Ces derniers jours, Toby était quelque peu tourmenté. Il pensais à Cassey, la demoiselle rencontrée quelques jours plus tôt dans un bar de la ville, assez loin de son quartier habituel. Il lui avait laissé son numéro, mais elle ne l'avait pas rappelé, ni envoyé un texto pour signifier que tout allait bien. De même, elle n'était pas venue à l'office, mais il avait été prévenu sur le fait que 'ce n'était pas son truc', en bref, elle n'était pas croyante, ou en tous cas, pas pratiquante. Cependant, il ne pouvait s'empêcher d'y repenser, plusieurs fois par jour, se persuadant que c'était parce qu'il s'inquiétait pour son bien-être. Après tout, elle lui avait semblé avoir quelques problèmes, et avait parlé d'affaires familiales à régler. Cassey n'en avait pas dit plus, mais suffisamment pour qu'il sache que tout n'était pas rose de son côté. En était la preuve ce regard triste et blasé qu'elle affichait au moment de sa rencontre, et ce besoin de combler sa solitude dans les bras d'un inconnu. Ce dimanche après-midi, il entreprit le geste le plus audacieux qui soit. Peut-être ne l'avait-elle pas appelé, non parce qu'elle ne le voulait pas, mais uniquement parce qu'elle avait trop de soucis en tête. Il prit donc le bus, puis d'autres transports, pour arriver devant cet hôtel, où il l'avait raccompagnée lors de leur rencontre. La bâtiment était calme pour un jour de congés, sans doute n'était-ce pas la période des touristes. Il s'installa, de façon à guetter sa sortie, à l'autre bout de la rue. Les secondes s'écoulèrent et se transformèrent en longues minutes. Il se demanda s'il ne devait pas entrer tout bonnement dans l'hôtel et demander sa chambre, ou si elle était encore présente dans les lieux. Après tout, peut-être était-elle repartie à Los Angeles? Cette pensée le rendit mal à l'aise. Il la chassa donc de son esprit, perdant son regard sur des passants, au loin. Ce fut alors qu'il commençait à être vaincu par le froid, grelottant, et décidait d'abandonner, qu'il l'aperçut, sa belle chevelure blonde flottant au vent. Elle avait l'air prise dans ses pensées. Aussitôt, sans laisser place au doute, il marcha d'un pas décidé dans sa direction, la suivant, et lui frôla l'épaule en arrivant à sa hauteur, comme un passant pouvait en bousculer un autre. Lorsque leurs yeux clairs se croisèrent enfin, il se para de son plus sincère et beau sourire. "Oh, Cassey! Quelle surprise! Je passais par là, c'est amusant qu'on se croise pile à ce moment!" s'exclama-t-il, croisant les bras derrière le dos. Toby ne savait pas mentir, mais il avait sorti son plus beau jeu d'acteur. Il ne manquerait plus qu'elle pense qu'il était un psychopathe, alors qu'il n'avait aucune arrière-pensée nauséabonde!
My love has got no money, he's got his strong beliefs My love has got no power, he's got his strong beliefs My love has got no fame, he's got his strong beliefs My love has got no money, he's got his strong beliefs Want more and more People just want more and more Freedom and love, what he's looking for Want more and more People just want more and more Freedom and love, what he's looking for…
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Son téléphone portable dernier cri plaqué contre l’oreille, elle écoute d’une oreille distraite son interlocutrice tout en essayant de se mettre du mascara. Ce n’est pas une mince affaire mais elle a l’habitude. Le plus difficile, en vérité, c’est de subir cet appel sans pouvoir placer un mot. A l’autre bout du fil, sa sœur est en train de lui passer un savon, tout cela parce qu’elle a disparu de Los Angeles sans rien dire. Bordel. – Écoute, Jane, je n’ai vraiment pas besoin d’un sermon, là tout de suite. Je te rappelle que j’ai Niko pour ça. (…) – Mais j’en sais rien, figure-toi ! J’attends déjà de la voir ! Voilà le mascara terminé, plus qu’à enfiler ses escarpins. Mais sa sœur n’en a pas fini de la réprimander de son côté. – Je n’ai pas besoin de réfléchir si je sens que je suis en train de perdre ma fille. Elle ne bouge plus. Le sujet la touche trop pour qu’elle reste de marbre. Et les paroles de sa sœur aussi. – Tu es injuste. (…) – Bien, je suis une gamine immature et égoïste, j’ai compris. Merci de ton aide Jane ! Sans lui laisser le temps de répondre, elle raccroche le téléphone puis le balance sur le lit avec agacement. Elle est en colère, frustrée… Et mal, surtout. Elle a l’impression de tout mal faire depuis qu’elle a envoyé Arya dans cette foutue ville. Sa fille la déteste, ses proches ne la comprennent pas. Personne ne peut comprendre, parce qu’ils ne savent pas ses raisons. Ils ne savent rien. Mais elle commence à se poser des questions, Cassey. L’appel de sa sœur la pousse à se remettre en cause, à se demander, finalement, si elle n’est pas vraiment égoïste de chambouler la vie de sa fille une nouvelle fois selon son bon vouloir. Mais, merde, c’est elle sa mère. Elle a besoin d’elle. Et elle compte bien aller la voir tout de suite. Peu importe si le choc est trop violent, elle a suffisamment attendu. Elle enfile ses escarpins, puis attrape son manteau et son sac à main pour quitter enfin l’hôtel. Une fois dehors, son manteau encore ouvert, elle passe la main dans ses cheveux pour les libérer avant de se mettre en route. Elle n’agit peut-être pas comme il le faudrait, sûrement pas. Mais elle ne réfléchit plus, elle en a juste assez. Pourtant, dans sa tête, elle n’est pas aussi assurée qu’elle le voudrait, elle a terriblement peur de se tromper… Mais elle a toujours été impulsive, Cassey. Alors elle commence sa marche, en attente de trouver un taxi, quand elle se fait bousculer par quelqu’un. Quelqu’un qu’elle reconnaît tout de suite. – Oh Toby, bonjour. lui dit-elle en laissant tout de suite un sourire apparaître sur ses lèvres. Sourire radieux, si loin de son état d’esprit, la jolie blonde ne semble toutefois pas plus surprise que cela de le voir en bas de son hôtel. Elle a encore la tête ailleurs mais elle s’efforce de retrouver la réalité. – Alors comment tu vas ? Toby, c’est l’homme qui lui a fichu le pire, le seul en fait, vent de sa vie. C’est aussi un prêtre, accessoirement, ce qui rassure son égo malgré la frustration qu’il a laissée en elle. Malgré tout, elle a passé un moment agréable près de lui mais… Elle ne pensait pas le revoir. Elle n’a même pas daigné lui donner signe de vie car, après tout, il n’était qu’un inconnu dans un bar. Mais le revoir provoque pourtant une petite chaleur dans son cœur. Peut-être parce que cela lui fait du bien de retrouver un visage familier sans l’être non plus assez pour la voir comme la pire mère, la pire personne au monde.
Toby essayait de paraître le plus naturel possible, mais quoi de plus compliqué pour un homme qui ne ment jamais? Il affichait un large sourire, et cachait ses mains. Il était un peu gêné par la méthode, mais la demoiselle n'avait pas daigné lui laisser son numéro, ni même lui écrire ou l'appeler. Il se doutait bien qu'elle ne serait pas venue à la messe, mais elle aurait pu passer rapidement, pour donner de ses nouvelles. Oui, il la connaissait à peine, et pourtant, il avait déjà la sensation qu'elle faisait partie de sa vie. C'était extrêmement frustrant, presque douloureux. Elle le salua à son tour, et son regard océan s'ancra dans le sien. Ce contact visuel provoqua en lui une immense douceur, une vague de bien-être. Elle avait eu un grand effet sur lui... Le genre d'effet qui faisait qu'il avait souvent repensé à cette inconnue, durant ces derniers jours. "Je vais bien et toi? J'étais en train de rentrer de chez quelqu'un et paf ! Je te rentre dedans.... Le monde est petit, hein? C'est fantastique... Je ne t'ai pas fait mal d'ailleurs?" commença-t-il à raconter, comme s'il avait nécessairement besoin de se justifier, de la convaincre qu'il avait tout à faire là. Pourtant, elle n'avait montré aucun signe de surprise. Au contraire, elle semblait ravie de le voir. Il se gratta nerveusement la tête, ne sachant par quel bout prendre la conversation. "Quoi de neuf?" demanda-t-il avec douceur et gentillesse. Il la contempla de longue secondes. Elle souriait. Mais son regard, lui, disait complètement l'inverse. Les yeux sont le miroir de l'âme et depuis leur rencontre, leurs âmes n'avaient cessé de s'observer et de se chercher. Elle avait l'air bouleversée. Toby avait toujours été bon pour remarquer ce genre de choses, c'était une sorte de don, celui de traverser le miroir. Ce devait être pour cela qu'il avait ressenti si fortement sa vocation... "Tu m'as l'air troublée, il s'est passé quelque chose ?" osa-t-il finalement demander. C'était peut-être un peu trop audacieux, voire complètement déplacé, mais il n'avait pas pu s'en empêcher.
My love has got no money, he's got his strong beliefs My love has got no power, he's got his strong beliefs My love has got no fame, he's got his strong beliefs My love has got no money, he's got his strong beliefs Want more and more People just want more and more Freedom and love, what he's looking for Want more and more People just want more and more Freedom and love, what he's looking for…
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Elle n’y voit que du feu, Cassey. Elle ne remarque pas les explications beaucoup trop poussées de son interlocuteur, ni avec quelle rapidité il les prononce. Elle ne fait pas attention à tout cela, d’abord parce qu’elle n’est pas si fine observatrice, ensuite parce qu’elle ne le connaît pas si bien non plus. Mais, surtout, elle est beaucoup trop accaparée par ses tracas pour se rendre compte de l’émoi de Toby. Tout autant qu’elle n’a pas même songé à le rappeler, à vrai dire. Pourquoi l’aurait-elle fait ? Elle a une vie tellement compliquée en ce moment, Cassey, qu’elle n’a vraiment pas le temps de penser aux hommes. Et encore aurait-elle pu vouloir se changer les idées… Mais pas avec celui qui a repoussé ses avances. Celui qui ne finira jamais dans ses draps. Pour autant, elle est plutôt contente d’être tombée sur un visage familier, sur ce visage en particulier. Et sur ces deux grandes billes bleues qui ne lui offrent que douceur. Il lui donne la sensation d’être un peu moins une étrangère dans cette ville immense que ce qu’elle ressent depuis son arrivée. Elle lui offre un sourire en coin quand il lui fait remarquer à quel point le monde est petit. Ce n’est qu’en l’entendant s’inquiéter de lui avoir fait mal que la belle retrouve l’usage de la parole. – Oh non, ne t’en fais pas. Je vais bien. lui assure-t-elle, son sourire s’agrandissant à cet instant comme pour confirmer ses dires. Ou, comme, pour s’en convaincre elle-même. A sa question, elle ne sait pas tout de suite quelle réponse lui apporter. Elle sent, surtout, le regard océan de Toby s’ancrer dans le sien, comme pour y chercher la faille, comme pour y déceler le mensonge. Elle se sent quelque peu troublée, Cassey. Et il le remarque instantanément. C’est même déstabilisant à quel point il semble vite s’en apercevoir. Elle cligne un instant les yeux comme pour se reprendre. – Je… Elle n’aime pas raconter ses états d’âme, vraiment pas. Bien sûr, en cas de gros chagrin, elle a besoin de pleurer un bon coup devant un film comme n’importe quelle fille aussi fleur bleue qu’elle. Mais, le reste du temps, elle est la souriante, la vivante Cassey. Celle qui arriverait à faire rire le plus sérieux des interlocuteurs. Alors, générer la pitié, elle s’y refuse. Elle tente d’avoir l’air le plus détaché possible alors qu’elle explique finalement. – Je me suis disputée avec ma sœur au téléphone… Pour une broutille, hein… C’est ça, les sœurs. dit-elle avec un petit sourire amusé. Et c’est vrai, elle se dispute régulièrement avec Jane. Seulement là… Là, il était question de sa fille. Elle ne peut pas l’oublier si facilement.
Inquiet, il lui demanda s'il ne lui avait pas fait mal par mégarde dans cette manoeuvre de bousculade. Il avait été le plus doux possible, mais on lui disait parfois qu'il ne connaissait pas sa force, et qu'un petit coup pouvait être ressenti avec une intense douleur. Cela n'avait pas l'air d'être le cas de la demoiselle, fort heureusement. D'ailleurs, elle ne manqua pas de le confirmer. Il lui sourit, avant de se plonger dans ses grands yeux clairs. Il pouvait y lire une tourmente certaine... Tout ce que sa bouche et son corps voulait cacher. Un bouleversement, récent. Mais il n'était pas devin. Il hésita quelques instants, avant de poser la question fatidique, craintif qu'elle ne le prenne mal. Après tout, il se montrait bien curieux. Finalement, troublée par la question inattendue de son interlocuteur, elle finit par reprendre la parole. "Oh ça, je comprends... J'espère que vous vous réconcilierez vite alors..." souffla-t-il finalement. Puis, un petit silence s'installa, pendant lequel il se contentait de la regarder avec bienveillance en souriant. "Tu es... hum... occupée cette après-midi?" demanda-t-il doucement, avec une grande tendresse dans la voix. "Je viens d'avoir une idée. Je me disais que comme la dernière fois, j'avais pas pu te montrer grand chose, ce serait sympa qu'on aille faire un tour aujourd'hui... Tu seras plus familiarisée avec le coin comme ça!" déclara-t-il subitement. Il improvisait. Et surtout, il s'était persuadé qu'il ne faisait cela que dans un but unique: que la demoiselle se sente bien à New-York, et que les affaires familiales qui lui prenaient la tête puissent se résoudre dans un cadre moins hostile. Bref, il voulait la rassurer et la familiariser avec cet environnement. Pourtant, il ne pouvait se mentir à lui-même... Il y avait quelque chose dont il avait besoin dans sa présence, et c'était la véritable raison qui l'avait poussé à jouer les psychopathes dans le froid, à l'attendre devant son hôtel...
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Il est adorable de s’inquiéter tant pour elle. Vraiment adorable. S’il savait à quel point elle n’a même pas senti son petit coup, à quel point elle se sentait à des années-lumière de tout ce qui se passe autour d’elle… Jusqu’à ce qu’il lui adresse la parole. Alors elle tente de faire bonne figure, Cassey. C’est quelque chose qu’elle sait faire. Sûrement parce qu’elle a grandi dans ce milieu, dans ces faux-semblants. Pour autant, le jeune homme en face d’elle ne paraît pas dupe. Il tente même d’en savoir un peu plus. Alors, vaguement, elle lui explique la situation en quelques mots brefs. Tout ce qu’elle dit est vrai. Seulement, ce n’est pas sa relation avec sa sœur qui l’inquiète mais bien celle qu’elle a avec sa fille. Et Jane n’a fait que remonter les craintes ancrées en elle à la surface. – Oui, ne t’inquiète pas. Je suis sûre que j’ai déjà un message d’elle qui s’excuse. Elle n’en sait rien, elle a balancé son téléphone. Mais elle veut ôter toute inquiétude de la part de Toby. Car, après tout, il n’a aucune raison de s’en faire pour elle… Mais il le fait quand même visiblement. Il lui propose à sa plus grande surprise de passer l’après-midi avec lui. Il veut lui faire visiter les environs. Étonnée, la jolie blonde est tentée d'accepter. Mais quelque chose la retient… Le fait qu'elle ne comprend pas, certainement. – Oh… Tu n’es pas obligé Toby. Tu as sûrement mieux à faire. déclare-t-elle avec un sourire en coin sur les lèvres. Toutefois, elle est plutôt touchée par sa proposition. Elle n’a pas donné suite à leur rencontre. Elle n’est pas allée à l’église – ce qui était évident – et ne l’a pas davantage contacté alors qu’elle avait son numéro entre les mains. Elle ne peut pas s’empêcher de se demander pourquoi il est si gentil avec elle, Toby. S’il n’était pas prêtre et, accessoirement, s’il ne l’avait pas rejetée, elle se dirait qu’il veut la mettre dans son lit. Instinctivement. Mais, là, elle sait pertinemment que ce n’est pas ça. Alors… Pourquoi ?
Elle tenta de le rassurer, lui indiquant que la dispute concernait des broutilles et que sa soeur devait déjà lui avoir laissé un message d'excuses. Toby sourit simplement. C'était souvent cela dans les fratries... Il ne pouvait que confirmer, à présent que son frère, Lukas, faisait n'importe quoi. Il avait quitté son travail et se laissait aller. Réaliser ses rêves, pourquoi pas, mais pas de cette façon, pas n'importe comment. Il poussa un léger soupire, avant de demander à son interlocutrice si elle voulait passer le restant de la journée avec lui, pour qu'il lui montre quelques endroits sympathiques dans la ville. Elle semblait intéressée, ou du moins tentée d'accepter son invitation, mais quelque chose la gênait. Il haussa les sourcils. "Oh, je ne fais pas ça par obligation, ce serait avec plaisir... Si je te le propose, c'est que j'ai le temps." indiqua-t-il doucement, toujours aussi souriant. Et en effet, il ne disait pas la messe avant encore quelques bonnes heures... Largement de quoi profiter de l'après-midi. Il était un homme occupée, c'était vrai, mais uniquement car il s'occupait des autres, et de les aider à résoudre leurs problèmes. Il tendit la main, un peu comme dans un signe pour qu'elle finisse par accepter, la regardant dans les yeux, comme d'habitude. Il afficha un sourire joueur. "Je sais qu'on ne se connait pas bien, mais... Tu n'as quand même pas peur de moi, si?" demanda-t-il en riant, pour détendre l'atmosphère et taquiner Cassey sur le regard étonné qu'elle posait sur lui.
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C’est une jolie invitation, inattendue, certes, mais agréable. Elle ne sait pas réellement comment réagir, comment y répondre. Ce n’est pas tant qu’elle ignore ce qu’elle veut, c’est surtout qu’elle a l’impression qu’il lui fait une telle proposition uniquement par souci de la réconforter. Et cela la chiffonne un peu, Cassey. Pourtant, alors qu’il reprend la parole, le jeune homme fait tout pour lui effacer ses appréhensions. Il lui affirme qu’il en a le temps mais aussi l’envie. Elle le regarde avec un petit sourire, parce que cela lui plaît qu’il insiste autant. Et parce que cela lui fait du bien aussi, sincèrement. Elle commence à envisager d’accepter quand il reprend subitement la parole, un air beaucoup plus malicieux sur le visage, pour lui demander si elle a peur de lui. – Quoi ? Bien sûr que non, je n’ai pas peur de toi ! affirme-t-elle avec un petit rire amusé. A-t-elle l’air si troublée ? Car elle n’a jamais eu l’air d’avoir peur de quoi que ce soit, Cassey. Elle est téméraire, spontanée. Mais, de plus en plus, en ce moment, elle sent que ses forces tendent à diminuer. Peut-être qu’il le voit, peut-être qu’elle ne sait plus aussi bien donner le change. Parce qu’en vérité, il y a bien des hommes qui lui font peur, il y en a aussi qui devraient lui faire peur. Mais Toby, étant donné ses fonctions, elle n’a rien à craindre. Sans doute que non. Et, finalement, d’un petit signe de la tête, elle accepte son invitation. – Je suis d’accord pour visiter la ville avec toi. Ils ne verront pas tout, sûrement que non. New-York a l’air immense. Mais découvrir un peu plus la ville qui va sans doute devenir la sienne ne lui ferait pas de mal. Être avec lui, ça non plus, cela ne lui fera pas de mal. Alors qu’ils recommencent à marcher côte à côte, la jolie blonde relève les yeux vers lui, cherchant instinctivement les siens, un petit sourire aux lèvres. – Alors, par quoi commence-t-on ? Je te suis ! lance-t-elle, le ton plus assuré, plus insouciant déjà. Et cela aussi, ça lui fait du bien. Se retrouver elle-même auprès de lui.
Toby réussit enfin à briser l'étonnement et le doute de sa nouvelle...amie? avec son intervention risible. Bien évidemment qu'elle n'allait pas avoir peur de lui. Après tout, elle était sortie seule avec lui, en pleine nuit, dans une ville qu'elle ne connaissait pas, et était même allée jusqu'à vouloir l'emmener dans sa chambre d'hôtel. Et il n'avait rien fait qui puisse lui nuire. Alors comment pourrait-elle avoir peur de lui? Cassey finit donc par accepter l'invitation. Tout sourire, Toby s'élança, sans trop savoir où il allait bien pouvoir l'emmener. Il fallait dire qu'il sortait peu de son quartier... Et il valait mieux éviter son quartier, il y était connu comme le Loup Blanc. De toute façon, ils en étaient loin. "Je ne sais pas si je suis un bon guide, ce sera à toi d'en juger!" affirma-t-il joyeusement, avant de l'inviter à le suivre. "C'est une bonne question..." indiqua-t-il lorsqu'elle lui demanda par où ils allaient commencer leur visite. "On peut peut-être aller à Corona Park? Il y a peu de touristes là-bas... Et une grosse sphère! Ca te dit? C'est un parc sympa pour les familles..." ajouta-t-il ensuite, son regard se plongeant de nouveau dans celui de la demoiselle. C'était un réflexe à présent... Et à chaque fois qu'ils se regardaient, Toby ressentait comme une chaleur lui envahir le coeur. Il y avait quelque chose avec cette femme...Et il était persuadé que cela voulait dire qu'il ne devait pas la lâcher...
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Peut-être qu’elle ne devrait pas suivre cet homme qu’elle ne connaît pas, ou encore si peu, dans une ville qu’elle ne connaît pas davantage. Peut-être qu’elle devrait faire preuve de plus de prudence. Mais elle n’a jamais été bien prudente, Cassey. Elle, elle est plutôt de ceux qui agissent sans réfléchir, ceux qui se lancent et tentent ensuite de s’en sortir comme ils le peuvent face aux conséquences de leurs actes. Et puis, que pourrait-il lui faire ? Il ne semble pas avoir une once de méchanceté en lui. Il ne respire rien d’autre que la bienveillance. Cela ne lui fait pas de mal. Un léger sourire aux lèvres à ses paroles, c’est justement avec sincérité qu’elle lui répond. – Je te fais confiance. Visiter New-York avec quelqu’un qui y habite, ce sera toujours mieux que le faire toute seule. D’autant plus que Toby paraît être d’excellente humeur. Il lui sourit joyeusement, il a aussi cette voix remplie d’enthousiasme. Il met un peu de légèreté dans sa tête, un peu de bonheur dans sa journée. A sa proposition, la belle blonde hausse les épaules avec une certaine nonchalance. Elle ne connaît pas Corona Park, à vrai dire, elle ne connaît de nom que les lieux les plus touristiques de la ville. Mais elle est plutôt partante pour le suivre. De toute manière, elle a assuré qu’elle le laisserait la guider. – Hum oui, pourquoi pas ! accepte-t-elle avec un joli sourire sur les lèvres alors que leurs regards s’accrochent à nouveau l’un l’autre. Ce n’est pas la première fois que cela arrive, c’est même très fréquent. C’est lors de l’un de ses regards qu’elle a décidé de l’embrasser. Elle se mordille la lèvre, puis tourne la tête vers l’horizon pour se mettre en route avec lui. Elle commence à marcher près de lui alors qu’un petit silence s’installe. – J’aurais pensé que tu avais des choses importantes à faire un dimanche. dit-elle avec amusement. Car il fait partie des rares personnes qui travaillent ce jour-là, il lui semble. Elle ne sait pas ce qu’il peut bien vouloir faire avec elle. Toby a l’air d’apprécier sa compagnie, elle s’en rend compte. Seulement elle a beaucoup de mal à comprendre qu’un inconnu puisse s’intéresser à elle uniquement par amitié.
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Sujet: (Tossey) ♦ Something funny ? 
Sam 2 Fév - 14:57
Son téléphone portable dernier cri plaqué contre l’oreille, elle écoute d’une oreille distraite son interlocutrice tout en essayant de se mettre du mascara. Ce n’est pas une mince affaire mais elle a l’habitude. Le plus difficile, en vérité, c’est de subir cet appel sans pouvoir placer un mot. A l’autre bout du fil, sa sœur est en train de lui passer un savon, tout cela parce qu’elle a disparu de Los Angeles sans rien dire. Bordel. – Écoute, Jane, je n’ai vraiment pas besoin d’un sermon, là tout de suite. Je te rappelle que j’ai Niko pour ça. (…) – Mais j’en sais rien, figure-toi ! J’attends déjà de la voir ! Voilà le mascara terminé, plus qu’à enfiler ses escarpins. Mais sa sœur n’en a pas fini de la réprimander de son côté. – Je n’ai pas besoin de réfléchir si je sens que je suis en train de perdre ma fille. Elle ne bouge plus. Le sujet la touche trop pour qu’elle reste de marbre. Et les paroles de sa sœur aussi. – Tu es injuste. (…) – Bien, je suis une gamine immature et égoïste, j’ai compris. Merci de ton aide Jane ! Sans lui laisser le temps de répondre, elle raccroche le téléphone puis le balance sur le lit avec agacement. Elle est en colère, frustrée… Et mal, surtout. Elle a l’impression de tout mal faire depuis qu’elle a envoyé Arya dans cette foutue ville. Sa fille la déteste, ses proches ne la comprennent pas. Personne ne peut comprendre, parce qu’ils ne savent pas ses raisons. Ils ne savent rien. Mais elle commence à se poser des questions, Cassey. L’appel de sa sœur la pousse à se remettre en cause, à se demander, finalement, si elle n’est pas vraiment égoïste de chambouler la vie de sa fille une nouvelle fois selon son bon vouloir. Mais, merde, c’est elle sa mère. Elle a besoin d’elle. Et elle compte bien aller la voir tout de suite. Peu importe si le choc est trop violent, elle a suffisamment attendu. Elle enfile ses escarpins, puis attrape son manteau et son sac à main pour quitter enfin l’hôtel. Une fois dehors, son manteau encore ouvert, elle passe la main dans ses cheveux pour les libérer avant de se mettre en route. Elle n’agit peut-être pas comme il le faudrait, sûrement pas. Mais elle ne réfléchit plus, elle en a juste assez. Pourtant, dans sa tête, elle n’est pas aussi assurée qu’elle le voudrait, elle a terriblement peur de se tromper… Mais elle a toujours été impulsive, Cassey. Alors elle commence sa marche, en attente de trouver un taxi, quand elle se fait bousculer par quelqu’un. Quelqu’un qu’elle reconnaît tout de suite. – Oh Toby, bonjour. lui dit-elle en laissant tout de suite un sourire apparaître sur ses lèvres. Sourire radieux, si loin de son état d’esprit, la jolie blonde ne semble toutefois pas plus surprise que cela de le voir en bas de son hôtel. Elle a encore la tête ailleurs mais elle s’efforce de retrouver la réalité. – Alors comment tu vas ? Toby, c’est l’homme qui lui a fichu le pire, le seul en fait, vent de sa vie. C’est aussi un prêtre, accessoirement, ce qui rassure son égo malgré la frustration qu’il a laissée en elle. Malgré tout, elle a passé un moment agréable près de lui mais… Elle ne pensait pas le revoir. Elle n’a même pas daigné lui donner signe de vie car, après tout, il n’était qu’un inconnu dans un bar. Mais le revoir provoque pourtant une petite chaleur dans son cœur. Peut-être parce que cela lui fait du bien de retrouver un visage familier sans l’être non plus assez pour la voir comme la pire mère, la pire personne au monde.