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 (peter&freyja) la nuit des temps.

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Message Sujet: (peter&freyja) la nuit des temps.    (peter&freyja) la nuit des temps.  Empty Dim 28 Juil - 8:19

la nuit des temps
peter & freyja

« En vain. Tu écoutes, tu regardes, mais rien ne t'intéresse. Tu es derrière un mur. Tu ne touches pas notre temps. Ton passé t'a suivie dans le conscient et le subconscient de ta mémoire. Tu ne penses qu'à t'y replonger, à le retrouver, à le revivre. Le présent pour toi, c'est lui.   » La Nuit des temps, René Barjavel.

Il y a eu des mots allant du cœur au cœur. Des épithètes caressantes sous la pulpe des doigts. Des secrets murmurés sur la courbure des phalanges. Il y a eu des mots crus, des mots nus. Ces phrases que l’on ne devrait jamais dire, mais que l’on prononce malgré tout. Amertume. Puis le silence partout, tout autour. A l’intérieur aussi, niché au creux du ventre devenu froid. Chaleur oubliée au fond des âges. Jeunesse déchue, ailes d’un amour estropié par les vœux inéluctables, prononcés par erreur.
Il y a eu des mots allant du cœur au cœur
Lointain souvenir, que les jours ont regardé s’enfuir
Il y a eu des mots allant de toi à moi
Improbable avenir, que le temps a su laisser mourir.

Freyja se décompose dans l’intervalle des secondes, des minutes qui s’égrènent. Sous les pas, sous les doigts. Un tremblement naît à l’unisson des battements du cœur et s’entremêle au désarroi qu’elle éprouve. Elle l’apprivoise avec la candeur des premières fois. Ponctuation de l’errance qui l’a menée par hasard dans les coulisses de la salle de spectacle plutôt qu’à sa trajectoire rituelle. Une déviation inopportune, nourrie par une curiosité jamais exsangue. La musique l’a appelée, scandée dans le noir. Elle lui a crié de la rejoindre, alors qu’il aurait sans doute mieux valu qu’elle se perde davantage dans les méandres d’un quotidien sans dérives. Elle a poursuivi les tonalités qui résonnaient encore dans l’habitacle censé être vide. Elle a entendu quelque chose. Des sons, une mélodie. Un appel trop profondément ancré dans sa chair pour être seulement ignoré. Les pieds se sont déroulés sur le feutre du sol. Du talon à la pointe, délicate langueur. Prudence féline, empruntée aux fauves qui se tapissent pour ne pas être vus, et contempler leur proie future sans jamais qu’elle ne les distingue. Chaque mètre parcouru a été une torture. Les sens se sont éveillés, cloisonnés dans la carcasse blessée.

De battre, son cœur s’est arrêté. Juste à la lisière de son monde à lui. Renié, jamais oublié toutefois. Elle ne sait ni l’heure qu’il est, ni le temps qu’il fait. Elle ne sait pas depuis combien de temps elle se dissimule dans les coulisses, à écouter les notes suaves du violoncelle s’épanouir dans le silence. Solitaire. Immuable image. Mélodie entendue par chaque fibre de son corps, façonnée pour elle, par elle. Cela fait si mal de se tenir là, à la marge. Et pourtant Freyja n’amorce aucun geste. Elle demeure là, mutique, statique. Elle l’écoute. Elle l’entend. Elle le reçoit. Onde allant de part en part, déchirant les frêles retenues de sa silhouette d’adolescente. Ponctuation troublante d’un souvenir qui l’étreint et qu’elle est incapable de libérer. Paume contre paume. Peau contre peau. De lui elle n’a rien oublié. De lui elle se souvient de tout. De la tessiture de son rire jusqu’au rythme de ses souffles. De la texture de ses doigts jusqu’aux aspérités dissimulées de ses songes. La mélodie s’interrompt brusquement, et avec elle, c’est son cœur qui balbutie. Juste assez pour la prendre par surprise. Juste assez pour qu’une maladresse fugitive trahisse sa présence. Dissimulée par le rideau des coulisses, en se reculant de quelques pas, elle a heurté quelque chose. Des barres en métal, amoncelées dans un équilibre précaire. Le fracas a retenti dans un tintement sourd, trahissant sans doute sa présence au passage.

La magie s’est éteinte, le souvenir s’est enfui. Pris par surprise lui aussi, il a pris ses jambes à son cou, il est reparti au creux de l’abîme. Il l’a laissée là, toute seule, prise de panique. Elle voudrait partir elle aussi, courir. Oublier cette intimité dont elle a été le témoin, alors qu’elle ne lui appartenait pas. Oublier que cela pourrait être lui, alors qu’il n’est plus là. Il est parti un jour … Il est parti. Il ne reviendra pas, jamais. Cela ne pouvait être lui. Sans doute l’a-t-elle inventé. Faiblesse de passage. Alors elle se penche Freyja, elle cherche à rassembler ce qu’elle vient de laisser choir. Ses gestes se précipitent, s’impatientent. L’émotion est si pure lorsqu’elle l’étreint de part en part. Elle entend les pas de l’homme qu’elle vient de déranger en fond sonore, qui s’avance. Sans interrompre son ouvrage, presque accroupie sur le sol désormais, elle murmure :
« Pardon, veuillez m’excuser, je suis terriblement maladroite. Je ne voulais pas vous interrompre. »
Mais elle n’écoute pas. Elle n’entend pas.
Parce qu’il est parti un jour, la laissant délibérément dans le noir. Il s’est enfui quelque part, déconsidérant son amour. Et il ne reviendra pas, non. Il ne reviendra pas, Peter. Il est là-bas, quelque part.

@Peter Richards (peter&freyja) la nuit des temps.  3794924939  
(c) DΛNDELION
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Message Sujet: Re: (peter&freyja) la nuit des temps.    (peter&freyja) la nuit des temps.  Empty Mar 30 Juil - 18:25






Parcourant ses lignes sveltes, ses tracés droits et coupants du bout des doigts, je le caressais avec fascination et prudence, m'émeuvant des cris déchirants qui perçaient le silence de la salle dans laquelle j'avais trouvé refuge. Assis sur ce tabouret en bois brut, les jambes écartées de part et d'autre de mon instrument, je frémissais à chaque son, les paupières closes, lesquels me ramenaient plus de sept ans en arrière, lorsque j'avais composé cette ode à l'aube de ses dix-huit printemps. Ces mots, couchés sur du papier crème, ces quelques notes de musique demeuraient toujours aujourd'hui l'unique témoin, un rappel douloureux des sentiments qui m'animaient à l'époque. Elle. Sensation vertigineuse que celle d'aimer et de se sentir aimé en retour. Sensualité et érotisme flirtant avec le danger d'une promesse impossible à tenir. Mes regrets non exprimés n'ont eu de cesse de me tourmenter jusqu'alors.

Tendus, les muscles de mes avant-bras se contractaient et relâchaient leur prise à chaque mouvement, tandis que mon torse se soulevait au rythme d'une respiration devenue ératique, comme  poussée à l'affrontement dans cette valse nocturne. Seule ma chemise bleu nuit, de laquelle les deux premiers boutons, rebelles, ont eu l'audace de s'extirper, dévoilant un poitrail imberbe et aussi pâle qu'un manteau de neige en décembre, une fine pellicule de sueur roulant parfois le long de mes côtes, semblait maîtriser la fougue qui m'animait lorsque je jouais. Immobiles, mes cuisses fermes et solides ne bougeaient pas d'un millimètre. Mes pieds semblaient comme soudés au plancher en bois verni de la scène. Derrière moi, les rideaux de sang se dressaient, m'enfermant dans une sorte de bulle de velours. Le silence régnait en maître en ces lieux, s'amourachant peu à peu de son antonyme, jusqu'à ce que le dénouement ne soit perturbé par une note plus singulière. Brutale et impromptue.

Mon regard voilé retrouve le pragmatisme de la réalité. Je ne suis pas seul. Perturbé par ce dérangement involontaire mais curieux de ce visiteur inconnu, je range aussitôt mon instrument dans son cercueil de cuir noir, avant de me lever de mon siège. En me retournant, je reste un moment interdit. Jusqu'alors persuadé d'avoir affaire à un spectateur anonyme, mes lèvres se mettent à trembler devant cette apparition soudaine. Choqué par cette rencontre, troublé par ces retrouvailles, je ne trouve pas les mots, je les avale. Mes yeux la contemplent longuement, fixes et honteux à la fois. Je suis presque heureux de son handicap sensoriel à l'heure actuelle. Au moins ne pouvait-elle se douter du malaise qu'elle venait, inconsciemment, d'engendrer par sa présence. De mon état de gêne inhabituel. Finalement, plus adulte que je ne voudrais l'admettre, j'ose faire quelques pas dans sa direction, maladroits mais sincères. Sa voix me revient en mémoire. Avant. Aujourd'hui. Elle sait encore me toucher au delà du bon sens. Les minutes me paraissent interminables, avant que je ne puisse enfin décrocher un son. « Ce n'est pas grave. » Rauque, mon timbre ne tremble pourtant pas lorsqu'il s'épanche. L'avait-elle reconnu ? Je poursuis, incapable de contenir mon émotion pourtant invisible à ses yeux. « Je ne pensais jamais te revoir, sweety fox. » « Sweety fox » voilà longtemps que je ne l'avais pas appelé ainsi. Représentation fut un temps de l'amour que je lui portais. Juste un surnom, unique et symbolique, dû à sa crinière rousse, son petit nez en trompette et son tempérament de feu.  

BY .SOULMATES



@Freyja Swanson (peter&freyja) la nuit des temps.  946831849
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