Tedby ♦ Nul ami tel qu'un frère ; nul ennemi comme un frère

Toby sourit simplement en entendant les menaces de son frère. Il mangera, quoi qu'il arrive, de force s'il le faut. Il connaît le caractère tête de mule de son petit-frère. A ce sujet, il n'a pas changé, et lui désobéir ne servirait à rien. Alors, Toby se contente de se laisser guider simplement jusqu'à l'appartement de Teddy. Pendant toutes ses années, il n'y a jamais été, mais il est un peu trop fébrile pour observer attentivement les lieux, ou même ressentir une émotion particulière pour avoir enfin mis un pas dans ce lieu, bulle privée du jeune médecin, bulle qu'il n'a jamais voulu partager avec son aîné.

Toby se retrouve semi allongé dans le canapé, Merlin y monte, à ses côtés, et le trentenaire ne peut s'empêcher de simplement serrer l'animal dans ses bras, le caressant simplement. Teddy fait quelque chose dans la cuisine ouverte et notre abbé tourne la tête lorsqu'il entend la question de son cadet. "Euh... Je ne sais pas. Peut-être bien hier matin, ou avant-hier au soir. J'ai tellement de choses à penser en ce moment, que j'en oublie parfois de manger. Mais c'est qu'une passade." ajoute-t-il en souriant, tout en continuant de caresser le chien. "C'est sympa chez toi..." déclare-t-il finalement.

Hier matin, avant-hier au soir. Bravo le prêtre. Je grogne, incapable de me retenir. « Et je suis sûr que tu serais le premier à encourager quelqu'un à se nourrir. Tu n'as pas appris qu'il fallait montrer le bon exemple ? » Le pire, il le savait, il me l'avait souvent montré, le bon exemple, lorsque nous étions petits. Avant de montrer le très mauvais exemple. « Depuis quand jouer avec sa santé est ton truc ? Tu as toujours eu bon appétit avant. De là à oublier de manger... » C'est assez surprenant,il faut l'avouer. Surtout vu ce qu'il a amené pour manger ce soir. Beignets et sucrerie. Je soupire en terminant de préparer rapidement une omelette avec des légumes. Je travaille en silence, ignorant la remarque sur mon chez-moi. Oui, sympa. Il n'est pas bien grand, mais il est acceuillant, avec une bonne touche de modernité. La plupart de mes meubles sont blancs, comme Merlin, et je passe mon temps à tout frotter dès qu'il y a la moindre tâche. Mais bon, je m'y sens bien. Aussi bien que dans mon cabinet, qui est dans la même veine décorative, d'ailleurs.

« A quelles genres de choses un prêtre peut-il bien penser ? A part le speech de sa prochaine messe ? » Une très bonne question. Ca doit avoir la belle vie, un prêtre. Pas de boulot. Juste du blabla pour endormir la foule. Faire bonne impression et le tour était joué. Je pourrais être prêtre si je voulais, tiens. Un prêtre sacrément sexy, putain. En attendant sa réponse, je lui amène une assiette remplie à ras-bord de victuailles. « Et tu as intérêt à tout manger », le prévins-je avec sérieux.

Toby leva les yeux au ciel alors que son petit-frère le réprimandait. C'était le monde à l'envers, mais, au fond, il avait raison: Toby était censé guider en montrant le bon exemple. Dernièrement, il n'avait pas bien pris soin de son corps, ce qui était mauvais. Il fallait soigner aussi bien son corps que son âme, pour être en état et honorer le Seigneur et sa création. "J'avais beaucoup de choses à faire, à penser, mon esprit était en ébullition. Il l'est toujours. Rien que de venir te voir, j'étais inquiet... Parce que je tiens à toi, et que tu me rejettes sans cesse. En vérité, tout le monde me rejette en ce moment." dit-il avant de pousser un soupire. D'abord Teddy, sa mère, puis Isa, après ses aveux, ses anciens paroissiens, après l'affaire d'agression. Peut-être Cassey un jour, qui sait? Rien que d'y penser, il avait la gorge serrée. Il n'y survivrait pas, si la demoiselle devait le rejeter. Il aurait trop mal. Peut-être s'accrochait-il trop à elle... Pensait-il trop à elle aussi.

De longues minutes de silence emplirent l'espace, alors que Teddy cuisinait et notre abbé se contentait de caresser Merlin, qui avait posé sa truffe sur ses genoux. Teddy posa finalement une étrange question, presque insultante, vu le sous-entendu qu'elle laissait entrevoir. "A tout et à tout le monde, tout le temps." répondit simplement Toby, alors qu'il se saisissait de la fourchette tendue par son frère pour déguster le plat entier que celui-ci venait de lui tendre. "Les groupes de paroles, de soutien, les repas du jeudi, les maraudes, les événements, les sacrements, les gens qui veulent juste quelqu'un pour les épauler, leur parler... Les ateliers pour les jeunes. Les confessions, les permanences, l'accueil, les visites, à l'hôpital, en prison ou à la maison. Cette fille, qui a replongé dans la drogue après la mort de son enfant, comme tant d'autres..Les homélies, en effet. Faire les travaux dans l'église, pour économiser un max et permettre de mieux utiliser le budget. Les questions financières, les livres de compte...Toutes les idées pour lancer la nouvelle paroisse, lui donner du renouveau. Les menaces, la prison. J'avais trop à penser... Vraiment trop." déclara-t-il finalement, doucement. Toby, il était sur tous les fronts, et cela lui portait préjudice... La charge mentale était lourde, bien lourde pour un seul homme. Qui plus est un homme tendre et fragile comme il pouvait l'être. Sans compter son amour pour Cassey. Elle était h24 dans son esprit.
"Merci, mais je ne pourrai pas manger tout ça...c'est trop." rétorqua-t-il ensuite en observant son assiette, remplie à ras bord. Il s'empara d'une bouchée, pour la mâcher. "En tous cas, c'est très bon!"

Tout le monde rejette le pauvre Toby. Et moi en premier, évidemment. Bientôt, ce sera de ma faute s'il ne mange plus. Ah ! La bonne blague ! Le pire, c'est qu'il arrive à me faire culpabiliser le salaud. Je grogne en continuant à cuisiner. J'ai mes raisons de le rejeter, elles ne vont pas changer du jour au lendemain. Et elles sont parfaitement valides, quoique dise le prêtre. « Tout le monde te rejette ? Tes paroissiens aussi ? C'est pour ça que tu as été à perpette les bains ? » Un « malentendu » mouais. J'y crois moyen.

Tout comme cette réponse digne de... d'un Saint ? D'un Martyr ? « A tout et à tout le monde en même temps ». « Tu te prends pour Dieu, Toby ? » Je me moque de lui, mais ça sonne vraiment comme ça. J'ai ensuite droit à une liste d'activités, longue comme le bras, voire deux. Et bon, je l'avoue, elle est plutôt pas mal, cette liste, de choses à penser. Peut-être qu'un prêtre ne se bourre pas la gueule au vin de messe toute la semaine avec une messe le dimanche. Peut-être. « Et avec tout ça, tu as le temps de venir me voir ? Impressionnant. Je suis touché. » Je suis à moitié sérieux. Le voir, c'est vraiment toujours compliqué, ça fait remonter des souvenirs que je préfèrerais bien enfouis dans ma mémoire. Il les remuait toujours. Je n'ai pas besoin de ça, bordel.

« Tu vas tout manger, Toby, sinon je te donne à manger moi-même. Ou je te gave comme une oie. Tu ne vas pas gâcher cette bonne nourriture alors qu'il y a des pauvres enfants qui meurent de faim dans des pays pauvres, si ? » Oh j'ai déjà entendu cette phrase bien souvent, quand j'étais petit. C'est presque ironique de la ressortir là, surtout à un prêtre qui venait de me dire qu'il pensait à tout le monde toute le temps, haha. Ce serait moche de refuser de tout manger. « Mange lentement. Mache longtemps. Prends ton temps. Mange tout. Et évidemment que c'est bon, maman m'a appris à cuisiner. C'est autre chose que ces merdes de beignets industriels que tu as ramené. Tu dois vraiment reprendre ton alimentation en main, sinon tu ne vas bientôt plus pouvoir penser à tout le monde tout le temps. » A force de faire ce genre de conneries, son corps n'allait pas apprécier, il allait s'abimer, et s'il persistait, bah... Voilà. Une éventualité à laquelle je ne préfère pas penser, là tout de suite.

Décidément, Teddy ne voulait pas lâcher de leste. Il voulait rester sur ses positions, tout bonnement. Toby posa son regard azur sur son cadet, et lui sourit. "Tu veux vraiment connaître cette histoire?" dit-il. "Et n'exagères pas, ce n'est pas à perpette les bains." ajouta-t-il cependant, laissant échapper un petit rire. Il poussa un large soupire, avant de se décider, tout en continuant à caresser Merlin, à présent presque complètement allongé sur ses genoux, de raconter toute l'histoire. "J'ai été accusé d'une agression sexuelle, que je n'ai pas commise évidemment. J'ai passé un semaine derrière les barreaux. Tout ça parce qu'une femme avait menti pour de l'argent. On a voulu se débarrasser de moi, mes activités gênaient certaines personnes. Pourtant, je ne faisais rien de mal, et je ne forçais personne. Mais certains n'aimaient pas qu'on laisse la porte ouverte à ceux qui souffrent... Ca empêchait ces gens de les faire souffrir davantage." déclara-t-il tout naturellement, comme si cette histoire n'était rien. Pourtant, elle lui trottait encore par moments dans l'esprit. "Pour taire cette affaire, même si j'ai été innocenté, on m'a changé de paroisse." finit-il par annoncer.

Puis, la conversation bifurqua sur une autre voie, mais proche. Teddy se demandait ce que Toby pouvait bien penser, ou faire de ses journées. Une question légitime, après toutes ces années passées à se côtoyer sans se regarder. Après tout ce temps passé à ignorer l'activité de son aîné, Teddy devait faire un pas, et c'était un bon premier pas. Le prêtre se mit à rire face à la remarque de son frère. "Bien sûr que non, Teddy. Je suis totalement imparfait." répondit-il simplement, toujours en riant. C'était à dix mille lieux de ce qu'il voulait lui faire comprendre. Il sourit ensuite à la remarque suivante, pas très sûr s'il s'agissait d'une remarque sérieuse ou ironique. "Tu sais, tu fais partie de ce à quoi je pense tout le temps aussi." dit-il simplement, tendrement, alors que ses doigts se perdaient dans le pelage de Merlin, qui semblait aux anges dans les bras de son nouvel ami. Toby avait toujours eu cette liaison inexplicable avec les animaux...

"Bon, d'accord, t'as gagné, je vais tout manger." répondit-il face aux remontrances du plus jeune des Fleming. "Et je te promets que je mange sainement, habituellement..." Bon, certes, pas en ce moment, mais Toby prenait soin de son corps, d'ordinaire, autrefois, avant que ses pensées ne se mettent à vaciller, avant que son monde ne s'écroule et que les portes s'ouvrent devant sur des choix qui le mèneraient vers une tout autre vie.

J'acquiesce lorsqu'il me demande si je suis sûr de vouloir connaître l'histoire. Evidemment. Et bien sûr qu'il s'agit de Perpette les bains. Ce n'est clairement plus à côté, là. Il fallait croire que tout est fait pour les éloigner l'un de l'autre. Je ne suis toutefois pas au bout de mes surprises, car j'apprends que mon frère, Saint Toby, a été accusé d'agression sexuelle, a même été emprisonné pendant une semaine. Sérieusement ? Il gênait des personnes capables de le foutre en taule ? J'ai du mal à y croire. « Qui ne pourrait pas aimer que tu joues le prêtre et aide des gens ? Attends, on dirait limite l'intrigue d'un film policier, là. »Mais d'un côté, je ne crois pas une seule seconde que Toby est capable d'agresser quelqu'un, encore moins sexuellement. Je l'imagine tellement comme un oenuque, mon frère, comme tous les prêtre, quoi. De toute manière, ça ne leur sert à rien leur équipement. Enfin, il n'est pas censé. Bref. « C'est n'importe quoi cette histoire. Et toi, tu laisses dire ? Celle qui t'a accusé, elle est où maintenant ? Un faux témoignage, c'est punissable par la loi aussi. Tu les laisses te traiter comme ça ? » Evidemment. Rah ! Saint Toby, le martyre... Ca me saoule sévère.

Au moins, il accepte de manger, de tout manger et m'assure qu'il mange sainement habituellement. « Habituellement oui. Tu devrais reprendre tes bonnes habitudes, dans ce cas. Et vite. » C'est surtout pour sa santé. Après il est majeur et vacciné, il fait ce qu'il veut, mais qu'il arrête de s'évanouir sous mes yeux alors. « C'était comment la prison ? » je demande, curieux.

Teddy a l'air surpris en apprenant l'entiereté de l'histoire. Son grand-frère en prison, pour une accusation aussi folle et grave. Sans doute ne s'y attendait-il pas de la part ce brave boy-scout de Toby. Ce dernier se met à rire tandis que son petit-frère compare la situation à un film policier. Ce n'était pas faux... La vie de notre cher abbé est trépidante, dernièrement, d'ailleurs, il y avait un peu trop d'action! "J'ai tenté d'agir contre la drogue dans le quartier, sortir les jeunes de ce système, des gangs. Faire tout ce que je pouvais pour qu'il n'y entre pas. Il faut croire que cela n'a pas plu." déclare-t-il. Il aurait sans doute dû laisser Nikolaï mener son enquête alors qu'il recevait ces satanées lettres de menaces. Certainement que l'affaire n'en serait pas arrivée à un tel point. Il hausse les épaules face aux interrogations de son interlocuteur. "C'était une pauvre fille de la rue, elle a été payée pour raconter tout ce mensonge, faire cette mise ne scène. Sans doute que la pauvreté et l'attrait de l'argent facile l'ont conduit à faire tout ça. Mais elle est revenue sur ses déclarations, c'est qu'elle n'était pas mauvaise. D'ailleurs, j'espère que tout s'est bien terminé pour elle... Il serait malheureux que ceux qui l'avaient payée lui ait fait du mal..." dit-il... Il était vrai qu'il n'avait jamais pu la contacter. La police lui avait dit qu'elle ne risquait rien, mais il n'avait pas pu s'empêcher de s'inquiéter. "En tous cas, je n'ai aucune raison de ne pas lui pardonner. Ce sont ceux qui l'ont payée, qui abusent de ces jeunes femmes, les fautifs." déclare Toby, avant de pousser un larger soupire.
Il mange avec appétit l'assiette apporté à son frère. Les bouchées se suivent, et le plat se vide peu à peu. "Je vais tâcher de le faire." répondit-il à Teddy en laissant paraître un magnifique sourire. "Je suis heureux d'être avec toi, ce soir." affirme-t-il ensuite, simplement, alors que son frère lui pose une question à laquelle il ne s'attendait pas. "C'était... Pas fait pour moi." déclare finalement Toby. Mais sans doute que ce n'est bon pour personne d'être privé de liberté. "J'ai eu un peu de mal avec mes camarades de cellule, ça a fini en bagarre." indique-t-il ensuite, simplement. Juste pour voir la tête de Teddy quand il entendra ses mots...

Je suis surpris, c'est vrai, car cette histoire de curé qui veut protéger des ouailles de la drogue et en paye le prix pour finir carrément en prison est digne d'un film ou d'un roman. « Tu es un aventurier en fait, je ricane. Je trouve ça assez amusant, il faut bien l'avouer. Et pauvre fille ou pas, elle devait assumer ses actes. Elle a fini par dire la vérité, encore heureux, mais ça n'empêche pas qu'elle a menti avant. Elle était fautive, tout comme ceux qui l'avaient payé pour mentir. Alors oui, ma vision n'était pas aussi bisounours que celle du prêtre. Sans surprise, en fait. Lorsqu'il s'agit du travail, je ne fais pas de différence entre les patients, ils auront droit au même suivi, mais dans la vie privée, je me permets de les juger comme je le désire. Toby, lui, il est tout le temps en mode « Bisounours land ». C'est impressionnant.

Je lève les yeux au ciel lorsqu'il me dit être heureux d'être avec moi ce soir. Hm hm... Ouais. Ce n'était pas vraiment ce que j'avais prévu pour ma soirée, de voir mon frère faire un malaise sous mes yeux, puis de l'emmener chez moi pour lui faire à bouffer. D'apprendre aussi que Toby avait été en prison, un endroit « pas fait pour lui », tu m'étonnes. Je hausse les sourcils, surpris. Ca a fini en bagarre ? Voilà qui me surprend. « Tu veux dire que tu t'es fait battre en prison ? » Le pauvre, il a dû prendre cher. Je le plains, d'un coup. Mais d'un côté, ce n'est pas surprenant, ce n'est pas un endroit pour un prêtre trop gentil pour son propre bien.

Un aventurier? Quelle drôle de description. Toby se mit à rire, se joignant à celui, écarlate, de son petit-frère. Il était vrai que cette histoire semblait sortir tout droit d'un roman ou d'un film, mais, pourtant, c'était la vérité. Teddy avait l'air vraiment furieux envers cette personne qui avait accusé Toby d'un crime si odieux et terrifiant. Mais il ne dit rien de plus. Cependant, il leva les yeux au ciel alors que le plus âgé lui parlait de sa joie de se trouver avec lui, dans son appartement. Bon, d'accord, il n'avait sans doute pas prévu cela de sa soirée, c'était certain. Mais ils ne passaient pas un bon moment, là? A se parler enfin? A échanger plus que quelques mots, à partager quelque chose. Cela valait le coup d'être tombé dans les pommes!
La réaction de Teddy ne se fit pas attendre, étonné, mais surtout certain que Toby était sorti le plus blessé de cette histoire. Histoire traumatisante, mais de laquelle Toby désirait parler avec légèreté, pour mieux oublier, ou plutôt apprivoiser. "J'ai eu un coquard, mais c'est l'autre qui a fini à l'hôpital avec une commotion cérébrale." dit-il, haussant les épaules. "C'était pas voulu, mais je pouvais pas le laisser me... Enfin, je pouvais pas me laisser faire, fallait que je me défende." expliqua-t-il, sans dire trop de détails.

En entendant la réponse de Toby, je suis franchement surpris. Il avait envoyé un prisonnier à l'hôpital avec une commotion ? En même temps, lorsqu'on était petit, Toby était celui qui me défendait, toujours. Jusqu'à ce qu'il s'en aille, évidemment. Ensuite, j'ai appris à me défendre seul. Je n'ai besoin de personne, maintenant. « Hé bien, j'admets que je suis surpris. Et je n'ai pas dû être le seul. La tête de ta victime a dû être épique lorsqu'il se faisait botter le cul » Ouais. Je ricane en imaginant la scène tout en m'installant sur mon fauteuil, face au canapé, il ne faut que quelques secondes pour que Merlin saute sur mes genoux pour obtenir mon attention. J'en profite pour le gratouiller, en réfléchissant sur les dernières paroles du prêtre. Il n'a pas voulu se laisser... Hm. Ouais, J'ai bien une idée de ce qu'on avait voulu lui faire en prison. Alors ce n'est pas qu'un cliché ?

« T'as assuré tes arrières tout seul, je comprends. C'est bien, t'as eu raison. Clairement, ça devait pas être un bon moment, ce genre de trucs. Je n'ai jamais essayé et ça ne me tente pas des masses, il faut bien avouer, haha. « Ca a du être long cette semaine en prison. Ca t'a pas trop traumatisé ? Ca t'arrive d'y aller pour voir des prisonniers qui veulent parler à un prêtre ? Ou c'est que dans les films ? Enfin, Toby ne doit certainement pas être le seul prêtre du coin, mais on envoie peut-être pas les grands pontes en prison. En fait, je n'en sais rien et je m'en fous un peu, voire beaucoup, en fait. Mais bon, j'essaye d'entretenir un semblant de conversation. Pourquoi je fais l'effort ? Aucune idée. Mais au moins on ne s'engueule pas là. Ou du moins, je ne l'engueule pas. C'est plutôt comme ça que ça se passe, habituellement. Je gueule, j'ignore, je me casse. Là, la partition était différente, ce soir.

» “Un frère est un ami donné par la nature.” - Cassey
» l'alcool est notre ennemi, fuir serait lâche. (cémen)
» on dit qu'le temps détruit mais l'temps n'est pas notre ennemi (enzo)
» (cez) comme un séisme.
» comme des enfants (sol)