lui diras, plus tard, quand vous serez tout deux hors de danger. Quand elle sera loin, qu'elle ne sera que le mauvais souvenir que t'avais décidé qu'elle serait.
Ça brûle. Ça brûle de plus en plus, avec lui. Ça brûle de plus en plus, chaque fois qu’il s’empare d’elle, de ses lèvres, de son corps. Ça brûle, et c’est de plus en plus difficile à gérer. De plus en plus difficile à expliquer. Parce qu’Amen, il paye, pour être avec elle. Il paye, pour l’avoir rien qu’à lui. Un soir. Un soir. Puis deux. Puis trois. Puis un week-end. Puis plus seulement à l’hôtel, plus seulement chez lui, au restaurant, aussi. En public, aux yeux de tous. De tous ceux qui pourraient penser qu’ils forment un couple, tous les deux. Un couple ? Tu ne sais même pas ce que c’est, Silvia. Un couple, entre une prostituée et son client, ce n’est pas fait pour exister. Ça ne peut pas fonctionner. Pourtant, depuis quelques temps, elle voit bien que quelque chose à changer, Silvia. En lui. En son regard. Sa manière de se comporter. Oui, il se comporte comme le petit-ami idéal. Le petit-ami toujours là pour elle. Celui qui la place sur un piédestal. Et vous n’avez pas encore parlé, tous les deux. Vous n’avez pas encore parlé de ce qu’il ressent. De ce que tu ressens. Cette relation qui reste en suspens, qui te dévore de l’intérieur. Parce qu’au fond, t’as peut-être peur de te prendre une claque, Silvia. Et elle se laisse aller, l’italienne. Elle se laisse aller, sans réfléchir, sans contrôler. Le cœur battant au moindre de ses touchés. Le cœur chavirant quand son odeur l’imbibe. Comme ce soir, au restaurant. Puis dans l’ascenseur. Puis dans son appartement, une main l’attirant à l’intérieur, l’autre glissant contre ses courbes. T’aimes beaucoup trop ça, Silvia. T’aimes beaucoup trop, lorsqu’il te touche. Beaucoup plus que les autres. Parce que la vérité, c’est qu’il te sort de ton quotidien, Amen.
Alors elle le laisse faire. Elle le laisse faire. Tout ce qu’il veut. Alors qu’elle devrait dire non. Alors qu’elle devrait rester professionnelle. Mais elle le laisse faire. Jusqu’à ce qu’elle entende cette voix, cette voix de femme. Beauté incroyable. Beauté ténébreuse se trouvant là, juste sous ses yeux. Sous leurs yeux. Une présence qui semble beaucoup trop familière en ses lieux. Une présence qui déstabilise complètement Silvia, lorsqu’elle réalise qu’il s’agit certainement de la petite-amie d’Amen. Tu déchantes, Silvia. Normalement, ce n’est pas ton problème, de savoir si tes clients sont mariés ou non. S’ils ont une petite-amie ou non. Mais lui. Lui. Ce n’est pas juste ton client. Mais elle ne semble pas fâchée, celle qui est son parfait opposé. Non, elle s’approche au contraire, lui sert un verre, passant une main dans ses cheveux, affirmant qu’elle est très jolie. Et toi, Silvia ? T’as l’image, mais pas le son. Incapable de dire quoi que ce soit. Parce que toi, t’es que sa pute, Silvia. Mais elle, Macaria, c’est qui ? Il la repousse pourtant, semblant vouloir la tenir à l’écart d’elle, d’eux. Une réaction qui chamboule l’italienne. Une réaction qui sème le doute, un peu plus encore. - Est-ce que je peux savoir ce qu’il se passe ? Désenchantée. Retour à la réalité. A une réalité dont elle ignore tout, et qui sera peut-être bien trop compliquée à encaisser. - C’est qui, Amen ? Elle s’écarte, pour les regarder tous les deux. Elle s’écarte, pour être certaine de bien comprendre de quoi il s’agit. Et pourquoi ça te fait quelque chose, Silvia, hein ?
Sujet: Re: the delicate ways of navigating a woman (amen&silvia) Lun 17 Juin - 20:48
never so neatly arranged
Macaria & Amen & Silvia
« His hands were once all over me. sometimes I was flying, sometimes I was drowning. There is a fire, and it is burning. This passion is violent, but I was never your metaphor. your cliche. »
Tant que tu as le contrôle de la situation actuelle, tout se déroule au mieux. Depuis la musique douce qui joue quelque part dans l’appartement, à tes sourires sucrées. Le bout de tes doigts qui passent de la maitresse à l’amant. Tes compliments, comme des fleurs qu’on distribue avec amour. Bienveillance. Puis, tes doigts trainent contre Amen et tu lui rappelles ton départ. La terrible leçon imposée, le vide dans sa vie. Le creux qui lui bouffe toujours le ventre, quand bien même il cherche de le combler. Il ne comprend pas que personne ne peut remplir cet espace. Que tu l’as bien trop entaillé, que tu as remplacé ce qui s’y trouvait. Pour Amen, tu t’es fais chirurgienne. Bouchère. Il ne reste rien à faire, sinon d’accepter son sort : il est à toi. Ton jeune fiancé, ton terrible prince de la nuit. La bouche pleine de dent. Du sang sur le menton – celui des autres, parfois le tien, pas encore celui de Silvia. Est-ce qu’il la mord, elle aussi? Tu ne sais pas, elle semble être une meilleure fille que toi. Plus docile. Plus gentille. Le genre de fille qu’il ne repousserait pas – qu’il ne pousserait pas pour qu’elle titube vers l’arrière.
Tu t’étales presque au sol sous sa poussée, mais percute plutôt une chaise. Celle qui ralentit ta chute. Celle qui te sauve la mise. Tes phalanges blanchissent presque sur le meuble, alors que tu redresses un regard surpris sur Amen. L’humiliation te vrille le ventre, terrible kraken qui exige réparation. Mais la peine, le regret, te fait l’effet d’une eau trop froide dans laquelle tu patauges. Après avoir disparu autant de temps, il est tout à fait normal qu’il te rejette à son tour. Tu ne peux pas le lui reprocher. Pas ce soir – demain, ce sera différent. En attendant, tu te redresses lentement, ajustant ta robe. Offrant un petit sourire navré à jolie blonde, qui ne comprend pas. Qui est défendu, mais en vain, par le bras du propriétaire des lieux. « J'peux savoir ce que tu fous là ? » Cette fois, tu plisses doucement les yeux, hésitant quant à sourire. « Je croyais que ma présence s’expliquait d’elle-même, bébé... » que tu souffles doucement. Presque gentiment. « Est-ce que je peux savoir ce qu’il se passe ? » cette fois, c’est la douce Sisi qui s’exprime. Qui cherche à comprendre. Qui insiste : « C’est qui, Amen ? »
Tu t’humectes les lèvres et t’avances dans sa direction, pour t’arrêter quand Amen te bloque la route. C’est qu’il craint le pire sans raison. Tu n’as aucune intention d’abîmer la jolie fleur – ce qui explique qu’il se mérite un sourire amusé de ta part. « Il se passe que je suis rentré à la maison, Amen. Je n’en pouvais plus d’attendre... » et tu le penses. Parce que tu t’es retenue à plusieurs – trop de – reprises de le retrouver. De le rejoindre. Amen, comme une absolution. La prière avant le couché, au levé aussi. Matin, midi, soir. Le repas le plus important de la journée. Une nécessité. Mais toi aussi, Mac – tu refuses d’être moins que ça. Alors tu souris gentiment à la blonde. « Comme je disais, je suis Macaria Irvine. La fiancée d’Amen. » Et cette fois, tu redresses même ta bague, celle qui brille de mille feu à ton doigt. Celle que tu regardes, à ton tour, avec tendresse. « Enfin… j’ai fais le repas et j’espère que vous avez faim! » oui voilà, tu souris plus fort, donne le change. Comme lorsque tu rejoins les soirées de tes parents, toutes les œuvres caritatives de vos mères, à Amen et toi. Tu t’efforces d’être l’hôtesse parfaite, pivotant pour rejoindre la cuisine, retirer le poulet du four. Transvider les légumes dans les trois assiettes, préalablement disposés sur le comptoir.
Sujet: Re: the delicate ways of navigating a woman (amen&silvia) Dim 23 Juin - 5:14
Brillante. Elle est brillante la succube, d'avoir attendu, observé de loin, calculé tout ça. Parce que si ce n'était pas de Sisi ta princesse, t'aurais déjà découpé Macaria, tu l'aurais brisée en petits morceaux, noyée, là où elle, avait failli te faire perdre la vie en te privant de ton oxygène, elle. T'avais appris, à respirer autre chose, à t'habituer au gaz toxique, à apprendre à respirer sous l'eau. Parce que rien qu'à la faire valser contre la chaise, tu te sens mal, parce que Silvia s'éloigne. Son tour d'avoir peur de toi, comme Macaria avait eut peur, le soir où elle t'avait trompé, dans votre lit, avec ce gars. Tu n'en avais rien à faire, de faire peur à Macaria, ce soir, à lui casser des assiettes à même le dos. La main de Silvia qui quitte la tienne, ça te fait vriller le ventre, pas d'une bonne façon. Elle arrive, l'autre, viens tout foutre en l'air ce que t'as mis du temps à reconstruire, à ce que tu veux te dépêcher à terminer, rien que pour lui prouver qu'il est trop tard, que tu ne l'attendais pas, qu'elle ne peut pas faire ça. Que t'a jamais été à elle.
Ta mâchoire se serre plus fort encore quand elle t'appelle bébé, que le ton de sa voix viole tes tympans parce que t'avais durement fait la paix avec l'idée de ne plus jamais l'entendre, quand t'avais arrêté de composer désespérément son numéro, y avait peut-être un mois, pour que ça sonne, qu'elle ne réponde jamais. Bonjour, vous avez bien rejoint Macaria Irvine. Ça faisait un mois que tu n'avais pas entendu les accents venimeux de sa voix. Presque oublié comment sa langue se tordait pour cacher ses crocs, ton regard noir sur elle, qui s'adoucit, nerveux, quand il se pose sur Silvia. Silvia qui s'éloigne, d'elle, de toi. Ton ventre qui tombe plus bas dans ton ventre. Faut pas qu'elle parte. Faut pas. Tu sais pas ce que tu pourrais lui faire, à Macaria. Pour la première fois de ta vie, tu te fais peur, toi-même. Tu ne portes plus attention à Macaria, si ce n'est pour lui bloquer le chemin, vérifier qu'elle a pas un couteau de cuisine à la main. Tu cherches à lui expliquer simplement le bordel de toi, d'elle, de vous. Y'a Macaria qui a la langue plus préparée que toi à dire des conneries et ton ventre qui gronde, se retourne vers elle, quand elle affiche joyeusement la bague qu'elle a toujours à son doigt. Ton ventre se serre. Elle l'a enlevé. C'est certain qu'elle l'a enlevé pendant tout ce temps, hein ?
« Ex-fiancée ! » Que tu lui grognes, parce que c'est bien ce que vous êtes, des exs, quand elle t'a quitté, pendant plus d'une fucking année. Et Macaria qui repart, avec son repas, avec ses conneries. Retournes aux fourneaux quand tu roules des yeux. Le bout de tes doigts qui cherchent Silvia, cherche doucement ses bras croisés pour les caresser, la rapprocher de toi, coller doucement ton front contre le sien, une main sur sa joue, tout en douceur. Et si Macaria peut regarder, de loin, vomir dans sa bouche, c'est tant mieux. « Sisi... » Que tu souffles du bout des lèvres, parce que tu ne sais plus où commencer, comment t'en sortir, alors que tu n'es absolument pas en tord, ici. Ton autre main relève doucement le menton de Silvia, pour retrouver ses yeux, tandis que ton coeur se débat. Tu veux juste qu'elle touche encore, comme quand t'as l'impression qu'elle ne peut pas se passer de toi, qu'elle se perd sous ta peau. Toi qui voulait juste lui faire l'amour contre la porte, la table, la baignoire, le nouveau lit, celui que Macaria a jamais touché, celui qui n'a plus son odeur à elle. « J'suis désolé. Je... Merde. Me laisses pas s'te plaît. Me laisses pas seul avec elle. » Que tu la supplies alors que ton cerveau peine à enfiler deux mots, que tes yeux souffrants cherchent une solution, lui promettent que tu lui raconteras tout plus tard. T'as besoin, d'elle, maintenant, plus que jamais. De tout son putain d'amour, toute sa dévotion. Ta main retrouve la sienne, la serres doucement alors que tu reportes ton attention sur Macaria qui s'est foutu en tête de mettre la table. « Va falloir que tu partes, Irvine, t'es plus la bienvenue ici. » Que t'arrives finalement à articuler, même si c'est douloureux, que ton coeur saigne et que tu regrettes amèrement de ne pas être mort. D'être resté bien vivant, tombant du paradis avec ta princesse à l'enfer dans lequel Mac vient vous plonger et tout faire chambouler. Comme si elle n'avait pas fait assez de dégâts, depuis tes seize ans, depuis le début de ta vie, d'aussi loin que tu te souviennes. Et tu dois lutter, pour ne pas laisser vos souvenirs venir t'étrangler. Ceux que tu n'as eu que le temps d'imaginer, de rêver, esquisser, avec Silvia que tu ne connais que depuis peu.
Les paroles tapent. Elles tapent contre sa boîte crânienne. Elles tapent contre son cœur. Et elle ne sait plus, Silvia. Elle ne sait plus où regarder, lui, elle, cette putain de bague autour de son doigt. Elle ne sait plus qui écouter, la voix apeurée de celui qui partage ses nuits depuis peu, la voix bien trop douce pour être saine de la brune. Et surtout, elle ne sait plus quoi penser. Elle ne sait plus, parce qu’au fond, elle n’a jamais su. T’as jamais appris à penser, Silvia. Conditionnée à être la parfaite petite princesse, la poupée des soirées mondaines. La fille chérie de tes parents, vouée à épouser le prince charmant. Elle n’a jamais appris à penser par elle-même, Silvia. Mais ici, dans le Queens, elle est complètement livrée à elle-même. Livrée à la noirceur. Livrée à la prostitution. Aux hommes qui passent dans son lit, profitent de son corps, mais ne comptent pas. Aucun client n’a jamais compté. Aucun, sauf lui. Lui qu’elle laisse entrer dans sa vie, peu à peu. Lui qu’elle aurait pourtant dû repousser, et à qui elle s’attache fiévreusement. Tu t’attaches, hein. Parce qu’avec sa manière de te regarder, sa manière de te toucher, sa manière de te traiter comme une princesse, il s’est immiscé dans ta vie. Il t’a montré le meilleur de lui. Et maintenant t’es là. Là face à sa fiancée. Pour elle, c’est actuel. Pour Macaria, rien n’a changé. Ils sont toujours promis l’un à l’autre. Pourtant, Amen, il vient. Il vient poser ses mains sur elle, sa tête contre son front, caressant son visage pour qu’elle ne voit que lui. Il est doux avec elle, alors qu’avec la brune, il est beaucoup plus violent, beaucoup plus brutal. C’est qu’il tient à toi, un peu, non ? Pour vouloir te garder de cette façon ? Et elle les regarde, tous les deux, un à un, complètement déboussolée par toute cette situation. Parce qu’elle, elle n’est que sa pute. Pas sa fiancée. - Non, Amen, j’comprend pas là… Elle s’éloigne, rien qu’un peu, juste pour pouvoir croiser son regard. Je veux voir si tu me mens, à moi, alors que j’ai commencé à te donner ma confiance.- Pourquoi elle dit que vous êtes fiancés ? Pourquoi elle a cette bague ? Elle est rentrée, Macaria. Elle est rentrée comme chez elle. Elle est en train de faire à manger comme si tout était normal. L’italienne s’approche alors d’elle, de la brune, de la fatale. Elle s’approche d’elle pour la regarder, avant de lui demander de la façon la plus directe qui soit. - Vous êtes encore fiancée à Amen, oui ou non ? Parce qu’elle ne fait pas ça, Silvia. Elle n’entre pas dans la vie des couples. Et si elle le fait, elle préfère ne pas le savoir. Elle préfère ignorer, que des hommes mariés font parfois appel à ses services. Profitant de sa jeunesse, de sa douceur, de sa fragilité.