Across the sky. (Angel)

✩ You know you make my world light up.

Drink from me, drink from me Then we'll shoot across the Then we'll shoot across the sky Drink from me, drink from me Then we'll shoot across the Symphony So high, so high Then we'll shoot across the sky Oh, angels sent from up above You know you make my world light up When I was down, when I was hurt You came to lift me up Life is a drink, and love's a drug Oh now I think I must be miles up When I was hurt, withered, dried up You came to rain a flood…

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C’est une soirée comme elle les aime, Cassey. Partie retrouver Angel dans le bar où il lui avait donné rendez-vous, ils ont passé toute la soirée dans les lieux à boire, un peu trop, à s’amuser, jamais assez. Ils ont bien profité tous les deux. Elle ne le connaît pas depuis longtemps, Angel. Mais il y a quelque chose qui s’est tout de suite passé entre eux. C’est un peu comme s’ils se connaissaient déjà. Comme s’ils se connaissaient depuis toujours. C’est comme ça qu’il a agi avec elle, en tout cas, comme s’ils étaient de vieux amis depuis longtemps. Et, dans une ville où la blondinette a si peu de points d’accroche, cela lui a fait du bien. Elle a le sentiment, avec lui, de ne pas être une étrangère à l’allure trop californienne pour New York. Puis, il faut dire qu’il a su la captiver tout de suite avec cette histoire de triangle amoureux et tous les stratagèmes mis en place pour obtenir ce qu’il veut. Ils ne se connaissaient même pas, à ce moment-là, qu’il lui a avoué sans la moindre honte toute cette histoire avec le dénommé Ilyes. Et elle s’est prêtée au jeu, Cassey. Parce qu’elle n’est pas du genre à juger les autres, encore moins à les moraliser. Elle a tenté de lui donner des idées et c’est ainsi, finalement, que leur amitié est née. Ce soir, c’était un peu l’officialisation de cette amitié aux yeux de la blondinette. C’est au bout de deux bonnes heures, peut-être trois, que les deux acolytes quittent le bar, déjà assez éméchés pour rejoindre la demeure du jeune homme. La jolie blonde le suit sans se poser de questions, avec son insouciance habituelle, plus présente encore sous l’effet de l’alcool. Elle n’est pourtant pas saoule, juste de très bonne humeur. Quand il ouvre enfin la porte, elle passe la première, pressée de découvrir son lieu de vie. Elle jette un coup d’œil aux alentours avant de reporter son regard vers son ami. – Alors, tu nous la sors, cette fameuse bouteille ? lui demande-t-elle avec légèreté avant de se laisser tomber sur le canapé. Elle se demande comment elle a pu marcher autant avec ses talons aux pieds. Relevant les yeux vers l’habitant des lieux, Cassey reprend alors la parole. – Tu plaisais bien au petit blond, je crois, il m’a jeté un de ces regards noirs quand on est parti ! Il a dû croire que je te piquais à lui. déclare-t-elle avec un rire léger. Cela ne la dérange pas un seul instant. Au contraire c’est plutôt amusant. Elle a l’impression qu’elle n’a pas fini de s’amuser avec le petit ange qui n’en porte que le nom.

CODAGE PAR AMATIS

T’as jamais honte de rien, toi. Tu parles de toi, de tes stratagèmes avec une pointe de fierté dans la voix. Ça ferait fuir n’importe qui. Faut dire que tout le monde ne se presse pas au portillon pour devenir ami avec un mec manipulateur, fier de briser des coeurs, des familles et des mariages et cliniquement diagnostiqué psychopathe. Ça te fait marrer de les voir te regarder, te juger. Ça gonfle encore un peu plus ton égo déjà bien développé de voir que tu peux les faire réagir de la sorte, que t’es capable de les choquer en quelques mots. Mais pas Cassey. Cassey, elle a trouvé tes histoires terriblement amusantes. Cassey, elle a même demandé à connaître des détails avant de te filer des conseils. Cassey, elle t’a soufflé. Ton but premier avait été de la rembarrer lors de votre rencontre, de le faire en la faisant fuir comme tous les autres. Tu t’étais bien planté. Elle était resté, elle avait foutu son grain de sel dans tes histoires et, bordel, t’en étais bien content. Toi qui avait crû que les humains n’avaient plus rien à t’offrir, ne pourraient plus jamais te surprendre, voilà qu’elle était entré dans ta vie… et que tu l’avais laissée faire.

C’est dingue parce que tu t’es attachée à la surprenante blonde. Au point de passer pas mal de ton temps avec elle. Si on t’avait dit qu’un jour, tu parviendrais à t’attacher à un autre être humain, tu ne l’aurais jamais cru… et pourtant. « Alors, tu nous la sors, cette fameuse bouteille ? » qu’elle te demande alors qu’elle pénètre dans ton appartement après une soirée au bar. L’effet de l’alcool est visible dans ses mouvements, dans ses yeux surtout mais t’es pas mieux. Finir la soirée chez toi, à discuter et continuer de picoler vous a semblé une bonne idée et vous retrouvez donc dans ton appartement. « Bien sûr. » que tu répliques, jetant les clés sur l’îlot séparant la cuisine du salon. C’est plutôt moderne chez toi, bien que simple et minimaliste - tout ce que tu aimes en matière de déco; murs blancs, mobilier simple et accents de violet : ta couleur favorite. « J’vais la chercher. » Tu vas ouvrir l’un des meubles du salon, celui dans lequel tu vas ranger tes meilleures bouteilles et tu reviens quelques secondes plus tard avec la fameuse à la main. « Tu plaisais bien au petit blond, je crois, il m’a jeté un de ces regards noirs quand on est parti ! Il a dû croire que je te piquais à lui. » Tu te marres, te dirigeant dans la cuisine pour aller vous chercher des verres après avoir posé la bouteille sur la table. « Le pauvre. Au moins, il fera de beaux rêves. » Il explosera sûrement un jour, ton égo.

✩ You know you make my world light up.

Drink from me, drink from me Then we'll shoot across the Then we'll shoot across the sky Drink from me, drink from me Then we'll shoot across the Symphony So high, so high Then we'll shoot across the sky Oh, angels sent from up above You know you make my world light up When I was down, when I was hurt You came to lift me up Life is a drink, and love's a drug Oh now I think I must be miles up When I was hurt, withered, dried up You came to rain a flood…

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Il y a quelque chose, chez Angel, qui le rend différent de toutes les personnes qu’elle a connues. Il se fiche totalement de l’image qu’il peut avoir aux yeux des autres. Il se fiche de paraître arrogant, cruel, ou même carrément odieux. Il se fiche de l’impact qu’il peut avoir sur les autres. C’est peut-être quelque chose qui a fait fuir beaucoup de personnes mais, Cassey, elle le trouve incroyable. Elle se dit que, sans que le monde entier devienne un concentré d’égoïstes en tous genres, la Terre se porterait bien mieux si chacun assumait autant la personne qu’il est. Oui, c’est ce qu’elle aime tant chez Angel. Puis, son humour décadent, son franc-parler, tout ce naturel qui l’a tout de suite charmée. Elle ne le connaissait pas encore, quelques semaines plus tôt seulement, mais elle est déjà grandement attachée à lui. À tout ce qu’il représente et tout ce qu’il est. Elle peut vite se prendre d’affection pour les autres, Cassey. Elle est spontanée, entière. Elle donne tout. C’est sans doute ainsi qu’elle est parvenue à se créer sa propre place dans la vie du jeune homme, presque, malgré lui. Mais, aujourd’hui, elle a l’impression qu’il en est tout aussi content qu’elle. Aujourd’hui, elle a l’impression qu’ils sont devenus de véritables amis tous les deux. Elle apprécie énormément les moments, de plus en plus réguliers, qu’elle passe avec lui. Elle s’amuse toujours, vraiment toujours. Il lui fait oublier son monde le temps de quelques heures. Ce soir n’a pas fait exception. Ensemble, ils ont pu bien profiter de cette soirée dans le bar. Et, à présent, ils se retrouvent rien que tous les deux dans l’appartement d’Angel. Alors qu’il se charge d’aller chercher la bouteille si géniale dont il a vanté les mérites, la jolie blonde prend ses aises sur le canapé. C’est la première fois qu’elle vient ici mais elle se sent déjà comme chez elle. C’est ainsi avec les amis, les vrais. Elle regarde un peu le décor, appréciant les lieux. Ils sont tels qu’elle aurait pu l’imaginer. Mais elle sort de ses pensées quand elle voit son ami revenir. Un léger rire s’échappe de ses lèvres quand elle entend sa remarque au sujet du blondinet. – Ouais, bah, n’empêche que ça ne va pas le faire si tu attires toute l’attention sur toi à chaque fois, je te préviens. déclare-t-elle d’une voix faussement menaçante, surtout boudeuse en fait. Mais elle plaisante bien sûr. Il faut dire que sa vie amoureuse est déjà bien complexe. Impatiente, la jeune femme attrape la bouteille pour entreprendre de l’ouvrir en attendant que son hôte revienne avec les verres. – Et alors, l’affaire Ilyes, y’a du neuf ?

CODAGE PAR AMATIS

C’est dingue comme Cassey a réussi à entrer dans ta vie comme ça, alors que tu ne laisses jamais personne s’approcher de toi trop près. Elle est arrivée comme une bombe, elle a prit sa place et tu l’as laissée faire sans rien dire, sans même avoir envie de protester. Tu l’aimes bien. Et ça n’arrive pas souvent que tu apprécies autant les autres êtres humains. Tu n’essaies même pas de la manipuler, en plus. Elle est la seule qui connaît le véritable toi, ou presque. Tu penses à Lila qui te connaît aussi, mais c’est différent. Cassey, elle ne te juge pas. Mieux encore, elle t’encourage, elle s’intéresse, elle te conseille alors que vous savez pertinemment que tu es un parasite qui cherche à foutre en l’air les bonnes vies bien rangées des autres. Elle est la première à t’encourager pour Ilyès, à apprécier quand tu lâches de bonnes vieilles bombes. Ça te change, ça te fait du bien. Ça te fait sourire, même.

Tu poses tes fesses sur le canapé après avoir rempli vos deux verres. Tu déposes la bouteille sur la table basse avant de lui tendre son verre à elle et de prendre le tiens. « Ouais, bah, n’empêche que ça ne va pas le faire si tu attires toute l’attention sur toi à chaque fois, je te préviens. » Tu te marres. Elle exagère même si elle a tout de même un peu raison au fond. Faut croire que les petits mecs adorent vouloir ce qu’ils ne peuvent pas avoir, ou veulent simplement une nuit en la compagnie d’un mec avec un sérieux problème d’égo et d’attitude. Mais tu ne vas certainement pas t’en plaindre. « Mais non, mais non. Dis toi que si j’attire l’attention d’un mec, il n’aurait sûrement pas été intéressé par toi si tu avais été seule. » Tu lui fais un clin d’oeil. Tu te doutes qu’elle doit en attirer d’autres Cassey. Elle aussi, elle a une sacré attitude, une sacré présence. Tu te doutes que les hétéros ne doivent pas l’ignorer. « Et alors, l’affaire Ilyes, y’a du neuf ? » Tu grimaces légèrement. Tu réfléchis un peu. Il n’y a pas grand chose de neuf là dessus. À part votre dernière partie de jambes en l’air dans l’avion lors de votre dernier déplacement. « On a recouché ensemble. Dans l’avion. » que tu balances, un nouveau sourire sur tes lèvres en y pensant. « À peine un sms et il accourait. C’est dingue que sa meuf ne se doute de rien. Yen faut quand même pas beaucoup pour le faire craquer. »

✩ You know you make my world light up.

Drink from me, drink from me Then we'll shoot across the Then we'll shoot across the sky Drink from me, drink from me Then we'll shoot across the Symphony So high, so high Then we'll shoot across the sky Oh, angels sent from up above You know you make my world light up When I was down, when I was hurt You came to lift me up Life is a drink, and love's a drug Oh now I think I must be miles up When I was hurt, withered, dried up You came to rain a flood…

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Le tourbillon Cassey. C’est quelque chose qui revient facilement avec les rencontres qu’elle a pu faire. Elle débarque à l’improviste dans la vie des autres sans toujours leur demander leur avis. Un peu, comme, par effraction. Sans qu’ils s’y attendent, elle vient bouleverser les eaux tranquilles des uns, chambouler un peu plus les existences tourmentées des autres. Elle laisse son empreinte naturellement sur eux pour le meilleur mais, aussi, pour le pire. Elle peut être un véritable rayon de soleil comme s’avérer être le pire cauchemar de quelqu’un. Mais, jamais, pour la vie. Elle est un peu comme une étoile filante, Cassey. Elle attire l’œil quelques instants, parce qu’elle a de l’assurance, parce qu’elle a de l’humour, parce qu’elle a une certaine prestance. Seulement les gens se détournent d’elle plus rapidement encore qu’ils s’en sont approchés. Comme si le charme ne durait jamais bien longtemps avant qu’ils réalisent. Comme si, une fois la magie des premiers instants terminés, ils se rendaient compte qu’elle n’a absolument rien d’extraordinaire. Rien de différent. Mais, Angel, il n’est pas comme ça. Il a l’air d’apprécier vraiment ce qu’elle est. Puis, il se fiche des apparences. Il se fiche tellement de l’image qu’il peut renvoyer qu’il lui donne, à elle aussi, l’opportunité d’être pleinement elle-même. Ce n’est pas quelque chose qu’elle ressent souvent, Cassey. C’est même l’une des premières fois de sa vie. Il y a eu ce coup au cœur avec Sora. Puis, il y a Angel. Angel qu’elle aime de plus en plus. Angel qui, peu à peu, devient le meilleur ami qu’elle n’a jamais eu. Il ne doit pas savoir à quel point elle lui est déjà attachée. Il ne doit pas savoir combien elle se sent bien à ses côtés. Son verre à la main, elle le remercie d’un sourire avant d’en boire une longue gorgée. Délicieux. Quoique, dans l’état où elle est, elle trouverait sans doute n’importe quelle boisson délicieuse. – Mais déjà, à quel moment un homme ne peut pas être intéressé par moi ? Regarde-moi ! clame-t-elle avec une assurance qui donnerait à beaucoup l’envie de la détester. Elle plaisante, pourtant, elle est loin de croire que personne ne peut lui résister. Mais elle n’a jamais douté de ses charmes. C’est sans doute ainsi quand on a frôlé de peu une carrière de comédienne et que, toute son enfance, l’on a été traité comme une princesse. Mais, s’intéressant plutôt à son amie, elle lui demande des nouvelles de son cher amant. Un petit sourire amusé se dessine sur ses lèvres à ses premières paroles, avant qu’elle n’entende les suivantes. – Ouais, c’est dingue… Peut-être qu’elle n’a pas envie de le voir. Elle le sait, Cassey. Elle s’est déjà retrouvée dans cette situation. C’est douloureux d’admettre que l’on a été trompé. – Et lui, il ne lui vient pas à l’esprit qu’il ne trouve peut-être pas ce qu’il veut chez elle s’il revient vers toi à chaque fois ? Au fond, elle ne devrait peut-être pas l’encourager. Elle ne devrait pas lui donner le sentiment d’approuver ce qu’il fait. Mais le rôle de la bonne conscience ne lui va guère, à Cassey. Elle est trop persuadée que chacun est libre de suivre ses propres envies. C’est le cas pour Angel. Mais c’est aussi le cas pour Ilyès qui, sans aucun doute, est tout aussi désireux de poursuivre cette relation avec le jeune homme que le contraire. Pour la blondinette, ce n’est pas tant Angel qui fait quelque chose de mal. C’est limite s’il ne rend pas service à ce couple. Ou peut-être juste qu’elle manque totalement d’objectivité. Peut-être qu’elle est déjà trop proche d’Angel pour le voir autrement. Ou l’inciter à agir autrement. Ce serait l’inciter à être un autre, et ça, c’est complètement à l’opposé de ce dont elle a envie. Elle l'aime bien trop tel qu'il est.

CODAGE PAR AMATIS

T’es pas capable d’aimer, toi. C’est un fait. C’est pas un truc que tu dis à la va vite pour apparaître comme un mec torturé qui cherche à être rassuré. C’est juste un fait. C’est ta pathologie. Quand ta psychiatre l’avait annoncé, avait donné un nom à ce qui se passait dans ton crâne, ça tombait sous le sens. Aimer, c’est pas un truc qui t’arrivera un jour. T’attacher, ouais. Apprécier passer du temps avec quelqu’un, ouais. La loyauté, aussi, même si elle est dure à faire naître chez toi. Mais jamais tu ne pourras avoir des sentiments pour quelqu’un, réellement. Cassey ne fait pas exception, pour le coup. Mais elle a éveillé ton intérêt. Tu aimes être à ses côtés. Tu aimes l’écouter, rire en sa compagnie. T’aimes comme elle ne te juge pas, comme elle apprécie même les côtés les plus sombres de ta personnalité. Elle est différente, Cassey, et tu t’y es déjà attaché - à ta manière. Un psychopathe qu’est pas très loin de ressentir de l’amitié. Ça ferait plaisir à ta psy, ça.

Tu bois une gorgée de la boisson, la savourant malgré l’alcool déjà bu et ton palais bien moins sensible. « Mais déjà, à quel moment un homme ne peut pas être intéressé par moi ? Regarde-moi ! » Tu hoches positivement la tête. Si t’avais été attiré par les filles, tu serais intéressé. T’es pas aveugle, quand même. « Un mec gay. J’vois que ça comme explication. » que tu répliques avec franchise. Cassey, elle est belle, elle est pétillante et t’as du mal à imaginer qu’un mec puisse lui refuser quoique ce soit à moins d’être strictement attiré par les porteurs de pénis.

Vous en venez à parler d’Ilyès, sujet récurant de conversation entre vous. La blonde a de nombreuses fois été témoin de ta frustration envers la situation. Parce que t’as beau prendre ton pied avec ce mec, t’as beau ne pas avoir hâte que ça finisse, t’as bien envie de réussir enfin à foutre sa vie en l’air. Il le mérite, faut le dire. « Ouais, c’est dingue… Peut-être qu’elle n’a pas envie de le voir. » Tu l’imagines mal avoir envie de savoir ce genre de choses. Tu penses juste qu’elle ne se doute d’absolument rien. C’est pratique, d’être bi. Ou pan. Tu sais pas trop ce qu’il est, Ilyès. Mais au moins, il peut masquer la partie de lui-même attirée par les mecs et personne n’y verra jamais rien. « Nan. J’suis sûr qu’elle ignore totalement son penchant pour les mecs. Du coup l’idée ne lui traverse pas du tout l’esprit. » Tu hausses les épaules. « Et lui, il ne lui vient pas à l’esprit qu’il ne trouve peut-être pas ce qu’il veut chez elle s’il revient vers toi à chaque fois ? » T’en sais rien. T’es pas dans la tête d’Ilyès. T’aimerais bien, en y réfléchissant. T’aimerais bien savoir ce qu’il se passe dans son cerveau, surtout quand il pense à toi. « J’en sais rien. Peut-être ? J’veux dire, c’est humain de se poser ce genre de questions, non ? » Humain. Ce n’est peut-être pas le bon mot. Pas psychopathe serait peut-être mieux. Tu te remettrais pas en question, toi. T’en aurais tout bonnement rien à battre.

✩ You know you make my world light up.

Drink from me, drink from me Then we'll shoot across the Then we'll shoot across the sky Drink from me, drink from me Then we'll shoot across the Symphony So high, so high Then we'll shoot across the sky Oh, angels sent from up above You know you make my world light up When I was down, when I was hurt You came to lift me up Life is a drink, and love's a drug Oh now I think I must be miles up When I was hurt, withered, dried up You came to rain a flood…

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Elle aime, Cassey. Elle aime si vite, si fort. Elle ne veut pas entendre parler d’engagement amoureux, c’est indéniable. Mais cela ne l’empêche pas d’aimer aussi naturellement qu’elle respire. Elle peut se faire d’un parfait inconnu son meilleur ami en l’espace d’une seule soirée. C’est précisément ce qui s’est produit avec Angel. Il y a tout de suite eu quelque chose qui lui a plu chez elle. Elle qui se retourne rarement vers les gens trop banals à son goût, elle a trouvé ce truc particulier, ce truc unique chez lui, qui le rend si attrayant. Mais elle ne se doute pas un instant de ce dont il s’agit, vraiment pas. Il ne lui paraît pas rien ressentir, Angel. Il semble juste franc, authentique. Pleinement lui-même dans un monde rempli de faux-semblants. Et il ne sait pas à quel point cela lui fait du bien, à elle. Ni à quel point elle se sent sereine et bien en sa présence. Ce n’est pas uniquement pour les compliments qu’il lui fait, loin de là. Mais ses paroles ont le mérite de faire rire la blondinette, plutôt satisfaite il faut l’avouer. C’est le naturel avec lequel il expose sa seule et unique explication qui l’amuse, surtout, parce qu’il y aurait des milliers de raisons possibles. Mais elle préfère de loin la réponse de son interlocuteur à ses propres pensées. Buvant une nouvelle gorgée de son verre, la belle se focalise sur les dernières nouvelles du côté d’Angel. De toute évidence, il n’y a rien de nouveau au sein du couple de ce cher Ilyes, au plus grand regret de son ami. Elle sait que c’est frustrant pour lui, vraiment, elle suppose qu’Ilyes lui plaît plus qu’il ne veut bien le dire, mais il n’a jamais parlé de sentiments. – M’enfin, fille ou mec, c’est pareil, tu finis par le sentir quand y’a quelqu’un d’autre. Ou peut-être pas. Peut-être que certains préfèrent fermer les yeux. Elle a déjà été trompée, Cassey. Elle a été incapable de faire comme si rien ne s’était produit. Trop entière, trop impulsive, puis peut-être aussi déjà trop terrassée par l’amour pour se laisser souffrir encore. Ou peut-être, aussi, que c’est différent quand on est vraiment amoureux. Mais le ressenti du petit-ami, c’est cela qui compte le plus finalement. Curieuse là-dessus, la réponse d’Angel, qui sonne presque candide, la fait légèrement sourire. – Je suppose. Pas toujours… J’suis une adepte du déni, je peux pas lui jeter la pierre là-dessus. Elle affiche une petite moue, avant de conclure. – Et toi ? Il te plaît tant que ça ou c’est juste une question d’égo ? Aucun jugement dans sa voix, juste de l’intérêt. Le besoin de savoir ce qui pousse tant son ami à rester focalisé sur cet homme.

CODAGE PAR AMATIS

Tu bois une gorgée de ton verre, venant croiser tes jambes sous toi malgré le fait que t’es déjà bien assis confortablement sur le canapé. Tu te tournes un peu plus vers Cassey au cours de votre conversation. Elle te fait réfléchir, elle relève des détails, pose des questions que tu n’aurais pas trouvés par toi-même. Ça t’arrange, ça t’aide. Ça te permet de mieux cerner ceux que tu cherches à piéger, à trouver des solutions à des problèmes qui ne t’avaient même pas traversés l’esprit. Alors quand elle parle, tu la fermes et t’écoute. Quand elle parle, tu prends des notes mentales. « M’enfin, fille ou mec, c’est pareil, tu finis par le sentir quand y’a quelqu’un d’autre. » Sauf qu’Ilyès et toi, ça n’arrive pas si souvent. Ilyès et toi, ça n’arrive presque jamais quand vous n’êtes pas en déplacement à l’autre bout du monde. Quand elle est là, quand elle est proche, plus rien d’autre n’existe. Il serait impossible pour elle de se douter de quoi que ce soit. « Ilyès et moi, ça arrive qu’en déplacement, quand elle est trop loin. J’suis sûr que si elle venait avec nous, il m’oublierait. » Tu marques une légère pause. T’aimes bien du tout cette réalisation. « Elle ne peut pas se douter. Elle en aurait pas l’occasion. À moins que je joue au connard et que je commence à me frotter à Ilyès devant elle. » La subtilité, c’est pas ton truc mais là, ce serait aller trop loin. « Et encore. Elle croirait que son précieux fiancé est pas intéressé. » C’est bien ça le coeur du problème. Tu ne peux rien dire sous peine de ne pas être crû et continuer de le cacher te rapproche de l’éventualité qu’elle ne découvre jamais le pot aux roses - vive la frustration. « Je suppose. Pas toujours… J’suis une adepte du déni, je peux pas lui jeter la pierre là-dessus. » Le déni. Ce truc inutile et pourtant tellement humain. T’as horreur de ce truc. Tu le comprends pas. On accepte les merdes et on avance, point. Le déni ne fait que nous empêcher de passer outre.

Une moue de la blonde suivie d’une autre question et tu ris doucement. « Et toi ? Il te plaît tant que ça ou c’est juste une question d’égo ? » Et comme t’es franc, tu lâches la réponse tant attendue. « Égo, déjà. Amusement, ensuite. Et bordel ce qu’il est bon au lit. » Tu hoches la tête, sourcil arqué, te remémorant certains moments. « Mais non, il me plaît pas. Du moins, pas au sens que tu sous entends. » Tu marques une légère pause. « Personne me plaira jamais comme tu sous entends. J’en suis pas capable. »

✩ You know you make my world light up.

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Les yeux tournés aussi bien que le corps vers son ami, Cassey sirote son verre lentement tout en réfléchissant à sa situation. Il y a quelque chose de très paradoxal entre l’implication avec laquelle il a tant envie que sa liaison avec Ilyes soit dévoilée au grand jour à sa petite-amie et le détachement qu’il a l’air de ressentir quand il parle de lui. C’est peut-être seulement de la pudeur, ou bien il s’est fait à cette situation. Être l’amant d’un homme en couple lui donne certainement suffisamment de clarté sur l’avenir de leur relation. Il lui assure même que, si la jeune femme se retrouvait avec eux en déplacement à l’étranger, son amant l’oublierait très vite. Une remarque qui fait légèrement soupirer Cassey. Elle est une personne ouverte, vraiment, elle peut entendre n’importe quoi. Mais elle ne comprendra jamais comment l’on peut avoir une liaison avec quelqu’un si l’on est si amoureux de cela d’un autre. – Ouais. C’est toi qui aurais l’air accroché à son mec, pas le contraire. dit-elle avec une petite moue, pas satisfaite. Elle prend une nouvelle gorgée de son verre avant de lui poser une question. Pas n’importe quelle question. Celle qu’elle se pose depuis un petit bout de temps, maintenant. Elle voudrait connaître la nature véritable des sentiments d’Angel pour cet homme. Parce que, peut-être qu’il se fait du mal, dans cette histoire, à espérer quelque chose qui n’arrive pas. Elle a besoin de savoir, Cassey. Elle a besoin de comprendre. Non, visiblement, il n’éprouve pas de sentiment pour Ilyes. Elle décèle sans mal ce qui peut l’attirer dans une telle relation, sans pour autant l’approuver ou le blâmer. Elle n’est pas un exemple de moralité non plus, elle n’est personne pour condamner ou non un acte. La vérité, c’est qu’elle n’a jamais été du genre à porter de jugement, sur personne. C’est peut-être pour cette raison qu’ils sont devenus proches si vite avec Angel. Ils peuvent être complètement transparents l’un avec l’autre. Et tout ce qu’elle ne dit à personne d’autre, elle sait qu’elle peut le confier à lui. Mais, à cet instant, ce sont surtout les déclarations du jeune homme qui attirent toute son attention. Elle fronce légèrement les sourcils, un peu étonnée, un peu intriguée par la manière dont il semble si sûr que personne ne pourrait lui plaire, amoureusement parlant. J’en suis pas capable. Elle est la première à dire qu’elle ne peut plus tomber amoureuse, Cassey. Mais cela sonne très différemment dans la bouche de son interlocuteur. Comme si cela lui était simplement impossible. – Comment ça, t’en es pas capable ? Peut-être a-t-il vécu une déception amoureuse trop douloureuse lui aussi. Mais elle ne perçoit pas d’amertume, pas de souffrance dans sa voix. Juste, un constat, simple, évident. Il n’est pas capable d’aimer. Oh, Angel.

CODAGE PAR AMATIS

Elle comprend vite, Cassey, c’est dingue. Tu t’es déjà retrouvé à expliquer tes plans, comme ça, gratuitement, à des inconnus en plein milieu d’une soirée. C’est ce que tu avais fait avec la blonde aussi, d’ailleurs. C’est comme cela que tu l’as trouvé, c’est comme cela que tu l’as gardée. Elle est la seule à avoir parfaitement compris tes intentions, la seule à s’être mise à penser comme toi, comme le prédateur plutôt que la proie. Ça t’avait marqué, ça te marque toujours et tu penses que tu en seras étonné pendant encore bien longtemps. « Ouais. C’est toi qui aurais l’air accroché à son mec, pas le contraire. » Tu hoches positivement la tête. Encore une fois, elle te surprends. Encore une fois, elle analyse la situation comme toi tu le ferais pour finir par comprendre parfaitement où tu veux en venir. Putain c’que t’es content d’avoir trouvé un second cerveau capable de mettre au point des plans tels que les tiens - d’avoir quelqu’un d’autre pour t’aider à trouver des solutions, à créer les meilleurs pièges. « Bordel mais t’étais où tout ce temps là. » que tu lâches avec un sourire. T’aurais aimé la rencontrer avant, Cassey. Peut-être que t’en aurais déjà fini avec les fiançailles d’Ilyès et de sa gonzesse si ça avait été le cas. Peut-être que tu serais déjà sur ta prochaine proie, à trouver de quoi la briser encore un peu plus que la précédente.

« Comment ça, t’en es pas capable ? » Faut croire que c’est l’heure des révélations. Mais t’as envie qu’elle choisisse en connaissance de cause, Cassey. T’as envie que si elle décide de rester à tes côtés, c’est en ayant toutes les cartes en main, en connaissant et possédant toutes les pièces du puzzle que tu es. Tu inspires doucement, réfléchissant. Faut que tu trouves les bons mots pour expliquer simplement. « J’étais qu’un gamin quand on m’a envoyé voir une psychologue. » Tu commences, prenant une gorgée de ta boisson. « J’étais pas comme les autres gosses. J’allais pas vers les autres, je m’en battais les couilles si l’un d’eux s’explosait la tronche dans la cours de récrée. » Rien que d’y penser, de te souvenir des autres enfants se précipiter vers le blessé, tu te vois encore hausser les épaules et continuer de jouer comme si de rien n’était. « On m’a diagnostiqué psychopathe. Alors ça veut pas dire tueur en série, je préviens. Ça veut même pas dire tueur du tout. C’est juste que je ressens que dalle. » Tu hausses les épaules. « Pas d’amour, pas d’amitié, pas de pitié. Que dalle. » Un sourire se dessine sur tes lèvres. « Mais le respect, ça je connais. Le fait d’être avec quelqu’un qui me comprend, je connais. Le fait de bien m’entendre avec quelqu’un aussi. Et bizarrement, j’suis quelqu’un de loyal même si ma manière de m’attacher aux gens est aussi rare que clairement spéciale. » Voilà qui est sorti. Ça t’emmerderait qu’elle se barre en courant, quand même - tu dois te l’avouer. « Si t’as des questions. » Elle est curieuse, Cassey. Ça ne t’étonnerait même pas.

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