A friends will always be there... to spoof (Finley)

« C’est bon elles arrivent dans la demi-heure s’ils font pas comme la dernière fois en se trompant d’adresse » Treize heures trente, Mylan a vraiment la dalle mais il n’a rien pu avaler avant ça. Mylan a passé la matinée à la fac pour finir son dernier dossier de l’année à la bibliothèque et en rentrant chez lui pour rejoindre Finley qui devait l’attendre pour une après-midi peinarde sur le canapé chez lui, il a retrouvé le frigo vide. Sa mère chez qui il vit encore a prise quelques semaines de vacances pour se changer les idées car Mylan ne mange pas très sain en ce moment. Mais sur les pizzas il y a des légumes non ? Alors, au lieu de bouger ailleurs, la proposition des pizzas a vite été acceptée entre Finley et Mylan alors que Fin’ venait à peine de passer la porte de chez lui. Plus qu’à prendre son mal en patience. En attendant il va rejoindre son pote sur le canapé alors que la console de jeux vidéo est déjà en train de chauffer. « Prêt à remettre ta place en jeu ? » Un après-midi jeux vidéo, Mylan a l’impression de revenir à l’époque où ils étaient tous au lycée et au final, ce n’est pas si loin que ça tout compte fait. Seulement ils ne sont plus au lycée, ils sont des adultes désormais et ce n’est pas pour autant que Mylan va cesser tout jeux vidéo sous prétexte que maintenant, il a un salaire. « Alors, quoi de neuf ? » Dit-il alors qu’il chope une manette pour mettre en route le jeu. S’ils se voient de temps à autre, bien moins qu’avant où ils passaient tous énormément de temps ensemble, à chaque fois il y a quelqu’un d’autre de leur groupe de potes donc c’est différent. Malgré l’amitié qu’on peut avoir et être vrais avec eux, on se comporte forcément différemment selon les personnes avec qui on se trouve. Du moins Mylan voit bien que c’est le cas pour lui alors il n’y a aucune raison pour que ça ne fonctionne que dans son cas. On ne dirait pas comme ça mais Mylan est le genre de pote à bien observer quand ça ne va pas et il est là quand quelqu’un a besoin de parler.

j'ai passé la matinée à attendre que mylan veuille bien ramener son cul jusqu'à chez lui, qu'il me donne le signal pour que je sorte de ma chambre, que j'aille le rejoindre. putain, on aurait pu s'y mettre la veille au soir déjà, affalés au canapé devant la console, avec de la merde à bouffer des litres de bières. mais non. non, il a décidé d'étudier, lui, de se réveiller tôt pour aller étudier à la bibliothèque.
étudier. putain, ce concept est si lointain pour moi, si tant est qu'il a déjà voulu dire quelque chose à mes yeux. j'crois même pas, honnêtement. étudier, ça n'a jamais fait partie de ma vie ni de mon programme.
c'est bien, au fond, qu'il veuille étudier, qu'il sache ce qu'il veut faire de sa vie, qu'il veuille obtenir un diplôme, mais il faudrait au moins que ce diplôme lui serve à quelque chose pour trouver un boulot. j'veux pas être pessimiste, mais c'est moins sûr.
alors le signal reçu, je l'attends devant chez lui, un pack de bières fraîches à la main, et il ne tarde pas à arriver. on se met d'accord sur des pizzas, et j'hoche la tête silencieusement quand il me dit qu'on en a pour une demi-heure d'attente. silencieusement, parce que moi, j'me suis déjà installé sur son canapé, j'ai déjà attrapé la manette de la console pour faire vrombir le moteur du bébé.
- prêt. toi, t'es prêt à finir en deuxième position, encore une fois?
j'peux pas m'en empêcher. rares ont été les fois où il m'a battu, depuis qu'on est adolescents. rares, mais pas inexistantes. j'lui laisse le bénéfice du doute, comme à chaque fois, avant de le traiter de brêle, ce qui ne tardera pas à arriver. des années, ça fait des années que c'est la même chose, et à force, sa mère, même si elle m'adore, elle doit ne plus vraiment nous supporter. la pauvre.
deux gosses installés au fond du canapé à s'abrutir devant l'écran de télévision. dix ans plus tard, on n'a pas bougé.
quoi de neuf? excellente question, mylan. des tas de choses. j'ai retrouvé un logement, ou plutôt, rose m'en a trouvé un. puis on a été à une super soirée ultra chic, tu sais, et la fin.. c'était bizarre. rose était ultra pompette, presque complètement déchirée, elle a dit des trucs.. et elle s'en est pas souvenue. et moi, j'sais plus où me placer, dans tout ça.
mais j'dis rien, j'ferme ma gueule.
j'ai jamais rien dit à mylan, là-dessus, et ça ne commencera pas. j'en ai déjà pas besoin pour qu'il me fasse chier, alors ça va aller.
j'hausse les épaules.
- rien. tu sais, le taf, les sorties.
je sors deux bières du pack et les ouvre avant de lui en tendre une. puis je sors mon nécessaire à rouler, mon grinder et tout ce qui va avec, que je pose sur la table.
- j'peux? ou.. ta mère risque de rentrer, là?
promis, j'aèrerais tout, et je mettrais du febreeze. promis.

Ses potes, un jeu vidéo, de quoi se remplir le ventre et gras de préférence et quelques bières. C’est tout, rien demander de plus, c’est le principal pour Mylan. Ça et la sensation d’être libre que lui donne peu à peu son dernier dossier qu’il n’a plus qu’à rendre. Cette liberté qu’il ressent et qui fait un bien fou. Il se sent alors léger en compagnie de son pote, Fin, avec qui il risque de passer l’après-midi, voire la journée entière à jouer aux jeux vidéo. Ce n’est pas rare ce moment à deux, il y a souvent Noah aussi. Parfois il y a les filles mais la plupart du temps c’est entre mecs. Sans doute assez misogyne de constater ça, mais c’est la réalité. Mais ces moments sont bien moins souvent qu’autrefois, car chacun fait sa vie, tout en gardant les liens entre chacun. « C’est pas parce que tu me l’as mise bien profonde la dernière fois qu’il faut que tu prennes la confiance » Faux, la plupart du temps, Mylan se fait mettre à l’amande mais il préfère se dire que c’est pas si souvent que ça. Ne pas voir la réalité des choses, la base. Se laissant tomber sur sa place du canapé, position qu’il ne quittera pas sauf pour aller chercher les pizzas et les envies pressantes causés par les litres de bières qu’ils vont ingurgiter, Mylan lance la conversation. Car Mylan n’est pas comme ça, il n’est pas là que pour jouer, il cherche aussi à rester une oreille attentive, avec n’importe lequel de ses potes. « Tu bosses toujours chez Costco ? » Demande-t-il vis-à-vis de son boulot, ça montre qu’il s’y intéresse quand-même, même s’il n’est même plus sûr de suivre puisqu’il change souvent de boulot. Mylan peut pas lui jeter la pierre, lui-même étant étudiant il n’est pas encore rentré dans le marché du travail, mis à part dans ses stages où il passe plus de temps à faire marcher la machine à café qu’autre chose. « Elle ne rentre pas avant deux jours enfin je crois, si son voyage s’éternise pas donc t’inquiètes ! » dit-il sans même regarder ce qu’il fait, il s’en doute très bien. Ca lui est déjà arrivé de fumer, mais en soirée, pas en journée. Mais il ne juge pas Mylan. Il râle souvent Mylan, mais il ne juge pas. « J’crois que le célibat ça lui va pas, elle est surement en train de me chercher un nouveau beau-père ! » Commente-t-il en un haussement d’épaule, il va pas non plus s’occuper de la vie amoureuse de sa mère ; Surtout qu’il serait mal placé pour râler car le célibat il connait bien lui aussi. Et il n’est pas le seul « d’ailleurs en parlant de célibat, t’en es où toi ? » Il serait bien tenté de lui parler de Rose mais il attend qu’il le fasse de lui-même. Enfin le fera-t-il s’il ne cite pas de lui-même le prénom de Rose ?