dégâts collatéraux (leo) [délai : 17/06]

01/ leo, c'est le garçon à la démarche de petit prince, à se pavaner comme si le monde était à ses pieds. c'est la transformation, le grand changement, celui dont on a parlé pendant un moment au lycée et même de le quartier. parce qu'ils ont beau mentir, leo, il a remarqué les comportements changés. le khalir boudiné devenu le garçon aux traits bien dessinés, physique qui comptait, à eux, aux gens. leo a commencé à jouer de cette attention, celle qui avait obtenu sans rien demander. les yeux rivés sur lui au lycée, prince d'un empire rempli de gamins aux hormones en croissance. changement autant physique que mental, leo a mal géré tout ça et s'est laissé bercer par la tentation d'être quelqu'un d'autre. 02/ leo n'est pas le genre de garçon à étaler l'amour qu'il ressent. le principal, à ses yeux, c'est que les personnes aimés ressentent cet amour, pourtant discret. dans son coeur, y'a cette fameuse pyramide égyptienne. celle que les al khalir occupe. puis, y'a les autres, ceux qui sont pas liés par le sang, mais ceux qui existent. du moins, aux yeux de leo. pyramide trop petite, trop peu accessible. y'a des hiéroglyphes sur la pyramide égyptienne, écrit par son propriétaire. et en gros, en encre aux coloris sombre, il est écrit : "ur not welcome, go home". 03/ on peut pas le traiter de monstre. leo a simplement changé. c'est comme s'il était destiné à être cette personne. il a pas eu le choix sur les événements, il a pas décidé, ni même trop réfléchi. peut-être que oui, il aurait pu arrêté de frapper, mais son poing continuait d'avancer en direction de ce visage et ses talons venait amocher les côtes de ce pauvre mec. leo, homme devenu violent. en colère contre la terre, en colère contre l'univers. 04/ le al khalir, il ferait tout pour sauver son cul. dans sa tête, il n'y a que lui. lui et sa famille. il oserait pas leur faire de coup bas, mais il l'a déjà fait en risquant de salir leurs noms. leo, il accuserait tout les innocents à tord pour être sûr de ne pas être assis sur le banc des coupables; parce qu'il pense ne pas en être un. ça venait pas de lui, ça venait d'autre part. force qui l'a pris sans l'avertir et qui a tout dégommé sur son passage. alors pluton, devant la barre, il dira que c'était pas lui. et même avec toutes les preuves du monde, il continuera de plaider son innocence. mais, au fond, y'a ce sentiment de culpabilité mélangé à ce sentiment de renouveau, celui qui lui crie de lui en donner plus. besoin d'adrénaline, besoin de voir les larmes perler et le sang couler. dieu des enfers moderne. 05/ pyramide est occupée. y'a les cris d'une gamine qui lui demande de jouer avec. puis, y'a eu les cris d'une adolescente qui demandait après sa salopette préférée. y'a toujours eu ce bout d'être-humain incomplet sans leo, et leo incomplet sans ce bout d'être-humain. kashi. belle jumelle incomprise que leo, bizarrement, comprenait. son double, son sang, lui. kash a un cadeau du monde, empoisonné certes, mais elle l'a. l'amour d'un gamin cassé, qu'on désirerait réparé. kashi, c'est l'eau de sa terre et les étoiles de ses nuits. sans kashi, tout est moche, incomplet, bizarre. et sans kashi, c'est leo qui part à la dérive. la famille c'est sacré, mais le regard de kash, ça l'est encore plus.