Le temps d'une soirée # Peyton

Le temps d'une soirée

Peyton & Sullyvan

En tête, lui reste la dernière fois- et première d’ailleurs – qu’il l’a eu en consultation à l’hôpital. Il avait à peu prés cerné le personnage, se doutant que la demoiselle était un peu comme lui, à une certaine époque, et qu’il ne servait à rien d’insister sur le sujet de sa maladie. Tout comme il avait pu nier avoir un problème avec les médicaments, elle le faisait avec son propre cœur. Alors Sullyvan après changé de direction et l’avait finalement invité à dîner. Au-delà d’une légère part de défi de vouloir lui faire ouvrir les yeux sur les dangers qu’elle côtoyait quotidiennement, il avait très envie d’apprendre à la connaître. Parce qu’il fallait bien avouer que la demoiselle ne le laissait pas indifférent, bien au contraire ! Récupérant soigneusement son numéro de téléphone dans son dossier une fois qu’elle eut quitté le box, le jeune médecin avait continué sa journée tout en imaginant quel genre de rendez-vous il pourrait organiser. Surtout qu’elle en attendait beaucoup au vue de ces dernières paroles. Mettre le paquet, Sullyvan comptait bien le faire !

Devant son miroir, le jeune homme réajusta la cravate qui ornait son costume. Le grand jeu elle voulait, le grand jeu il allait sortir. Non pas qu’il allait faire étalage de son argent, ce n’était pas son genre, mais il voulait que la soirée reste inoubliable. Et cela commençait avec sa tenue. Il vérifia l’heure et sortit de son appartement pour attraper un taxi un peu plus bas dans la rue. Il donne l’adresse de Peyton et de laisser son regard vaguer dans les lumières de la ville. Tout d’abord le restaurant, puis il avait prévu d’aller au Mini-golf. Quelque chose de tout à fait ordinaire, mais qu’il appréciait. Cela laissait le temps de faire connaissance, et surtout d’en apprendre beaucoup sur l’autre. Rien de mieux que de l’observer lorsqu’il y a un certain enjeu : gagner la partie. Le taxi s’arrêta, et Sullyvan mit quelques secondes avant de réaliser qu’il se trouvait devant chez Peyton. Il sortit de la voiture, en lui demandant de l’attendre et alla sonner à la porte d’entrée, tout aussi anxieux que s’il passait un examen écrit. Vraiment étrange, lui qui d’habitude était toujours à l’aise dans ce genre de situation. Peut-être que Peyton représentait plus qu’une banale fille avec qui il allait passer la soirée et bien souvent la nuit.

La porte s’ouvrir, sortant l’étudiant de ses pensées et il ne sut quoi dire face au spectacle que lui présentait la jeune femme.

« Bonsoir. »

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(sullyvan & peyton)

Un léger sourire sur les lèvres, elle n’a absolument aucune idée de ce dans quoi elle s’engage ce soir, Peyton. Mais elle a toujours vécu comme cela, après tout, ce n’est pas si étonnant. Elle a toujours vécu sa vie sans savoir où cette dernière la mènerait. Et ce soir, elle la mène jusqu’à Sullyvan. Ce beau médecin, celui qui s’est occupé d’elle quelques jours plus tôt à l’hôpital. Au fond, elle est encore un peu surprise d’avoir accepté son invitation. Non pas qu’il ne soit pas charmant, c’est même tout le contraire. Et elle est totalement le genre de fille à se jeter la tête la première dans l’inconnu, Peyton. Mais lui, il est différent. Lui, il sait. Il sait ce qu’elle s’évertue à cacher à ses proches, au reste du monde. Il sait qu’elle est malade. Et normalement, elle aurait dû tout faire pour le tenir à distance, tout faire pour l’éloigner d’elle, parce qu’elle ne veut surtout pas être confrontée à la fatalité qu’est désormais sa vie. Elle est malade, elle le sera toujours. Son cœur est instable, son cœur la fait souffrir, son cœur l’empêche de vivre normalement. Et c’est également pour cette raison qu’elle ne comprend pas pourquoi Sullyvan cherche à la séduire. Pourquoi cherche-t-il à s’engager dans quelque chose de si compliqué ? Oh oui, elle est légère, Peyton. Mais elle l’est uniquement lorsqu’on ignore son secret. Et lui, il le connait mieux que personne. Il a vu l’état de son cœur. Même pour une nuit, il aurait certainement pu trouver une fille qui n’a pas ce genre de problèmes. Il ne doit pas avoir de mal à en trouver, des filles, avec son assurance à toute épreuve. Et au fond, c’est cette raison qui l’a poussé à accepter. Qui l’a poussé à le laisser entrer dans sa vie alors qu’elle ne devrait pas. Parce qu’il n’a pas baissé les bras, Sullyvan. Il n’a rien lâché, malgré le répondant de la brunette. Et un petit jeu s’est installé entre eux, presque immédiatement, presque inévitablement. Cette soirée est certainement signe que ce petit quelque chose commence entre eux. Un petit quelque chose dont elle ignore tout. Tout ce qu’elle sait, c’est que le beau blond doit normalement sortir le grand jeu. Alors Peyton s’est habillée en conséquence, une jolie robe noire, une veste classe par-dessus pour sortir, et puis un maquillage naturel, à son image. Elle est prête, juste à l’heure. Juste au moment où elle entend quelqu’un à la porte. Enfilant rapidement une paire de talons, elle se dirige ensuite vers cette dernière avant de l’ouvrir et de tomber sur Sullyvan. Et un sourire s’installe immédiatement sur le visage de Peyton lorsqu’elle voit qu’il n’a pas fait les choses à moitié. Habillé d’un beau costume, il est très élégant et la jeune femme aperçoit une autre image de lui. Bonsoir. Répond-t-elle, toujours avec ce sourire lumineux sur les lèvres. Tu es très élégant. Tu ne m’avais pas menti, tu veux vraiment te faire pardonner. Elle le taquine, comme lors de leur première rencontre, il n’a rien à se faire pardonner, en réalité. Il a juste fait son travail. Et elle se permet instinctivement de le tutoyer puisqu’ici ils ne sont plus à l’hôpital, le cadre n’est plus formel.

Le temps d'une soirée

Peyton & Sullyvan

L’estomac légèrement serré à cause du stress, Sullyvan se rend compte que ça ne lui est pas arrivé depuis longtemps. Surtout pour un rencard avec une fille. Mais cette fille n’est pas comme les autres, il l’a comprit au premier regard posé sur elle, aux premières paroles échangés. Elle est forte, elle se bat dans la vie, quelque soit les combats, et elle n’abandonne jamais. Sauf lorsqu’il s’agit de sa maladie. Mais ça, Sully peut le comprendre, il est passé par là lui aussi, avec un autre genre de maladie, la sienne est nettement plus additive et le risque de récidive très élevé. Surtout au vu de son métier et de ce qu’il côtoie tous les jours. Bien habillé, parce qu’il a promis de sortir le grand jeu, le jeune étudiant monte dans un taxi avant de donner l’adresse de la belle brune au chauffeur. Le temps du trajet n’arrange rien à son stress, mais il ne peut s’empêcher de sourire. Il est content, heureux même qu’elle ait accepté de lui donner une chance après la dernière fois. Il savait que la meilleure chose à faire était d’être franc et direct, et c’est ce qu’il avait fait. Il aurait tout aussi bien pu se prendre une gifle. Heureusement cela n’avait pas été le cas, et il se retrouve ce soir face à la porte de la demoiselle, à laquelle il frappe vigoureusement. Son cœur s’emballe et il se retrouve sans pouvoir dire un mot durant quelques secondes. Peyton aussi à sortit le grand jeu. Elle est tout simplement resplendissante. Un sourire apparait sur son visage aux paroles de Peyton.

« Je te retourne le compliment. Tu es magnifique. »

Il n’a même pas capté qu’elle l’avait tutoyé, et il fait instinctivement la même chose. Ici, ce soir, pas de médecin –patient. Juste deux personnes, un homme et une femme, qui font connaissance le temps d’une soirée.

« Est-ce que ça marche ? Je suis pardonné ? Parce que si c’est le cas, je rentre chez moi, plus besoin du reste de la soirée. »

Un immense sourire apparait sur son visage. Il la taquine, bien évidemment, pour rien au monde il ne raterait ce rencard et ce qu’il a prévu. Rien de bien faramineux, parce qu’il ne voulait pas trop en faire non plus, pas tout de suite. Le jeune homme avait déjà remarqué à plusieurs reprises, que lorsqu’il en mettait plein la vue, vraiment plein la vue, dés le premier soir, les filles étaient toutes d’accord pour le revoir, mais jamais pour les bonnes raisons. Alors depuis quelques temps, Sullyvan avait décidé d’attendre plusieurs rendez-vous avant de parler d’argent et de le montrer. Ce qui était assez facile au vu de son appartement, plutôt modeste lorsque l’on connait la fortune de sa famille. D’ailleurs, ce n’était pas la seule chose dont il ne parlait pas tout de suite : sa dépendance. Toujours constante dans sa vie, et qui le serait jusqu’à son dernier souffle. Pourtant, il sentait que cette soirée, et cette fille, ne serait pas ordinaire, bien au contraire. Offrant son bras à la belle brune, il l’accompagna jusqu'au Taxi avant de donner l’adresse du restaurant au chauffeur.

« J’espère que tu as faim ! »

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(sullyvan & peyton)

Il lui retourne son compliment, presque immédiatement. Il lui affirme qu’elle est magnifique. Des paroles qui font naître un sourire sur le visage de Peyton. Elle n’est pas vraiment le genre de jeune femme qui fait attention à ce genre de détails, elle n’est pas vraiment le genre de jeune femme qui passe des heures à se faire belle, mais avec Sullyvan, c’est différent. Elle a la sensation de lui avoir tapé dans l’œil dès leur première rencontre à l’hôpital. Elle peut le lire dans son regard, elle le voit dans ses yeux. Et c’est quelque chose qui lui plaît, elle ne peut pas le cacher. Elle aime jouer, elle a toujours vécu sa vie avec légèreté, sans prises de têtes, sans attaches. Elle a toujours vécu comme elle l’entend et c’est ce qu’elle continue de faire, malade ou non. D’un air charmeur, elle répond alors un simple. - Merci. Mais les paroles suivantes du beau blond l’amusent bien davantage encore, elle échappe un rire sans même s’en rendre compte. C’est ce qu’elle apprécie, chez lui. Son côté taquin. Le fait qu’il n’ait pas froid aux yeux. Le fait qu’il ne se laisse pas déstabiliser comme tous ses autres médecins auparavant. C’est cette raison qui l’a poussé à accepter cette soirée, le fait qu’elle était certaine qu’elle serait agréable. C’est tout ce dont elle a besoin, en ce moment. S’amuser. Décompresser. Respirer. Et surtout, penser à autre chose qu’à cette fichue maladie. Elle a besoin de vivre, besoin de se sentir bien. Et c’est ce qu’elle compte faire en compagnie de Sullyvan. - Il en faudra plus que ça ! Affirme-t-elle en fermant la porte à clefs derrière elle. Puis elle attrape alors le bras du beau médecin, bras qu’elle garde jusqu’au taxi. Et une fois à l’intérieur, elle s’autorise enfin à le lâcher pour s’installer tranquillement. - J’ai faim, oui ! Un autre sourire apparaît sur ses lèvres alors que le taxi commence à les conduire. Et puis elle, elle a une question qui trotte dans sa tête. Une question qu’elle souhaite lui poser, d’une part pour comprendre, d’autre part pour le tester, pour voir comment il s’en sort. Dis-moi, pourquoi tu m’as invitée ce soir ? Son regard brun se plonge dans le sien, et elle attend une réponse. Une réponse sincère de sa part. Après tout, ils se connaissent à peine tous les deux, et même si le feeling semble passer, compte-tenu de leur rencontre, cela peut paraître surprenant.

Le temps d'une soirée

Peyton & Sullyvan

Son cœur s’emballe et un sourire s’étire sur les lèvres du jeune homme lorsqu’il la voit. Elle est belle. Tout simplement, et même plus que ça ! Elle lui plaisait déjà, dans ce box d’hôpital mal éclairé, avec son dossier entre eux. Mais là… Il n’aurait même pas de mot pour le dire. Et ça, ce n’est pas courant pour Sullyvan Hops. Après l’avoir complimenté comme il se doit, il se permet une petite note d’humour en lui demandant s’il a déjà réussit à se faire pardonner. Après tout, c’était une des raisons pour laquelle ils se voyaient ce soir. Ou peut-être juste un prétexte en fin de compte. Son rire résonne à ses oreilles et le médecin adore ça. Son rire est aussi pétillant que son regard peut l’être. Lorsqu’il ne parle pas de choses que la fâche. Comme sa maladie. Mais Sully s’est promis de ne pas aborder le sujet ce soir. Ni même à aucuns moments. Sauf si elle le fait. Mais ce soir, il n’est pas son médecin, il est un jeune homme invitant une jeune femme qui lui plaît énormément à sortir, pour voir ce que ça peut donner.

« C’est ce que j’espérais entendre. »

Cette soirée, qui commençait plutôt bien, il ferait tout pour qu’elle dure le plus possible. Et ça commençait par un petit trajet en taxi jusqu’au restaurant. Il ne lui avait pas dit, et n’était pas encore certains de le faire, mais Sullyvan avait choisit pour ce soir son restaurant préféré. Il s’y rendait très souvent, tellement souvent qu’il connaissait tous les employés. La plupart du temps seul, ou avec une amie, mais jamais il n’y avait mené un rencard. Ce qui montrait que Peyton n’était pas simplement une fille comme les autres. Du moins il l’espérait. Et il ne voulait pas non plus se faire trop d’idées… On ne pouvait jamais savoir à l’avance. Sa main sur son bras, ils montent dans le taxi, qui a déjà l’adresse, et il demande à la jeune femme si elle a faim. Ce qui semble être le cas et le fait sourire. Lui, il ne sait même pas s’il arrivera à avaler quelque chose tant il a l’estomac noué. Allez, il faut que tu te détendes Sully. C’est une soirée comme les autres.

« Tant mieux ! »

Le silence s’installe quelques secondes, juste le temps que Sullyvan jette un coup d’œil par la fenêtre. Puis une question vient résonner dans l’habitacle du taxi. Une question qui lui fait hausser un sourcil, puis le coin de ses lèvres.

« Pour me faire pardonner, je te l’ai dit. »

Mais il n’y avait pas que ça, bien évidemment. S’il l’avait invité, c’est parce qu’elle lui plaisait, beaucoup. Peut-être même un peu trop, et qu’il voulait voir ce que ça donnerait, puisqu’elle avait répondu à ses avances. Peyton avait joué le jeu et ils étaient là ce soir. Il tourna la tête pour contempler la magnifique femme à ses côtés et lui répondit avec un sourire sur les lèvres :

« Parce que tu me plait. Tu es belle, tu as du caractère, et ce petit truc dans le regard, qui donne envie d’en savoir plus. »

Parce qu’elle l’intriguait aussi.

« Et toi, pourquoi as-tu accepté ? »

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Adrénaline. Avec Sullyvan, c’est l’adrénaline. C’est la sensation de pouvoir vibrer, encore et encore. De pouvoir dépasser des limites, parce qu’il a l’air sincèrement déterminé à la séduire. Déterminé à passer une soirée avec elle, à démarrer cette relation avec elle. Et c’est difficile à comprendre. Parce qu’il est joueur. Parce qu’il est taquin. Mais il ne semble pas simplement vouloir la mettre dans son lit. Et tu le sais, Peyton. Parce que cela fait des années que tu te satisfais de ce genre de relation. Que tu ne fréquentes que des hommes d’une nuit. Elle les reconnaît, ceux-là. Elle sait comment ils se comportent. Mais Sullyvan, il n’a pas l’air d’être l’un d’entre eux. C’est ce qui pousse la brune à lui demander pourquoi il l’a invité, ce soir. Pourquoi il semble s’intéresser à elle. Et la réponse ne tarde pas. Sullyvan lui répond, avec un sourire sur les lèvres, avec une assurance semblable à celle qu’il arbore depuis leur première rencontre. Tu lui plais, Peyton. Tu lui plais et il aime ce qu’il voit en toi. Malgré ta maladie. Il ne la voit pas différemment, lui. Son regard ne change pas. Malade ou non. - Merci, pour tes compliments. Le sourire qui s’immisce sur ses lèvres, le sourire sincère, parce que ce sont des compliments qui font plaisir à entendre. D’autant plus après leur première rencontre, rencontre qui était plutôt mal partie. Et le beau blond la prend finalement à son propre piège, en retournant cette même question vers elle. Pourquoi ? Pourquoi est-ce qu’elle a accepté ? C’est la question. La question à laquelle Peyton à encore du mal à répondre. T’es qu’une âme vagabonde, Peyton, avec un cœur qui n’a jamais fonctionné comme les autres. - J’ai aimé la façon dont tu as su me tenir tête, à l’hôpital. Je n’étais pas habituée. Un petit sourire malicieux qu’elle lui offre. Elle est amusée, mais pourtant, sincère. Une main dans ses cheveux, elle reprend la parole rapidement. - Je veux dire que… J’aime ton assurance. J’aime ton humour. Et plus largement, elle aime l’idée d’être traitée comme une femme normale, avec lui. Et pas comme un petit oiseau dont le cœur peut lâcher à tout moment. - Je veux que ça continue comme ça. Tout ce qu’elle veut, c’est se sentir vivante, Peyton. Tout ce qu’elle veut, c’est se sentir libre, comme elle l’a toujours été.

Le temps d'une soirée

Peyton & Sullyvan

Il y a des gestes, des attitudes, des actions que l'on peut regretter. Cela arrive tout le temps, comme choisir le mauvais restaurant, raconter la blague qu'il ne faut pas, inviter à sortir la personne qu'il ne faut pas. Comme une patiente de l'hôpital... Pourtant Sullyvan ne regrette absolument pas. Au contraire même, il se demande pourquoi son chemin n'a pas croisé celui de Peyton bien avant ! Pour une très bonne raison probablement, que le jeune homme ne connaîtra jamais, et a vrai dire il s'en fous un peu. Tout ce qui compte, c'est qu'ils sont là ce soir, ensemble, et qu'il a sa chance. En réponse à sa question, Sully la complimente. En même temps, ce n'est que la stricte vérité. C'est tout cela qui l'a attiré ce jour là, ce qu'il voyait, mais aussi tout ce qu'il ne connaissait pas encore d'elle.

«Avec plaisir. »

Puis il lui retourne sa question, parce qu'il connait sa raison à lui, mais il ne cesse de se demander ce qui l'a poussé elle, a accepter de sortir avec lui. Surtout au vu de la façon dont ça c'était passé entre eux à l'hôpital. Il avait très vite compris que Peyton n'était pas du genre à rester sagement assise sur la table d'examen et hocher la tête à toutes les recommandations des médecins. Parce que si cela avait été le cas, sa santé aurait été tout autre. Mais comment lui en vouloir ? Lui même n'avait-il pas fait exactement la même chose fasse à sa dépendance ? Jusqu'au moment où il en avait eu marre de se battre, contre les autres, contre lui même, et qu'il avait lâché prise, regardant enfin la situation en face. Peut-être que cela arriverait aussi avec la jeune femme, mais pour le moment il n'était pas question de cela, seulement d'un rendez-vous galant entre deux personnes.

Il hoche simplement la tête à sa réponse, un petit sourire sur le coin des lèvres. Ça, il se doute bien qu'elle ne doit pas avoir l'habitude, mais qu'au contraire, elle doit avoir à peu près tout ce qu'elle désire. D'un regard ou d'un sourire. Et ça marcherait avec lui...

« Il n'y a pas de raisons que cela change. »

Ils arrivent enfin au restaurant, et ils s'installent à la table réservé pour la soirée. Il a demandé la plus intime, celle dans un petit coin de la salle, loin des regards et des discussions. Il lui tire sa chaise, et l'aide à s'installer, galanterie oblige, puis prends place face à elle. Il prends une seconde pour la regarder, beauté qui lui provoque quelques palpitations. Puis il plonge le nez dans le menu, même s'il le connaît par coeur à force de venir ici.

« Je ne vais pas faire le mec qui pense s'y connaître en commandant la meilleure bouteille de vin, surtout que je n'en boit pas souvent. Mais si tu en désire, fait toi plaisir. »

Lui se contentera d'une bière. Quant au repas, il prendra probablement comme d'habitude. Ce qu'il attendait de voir, c'était ce qu'allait choisir Peyton. Si elle allait rester elle même et commander ce qui lui faisait envie, ou si elle allait faire comme toutes les autres filles qu'il avait pu inviter au restaurant et commander une salade, pour donner l'illusion?

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Ce soir, il la fait rêver. Ce soir, il la transporte dans un autre univers. Ce soir, il lui offre la parfaite illusion que tout va bien. Qu’elle n’est pas malade. Que sa vie est tout ce qu’il y a de plus normale. Ce soir, il lui donne l’illusion, alors qu’il sait. Il sait qu’elle peut lâcher à tout moment. Il sait que la soirée peut mal se terminer. Qu’elle peut craquer d’un instant à l’autre. Il sait, mais il joue le jeu, pour elle. Et c’est ce qu’elle aime chez lui. C’est ce qui lui plait. Cet œil si bienveillant qu’il pose sur elle, alors qu’il ne cherche pas à la ménager. Alors qu’il ne cherche pas à l’emprisonner. Comme son médecin précédent aurait souhaité le faire. Mais tu n’es pas faite pour être en cage, Peyton. Comme chaque oiseau, t’as besoin de voler. Besoin de déployer tes ailes. Besoin de parcourir le monde. Le seul et unique problème, c’est que ses ailes volent beaucoup moins bien, désormais. Mais ce soir, elle a Sullyvan. Sullyvan pour lui faire ressentir qu’elle peut encore s’envoler seule, et partir aussi loin qu’elle le souhaite. Parce que si elle tombe, il sera là pour la rattraper. C’est de cette façon qu’elle a envie de profiter de cette soirée. Besoin de profiter de cette soirée. Puis il la rassure, le beau blond. Il la rassure immédiatement, en venant affirmer qu’il n’y a pas de raison pour que cela change. C’est de cette légèreté dont tu as besoin, Peyton. Toi, l’indomptable. Toi, qui ne sait pas prendre les choses au sérieux. Toi, qui ne vit que par ton besoin d’expérimenter. Il la rassure, avec des paroles qu’elle aime entendre. Elle se laisse installer, comme la princesse qu’elle n’est pas, qu’elle n’a jamais été, mais elle joue le jeu. Elle joue le jeu de la galanterie, parce qu’il mêle parfaitement le côté prince charmant et tombeur de ces dames, Sullyvan. Un sourire qui s’installe sur ses lèvres alors qu’il lui parle de vin. - Je n’en bois pas non plus. Qu’elle répond, malicieusement. Elle n’a jamais été le genre de femme à boire du vin, Peyton. Elle ne cherche pas à être chic, elle ne cherche pas à être distinguée. Au fond, c’est peut-être justement ce qui fait son charme. - Une bière m’ira très bien. Un regard qu’elle lui lance, cherchant à capter la moindre de ses réactions. Cherchant à capter le moindre de ses gestes. - Tu es un parfait gentleman, dis-moi. Tu ne m’avais pas menti. Elle le cherche, toujours un peu plus. Attendant qu’il se dévoile réellement. Parce qu’au fond, si elle est là, c’est pour apprendre à la connaître, même un tout petit peu.

Le temps d'une soirée

Peyton & Sullyvan

Dés qu’il peut, il pose le regard sur cette magnifique femme et se dit qu’il a de la chance. De l’avoir rencontré, qu’elle ait accepté son invitation, qu’elle soit face à lui ce soir. Parce que ce n’était pas évident, comme situation. Peyton aurait très bien pu l’envoyer paître, ce qu’il aurait compris, mais elle ne l’avait pas fait, et il cherchait encore à comprendre pourquoi. Sullyvan savait très bien pourquoi il se trouvait là, elle lui plaisait terriblement, depuis que son regard s’était posé sur elle dans la salle de l’hôpital, depuis qu’il avait prit connaissance de son histoire et qu’il avait découvert son courage et sa ténacité. Même son entêtement lui plaisait, pourtant il savait que c’était risqué, qu’avec sa maladie, avec son cœur tout pouvait basculer d’un moment à l’autre, sans prévenir, juste comme ça. Et elle ne voulait pas l’accepter. Tout comme il n’avait pas voulu accepter qu’il ait un problème d’addiction avant d’être dos au mur. Peut-être que la jeune femme y arriverait un jour aussi, mais il espérait que ce serait avant que ce soit trop tard. Et il pourrait forcer les choses, la bassiner encore et encore avec la nécessité de se soigner correctement, mais il savait qu’en faisant cela, Peyton allait se braquer et se refermer, ce qu’il ne voulait absolument pas. Alors il avait accepté d’être simplement là, auprès d’elle tant qu’elle le lui permettrait et d’être prêt si elle flanchait. Pour le moment, il profitait de la soirée, de la découvrir, le reste, l’avenir le dirait. Un sourire s’étira sur les lèvres du blondinet alors qu’elle répondait vouloir une bière. Il hocha simplement la tête, se demandant ce qu’elle réservait d’autre, ce qu’elle pourrait lui montrer de plus qui ne ferait que lui plaire encore et encore.

« Parfait. »

Sully accoste alors un serveur qui passait par là et lui commanda deux bières ainsi qu’une assiette d’apéritif afin de commencer le repas et de faire durer le moment le plus possible. Certes la soirée n’était pas prête de finir, il avait encore d’autres projets en tête, mais il voulait profiter de chaque instant. Y compris celui-ci où ils allaient être quelque peu gêné tous les deux, ne sachant pas forcément quoi dire, laissant s’installer quelques blancs dans la conversation. Ou peut-être pas…

« Pour me faire pardonner, oui. Mais tu te rendras bien vite compte que je suis comme tous les autres au fond. »

Ce qui sous-entendait qu’ils passeraient plus de temps ensemble. C’était probablement un peu prétentieux de la part du futur médecin, mais qui ne tente rien, n’a rien n’est-ce pas ? Il n’allait pas mentir, Sullyvan, pour séduire une femme, il faisait beaucoup de choses, pourtant avec Peyton, il sentait que ce n’était pas pareil, déjà parce qu’il ne souhaitait pas simplement passer qu’une nuit avec elle. Alors il avait décidé de se montrer un peu plus que ce qu’il montrait d’ordinaire.

« C’est la ruse du dragueur, tout le monde la connait./color] »

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Comme tous les autres. C’est ce qu’il prétend être. Pourtant, elle n’a pas du tout cette impression, en le regardant, Peyton. Elle n’a pas du tout l’impression qu’il soit identique aux autres. Au contraire, il semble se cacher derrière cette image d’homme sûr de lui, prêt à tout pour avoir ce qu’il veut, mais il y a bien plus. Elle le ressent, dans cette façon qu’il a de la regarder. Avec cette douceur, ce brin d’inquiétude. Elle ressent qu’il a beaucoup plus à montrer. Beaucoup plus à dévoiler. Et elle se demande si elle n’est pas en train de jouer avec le feu, en se risquant à s’approcher d’un peu trop près. Parce que c’est beau tant que c’est léger, Peyton. Parce que c’est beau tant que tu n’as pas à t’engager. L’attachement que tu as toujours refusé. C’est dangereux. Parce qu’il n’aimerait certainement pas ce qu’elle est, au fond d’elle, Peyton. Derrière son besoin de liberté, sa légèreté assumée, son humour exacerbé. Il n’aimerait certainement pas ce qu’elle est, la jeune femme qui fuit à la moindre difficulté. Ce brin d’égoïsme qu’elle a développé. Ce cœur plus fermé qu’il n’y parait. Il n’aimerait pas, et pourtant il est là, bien présent avec elle. Il est là, et ses yeux sont beaucoup trop doux, beaucoup trop pour ce qu’elle mérite. Elle laisse alors les serveurs déposer l’apéritif sur la table, esquissant un sourire en regardant Sullyvan. S’apprêtant à trinquer avec lui. - Oh, je vois. Qu’elle lâche, en reprenant la parole. - Donc en réalité, tu es juste un gros dragueur, c’est ça ? Un rire qu’elle laisse échapper dans les airs. Prête à en découvrir davantage. Prête à voir jusqu’où est-ce qu’il est capable d’aller. - C’est dommage, ce n’est pas vraiment mon genre. Comme si elle en avait un, de genre, Peyton. Au fond, tout ce qu’elle aime, ce sont les hommes simples. Authentiques. Loin de l’arrogance, loin de la prétention. Parce qu’elle a toujours était élevée de la façon la plus simple qui soit, Peyton. Parce qu’elle a grandit de cette manière, dans l’humilité. Parce qu’elle a continué à vivre ainsi, parcourant le monde à la recherche de trésors perdus. Côtoyant ainsi les plus belles merveilles mais aussi la plus grande misère.