trouble past

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trouble past
(aspen & sutton)

Ces temps-ci tu étais vraiment infecte avec tout le monde. La moindre personne qui osait t’adresser la parole avait le droit à la furie de sutton. Alors, personne ne connait les raisons de cette humeur effroyable mais toi, tu es obligée de te défouler. Tu as beau le faire sur l’homme qui partage ta vie, tu te sens toujours limitée et du coup, tu te défoules au travail. Parce que c’est le seul endroit ou tu sais te rendre depuis un mois. Tu passes de ton appartement le luxe au plateau de tournage, tu te coupes du monde. enfin, tu te coupes de wicky surtout. tu veux te couper du monde, parce que ton monde c’est lui. Les assistants, tes partenaires, les maquilleuses, tout le monde prend pour son grande. Ça te vaut pas mal de disputes et de cris dans le studio mais tu t’en fiches. Tu sais que tu es indispensable a la chaine, enfin surtout à la série. Tu ne risques pas d’être virée. Tu te fais passer pour une diva mais depuis combien de temps l’avis des autres d’intéresse ? « T’as pas l’impression d’oublier un truc là? » Demandais-tu à la maquilleuse qui venait de ranger tous ses outils. Elle levait les yeux au ciel, surement habituer a ses questions sans réponses. « Mes cils, plus long. » Dis-tu sèchement, levant ton doigt pour faire signe à la jeune femme de revenir tout de suite, ce qu’elle faisait au risque de ne pas revenir travailler demain. La pression, c’est ce qu’utilise toujours Sutton. « Voilà, vous savez faire. Tâchez de ne pas oublier demain. » Finis-tu de dire en te levant pour enfin aller tourner ta scène. Sur le plateau, tout le monde t’attendait mais tout le monde te connaissait et savait qu’être à l’heure n’était pas ton fort. « Dépêche toi Sutton, on a pas que ça a faire. » Entends-tu alors que tu te places dans le faux décor. Tu lui lances le sourire le plus faux que tu puisses faire et te mets en place en soufflant. Tu as toujours été comme ça mais ces temps-ci, tu abuses vraiment. Parfois tu t’en rendais compte, parfois tout était égal. Ne joue pas avec le feu Sutton.

tu claquais la porte du studio en sortant, énervée après reçu un message de l’homme qui a volé et brisé ton coeur. Il voulait te voir pour discuter. Mais toi tu savais déjà comment votre rencontre allait se passer. Vous allez parler, crier puis vous envoyez en l’air. Parce qu’il n’y a que comme ça que vous savez terminer une conversation tous les deux. Mais tu ne voulais pas craquer encore une fois. Tu éteignais ton téléphone dans la foulée et le jetais au fond de grand sac à main. Pas question de lui faire ce plaisir. Il sait que tu ne peux lui résister et tu sais d’avance que tu finiras par lui pardonner. Comme tu le fais toujours. Au lieu de ça, tu te devais oublier cette histoire et plutôt qu’aller te morfondre dans ton canapé, tu allais vers l’alternative la plus connue : l’alcool. Tu prenais le taxi pour te rendre au bar branché du moment. Là-bas, tout le monde te connait et tu ne tardes pas a rejoindre une bande de connaissance. Pas d’amis mais personnes que tu côtoient de temps en temps, pas très importantes mais qui peuvent servir. Tu te rendais alors au bar pour commander et quand tu levais les yeux vers la goule de l’autre coté du comptoir, tu l’aperçus. Non, pas Chadwick : Aspen. Cette fille que tu connais depuis des années, depuis dix huit ans précisément. Ton regard resta accroché au sien, vos yeux ne pouvaient se détourner. Vous vous reconnaissez tout de suite mais aucune ne se rend vraiment compte de ce qui se passe. Toi, c’est ton pire souvenir que resurgit dans ton esprit. Un souvenir auquel tu n’avais plus pensé depuis des années. Tu trembles presque. « Votre verre. » Entendais-tu et tu te rendais compte que le barman te parlait a toi. « Bah pose le. » Dis-tu en détournant enfin ton regard de ta vieille amie. Tu inspirais un grand coup avant d’attraper ta boisson pour la rejoindre. Vous étiez obligées de vous parler maintenant. Tu ne savais même pas comment l’aborder puisque c’est toi qui avait totalement coupé les ponts avec elle lorsque tu avais décidé de tirer un trait sur ton passé pour te créer une nouvelle vie. « Aspen, c’est super de te revoir. » Dis-tu sincèrement, l’attirant vers toi pour l’enlacer. Un câlin de retrouvailles ? Il faut dire qu’elles étaient comme des soeurs plus jeunes. Elles ont connues la même horreur, elles connaissant tout de l’enfance de l’autre.

elle réfléchit beaucoup ces derniers temps aspen. elle se remémore des tas de choses, elle essaie d'en expliquer d'autres. y'a les souvenirs de toutes les périodes de sa vie qui s'invitent dans sa caboche, à répétition. il y en a qu'elle regrette, puis certain qu'elle voudrait revivre des millions de fois encore. elle a les pensées qui s'emballent sans cesse, sans qu'elle ne puisse rien y faire pour les empêcher de battre à plein régime. peut-être encore plus depuis qu'elle avait recroisé kenan. lui qui ne savait même pas que c'était elle. parce qu'elle avait fait l'idiote et lui avait perdu la vue. se faisant simplement passer pour sa sauveuse, elle l'avait sorti de son appartement sans même s'annoncer. de toute façon, à quoi bon le faire ? il l'avait sûrement oubliée depuis longtemps et c'était bien fait pour elle. peut-être même qu'il ne voulait aucune nouvelle de celle qui l'avait abandonné pour les mauvaises raisons. du moins à ses yeux à lui, puisque les siennes étaient toutes autres. elle détestait ce sentiment d'impuissance, ce sentiment de ne rien pouvoir faire pour arranger les choses. parce qu'elle n'avait pas pu lui dire ce qu'on lui avait fait croire à l'époque. elle n'avait été que la victime d'un cruel mensonge, celle qui avait pris des coups au coeur sans que personne ne puisse même l'aider à les panser. elle s'était renfermée sur elle-même, dans son petit monde et elle avait tut ce qui la brisait profondément. le courage lui avait manqué quelques années après, incapable qu'elle avait été de revenir vers lui pour lui conter tout ce qui s'était réellement passé, tout ce qui les avait séparé. à la place, elle s'était répété jusqu'à complètement l'intégrer que c'était trop tard pour eux désormais. parce que c'était plus facile de se cacher derrière une incertitude plutôt que d'affronter la réalité.
et tout cela ne cessait de la tourmenter chaque jour qu'elle vivait, chaque heure et chaque minute qu'elle passait dans la caserne aussi. et à force, ça finirait peut-être bien par lui faire perdre pied, par lui faire commettre l'erreur de trop. celle qui mettrait en danger quelqu'un qui n'avait rien demandé. elle avait besoin de se reprendre, le plus vite possible. c'est ce qu'elle s'était mis en tête quand en sortant du boulot, elle s'était décidé à faire un crochet par le bar du coin. juste pour repousser le moment de rentrer chez elle, là où elle serait encore beaucoup trop seul. dans cet endroit public, il y avait du monde, des rires, des discussions animées et ça lui mettait du baume au coeur. ça la faisait même sourire de voir que le monde n'avait pas arrêté de tourner lui, et que des gens continuaient d'être heureux sans conditions. elle adresse un remerciement silencieux au serveur qui lui dépose son cocktail sur le comptoir. et elle continue d'observer la vie autour d'elle. jusqu'à ce que ses yeux percutent ceux de quelqu'un de son passé. elle se fige, incapable de la lâcher du regard. cette jeune femme qui lui faisait face, de l'autre côté du comptoir. tristement, elle ne lui évite pas les souvenirs larmoyants celle-ci, puisqu'elle en était directement issue. c'est finalement la blonde dont elle n'avait jamais rien oublié, pas même le prénom, qui vient à sa rencontre. comme un appel du pied au premier pas que aspen avait fait à l'époque. aspen, c’est super de te revoir. presque sans voix, elle peine à trouver les mots qui conviendraient à la situation assez surréaliste. tant de fois, elle s'était inquiétée pour la demoiselle ne sachant pas s'il lui était arrivé quelque chose ou si elle avait uniquement rompu le contact. sutton, me voilà enfin rassurée sur ton sort. elle ne veut pas paraitre mesquine, simplement lui faire comprendre qu'elle n'avait pas agi dans les règles. et que ses petites lubies l'avaient inquiété bien des mois avant qu'elle ne décide de continuer de vivre elle aussi. tu vis toujours dans le coin du coup. c'est une affirmation étant donné le déroulement des évènements, mais c'est aussi une question implicite. pour éclairer sa lanterne, savoir si elle avait poursuivi sa vie à côté d'elle ou si elle avait fuit sans juger utile de l'en informer.

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trouble past
(aspen & sutton)

tu te souviens du sourire d’aspen quand au réunion des victimes de se triste jour, la jeune brune était tout de suite venue vers toi. Comme si elle se sentait obligé de le faire, comme si vos histoires devaient se relier. Toi, tu as trouvé une bouffée d’air frais a ses cotés. Vous parliez de tout et de rien, mais vous vous compreniez sans détour. Tout comme toi, elle avait perdu un être cher, tout comme toi votre coeur souffrirait a jamais de cette journée. Jamais tu ne pourrait être plus reconnaissante de ce qu’elle a fait pour toi, même sans le vouloir. Elle t’a aidé dans les moments les plus difficiles de ta vie. Même après, quand tu étais placée dans des familles pas très aimante, vous arriviez toujours a vous retrouver et Aspen te réconfortait a coup sur. Mais voilà, quelques années plus tard, après ta majorité, tu as voulu changé de vie, te réinventer en oubliant tous tes souvenirs du passé. Enfin tout ceux qui te faisant mal. Tu te sentais comme une femme vulnérable et tu voulais devenir forte et indépendante. Impossible de le faire quand tes souvenirs du passé refont surface a chaque coup d’oeil sur ta soeur de coeur. Alors, tu as coupé tous les ponts. Tu as arrêté de lui répondre, tu l’évitais, tu as alors finis par arrêter totalement de lui donner des nouvelles de toi. Tu supposes qu’elle avait comprit et qu’elle t’avait laissé vivre de ta vie, si c’est comme ça que tu souhaitais la mener. Encore une preuve de l’amour et de la bonté qu’elle portait pour toi. Quelques années plus tard, tu ne regrettes pas ton choix même si tu aurais pu le faire autrement. Maintenant tu es fière de la personne dont tu es devenue, et tu n’es pas contre revoir Aspen, même s’il y a encore quelques secondes tu revoyais déjà ton pire souvenir défilé devant tes yeux. Mais au fond de toi tu le savais, tu as toujours voulu la revoir. Au moins pour t’excuser même si tu avais le droit de vivre ta vie comme bon te semble.

Vous avancez l’une vers l’autre. Tu ne percevais pas vraiment ses émotions et tu ne pouvais pas dire si elle était vraiment heureuse de te voir. Faut dire que tu ne la connais pas autant qu’avais. Peut-être t’en veut-elle pour la façon dont tu as arrêtés de lui parler. « sutton, me voilà enfin rassurée sur ton sort. » Entends-tu alors. Tu ne sais pas si c’est ironique ou si elle était totalement sérieuse. Tu lui souris, parce qu’elle avait totalement raison. Tu avais tout arrêté et elle pouvait facilement s’imaginer qu’il me soit arrivé quelque chose. « Comme tu le vois, tout va bien. » Disais-tu alors, un petit sourire aux lèvres. Tu te demandais si vos retrouvailles n’étaient pas un signe. Après des semaines et des journées pourries, voilà que tu retrouves celle qui avait embellie ta vie lorsque tu étais plus jeune. « tu vis toujours dans le coin du coup. » tu hoches la tête. C’est vrai que tu n’as jamais bougé de cette ville. Tu ne pouvais pas. Toutes tes racines s’y trouvent. Dans la même ville tu voulais te reconstruire. C’est même étrange que ça soit la première fois que vous vous revoyez dans le coin. « Je n’ai jamais bougé. » Dis-tu simplement. Tu savais que c’est cela qu’elle voulait savoir en priorité. Tu as peur de lui faire mal mais tu ne peux pas lui mentir. En tout cas, tu ne peux plus. « On s’assoit ? » Demandes-tu pour vous mettre alaise afin de discuter un peu plus. Vous vous dirigez autour de bar ou chacune de vous deux prend place sur un tabouret. Tu poses ton verre a coté, le sirotant avec la paille. « Je suis désolé, vraiment désolé d’avoir tout coupé entre nous. » Tu t’excuses pour la première fois depuis tant de temps. Ce n’est pas ton genre de le faire, mais là, tu te sens obligée. Aspen, elle n’a pas changé, tu as vraiment l’impression de te retrouver quelques années plus tôt. « J’avais besoin de refaire ma vie.. de tout changer. » Même mes amis, oui. Bref, tu veux passer a autre chose et oublier ce que tu as pu faire quelques années auparavant. « Comment tu vas, toi? » Demandes-tu sincèrement. Assez parlé de toi, tu veux savoir ce que ta soeur d’enfance est devenue. Vous qui parliez de vos rêves presque tous les jours. Les a-t-elle réalisé?

c'est tout autant salvateur que crève-coeur de reposer les yeux sur sutton. au milieu d'un triste bar, au milieu de nulle part. celle-là même qui ne lui avait laissé que son absence comme maigre récompense. tout lui était apparu flou quand les nouvelles n'étaient jamais venu, quand les retrouvailles ne furent plus. elle n'avait rien compris aspen. et pourtant, elle n'avait eu d'autre choix que de vivre avec ça et de continuer à avancer, même si elle n'avait pas toutes les clés de l'énigme. ce qu'elle avait pu lui porter une affection sans borne à sutton, et ce qu'elle avait pu la haïr de lui faire ce coup bas quand tout avait foutu le camp. ses sentiments à son égard avaient longtemps été digne d'un yoyo, jusqu'à ce qu'elle assimile enfin le fait que c'était désormais terminé et qu'elle ne devait donc plus se miner le moral pour quelqu'un qui semblait l'avoir totalement rayé de sa vie, avec une facilité si déconcertante. sauf que ça faisait mal d'avoir partagé autant de blessures avec quelqu'un pour devoir tirer un trait dessus peu de temps après. c'est quand on lui tend sa consommation que la jeune blonde débarque à ses côtés, et qu'elle l'aborde sans trop de mal. elle semble heureuse de la voir, c'est ce qu'elle lui dit. ça la fait doucement rire aspen, même si elle n'en montre rien. très fort, elle pense qu'elle aurait pu ne jamais avoir à la quitter si seulement elle n'avait pas eu ce tempérament de lâche. elle ne sait encore rien de ce qu'il se passe, mais elle a envie d'enfin entendre des explications. et convaincantes de préférence. sans trop en faire, elle lui montre que ça la rassure de la savoir en pleine santé puisqu'elle-même n'avait pas jugé utile de lui faire savoir ce qu'elle devenait. ce pourquoi, elle glisse quelques mots à double-sens dont elle espérait qu'elle saisirait toutes les nuances. comme tu le vois, tout va bien. elle peine à lui rendre son sourire. sa ligne de conduite oscillant entre l'envie de garder le cap et de lui reprocher son abandon déraisonné, ou encore de tout oublier aussi vite qu'elle était partie et de la serrer dans ses bras pour clôturer un contrat jamais véritablement partagé. alors elle hoche simplement la tête. c'était un fait, la blonde avait l'air aussi en forme que la brune. c'était tellement étrange de la retrouver dans un endroit si commun, toujours dans la même ville. elle s'étonne aspen, se demande si c'est un retour ou si elle s'était juste bien caché pendant tout ce temps. je n’ai jamais bougé. t'as juste changé de fréquentations. elle n'est pas si mauvaise la jeune pompier, mais sa rancoeur fait fuser les mots beaucoup trop vite. ses sentiments aussi contradictoires les uns que les autres ne lui laissent aucun répit. finalement, elle s'étonnait même que le destin ait su les tenir à l'écart l'une de l'autre pendant aussi longtemps alors qu'elles se trouvaient toujours côte-à-côte. un sacré pied-de-nez quand même. on s’assoit ? elle doutait du fait qu'elle ait réellement envie de continuer cette conversation aspen. ça ne faisait que remuer le couteau dans la plaie. que ce soit pour la perte de son père, pour la perte de sutton et puis pour la perte de sa mère, bien après. il y avait trop de disparitions autour d'elle dont une qui s'était faite délibérément et c'était ce qu'elle parvenait le moins à digérer. pourtant, elle emboite le pas à cette amie du passé jusqu'à se retrouver assise face à elle. je suis désolé, vraiment désolé d’avoir tout coupé entre nous. elle ne pipe pas mot, incapable de répondre quoique ce soit. parce qu'elle avait si longtemps attendu de les entendre ses excuses, si bien qu'elle avait cru qu'elles n'arriveraient jamais. j’avais besoin de refaire ma vie.. de tout changer. mais dans tes grandes aspirations, t'aurais pu éviter de me blesser sutton. je sais pas pourquoi t'avais ce besoin si intense. mais moi, ça m'a énormément touché. j'ai mis longtemps à accepter, à passer au-dessus de tout ça et encore aujourd'hui, je comprends pas... les raisons qui t'ont poussé à faire ça, les raisons qui t'ont poussé à me laisser sur la touche, les raisons qui t'ont poussé à agir comme si j'étais personne, comme si je méritais même pas un semblant de considération. son regard s'accroche au sien, pour essayer d'y trouver des réponses qu'elle ne lui avait jamais formulé. et qu'elle n'aurait peut-être pas le cran de dévoiler non plus ce soir. comment tu vas, toi ? à sa question, elle hausse les épaules, ne sachant pas réellement comment elle devait y répondre. ce n'était pas qu'elle se portait mal aspen, c'était plutôt la perte de certaines personnes et les retrouvailles avec d'autres qui lui mettaient la tête à l'envers. sa vie était digne d'un champ de bataille et ses émotions se perdaient au milieu de tout ça. j'ai perdu ma mère, elle souffle, juste avant d'avaler une gorgée de sa boisson. ça, c'était la seule vérité qui lui restait dans chaque espace temporel. et c'était bien ça le plus triste.

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(aspen & sutton)

tu ne te sens pas vraiment à l’aise dans cette situation. t’es toujours sûr de toi d’habitude mais cette fois, tu sais que la froideur de votre échanges est totalement de ta faute. t’avais tiré un trait sur votre amitié quand t’as décidé de changer de vie, de tout recommencer. tu tenais a elle mais tu voulais tout changer, même ton petit cercle d’ami. t’es pas le genre de fille a te faire beaucoup d’amis et pourtant, tu t’étais débarrasser des seuls qui arrivaient a te supporter. sur le coup, l’idée te paraissait judicieuse mais quelques années plus tard, tu as quelques regrets, surtout sur ton choix de te séparer tes bonnes personnes qui partageaient ta vie. mais pas la peine de ressasser le passé, tu pouvais encore te rattraper. c’est d’ailleurs ce que tu voulais faire avec aspen ce soir : te faire pardonner. tu ne l’aurais peut-être pas fais si tu ne l’avais pas croiser par hasard dans ce bar mais maintenant que vous l’une en face de l’autre, autant en profiter. tu sentais sa rancoeur, sa colère envers toi mais tu ne pouvais que comprendre. tu voulais quand même passer a autre chose. t’es comme ça toi, tu veux vite oublier les erreurs et avancer en bien dans l’avenir. est ce que c’est ce que ton ancienne amie veut ? tu ne penses pas. mais votre amitié a toujours été forte et tu crois en vous pour retrouver une complexité morte il y a quelques années. t'as juste changé de fréquentations. entends-tu alors que tu lui annonçais n’avoir jamais bougé du queens. tu hochais la tête, c’est ce que tu avais fais et tu ne pouvais pas le nier. tu lui as surement arracher le coeur en faisant cela et tu sentais sa souffrance lorsqu’elle te parlait. dans sa colère, tu voyais surtout sa peine. tu proposais de vous asseoir, afin que vous discutiez tranquillement. t’avais quelques explications a lui donner. tu t’excusais, deux fois même. mais les mots ne seront jamais assez fort pour pouvoir pardonner un tel retournement de situation. ça serait trop facile, et tu ne comprendrais pas si aspen te pardonnait après quelques phrases. elle a besoin de comprendre. je sais pas pourquoi t'avais ce besoin si intense. mais moi, ça m'a énormément touché. j'ai mis longtemps à accepter, à passer au-dessus de tout ça et encore aujourd'hui, je comprends pas… ton visage reste stoïque, tu ne sais pas vraiment comment réagir. oui tu comprends, mais que pouvais-tu réellement faire? lui expliquer ce que tu ressentais à l’époque. oui, mais ça ne changerait rien au présent. « tu connais mon passé, tu sais comment j’étais à l’époque. j’avais besoin de tout recommencer a zéro et dans ma logique, de couper contact avec toutes les personnes qui connaissais qui j’étais avant. » tu lui expliques alors. c’est pas des excuses valables mais c’est comme ça que raisonnait à l’époque. tu inspirais un grand coup avant de boire de nouveau dans ton verre. « j’ai changé depuis. » ajoutes-tu. ça ne l’intéresse peut-être pas de savoir quel genre de femme je suis aujourd’hui. en tout cas, elle ne me connait plus comme avant, c’est sûr. tu voulais qu’on arrête de bloquer la dessus, et tu voulais surtout en savoir plus sur la vie de ton ancienne amie. des années que tu n’as pas de nouvelles. il s’en est passé des choses depuis, c’est certain. vous n’êtes peut-être plus des amies de longues dates mais tu espères quand même que ses quelques années séparées n’ont pas été trop difficiles. j'ai perdu ma mère, dit-elle alors. tu ne t’attendais pas a ce genre de nouvelle en fait. tu imaginais bien qu’elle puisse avoir eu des moments difficiles, mais comme cela. tu connaissais sa mère d’ailleurs, tu l’avais déjà vu plus d’une fois. tu sais qu’aspen avait beaucoup donné pour sa mère. depuis le décès de son père en tout cas. depuis ce fameux jour qui nous lis toutes les deux. tu ne savais pas vraiment comment réagir. « je suis désolée pour toi. » c’est encore plus triste quand on pense qu’elle n’a plus aucun parent aujourd’hui. tout comme moi. je peux comprendre sa douleur. tu comprends que non, rien ne va pour elle. « si je peux faire quelque chose pour toi.. » tu ne continues pas ta phrase, tu ne sais même pas pourquoi tu dis ça. tu ne peux rien dire. c’est pas toi qui peut la consoler. tu n’es plus sa grande amie. tu as perdu ce droit quand tu as décidé de tout quitter.

elle ne sait pas si elle est prête pour ça aspen. ce n'était pas de cette manière qu'elle avait entrevu sa soirée, celle qu'elle comptait passer seule à réfléchir, à penser, à essayer de démêler le vrai du faux et à en tirer des conclusions plus ou moins acceptables. la claque qu'elle prend en pleine tête l'assomme. d'un passé qui n'écrirait plus aucun futur, d'une amitié qui avait pris la fuite. sutton se trouvait là, au même endroit qu'elle, à l'heure exacte où elle foulait ce parquet. la mauvaise blague du destin, elle avait encore du mal à la digérer. encore plus quand elle lui jette au visage qu'elle avait simplement voulu renouveler ses fréquentations et qu'elle n'avait jamais quitté new york. continuant alors de vivre à côté d'elle, sans se poser de question et sans en éprouver la moindre culpabilité, quand elle avait été amèrement relégué à l'arrière-plan, telle une vague connaissance qui n'avait jamais compté. ce qui fait le plus mal, c'est quand elle se remémore combien elle avait pu souffrir de cette séparation soudaine, combien elle avait pu s'inquiéter pour celle qu'elle pensait être son amie, combien elle n'avait cessé d'y penser nuit et jour, jusqu'à parfois même en perdre le sommeil. parce qu'elle se laissait vite atteindre aspen, elle n'était pas de ces êtres qui savaient tout repousser sous prétexte qu'on ne pouvait pas réécrire l'histoire. incapable de tirer un trait quand elle avait déposé son coeur sur la table, quand elle avait partagé ses craintes et ses souffrances. c'était une porte de son âme qu'elle avait entrouverte pour laisser sutton y entrer, et la chute n'en avait été que plus violente. est-ce que ton instinct te faisait autant défaut ? pour te forcer à tomber à genoux devant des personnes qui ne pensaient qu'à profiter de toi et de ton bon coeur. pour t'ouvrir le chemin de la mise à nue et n'en récolter qu'un vide immense quand on te laissait sur le bas côté sans un regard en arrière. elle avait beau essayer, elle ne parvenait pas à comprendre un tel manque émotionnel. c'est une silhouette imperméable qu'elle affiche à la jeune blonde. une carcasse qui saura trier ce qu'elle voudra bien lui avouer, pour repousser ce qu'elle ne voulait pas entendre. les mots qu'elle refuserait de croire parce qu'ils l'avaient déjà heurté une fois. l'armure de protection est bien présente, pas encore prête qu'elle était à s'en délester. tu te forces à durcir tes traits, ton regard, mais la douceur qui t'anime ne s'efface jamais vraiment. tu te répètes sans cesse qu'elle avait été la plus proche de tes amies pendant une dure période. tu te souviens que c'était la seule à comprendre le plus grand drame de ta vie. et un courant d'air avait suffit à l'évincer de ta route, sans que son coeur ne s'en brise. au moins pour toi, en mémoire de ce que vous aviez partagé. tu connais mon passé, tu sais comment j’étais à l’époque. j’avais besoin de tout recommencer a zéro et dans ma logique, de couper contact avec toutes les personnes qui connaissais qui j’étais avant. elle ne croyait donc pas que toi aussi tu avais besoin de ça ? d'oublier tout ce qui te rattachait à cette journée noire ? pourtant, même si t'avais pris la même décision qu'elle pour avancer dans ta vie, jamais tu ne l'aurais laissé derrière toi. sa main, elle l'aurait accroché à la sienne. comme si un lien invisible les reliait l'une à l'autre. et s'il avait fallut ça pour qu'elles aillent mieux, elles auraient fuit toutes les deux. sauf qu'elle n'en avait pas eu le courage aspen. sachant surtout qu'elle pourrait courir le monde et se réfugier le plus loin possible de new york, elle porterait toujours en elle cette blessure, cette plaie béante impossible à cicatriser. alors à quoi bon fuir ce qui faisait désormais partie d'elle, de son histoire, de ce qu'elle était devenue par la force des choses. fixée sur l'aura de sutton, elle imagine le liquide descendre le long de son oesophage, alors qu'elle se sentait incapable d'en faire de même. la boule qui obstruait sa gorge lui faisant presque chercher son air. j’ai changé depuis. c'était le onze septembre qui les avait changé, toutes les deux. qu'est-ce que t'as fait de tout ce qu'on s'est dit sutton ? hm ? elle commence. t'as réussi à avancer, à penser à autre chose ? à apprécier le ciel bleu et les oiseaux qui chantaient ? t'es parvenue à oublier les maux qui m'étreignaient, que je t'ai confié, à toi seulement, quand t'es partie sans m'adresser le moindre mot ? elle reprend son souffle, même si c'est dur et elle les sent les larmes lui monter aux yeux. parce que quand t'étais plus là, j'ai plus jamais eu personne avec qui me libérer. j'ai tout gardé et ça m'a hanté. les cauchemars avaient peuplé ses nuits, les réveils en sursaut étaient devenus monnaie courante et elle avait regardé cette main tendue lui échapper et s'éloigner chaque jour un peu plus. c'est une force qui la dépasse, elle se sent obligée de dévoiler ses pensées les plus profondes. alors que sutton semblait vouloir se focaliser sur le présent. sauf qu'elle ne pouvait pas regarder vers le futur sans apprivoiser son passé aspen. elle devait guérir et se défaire des fantômes d'autrefois pour avancer sereinement. c'est pour lui faire comprendre que son existence n'allait pas mieux qu'elle avoue avoir perdu sa mère, en occultant tout ce qu'elle avait pu vivre de plus beau autour. pour lui faire comprendre qu'elle l'avait laissé se débattre avec de nouveaux démons en essayant de se créer une nouvelle vie. je suis désolée pour toi. un hochement de tête pour toute réaction. la phrase est bateau, c'est celle que l'on sert toujours face à la perte d'un être cher mais qui n'apporte pourtant rien au blessé. si je peux faire quelque chose pour toi.. t'aurais pu être là et m'offrir ton bras en guise de soutien quand je l'ai enterré, sécher mes larmes quand j'ai prononcé un discours incohérent à travers les sanglots qui m'étouffaient, ou même m'accompagner au cimetière les mois qui ont suivi. mais t'étais pas là sutton, parce que tu l'avais décidé ainsi. toi, toute seule. elle insiste sur la fin, pour lui montrer qu'elle n'avait eu aucun mot à dire dans la cassure qui s'était effectué entre elle. et le plus dur était qu'elle ne savait même pas si c'était encore réparable. du moins, ça ne l'était pas dans l'immédiat tant l'acidité et l'amertume asséchait encore sa langue. celle qu'elle usait à base d'accusations et de reproches.

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