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 forever and ever (kaz)

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Message Sujet: forever and ever (kaz)    forever and ever (kaz)  Empty Ven 29 Mar - 1:50

un long moment, que l'astre de jour n'avait pas brillé si fort. il jaillit des rayons brûlants, dresse des faisceaux corrodants, des bribes dangereuses de son lui intense, des vibrations agressives aux apparences inoffensives. c'est un éventail, scindé par l'hostilité et l'esthétique, qui étrille les corps immobiles. eden s'est abandonnée sur une chaise de la terrasse de ce café, où les serveurs lui proposent un mojito avant même qu'elle n'ait eu le temps d'étirer ses lèvres pour les saluer d'un sourire sage. nombreuses, sont les fois où la belle sirène s'est échouée ici, tard dans la nuit, à sept heures du matin ou en plein après-midi. nombreuses, sont les fois où la nymphe y a délassé chacun de ses membres physiques, défatigué chacun de ses muscles tendus et reposé son corps délabré jusqu'à ce que la dernière écaille ne finisse par y fleurir. et puis, nombreuses, sont les fois où la créature est venue y reconstituer son visage perdu avant l'avènement de l'aube. son nez, évanouit entre la poudre blanche et le liquide rouge. sa bouche, sommeillant entre les morsures des uns et le goût des autres. ses yeux, assoupis entre la réalité et les rêves. eden, elle a franchit le seuil de son point d'escale avec l'injure acide crachée de ses lèvres, les larmes de peine lui dévalant les joues, la danse attractive sur le roulement de ses hanches, la haine dégoûtée calée sur le rythme de son allure pressée et le rire séducteur qui lui sortait du cœur. l'équipage a su limer les reliefs de rage, ménager les maux mélodramatiques et apaiser les plaies-pacotilles. un sirop à l'eau, un café, un shooter de vodka, un cocktail improvisé, une conversation insensée, un addition oubliée. mais de tous leurs baumes, le mojito reste son préféré. "merci raf." elle sourit à l'employé, cet homme, qu'elle a finit par considérer intime. la blonde goûte le cocktail sur l'instant, s'hydratant seulement d'un trait de rhum mentholé avant de reporter toute sa concentration sur son carnet. des heures, qu'elle y écrit sa douleur. parce qu'aujourd'hui, eden, elle a franchit le seuil de son point d'escale avec des songes troubles lui tordant les tripes. et même après une matinée entière de réflexion, elle ne comprend pas encore un bout d'sens à ce qu'elle ressent. pas un dessin d'indice pour l'aiguiller quelque part. enfin, pas un, jusqu'à l'éclipse. "kaz !" comme un coin d'ombre qui rassérène une lumière intimidante. elle ne sait pas, ce qui a pu lui faire lever les yeux au moment même où il passait devant la terrasse en bois. peut-être que c'est la façon dont il avance, bien moins rapide et persuasive que celle des autres passants. sinon, peut-être que c'est la brumaille qui l'auréole, l'obscurité qu'il porte et qui contraste outrageusement avec la luminosité collective. ou alors, c'est peut-être juste qu'il doit être là, maintenant. parce que d'une certaine façon, kasimir a toujours été là. en elle. partout. "viens me rejoindre !" dans un hochement de tête persuasif, elle attend qu'il la rejoigne, malgré son air légèrement réticent. elle ne loupe pas un détail de ses pas qui le mènent jusqu'à elle, et se lève pour l'accueillir, passant ses deux mains dans sa nuque, lui posant un baiser amusé sur le bout de son nez. "je suis contente de te voir mon p'tit chat. j't'ai manqué ? ça fait longtemps !" trop longtemps, kaz. avec un grand sourire qui lui égaye le visage, eden prend le temps de détailler le sien, et c'est inconsciemment qu'elle vérifie que rien n'ait changé. "viens, assieds-toi !" elle l'invite à prendre place autour de cette table faite d'un bordel sans nom. malgré le double nettoyage du cendrier, il abrite encore cinq ou six mégots de cigarettes, et quelques stylos de couleurs différentes s'entremêlent devant la pile de trois verres vidés et pas encore ramassés. la blonde prend soin de fermer son carnet après s'être rassise à sa place, son kaz en face. "tu vas bien ? t'as changé, un peu." elle fait, le sourire pâmé alors que son menton s'appuie dans sa paume de main, l'air d'une gamine qui s'extasie devant les souvenirs de son premier amour. c'est vrai ça, kaz, qu'tu m'as manqué. mais c'est vrai aussi, qu'j'ai pas su, kaz. parce que tu fais partie, d'ces troubles qui tordent les tripes.
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Message Sujet: Re: forever and ever (kaz)    forever and ever (kaz)  Empty Dim 31 Mar - 22:21

C'est sur le toit d'un bâtiment abandonné que Kaz a trouvé refuge, une clope entre ses lèvres gercées et ses jambes pendues dans le vide. Ses opales errent dans les airs, une fois fixées sur l'horizon parsemé d'immeubles et une autre sur la rue à ses pieds. Les voitures s'affolent sous le soleil new-yorkais, les bruits de klaxon s'élevant jusqu'à ses oreilles bourdonnantes. Du haut de son perchoir, Kaz se sent invincible, la nicotine dans le sang et le goût de l'ecstasy sur la langue. Il est le roi d'un monde aux multiples couleurs, au ciel vert et à l'herbe bleue. Il n'y a plus de limite à son royaume, ni de règle à respecter. Son corps penché en avant, il flirte avec la Faucheuse, touche du bout des doigts les contours floutés de la mort. Les passants en dessous sont minuscules, la tête plongée dans leur travail ou leurs problèmes de famille. Kaz s'imagine vaguement leurs réactions face à son cadavre sur l'asphalte. Comme pour illustrer sa chute, il balance sa cigarette à moitié consumée dans le vide et la regarde tomber jusqu'à ce qu'elle ne soit qu'un vague souvenir. Il ne sera que ça, lui aussi. Qu'une remémoration lointaine, ses traits aussi vite effacés des mémoires qu'un mégot écrasé sur le sol. Qu'une carcasse sans vie de plus sur une planète ravagée par la guerre et la famine. Il ne restera de lui que son patronyme et ses dettes impayées. Personne ne regrettera le cadet Zuniga, lui que l'on croit déjà mort aux quatre coins de New York. Se relevant maladroitement, Kaz est en équilibre au bord du bloc de béton, ses orteils à un centimètre du vide. Il prend une grande inspiration, fermant ses yeux. J'ai toujours cru que la pluie allait accompagner ma chute. Que c'est sous l'eau des cieux que mon corps s'éteindrait. J'ai toujours imaginé mon saut accompagné des gouttes et l'humidité comme dernier souvenir. La vie est pleine de surprise, la mort aussi. Sous ses paupières closes, le visage d'Eden se dessine et il s'oblige à les rouvrir. C'était avec elle qu'il imaginait lâcher son dernier souffle, sa douce voix pour apaiser ses craintes de l'inconnu. Plusieurs jours à éviter le chantier désaffecté pour ne pas la croiser, à se trimbaler un poids plus lourd que lui au milieu de la poitrine. Il voudrait mourir sur le champ, Kaz. Il voudrait que la douleur s'efface à jamais et que les traits d'Eden arrêtent de le hanter. Il le voudrait, mais il en est incapable. Et c'est dans un instinct de faiblesse qu'il redescend, ses pieds fermement ancrés loin du néant et un sanglot incontrôlable s'échappant de ses lippes tremblantes. Tu cesseras donc jamais de gâcher ma vie, Eden. De me foutre en l'air à chaque pas. De me détruire à chaque mot et d'écraser mon cœur à chaque geste. J'ai perdu le peu qui me restait à cause de toi. J'suis plus rien et aujourd'hui, t'es la seule responsable.
Redescendu de son perchoir, Kaz traîne des pieds sur le béton. Ses doigts tremblotent dans ses poches trouées et le soleil printanier crame sa rétine. Tout autour de lui a le goût de la mort attendue, de l'option qu'il aurait pu choisir s'il n'était pas aussi lâche. Il n'est jamais aussi dur que de vouloir mourir, mais d'être retenu(e) par une force invisible, un instinct de survie minable. Kaz fait les frais de sa faiblesse, le corps douloureux de la tête aux pieds. C'est le bordel dans sa boîte crânienne. Les mots de Mimi se répètent en boucle et les promesses d'Eden aussi. Elle lui disait qu'elle l'aimait, fort, plus fort encore que la vie et la mort. Tout n'était qu'un mensonge et comme toujours, Kaz est tombé dans le piège, son cœur arraché par des griffes meurtrières. Elle va se marier, Eden, à un autre homme. Elle va l'aimer et le chérir comme elle avait promis de le faire avec lui. T'as tout pris, Eden. T'as tout pris et creusé ma tombe en même temps. Kaz l'aime. Il l'aime autant qu'il la déteste à cet instant précis. Et à défaut de pouvoir en finir avec la souffrance au creux de sa poitrine, il espère pour l'oublier à force de l'éviter. Cependant, son monde ne tournant qu'autour d'elle, il était obligé qu'ils se retrouvent – dans le pire moment pour que ce soit plus amusant. Les cieux doivent rire de sa malchance, se liant au destin pour briser l'être du cadet maudit. – Kaz ! Son être entier se fige, l'oxygène refusant de remplir ses poumons. C'est comme s'il tombait, Kaz – encore et encore. Elle est là, sa chute. Viens me rejoindre ! Il lui faut quelques secondes pour réagir et se retourner vers l'ombre de ses cauchemars. Ses jambes le portent mécaniquement jusqu'à elle, son regard fuyant et ses traits fatigués. Habituellement, son toucher aurait eu l'impact d'un ras-de-marée à l'intérieur de ses entrailles, mais même son baiser sur le bout de son nez n'est pas assez puissant pour réveiller son cœur vide. Je suis contente de te voir mon p'tit chat. J't'ai manqué ? Ça fait longtemps ! Il n'y a rien qui sort. La seule réponse qu'Eden reçoit est un léger hochement de tête très peu convaincant. Viens, assieds-toi ! Kaz prend place sur une chaise, ses yeux se posant partout sauf sur celle qu'il a l'habitude de ne jamais pouvoir quitter des yeux. Elle est belle, Eden. Toujours. Et malgré tout, elle continue de lui faire ressentir différemment. Tu vas bien ? T'as changé, un peu. Regard furtif vers elle avant que ses opales ne repartent. Elles se posent sur ses propres doigts sous la table. La vérité est que Kaz a des milliers de choses à dire, des centaines de reproches à glisser hors de ses lèvres, mais les mots sont trop illusoires et faibles pour appuyer ce qu'il ressent. Il se sent trahi par l'être qu'il aime le plus sur cette Terre, ses beaux mensonges se cognant aux parois de son crâne. – J'dirais que c'est plutôt toi qui a changé, qu'il lâche dans un murmure. Le ton de reproche est là malgré le peu de son qu'il met dans sa voix. Un serveur arrive, lui demande ce qu'il désire et Kaz n'a besoin que d'un regard noir en sa direction pour que ce dernier reparte sans un mot. T'as rien à m'dire, Eden ? Il est soudain plus assuré, ses yeux maintenant remontés jusqu'aux siens. On s'dit tout, pas vrai ? Il ne cache plus son agacement, la lèvre inférieure tremblant sous la puissance de ses sentiments. Met-moi en pièces, Eden. Crève-moi jusqu'à la dernière goutte de sang. Termine ton foutu travail et jette ce qu'il reste de moi dans le caniveau.


@eden aleïev
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Message Sujet: Re: forever and ever (kaz)    forever and ever (kaz)  Empty Jeu 4 Avr - 0:30

kaz, comme une éclipse. qui traîne la plénitude de la lune derrière lui. qui rend silence aux agitations printanières. elle pourrait le regarder durant des heures pendant qu'il bouleverse son espace temps. lui, qui sait figer l'instant présent. qui tait son cataclysme crânien et qui articule ses rêves aériens. il n'y a qu'en sa présence qu'elle pense appartenir à un autre monde. un monde fait de rien, un monde fait de lui. un néant sans issue, une geôle pour leur êtres grisés. un éternel peint en noir, un olympe où l'inexistence les rendrait enfin réels. lui, elle, valsant dans une inanité infinie. condamnés à sceller leur regard dans celui de l'autre pour toujours. eden, elle a souvent pensé que leurs âmes ne se quitteraient jamais. qu'elles finiraient par crouler l'une sous l'autre et cadavérer ensemble. qu'elles n'attendraient aucune fin, trop attentives à renaître chaque jour dans le feu de leur fulguration, flamboyantes d'amour. mais aujourd'hui, l'implacabilité réalistique contrarie son onirisme. désarmée, le sourire friand de la blonde s'effondre. c'est la première fois qu'elle affronte cette dualité qui oppose la terre au ciel. c'est la première fois, que kaz refuse qu'ils s'élèvent. ce désintérêt qui l'anime la fait frémir. son corps entier semble parcouru de frissons glacés, tandis que seule l'incompréhension plisse les traits de son visage. son fantôme préféré ne transparaît plus que dans le monde réel, qu'ils ont pourtant passé des heures à fuir ensemble. ses mains liées sous la table, la tête basse, le silence qu'il suspend. il évite son regard alors qu'elle, ne cherche qu'à capturer le sien. en vain. tout de lui, lui échappe. ses yeux, son sourire, son coeur. "j'dirais que c'est plutôt toi qui a changé" elle se raidit sur l'instant, ne faisant qu'accroître cette distance aussi physique que psychique qui s'interpose entre eux, qui interfèrent entre leurs deux âmes promises ne cherchant qu'à se rejoindre. du moins, la sienne, à eden, danse encore à l'intérieur. comme un aimant devant lequel on agite son homologue sans le lui concéder. "ah bon ?" fait-elle sur un ton nonchalant, attrapant une cigarette qu'elle allume dans la foulée. les jambes croisées, son pied tape nerveusement contre le fer de la chaise à sa droite. la vérité, c'est qu'elle est blessée de le sentir si vide. il est où ton sourire, kaz ? tu sais, celui qui m'a longtemps prouvé que ta vie était toujours la plus belle à mes côtés ? il est où, ton regard duquel tu me déifiais ? duquel tu as toujours su me rendre invincible ? j'entends plus ton cœur palpiter à l'allure du mien, kaz. dis-moi qu'c'est qu'un coma. dis-moi qu'ça ne va pas durer. dis-moi qu'j'peux le ranimer. tout n'est plus rien, si ce n'est lui, la seule perception qui accède à sa rétine. l'intervention du serveur n'existe pas dans la tête d'eden. sa tête qui ne pense plus qu'à kaz. sa tête qui ne ressent plus que kaz. sa tête, amoureuse de kaz. "t'as rien à m'dire, eden ?" il a relevé les yeux desquels elle lit enfin quelque chose. tu m'en veux à ce point ? putain. il s'en émane la douleur du monde. elle tire sur sa clope, alors que son pied tape plus frénétiquement encore contre la chaise d'à côté, d'façon aphone. "on s'dit tout, pas vrai ?" du bout de ses lèvres tremblantes. tu l'sais, kaz, hein. tu. le. sais. "j'étais à paris." qu'elle trouve à dire. à balancer, comme une vulgaire excuse. "et toi, t'étais où ?" hein, kaz ? t'étais où quand j'suis rentrée ? quand j't'ai attendu jusqu'au levé du soleil, quand j'tapais mes lignes toute seule, quand mon cœur criait ton nom ? t'étais où quand j'avais besoin de rêver, de m'envoler, de m'effacer ? t'étais où quand, nous, on était tous au chantier ? agriffée à son regard, elle l'érafle de ses yeux brillants, le balafre de ses opales tireuses de balles. son pied a achevé son combat contre le meuble, mais, névrosée, sa cuisse gauche a pris le relais. elle frétille dans un mouvement nerveux infatigable. parce qu'elle est irritée, parce que son corps ne fait que réagir à son hémorragie interne. tout saigne en elle. "à moi, tu m'as manqué." d'une voix cassée, alors que sa main s'avance pour laisser mourir sa cigarette consumée dans le cendrier. c'qu'elle est faible. c'qu'elle est devenue mortelle.
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Message Sujet: Re: forever and ever (kaz)    forever and ever (kaz)  Empty Jeu 4 Avr - 22:40

Kaz est au bord du précipice, la voix de son Eden pour le guider vers sa mort certaine. Les syllabes qui glissent d'entre ses lèvres adorées sont aussi vides que le creux béant au milieu de sa poitrine. Une partie de lui souhaiterait prétendre que tout va bien, oublier les mots de Mimi pour se réfugier dans les bras de la femme qu'il aime. Le problème est qu'il en est incapable, son esprit et son cœur à jamais marqués par la vérité avouée de la bouche d'une autre. Tu me l'aurais dit, Eden ? Tu l'aurais écrit ou avoué à voix haute, ta bague étincelante et ton regard émerveillé agités devant mes yeux abattus ? Tu aurais brisé mon cœur meurtri en me l'annonçant toi-même ou tu aurais été trop lâche pour le faire ? Cette pensée annihile les contrées encore intouchées par la puissance de ses tourments. Il aurait pu rester dans le secret, l'accueillant dans son monde et l'aimant jusqu'au creux de ses reins sans la moindre d'idée que son cœur, son âme et son esprit appartiennent à un autre. Les opales cristallines de sa Némésis crament sa peau, réveillent les douleurs les plus enfouies. Son deuil, Kaz aurait pu le faire. Il aurait pu se reconstruire loin d'elle. Sans elle. Mais Eden est revenue, son invincible sourire aux lèvres et ses griffes autour d'un cœur qui ne devrait plus lui appartenir. C'est l'hémorragie interne alors qu'il sent son regard sur lui, trouant sa chair jusqu'à en entrevoir ses os. Kaz voudrait hurler à la mort, crier à s'en vider le crâne. J'veux plus de toi, Eden. J'veux plus de ces souvenirs qui m'retournent la tête, ni de la sensation de ta peau contre la mienne. J'veux plus sentir ton parfum ou entrevoir tes traits à chaque coin de rue. Arrête de me regarder comme ça. J'me sens sale, sous ton regard. Arrête, je t'en prie. Arrête de me torturer. De voler le peu qui me reste à chaque parole. Arrête, Eden. T'en as déjà assez fait. Le mot trahison ricoche comme une pierre sur l'eau, se répétant dans sa boîte crânienne jusqu'à qu'il ait l'impression qu'il va exploser. Il y avait de l'amour, un jour. De l'amour et des promesses échangés, leurs deux corps dénudés l'un contre l'autre. Et quand tu me promettais la Lune, est-ce que tu pensais à lui ? Est-ce que tes belles paroles m'étaient exclusivement réservées ou plutôt répétées en boucle à n'importe lequel des hommes qui croise ton chemin ? Et quand on est ensemble, est-ce que tu penses à lui ? Est-ce que tu compares mes lèvres aux siennes, nos regards, nos touchers et nos éclats enflammés ?
Après ce qui lui paraît être une éternité, Kaz retrouve sa voix. Il pourrait effectivement faire comme de rien n'était et continuer d'aimer Eden jusqu'à en crever, mais cette simple pensée lui donnerait presque envie de vomir. Il a trop mal pour jouer le rôle de l'amant idiot et éperdument amoureux d'une menteuse invétérée. – Ah bon ? Kaz relève ses opales tempétueuses, la rage remplaçant doucement la douleur aussi physique que mentale. Il n'attend rien d'autre qu'un aveu pour pouvoir reprendre sa vie – ou la terminer en ses termes. Si elle veut jouer, il ne la suivra pas dans son manège et tente de lui faire comprendre jusque dans ses regards aux contours orageux. La nonchalance d'Eden lui retourne les tripes, son calme ne tenant qu'à un fil. Kaz enchaîne les questions entendues, ses ongles enfoncés dans sa paume à en faire saigner la chair. J'étais à Paris. Et toi, t'étais où ? Aussi vite qu'il pourrait faire serpenter le prénom de sa Némésis hors de ses lèvres, il n'y a plus rien. Il n'y a plus de souvenirs doucereux, de baisers enfiévrés ou de semblant d'amour au fond de ses entrailles. Il n'y a plus d'Eden et Kaz, mais seulement des âmes séparées, éloignées par un fossé grandissant un peu plus chaque seconde. – Et tu faisais quoi à Paris ? C'est calme malgré l'ouragan qui ravage l'intérieur de ses entrailles. Tu sais que je sais, alors avoue. Avoue que ton cœur appartient à un autre. Que l'entièreté de tes mots n'était qu'un mensonge. Avoue, Eden. Ces quelques mots sont les seuls qui dépassent la frontière, s'envolent entre leurs deux entités brisées. Il ne répond volontairement pas à sa question, sûrement pour lui prouver que lui aussi peut avoir des secrets. Que son existence ne tourne pas autour de ses beaux yeux. Et même s'ils savent tous les deux que c'est faux, Kaz ne flanchera pas. – À moi, tu m'as manqué. Il rit faussement, le Zuniga. Il rit et le son l'étonne lui-même. Les mouvements d'Eden lui échappent complètement, il n'y a que ses iris et ses mensonges qui occupent son esprit. – T'as perdu l'droit de dire des trucs comme ça, Eden. Tu m'as perdu, moi. C'est craché avec autant de venin que possible. Kaz tombe, encore et encore. Il continue de glisser de la falaise qu'est son amour pour Eden, mais il compte bien ne pas s'exploser au sol seul. Tes paroles valent plus rien et tu sais très bien pourquoi. Il y a de l'assurance de le timbre de sa voix, mais la vérité est que tout en lui se décompose à chaque mot. Arrête tes conneries maintenant. J'suis peut-être complètement bousillé par les cachetons, mais j'suis pas con. Il se fiche des silhouettes environnantes et de l'intérêt qu'elles portent de plus en plus à leur conversation. Il se fiche de tout – sauf d'Eden et de sa chute au ralenti. On crèvera ensemble, mais avant, on s'brisera mutuellement.


@eden aleïev
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Message Sujet: Re: forever and ever (kaz)    forever and ever (kaz)  Empty Lun 15 Avr - 22:02

tout saigne en elle. ses regards, ses réflexions. s'il semblait lui subsister des résidus célicoles - excepté son prénom paradis, il n'y a que la maladie qui la sillonne jusqu'au moindre de ses pores. c'est la maladie d'amour, ou de son contraire, qui la parcourt. (pneumonie de toi) l’oppression de la répulsion, l'asphyxie de l'affection, l'étouffement des sentiments. elle suffoque, eden, privée de l'oxygène duquel kaz l'animait au premier jour. (paraplégie de toi) la disjonction du cerveau des organes, la lésion de la raison. ses nerfs sautent, crûment épilés, et ses tendons lacérés grandissent une montagne de reliques squelettiques dans un bruit fracassant. enterrée sous son propre ossuaire, son corps se scelle. assiégée face à lui avec tant de paralysie qu'il en devient difficile de lui déceler la vie. (léthargie de toi) suspendue à rien, comme leur destin. propre ou commun. domptée par ce magnétisme viscéral, qui l'encourage à douter du réalisme de ce qu'ils forment. elle somnole, rêve encore qu'il ne s'agisse que d'un cauchemar. elle imagine, que dans un instant, il lui prendra la main pour l'emmener au chantier. qu'il riront aux éclats sur le trajet puis qu'ils s'aimeront à s'en faire jalouser. (anorexie de toi) jamais à satiété. la silhouette de leur amour n'a jamais été si maigre, le poids de leur cœurs jamais si lourds. (leucémie de toi) il est sa phase terminale, l'affect chronique. finalement, le seul capable de l'éteindre pour l'éternité. elle est malade, eden. et il est tant les symptômes que les remèdes. le voilà, le problème. il est le chancre mais la cure, la plaie mais le baume, la peste mais la purge, le mal mais l'amour. et tout ce qui ressort de tout ça, ce n'est qu'une folie psychiatrique. qu'une maladie mentale. plus qu'une nouvelle preuve de son instabilité psychologique et de son âme vendue au diable. d'ici, la convalescence lui paraît inatteignable. elle le cherche des yeux, son sérum. mais, pas de kaz. ni pour l'aliter à son chevet, ni pour l'aimer. tout saigne en elle, tout, et elle n'en assume rien. c'est comme s'immiscer dans le lac aux crocodiles, et continuer à danser pendant le sacrifice de ses membres, alors que chacun de ses atomes s'écartèle, l'un, après, l'autre. psychologiquement, elle sent bien son âme meurtrie. physiquement, elle reste là, fondue au soleil. agressée par les rayons et transcendée par la chaleur cuisante. l'air de rien. comme sa première plage de l'année. "et tu faisais quoi à paris ?" l'antidote, kaz. l'antidote ou je meurs. "du tourisme." garce. il veut qu'elle parle, elle en est incapable. c'est au-dessus de ses forces pour l'instant. elle n'arrive pas à assumer. elle n'y arrivera sûrement jamais. pas devant son malheur, sa rancœur. pas devant les armes qu'il détient et qu'il pourrait fatalement lui lancer à la gueule. et tout bonnement comme un condamné à mort qui se respecte, elle récite ses dernières prières. elle lui avoue qu'il lui a manqué, dans l'espoir qu'il rétorque par la réciprocité. allez, dis-moi que je t'ai manqué aussi, kaz. sors-moi de là. déborde-moi. lève-moi. à la place, il rit. la blonde a un mouvement de recul instinctif, fronçant les sourcils et exhibant enfin une expression de réticence à son égard. vraiment, kaz ? toi, tu ris ? toi, tu fais semblant ? toi, tu joues les sarcastiques ? il est où, mon kaz ? l'authentique, j'entends, celui qui ne joue pas les sourires ironiques et les piques caustiques ? t'en as fait quoi ? tu l'as envoyé au diable en même temps qu't'as jeté mon amour ? tu l'as laissé pourrir sous la lune, cramer au soleil ? mais t'as toujours survolé tout ça, kaz ! la comédie, les faux-semblants, le théâtre de la vie ! c'est quoi, le premier acte d'ta scène de drame ? fais-moi tomber c'putain de rideau et lâche la main d'ces enflures d'producteurs. reviens prendre la mienne, kaz. avant qu'tu ne puisses plus t'en emparer. "t'as perdu l'droit de dire des trucs comme ça, eden." impossible. ça n'peut pas arriver si vite. pas maintenant, pas tout de suite. pas comme ça. pas sans qu'elle ne l'ait décidé. pas de son plein gré. elle froisse ses sourcils, apportant son verre à ses lèvres pour les humecter. histoire de sentir autre chose que le vide dont il l'accable. "tes paroles valent plus rien et tu sais très bien pourquoi." elle repose seulement son verre quand elle se décide enfin à replanter ses opales dans celles de kasimir. c'est la haine qui l'assène. la hargne, la peine. elle aimerait le faire taire d'un baiser qui lui donnerait la mort. mais eden, elle voit, qu'il a des choses à dire. alors elle laisse faire. elle croise les bras sur sa poitrine et se mordille la lèvre inférieure, vexée de son jugement hâtif, déçue de l'envergure de ses propos. "arrête tes conneries maintenant. j'suis peut-être complètement bousillé par les cachetons, mais j'suis pas con." elle sent bien, son palpitant courir à sa perte en son intérieur. ses pulsations grognent, frétillent, se chevauchent puis se démêlent. ses yeux courent dans les siens, dans un sprint effréné qui ne connaît ni pause ni arrêt. arrête, kaz. tu ne veux pas vraiment que je te considère plus réel que ce que tu n'as jamais été. tu ne veux pas vraiment, faire partie de ma vie de mortelle et de femme de satan. tais-toi et écoute moi si tu ne veux pas devenir aussi fou que moi. après un (long) instant de silence, la belle se rallume une cigarette. bien que l'envie de se rouler une paille et sniffer un rail l'accapare. elle aimerait rendre ce moment plus onirique encore que tous ceux qu'ils ont toujours su vivre à deux. "et quand est-ce-que t'as gagné le droit de me rabaisser aussi bas, kaz ?" toujours de ce même ton d'indifférence, soufflant sa fumée après une question qu'elle veut rhétorique. elle continue de faire galoper ses opales, étudiant chaque détail du circuit. elle tire encore sur la tige qui brûle entre ses doigts, finit par lever les yeux au ciel, se redresser, s'adosser à nouveau, croiser ses jambes pour arrêter ces fichus spasmes névrotiques qui lui titille la cuisse. et puis, elle le regarde, encore. lui. "tu vois, moi je pense que si t'avais un minimum d'intelligence, tu ne foncerais pas dans la fosse comme un connard. t'as appris pour mes fiançailles, et puis alors ?" ce n'est qu'un putain d'mariage. et si seulement tu savais. elle assume enfin. involontairement. c'est spontané, ça lui paraît aussi anodin qu'un afterwork. "c'est à quel moment, qu't'as décidé d'écouter les autres avant moi ? à quel moment qu't'as préféré m'abandonner que m'affronter ? putain c'que t'es con. tu comptais m'ignorer pour toujours ? m'laisser crever de ton absence ? t'as promis, kaz. des centaines de fois." et j'espère te l'entendre me le jurer à nouveau des milliers. mais elle aussi, elle lui a promis, à kaz. qu'elle ne le laisserait jamais l'oublier. pour sûr qu'elle l'aime. comme une malade.
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Message Sujet: Re: forever and ever (kaz)    forever and ever (kaz)  Empty Dim 21 Avr - 17:23

Il n'y a plus d'amour pour nettoyer le sang et soigner les plaies béantes. Il n'y a plus de passion pour recoller les morceaux d'un cœur trop souvent malmené. Les touchers et baisers ne répareront plus les fissures de leurs deux âmes en peine. Kaz ne laissera plus Eden s'approcher de son corps tailladé et des blessures qu'elle lui a elle-même infligées. Il reprend les armes longtemps laissées à ses pieds, enfile son armure fissurée par les années et s'engage dans la bataille contre l'ennemi qu'il s'efforce de détester. Ses opales cristallines lui arrachent des frissons de dégoût et d'amertume. J'ai tant aimé m'perdre dans tes prunelles que j'voyais parfois arc-en-ciel. J'ai tant aimé chaque fois que ton regard se posait sur mon corps aux allures de carcasse et m'sentir revivre sous son impact. J'aurais voulu m'noyer dans ton propre océan, à en toucher le fond et remonter à la surface sans jamais que ça s'arrête. Aujourd'hui, j'ai qu'un souhait, celui d'oublier c'que tu m'as un jour fait ressentir. Kaz est dur envers Eden, plus qu'il ne s'est jamais autorisé à l'être. Il s'attaque à la fausseté de leur amour, prononce cruellement la fin de cette histoire qui n'allait que dans un sens. Il prend les rennes de ce tableau peint des doigts experts de sa Némésis et réclame le retour de son âme vendue au Diable. La douleur qui l'emprisonne est insupportable, mais Kaz se tient droit dans sa prison de glace. Il refuse de montrer l'étendu des dégâts, la gravité de ses lésions internes, la profondeur de ses blessures fraîches desquelles coulent encore le carmin qui rappelle à Kaz qu'il est bel et bien vivant. Vivant sans trop l'être, le cœur écrabouillé sous les talons fins de celle qu'il appelait sienne. Il se découvre un talent dans les yeux d'Eden, celui du contact visuel qui l'a trop longtemps effrayé. Tu baisseras le regard avant que j'le fasse. Tu te réduiras au néant comme tu t'es acharnée d'le faire avec moi. Et bientôt, Eden, il restera plus rien d'toi à pleurer. Tu n'seras plus que cendres dans la cheminée, poussières sur les sols laminés. Bientôt, j'serais libéré du simple souvenir de ton visage luciférien. C'est le silence qui termine par tomber entre leurs deux êtres fatigués, fatigués du monde et de sa destruction provoquée par la folie des Hommes, de l'Humanité et des guerres au nom d'une liberté inexistante, des démons qui peuplent et bousillent la Terre et des anges qui ramènent à leur Maître les âmes parties trop tôt, fatigués d'être lasses, fatigués de vivre et de respirer. Kaz retient son souffle sous le soleil étourdissant, la peau en ébullition sous sa veste dépareillée. J'sais pas si ce sont les rayons qui me crament ou ta simple présence qui fait bouillonner mon être entier. J'me perds quand t'es là, Eden. J'suis entouré d'un brouillard épais, d'arbres lugubres qui se ressemblent tous, en plein milieu d'une forêt qui porte ton nom maudit. J'supplie les cieux d'me laisser en sortir, mais personne m'entend. Il observe vaguement son interlocutrice s'allumer une cigarette, ressentant le besoin pressant de lui prendre son briquet et de déclarer le feu sur sa propre chair dégueulasse. – Et quand est-ce-que t'as gagné le droit de me rabaisser aussi bas, Kaz ? C'est l'agacement qui aura doucement raison de son équilibre mental. Elle ne répond pas, Eden. Elle ignore les demandes d'honnêteté que Kaz lui fait et ça ne cesse de rajouter de l'huile sur un feu qui serait bientôt capable de décimer la Terre entière. Il secoue nerveusement sa jambe sous la table qui les sépare, s'empare de l'intérieur de sa joue avec ses dents pour trouver un moyen de canaliser sa rage. Le droit, Kaz ne l'a jamais eu. Eden le lui a enlevé sans qu'il ne s'en rende compte. Elle l'a réduit à rien, à un rien plus profond que les nombreuses années sous cachetons. Il continue de la fixer avec l'espoir qu'elle fondra sous la chaleur de son regard. Tu vois, moi je pense que si t'avais un minimum d'intelligence, tu ne foncerais pas dans la fosse comme un connard. T'as appris pour mes fiançailles, et puis alors ? Et enfin, elle avoue. Elle avoue avec une indifférence qui retourne les tripes de Kaz. Oh Eden, comment tu peux pas l'voir ? Comment tu peux ignorer comme ça m'fait mal ? Kaz se fiche bien des mots blessants qui accompagnent cette vérité qu'il attendait. Au fond, il n'y a plus rien en lui qu'elle peut toucher de sa voix dévastatrice et meurtrière. C'est à quel moment, qu't'as décidé d'écouter les autres avant moi ? À quel moment qu't'as préféré m'abandonner que m'affronter ? Putain c'que t'es con. Tu comptais m'ignorer pour toujours ? M'laisser crever de ton absence ? T'as promis, Kaz. Des centaines de fois. Elle continue, la diablesse au visage angélique. Elle continue de s’immiscer à l'intérieur de lui, de glisser son venin dans son sang déjà acide. Il faut un instant à Kaz pour retrouver ses esprits et se redresser sur sa chaise. – Comment t'oses m'parler d'promesses ? Son visage froissé, tiré, fatigué se transforme en un masque d'impassibilité. T'as brisé toutes les tiennes, Eden. Il secoue sa tête pour appuyer ses propros et essayer de se vider le crâne de toutes les mauvaises pensées qui y ont fait leur nid. Et j'en ai rien à foutre qu'tu crèves d'mon absence. Moi j'crèverais pas d'la tienne. Vilain mensonge qu'il se force à glisser hors de ses lèvres sèches. Kaz est incapable de vivre sans Eden, mais c'est une vérité qu'il est prêt à abandonner en même temps que son amour pour celle qui a réussi à remettre son cœur malade en marche. J'te souhaite pas d'être heureuse, Eden, parce que j'suis pas aussi hypocrite que toi. J'sais pas qui il est, qu'il ajoute avec l'ombre d'une grimace, mais si tu l'as pas déjà bousillé, c'est à lui qu'je souhaiterais bon courage pour t'supporter et survivre à ta présence. Et sur ce, c'est à son tour de détourner le regard vers un ciel trop ensoleillé pour une journée si lugubre. C'est comme si les cieux s'amusaient de son malheur, se faisaient une joie de le voir se faire déchirer par la seule femme qu'il arrivera un jour à réellement aimer.

@eden aleïev
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Message Sujet: Re: forever and ever (kaz)    forever and ever (kaz)  Empty Mar 14 Mai - 4:31

dans ses yeux la peur. parce qu'il est kaz. parce qu'ils sont kaz et eden. qui ne sont jamais apparus plus mythiques l'un que l'autre. kaz et eden, qui ensorcellent les sorgues et ne renaissent jamais à l'aube. les silhouettes imparfaites qui défigurent les étroitesses des impasses orphelines du queens. les ombres tapies au cœur de leurs nuits, branlantes dans leur évanescence, fugitives d'un rien qui ne serait pas eux. les reflets lustrés d'un cosmos imaginé, gravitant dans l'immensité d'un amour intersidéral. ils sont les ordures, les cendres, les salissures. ils sont neufs dans leurs abîme, droits dans leur vice, seyants dans leur saleté, beaux dans leur abjection, poétiques dans leur affront, purs dans leur obscénité. ils sont esthétiques dans leur disgrâce, idéaux dans leur défectuosité, solides dans leur incertain, saints dans leur péché, merveilleux dans leurs monstruosité, angéliques dans leur démon. ils sont kaz et eden. dont on oublie le réalisme. dont on sous-estime la vitalité, surestime l'handicap. nul n'est plus immortel que leur tandem. il serait courageux, pour un être vivant, d'imaginer fouler le sable de leurs âmes cendrées, ensevelies à l'unisson jusque sous les mêmes empreintes. il serait courageux aussi, pour un être vivant, de penser remettre sur pieds deux macchabées organiques dont les os se sont pourtant articulés sous les craquements de ceux de l'autre, puis emboîtées en fonction de leurs propres formes, du pochoir d'ensemble jusqu'au détail subliminal. mais, il serait plus courageux encore, pour un être vivant, de tenter la ré-animation disjointe de deux cœurs éteints dont l'énergie n'a pourtant jamais cessé d'électriser l'autre. kasimir, il est son fantôme du monde réel. depuis le premier jour, elle a su qu'il était mort avec elle, et depuis, elle n'a plus jamais voulu lui rendre la vie. dans ses yeux la peur, parce qu'il renaît, de rouille et de rage. ses paupières clignent chaque deux instants, se closent et se rouvrent successivement, sans manquer un battement. il ne se contente pas de voir, il regarde. il regarde, il sait ce qu'il regarde et sait ce qu'il veut regarder. il a cette certitude, qui flambe la surface du soupirail de son être. cette lave fulgurante qui lui coule des yeux, dans la bouche, crachant des reproches sismiques, creusant des cratères capables d'éruption. elle a chaud, eden. elle cane sous l'intensité de l'impétuosité du volcan réveillé face à elle, cane sous la chaleur colossale du brasier sous-plombant le ciel. elle donnerait tout pour que le froid de la lune vienne apaiser les brûlures du soleil. parce qu'au fond, le jour a toujours été plus douloureux que la nuit. "comment t'oses m'parler d'promesses ? t'as brisé toutes les tiennes, eden." les ultraviolets frayent chemin jusqu'au myocarde, l'assénant d'un coup d'soleil. quelles promesses, kaz ? celle de mon amour ? je t'aime. celle de ma fidélité ? pour toujours. celle de ma réalité ? à jamais. elle souffle sa fumée bruyamment, hochant la tête de gauche à droite. un soupir agacé fuit sa gorge, fière et blessée. putain, mais qu'est-ce-que j'ai raté avec toi ? pourquoi tu n'vois pas, pourquoi tu n'penses qu'à toi ? ouvre le coeur, kaz. et regarde le mien avec. tu n'y sonderas que le reflet d'un chagrin sans nom et les souvenirs d'une histoire meurtrie. l'incendie se propage, si vite qu'il semble que tout soit de bois. "et j'en ai rien à foutre qu'tu crèves d'mon absence. moi j'crèverais pas d'la tienne." l'insolation. ça fait tourner la tête et griller l'amour. eden, elle n'avait jamais encore mesuré ses sentiments pour kaz. aujourd'hui, elle connaît la somme de leur poids, et ne peut se permettre de les porter seule. elle sourit amèrement, les yeux tendres et saignants. ça fait mal. pour panser, elle tire sur sa cigarette, détournant les yeux en première, les levant vers le ciel, absorbés par l'appel de ceux qui l'y attendent là-haut. parce que sans kaz, la mort n'existe pas dans la vie. c'est dur. il est dur. et il s'acharne. il cogne, encore. inlassablement. avec une hargne qu'elle ne lui avait jamais connu. "j'te souhaite pas d'être heureuse, eden, parce que j'suis pas aussi hypocrite que toi. j'sais pas qui il est, mais si tu l'as pas déjà bousillé, c'est à lui qu'je souhaiterais bon courage pour t'supporter et survivre à ta présence." ismaël. ismaël sartier. et tout serait plus simple si tu m'aidais à le tuer. "tu penses tout ce que tu viens de dire ?" les larmes lui échappent, elle les rattrape à la volée de l'intérieur de son  poignet. son corps réagit, son cœur réagit. dans la vie réelle, elle ne peut contrôler ses émotions, les répercussion de ses attaches. elle pleure. silencieusement, discrètement. elle pleure mais ne sait pas vraiment pourquoi. sûrement parce qu'il vient de lui rappeler qu'ils appartiennent à la vie terrienne, et qu'ils n'ont pas seulement été qu'un rêve, tous les deux. sûrement aussi parce qu'elle le découvre dans une bribe d'humanité, plus puissant, plus vivant qu'elle ne l'a un jour estimé. elle pleure parce qu'il s'éloigne, parce qu'elle en souffre. elle pleure, parce qu'inconsciemment, il faut aussi qu'elle le fasse. si tu pleures, eden, tu montres ta sensibilité. si tu pleures, c'est que t'es touchée, peut-être éprise d'un remord de culpabilité. si tu pleures, tu vis et si tu pleures, tu lui permets de vivre avec toi. elle reste aphone un instant, le temps de retrouver la maîtrise de ses émotions. capturées, elle jette son regard sur celui qui veut partir. désenchantée et déchue. "t'es vraiment trop con." j't'aurais dis je t'aime, kaz. mais certainement pas maintenant, quand tu viens de dénigrer toute la valeur de ce que je peux ressentir pour toi. j'me serais excusée, si tu m'avais laissée m'expliquer sans insulter mes actes avant. mais là, kaz, j'suis plus sûre de te garder. parce qu't'as touché quelque chose, dans mon estomac, et je n'veux plus jamais te permettre de recommencer. dans ses yeux la peur, d'aimer différemment de ce qu'il ne le suffirait. "c'est pour ça, qu'tu m'fais m'sentir misérable ?" elle a levé sa main gauche, jouant de son alliance avec les doigts de son autre main. pour un mariage déloyal ? des papiers qui n'feront que blanchir mon futur crime ? elle fait glisser la bague, la remonte jusqu'à dénuer sa peau "c'est pour cette putain d'bague ? hein ? tu sais quoi, t'as qu'à la revendre et t'acheter d'la came avec." les yeux brillants, de haine, de peine, personne ne sait vraiment. elle balance le bijoux contre la table dans un geste insolent, qui roule jusqu'à kaz dans un bruit grinçant. "barre-toi, c'est mieux pour toi."

@kaz zuniga  forever and ever (kaz)  3227196488
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Message Sujet: Re: forever and ever (kaz)    forever and ever (kaz)  Empty Mer 12 Juin - 14:37

Ils sont morts, les soldats. Massacrés sur un champ de bataille désormais tâché de leur sang. Ils ont dit adieu à la vie, les soldats. Se sont éteints avec comme derniers souvenirs les visages des êtres aimés jusque dans la tombe. Ils se sont raccrochés aux doigts squelettiques de la mort, lui offrant leurs précieuses existences pour permettre à Kasimir de réclamer la sienne. Tel un phœnix explosé en plein air, il renaît de ses cendres devant les opales funestes de la diablesse aux griffes acérées. Il revit, plongé dans le carmin des hommes et femmes qui se sont sacrifiés pour son être putride. Il ressuscite sous la douleur qu'il voudrait taire. Il le voulait, Kaz, mais se surprend aujourd'hui à souhaiter que l'engourdissement dans sa poitrine réapparaisse. Que son cœur s'éteigne pour effacer ce qu'Eden lui fait ressentir. Mourir pour oublier les souffrances inutiles. Kaz se cache derrière ses airs assurés et impassibles, conscient que le moindre signe de faiblesse sera utilisé contre lui. Il se réfugie derrière les apparences trompeuses qu'il déteste pour se protéger des coups traîtres. Mais la vérité est qu'il s'émiette à chaque mot craché. Que sa rage a la sensation d'une lame de rasoir coincée dans sa gorge. Que plus il s'éloigne d'Eden, plus il sent sa fausse solidité chanceler. J'voudrais tant t'embrasser, Eden. Tant sentir ton corps contre le mien et nos deux cœurs battre à l'unisson. J'voudrais tant me perdre dans tes bras, Eden. Tant oublier les malheurs du monde et avoir un goût alléchant du Paradis qu'on n'atteindra jamais autrement. J'voudrais tant continuer de t'aimer, Eden. Tant supporter ton absence et la simple pensée de lèvres inconnues entre tes cuisses – tout ça rien que pour te garder près de moi. J'voudrais tant passer au-dessus de ça, Eden, mais j'en suis incapable. Kaz savait qu'il n'était pas l'exception, pas le seul à se glisser aux creux de ses reins nirvana et à goûter à sa peau rougissante à chaque coup de langue. Il le savait et l'a toujours accepté, conscient qu'il ne serait jamais assez à ses yeux – jamais assez bien, jamais assez bon, jamais assez tout. Sauf qu'aujourd'hui, sur cette terrasse où le soleil vient brûler leurs deux âmes ébranlées, ils ne parlent plus simplement d'échanges charnels et de baisers fiévreux. Ils parlent du cœur d'Eden dans les mains d'un autre, de promesses d'éternité qui finiront par détruire le reste. Tu peux prétendre autant que tu veux, mais tu m'oublieras dans ses bras. Tu n'penseras qu'à lui et son regard amoureux à ton arrivée à l'église, ses mots doux glissés au creux de ton oreille et de sa bouche dans ton cou. Et après la bague dorée à ton doigt, il t'offrira quelque chose que j'serais jamais capable de te donner. De deux, vous passerez à trois et ça en effacera tout ce qui est passé avant. J'te croirais pas, Eden, si tu m'disais que tu t'en fous de tout ça. Qu'il y aura toujours que moi. J'veux pas être là quand tu prendras conscience que ce qu'on a n'a pas d'importance. J'veux pas sentir tes doigts se détacher doucement des miens, ton feu être remplacée par d'la glace. Finalement, Eden, j'veux pas t'voir heureuse avec quelqu'un d'autre que moi parce que j'sais que j'y survivrais pas. Il s'acharne sur Eden pour se sauver du trou noir dans lequel elle continuera de le traîner. Se détache de lui-même pour se protéger de l'inévitable. Kaz se libère de ses maux intérieurs, du mal qui le ronge depuis que Mimi a lâché la bombe. Il remue le couteau jusqu'à provoquer une réaction étonnamment humaine chez Eden. Et une fois ses yeux retombés à son visage, il se retrouve incapable de détourner le regard – comme hypnotisé par les perles salées qu'il croyait impossibles d'arracher à sa Némésis. Nous sommes donc tous les deux humains, après tout. Forcés de vivre sur une Terre qui ne cesse de nous prendre tout ce que l'on aime. Obligés de supporter l'humanité nauséabonde qui rampe sous notre peau et de ressentir les mêmes émotions répugnantes que tous les autres. – Tu penses tout ce que tu viens de dire ? Sa voix le fait revenir sur la terrasse, à cette table qui le sépare de son âme sœur avec laquelle il se déchire. Kaz hoche simplement la tête, soudainement incapable de formuler une phrase cohérente. Pourquoi tu pleures, Eden ? Arrête de pleurer, t'es en train de tout embrouiller. T'es vraiment trop con. Il ne retient même pas l'insulte – pourrait bien s'en prendre une centaine dans la gueule qu'il ne broncherait pas. Parce que ça n'a pas d'importance. Que plus rien n'a d'importance. C'est pour ça, qu'tu m'fais m'sentir misérable ? C'est pour cette putain d'bague ? Hein ? Tu sais quoi, t'as qu'à la revendre et t'acheter d'la came avec. Le bijou roule sur la table et est rattrapé de peu par Kaz qui la relâche tout aussi vite, brûlé par sa simple sensation dans sa paume. Il l'observe, posé à quelques centimètres de lui, le narguant de la plus cruelle des manières. Barre-toi, c'est mieux pour toi. Ses prunelles se replongent vite dans celles d'Eden, y restent un instant sans qu'aucune réponse ne s'échappe de ses lèvres. Le combat l'a quitté aussi vite qu'il est arrivé, l'abandonnant lassé sur cette chaise qui lui bousille le dos. – T'es forte, tu sais ? Qu'il laisse glisser, l'arête de son nez entre son pouce et index. T'es forte pour retourner les situations à ton avantage. Et ça remonte jusqu'à la frontière de ses yeux rougis, se coince dans sa gorge. J'te demandais rien d'autre qu'un peu d'honnêteté et même ça, t'es pas capable d'me le donner sans essayer d'me bousiller en même temps. Sur ses mots, il ramène la bague jusqu'à sa propriétaire avec une douceur éreintée, se penchant légèrement sur la table dans le processus. Si on en est là, c'est pas à cause de moi, Eden, qu'il ajoute en se relevant, le regard toujours ancré dans le sien. Tu m'verras plus, t'en fais pas. Et aussi vite que ça, il disparaît entre les new-yorkais pressés et les voitures impatientes sur la chaussée. Il disparaît et à chaque pas, les larmes se multiplient jusqu'à finir par complètement brouiller sa vision.

@eden aleïev
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