Amourette éternelle. (Cassora)

✩ Et je voudrais que tu te rappelles, notre amour est éternel, et pas artificiel.

Allez viens, je t'emmène au vent, Je t'emmène au dessus des gens. Et je voudrais que tu te rappelles, notre amour est éternel, et pas Artificiel, je voudrais que tu te ramènes devant Que tu sois là de temps en temps. Et je voudrais que tu te rappelles, notre amour est éternel, et pas Artificiel, je voudrais que tu m'appelles plus souvent Que tu prennes parfois le'devant. Et je voudrais que tu te rappelles, notre amour est éternel, et pas Artificiel, je voudrais que tu sois celle que j'entends. Allez viens, je t'emmène au dessus des gens. Et je voudrais que tu te rappelles notre amourette éternelle...…

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Partir sur un coup de tête. Partir à l’aventure. Partir rien que tous les deux. Elle ne sait pas du tout où il l’emmène. Il lui a juste dit de monter dans cette décapotable, tout le reste arriverait bien assez vite. Il lui a juste dit de la suivre, Sora. Elle n’a pas eu besoin de réfléchir une seule seconde pour accepter de le faire. Comme ça, spontanément, le plus naturellement du monde. C’est dingue à quel point tout s’est accéléré depuis leur rencontre. Vingt-quatre heures plus tôt, elle ne le connaissait pas. À cet instant, il est devenu son monde. Elle ne sait pas trop qui est le plus fou entre eux, elle ne sait pas davantage ce qu’ils sont l’un pour l’autre. Pour dire la vérité, elle ne s’en préoccupe guère. La seule chose qui compte, aux yeux de la demoiselle, c’est qu’elle se sente incroyablement bien quand elle est avec lui. Elle se sent vivante. Elle a besoin de cette adrénaline, besoin de s’échapper du monde réel pour retrouver le sien. Le leur. C’est tout ce qui compte. Il est tout ce qui compte. Et elle a l’impression, Cassey, qu’il a exactement le même regard qu’elle sur le lien étroit qui les unit. Ils ne se promettent rien, pas d’avenir, pas d’engagement. Ils ont juste cette soif de vivre en commun. C’est ce qui les a réunis, la veille au soir, devant ce clair de Lune. C’est toujours aussi intense en ce début de journée ensoleillé. Le cœur en fête, l’esprit en hibernation, la jeune femme n’a pas hésité à le suivre, lui, cet inconnu qui la connaît mieux que personne. Celui qui a perçu des choses en elle que personne n’a su voir avant lui, celui qui lui a donné la sensation de la décrypter et de voir en elle tout ce qu’elle n’a jamais dit. C’est aussi effrayant qu’exaltant. Et, surtout, c’est prenant. Elle se sent totalement plongée dans cette folie, dans cette vie avec lui. Elle a l’impression qu’elle pourrait très bien en faire une devise de vie. Elle met de côté tout le reste, pour un autre moment d’éternité. Les cheveux blonds au vent, lunettes de soleil sur la tête, Cassey savoure la sensation de la brise sur son visage alors qu’il est là, juste à ses côtés. Elle se demande s’il penserait qu’elle est dingue si elle lui disait, là tout à coup, combien elle est folle de lui. – T’es beau, tu sais. Qu’elle lui affirme à la place, un joli sourire sur les lèvres. Elle n’avait pas bien vu la nuit dernière. Pas autant qu’à la lumière du jour. Il a l’air si insouciant, mais d’promettre tant de choses en même temps. Il a l’air d’avoir le monde à ses pieds à cet instant, Sora. Et elle, elle est contente d’être celle qui se tient à ses côtés, au-dessus des autres. Elle allume la radio sans attendre, cherchant une musique à peu près potable au milieu des publicités et des émissions sans intérêt. Et, en même temps, c’est avec une voix innocente, tout ce qu’il y a de plus angélique qu’elle lui demande. – Et si tu me disais où on va ? Ce n’est que de la curiosité, au fond, parce que peu importe où il l’emmène, elle sait qu’elle ne regrettera. Elle sait que ces instants-là, avec lui, jamais elle ne les regrettera.

CODAGE PAR AMATIS

Tout laisser. Ne pas prévenir son patron, ni ses amis. Abandonner sa propre vie à la poursuite de quelque chose de plus grand: une vie à deux. Sora, il avait pas hésité un seul instant avant de proposer cette escapade à Cassey. De tout son être, de toute son âme, il ne voulait qu'une chose: elle et des tas de routes à passer à fond la caisse. Il mentirait en disant qu'il avait un programme défini, ou même la moindre idée de là où ils se rendaient. Tout était tellement simple avec sa moitié, il se laissait porter par le vent, au gré de ses envies. Une main sur le volant, et l'autre posé sur la portière de sa bagnole, le chimiste profite à fond du vent qui frappe contre son visage, comme pour lui rappeler qu'il est encore là, que ce n'est pas un rêve, qu'elle est bien réelle. Qu'eux deux, ça défie les lois d'la logique, du temps et de l'espace, mais que ça se passe quand même. Il abaisse finalement ses lunettes de soleil, pour laisser ses prunelles vertes capturer Cassey. Il la prend au photo, pour s'souvenir toute sa vie d'à quel point elle est belle, d'à quelle point ils sont beaux. Ses joues où se logent ses tâches de rousseur qui rougissent sous les compliments de la blonde trahissent la facilité avec laquelle elle peut le posséder, faire de lui sa propriété. C'est ce qu'il aime, l'impression d'appartenir à quelque chose de bien trop grand pour lui. Sora, il trouve Cassey tellement belle, merveilleuse et unique. Au fond d'lui, il sait très bien qu'il ne mérite pas tout ce qui lui arrive, mais il s'en moque. - Je dois avoir une tête de mort vivant avec la nuit blanche qu'on se tape. Ils n'avaient même pas pris le temps de s'offrir un petit peu de sommeil, sous l'impulsion du moment. Mais le chimiste, il ressent même pas la fatigue. L'adrénaline le maintient en éveil. Sora rit doucement à la question de Cassey sur cette fameuse destination. Il prend un p'tit moment, le temps d'voir si il peut s'improviser un but, mais y'a rien qui lui vient. Il tourne alors fugacement sa tête enfantine, dans un haussement d'épaules d'une flegme absolue. - J'en sais rien. J'roule en espérant tomber sur quelque chose qui nous donne envie de descendre. Peu importe que ce soit à la montagne, dans une grotte ou dans l'eau, ce sera bien tant qu'elle y sera. Une musique se lance à la radio, Sora la reconnaît aux premières notes, le sourire aux lèvres. I'm Not In Love de 10CC. Il sent les poils de son bras s'hérisser. Cette chanson, elle les représentait tellement bien, en plus, Sora il l'aimait beaucoup.- J'ai perdu ma virginité sur cette chanson, c'était avec une des stars de l'équipe de football américain, Danny. Il avait peur que lycée apprenne pour nous deux, alors j'ai filmé et j'ai fais tourné la vidéo. Quand il a su d'où venait la fuite, il m'a trouvé et m'a passé à tabac. Un vrai massacre, tu aurais pas aimé voir ça… Je me sentais tellement bien, la face contre le bitume à pisser du sang. C'est ce jour là que j'ai compris que les sensations les plus fortes proviennent toujours de la possibilité de perdre quelque chose à laquelle on tient. C'est pour ça qu'il l'aime autant Cassey. Parce qu'il sait qu'il pourrait la perdre à tout moment.

✩ Et je voudrais que tu te rappelles, notre amour est éternel, et pas artificiel.

Allez viens, je t'emmène au vent, Je t'emmène au dessus des gens. Et je voudrais que tu te rappelles, notre amour est éternel, et pas Artificiel, je voudrais que tu te ramènes devant Que tu sois là de temps en temps. Et je voudrais que tu te rappelles, notre amour est éternel, et pas Artificiel, je voudrais que tu m'appelles plus souvent Que tu prennes parfois le'devant. Et je voudrais que tu te rappelles, notre amour est éternel, et pas Artificiel, je voudrais que tu sois celle que j'entends. Allez viens, je t'emmène au dessus des gens. Et je voudrais que tu te rappelles notre amourette éternelle...…

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Personne n’sait. Personne ne sait qu’elle est partie. Ni sa fille, ni son frère, ni le peu d’amis qu’elle a rencontrés depuis qu’elle a posé les pieds à New York. Ils se sont enfuis sur un coup de tête, à l’aube, sans prendre en compte la vie autour. Elle a oublié le monde qui l’entoure, Cassey, elle n’jure plus que par le sien. Et c’est sans doute irresponsable, sans doute un peu égoïste aussi. Mais, putain, ça lui fait un tel bien. Ça lui fait un tel bien de ne penser qu’à elle, qu’à eux. Qu’à ce truc dingue qui les a unis, Bonnie et Clyde. Elle se sent à sa place auprès de lui. Tellement que c’en est troublant, comme s’ils avaient toujours eu cette vie-là, comme si elle l’avait toujours connu. Et, en même temps, elle ne sait absolument rien de cet homme. Rien d’autre que ce feu qui l’anime, le même que le sien, cette envie de vivre qui les poussera, tôt ou tard, de l’autre côté. Ensemble, ils ont dépassé tous les standards de la société, tous ceux qui érigent le monde et les relations. C’est comme s’ils n’existaient pas, pas avec Sora. Elle ne suit plus aucune autre règle que celle de son cœur qui bat au même rythme que le sien. Elle ne veut qu’être avec lui. Elle veut profiter de cette escapade imprévue, ce moment d’éternité qu’ils prolongent encore et encore. Jusqu’à ne plus pouvoir le faire, elle veut profiter de chaque seconde. Elle ne sait pas où ils vont, au fond, ce n’est pas important. Ce n’est pas sa destination qui compte, c’est celui avec qui elle fait le voyage. Et il est là, juste à ses côtés, beau comme un dieu en train de conduire comme si le monde entier était à ses pieds. Mais la réponse du jeune homme déclenche un rire de la jolie blonde. – Tu as l’air plus vivant que n’importe qui en ce moment. lui assure-t-elle, ses turquoises qui se perdent dans ses émeraudes. C’est si unique, si fort, ce qui les unit. Cela le rend plus beau qu’il ne pourrait jamais l’imaginer. Plus captivant qu’il ne pourrait jamais le croire. Presque irréel et pourtant plus réel que n’importe qui. C’est quelque chose qu’elle ne pourrait sûrement expliquer à personne. Même si elle le voulait, elle n’y arriverait pas. C’est bien trop incroyable, bien trop indescriptible. C’est un truc qui la dépasse, assurément, un truc tellement plus grand qu’elle. C’est peut-être pour cette raison qu’il lui est si facile de s’y laisser plonger. Elle a l’impression que le monde est plus grand à ses côtés. C’est pourquoi, ça ne la dérange pas, de ne pas savoir. Elle se laisse guider, elle laisse la route décider pour eux. Elle s’attend à voir quelque chose de merveilleux, à un moment ou un autre, elle en est juste persuadée. Elle trouve enfin une chanson au milieu de toutes les conneries de la radio, elle l’arrête en voyant le sourire irrésistible que lui offre son partenaire de crime. La tête tournée vers lui, ses longs cheveux qui virevoltent dans le vent, elle l’écoute lui raconter sa première fois. Elle n’en perd pas une miette, Cassey. L’écouter parler de lui, ça a quelque chose de merveilleux, presque surnaturel. Cela la pousse à se dire qu’il est bien réel. Qu’il existe bien, son Clyde. Qu’il a toujours existé. Son récit a le don de la captiver, dans la douleur, dans la passion. Il n’fait que la conforter dans ce qu’elle a pu entrevoir de lui. Un homme spontané, impulsif, qui se laisse entraîner par ses émotions, bonnes comme mauvaises. – Pas de chance que ce soit à cause d’un petit con que tu l’aies compris. commente-t-elle, un petit sourire en coin sur les lèvres. C’est bizarre. Elle n’apprécie pas du tout l’idée qu’on ait pu le violenter. Il lui paraît si précieux, Sora. Elle a l’impression d’avoir une chance incroyable d’avoir trouvé un trésor pareil. Trop pour supporter qu’il soit malmené. – J’ai voulu un conte de fées. Pendant longtemps. J’voulais un mariage de princesse, beaucoup d’enfants, tous les clichés que tu peux imaginer. Elle laisse échapper un rire léger. Cela ne la rend pas triste, ni même nostalgique. Elle a le sentiment de parler d’une autre personne. – Je voulais de la sécurité au final. Sauf que je crois que rien n’est jamais sûr dans la vie. Rien ne nous appartient vraiment. Rien, sauf nos désirs. C’est peut-être pour ça que j’ai envie de m’y accrocher de toutes mes forces. Parce que c’est tout ce que t’as, Cassey. Tes désirs, sans eux, t’es quoi ? Juste une femme comme les autres. Juste une vie comme les autres. Y’a rien qui te fera autant vibrer que d’suivre tes envies. C’est précisément pour cette raison que tu l’as suivi, Lui.

CODAGE PAR AMATIS

Les mots de Cassey rentrent en consonnance avec Sora. ''Tu as l'air plus vivant que n'importe qui d'autre''. Clyde, il l'aime cette vie à courir continuellement. Fuir New-York, les Queens, et la banalité dans laquelle il baigne. Sora, il serait pas à échanger son appart', sa télé, sa console dernier cri et son atelier de chimiste rien que pour elle, rien que pour leur vie de partenaires de crimes. Si tout devait prendre fin demain au p'tit matin, il l'aura étendu ce moment, consumer jusqu'à obtenir les cendres de leur passion commune. Sora, il se contient pour pas sortir les phrases bateaux, comme le fait qu'elle est en ce moment précis son cœur qui bat contre sa poitrine. Porté par cette course à pleine vitesse, Sora, il s'confesse même sur sa vie d'avant, raconte la fameuse anecdote de sa première fois. - Je regrette rien, c'était un super bon coup. qu'il plaisante en s'humidifiant les lèvres. De toute manière, Sora, il n'a jamais été le style de mecs à regretter. Les regrets, il laisse ça aux gens qui pensent encore avoir le temps, les naïfs qui captent pas qu'il y a une putain d'épée de Damoclès juste au dessus de leur tronches. Cassey finit par se confier elle aussi, ce que le chimiste trouve assez surréaliste. L'entendre parler d'elle, c'est comme se rendre compte qu'il n'a pas à faire à une illusion. La fameuse vie de princesse dont rêve toutes les petites filles. Sora, il trouvait pas ça si déprimant que ça. En y pensant, ça constituait même un idéal pour lui… La sécurité, se sentir prêt à s'laisser engloutir par la vie, lui céder la fougue pour enfin avoir la quiétude d'une vie paisible. - Tu crois pas que c'est ce qu'on recherche tous ? La sécurité ? Je me vois bien avoir une vie rangée un jour. Mais pour l'instant, j'ai encore trop de choses à voir et expérimenter et je suis absolument pas prêt à me poser. Sora, il sait aussi que tous les plans sur la comète, ça peut se casser la gueule rien qu'à cause du sourire d'une seule personne. De sa façon qu'elle a de t'kidnapper, de t'enlever à ton monde pour te faire visiter le sien. - Pour être totalement honnête, ma situation et mes activités ne font pas de moi quelqu'un de très fiable et sain à fréquenter. Le chimiste est très lucide sur sa situation et sur sa propre personne. Sora, c'est pas un méchant, il serait incapable de faire mal à une mouche. Mais y'a aussi moyen de faire souffrir les gens par ricochet, emmener les gens dans sa propre chute.

✩ Et je voudrais que tu te rappelles, notre amour est éternel, et pas artificiel.

Allez viens, je t'emmène au vent, Je t'emmène au dessus des gens. Et je voudrais que tu te rappelles, notre amour est éternel, et pas Artificiel, je voudrais que tu te ramènes devant Que tu sois là de temps en temps. Et je voudrais que tu te rappelles, notre amour est éternel, et pas Artificiel, je voudrais que tu m'appelles plus souvent Que tu prennes parfois le'devant. Et je voudrais que tu te rappelles, notre amour est éternel, et pas Artificiel, je voudrais que tu sois celle que j'entends. Allez viens, je t'emmène au dessus des gens. Et je voudrais que tu te rappelles notre amourette éternelle...…

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Un rire léger, naturel, s’échappe des lèvres de la demoiselle face à la spontanéité de la remarque de son Clyde. Elle n’est guère surprise, en vérité, il ne doit pas être plus du genre à regretter qu’elle. Il n’y a pas le temps pour les regrets, la vie donne à peine celui de la savourer. C’est ce qu’elle a compris lorsque tout son monde s’est effondré, Cassey. Elle a pris conscience à quel point tout est précaire, tout est si fragile. Elle l’a compris lorsque celui en qui elle avait le plus confiance l’a totalement abandonnée, du jour au lendemain, avec le fruit d’un amour pas si partagé dans le ventre. Elle a compris à cet instant que tout ce qu’elle aurait beau construire, la vie finirait par le détruire tôt ou tard. C’est p’t-être pour cette raison qu’elle est devenue aussi incapable de s’engager à quoi que ce soit. Pour ça qu’elle accumule les mauvais choix, les décisions sur un coup de tête, au lieu de réfléchir ne serait-ce qu’une seconde à ce dont elle aurait vraiment envie. Parce que c’est plus facile de prétendre ne plus rien attendre de la vie que la laisser l’engloutir sans lutter. Parce que c’est plus facile de dire qu’on n’veut pas d’une vie banale plutôt que prendre le risque qu’elle nous brise. Et elle ne s’en rend même pas compte, Bonnie. Trop occupée à se jeter à corps perdu dans tout ce qui pourrait la faire vibrer, trop occupée à chercher l’étincelle. Il est peut-être plus lucide qu’elle, Sora. Il lui avoue que, sans être prêt pour le moment, il s’imagine bien avoir une vie rangée un jour. Est-ce qu’elle lui dit ? Est-ce qu’elle lui dit que, s’il le faisait enfin, il risquerait de voir un tsunami venir tout balayer ? Est-ce qu’elle lui dit ? Que la vie est une illusion et que rien, absolument rien, ne dépend de nous ? Est-ce que tu lui dis, que t’es qu’une usurpatrice ? – Je suis pas prête non plus à ce que tu te poses. Je préfère que tu t’envoles avec moi. Non, elle lui dit pas. Elle peut pas. Pourtant, elle a la sensation de lui faire tellement confiance, à Sora. Dangereusement confiance. Mais elle briserait l’illusion. Elle lui ferait entrevoir à quel point elle est brisée, au bout du compte, à quel point elle n’a rien de beau à l’intérieur. Ce n’est pas quelque chose qui lui est facile à admettre, Cassey. Elle qui a toujours l’air si heureuse, si pleine de vie. La vérité, c’est qu’elle ne croit plus en rien sur terre. C’est pour ça qu’elle a choisi les étoiles. Et les étoiles, elle les a avec lui. Elle a le sentiment qu’elle pourrait peut-être bien en décrocher une, deux, trois… À l’infini, avec lui. Elle pourrait bien tout laisser tomber pour continuer de ressentir ce truc dingue qu’il lui fait éprouver, Clyde. Elle pourrait bien devenir accro. Peut-être qu’elle l’est déjà. Son regard lui est déjà addictif alors qu’il lui laisse entrevoir doucement une partie encore inconnue de sa vie. Elles le sont toutes en réalité. Mais celle-là, elle arrive à attirer l’attention de Cassey. Elle sait capter le danger quand elle le voit. Comme une aventurière à sa recherche, elle l’attend au tournant. Et là, elle vient d’en trouver une parcelle. – De quoi est-ce que tu parles ? lâche-t-elle sans quitter son doux visage de ses yeux bleus.. Elle pourrait se montrer plus subtile. Elle pourrait lui faire comprendre qu’elle est intriguée sans être si claire. Mais y’a pas de ça entre eux. C’est beaucoup trop authentique entre eux. Et sa main qui se pose instinctivement contre la cuisse de sa moitié, son corps qui s’rapproche du sien. C’est en lui disant qu’il n’est guère fréquentable qu’il lui donne envie un peu plus, si c’est seulement possible, de rester auprès de lui. Rester le plus longtemps qu'elle le pourra.

CODAGE PAR AMATIS

Sora, il se sait à milles lieux de pouvoir imaginer à quel point la vie avait pu la décevoir Bonnie. Elle est comme ça, cette connasse, pour mieux t'avoir, elle te pique au vif, te fait convoiter l'éventail des possibilités avant de tout reprendre égoïstement. À l'entendre, leur idylle aventurière pourrait difficilement se muter en une vie à deux sans folie. Il peut le concevoir, Sora, il serait malhonnête de dire qu'il sait. Alors plutôt que de lui promettre cette vie rangée, il lui confirme son envie d'encore butiner aux quatre coins du monde, de goûter encore un peu plus longtemps à ce goût enivrant mais aussi amer de céder à ses folies. - J'ai pas envie de redescendre, ça faisait longtemps que j'avais plus eu la tête en l'air. Un jour sûrement, il reprendra conscience de la réalité, tout a une date de péremption, son expérience de vie lui avait déjà montré à de maintes reprises. Mais là, il est très bien la tête dans les étoiles, à les chasser un à un pour leur rendre leur splendeur d'autrefois. Sora, qui faisait confiance à Cassey, lui confie son impression de ne pas être une si bonne fréquentation. L'intérêt vif à cette remarque, Sora, il ressent l'amour du danger de sa Bonnie. Il lui semble que son coeur pourrait très bien à nouveau se barrer de sa poitrine. Sentir sa main sur sa cuisse lui fait remémorer cette merveilleuse soirée, cet acte charnel qui avait fait renaître Sora. Son excitation est palpable non loin de l'endroit où la jeune femme posait sa main. Après un petit silence, le chimiste précise le fond de sa pensée. - Disons que je mobilise mes talents de chimiste autre part que dans une salle de classe. Il reste évasif sur son activité tout en donnant la possibilité à Bonnie de comprendre. - Et puis, je suis un mec trop instable pour pouvoir m'investir sereinement dans une relation sérieuse ou même donner la vie. Je me donne toujours dit que le jour où l'éventualité de mourir me fera peur, je pourrais peut être reconsidérer tout ça. Mais en attendant, ça me fait pas peur de faire ça.. Sora enclenche une autre vitesse, rendant la bagnole quasiment incontrôlable. Il file à toute vitesse, son excitation grandissant à mesure des slalom répétés. À l'un des virages, il manque de vaciller dans la bande d'arrêt d'urgence , sommairement barricadé par quelques barres de fer. Il réussit néanmoins à reprendre le contrôle et tenir le cap. Le sang glacé, mais tout son corps en ébullition, Sora, il dévore littéralement des yeux sa partenaire de crime après les avoir mis tous les deux en danger, avant de venir l'embrasser goulûment, la passion exacerbée par ce moment de réel angoisse. C'est comme il l'avait dit plus tôt: les sensations les plus fortes proviennent toujours de la possibilité de perdre quelque chose à laquelle on tient.

✩ Et je voudrais que tu te rappelles, notre amour est éternel, et pas artificiel.

Allez viens, je t'emmène au vent, Je t'emmène au dessus des gens. Et je voudrais que tu te rappelles, notre amour est éternel, et pas Artificiel, je voudrais que tu te ramènes devant Que tu sois là de temps en temps. Et je voudrais que tu te rappelles, notre amour est éternel, et pas Artificiel, je voudrais que tu m'appelles plus souvent Que tu prennes parfois le'devant. Et je voudrais que tu te rappelles, notre amour est éternel, et pas Artificiel, je voudrais que tu sois celle que j'entends. Allez viens, je t'emmène au dessus des gens. Et je voudrais que tu te rappelles notre amourette éternelle...…

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Peut-être qu’elle n’a rien compris, Cassey. Peut-être que son esprit binaire fait encore des siennes. Peut-être que si elle arrêtait de diviser constamment le monde en deux, elle verrait qu’elle peut garder la tête dans les étoiles, et les pieds sur terre. Elle verrait qu’elle peut avoir les deux, si seulement elle le faisait avec la bonne personne. Elle verrait que Sora, cet inconnu qui a bouleversé sa vie, il pourrait aussi être celui qui la changerait. Mais elle a trop besoin de sa folie, elle a trop besoin de cette flamme qui les a unis. Et bien trop peur, aussi, de la voir s’éteindre au profit d’une autre vie. Une dont elle ne veut pas, une qu’elle n’espère plus. Alors elle ne sait pas combien de temps cela va durer. Elle ne sait pas s’il ne risque pas, brutalement, de la laisser tomber pour découvrir cette existence plus sûre dont il lui parle. Non, elle le sait au fond. Tout pourrait s’arrêter du jour au lendemain. Parce que tout a commencé du jour au lendemain. Y’a pas d’entredeux avec eux, y’a juste la grandeur d’un lien indescriptible. Un lien que rien ne pourra effacer. Elle s’y raccroche, Cassey, parce qu’elle pourrait bien déjà avoir trop besoin de lui. – La tête et les jambes hein. Elle lui lance, sourire malicieux sur les lèvres. Elle lui sourit sans penser aux lendemains, elle lui sourit sans penser à l’avenir, à la réalité, et à toutes les choses qui font que tout ce qu’ils vivent, c’est si fort, mais si précaire à la fois. Elle ne veut pas penser au risque de le perdre, c’est peut-être bien le seul risque sur lequel elle préfère fermer les yeux à cet instant. Mais les dangers dont il lui parle, eux, entrent parfaitement dans son esprit. Tu ne devrais pas être si intriguée par ses propos, tu ne devrais pas être si captivée par ses révélations à demi-mots. Tu ne devrais pas ressentir ce que tu ressens dans le bide en l’écoutant. Mais c’est le cas. Y’a quelque chose de pas net chez toi, Cassey. Et elle comprend, finalement, elle comprend l’activité qu’elle n’aurait jamais soupçonné au premier abord. C’est pourtant pas sa faute. C’est la sienne, celle de son Clyde. Il sait capter tout son intérêt, de plus en plus, il sait lui donner envie de le connaître jusqu’au plus profond de son âme. Cela fait longtemps qu’aucun homme n’avait su le faire. Et c’est celui qui lui affirme être incapable de s’investir dans une relation sérieuse qui y parvient. C’est presque trop une évidence pour ne pas dire que c’est la fatalité. Elle n’a pas le temps de lui répondre, Bonnie. Elle n’a le temps de rien parce qu’il vient brusquement d’accélérer sa conduite. La voiture file à une vitesse indescriptible. La vitesse qui lui redonne vie, la vitesse qui fait battre son cœur de plus en plus fort. L’adrénaline et l’excitation se mêlent, comme dans ce lac, comme la première fois. C’est un sursaut qu’elle laisse échapper avec le dernier virage presque incontrôlé qu’il leur offre. Mais ce n’est rien face à la manière dont lui, il fait palpiter son organe vital, lorsqu’il vient soudainement l’embrasser. Le baiser n’a rien d’innocent. Il est avide, avide de cette passion, avide de cette alchimie qui les lie. C’est avec la même fougue, presque bestiale, qu’elle y répond, Cassey. Elle se laisse envelopper par cette bulle chaude de désir. Elle le prolonge encore et encore jusqu’à manquer complètement de souffle. Y’a qu’en arrêtant de respirer qu’elle peut se sentir aussi vivante. – J’aime la vie tellement plus fort quand elle est avec toi. Qu’elle lui murmure entre ses lèvres avant de les capturer à nouveau dans un baiser tout aussi enflammé, l’embrassant aussi voracement qu’il l’a fait alors que sa main glisse déjà le long de son torse. Et c’est peut-être là tout le paradoxe dont tu te rends pas compte, Cassey. Que c’est à celui à qui tu confies ne rien attendre de la vie que tu donnes le pouvoir de la chambouler complètement. Mais tu le contrôles pas. Tu contrôles plus rien. J’veux pas d’une relation sereine. Je veux pas d’une relation sérieuse. J’te veux toi. Juste toi, Clyde.

CODAGE PAR AMATIS

Hors de contrôle, Sora, il démontrait preuve à l'appui qu'il était absolument pas prêt à assumer une vie rangée, des responsabilités rasoirs. Lui son rayon, c'est le frisson permanent, le souffle de la mort contre sa peau, comme un doux rappel que la faucheuse peut venir le chercher à tout moment. Son amour du danger, il la partage avec Cassey. C'est plus qu'une passion, c'est sa façon à lui de sentir pleinement vivant. Pour lui, c'est clair: la léthargie correspond à une mort lente et programmée. Après sa manœuvre, l'excitation de Sora éclate en un feu d'artifices de baisers lubriques. Leurs langues dansent ensemble, presque jusqu'à l’écœurement, sa main se baladant entre les cuisses de sa Bonnie, sans jamais s'aventurer dans son intimité, bien que ce soit pas l'envie qui lui manque. Sora, il ne pense quasiment plus qu'à ça depuis qu'il a découvert le corps de Cassey pour la première fois: replonger dans ses bras, rejouer cette parfaite partition de leur deux corps se tortillant à l'unisson dans un seul et même but. Son visage tout entier s'adoucit, irrémédiablement attendri par sa trouvaille. J’aime la vie tellement plus fort quand elle est avec toi., ça lui retourne bien plus le cœur qu'un simple je t'aime. Y'en a qu'un seul de ''je t'aime'' qui compte pour Sora, c'est le premier. C'lui qui sort de tes tripes, comme quelque chose qui te consume jusqu'à que tu puisses plus en vivre. Les autres, c'est que du vent. - Merci de m'avoir appris qu'on pouvait encore aimer la vie. qu'il enchérit, affectueusement. Instinctivement, comme si il en avait quelque chose à faire, Sora réprime quelques baisers pour faire attention à la route. Ce serait con d'y rester maintenant qu'il se dit dans sa tête. A ce moment précis, le chimiste, il veut encore voir un jour se lever avec elle, de tout son être. - Il y a la montagne plus loin, on pourrait l'escalader jusqu'au sommet, puis crier ce qu'on veut de tout en haut, y'aura personne pour nous entendre. Ou pas grand monde en tout cas. Être sur le toit du monde, pour mieux gouverner sur les gens d'en bas, ceux qui croulent sous les obligations comme de parfaits moutons, c'est une idée qui lui plait plutôt bien. Le chimiste, il détourne un instant son regard de la route, ses prunelles traduisant une tendresse nouvelle pour lui. - J'me rends compte que je t'ai même pas demandé ce que tu faisais dans la vie ? Au final, ça le dérange pas trop à Sora, d'échanger des banalités, du temps que c'est avec elle.

✩ Et je voudrais que tu te rappelles, notre amour est éternel, et pas artificiel.

Allez viens, je t'emmène au vent, Je t'emmène au dessus des gens. Et je voudrais que tu te rappelles, notre amour est éternel, et pas Artificiel, je voudrais que tu te ramènes devant Que tu sois là de temps en temps. Et je voudrais que tu te rappelles, notre amour est éternel, et pas Artificiel, je voudrais que tu m'appelles plus souvent Que tu prennes parfois le'devant. Et je voudrais que tu te rappelles, notre amour est éternel, et pas Artificiel, je voudrais que tu sois celle que j'entends. Allez viens, je t'emmène au dessus des gens. Et je voudrais que tu te rappelles notre amourette éternelle...…

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C’est peut-être à cause de toutes les responsabilités qu’elle a eu si jeune, trop jeune, qu’elle est comme ça, Cassey. C’est peut-être parce qu’elle avait seulement seize ans quand sa vie est devenue leur vie, à elle et sa fille. Arya, elle est la personne qu’elle aime le plus au monde, incontestablement. Jamais, elle ne pourrait regretter l’existence qu’elle a eue à ses côtés. Mais se sentir aussi vivante, c’est ce dont elle a tellement besoin. C’est ce que, consciemment ou non, elle recherche dans chacune de ses relations. C’est ce frisson chaque fois qu’elle approche du danger. C’est cette adrénaline chaque fois qu’elle goûte au risque. C’est cette flamme qui s’éveille chaque fois qu’la vie la happe. C’est tout ce qui lui manque depuis trop longtemps, tout ce qu’elle retrouve enfin avec lui, son Clyde. Et, cette alchimie qu’elle ressent avec lui, elle se traduit de la plus intense des manières lorsque ses lèvres rejoignent les siennes. Accro à sa bouche, elle l’embrasse jusqu’à perdre son souffle, elle l’embrasse comme si toute sa vie en dépendait. Et c’est peut-être un peu le cas. Elle retrouve vie entre ses bras, Cassey. C’est ce qu’elle lui dit à demi-mots, ce qu’elle lui confie, sans détour, le corps encore frissonnant des caresses du jeune homme. Sous ses paroles, elle voit le beau visage de Sora s’adoucir. C’est son regard, surtout, qui l’enveloppe par sa douceur. Elle sent les papillons virevolter dans son ventre alors qu’il la remercie de la plus belle chose qu’on peut remercier. Elle glisse sa main contre sa joue, pour la caresser brièvement, dans une caresse beaucoup plus tendre que la passion qu’il a fait rejaillir en elle. Elle se mordille la lèvre sans rien dire, acquiesçant d’un petit signe de la tête à la proposition qu’il lui offre. Elle recule doucement de toute la force qu’elle possède alors qu’elle ressent l’envie de plus, elle ressent encore cette envie fulgurante de son Clyde au plus profond de son être. La fusion de leurs deux corps en parfaite osmose qui s’appartiennent, elle veut la retrouver depuis qu’ils se sont séparés. Mais elle se contient, Cassey. Elle veut profiter d’un autre moment à ses côtés avec ce road-trip, elle a envie de tout découvrir avec lui. – Tu sais escalader, toi ? Elle demande, alors que c’est peut-être évident. Cela le serait avec un autre. Mais pas avec lui, pas avec son Clyde. Elle l’imagine tout à fait capable de se lancer dans un tel périple sans l’avoir jamais fait avant. Elle, elle a suivi son frère, une fois, mais elle est loin d’être une professionnelle de l’escalade. Cela ne lui fait pourtant pas peur. Rien que pour ressentir ce danger qui les fait tous les deux vibrer, elle se sent capable de le faire. Son regard retrouve le sien, cette lueur entre fougue et plénitude, cette fusion entre passion et tendresse. Il la bouleverse un peu plus qu’il ne le faudrait, ce regard. – Je suis antiquaire. J’étais sur L.A, mais je suis en train d’ouvrir une nouvelle boutique à New York. lui répond-elle, sourire amusé aux lèvres. Amusée d’échanger une telle information, si banale, après tout ce qu’ils ont déjà partagé. Tout ce qu’ils partagent encore. Comme si c’était trop fort, entre eux, pour faire les choses dans l’ordre. C’est pas comme si elle aimait suivre l’ordre établie, de toute façon, Cassey. Mais il sera peut-être surpris. Il a vu en elle la femme qui veut à tout prix vivre dans l’instant. Et pourtant, son métier est tourné vers tout ce qui a pu exister bien avant qu’ils ne viennent au monde. Mais c’est aussi ce qu’elle aime, justement, se rendre compte à quel point tout est renouveau. À quel point l’être humain, si éphémère, peut laisser son empreinte par l’art. – Et toi, tu t’ennuyais dans un labo et t’as voulu le frisson, c’est ça ? demande-t-elle le ton léger, ses yeux bleus quittant un instant la vue sur la montagne offerte à eux pour les poser sur une bien plus intéressante encore pour eux. Et, peu à peu, ils peuvent en apprendre un peu plus l’un sur l’autre. Car il n’est plus un inconnu, Sora. Il ne l’a p’t-être jamais été. Elle a l’impression d’avoir perçu l’essentiel. Et le reste, à présent, ne fait que s’ajouter à cette personnalité hors du commun des mortels qu’elle voit en lui. Cette personnalité qui la captive de plus en plus.

CODAGE PAR AMATIS

L'excitation et la légèreté. C'est à peu près les deux mots qui pourraient résumer ce que vit Sora depuis Cassey. C'est dans une euphorie permanente qu'il baigne, une énergie comparable à aucune autre. C'est sans doute pour ça qu'il propose d'aller escalader cette montagne qui se dresse devant lui, le narguant limite, et il aime pas ça le chimiste. Le sourire fier aux lèvres, il hausse les épaules, complètement désintéressé de ce qui pourrait arriver, ils sont plus forts que tout ce qui pourrait leur arriver de grave, il en est persuadé. - Je suppose que c'est pas plus compliqué que de faire du vélo. Au pire, il manquera de se casser la gueule deux trois fois, mais une fois en haut, il en retirera une énorme satisfaction. Sans se forcer à poser les questions d'usage lorsqu'il rencontre quelqu'un, Sora s'intéresse à l'activité professionnelle de sa Bonnie. Après avoir connu la casse-cou, cette boule de vie à la recherche de sensations fortes, Sora, il voulait connaître l'autre facette. Cette partie d'elle qui lui était encore inconnu. Il sait qu'il n'y accordera que très peu d'importance, pour lui, la vraie Cassey, c'est celle des baies, celle qui s'est jetée nue dans l'eau glaciale sur un coup de tête, qui ne fait qu'un avec son Clyde au clair de la lune. - Attends, tu es en train de me dire que t'as quitté L.A pour New York ? Content de voir que t'étais déjà barge avant même de me connaître. New-York, c'est vraiment une ville pourrie jusqu'aux os. Le jour agit comme cache misère, mais une fois la nuit tombée, la ville révèle sa vraie nature: le vice, la luxure. Il l'aimait pas trop la grosse pomme Sora, chacune de ses respirations l'appellent à un autre horizon, amplifie toujours plus son envie d'ailleurs. - Il y a de ça, mais pas que. qu'il répond à Cassey, d'un air entendu. Sa vie rasoir s'en trouve que plus animée depuis qu'il a commencé ses activités de dealer, c'est un fait qu'il ne peut vraiment pas nier. Mais lui, ce qui l'intéresse dans tout ça, c'est surtout la manière avec laquelle la drogue peut faire du bien. C'est ce qu'il vend aux autres, un échappatoire, une manière de combattre son propre destin. - Faire consommer, les inviter à découvrir un nouveau monde loin de leurs préoccupations, c'est une façon pour moi de dire aux personnes que je les aime. Les transactions, ça répond plus à ce besoin de frisonner, mais le partage, c'est quelque chose de bien plus sacré pour lui. Ils se retrouvent finalement au pied de la montagne. Le chimiste se gare en faisant un créneau plus ou moins maladroit. Il quitte sa voiture et ouvre la portière à sa Bonnie, en parfait gentleman. Le regard devant le massif, il le défie limite du regard, comme un adversaire à vaincre jusqu'à ce que mort s'en suive. - Je te ferai l'amour au sommet de cette montagne. Ce sera sa récompense à lui, pour avoir affronter le massif et l'avoir vaincu. En même temps que son affirmation, Sora plante son regard dans celui de sa Bonnie en s'humidifiant les lèvres, son imagination travaillant déjà pour lui.