never be enough for me

01/ toi tu es l'aîné. le premier McDonald comme on t'appelle souvent. tu es celui avec le plus de souvenirs. le plus vieux. tu te souviens de la naissance de chacun de tes petits frères. tu te rappelles du couple McDonald. tu te rappelles surtout de ta mère. elle était belle. c'était la plus belle. elle avait cette odeur de vanille qui la suivait partout. petit, tu avais même pris l'un de ses tee-shirts en guide de doudou. il portait son odeur, même après qu'elle le lave, contre ta volonté évidement. tu l'emportais partout avec toi. c'était ton plus beau cadeau. ton plus beau souvenir d'elle. et puis quand elle est partis, tu l'as jeté. parce que tu voyais comment ton père regardait ton doudou. parce que quand tu le serrais contre toi, tu te rendais bien compte que ce n'était pas ta mère, qu'elle était bel et bien partie. parce quand elle est partis, du haut de tes sept ans, tu es devenu grand. tu es devenu une moitié d'homme.  02/ ton père, ton héro. il vous a grandit comme il le pouvait. vous rouliez pas sur l'or. on peut même dire que c'était dur. et comme tout héro, il avait besoin d'un acolyte. cet acolyte, c'était toi. tu as remplis ton rôle avec tes moyens. tu veillais sur tes petits frères. pas grave si tu ne pouvais pas avoir une enfance normal comme tous les autres. après tout, la normalité, c'était surfait. ton héro lui travaillait d'arrache pied pour que vous puissiez survivre et c'est ce que vous avez fait. néanmoins quelque fois tu ne remplissais pas ton devoir d'acolyte et retombait dans l'enfance. oui les conneries tu en as fait et tu t'es pris de belle correction. enregistré dans ta chair sur le coup, mais qui ne laisse pas de marque indélébile. quelque fois tu as entraîné tes petits frères avec toi. quelques fois vous preniez les un pour les autres. comme des mousquetaires. un pour tous et tous pour un. 03/ en grandissant tu es devenu ce qu'on attendait de toi. Dieu seul sait si c'est parce que tu étais vraiment destiné à devenir un voyou ou parce que tu t'étais laissé influencer. en tout cas, tu l'es devenu. cancre de l'école, bagarreur, mauvais élève, tête dure, caïd des quartiers ... il n'était pas rare que quelque fois tu te fasses escorter chez toi par la police. pas pour de grosses conneries heureusement. et puis tu avais de la chance que ton père travaille comme un forcené et n'était pas souvent à la maison. tu te pensais grand et fort, mais face à ton père, tu restais toujours son enfant. d'un seul doigt il t'enverrait au tapis, ça tu en étais certain. tu le savais et pourtant tu n'en avais rien à foutre. l'important c'était ce danger que tu frôlais. toi et tes potes, vous aviez l'impression de jouer dans la cours des grands. mais au fond, vous en étiez loin.  04/ et puis un jour tu l'as rencontré. cette fille au visage d'ange mais au caractère bien trempé. les apparences étaient trompeuses. rapidement tu lui donnais le surnom de Barbie parce qu'elle avait le physique pour. en vérité, elle avait toujours été la, mais tu étais trop occupé à joué les gros durs pour la remarquer. il a fallu un exposé à faire à deux pour que sa magie opère. elle était pleine de rêve, pleine d'ambition alors que tu tu étais simplement voué a traîner dans les rues en regardant constamment par dessus ton épaule. elle t'a fait voir ton avenir autrement. elle t'a fait croire à ses rêves. elle t'a fait croire à la magie. et tu es tombé amoureux de cette fille aux airs de poupée. elle a fait que tu t'es rangé. plus de bêtise. plus besoin de jouer les caïds. tu es devenu un exemple pour tes frères. une fois ton diplôme en poche, tu es même partis à l'université, toujours ta poupée avec toi, des rêves pleins la tête. 05/ l'université de new york fut fabuleuse. même si tu ne t'y sentais pas totalement à ta place, il suffisait qu'elle soit la, et tu oubliais tout ça. tout ça, tu le faisais pour elle. parce que tu te disais que si tu devais quelqu'un d'extraordinairement bien, elle resterait à tes côtés. mais elle t'en a pas laissé le temps. elle t'a posé un ultimatum : c'était elle et toi dans une autre ville ou alors toi et les McDonald dans le Queens. tu n'as pas hésité une seule seconde. la famille c'est important et tu le sais. hors de question de faire comme ta mère et de quitter les tiens. alors tu l'as laissé partir. au début ce fut dur. très dur même. mais avec le temps qui a passé, tu as appris à vivre pour toi. disons que ta poupée t'a ouvert les yeux sur un monde remplit de possibilité pour toi et pour ça, tu l'en remercieras toujours. 06/ un diplôme de commerce en poche, tu te mets a travailler dans divers magasins jusqu'à te spécialiser dans les magasins de sport. et puis un jour, la roue tourne. ton corps tape dans l'oeil d'un agent. très vite, de vendeur tu passes à model pour les marques sportif. il faut dire que ton salaire devient beaucoup plus important ... mais comme à l'université tu ne t'y sens pas à ta place. aux yeux de tous tu restes ce pauvre goss qui vient du Queens. et parce que tu n'es pas du genre a abandonné tes potes, ni a t'emballer pour un plus gros salaire, tes fréquentations dites de "voyous" sont rapidement jugé et toi aussi par la même occasion. et c'est justement avec deux de ses "voyous", après s'être pris une grosse caisse au bar du coin que l'idée vous viens. toi, tu apportes les financements, vu ta mini carrière de model, tu avais de quoi financé vos débuts. bien sur il vous faudrait un prêt pour la suite, mais chaque chose en son temps. le suivant apporterait son côté artistique. les murs du Queens avaient toujours été ses toiles à lui. et le dernier apporterait son baratin vu la quantité de femme qu'il arrivait à se mettre sous la dent même s'il est marié depuis l'école primaire. vous vous êtes lancé et ça a marché, au plus grand étonnement de tout le monde, à commencer par vous. Savage, from the Queens fut une marque déposé et appréciait du public. Aujourd'hui elle te permet de vivre correctement et d'aider ta famille. vous avez encore pas mal de projet en cours avec les gars, mais votre gagne pain pour le moment marche plutôt bien.