The colour of my love. (Warston)

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Une adaptation en film. Elle lui parle de lire un chef-d’œuvre de la littérature britannique, et il lui parle d’en regarder le film. Il existe, bien sûr, il y en a même plusieurs qui ont été réalisés. Mais ce n’est vraiment pas la même chose que de lire le roman original. Son regard doit néanmoins en dire long parce que le jeune homme finit par lui concéder un « à voir ». Bien. Elle s’en contentera... Pour le moment. Il n’est pas totalement opposé à l’idée, c’est déjà une bonne chose. Tout autant qu’elle, pour lui, a voulu venir à ce match de baseball alors que c’est loin de faire partie de ses passe-temps. Une attention qui fait plaisir à l’homme qu’elle aime. Sourire aux lèvres, elle dépose un baiser contre sa joue sans lui répondre. Parce qu’il le sait, elle est tout aussi heureuse que lui de passer ce moment en sa compagnie. Sa petite déclaration semble totalement déstabiliser Nikolaï qui a pourtant lui-même commencé à affirmer qu’elle ne peut pas se passer de lui. Un sourire attendri se dessine sur les lèvres de la Latina. Il est trop craquant. Il cherche à la taquiner mais, dès lors qu’elle confirme ses mots avec sincérité, il est comme... Intimidé. - Je suis prête à prendre le risque. déclare-t-elle d’une voix amusée. Elle n’imagine pas le nombre de matchs par an, certes, ni le fait qu’au baseball s’ajoutent bien d’autres sports. Mais elle veut seulement être avec lui. Cela ne signifie pas qu’elle ne manquera aucune compétition tout autant qu’il ne lira pas tous les livres qui existent. Toutefois, alors qu’elle le charme de quelques baisers, le jeune homme accepte enfin de lire celui dont ils ont parlé ensemble. Un grand sourire apparaît instantanément sur le visage de la belle. - Parfait. C’est une affaire réglée dans ce cas. assure-t-elle en s’éloignant subitement de lui pour retrouver sa position initiale. Elle veut lui laisser l’occasion de regarder, au moins quelques minutes, le match pour lequel il est venu. Elle a aussi les yeux posés sur les joueurs mais elle n’arrive pas réellement à s’y raccrocher. Elle a l’esprit ailleurs. Elle repense à sa conversation avec Toby. Celle dont elle n’a pas parlé avec son petit-ami. Peut-être que c’est le meilleur moment pour elle de le faire... Pendant qu’il est dans de bonnes dispositions. - Au fait, je ne t’ai pas dit. Hum, Toby va venir habiter chez moi quelques jours. Elle a une voix neutre, comme si elle l’informait simplement d’un petit détail. Mais, au fond, elle appréhende quelque peu sa réaction. Qu’un autre homme vienne vivre chez elle, alors que c’est avec lui qu’elle est, ce n’est pas banal. D’autant plus lorsque l’homme en question a avoué éprouver des sentiments pour elle. Mais ils sont amis avec Toby, rien de plus. - Il a quelques problèmes avec la communauté de son quartier depuis... Cette enquête. Alors je lui ai proposé de s’en éloigner quelques temps. Le temps que tout aille mieux.

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Aussi loin qu’elle s’en souvienne, elle n’a jamais eu de relation aussi fusionnelle avec un homme que celle qu’elle a avec Nikolaï. C’est quelque chose de nouveau pour elle. C’est fort, intense. Il y a cette partie d’elle, presque insoupçonnée mais qui devient de plus en plus grande, de ne vouloir faire qu’un avec lui. Alors ce n’est peut-être pas bien équilibré, pas très sain non plus, pour un couple. Ils doivent savoir se donner de l’espace pour l’un, pour l’autre, pour que chacun fasse ce qu’il a envie de faire. Mais elle a envie d’être avec lui à chaque instant, Isa. Elle a envie de tout partager avec lui. Comme elle ne l’a jamais fait, avec aucun autre. Car elle se dit que c’est sans doute ce qui l’a toujours séparée de ses petit-amis, cette tendance à garder trop de choses pour elle seule. Elle ne veut pas reproduire les mêmes erreurs. Pas avec Nikolaï. Lui, elle veut tout lui donner. Même si cela implique d’assister à des matchs qui ne la passionnent guère ou l’obliger, lui, à lire un livre alors qu’il n’en ressent aucunement l’envie. Sa méthode, elle est bien simple, elle ne consiste qu’à lui offrir quelques baisers qui suffisent à faire perdre l’esprit de son homme, suffisamment pour lui faire tout accepter. Quand elle obtient enfin ce qu’elle veut, la Latina s’éloigne, le laissant comprendre que son numéro de charme n’était qu’un moyen pour elle de le faire céder. Elle laisse échapper un léger rire à ses paroles, un rire un peu coupable. – Bien sûr que non… Mais il vaut mieux que je m’arrête avant d’être incapable de le faire. assure-t-elle, sourire angélique sur les lèvres. Puis, de toute manière, ce n’est pas tout à fait faux. La présence de Nikolaï la captive bien plus que ce match, bien trop. Elle s’efforce donc d’en faire abstraction, le temps de quelques minutes. Elle a les yeux posés sur le jeu mais son esprit, lui, se perd dans ses pensées. Et c’est là qu’elle pense à Toby. A son emménagement très prochain chez elle. Une révélation qu’elle n’a pas encore faite à son petit-ami, car tout est arrivé très vite, mais qu’elle choisit de lui faire partager à ce moment. A, peut-être, ce mauvais moment. Tout de suite, le jeune homme lui demande la raison. Ce qu’elle comprend, ce qu’elle explique donc, calmement, alors qu’elle devine déjà à son regard que tout n’est pas si évident pour lui que cela l’est pour elle. C’est d’autant plus flagrant à sa réaction très… Spontanée. – Ce n’est pas lui qui me l’a demandé, c’est moi qui le lui aie proposé. lui répond-elle immédiatement, comme pour prendre la défense de son ami même si, en l’occurrence, c’est elle qu’elle met en porte-à-faux. – Ce n’est pas pour longtemps, simplement le temps d’obtenir les résultats des analyses et qu’il soit mis hors de cause. Elle s’approche de lui pour glisser sa main sur la sienne, laissant ses doigts s’entrelacer à ceux de l’homme qu’elle aime. – Nous, c’est toujours nous. L’amour fou. dit-elle avec un petit sourire craquant sur les lèvres. Et elle espère réussir à s’en sortir comme ça, Isa.  

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De toutes les histoires qu’elle a connues, toutes celles qui se sont terminées, le problème n’a jamais été le manque d’espace avec l’autre pour Isabella. C’est tout le contraire. Ses petits-amis ont souvent pu lui reprocher d’être trop distante, trop indépendante... Ne pas se donner assez. Avec Nikolaï, elle a appris à s’ouvrir de plus en plus, à se laisser enfin approcher complètement. Mais, par la même occasion, elle n’a même pas conscience de l’existence de cet équilibre à entretenir dans un couple. C’est totalement abstrait pour elle qui ne s’est jamais retrouvée dans cette situation. Et, en vérité, elle est beaucoup trop heureuse de pouvoir enfin profiter de lui pour réussir à s’en passer. Elle a besoin de lui, toujours, auprès d’elle. Elle est tout bonnement accro, Isa. C’est ce qu’elle lui fait comprendre quand il lui reproche de s’être arrêtée en si bon chemin dans ses baisers. Il ne faut pas se priver de ses envies. Elle le sait bien, maintenant, elle le sait grâce à lui. C’est la première leçon qu’il lui a inculquée. Pour autant, elle ne peut pas oublier tout le monde qui les entoure. - Je te rappelle que nous sommes loin d’être seuls. lui dit-elle avec un faible sourire même si... Il faut avouer que cette proximité avec lui a le don de la troubler. Plus encore quand il se rapproche d’elle. Rapidement, elle dépose un baiser contre ses lèvres, incontrôlable, juste pour combler un petit peu de cette envie qu’il sait si bien provoquer en elle. Et, finalement, les deux amoureux arrivent à se tenir tranquille. Le temps de quelques secondes seulement, quelques secondes qui poussent la Latina à se remémorer sa dernière discussion avec Toby. Si elle veut tenir son petit-ami au courant, elle se rend tout de suite compte qu’il n’est pas ce qu’on pourrait qualifier d’emballé par ce soudain séjour du jeune prêtre chez elle. - Je serais avec Peyton, ce n’est pas comme si nous n’avions jamais partagé la même chambre. Et, comme elle le dit si bien, ce n’est que pour quelques jours. Elle veut juste offrir un havre de paix à son ami, Isa. Rien de plus. Mais cela suffit visiblement à déranger Nikolaï. Elle le voit à ses questions, au ton de sa voix, à son insistance vis-à-vis de Toby. À sa question, la jeune femme garde le silence un instant. Elle serait bien tentée de lui dire que tout s’arrangera sûrement une fois la vérité rétablie mais... Elle connaît trop le monde des ragots. - Je ne sais pas ce qu’il fera mais... J’ose espérer que tout finisse par se calmer. déclare-t-elle finalement, un peu moins assurée qu’auparavant. Elle s’inquiète pour Toby, indéniablement, il se retrouve dans une situation terrible. Mais elle ne veut pas que l’homme qu’elle aime craigne quoi que ce soit, surtout pas. Il est uniquement son ami à ses yeux, mais il lui suffit d’entendre la manière dont il prononce son prénom pour qu’elle sache ce que Lui, il voit en Toby. Celui qui lui a avoué éprouver des sentiments pour elle. - Hé... Il sait que je suis avec toi. dit-elle doucement, tendrement, avant de glisser sa main contre la sienne pour lier leurs doigts. Mais ses paroles suivantes l’attendrissent énormément, elles la touchent au plus haut point. Elle se mordille la lèvre, craquant totalement devant son air boudeur. - Mais qu’est-ce que tu racontes comme bêtises... murmure-t-elle avant de se rapprocher un peu plus de lui, comme pour ancrer son regard dans le sien. Elle ne pourrait pas l’oublier, jamais, ni même s’en éloigner. Tout simplement car elle a autant besoin de lui qu’il a besoin d’elle. - Bébé... Ça, c’est une première. Et elle ne s’en rend même pas compte. - Comment veux-tu que je t’oublie alors que je ne pense qu’à toi à chaque seconde ?  

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C’est avec un petit rire empreint de légèreté qu’elle accueille les paroles de Nikolaï. Elle n’est pas surprise, même pas, elle sait qu’il est complètement dingue. Mais elle, elle ne l’est pas encore au point de céder à la tentation dans un endroit bondé de monde. En tout cas, elle ne s’exposerait pas à la vue de tous comme c’est le cas en ce moment. Toutefois, la discussion emplie d’insouciance entre les deux amoureux finit hélas par s’estomper lorsqu’elle prononce le nom de Toby. Son petit-ami n’est pas ravi d’apprendre qu’elle l’a invité à emménager chez elle, c’est évident. On peut même dire qu’il accueille très difficilement la nouvelle, plus qu’elle ne l’aurait pensé. Mais elle aurait pu s’en douter, Isa. Etant donné leurs antécédents, elle aurait dû s’en douter. Alors qu’elle tente de le rassurer sur le fait que, non, ils ne seront pas à l’étroit, il surenchérit qu’il ne manquerait plus qu’elle dorme avec lui. – Mais ce n’est pas le cas. C’est d’ailleurs lui-même qui a précisé qu’il valait mieux l’éviter, alors tu vois, tu n’as aucune raison de t’en faire. Car ils ont déjà dormi ensemble, oui, mais c’était avant. Avant qu’elle ne connaisse ses sentiments… Et avant qu’elle ne soit officiellement en couple avec Nikolaï. Sa relation avec son meilleur ami a certainement dépassé quelques limites, mais ce n’est plus le cas. Plus aujourd’hui. Elle ne sait pas trop si c’est mieux ou non pour eux mais, clairement, c’est mieux pour son couple. L’enquêteur n’a pas du tout oublié la déclaration de Toby, il se fait même sarcastique alors qu’il aborde le sujet. La Latina, elle, baisse les yeux quelques secondes sans rien dire. Que peut-elle répondre à une chose pareille ? Elle a bien compris qu’il était contre cette idée mais… Que peut-elle faire, maintenant ? Ce n’est qu’après un petit instant qu’elle reprend la parole avec sincérité. – Il ne ferait plus une chose pareille. Il a accepté notre couple, Nikolaï. Et elle aimerait beaucoup que de l’autre côté, lui, il accepte leur amitié. Mais elle garde cette dernière pensée pour elle, Isa. Elle ne veut surtout pas envenimer les choses avec des paroles qui le feraient réagir au quart de tour. A la place, elle tente la manière douce pour l’apaiser, autant dans ses gestes que dans ses paroles. Il pense qu’elle va le mettre au second plan… Comment peut-il ne serait-ce que l’envisager ? – C’est l’histoire de quelques jours seulement. Et ce n’est pas comme si je pouvais me passer de toi plus de quelques heures. affirme-t-elle avec un faible sourire. Elle serre un peu sa main dans la sienne, un petit sourire attendri sur les lèvres. Elle ne devrait pas mais elle le trouve tellement craquant à cet instant. Elle s’abstient toutefois de le dire à voix haute car elle sent qu’il est très sérieux. Pourtant, c’est tellement évident qu’elle ne pourrait pas le mettre de côté. Elle est tellement amoureuse de lui, tellement accro. Elle veut juste donner un lieu de paix à Toby, rien de plus. Enfin, elle voit un petit sourire apparaître sur le visage de son homme, sans qu’elle n’en sache la cause, mais elle en est déjà rassurée. A ses paroles, elle le contemple avec toute la tendresse du monde dans ses grands yeux noirs. – Oui, nous aurons toujours ces moments rien qu’à nous. confirme-t-elle avant d’approcher de lui pour lui voler un doux baiser. Et d’affirmer, sourire plus léger aux lèvres. – Je viendrais te voir tous les jours si tu veux. Tu en auras même assez de moi !  

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Elle aurait peut-être dû lui en parler avant. Certainement, même. Elle ne sait pas si elle se serait empêchée pour autant de faire une telle proposition à Toby mais elle y aurait réfléchi un peu plus sans aucun doute. C’est justement là tout le problème. Elle n’a pas réfléchi, Isa. C’est son instinct qui l’a poussée à parler, son instinct désespérément protecteur à l’égard de ceux qu’elle aime. Mais elle se rend compte, aussi, qu’elle est maintenant en couple avec un homme. Un homme qui s’intéresse vraiment à elle, qui se sent extrêmement concerné par tout ce qui peut bien lui arriver. Et cela, c’est nouveau pour Isabella. C’est nouveau, et elle doit encore s’y habituer. C’est agréable, bon de compter autant aux yeux de quelqu’un. Mais cela signifie aussi qu’elle ne peut plus penser uniquement à son propre ressenti. Il y a aussi celui de Nikolaï. Et elle s’en veut, en vérité, de ne pas en avoir pris conscience auparavant. Elle devra faire plus attention à l’avenir, elle se le promet intérieurement alors qu’il lui affirme qu’il a le droit de se sentir nerveux. L’entendre parler d’elle comme de sa petite-amie, c’est tout nouveau, ça aussi. Elle lui offre un petit sourire attendri. – Mais tu es le seul qui m’intéresse, enfin. Le seul qu’elle aime surtout. Elle se rend compte qu’il est jaloux, rien de plus, et c’est sans doute normal. Elle le comprend en tout cas. Alors elle veut le rassurer, elle fait tout pour le rassurer. Et, peu à peu, elle y arrive tout doucement. Il ne semble pas pour autant totalement enclin à accepter cet emménagement… Ni même à faire confiance en cette amitié. Mais il lui fait comprendre qu’il n’a de toute manière pas le choix. Elle se mordille la lèvre inférieure d’un geste fébrile. – J’aurais dû t’en parler avant de prendre ma décision. Je le ferai à l’avenir, je veux que tu le saches. déclare-t-elle d’une voix tendre, espérant qu’il ne lui en veuille pas trop. Ce n’est pas un manque d’égard, juste une certaine… Maladresse. Elle est maladroite quand il s’agit de sentiments, c’est un fait. Mais elle apprend progressivement, elle apprend grâce à lui. Elle parvient même à apaiser ses craintes et lui faire retrouver le sourire, ce qui la rassure vraiment. Elle lui sourit amoureusement avant d’aller l’embrasser. Puis, quand il lui affirme qu’il lui serait impossible d’en avoir marre d’elle, un petit rire vient s’échapper de ses lèvres. – Je t’aime tellement. murmure-t-elle juste avant qu’il ne vienne l’embrasser à nouveau, d’un baiser beaucoup plus fougueux. Elle y répond avec la même envie, faisant totalement abstraction du lieu où ils se trouvent cette fois. Et ce n’est qu’une fois à bout de souffle qu’ils se reculent. Elle est encore troublée par son baiser mais un sourire apparaît instantanément sur ses lèvres quand elle entend sa remarque. – Oh… Non. Je vais rester sage. Tu vas voir. promet-elle avant de lui voler un dernier baiser, puis s’éloigner enfin et lui laisser profiter de son match. Elle, elle l’aura rien que pour elle bien assez tôt. Elle ne compte plus le lâcher à présent.