wait. what's your name again ? (isabella)

Tu ranges ton portable, maintenant mis sur silencieux. Tu préfères éviter qu’il sonne à tout va alors que tu es en plein milieu d’un boulot. Tu préfères passer pour un mec un tant soit peu professionnel. Si t’es un patron plutôt cool au Mermaid, ici, tu ne peux pas te le permettre. Ce n’est pas toi qui décide, ce n’est pas toi qui a les commandes, alors autant lui faire comprendre que tu la respectes en rangeant ton précieux cellulaire. « Ce n’est rien. » qu’elle s’enquit et tu souris doucement. Au moins, elle ne t’en veux pas. C’est déjà ça. Après cette histoire de badge de sirène, t’as pas spécialement envie de lui donner une autre raison de te foutre dehors à coup de pieds aux fesses. « Petit ami. » que tu justifies en désignant ton téléphone juste avant de le ranger dans ta poche arrière. Et puis tu t’arrêtes, et puis tu te mords la lèvre inférieure. C’était peut-être pas la meilleure chose à dire mais, encore une fois, quand tu cherches à t’excuser ou à te justifier, il faut toujours que tu mettes les deux pieds bien dans le plat. Donner ton orientation sexuelle n’est pas un problème au Mermaid mais en dehors… tu ne sais pas sur qui tu peux tomber. Alors tu te re-concentre sur ton boulot, comme si de rien n’était, priant pour que tu n’en es pas encore rajouté à la liste grandissante de choses qu’elle peut déjà te reprocher. « Hum… J’ai pensé à celui-là, avec les pétales de rose ? » Tu regardes le tableau et tu hoches immédiatement la tête. « Grave ! » Allez Damn, vas-y. Soit encore bien plus professionnel en t’exclamant des mots que tu balancerais à n’importe qui et non à ton employeur. « Enfin j’veux dire que c’est une super idée. » que tu te corriges, sourire gêné aux lèvres. Décidément, tu es d’une maladresse, Damen.

« Je suis désolée pour ma réaction tout à l’heure. C’est juste que… Je me suis rendue compte que l’on avait un ami en commun. » Oh. Elle n’en restait pas là. Tu arques légèrement un sourcil ensuite, te demandant bien de quelle connaissance il pourrait s’agir. Mais ça te rassure, au fond. Tu sais maintenant qu’elle n’est pas choquée par ton choix de métier. Elle a juste dû comprendre qu’on lui avait parlé de toi. « Ah oui ? » que tu t’enquis ensuite, ta curiosité ayant raison de toi.

♛ Do you still believe in one another ?

Hey brother! There's an endless road to rediscover Hey sister! Know the water's sweet but blood is thicker Oh, if the sky comes falling down, for you There's nothing in this world I wouldn't do Hey brother! Do you still believe in one another? Hey sister! Do you still believe in love? I Wonder Oh, if the sky comes falling down, for you There's nothing in this world I wouldn't do…

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Petit-ami Il vient de dire qu’il s’agit de son petit-ami. Bien évidemment, il a le droit d’avoir un petit-ami, il a même le droit de faire ce qu’il veut. Cela ne la regarde absolument en rien. Mais, là, tout de suite, c’est à Slade qu’elle est en train de penser, la Latina. Elle pense à Slade et se pose des centaines de questions. Est-ce qu’il s’agit de lui ? Est-ce que Slade est le petit-ami dont lui parle le jeune homme et, dans ce cas… Il ne lui aurait rien dit ? Alors que cela fait cinq ans qu’elle attend le moment où il finira par ouvrir les yeux. Auquel cas, elle serait quelque peu vexée de ne pas avoir été mise dans la concurrence. Elle n’a pas l’habitude de s’immiscer dans la vie privée des autres, même celle de ses proches. Mais quand même, il aurait pu lui dire. L’autre possibilité, c’est qu’il ne s’agit pas de Slade. Et, dans ce cas, elle n’est pas sûre que la situation soit franchement plus évidente à encaisser. Ou peut-être qu’il s’agit bien de lui mais qu’il est simplement son amant. Peut-être que Damen n’a aucune envie d’expliquer la relation suivie qu’il entretient avec cet homme depuis des années à une inconnue totale. Peut-être qu’elle devrait vraiment se mêler de ses affaires. Et c’est ce qu’elle décide de faire, Isabella. Elle se contente de lui offrir un léger sourire, presque complice, l’air de dire qu’elle le comprend tout à fait. Et elle passe à autre chose. Tout du moins, elle essaie. Elle laisse échapper un petit rire devant la réaction spontanée du jeune photographe. – Je suis heureuse que cela te plaise. Elle est contente, oui. Contente aussi de voir cet enthousiasme chez lui. C’est drôle, depuis qu’elle sait qu’il s’agit du Damen dont elle entend parler depuis si longtemps, elle le regarde différemment. Elle s’attarde davantage sur ses réactions, les appréciant, comme elle savourerait les nouvelles pages d’un livre qu’elle apprécie grandement. Il étoffe davantage les descriptions trop brèves de son ami. C’est sans doute parce qu’elle se sent un peu plus à l’aise avec lui déjà qu’elle finit par lui avouer ce qui occupe ses pensées depuis quelques minutes déjà. Il paraît surpris, Damen, intrigué surtout. Il veut certainement savoir de qui il s’agit. Et elle ne devrait peut-être pas lui dire, peut-être qu’elle est en train d’empiéter sur la vie privée de son ami. Mais, maintenant qu’elle a commencé, il est bien trop tard pour arrêter. – Il s’agit de Slade. C’est dit. Il sait tout ce qu’elle sait désormais. C’est elle, surtout, qui est encore dans le flou.

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Tu te files de nombreuses claques mentales afin de te punir de ta franchise. Mais t’es comme ça, toi. Tu parles trop, tu dis tout ce qu’il te passe par la tête et tu ne devrais sans doute pas. Malgré tout, tu sembles avoir de la chance, cette fois. Malgré tout, Isabella ne semble pas choquée ou rebutée par le fait que tu sois en couple avec un homme ; une bonne chose qui te soulage. Au moins, t’as pas rajouté une connerie sur le plateau de conneries que tu parviens à faire par jour. Elle t’adresse même un sourire complice, comme si elle pigeait ce que c’était - de sourire comme un niais en recevant un sms, d’avoir son coeur s’envoler un peu plus à chaque mot d’amour reçu. C’est nouveau tout ça, pour toi. T’as pas l’habitude d’être un gros niais. T’as pas l’habitude d’avoir des sentiments pour quelqu’un, pour te vrai. Parce que c’est la première fois de ta vie. Et ça ne t’était même pas venu à l’esprit qu’elle puisse comprendre parce qu’elle, contrairement à toi, elle n’a pas cherché à fuir tout attachement envers qui que ce soit. « Je suis heureuse que cela te plaise. » Elle retourne le sujet vers votre travail et tu laisses le soulagement te traverser. Faudra que tu travailles sur ta paranoïa quand même, un jour - histoire d’arrêter de flipper pour un rien et de toujours imaginer le pire. « Ben tu m’étonnes ! » que tu lâches une nouvelle fois en riant doucement. Tu te détends un peu, tu laisses filtrer ton naturel un peu plus. Ça à l’air de lui plaire à Isabella, même si tes expressions ne sont pas toujours très appropriées à un environnement professionnel.

Elle parle de cette connaissance que vous avez en commun. T’es curieux, ouais. T’es curieux de voir ce qui allait expliquer sa réaction en voyant la sirène. « Il s’agit de Slade. » Tu te stoppes dans tes mouvements juste une petite seconde, juste à peine, avant d’hocher doucement ton visage. Oh. Tu ne sais pas trop de quoi elle est au courant. Faut dire que tu ne sais pas non plus qui elle est pour Slade. Si tu l’avais su, tu pourrais sans doute deviner à quelle page elle est dans le putain de bouquin de votre relation. « Slade. » que tu répètes alors qu’un rire amusé d’échappe. « J’ai du mal à l’imaginer avec des connaissances, avec des amis. J’le vois bien trop souvent... » Tu marques une légère pause pour réfléchir. « Tu vois le mystérieux brun solitaire bourru ? Le gros stéréotype ? J’vois ça. » Tu hausses les épaules, l’amusement éclairant tes prunelles. Tu n’imaginais pas Slade avoir une amie comme Isa. Décidément, même après cinq années, tu as encore pas mal de choses à apprendre sur lui.

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Peut-être qu’elle devrait laisser ce moment entre eux redevenir professionnel. Peut-être qu’elle devrait fermer les yeux sur la découverte qu’elle a fait pour mieux se concentrer sur l’objectif premier de leur rencontre. C’est bien pour leur travail qu’il est là, Damen. Certainement pas pour satisfaire sa curiosité au sujet de sa relation avec l’homme beaucoup trop mystérieux que peut être celui qu’elle considère comme un grand frère. C’est ce qu’elle fait, d’ailleurs, plusieurs minutes durant. Elle essaie de retrouver tout son professionnalisme mais ce n’est pas évident. Parce qu’il y a cette sorte de complicité qui s’est créée avec lui, cette sensation qu’elle n’est pas devant un collaborateur comme les autres. Il n’a mis aucune distance entre eux depuis le début de leur entrevue, Damen. Bien au contraire, il se comporte naturellement avec elle. Spontanément. Peut-être qu’elle devrait simplement prendre exemple sur lui plutôt que de se torturer son esprit déjà bien névrosé avec de nouvelles questions sans réponses. C’est ce que la Latina finit par faire au bout du compte, presque, sans réfléchir. Elle lui avoue, non sans avoir peur de regretter, qu’ils ont une personne en commun tous les deux. Et non des moindres. L’ami de l’une, l’amant de l’autre. Ils auraient pu se rencontrer bien avant, en vérité, si seulement Slade n’était pas aussi fermé à une éventuelle histoire d’amour. Une histoire que son amant a décidé de vivre avec un autre, visiblement. Quand elle lui annonce l’identité de leur ami commun, le jeune photographe se stoppe, l’espace d’une brève seconde, dans une réaction qu’Isabella remarque bien. Elle laisse échapper un sourire amusé devant la description qu’il fait de Slade. C’est tout à fait lui, tout du moins, c’est une facette de lui. – C’est vrai qu’il a tout de l’ours mal léché. confirme-t-elle d’une voix malicieuse alors que ses yeux s’accrochent quelques instants aux siens. – Je l’ai connu alors que je n’étais qu’une adolescente. Il est un peu le grand frère que je n’ai pas eu. lui explique-t-elle avec sincérité, sans grande hésitation. Leur relation n’a rien d’un secret. C’est celle qui unit les deux hommes qui lui semble beaucoup plus ambiguë. Peut-être qu’elle est loin, très loin de tout savoir, en fin de compte. – Il m’a parlé de toi, mais je n’avais pas fait le lien avec son Damen jusqu’à ce que je vois ton porte-clés. lui avoue-t-elle, comme pour justifier ses réactions précédentes qui, certainement, ont pu prêter à confusion. Elle ne veut pas s’immiscer dans la vie privée de son ami mais, indéniablement, elle est heureuse de pouvoir enfin mettre un visage sur un nom.

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Ouais, tu as définitivement du mal à imaginer à quoi pourrait bien ressembler une conversation entre Slade et Isabella. T’as déjà du mal à imaginer une simple conversation entre Slade et qui que ce soit. Il est toujours bien trop froid, détaché, comme s’il avait mieux à faire que de te parler. T’as souvent ressenti ça, toi, quand vous discutiez, quand vous ne cherchiez pas, pour une fois, à vous chauffer. D’ailleurs, tu te souviens bien de votre dernière conversation qui avait très mal fini. Tu ne lui as d’ailleurs pas parlé depuis, à part pour jouer les patrons polis et professionnels. « C’est vrai qu’il a tout de l’ours mal léché. » Tu pouffes, hochant positivement la tête. C’est totalement ça avec Slade. T’as envie d’ajouter et possessif mais tu te retiens. Ta franchise se doit d’avoir des limites, surtout lorsque tu fais face à une personne que tu viens tout juste de rencontrer. Possessif, ouais. À la manière dont il avait réagit lorsque tu l’avais mis au courant pour toi et Adam, c’est le premier mot qui te venait à l’esprit. À vrai dire, c’était le premier mot qui te serait venu bien avant aussi. « Je l’ai connu alors que je n’étais qu’une adolescente. Il est un peu le grand frère que je n’ai pas eu. » T’as du mal à l’imaginer en grand frère aussi. C’est pas du tout le genre de votre relation et tu n’as jamais eu à le voir dans cette position, ça pique ton intérêt, un peu. T’es curieux. Tu le connais depuis cinq ans, Slade, mais il y a tellement de facette de lui, de sa vie, que tu ignores totalement. La preuve avec Isabella dont tu ignorais l’existence jusque là. « Il m’a parlé de toi, mais je n’avais pas fait le lien avec son Damen jusqu’à ce que je vois ton porte-clés. » Ya deux informations là, deux infos qui te font arquer un sourcil de surprise. « Il a parlé de moi ? » que tu lâches. Tu ne t’y attendais pas. Slade avait pas l’air d’être le genre de mec qui allait raconter sa vie sexuelle à ses proches, encore moins jusqu’à donner le prénom de son partenaire. What the fuck. Toi, ya que Kenzi qui est au courant. Parce qu’elle connaît Slade, parce qu’elle est bien trop observatrice pour son bien. « Il ne m’a pas parlé de toi, en tout cas. » En fait, il t’a jamais parlé de rien dans sa vie, donc bon. Et puis tu tiques sur son Damen. Ça te fait grimacer. T’es pas son Damen. T’es le Damen de personne. À la limite, t’es celui d’Adam. Mais t’es pas à Slade, loin de là. Et c’est bien ça le problème - parce que lui avait réagi comme si c’était le cas.

Mais tu te doutes qu’elle a pas voulu dire ça comme ça, ton interlocutrice. Alors tu ne lui fais pas la remarquer et tu te contentes de soupirer doucement. Décidément, même quand tu trouves quelqu’un, même quand tu mets fin à vos galipettes, faut toujours que ta vie clashe avec celle du boxeur. Toujours. Si tu croyais au karma et au pouvoir de l’univers, tu te dirais que ça voudrait sûrement dire quelque chose. Mais t’y crois pas, à ces conneries.

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Il semblerait qu’ils connaissent le même garçon. La description réalisée par Damen fait sourire la Latina qui en ajoute un peu plus sur le pauvre Slade. Un petit regard complice s’échange à cet instant entre eux, comme si le monde se séparait soudain en deux catégories. Ceux qui ne connaissent pas le jeune homme, et ceux qui le connaissent. Il y a quelque chose d’assez fou dans l’esprit d’Isabella à l’idée de se dire qu’elle est réellement face à Damen, le Damen dont elle a tant de fois entendu parler depuis que son ami a eu le malheur de l’évoquer entre deux soupirs las. Information bien intégrée dans la tête de la belle depuis cinq ans. Qu’il lui parle de lui, lui en particulier plus qu’un autre, elle a toujours su que ce n’était pas anodin. C’est plus évident encore maintenant qu’elle se retrouve face au jeune homme en question. Ouvert, naturel, plus spontané que Slade, elle l’imagine parfaitement dérider le nounours qu’elle considère comme un frère. Elle se laisser, elle en dit davantage, elle en dit peut-être même un peu trop alors qu’elle laisse échapper des informations qu’elle ne pensait pas si secrètes. Elle aurait peut-être dû mieux y réfléchir. Son ami s’efforce constamment de lui rappeler qu’entre lui et Damen, ce n’est que du sexe. Alors, évidemment qu’il n’est pas censé lui avoir parlé de lui… Elle n’a jamais parlé de Nikolaï à personne, quand il n’était que son amant. Elle se sent coupable vis-à-vis de son grand frère de cœur d’avoir sans doute trop parlé. La spontanéité ne lui va vraiment pas. Pas le temps de retomber sur ses pattes, son interlocuteur lui affirme que Slade ne lui a parlé d’elle. Ce qui n’est guère étonnant. Elle connaît le spécimen. Puis… Elle se doute qu’ils ont autre chose à faire quand ils se voient tous les deux. Mais voilà une pensée qu’elle va garder dans sa tête. – Ce n’est pas surprenant. Slade ne parle pas beaucoup en règle générale. déclare-t-elle avec un faible sourire. Il doit le savoir, il doit le connaître très bien, malgré tout, depuis cinq ans. Un petit sourire vient à se dessiner sur les lèvres d’Isabella avant qu’elle n’ajoute. – Je suis de nature curieuse. C’est peut-être à force de m’entendre lui poser des questions qu’il a laissé échapper ton prénom, histoire que je le laisse tranquille. Bon, cela ne s’est pas tout à fait passé de cette manière. Elle est curieuse, c’est vrai, mais elle n’a pas voulu s’immiscer dans la vie de son ami. Mais elle préfère prendre la responsabilité de ses propos, plutôt qu’embarrasser le pauvre Slade qui ne doit se douter de rien. – Enfin, ce n’est pas important tout cela. Ceci dit, je suis heureuse de te rencontrer. Enfin Le mot s’arrête au bord de ses lèvres sans qu’elle ne le prononce toutefois. Elle s’est suffisamment mêlée de la vie des deux hommes pour cette fois. Il serait peut-être temps pour eux de reprendre le travail. Mais, Slade, lui, n’a pas fini d’en entendre parler.

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T’as du mal à te dire que ton prénom est survenu dans une conversation. En fait, t’arrives pas à voir comment ça aurait pu arriver. T’imagines mal Slade parler ouvertement du mec qu’il s’envoie régulièrement et qui est accessoirement son patron. Comment ça viendrait dans une conversation, ça ? Quelle genre de putain de conversation emmène sur un chemin pareil ? Et s’envoyait. Qu’il s’envoyait. Plus maintenant. Maintenant, t’as Adam - et tu dois apprendre à parler de Slade au passé, même à toi, même dans ta tête. « Ce n’est pas surprenant. Slade ne parle pas beaucoup en règle générale. » Ya un sourire au coin de tes lèvres quand tu lèves les yeux, quand tu la regardes et que tu lâches « Nan ? Avec moi, il est hyper bavard. » Sauf que t’es pas sérieux. Sauf que c’est tellement ironique qu’elle ne peut que le comprendre. Slade. Bavard. Cette bonne blague. « Je suis de nature curieuse. C’est peut-être à force de m’entendre lui poser des questions qu’il a laissé échapper ton prénom, histoire que je le laisse tranquille. » Tu peux imaginer ça, ouais. Tu peux imaginer les amis de Slade l’emmerder en lui demandant s’il a enfin trouvé quelqu’un. Tu peux l’imaginer répliquer qu’il baise un certain Damen rien que pour les faire taire. Ouais. Ça colle parfaitement au personnage. C’est bien plus logique que ton explication précédente. « Enfin, ce n’est pas important tout cela. Ceci dit, je suis heureuse de te rencontrer. » C’est bizarre quand même. De te dire qu’elle est heureuse de rencontrer le plan cul régulier de son ami. Si t’avais été n’importe qui d’autre, t’aurais sans doute été gêné. Sauf que t’es toi. Et que la gêne, tu ne connais absolument pas. « Ben écoute, j’suis tout aussi heureux de te rencontrer. C’est toujours sympa de se dire que non, il vit pas seul et le reste chaque seconde de sa vie. » Tu hausses les épaules. T’avais un peu cette image du boxeur - seul, qui ne sort de chez lui que pour boxer ou travailler. T’es rassuré de savoir que ce n’est pas le cas, qu’il a ne serait-ce qu’un début de vie sociale. Bizarrement, ça te rassure. Il n’est pas seul. Le fait de l’avoir foutu sur les roses depuis que t’as décidé de te caser ne l’a pas laissé seul. Bordel. T’avais pas remarqué jusque là que tu culpabilisais.. « C’est sympa de savoir qu’il a quelqu’un. » Quelqu’un d’autre que toi maintenant que t’es plus là, ouais. Quelqu’un d’autre que toi maintenant qu’il a décidé de te péter une crise de jalousie et de ne plus t’adresser la parole. « Quelqu’un qui saura lui balancer ses quatre vérités s’il en a besoin. » Tu souris. Bordel, il en a besoin des fois. « Tu donnes bien l’impression d’être quelqu’un qui sait arrêter ses proches quand ils font d’la merde. » Et venant de toi, c’est un sacré compliment.

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Il a tout de même l’air intrigué, Damen. Ou, ne serait-ce que, interpellé. Peut-être que, malgré toutes les années durant lesquelles il a côtoyé ce cher Slade, il n’a pas envisagé une seconde qu’il pourrait compter suffisamment pour lui pour qu’il parle de lui à ses proches. Peut-être qu’il ne voudrait pas qu’il le sache, Slade. Mais c’est un petit peu trop tard maintenant que la Latina en a trop dit. Et, au fond, elle ne voit aucun mal quant au fait de donner une si petite information à son interlocuteur. D’autant plus qu’elle ne doit plus être si importante, puisqu’il a visiblement un autre homme dans sa vie. Et, l’espace d’une seconde, Isabella se demande subitement si son ami est au courant de l’existence de cet homme. Sûrement. Sûrement aussi que, s’il l’est, il aurait beaucoup de mal à admettre éprouver une quelconque émotion. Non, elle le voit vraiment mal se livrer autant. Mais, elle, elle ressent désormais le besoin de parler avec lui. Comme n’importe quelle amie digne de ce nom, elle se doit de le faire. Même s’il évitera probablement le sujet, même s’il ne voudra pas s’étaler dessus. Non, il n’est pas bavard, Slade. Ils sont tous les deux d’accord sur ce point incontestable. La réponse emplie de second degré de sa nouvelle connaissance déclenche d’ailleurs un léger rire de la jeune femme qui ne peut que s’en amuser. Mais elle décide enfin de se taire, jugeant qu’elle en a suffisamment dévoilé sur celui qu’elle considère comme son grand frère depuis toujours. Il est peut-être plutôt le temps d’en savoir plus elle-même, tout compte fait. Sourire en coin sur les lèvres face aux paroles de Damen, la belle ne tarde pas à lui répondre, la voix légère, presque taquine. – Car tu t’inquiétais pour lui ? Peut-être ? Il est vrai que, n’importe qui faisant attention un tant soit peu au boxeur pourrait vite le faire. Elle, à chaque fois qu’elle le voit, c’est aussi pour s’assurer qu’il est toujours en vie et heureux – du moins, fidèle à lui-même. Mais le jeune homme approfondit davantage sa pensée, lui dévoilant à demi-mots qu’il est content de savoir que Slade a quelqu’un pour le recadrer, s’il le faut. Ses derniers propos la font sourire. Il l’a plutôt bien cernée, Isabella. Elle a tendance à surprotéger les siens et, ainsi, à s’assurer qu’ils restent sur le droit chemin. C’est sans aucun doute son rôle de grande sœur qui l’a rendue ainsi. Mais, avec Slade, c’est différent. Il est la seule personne qui a davantage pris soin d’elle que le contraire. Avec Nikolaï. Bien sûr, avec Nikolaï. – J’essaie en tout cas. Mais, tu as l’air de le connaître suffisamment pour savoir combien il est têtu. Ce n’est pas tant de l’obstination mais cette idée qu’il fait bien ce qu’il veut, quand il veut, Slade. – Mais il t’a, toi aussi, un petit peu, n’est-ce pas ? demande-t-elle prudemment, par crainte de le brusquer. Mais, cinq ans, il ne se rend peut-être pas compte, Damen, mais c’est la relation la plus stable qu’il a pu avoir depuis qu’elle le connaît. Et cela fait déjà pas mal d’années.

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T’arrives vraiment pas à te remettre du fait qu’il a parlé de toi. C’est dingue. Tu pensais pas que c’était si important pour Slade. Tu pensais pas que vos ébats était une chose dont il parlait, à laquelle il pensait en dehors du temps qu’il passait avec toi. T’y pense pas trop, toi. Sans doute parce que t’es un bourreau de travail. Sans doute parce que quand tu travailles pas, t’es planqué derrière ton appareil photo. Quand t’y penses, t’es avec lui - ou avec ta meilleure amie qui le connaît, qui sait tout. Sans doute que t’as pas tellement d’amis aussi, sans doute que t’as personne à part tes collègues, à part Kenzi. Personne à qui parler de Slade, personne à qui parler d’Adam. Bordel. Adam. Tu ne sais même pas s’il est au courant pour Slade et toi. Tu ne sais même pas si tu devrais le lui dire. T’as pas envie qu’il le découvre par lui-même en plus. Une question pour une autre fois, mmh ?.

« Car tu t’inquiétais pour lui ? » Putain. Elle est observatrice, la brune. T’aurais aimé ne pas avoir à répondre à cette question, pas même dans ta tête, pas même pour toi. Mais merde. Ya fallu qu’elle la pose. Ya donc fallu que tu y réfléchisses, que tu piges que ouais, tu t’inquiètes. Et comme t’es pas un menteur, comme t’es putain de franc, tu lâches « Ouais. » Et tu hausses les épaules, l’air de rien. T’as pas envie d’en faire toute une histoire. Ça fait cinq ans que tu le connais. Bien sûr que tu t’es attaché, bien sûr qu’une familiarité s’est installé. Bien sûr que tu le considères comme plus qu’un simple collègue doublé d’un putain de gode bien sympathique. Tu le considères comme un pote - peut-être même un ami, tiens. Après tout, il a été celui chez qui t’es allé quand on t’a cassé la gueule. Il a été là pour toi. Alors ouais. Tu t’inquiètes. « J’essaie en tout cas. Mais, tu as l’air de le connaître suffisamment pour savoir combien il est têtu. » Tu hoches frénétiquement la tête. Têtu comme une putain de mule. Sûrement autant que toi. « Têtu et fier. Le pire combo. » Sa putain de fierté. Tu lui ferais bien bouffer, des fois. « Mais il t’a, toi aussi, un petit peu, n’est-ce pas ? » Ya un rire nerveux qui t’échappe. Tu viens passer ta main sur ta nuque. Elle n’a visiblement pas toute l’histoire, Isabella. Pas encore. Tu devrais sans doute laisser ça là mais t’es putain de bavard. Et tu t’inquiètes, surtout. Ya une partie de toi qui veut lui raconter un bout quand même, pour qu’elle puisse être là pour lui, pour qu’elle puisse piger. Tu vois mal Slade le faire à ta place. « Un peu, ouais. Mais j’le vois mal accepter mon aide maintenant, ou vouloir quoique ce soit à foutre avec moi à part au Mermaid. » Ton autre main triture ton portable, symbole d’Adam, symbole de ta connexion à lui. « Il a mal pris le fait que j’aie quelqu’un maintenant. » Et mal pris est un putain d’euphémisme. Mais ouais. Il est clair que même s’il ne te parle plus jamais en dehors du boulot, t’es loyal toi, tu le laisseras pas tomber s’il a besoin de quelque chose - même s’il rend tout difficile, surtout le fait de l’aider.

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Le voile d’ombre qui apparaît dans le regard de son interlocuteur, il n’échappe pas à Isabella. L’ombre de l’hésitation, l’ombre de la réflexion. Comme s’il n’avait pas osé se poser cette question, comme s’il n’y avait pas pensé, avant qu’elle ne l’y confronte. Mais elle est comme ça, Isa. Elle n’est pas bien bavarde, en tout cas, il faut savoir la pousser à s’ouvrir pour qu’elle se dévoile un petit peu. Elle n’est pas davantage du genre à interroger les autres pour mieux les connaitre. La crainte de s’immiscer dans la vie de quelqu’un est indéniablement liée à la peur de devoir, elle, se révéler à ceux qui l’entourent. Se révéler, elle et ses ténèbres qu’elle cache tant bien que mal au reste du monde. Mais elle observe, elle analyse. Et, surtout, elle se laisse le temps de réfléchir à ce qu’elle peut bien comprendre. Et il avoue, justement. Il avoue qu’il s’inquiétait effectivement pour Slade. Elle en tire déjà de doux éclaircissements, même si ses conclusions ne sont pas encore là. Ces deux-là ne sont, n’étaient pas, juste amants. Elle en était persuadée du côté de son ami, incontestablement, malgré toutes les tentatives qu’il a eues de lui rappeler qu’il n’y avait eu rien que du sexe entre eux. Mais elle commence aussi à le réaliser en parlant avec Damen. Par décence, par respect aussi pour ses sentiments et sa vie privée, la Latina a la courtoisie de ne pas lui répondre. Elle ne veut pas finir par l’embarrasser ou le mettre mal à l’aise. Elle n’a, en outre, sans doute pas besoin de le faire, car il semble déjà voir sa propre réponse comme une révélation. Il doit tenir à Slade, oui, évidemment. Après autant d’années, il n’y a rien de surprenant à cela. Il semble aussi parfaitement le connaître car il révèle l’autre défaut majeur de leur ami commun. Celui qui l’aide à maintenir cette distance entre lui et tous les autres. Un petit sourire naît sur les lèvres d’Isabella. – Je constate que je ne suis pas la seule à en avoir déjà fait les frais. déclare-t-elle simplement alors qu’elle se recule, à peine, pour s’appuyer sur la table derrière elle. Le regard toujours posé sur son interlocuteur, elle en oublie presque les raisons premières de sa présence dans sa demeure. Trop préoccupée soudainement par son ami de toujours qui, visiblement, ne va peut-être pas si bien en ce moment. Mais il ne lui dirait pas, Slade. Bien sûr que non. Elle aurait pu l’avoir vu le matin même qu’elle n’aurait été absolument au courant de rien. Son ancien amant, au contraire, paraît plus loquace. Il semble aussi réellement s’inquiéter, comme il l’a avoué lui-même quelques minutes plus tôt, pour lui. – Oh… Je vois. Elle se laisse le temps de réaliser. Se demander ce que cela peut bien signifier. Indéniablement, si Damen n’était qu’un amant comme un autre, il l’aurait aussitôt remplacé sans lui en vouloir. Il ne prendrait pas si mal qu’une simple aventure veuille avancer avec une autre personne. – Tu étais la relation la plus suivie que je lui ai connue. Je suppose qu’il ne s’attendait pas à te voir… T’éloigner. Il la tuerait. Il la tuerait de ne serait-ce qu’insinuer, même de loin, que son ancien amant puisse compter pour lui. – Que t-a-t-il dit ? Rien, sans doute. Rien qui n’a pu révéler ce qu’il éprouve au plus profond de lui. Mais elle doit comprendre, Isa. Et elle ose, enfin, l’interroger véritablement. Peut-être parce que, cette fois, ce n’est pas seulement de la curiosité mais bel et bien de l’inquiétude pour son ami.

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