Elle lui faisait pleinement confiance, au point de le suivre dans la ville, alors qu'elle le connaissait à peine. Toby se demanda si Cassey était ainsi avec tout le monde, ou si c'était parce qu'il s'agissait de lui... Et il sentait une sorte de bonheur à se dire qu'elle pourrait le favoriser, bien que cette hypothèse ne soit guère validée. Un large sourire sur les lèvres, les traits tirés par une joie certaine, Toby entama la promenade, suivit de près par la demoiselle. Leur regard se croisa de nouveau, et plus cela arrivait, plus Toby ressentait comme une étrange sensation, dans l'ensemble de son coeur. Encore une fois, pour la centième fois depuis leur première rencontre, le jeune prêtre songea qu'il ne devait exister aucune part de hasard dans le fait qu'ils se soient rencontrés. C'était évident. Il proposa de se rendre à Corona Park... Il y avait un peu de marche à pied pour s'y rendre, l'occasion de découvrir quelques rues. Il sortit son téléphone pour regarder l'itinéraire sur son application de maps. "C'est vrai, c'est légitime de le faire remarquer!" s'exclama-t-il, rougissant, amusé par la remarque de son interlocutrice. "Oh, j'ai été pas mal occupé ce matin. J'ai quelques heures libres cet après-midi." indiqua-t-il en riant. Il était vrai qu'il s'était levé à cinq heures du matin. Alors qu'ils marchaient, Toby se trouvait très proche de la demoiselle, si bien que leur épaule pouvait se frôler. Bientôt, les voilà qui arrivaient dans le parc en question. Il y avait de nombreux jeunes, qui couraient ou jouaient à des jeux, malgré la fraîcheur de cette journée d'hiver. "L'unisphère est au milieu du parc, je pense qu'on pourra bientôt la voir!" indiqua-t-il, sans quitter la demoiselle du regard. "C'est aussi ici qu'il y a le musée d'Art du Queens..." commença-t-il à expliquer, espérant ne pas dire de bêtises. Toby confondait parfois les lieux.
My love has got no money, he's got his strong beliefs My love has got no power, he's got his strong beliefs My love has got no fame, he's got his strong beliefs My love has got no money, he's got his strong beliefs Want more and more People just want more and more Freedom and love, what he's looking for Want more and more People just want more and more Freedom and love, what he's looking for…
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La bonne humeur de Toby est contagieuse. Elle doit l’être pour tous ceux qui l’entourent. C’est encore plus vrai pour une jeune femme qui n’attend que cela, un peu de bonheur à retrouver, et un sourire à garder. Peut-être que c’est précisément ce dont elle a besoin… Pour oublier ses problèmes, pour oublier la dispute avec sa sœur, et aussi pour oublier de faire une bêtise avec Arya. Car, au fond d’elle, Cassey se rend déjà bien compte qu’elle aurait fait une énorme erreur de rejoindre sa fille sans même la prévenir au préalable. Quand elle la verra, tout sera très loin d’être gagné. Autant éviter de se mettre une balle dans le pied tout de suite en la prenant par surprise. A la place, elle peut profiter de la compagnie agréable, presque apaisante, d’un peut-être futur ami. Ils marchent l’un à côté de l’autre. Leurs épaules se frôlent parfois, leurs mains aussi. Elle n’en est pas gênée, Cassey. Elle est tactile, puis ce n’est pas comme si elle n’avait jamais espéré un plus grand rapprochement avec lui. Ce qui est plus surprenant, c’est que le jeune prêtre ne soit pas plus embêté qu’elle. Mais elle n’y réfléchit pas longtemps, elle prend déjà la parole pour entamer la conversation. Voir les joues rougissantes de son interlocuteur déclenche un sourire amusé sur le visage de la belle qui ne le quitte pas des yeux. – Et tu décides de les sacrifier en les partageant avec une nouvelle arrivante de New-York ? demande-t-elle avec malice, ce petit air taquin dans ses yeux sans remarquer tout de suite qu’ils arrivent déjà près du parc. Son regard ne se détourne de Toby qu’en entendant ses propos, la poussant à relever enfin la tête pour remarquer l’endroit où ils se trouvent. C’est plutôt joli, vraiment, mais plus que le parc, c’est le musée dont il parle qui attire l’attention de la demoiselle. – Oh vraiment ? J’en ai beaucoup entendu parler. dit-elle, le regard soudain plus intéressé. Elle laisse son regard se balader sur l’ensemble qui l’entoure avant de le reporter enfin sur Toby. – Est-ce que tu viens ici souvent ? Je me demande ce que tu fais de ton temps libre à part me tenir compagnie.
Ils ne se quittaient guère des yeux en parlant, ce qui, en passant, était risqué, puisqu'ils ne faisaient pas si attention que cela à leur route. Toby rougit et sourit en répondant à la remarque de son interlocutrice, qui sonnait presque comme une question. Cassey semblait vraiment très intriguée par la présence de Toby. Si elle savait qu'elle était l'une des seules personnes sur Terre à qui il avait osé mentir! Mais ce n'était qu'un pieux mensonge. "Profiter de quelques heures en ta compagnie n'est pas un sacrifice, bien au contraire!" indiqua-t-il simplement, avec enthousiasme et sincérité, presque du tac au tac, avant de se rendre compte que cette phrase pourrait encore être vue comme un signe ambigu. Il préféra cependant ne rien rajouter. Son regard se posa rapidement sur son téléphone pour vérifier qu'ils prenaient la bonne direction. Et d'ailleurs, ils étaient presque arrivés. "Tu aimerais y aller? Je pense qu'il est ouvert aujourd'hui. Par contre, je t'avoue que je n'y ai jamais mis les pieds, alors je ne le connais pas du tout!" dit-il en parlant du musée d'Art. Il était évident que c'était un établissement intéressant pour une antiquaire. Elle était passionnée. "Non, je t'avoue que je ne viens pas beaucoup par ici, l'église est assez loin..." indiqua-t-il. "Pour ce qui est de mon temps libre, je fais un peu de sport, je lis beaucoup, je me balade..." indiqua-t-il. Il n'y avait pas grand chose à dire... Non pas que Toby était une personne blasée ou inintéressante, mais son temps libre était souvent consacré aux autres. Aider une famille à déménager par là, aider une personne isolée à faire ses courses, un étranger à trouver du travail. C'était intuitif. Il était comme cela, Toby, et il ne chercherait nullement des remerciements. Il ne pouvait malheureusement pas aider tout le monde, mais il faisait son possible pour être présent auprès de ceux qui n'avaient personne. "Et toi, alors? Quand tu ne pars pas en quête de merveilles?" demanda-t-il, ancrant de nouveau son regard, dans celui si clair et si beau, de son interlocutrice. Le trentenaire se sentait bien, avec elle... Un peu comme avec Isa. Mais c'était différent, parce qu'Isa, il la connaissait très bien et il l'aimait. Alors que Cassey, c'était encore une inconnue, une inconnue qu'il aimait bien... Cependant, son cerveau ne put s'empêcher de faire le parallèle. Comme si un parallèle était possible...
My love has got no money, he's got his strong beliefs My love has got no power, he's got his strong beliefs My love has got no fame, he's got his strong beliefs My love has got no money, he's got his strong beliefs Want more and more People just want more and more Freedom and love, what he's looking for Want more and more People just want more and more Freedom and love, what he's looking for…
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Un joli sourire vient tout de suite se dessiner sur les lèvres de la jeune femme à l’entente des paroles de Toby. Un sourire un peu malicieux, un sourire amusé, par le naturel avec lequel il lui a répondu. Elle le regarde du coin de l’œil, sans vraiment faire attention à la route qu’ils prennent. – J’espère, tu m’aurais vexée si tu avais dit le contraire ! affirme-t-elle, pour le taquiner uniquement. Au fond, elle n’est pas du tout susceptible, Cassey. Elle a beaucoup de défauts mais pas celui-ci. Peut-être parce qu’elle-même, elle n’est pas réputée pour avoir sa langue dans sa poche. En quelques minutes, les deux jeunes gens arrivent près du parc indiqué par l’abbé. Il évoque, justement, la présence d’un musée d’art, non loin, ce qui a le don d’attirer l’attention de l’antiquaire. Il lui propose même, à demi-mot, d’y aller aujourd’hui avec lui. – Hum, pas forcément aujourd’hui ! Et puis, il faut que ça t’intéresse aussi. déclare-t-elle tout naturellement. Elle ne connaît pas ses goûts, ses passions. A vrai dire, elle ne sait absolument rien du tout de lui. Rien hormis sa qualité de prêtre. Ce n’est pas l’information qu’elle aurait préféré connaître, Cassey. Se décidant à l’interroger, elle l’écoute donc avec attention lui expliquer ce qu’il peut faire de son temps libre. Elle lit beaucoup aussi, enfin, quand elle a le temps, elle lit. Mais, sinon, ils ne semblent pas du tout avoir le même style de vie. Mais quel est son style de vie ? Quand il lui renvoie sa question, elle se le demande, pendant un instant. Elle se rend compte qu’elle a passé la majeure partie de son temps à travailler ces derniers mois. A tenter de trouver une solution pour s’en sortir, aussi bien financièrement qu’avec sa fille. Ne pas s’en sortir du tout. Envoyer sa fille, la seule personne à laquelle elle tient vraiment, à des kilomètres d’elle. Et combler cette solitude, ce vide, avec des hommes qui ne le méritent pas. Puis se faire agresser par son créancier, avant d’atterrir ici, dans une ville qu’elle ne connaît pas. Joli tableau, n’est-ce pas ? Elle se voit mal tout avouer au jeune prêtre. Elle aurait davantage l’impression d’être dans un confessionnal qu’avec un ami. – Je lis beaucoup aussi. C’est bien plus simple comme ça finalement. Et elle ne culpabilise même pas de mentir. De toute façon, elle ne ment pas vraiment. Elle lirait certainement… S’il n’y avait pas tout le reste. – Mais c’est vrai que mon travail prend pas mal de temps. J’adore ça heureusement… Enfin, tu dois comprendre ce que je veux dire. termine-t-elle avec un sourire malicieux. Elle observe l’unisphère de laquelle ils se rapprochent enfin. Elle aurait bien pris une photo ou deux… Dommage qu’elle ait balancé son téléphone dans sa chambre.
Toby joignit son rire à celui de la demoiselle. "Je n'aurais pas osé!" indiqua-t-il, un petit sourire un peu trop malicieux lui kidnappant les lèvres. Et les voilà bientôt dans le Corona Park... C'était plutôt loin du quartier de notre cher Toby, mais lui qui aimait tant les espaces verts, y était déjà venu plusieurs fois. Il fallait avouer que New-York, pleine de béton et de bitume, contrastait intensément avec son petit village italien de campagne. Les yeux de la demoiselle s'illuminèrent alors qu'il lui parla du musée d'Art, suite à quoi notre trentenaire lui proposa de s'y rendre. "Oh, tu sais, je suis ouvert à tout! Et je n'ai jamais eu l'occasion de m'y rendre encore, alors ce ne peut qu'être qu'intéressant!" indiqua-t-il, tout sourire, gardant son regard vissé à celui de la demoiselle. "Donc si tu veux y aller, ce serait avec plaisir... Mais on peut se garder ça pour une autre fois. C'est comme tu préfères..." ajouta-t-il rapidement, s'approchant encore plus de la demoiselle. Finalement, la conversation bifurqua sur leurs hobbies. Et l'un comme l'autre avaient l'air d'être bien trop pris par leur travail pour s'adonner à des loisirs à tout va. "Oh! Et tu aimes quel genre de littérature?" demanda-t-il pour rebondir, s'intéressant sincèrement à Cassey. Il ne faisait pas semblant. Il avait réellement envie d'apprendre à la connaître... Et peut-être bien plus encore. Cette pensée provoqua un drôle d'émoi chez lui... Décidément, quelque chose ne tournait pas rond. "Et je te comprends parfaitement, quand on a décidé de se donner dans quelque chose, on y va à fond!" C'était amusant, comme, finalement, ils étaient semblables. Cette demoiselle, aimant les ardentes et torrides compagnies d'une nuit; et lui, le prêtre. "Tu veux que je te prenne en photo?" lui proposa-t-il subitement, après l'avoir contemplée longuement en silence, voyant qu'elle avait l'air intéressée par l'Unisphère leur faisant à présent face, haute comme une large statue, dessinant ses traits sur le ciel. Encore une fois, son regard était plongé dans le sien, alors que le vent les balayait tous les deux avec ferveur. "J'adore tes yeux." dit-il finalement. Ce ne fut qu'après coup qu'il se rendit compte que cette pensée avait été formulée à voix haute. Aussitôt, ses joues s'empourprèrent et il baissa la tête, ses pieds devenant subitement un sujet d'observation très palpitant. Comme s'il espérait qu'elle n'ait pas entendu, ou n'ait pas compris.
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Un sourire en coin, un peu trop joueur, se dessine sur les lèvres de Cassey lorsqu’elle entend les paroles de son interlocuteur. Il est ouvert à tout. C’est même mieux que ça, puisqu’il lui assure qu’il ne peut trouver qu’intéressant un lieu qu’il ne connaît pas encore. C’est dommage qu’il n’en dise pas autant des expériences. Mais la belle garde ses pensées dans son esprit sans doute mal-placé pour se concentrer sur ses propos suivants. Cette fois, elle ne peut que relever. – Cela veut donc dire que tu souhaites me revoir ? demande-t-elle d’une voix malicieuse, son sourire enjôleur sur les lèvres. Elle se tient plutôt tranquille avec lui, presque trop sage pour être vrai, mais son côté charmeur n’est jamais bien loin. Puis, au fond, c’est une question qui mérite une véritable réponse. La première fois, il lui a simplement tenu compagnie. Cette deuxième rencontre n’est que le résultat du hasard. Mais qu’en serait-il d’une troisième ? Elle ne peut que se demander ce qu’il peut bien vouloir d’elle, Cassey. Si elle ne connaissait pas sa profession, elle penserait lui plaire, probablement. Plus encore alors qu’il se rapproche autant d’elle, presque, instinctivement. Mais, là, c’est différent. Elle sait que ce n’est pas cela, alors elle a du mal à comprendre. Elle a du mal à décrypter ce que peut signifier autant d’attention, de manière désintéressée, de la part d’un homme. Mais elle l’accepte, néanmoins, elle parle d’elle sans mal en règle générale. C’est sur les sujets plus personnels que cela lui est plus difficile. – La littérature classique, surtout. J’ai un faible pour la littérature française. Et toi ? demande-t-elle, intriguée de savoir hum… Ce qu’un prêtre peut bien lire. Dans la littérature classique, tout se ramène tellement souvent à l’amour, au sexe, à la violence… Ou peut-être qu’il lit tout à fait autre chose. De la philosophie, tiens, ou plus généralement… Tout ce qui est sciences humaines. Enfin, elle est bien curieuse de connaître sa réponse en vérité. Mais, comme ils le disent si bien, il est parfois difficile de trouver du temps libre. Tout celui qu’elle a, elle a toujours tenté de le passer avec sa fille, du moins… Jusqu’à ces derniers mois. – C’est un peu ça. confirme-t-elle avec son habituel sourire sur les lèvres. Et, ils ont tant parlé finalement, qu’elle ne s’est pas rendu compte qu’ils avançaient autant jusqu’au moment où ils se retrouvent face à l’Unisphère du parc. Elle est plutôt impressionnée, Cassey. Elle sait qu’elle a les yeux posés sur le symbole du Queens. Elle regrette simplement de ne pas avoir emporté son téléphone quand, justement, elle entend Toby lui proposer de la prendre en photo. Un peu troublée qu’il ait, comme, lu dans ses pensées, elle se tourne vers lui à nouveau. – Oh, j’aurais bien aimé en prendre une de l’Unisphère oui, mais je n’ai pas mon téléphone. avoue-t-elle avec une petite moue, son regard plongé dans le sien. Et c’est à cet instant qu’il la complimente au sujet de ses yeux. Instantanément, il se met à rougir alors qu’un sourire amusé vient se dessiner sur les lèvres de la jolie blonde. – Les tiens sont très beaux aussi Toby. affirme-t-elle sans le quitter des yeux même s’il a toujours les siens rivés au sol. Elle commence à se dire qu’il l’apprécie un peu plus qu’elle ne le croyait, Cassey.
Ce fut avec plaisir que Toby expliqua à la demoiselle qu'il n'était nullement contre une visite au musée. Il n'avait pas souvent l'occasion de passer une après-midi au parc et à se rendre dans des lieux où l'Art régnait. Alors, ce ne lui serait que bénéfique. "Et bien, si tu le veux toi aussi... Oui." indiqua-t-il, un peu surpris par la question de son interlocutrice, mais restant souriant. Bien évidemment qu'il avait envie de la revoir encore... Il avait fait semblant de la heurter pour avoir le plaisir d'être actuellement à ses côtés... Mais cela, elle ne le savait pas. La discussion bifurqua ensuite sur leur passion commune: la lecture. "Intéressant!" commenta-t-il les choix littéraires de Cassey. "Je lis un peu de tout... Je suis très ouvert là-dessus." Toby ne se prenait guère pour un intellectuel. C'était un homme simple, et même si, de par ses études et sa vocation, il se trouvait souvent à lire des écrits philosophiques, il n'abandonnait pas pour autant la lecture d'un polar, et parfois même, d'un livre qu'on pourrait trouver en supermarché. Même s'il avait peine parfois à apprécier certains écrits... Mais il ne se bridait pas, et se donnait le droit de tout essayer.
Ils s'arrêtèrent devant l'unisphère, la contemplant quelques instants. "Oh." indiqua-t-il alors qu'elle lui avouait avoir oublié son téléphone portable. "Je peux te prendre en photo avec le mien, et je te l'envoie ensuite par messagerie?" proposa-t-il poliment, tout sourire. Ses yeux s'ancrèrent dans ceux de Cassey, avant que la pensée fatidique ne lui échappe. "Tu trouves vraiment?" demanda-t-il, sur l'air d'un enfant que l'on complimente pour une bonne note. "Je te remercie, c'est gentil..." ajouta-t-il par la suite.
My love has got no money, he's got his strong beliefs My love has got no power, he's got his strong beliefs My love has got no fame, he's got his strong beliefs My love has got no money, he's got his strong beliefs Want more and more People just want more and more Freedom and love, what he's looking for Want more and more People just want more and more Freedom and love, what he's looking for…
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Un petit sourire espiègle, mais énigmatique, apparaît sur le visage de la jolie blonde sans qu’elle ne dise un mot. Elle ne confirme ni n’infirme l’idée qu’ils se revoient à nouveau. Pour autant, au fond d’elle, son cœur penche déjà vers la première option. Elle aime rencontrer de nouvelles personnes, Cassey, sans doute qu’elle ne serait pas avec lui aujourd’hui si ce n’était pas le cas. Alors qu’ils apprennent, tout doucement, à se connaître un peu plus, elle l’écoute avec plus d’attention quand c’est son tour de lui dire le genre de lectures vers lesquelles il peut se tourner. Elle est plutôt intriguée de le savoir. Cela dit, il lui explique qu’il lit de tout. Ce qui est une réponse beaucoup trop large pour satisfaire sa curiosité. – Ah, tu l’es plus que moi alors. Qui l’aurait cru ? – J’aime bien lire ce qui vient d’un autre temps. Ce doit être une déformation professionnelle. avoue-t-elle avec un petit rire. Ou peut-être que c’est parce que cette notion du passé l’a toujours attirée qu’elle en a fait son métier. C’est peut-être aussi une manière de fuir le présent quand il devient trop compliqué. Sûrement, même. Mais elle sort de ses pensées alors qu’ils arrivent tout deux devant la fameuse Unisphère, point de repère incontournable du Queens. D’après le magazine qu’elle a lu dans l’avion, en tout cas. La proposition de Toby la fait sourire. – A condition qu’on prenne la photo ensemble ! lui rétorque-t-elle soudain, ravie de son idée. Son regard ancré dans le sien, elle attend qu’il prenne son téléphone lorsqu’il vient la complimenter. Et c’est à son tour de le faire. Elle acquiesce de la tête à sa question, puis le regarde, amusée, devant son air enfantin. – C’est toi qui es gentil. Bon, on la fait, cette photo ? dit-elle, sourire enjôleur aux lèvres.
Visiblement, elle n'avait pas envie de dévoiler si elle souhaitait le revoir. Le trentenaire ne savait pas réellement comment prendre le petit sourire espiègle qu'elle lui offrait. Décidément, c'était une joueuse, et une taquine. Toby voyait dans son regard qu'elle n'était pas pleinement satisfaite par sa réponse, mais il ne pouvait guère faire mieux. Il n'était pas un spécialiste d'un genre précis, et il ne se fermait aucune porte. C'était un curieux de nature. "Je n'ai pas dit que j'aimais tout ce que je lisais, mais disons, que j'essaye de ne pas me faire de préjugés avant de me lancer dans la lecture d'un bouquin, quitte à ne pas en dépasser la dixième page!" expliqua-t-il en riant. Il sourit d'un air beaucoup plus malicieux et taquin, cette fois-ci. "Tu ne pensais quand même pas que je ne lisais que les Ecritures Saintes?" demanda-t-il, avec jovialité. Leurs pas les avaient menés devant l'Unisphère. "Oh, bien sûr!" s'exclama-t-il. Un seflie ensemble? Il ne s'y attendait guère, mais la proposition lui plaisait terriblement. Il sortit son téléphone cellulaire de sa poche. C'était un appareil modeste, et la qualité d'image n'était pas fantastique, mais elle était largement suffisante pour des photos souvenirs. Il se plaça à côté de la demoiselle et glissa son bras, de façon à la tenir par la taille. Il tendit le portable pour prendre la photographie. "Je crois qu'il faut qu'on plie les genoux pour mieux voir l'Unisphère ..." indiqua-t-il. Mais son esprit était un peu ailleurs... Ce contact tout nouveau, cette main autour de la taille de la jolie blonde lui avait fait une drôle d'impression, comme un électrochoc, un frisson. Il tourna donc la tête pour la regarder un instant, les joues rouges comme deux belles pivoines... Encore un peu et son nez toucherait sa joue tant ils étaient proches l'un de l'autre.
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D’un petit hochement de tête pensif, elle acquiesce simplement aux paroles de Toby. Elle comprend parfaitement ce qu’il veut dire, c’est ce qu’elle fait aussi de temps à autre. Mais elle accroche très difficilement à la littérature contemporaine, peut-être parce qu’elle a trop l’habitude de lire autre chose. Mais son air songeur laisse très vite place à un rire spontané lorsqu’il lui demande si elle pensait qu’il ne lisait que les « Écritures Saintes ». – Mon Dieu, j’espère que non ! Ce serait tout de même assez… Répétitif. Enfin, elle suppose. La Bible est loin d’être son livre de chevet. Elle passe la main dans sa chevelure alors qu’elle reprend en même temps la parole. – Non, en fait, j’ai pensé à des livres de philo, ou de socio… Enfin tout ce qui est « Sciences humaines ». Elle fait une petite grimace à ses propres mots. – C’était peut-être un peu cliché. Mais qu’importe. Ils arrivent devant l’Unisphère. Et si le jeune homme est prêt à la prendre en photo, elle préfère qu’ils la fassent ensemble. Il accepte tout de suite, sortant son téléphone pour se placer ensuite auprès d’elle. Un petit frisson vient parcourir Cassey quand elle sent sa main glisser contre sa taille. Elle ne sait pas trop pourquoi. Elle ne s’y attendait pas, c’est sûrement cela. Elle pose la sienne sur l’épaule de Toby et approche son visage du sien pour qu’ils puissent tous les deux être sur la photo. Mais il reprend la parole, la poussant à tourner la tête vers lui. Ils sont si proches à cet instant que son regard s’ancre instinctivement dans le sien. Elle laisse échapper un petit sourire en coin, nullement dérangée, plutôt amusée par cette soudaine proximité. – C’est vraiment dommage que tu sois prêtre Toby. murmure-t-elle, ses lèvres très proches des siennes, cherchant volontairement à le troubler. C’est très mal ce qu’elle fait, elle le sait. Elle s’en rend compte mais elle a du mal à s’en empêcher. C’est tellement… Tentant. Elle s’efforce néanmoins de se reculer et se reprendre pour attraper l’appareil et le placer de manière à voir l’Unisphère dessus. Son sourire insouciant à nouveau sur les lèvres, elle reprend enfin. – Je crois que c’est bon comme ça, tu viens ?