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Il allait rejoindre une nouvelle maison, celle de son tonton. Enfin, c'était ce qu'on lui avait dit. La dame de l'assistance sociale lui avait dit cela. Il ne connaissait pas bien cet oncle, il se demandait même s'il ne l'avait jamais vu, ne serait-ce qu'une fois dans sa vie. Mais les seuls visages qui persistaient encore et toujours dans son esprit étaient ceux de ses nounous de fortune. Elles lui manquaient, parfois, mais Ariel n'y pensait pas trop. A vrai dire, il ne pensait pas grand chose. Posant Lapinou sur le siège, à côté de lui, il se mit à griffonner dans son carnet, dans la voiture qui le menait vers sa nouvelle famille, sa nouvelle vie. Ari, il ne faisait jamais de plan, de projets, il vivait l'instant, et l'instant ne lui faisait que rarement peur. Et cette fois-là, il avait juste hâte de découvrir ce que le bon vent avait pu lui apporter. Ce fut donc tout sautillant qu'il lui suivit son accompagnatrice jusqu'à la porte d'entrée. Le quartier était chic, l'immeuble était beau. Mais, ces considérations, l'adolescent ne les avait pas. Un carton près d'une poubelle ou une villa de luxe, cela lui était égal, du moment qu'on le laissait sourire, s'amuser, et qu'on ne lui faisait pas de mal. Et s'il pouvait être aimé, c'était encore mieux.
Il ne fut pas intimidé lorsque la porte s'ouvrit et qu'un homme leur fit face. Il n'était pas très imposant, il n'avait pas l'air méchant. La dame de l'assistance sociale le salua, et expliqua la situation. Mais ici, tout était près, on l'attendait, sa venue était préparée. Ariel sourit simplement, avant de s'avancer d'un pas décidé. Il sauta ensuite tout bonnement dans les bras de celui qui était encore un inconnu pour le serrer dans ses bras. "Hey, tonton!" déclara-t-il jovialement, avec une fougue enfantine déconcertante et une grande innocence. "Je suis content de te rencontrer et que tu veuilles bien de moi chez toi.Merci pour ça. Je sais que c'est jamais facile. Je vais essayer d'être sage. Mais si je ne le suis pas, j'espère que tu vas pas trop me punir...." indiqua-t-il, les joues rouges, avant de s'écarter et de sortir sa peluche, qui se trouvait dans son sac. D'ordinaire, il gardait Lapinou à la main, près de lui, mais un épisode traumatique durant lequel il avait perdu son lapin le poussait de plus en plus à sécuriser son meilleur ami dans le fond de son sac à dos. "C'est Lapinou. Tu peux lui faire un bisou." lui expliqua-t-il ensuite en tendant la peluche vers le plus âgé.