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| Sujet: vultures --/ jaime. Mar 11 Juin - 6:00 |
| ▿ ▿ ▿ ▿ ▿Les yeux levés vers le plafond crasseux et fissuré, il soupire. Se sent revivre à mesure que le contenu de sa vesse se vide dans l'urinoir — et ça ne lui prend pas très longtemps avant de terminer, secouer, ranger, tirer la chasse et se tourner vers les éviers. Il a le pas qui titube légèrement, et ça lui fait froncer les sourcils. Une simple seconde est nécessaire à remettre ses pensées dans un potable alignement; il se passe les mains sous l'eau et se rend compte qu'il n'a rien pour les essuyer. Soupir de nouveau, vapeurs d'alcool venant lui embrumer l'esprit, mais ne réussissant pas à chasser la moindre once de lucidité. Encore une soirée trop arrosée.
Sauf que cette fois, c'était pas de sa faute. Cette fois, c'était Mimi qui se laissait aller. Mimi qui avait plusieurs verres d'avance sur lui, et qui n'avait pas voulu arrêter quand il le lui avait demandé. J'ai un deal tôt demain matin. Tu fais chier. Sourde oreille. Elle refuse de l'écouter. Le type qui lui offre des verres, à l'autre bout du bar, réussissait à lui faire oublier la vie noire qu'elle ruminait depuis quelques semaines. Raison pour laquelle Ander était là. Pour soutenir. Pour veiller. Pour semer le chaos derrière eux, et s'en retrouver charmé.
Mais Mimi est partie dans ses états d'ébriété sans lui. Il n'a que les échos distants, et les trois bières dans le sang. La vessie qu'il avait eu besoin de vider, et le corps trop détendu qu'il ne ramène dans le bar que de longues secondes après. Se figeant, au moment de s'extirper du couloir, quand ses yeux accrochent une silhouette qui file le long du comptoir. Elle l'a pas vu — mais à en juger son alignement avec le corps de Mimi, un peu plus loin, elle a capté l'autre moitié. Et il sait. Sait qui c'est. Reconnaît les épaules, La nuque, Les cheveux, La démarche L'aura.
Putain d'Jaime Tu m'échapperas pas.
À côté de Mimi, le type a l'air réglo — et Ander n'a aucun doute sur le fait qu'il rentrera chez lui allégé du contenu de ses poches en rêvant encore de l'enivrante compagnie dont il s'était régalé. Idiot. Mais elle irait pas jusqu'au bout, Mimi. Ne ferait que tout saboter à mi-chemin, comme chaque fois depuis quelque temps. Sa moitié le sait. Ne s'en fait pas. Son propre intérêt n'est plus là.
Il passe aux côtés de sa soeur. Lui colle un baiser dans le cou avant de lui murmurer quelques mots. Main sur sa taille; elle cherche un instant sa chaleur, le repousse avec humeur — lâcheur —, puis décide de se venger et se laisse aller vers son chevalier de la soirée, tout sourire déployé. L'autre n'a pas le temps d'apprécier les premiers mots qu'Ander a déjà filé. Fait le tour par l'arrière, de manière précipité. Tu m'échapperas pas, Jaime Tu m'échapperas pas.
Le mauvais rêve après lequel il court. La douleur fantôme dans l'épaule, qui semble revenir le secouer. Quand il arrive dehors, l'air nauséabond gonfle ses poumons. Il s'avance dans les ombres. Sait qu'elle devra passer par là pour s'en aller — de l'autre côté, c'est une terrasse et une impasse. La seule rue est celle où il l'attend. Traquenard mesuré Menaçant.
Finalement, elle arrive presque à sa hauteur. La biche égarée, la flamme enlisée dans la glace qui ne sait plus sur quel pied danser. Qui ne l'a pas encore vu, mais ça ne saurait tarder. Les mains dans les poches, adossé contre le mur. Les prunelles dardées sur la gamine qui voudrait filer. Filer d'avoir vu Mimi. T'as peur d'elle, Jaime ? Finalement, quand elle arrive à son niveau, il bouge. Se met dans son passage, de toute sa hauteur. Les yeux brûlants, l'aura brutalisante et le corps bien décidé à ne pas la laisser passer. « Te voilà, toi. » C'est les mots d'un prédateur, toutes dents déployées. Mâchoire prête à se refermer sur le cou d'une proie dont il rêvait depuis près d'un an déjà. Et le sourire dément qui passe sur ses traits, alors qu'il en rit pour un instant. Rit de la voir là. De l'avoir enfin retrouvée, sans même l'avoir cherchée. J'te tiens, Jaime J't'ai retrouvée J't'ai pas oubliée Je sais c'que t'as fait
Je sais c'que tu m'as fait.
« Dis-moi, est-ce que j't'ai manqué ? » Salope. Lâche. Traître. Est-ce que tu m'as pleuré ? Il a la vulgarité qui menace de débouler, et la hargne qui se mêle à ses mots acérés. Les rend tranchants. Dégradants. Plus de pitié, une fois que la nuit est arrivée. Nuit des chairs éclatées. Nuit des âmes égarées. Tu vas payer, Jaime Tu vas payer pour m'avoir abandonné.
Tu vas payer pour avoir eu le culot de me laisser crever.
PAR BELOVED / @JAIME AZNAR |
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| Sujet: Re: vultures --/ jaime. Mer 12 Juin - 11:22 |
| Après avoir enfilé ses chaussures sans même prendre le temps de les lacer, Jaime claque la porte derrière elle et s'élance dans la cage d'escalier, ignorant les insultes balancées dans sa langue paternelle au dessus de sa tête. Une fois dehors, elle prend une seconde pour respirer l'air pollué comme on respirerait celui des côtes océaniques. C'est avec ses lacets toujours défaits et traînant sur le béton trempé qu'elle laisse ses jambes la porter – l'emporter aussi loin que possible de cet appartement où la violence est bien souvent maîtresse. Jaime marche longtemps avant que le subway qui vienne apaiser la douleur à la plante de ses pieds. Son dos se pose lascivement sur un siège inconfortable et dégueulasse à l'autre bout du wagon, loin des quelques êtres qui peuplent encore les rues new-yorkaises à cette heure tardive. De loin, elle les observe chacun leur tour, laisse voyager ses prunelles fatiguées à chaque petit détail qui ressort de leur apparence. La première a des yeux vairons, son ami un piercing au nez. Un homme prêt de la porte porte une capuche grise cachant à peine les tatouages qui ornent son cou et sa pommette droite. Les trois autres usagers du subway ne semblent pas avoir de détail particulier apparent sur leur corps, alors Jaime détaille leurs vêtements avec intérêt – comme si ça pouvait l'aider à mieux les lire. À découvrir ce qui se cache derrière les sourires éreintés et les paroles étouffées par le bruit des rails sous leurs pieds. Des couleurs chaudes pour l'un, des teintes grisâtres pour l'autre et un pull rouge carmin et un jean troué noir pour le dernier. Elle ne sait pas quoi en lire, Jaime, mais se sent déjà plus proche de ces inconnus après les avoir regardés attentivement. Lorsque l'homme aux tatouages descend à la seconde station, elle s'éclipse aussi sans réfléchir. C'est froid dans les souterrains du subway – et ça l'est tout autant sous le ciel sans étoile du Queens. Jaime remonte la capuche de son sweat sur son crâne et plonge ses mains dans sa poche pour les garder au chaud. Elle peut sentir les quelques billets qu'elle a nonchalamment pris devant les yeux de Julio, heureuse d'avoir un peu d'argent pour survivre à cette longue nuit. C'est dans le premier bar sur sa route qu'elle trouve refuge. S'avançant jusqu'à l'autre bout du comptoir, elle ne fait pas gaffe, Jaime – commande une bière sous le regard inquisiteur d'un homme à sa gauche, s'apprête à la poser à ses lèvres lorsqu'un rire résonne dans son dos et l'oblige à s'arrêter dans son élan. Des mois écoulés et Jaime pourrait le reconnaître entre mille – parce qu'il appartient à Mimi et que Mimi, elle a terminé par se faire un nid dans un coin de sa boîte crânienne. Parce que Mimi, ça veut dire Ander et que la simple pensée d'Ander lui arracherait presque le cœur. Elle tourne furtivement la tête pour avoir confirmation, manque de briser la bouteille entre ses doigts quand ses yeux se posent sur l'objet de ses tourments. Jaime balance un billet à l'aveuglette sur le comptoir avant de faire demi-tour, se détachant de l'emprise du pervers qui a trouvé bon de poser sa main à sa taille lorsqu'elle était trop occupée par la présence de Mimi pour s'en apercevoir. À chaque pas jusqu'à la porte, c'est comme si ses poumons se refermaient un peu plus. Comme si sa boîte crânienne avait arrêté de fonctionner. Que ses neurones avaient explosé. Comme si elle n'était plus rien qu'un tas d'angoisse et d'anxiété. De retour à l'extérieur, c'est à peine si elle a le tant de respirer. Sa lèvre inférieure tremble – comme tout le reste. Et dans la panique qui l'engouffre, elle ne s’aperçoit même pas qu'on l'observe à quelques mètres. Qu'un raz-de-marée manque de tout renverser, bousiller, dévaster. Que de poser ses yeux sur Mimi, ce n'était que pour la préparer au pire. Il faut une vingtaine de secondes pour reprendre la marche, puis moins de cinq pour comprendre ce qui est en train de se passer devant ses yeux. Pour savoir à qui appartiennent les yeux, la mâchoire, les lèvres face à elle. Pour reconnaître leur propriétaire et sentir le reste d'oxygène quitter son corps. – Te voilà, toi. Et cette voix, cette haine, cette rage, tout ça est assez pour tout faire s'effondrer. Si Jaime était paniquée à l'idée d'être le même bar que Mimi, ce n'était rien face à la terreur qui se glisse dans ses veines à avoir Ander à quelques mètres d'elle. Ander qu'elle avait abandonné. Ander qu'elle avait terminé par croire mort. Ander qui était mort, là, dans son esprit tourmenté. Ander qui était mort et est revenu pour la hanter, lui faire payer. Dis-moi, est-ce que j't'ai manqué ? Jaime est privée de sa voix – comme si cette dernière s'était envolée à l'entente de celle de l'objet de ses plus immenses regrets. C'est un silence orageux qui serpente entre eux, ses opales coupables dans les siennes et la peur pour lui retourner l'estomac. Puis il y a son regard qui se détourne, cherche une porte de sortie là où il n'y en a plus. C'est trop tard, Jaime. Trop tard pour ignorer ce que t'as fait. Trop tard pour prétendre qu'il n'a jamais existé. – Je... Elle ne sait même pas, Jaime. Elle ne sait même pas ce qu'elle veut dire. Un pardon sonnerait creux à ses oreilles. Un désolé ne serait jamais assez fort pour exprimer à quel elle regrette de s'être barrée. De l'avoir laissé pour mort sans chercher à l'aider. D'avoir renoncé à tout. À lui – même à Mimi. T'es vivant, qu'elle articule avec difficulté dans un murmure à peine audible. Dans la panique du moment, c'est la seule chose qui est apparue – et certainement la pire qu'elle aurait pu dire. Inconsciemment, Jaime avoue qu'elle l'a cru mort. Que dans sa tête, il n'y avait de lui qu'un corps en putréfaction et des os dans un cercueil. Face au feu ravivé dans les iris d'Ander, elle fait un pas en arrière, déglutissant douloureusement. Ses mains de nouveau dans ses poches, elle regrette de ne pas avoir pris la peine de s'emparer de son téléphone avant de claquer la porte. J–J'peux tout t'expliquer. C'est lâché comme un dernier recours, mais Jaime sait que ce n'est qu'une question de temps avant que la rage d'Ander les ravage tous les deux. Parce que t'as été trop loin. Parce que t'as préféré te barrer que de l'aider. Nouveau pas en arrière et c'est le mur qui percute son dos. Fuir n'est pas une option aujourd'hui – comme ça n'aurait pas dû l'être plusieurs mois auparavant.
@ander wilkes |
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| Sujet: Re: vultures --/ jaime. Ven 14 Juin - 7:06 |
| ▿ ▿ ▿ ▿ ▿Elle est là. Terrifiée, entre ses doigts. Il l'a à sa merci, et c'est la seule chose qui importe en cet instant. La seule satisfaction qu'il tire de tout ça. Douleur fantôme qui l'a pris en pleine poitrine, rappelant le poumon perforé et pas la moindre main tendue pour l'aider. C'était un putain de karma, il le savait. Karma que d'avoir supporté la colère de Mimi, et de se l'être prise de plein fouet après des années à la détruire sans daigner tendre la main pour l'aider. Karma que Jaime ait couru et l'ait abandonné, après tout ce qu'il lui avait fait. Pourtant, ça ne suffit pas à le calmer. Ça ne suffit pas à lui faire dériver les yeux de sa proie. Tu m'as quand même abandonné.
Plutôt qu'de chercher à enfin marquer le putain de point dont tu rêvais, T'es partie.
Elle a plus de voix. Et il lui laisse le temps, Ander. Dressé face à elle, patient. N'attendant que le premier prétexte pour refermer ses crocs autour de sa gorge mate. J'te tuerai, Jaime J'te tuerai pour c'que tu m'as fait J'te tuerai de m'avoir laissé crever « Je... » Tu– quoi ? Tu– quoi, hein ? Tu regrettes ? T'es désolée ? Essaie Essaie pour voir Vas-y Regarde-moi Sois une femme, putain
Regarde-moi.
« T'es vivant. » C'était presque prévisible, mais ça n'empêche pas la tempête de passer au fond des yeux du Wilkes. La haine de remonter comme la bile de son estomac, et le poison de se glisser sur sa langue alors que sa voix claque sèchement dans l'air. « Pas grâce à toi. » Salope. Il en a presque les lèvres retroussées de mépris. Les yeux qui la dévorent de toute leur hargne. T'es foutue, Jaime. J'te tiens.
Elle le sait. Recule, la terreur au bide et l'espoir encore aux tripes de pouvoir lui échapper. Espoir vain. Il dit rien. Avance de chaque pas qu'elle fait vers le mur derrière elle. Bientôt acculée. La biche trop stupide pour ramener à elle la carte de la survie, et tenter de s'en tirer. Trop surprise de voir debout le loup qu'elle pensait avoir enterré. Elle enfonce ses mains dans ses poches, et il apprécie l'erreur qu'elle commet. N'imagine pas qu'elle puisse y cacher quoi que ce soit — mais ça lui donne le champ libre pour attaquer, s'il l'en soupçonne le moindrement. « J–J'peux tout t'expliquer. » Et il serre les dents, Ander. Le sourire carnassier évaporé. Le dos de Jaime a heurté le mur, et lui est toujours aussi près. Prêt à la dévorer. « C'est bon, t'emmerde pas. » Craché avec un dédain absolu. Dédain de l'avoir là. T'as perdu, Jaime. Toi qui voulais tout T'as plus rien.
Ça pourrait s'arrêter là. Colère en suspens. Faculté de la ravaler. Le calme de Mimi, un peu plus loin dans le bar, sur lequel il pourrait se concentrer. Et les secondes s'égrènent dans un silence qu'il laisse s'épaissir. La fureur qui redouble au lieu de s'atténuer. Ça n'aide pas, d'attendre. Ça n'aide plus. Lorsque sa main fuse vers la tête à Jaime, il a arrêté de réfléchir. Arrêté d'endiguer cette violence qui l'animait sans compter depuis son infortunée naissance. Sa paume heurte sa tempe, et il envoie violemment sa tête contre le mur sur lequel elle s'est appuyée. Il l'y tient un instant, espérant qu'elle se débattra, que ça lui arrachera la peau, qu'elle en saignera Qu'elle le suppliera
« T'as cru qu't'allais t'en tirer avec c'que t'as fait, salope ?! » Puis, il la lâche. Ne la laisse pas retomber, empoigne son col sans ciller et la remet droite face à lui. Écrasée contre ce mur qui l'a condamnée, alors qu'elle s'est précipitée d'elle-même pour le trouver. « T'as cru qu'tu pouvais m'laisser crever, et qu'ça reviendrait jamais te hanter ? » Il la secoue, contre les briques, l'y cogne sans ménagement. Crache et feule. Le ton puissant, mais la voix gardée basse pour ne pas alerter d'éventuels passants. Les clients du bar viendraient tôt ou tard troubler la fête, et il le savait. Mais d'ici là, il la tenait. Poing autour de son vêtement, appuyant peut-être trop fort contre son cou pour la tenir au mur. « Pauvre conne, t'as vraiment cru qu'tu vivrais sans payer pour c'que tu m'as fait ?! » Elle pèse rien, Jaime. Plume entre ses mains. Si légère à porter. Si légère à aimer, du temps où il le faisait.
Si facile à détruire, désormais.
PAR BELOVED / @JAIME AZNAR |
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| Sujet: Re: vultures --/ jaime. Sam 22 Juin - 14:57 |
| C'est un fantôme qui apparaît devant ses yeux. Un spectre de son passé qui revient la hanter, lui faire payer des péchés qu'elle espérait ne jamais être forcée d'avouer. Ander est là et elle fond sous son regard incandescent. Il lui rappelle ce qu'elle a fait, fait résonner son abandon jusqu'au plus profond de son âme. Les mots sont là, eux aussi. Ils sont à la frontière de ses lèvres, prêts à être dégueulés en même temps que ses tripes sur l'asphalte. Ça remue, à l'intérieur. Ça tangue comme un bateau en plein milieu d'une mer déchaînée et Jaime perd pied. Malgré la peur qui débranche ses neurones un à un, elle arrive tout de même à articuler quelques mots – et certainement pas les bons. C'est une évidence morbide qui s'échappe et semble alimenter les flammes rageuses qui consument Ander comme un vulgaire mégot de cigarette. – Pas grâce à toi. L'intensité de sa voix l'oblige à reculer, aussi effrayée qu'une proie face à son prédateur. Jaime sait ce qui l'attend, elle qui connaît déjà l'étendue de la violence humaine pour avoir été sa victime plus de fois qu'elle peut les compter. Elle le voit dans ses yeux maniaques, l'entend dans les mots qui se percutent furieusement et le sent émaner de son corps tendu qui ne cesse de se rapprocher jusqu'à ce que le sien heurte le mur. Consciente qu'elle ne fera jamais aucun poids face à lui, Jaime tente de gagner un peu de temps, affirmant qu'elle peut tout lui expliquer. Cependant, il ne suffit que d'un regard sur Ander pour comprendre qu'elle ne peut rien faire pour l'arrêter, que le temps des excuses est enterré aussi profondément que lui aurait dû l'être. C'est bon, t'emmerde pas. La colombienne tient son regard, plonge ses opales apeurées dans le néant qui occupe les siennes. Elle l'implore silencieusement d'arrêter, de lui laisser une chance de se rattraper avant que les choses s'enveniment. Mais comme sa tentative précédente, ça ne sert à rien. Il est déjà trop loin, Ander. Avant qu'elle n'ait eu le temps de reprendre son souffle, c'est sa main qui s'abat violemment à son visage et l'entraîne contre les briques gelées. Il lui faut un moment à Jaime pour enregistrer ce qui vient de se passer. Pour ressentir la douleur physique qui se mêle à l'entièreté de ses maux intérieurs. Des larmes incontrôlables dépassent la frontière de ses yeux vitreux, mais aucun son ne glisse d'entre ses lèvres. Elle ne cherche pas à se débattre, Jaime, sachant pertinemment que ça ne la sauvera pas. T'as cru qu't'allais t'en tirer avec c'que t'as fait, salope ?! Ça s'enchaîne dans un brouillard épais. Elle entend sa voix résonner dans ses oreilles et sent ses doigts attraper le col de sa veste, mais tout est embrouillé. T'as cru qu'tu pouvais m'laisser crever, et qu'ça reviendrait jamais te hanter ? Jaime secoue imperceptiblement la tête, les lippes scellées pour ne pas laisser des gémissements de douleur lui échapper. Elle ne sait pas ce qu'elle croyait, ni ce qu'elle pensait en l'abandonnant. De cette journée, elle ne se rappelle que du corps ensanglanté d'Ander et de la peur qui a fait vrillé son cerveau. Elle n'a pas réfléchi, Jaime, et c'est la raison pour laquelle ils sont dans cette situation. Pauvre conne, t'as vraiment cru qu'tu vivrais sans payer pour c'que tu m'as fait ?! Ses paupières se ferment un instant sous l'impact de ses paroles, alors que des dizaines de perles d'eau salée continuent de dévaler ses joues sans qu'elle ne puisse les arrêter. Lorsqu'elle les rouvre enfin, Ander est toujours là, à quelques minuscules centimètres d'elle, ses doigts toujours refermés autour de son col. Dans ses iris, il n'y a pas d'amour ou d'affection aucune. Il n'y a qu'une rage sourde et aveuglante que sa lâcheté a créé. Et ça fait mal – presque qu'autant que de se retrouver face à lui après avoir cru pendant plusieurs mois qu'il était mort. Parce que même après ça, les vestiges de leur histoire passée et leurs souvenirs partagés auraient pu le calmer. Sauf que de tout ça, il n'y a plus rien et la réalisation est encore plus douloureuse que tout le reste. – Lâche-moi, que Jaime ordonne d'une voix tremblotante et à peine audible, ses mains remontant doucement jusqu'aux poignets d'Ander. Je t'ai dit d'me lâcher. Malgré les tremblements, c'est soudainement plus fort – plus dur aussi. Elle laisse ses opales traîner dans les siennes, se prétendant bien plus courageuse qu'elle ne l'est. La pensée de se reprendre un coup lui arrache des frissons incontrôlables, mais elle reste droite, prête à en recevoir un autre si Ander décide qu'un seul n'était pas assez. J'suis désolée, Ander, qu'elle laisse s'échapper dans un sanglot qui casse bien vite ses airs faussement assurés. Et j'sais que ça vaut rien, mais j'peux rien t'dire de plus. Jaime se détache finalement de son emprise et se rattrape contre le mur pour ne pas chuter sur le sol. Ses bras entourent son corps amaigri, ses yeux vagues toujours dans les siens. Ça fait des mois que j'pense qu'à ça. Alors en toute honnêteté, Ander, m'frapper changera rien... Mais si ça t'fait plaisir, tu peux continuer. Brise-moi, Ander. Brise-moi autant physiquement que mentalement. On sait tous les deux que j'mérite que ça.
@ander wilkes |
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