Do not be fooled by appareances • (Mimi)

Vingt-deux heures. Tu viens de sortir de la salle de bain après avoir t'être prélassé un long – très long – moment dans un bain bien chaud. Les bains, t'en prends un au moins tous les quinze jours. Ça dépend de ton humeur, de ton envie. Ça dépend aussi du temps que tu as à t'accorder. Ces derniers jours, tu avais tendance à courir partout. Aujourd'hui, tu as dit stop. Tu n'as strictement rien fait de la journée. Vêtue d'un vieux pantalon de jogging et d'un tee-shirt ne servant que chez toi, tu as passé la journée sur ton lit à regarder des séries grâce à Netflix. Ça, c'est la définition même du bonheur. Violet et Mahe ont fait la même chose que toi. À la différence que ta grande- soeur, vous a préparé un gâteau au chocolat absolument délicieux. Étant une grande gourmande, tu n'as pas pu t'empêcher d'en prendre une part. Et peut-être même une deuxième. Bref. Vers dix-huit heures, tu as commencée à prendre soin de toi. Une petite manucure. Petite retouche sur tes orteils également. Masque pour le visage. L'heure de diner. Avec ton frère et ta soeur, vous avez optés pour la facilité : se faire livrer une pizza. C'est samedi soir, tout est permis. Puis, direction le bain. Ordinateur posé à côté de toi, tu regardes encore un épisode de ta série du moment. Au bout d'une petite heure, tu te décides tout de même à sortir du bain. Direction la chambre. Ordi posé sur le bureau, tu commences à essayer des robes. Envie de sortir ce soir. Tu optes pour une robe noire – un classique – légèrement bustier et t'arrivant juste au-dessus du genoux. Un trait d'eye liner, un rouge à lèvres rouge et te voilà prête. En chaussures, t'attrapes une paire d'escarpins noirs également. Un bisou à Mahe et à Violet. Veste sur le dos. Sac à ton bras, tu files à ta soirée. Un bar étudiant ce soir.
La musique bat son plein. Sur la piste, tu te déhanches comme tu sais si bien le faire. Les garçons viennent te voir les uns après les autres. Ils t'offrent des verres, ils te parlent. Tu sais bien ce qu'ils cherchent. Ils veulent juste coucher avec toi comme d'habitude. Mais ce soir, t'as pas envie. Tu retournes t'assoir au bar. Tu commandes un verre de vodka citron. Puis un autre. Et encore un autre. À force, l'alcool est très présent en toi. Tu te sens seule. Tu te rends comte qu'en réalité, t'as pas de vrais amis. Ni même quelqu'un avec qui partager ce moment. En apparence t'as l'air heureuse mais à l'intérieur, ce n'est pas la même histoire.

Un bar étudiant. Qu’est-ce que tu fous là, Mimi ? Elle n’a pas sa place là. Embarquée par un type qu’elle ne connaît pas, trop défoncée pour vraiment y penser. Qu’elle allait se retrouver au milieu d’une foule qu’elle n’est pas trop habituée à côtoyer. Peu importe. Y’a de l’alcool, y’a de la musique, y’a du monde. Mimi a pas besoin de grand chose d’autre. Elle a de la came dans ses poches et l’envie de dominer le monde entier. Au moins, elle a moins l’air d’une junkie que d’habitude. Pratique, d’avoir un appartement avec une salle de bain. Les cheveux propres et les vêtements lavés. Pour une fois. Le rire au bord des lèvres, elle ressort de la salle de bain du bar. Fait un clin d’oeil au type qui l’y a accompagnée, on s’reverra plus tard. La coke dans les narines et le verre à la main, elle ne tient plus vraiment droit, Mimi. C’est bien ici. Elle peut se faire payer des verres juste avec un sourire. Elle devrait venir plus souvent. Au fond, elle ne connaît personne. Mais elle a pas besoin de ça pour s’amuser. Le sourire aux lèvres, les yeux brillants mais embrumés, elle vacille jusqu’au bar et s’y laisse retomber. Reconnaît le barman qu’elle a déjà croisé. Il lui sert un verre, et elle le descend d’un trait. Pas si mal, la soirée.

Et alors qu’elle observe la foule, laissant la drogue la faire planer, ses yeux se posent sur la fille à côté. Jeune, presque trop jeune pour être là. Bien coiffée, bien arrangée. La robe bustier, et un peu volage du verre entre ses doigts. Pas le premier, Mimi sait bien le reconnaître. Elle a l’air seule. Pas d’humeur. Presque la moue sur les lèvres, et le cafard dans les yeux. Douce, jolie, simple. Le genre de filles à qui on a pas appris à s’amuser. Et elle ne sait pas ce qui la prend, Mimi. Mais elle fait glisser son verre et change de banc pour se rapprocher de la gamine. Sourire aux lèvres, cheveux devant les yeux. « Hey. » Elle la salue, soulevant son verre. Descend le reste de l’alcool, qui ne fait plus aucun effet dans sa gorge. « Mon verre est vide, et le tiens aussi. Et si on remédiait à tout ça, hein ? » Elle fait signe au barman de les servir. Elle a pas l’argent pour ça, mais elle se dit que cette fille, oui. « J’m’appelle Mimi. Et toi, princesse ? » Les yeux qui pétillent. Penchée vers elle, pour pouvoir parler malgré la musique.

Au milieu de la piste de danse, tu te déhanches. Tu danses et, le temps d'un instant, tu oublies tout. Même ton nom. Tu ne penses à rien. Tu laisses la musique te bercer. Différents mec te tournent autour. Tu sais très bien ce qu'ils attendent de toi. Mais non, tu ne leur donneras pas ce soir. Habituellement, tu termines toujours la soirée en compagnie d'un mec choisit complètement au hasard parmi les autres. Ce soir, t'en as clairement pas envie. T'en as marre d'être cette fille facile aux yeux des hommes. Habits sexy, talons haut, maquillage. Et voilà, pour les hommes, t'es cataloguée de fille facile. On vit quand même dans une drôle d'époque de nos jours. Tu comprends donc pourquoi Mahe est si protecteur envers toi. Il veut simplement empêcher des mecs mal attentionnés de se servir de toi. C'est mignon dans un sens. Et puis bon, tu l'aimes trop ton frère quand même.
De retour au bar, t'enchaines les verres. Le regard vide, l'esprit parti loin. Très loin. Tu ne fais clairement pas attention aux gens autour de toi. La musique, tu l'entends même plus. Une jeune femme vient se placer à tes côtés. Tu ne relèves même pas la tête. Sauf lorsqu'elle commence à te parler. La demoiselle a l'air aussi alcoolisée que toi. Elle vide son verre à une allure qui t'impressionne légèrement. Elle fait signe au barman de vous servir encore un verre. T'es pas contre cette option. Tu le remercies d'un signe de tête puis, la demoiselle se présente à toi. "Enchanté alors mimi !" Réponds-tu à la jeune femme. Elle est si proche de toi. T'es complètement enivrée par son parfum. Tu sens qu'il se passe quelque chose entre vous. Ou qu'il va se passer quelque chose plutôt. Comme s'il y avait une tension électrique entre vous deux. Enfin bref, c'est bizarre. Tu ne te prends pas trop la tête avec ça. "moi c'est Mara." Tu trouves la jeune femme très jolie. Personne ne sait que t'es bisexuelle. Et ça fait très longtemps que tu n'as plus eue une histoire avec une femme. "t'es toute seule ?"

Elle est mignonne, faut le dire. Mignonne comme tout, et du genre à se faire avaler tout rond par le monde que Mimi fréquente. Pourtant dans son regard y’a une certaine lassitude qui appartient au genre de fille qu’elle semble être, et c’est peut-être pour ça que Mimi décide lui faire la conversation. C’est juste ça, après tout, juste une conversation et un verre que Mimi ne payera même pas, au final. Pas d’argent dans les poches, mais c’est l’intention qui compte. La petite sourit à ses quelques mots, enchantée qu’elle est. C’est mignon de voir qu’elle semble intéressée par elle, au moins elle ne l’a pas complètement rejetée comme elle aurait pu. Et Mimi se dit que la soirée peut prendre une tournure intéressante, avec la compagnie de cette petite. Qui n’est pas tellement plus jeune qu’elle, si elle y pense bien, mais il semble il y avoir un monde qui les sépare. Pourquoi ne pas l’introduire un peu à ce qu’elle vivait tous les jours, elle qui semblait tellement s’ennuyer au comptoir du bar ? « Moi c’est Mara. » Mimi lui sourit en retour, restant toujours proche, un peu trop proche sans doute. « Mara. C’est mignon. Comme toi. » Petit sourire charmant, au coin des lèvres, alors qu’elle sirote son verre. À quoi tu joues, Mimi ? À quoi tu joues, encore ?

Elle chasse la pensée. Pas du genre à se préoccuper de ça. Juste vivre. « T’es toute seule ? » Qu’elle demande. Et ça surprend un peu Mimi, tout de même, qu’elle soit aussi directe. Peut-être n’est-elle pas aussi innocente qu’elle en a l’air. « Ouais. » Une gorgée, et un petit haussement d’épaules. « Toi aussi, on dirait. » Elle l’observe, sa peau, ses cheveux, le maquillage. Le genre du fille qui a du fric, aussi, pas comme elle avec ses fringues usées et ses cheveux défraîchis qui auraient grand besoin d’une coupe. « Peut-être qu’on peut se tenir un peu compagnie, alors. » Un autre sourire, alors qu’elle continue de descendre son verre à une vitesse vertigineuse. « Dis, t’as envie de planer un peu ? » L’invitation dans le sourire et dans le regard, la main qui montre discrètement la coke dans sa poche. À prendre ou à laisser, petite.

La nuit était d’un noir absolu, de cette obscurité étouffante que l’on ne connaît que dans les heures les plus tardives et les plus moroses. Il commence à se faire tard. Les personnes autour de toi sont tous plus ou moinss émêchées. Toi aussi d'ailleurs. L'alcool coule dans tes veines. La musique te berce doucement. Les yeux rivés sur le barman, tu le regardes essuyer les verres un à un. Il doit bien se demander quand cette soirée va se terminer. Il a certainement envie de rentrer chez toi. Pas toi en tout cas. Non pas que tu ne te sentes pas bien chez ton frère mais t'aimerais tellement avoir un appartement à toi. Étant encore étudiante, c'est impossible pour le moment. Ou sinon, tu vas devoir demander l'aide de papa. Et ça, tu refuses catégoriquement. Avec ton père, les choses ont toujours été compliquées. Il veut certes le meilleur pour vous mais pas toujours dans votre intérêt. Tu n'as pas envie de retourner à cette vie monotone qu'est la tienne actuellement. Perdue dans tes pensées, tu ne fais même pas attention à la jeune femme qui vient de s'assoir à côté de toi. C'est sa voix qui te sort de ta rêverie. Son parfum aussi. Elle sent tellement bon. Il n'y a pas beaucoup de personnes qui le savent mais tu es autant attiré par un homme que par une femme. Tu ne fais pas de différence. Ta première expérience fut avec ta meilleure amie de l'époque. Aujourd'hui, vous n'êtes plus que de simples amies. C'est bizarre comme les choses changent en quelques années. Du jour au lendemain, une personne qui était très chère à ton coeur devient à la limite de l'insignifiance. De toute façon, les amis ça va et ça vient. Seuls les vrais restes. Et la famille aussi. Pour toi, la famille passera toujours en premier. Ils sont tout pour toi même si tu ne leur dit pas souvent, malheureusement.
Tu ne peux t'empêcher de rougir lorsque la jeune femme te complimente sur ton prénom et le fait que tu sois jolie. T'es plutôt coquette. T'aimes être bien apprêter. Pas tous les jours. Lorsque tu ne sors pas, c'est tenue confortable, très souvent en pyjama, gros chignon sur la tête et, surtout, aucun maquillage sur ta peau. D'ailleurs, tu ne te maquilles jamais à outrance. Ou bien simplement pour les soires. En semaine, c'est mascara, eye liner et rouge à lèvres rouge. Ça, c'est ton maquillage quotidien. "Merci beaucoup ! T'es pas mal non plus !" Dis-tu en sirotant ton cocktail. Ça fait longtemps que tu ne t'ai pas faite draguer par une femme. Mais une femme ou un homme quelle importance. C'est du pareil au même. C'est vrai que la jeune femme st plutôt mignonne. Tu ne serais pas contre un petit passage dans son lit cette nuit. T'as pas froid aux yeux. T'es pas le genre de nana à tourner autour du pot pendant dix ans. "En effet, jsuis toute seule. Ça fait parfois du bien de se retrouver seule !" Dis-tu en rapprochant ton tabouret du sien. C'est un peu contradictoire avec ce que tu viens de dire. Un sourire aux lèvres lorsqu'elle te propose de vous tenir compagnie. T'es pas contre. Puis, elle te propose de planer. La drogue, tu n'y as touché qu'une seule fois. Si Mahe le savait, il t'arracherait la tête. C'est certain. "J'adorerais ça !" dis-tu en passant ta main sur la sienne. Courant électrique qui te parcoure l'échine. Tu lui prends la main et l'emmènes dans la ruelle derrière. Dehors, l'air est frais mais ça te fait du bien.

La musique est entraînante, lui donne envie de bouger. De ne pas rester là, de se laisser entraîner par le rythme et par la nuit. Mimi, elle n’est pas doué pour rester sage, pour rester tranquille. Toujours l’envie de fracasser le ciel, et de profiter de chaque respiration qu’elle prend. À quoi ça sert sinon ? Surtout des soirs comme ça, où y’a rien pour l’arrêter et que y’a une âme mignonne à corrompre. Et la princesse, elle est parfaite pour ça. Parfaite pour l’initier à son monde de noirceur, au moins juste pour ce soir. Sans réfléchir à quelles conséquences ça pourrait avoir, après tout elle est majeure, elle peut faire ses choix. Et elle rougit, Mimi le voit, même à travers les lumières et la pénombre du bar. « Merci beaucoup ! T’es pas mal non plus ! » Et ça lui fait plaisir, quand même à Mimi. Ça fait changement des parasites et des salopes bien sentis qu’elle se prend d’habitude. Un petit flirt, ça se prend, quand même. « En effet, j’suis toute seule. Ça fait parfois du bien de se retrouver seule ! » Ça fait sourire Mimi. Elle l’a déjà dans ses filets, la belle, ça a pas pris grand chose. Elle acquiesce, arquant un sourcil. « T’as bien raison. » Et c’est pas un mensonge, Mimi elle sait apprécier la solitude. Parfois, c’est tout ce qu’elle voulait, de s’assoir quelque part et de juste respirer. Mais au fond, Mimi elle était jamais seule, elle avait toujours Ander dans un coin de la tête, son jumeau qui faisait partie d’elle.

Finalement, elle lui propose un petit rail de coke, ça fait pas longtemps qu’elle a pris le sien mais elle peut lui en offrir. Que la soirée prenne son envol, et qu’elles puissent déguerpir de là. « J’adorerais ça ! » Son enthousiasme la fait rigoler, alors qu’elle se laisse prendre la main et entraîner jusque dans la ruelle derrière. La brise est fraîche, mais Mimi ne la sent pas trop. Trop défoncée pour ça, et les yeux rués sur la princesse qu’elle entraîne dans les bas-fonds. « Approche-toi. » Qu’elle lui dit avec un sourire enjôleur, se tirant dans un coin plus discret. Pas envie qu’on les surprenne et que les ennuis débarquent. Le sachet sorti, et la coke soupoudrée sur sa main, en un ligne fine. Elle le fait avec agilité, pas la première fois. Mimi soulève sa main vers Mara, lui désigne avec un sourire. L’étincelle dans les yeux. « Vas-y, princesse. » Elle ne la lâche pas des yeux. Viens m’rejoindre dans le monde parallèle, qu’on s’amuse un peu.  « T’as déjà fait ça, ou pas ? » Qu’elle lui demande avec curiosité, après tout les apparences sont parfois trompeuses, elle est peut-être pas si sage qu’elle y paraît.

Petite fille sage en apparence. Mais à l'intérieur, c'est tout autre chose. Ce soir, t'as envie de t'amuser. T'as envie de sortir de ta zone de confort. Si Mahe savait ce que tu t'apprêtes à faire, il te passerait certainement un savon. Heureusement qu'il n'est pas dans le coin. Cette fille, tu la connais pas. Pourtant, tu te sens attiré par elle. Elle semble dangereuse. Qu'importe. Tu lui prends la main et la suis à l'arrière. Dehors, l'air est frais. Un frisson te parcoure l'échine. Tu viens te coller à la demoiselle. Elle sent si bon. Sa peau est douce. Tu sens bien que tu ne devrais pas être là. Pourtant, tu y es. Incapable de bouger. Le danger t'attire et ce, de plus en plus. Ton ainé ne se doute de rien. De toute façon, il n'a rien à dire. Il est pareil. C'est clairement pas ton frère pour rien. La jeune femme te demande si t'as déjà fait ça. "La drogue ? Une fois ouais, mais ça remonte au lycée.." Dis-tu à voix basse. Le vent fait envoler quelques unes de tes mèches. Lorsque la peau de la demoiselle te touche, un nouveau frisson t'envahis. T'as envie de passer la soirée avec elle. Drogue, sexe, alcool. Tout ce qu'elle veut. Mais t'as pas envie de la laisser. Elle t'appelle Princesse. Ça te fait sourire. Tu t'approches de la jeune femme. Envie de l'embrasser. Envie de caresser sa peau. Faire l'amour à une femme, ça fait des années que tu ne l'as pas fait. Parfois ça te manque. Avec un homme, c'est clairement différent. Il veut à tout prix te faire jouir trop rapidement. Bien souvent, tu n'y prends aucun plaisir. Avec une femme, c'est différent. Vous prenez votre temps de vous découvrir. Oui t'as envie qu'elle te fasse l'amour. T'as envie qu'elle te fasse jouir. Personne ne sait que les femmes t'attirent autant que les hommes. Personne n'est au courant. Et c'est très bien comme ça. Tu te penches vers la demoiselle et aspires la poudre blanche avec ton nez. Rapidement, les effets ne se font pas attendre. Tu pénètres dans un autre monde. Terminés tes soucis. Tu termines d'aspirer. T'entre dans son monde. Tes yeux plongés dans les siens. Tu t'approches d'elle. Main sur sa joue, tu viens effleurer doucement ses lèvres. "Merci.." murmures-tu. Elle ne s'en rends pas compte mais elle rend ta soirée tellement meilleure que tu ne l'aurais imaginée. T'embrasses doucement son cou. Tu n'as pas envie de la laisser. "On se casse d'ici ?" Dis-tu en caressant sa main. Envie d'être seule avec elle. Juste elle et toi.

Elle adorerais ça, qu’elle a dit. Et Mimi le voit dans sa manière de se tenir à ses côtés, fébrile, le sourire incapable de se faire décoller. Même s’il fait un froid de canard et qu’elle va défoncer son système juste pour un high, elle est aux anges d’être là avec la tentatrice. Et Mimi s’en délecte, de la voir, aussi douce et belle qu’elle est, tomber dans le bas-fonds en sa compagnie. Ça l’excite, de savoir qu’elle peut avoir ce pouvoir sur les autres, c’est enivrant, presque plus que la drogue. Elle dit que ça remonte au lycée, et Mimi peut pas s’empêcher de sourire en la regardant. Ça semble si loin, ce monde-là, mais ça ne l’est peut-être pas pour la brunette qui ne paraît pas si vieille que ça. Et Mimi sens qu’elle a envie de se laisser aller, que ce soit pour s’évader ou vraiment juste pour s’amuser, et Mimi elle sera là pour elle. Envie de l’accompagner, de lui faire voir les étoiles de près pour constater que la déchéance, parfois, c’est foutrement bon. La poudre magique disparaît dans ses narines et Mimi rigole, ça l’amuse toujours de voir les autres se défoncer, on dirait qu’elle peut ressentir leur euphorie, mais c’est peut-être juste Ander qui s’amuse bien au loin, y’a bien quelque chose dans le fond de ses tripes qui lui murmure.

« Merci… » Qu’elle murmure, une main sur la joue de Mimi, et la brune ne l’empêche pas de s’avancer, de rapprocher son corps du sien et de déposer un baiser dans son cou. Elle doit bien avouer que ça fait du bien, qu’elle est pas du genre à refuser de la tendresse quand y’en a, et coucher avec des femmes ça lui arrive pas si souvent. « De rien, princesse. » Elle continue avec le prénom, ça l’amuse, la malice dans le regard, sans trop savoir où ça va les mener, mais ça lui fait plaisir de juste jouer les diables le temps d’une soirée. « On se casse d’ici ? » Mimi acquiesce, elle ne se recule pas, y’a juste sa tête pour bouger. « Si t’as un endroit où nous emmener, j’te suis, ma beauté. » Elle repousse une mèche de cheveux derrière son oreille. « Et si tu m’le permets, j’vais t’faire passer une nuit que tu pourras pas oublier. » Elle lui mumure, le sourire diabolique aux lèvres, et une main qui glisse le long de sa cuisse, pour caresser un peu sa peau. Le message est clair, allez on va s’amuser jusqu’au bout, princesse, mais ne t’attend pas à ce que je sois toujours là une fois le soleil levé.

Tu t'étonnes toi-même d'apprécier ce retournement de soirée. Si au départ, t'étais venue ici pour te mettre la tête à l'envers et oublier tous tes soucis, tu ne t'attendais vraiment pas à rencontrer cette demoiselle ce soir. Ta tentatrice. Dehors, collées l'une à l'autre, des frissons te parcourent la colonne vertébrale. La drogue, tu n'y as pas touchée depuis un moment. Personne ne sait que t'en as déjà pris. C'était avec ce garçon. Celui dont toutes les filles l'adulaient durant le secondaire. Toi aussi, tu étais l'une de ses groupies. Prisonnière de ses filets, il t'as demandé si tu voulais gouter à la drogue. Prête à tout pour lui plaire, t'as acceptée. Ce fut, clairement, la pire expérience de ta vie. Tu n'avais que seize ans. T'étais jeune et naïve. Lui, il avait deux ans de plus. Il en a donc profité pour faire ce qu'il voulait de toi. C'est avec lui que t'as perdue ta virginité. Si tu pouvais le refaire, jamais tu ne lui accorderais ce plaisir. À la suite de ce moment, il t'as complétement ignoré. Ton coeur fut brisé en mille et un morceaux. T'en as jamais parlé à personne. Si ton frère ainé avait su que ce mec avait clairement abusé de toi et de ta faiblesse, il l'aurait étranglé sur le champ. Mahe serait capable du pire pour toi, pour te protéger. C'est pour cela que t'as rien dit. Pour te remettre de cet abandon, tu t'es tourné vers les filles. C'est avec ta meilleure amie que t'as connue ta première fois avec une personne du même sexe que toi. C'était tellement bon. Aujourd'hui, ça fait des années que tu ne t'es pas retrouvé au lit avec une femme. Peut-être qu'après ce soir, la donne va changer.
Collée à elle, la jeune femme te tend sa main pour que tu ingurgite la drogue. C'est tellement bon. T'en avais presque oublier les effets. La demoiselle continue de t'appeler Princesse. Clairement, tu rougis. Tu te colles encore plus à elle. Mimi te plait. Elle t'attire. Tu n'as aucune envie de la laisser s'en aller ce soir. T'es venue ici pour t'amuser et chasser tes problèmes. Elle sera un très bon moyen de parvenir à tes fins. Un endroit où aller ? Tu ne peux pas l'emmener chez toi. Mahe est là-bas. Tu ne te vois pas faire l'amour avec elle alors que ton ainé dort dans la chambre à côté. Et puis, il ne sait rien sur ton attirance pour les femmes. Lorsqu'elle te touche, tu frissonnes. Est-ce le vent ? Ou simplement le simple contact de sa peau contre la tienne ? "jpeux pas t'emmener chez moi .. jvis chez mon frère.." Exliques-tu très brièvement à la jeune femme. Tu te mords la lèvre. "on peut aller chez toi ?" Si elle ne veut pas, c'est pas grave. Tu paieras une chambre d'hôtel. C'est tout de même mieux que de le faire dans cette ruelle, au regard des pervers du coin. Main sur ta cuisse, tu frissonnes encore plus fort. Yeux fermés, tu te mords la lèvre. Tu te retiens de gémir. "Je suis à toi pour toute la nuit ma belle !" Tu caresses sa joue. Tes lèvres ne sont qu'à quelques centimètres des siennes. Dans un élan de folie, tu viens l'embrasser. Ta langue s'amuse avec la sienne. La soirée prend une nouvelle tournure qui te plait beaucoup.

Elle a le démon dans la peau, Mimi. Prête à corrompre la pauvre princesse qui a croisé sa route, et qui a accepté de la suivre à l’extérieur en posant aussi peu de questions. Qui a pris sa drogue et qui est prête à la suivre partout. Mimi, elle aime profiter de ceux qui passent, de s’amuser pendant les heures qui passent. Pas se poser plus de questions, juste de profiter de ce qu’il y a sous la main. Le lendemain qui n’existe pas, juste le besoin de s’évader dans le moment. Et ça la rend fébrile, de savoir que la brune est prête à tout pour elle, et que y’a rien qu’elle pourrait lui refuser.  « J’peux pas t’emmener chez moi… J’vis chez mon frère. » Et Mimi grimace, après tout elle comptait un peu là-dessus pour terminer la soirée. L’ivresse dans les yeux, pourtant étrangement stable, elle a juste envie de s’amuser à un endroit où il fera moins froid. « On peut aller chez toi ? » Elle la regarde, Mimi, avec un air désolé dans les yeux. Pas envie de lui expliquer qu’elle en a pas, de chez soi, que sa maison c’est juste la rue et peu importe l’endroit qu’elle peut bien trouver. « J’sais où on peut aller. » Qu’elle lui dit simplement. Prête à partir trouver ce motel un peu pourri où elle atterit parfois, pas de doute que princesse aura les billets pour payer. « Je suis à toi pour toute la nuit ma belle ! » Et Mimi elle sourit, le diable dans le corps, alors que la princesse vient l’embrasser. Rapidement elle s’échauffe, sa langue glisse contre la sienne et Mimi peut sentir son désir et son envie de s’oublier. Ça la rend fébrile aussi, et elle lui rend les baisers sans se gêner. Une main sur sa nuque et l’autre qui vient la caresser un peu, main sous la jupe, juste histoire de lui donner un avant-goût du reste de la soirée.

« Suis-moi, alors. » Et elle lui attrape la main, l’entraîne à sa suite. Le motel qui n’est pas trop loin, et Mimi qui l’entraîne à ses côtés. S’arrête devant la porte du lobby, lèvre mordillée, l’esprit embrumé par l’alcool et la drogue et le désir de s’oublier toute la nuit. « T’as de quoi payer ? C’pas très cher. Et on sera tranquilles toutes les deux. » Elle désigne le comptoir à l’intérieur, le regard noir, ce soir elle dormira pas dans la rue, elle aura un toit au-dessus de la tête, et une princesse à faire rêver.