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 vingt huit jours, (kaz)

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Message Sujet: vingt huit jours, (kaz)   vingt huit jours, (kaz) Empty Sam 9 Mar - 14:03

(vingt huit jours) encore une nuit sans vraiment dormir, un repos pas vraiment suffisant, loin d’être réparateur. Tu vois les heures défilées, les chiffres se transformer peu à peu, le silence envahissant, un poids sur ta poitrine qui bloque la respiration, la sensation de se noyer, petit à petit. Ça fait mal. Dans tout le corps. La douleur d’un corps qui ne trouve plus le repos, qui ne dort pas assez, qui s’inquiète le restant de la journée. Tu fais glisser un comprimé blanc dans ton verre, le liquide devient laiteux, l’aspirine qui ne calme plus grand-chose, ne fais plus d’effet au corps brisé. Il est un peu plus de midi quand tu oses enfin sortir de ta chambre, croisé le regard de ta mère, celui de ta tante, les deux femmes qui s’arrêtent de parler pour t’observer. « Ça va, j'suis juste un peu malade », tu réponds à la question silencieuse, posé avec les yeux, l’inquiétude que tu déchiffres. Au moins elle s’inquiète encore pour un de ces enfants, tout n’est pas perdu. Elles caquettent, un brouhaha espagnol pour te dire d’aller consulter un médecin, de manger tel ou tel type de vitamine, de dormir plus, ou de sortir prendre l’air. Tu fermes un instant les yeux, essaye de repousser le flot de paroles loin de ton crâne. T’a envie d’exploser, d’envoyer balader la seule constante qui persiste dans ta vie : ta famille. Celle qui était autrefois un cocon rassurant est aujourd’hui devenue une prison dorée, une présence fantomatique qui t’empêche de trouver le repos nécessaire. Tu les abandonnes rapidement, t’enfermant dans la salle de bain avant de finalement quitter l’appartement, ton sac sur le dos. Tu pourrais partir toi aussi, quitter la famille comme Rico, disparaître comme Rico. Mais tu ne peux t’y résoudre, t’imagine le cœur brisé de mama, et tu abandonnes l’idée. Cette après-midi la tu la passes dans les rues, arpentant tous les endroits où il avait pu t’amener, tous les endroits déjà visiter depuis ces trois dernières semaines, tous les endroits encore inconnus. Tu t’arrêtes à chaque fois que tu crois l’apercevoir, à chaque tête brune que tu croises, à chaque crâne rasé qui pourrait lui ressembler. Tu crains au fond de ne plus jamais savoir le reconnaître, de ne plus te rappeler des contours de son visage, ou de la couleur de ses yeux. Un rapide passage à l’hôpital pour t’entendre dire qu’il n’y est pas, un second dans un dispensaire un peu plus loin. T’imagine toutes les possibilités, tous les scénarios possibles, et tu t’aventures en fin de journée dans les coins les plus tristes des queens, tes papiers à la main, la photo figée en dessous d’un « missing » en lettre capitale. Tu l’as pas dit à m 'man, ce que tu comptais faire ce soir, les photocopie, les avis de recherche que tu placardes dans toute la ville, dans les quartiers les plus loin de chez vous. Tu lances des bouteilles à la mer, t’espère qu’il retrouvera le chemin de la maison, comme si tu recherchais un chiot égaré. Tu agites son visage figé dans un sourire sous le nez de tous ceux qui croisent ton chemin, déambule dans les ruelles, t’approche un peu du gars au crâne rasé. « Excuse moi… », tu tends le papier dans sa direction, l’observe un peu, les grands yeux, la belle bouche, « est-ce que tu l’aurais vu dans le coin ? ».
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Message Sujet: Re: vingt huit jours, (kaz)   vingt huit jours, (kaz) Empty Dim 17 Mar - 15:28

Les journées qui se répètent, interminables et agonisantes. Le même refrain en boucle, les regards furtifs et les silhouettes qui disparaissent aussi vites qu'elles sont arrivées dans son champ de vision. Les heures qui s'écoulent sans qu'une seule pièce ne s'échoue dans ses paumes ouvertes vers le ciel. Tous les jours se ressemblent, le ciel gris parfois remplacé par un bleu éclatant et la pluie par des rayons étouffants. Deux heures s'écoulent avant que Kaz ne se relève, capuche sur la tête et les yeux vagabonds. Ils cherchent des traits familiers, des prunelles dans lesquelles il aimerait se noyer sans craindre d'en mourir. Marek n'est pas là. Il n'est jamais là et pourtant, il est partout où Kaz va, implanté dans sa boîte crânienne comme un foutu virus meurtrier. Ses jambes l'emportent vers de nouveaux horizons, des ruelles où la foule ne s'aventure pas, où l'obscurité est maîtresse. Kaz se fond dans le décor, lui qui n'est qu'une ombre, qu'un fantôme hantant le Queens. Il tend un billet froissé à un homme au visage sombre, obtenant un sachet dans lequel des cachets d'un rose éclatant se trouvent. Et il repart, disparaît à la force du vent hivernal. Ses doigts tremblotants s'emparent d'une pastille qu'il avale la gorge sèche. Il n'a pas demandé ce que c'était, conscient qu'avec si peu d'argent, il ne peut pas être exigeant. Ce qu'on lui donne, Kaz prend. Il regrette le temps où il avait assez de billets pour se faire un stock de médicaments, encore plus celui où des milliers de dollars de stupéfiants étaient en sa possession – malgré les circonstances et ce que son vol avait certainement coûté à son frère. Les effets du cachet ne sont pas immédiats, le faisant maudire la Terre entière et les autres planètes du système solaire. Lorsque ça frappe enfin, se propageant dans son organisme comme une paix liquéfiée, Kaz regarde le monde changer avec émerveillement. Dans ces moments là, il arriverait presque à voir la beauté de la vie, à entrevoir de jolies raisons d'être vivant. Il continue de marcher, une heure, deux heures, peut-être trois, avant de s'effondrer contre un mur. Son dos contre les briques froides, Kaz se laisse tomber jusqu'à atterrir sur le béton. Il ferme les paupières quelques instants, profitant de sa quiétude intérieure. Il la sait éphémère, doux mirage qui cache la réalité pour plusieurs délicieuses heures. Des bruits à sa droite l'obligent à rouvrir ses yeux. Une voix féminine résonne dans la ruelle, suivie de près par des sons plus masculins. Il aperçoit une silhouette s'approcher de lui, un papier à la main. – Excuse moi… Kaz relève le regard vers elle, les sourcils à jamais froncés. L'inconnue tend le bout de papier dans sa direction, l'obligeant à y poser ses opales. Est-ce que tu l’aurais vu dans le coin ? Le visage sur la photographie est familier, il le sait, mais il n'arrive pas à le placer. Il plisse les yeux, les remonte doucement jusqu'à ceux de la demoiselle. – Pourquoi ? Que Kaz demande avec suspicion et une teinte de crainte. Elle ne semble pas être de la police, mais on ne sait jamais et il faut mieux être trop prudent que pas assez.

@tony cruz-cordoba
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Message Sujet: Re: vingt huit jours, (kaz)   vingt huit jours, (kaz) Empty Sam 6 Avr - 18:22

Tes pieds te font mal, ton corps te fait mal, réclame une accalmie, un moment de calme dans la tempête, une pause, un répit. Un peu de sommeil bien mérité, de quoi recharger les batteries, guérir les blessures pour repartir de plus belle. Mais tu ne l’écoute pas, le pousse encore un peu plus loin, continue d’arpenter les rues new-yorkaises. Peu importe s’il crie, peu importe s’il hurle, peu importe tu ne l’écoute plus. Tu sais que le temps joue contre toi, qu’un jour la police sonnera à votre porte pour vous dire qu’il s’est fait chopper, enfermé, ou peut-être bien enterré. Tu refuses de l’envisager, sachant pertinemment que ça pourrait tout de même arriver. T’essaie de te convaincre que tu le trouveras là, au détour d’une rue, au fin fond d’un quartier où tu ne mets pourtant jamais les pieds. Oui tu finiras par le trouver, t’en est convaincu, t’en a besoin, pour rester debout. Mais aujourd'hui, et malgré toutes les fois où tu crois l’apercevoir au loin, a chaque carrefour, dans chaque boutique, dans tous les recoins les plus sombres, malgré ça il n’est pas là. Pas l’ombre de ton frère. Mais tu ne lâches rien, jamais, on pourrait carrément te décerner une médaille pour ça, te félicitait. C’est vrai merde, pourquoi tu’es encore la à agiter tes papiers devant tous les passants qui te dévisagent. Tu dois avoir une sale gueule. Surement le manque de sommeil. Tu les emmerdes. Commence à perdre patience devant toutes ces réponses négatives, ceux qui prennent à peine le temps de te regarder, d’observer la photo de Rico figé sur le papier, ceux qui t’envoient voir ailleurs. À deux doigts d’abandonner, pour ce soir, de rentrer, discrètement chez toi, évitant maman et les autres, évitant les remontrances, parce que ont pas venues bosser au restau, parce qu’ils t’ont surement attendu. C’est peut-être pour ça que tu pousses encore un peu, que tu force ton corps à continuer, parce que tu veux pas rentrer. Alors tu continues ta route, frôlent les passants, t’arrête devant celui qui est assis là, toujours la même question, toujours la même affiche que tu agites devant lui. Est-ce qu’il a vu Rico ? Il relève la tête, observe le visage avant de te demander pourquoi. Un peu décontenancé par sa réponse tu fronce les sourcils, un mouvement de recul. Ça t’agace. Tu voudrais lui répondre, « parce que je te le demande », tu n’en fais rien, reste silencieux pendant un moment. Puis soupire. « Parce que c’est mon frère et qu’il a disparu depuis un moment… », tu l’observes un peu, tu comprends sa méfiance, tu pourrais être n’importe qui, lui apporter un lot de problème, alors tu tiens à préciser. « J'suis pas un flic si c’est ta question », tu soupires à nouveau, peu patiente, tu veux juste qu’il te répond. « peut-être que t’a pu le voir passer ? Ou entendre quelques choses à son sujet ? », ou juste un indice, rien, même quelques choses d’infime, peu importe tant que ça te donne quelques espoirs de plus, un peu d’énergie pour continuer, une piste pour le chercher.
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Message Sujet: Re: vingt huit jours, (kaz)   vingt huit jours, (kaz) Empty Jeu 6 Juin - 17:38

Kaz est craintif, apeuré par les ombres qui envahissent sa zone de confort et l'obligent à relever les yeux vers un ciel qui finira par lui tomber sur la tête. À force de vivre dans la rue et à ne jamais cesser de courir pour survivre à ses gigantesques dettes, il n'a pas d'autre choix que de se méfier du monde entier et d'espérer que ce sera assez pour ne pas se prendre une balle entre les deux yeux. Et cette inconnue aux traits tirés et aux opales désespérées n'est pas une exception à la règle. Elle n'a pas la tête de l'emploi, mais pourrait être une flic sous couverture. Elle ne lui paraît pas familière, mais pourrait être liée de près ou de loin à la Shower Posse. De plus, la familiarité de visage sur la photographie ne fait qu'ajouter à sa crainte. C'est pour ces raisons qu'il répond à sa question par un pourquoi suspicieux. Par un pourquoi qui pourrait confirmer ses craintes ou les effacer pour de bon. Il n'a pas besoin d'être devin pour savoir que ça agace son interlocutrice, cette dernière faisant un pas en arrière comme si elle avait été frappée par l'interrogation de Kaz. Ce dernier l'observe sans un mot, contribuant au mutisme général de cette ruelle désormais désertée par les quelques âmes errantes qui s'y trouvaient à l'origine. – Parce que c’est mon frère et qu’il a disparu depuis un moment… Le cadet Zuniga fronce les sourcils à sa réponse, le cœur soudainement lourd dans sa poitrine. C'est mon frère. Il ne peut s'empêcher de se demander si, dans d'autres circonstances, Marek se serait donné autant de mal pour le retrouver. Et ses parents ? Zofia ? Thelma ? Est-ce qu'ils ont trimbalé sa photo dans chaque rue possible et inimaginable eux aussi ? J'suis pas un flic si c’est ta question. Kaz déglutit et hoche simplement la tête pour lui répondre. Il n'est pas encore bien sûr, mais une partie de lui l'empêche de fuir comme il sait si bien le faire. C'est certainement parce que s'il était dans sa situation, que Marek était porté disparu, il remuerait ciel et terre pour le retrouver. Parce que dans le fond, quoiqu'il se soit passé entre eux, son aîné a toujours eu une place considérable dans sa vie – même si Kaz n'a jamais été capable de lui montrer. Peut-être que t’a pu le voir passer ? Ou entendre quelques choses à son sujet ? Ses prunelles se reposent sur la photo entre les mains de l'inconnue. Le silence se réinstalle entre eux, brisé occasionnellement par le bruit des voitures sur la chaussée principale, alors que Kaz tente de se rappeler. – C'est quoi son nom ? Qu'il demande finalement lorsqu'il n'arrive toujours pas à placer son visage. – J'le connais, mais c'est flou. Peut-être qu'entendre son prénom va débloquer un truc ou j'sais pas, ajoute-t-il pour expliquer sa dernière question. C'est flou, mais Kaz est persuadé que ce n'est pas qu'un homme croisé par hasard, qu'un visage aperçu une fois dans la rue. C'est flou, mais le gars sur la photo est plus qu'un simple inconnu.

@tony cruz-cordoba
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