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| Sujet: corbeau. (bear) Mer 30 Jan - 22:48 |
| corbeau. le présage d’un désastre. meera est conflictuelle. elle, ou bien le choix qu’on lui a laissé, quand leur avocat s’est frayé un chemin jusqu’au bureau de papa. des messes basses pour signifier le ciel noir. la tempête arrive. et bientôt, les vagues s’écraseront sur le littoral. et elles ne laisseront rien après leur passage, pas même les débris d’une famille championne à prétendre que tout va bien. parce qu’aujourd’hui, tout ne va pas bien. ça se voit au visage crispé de papa, même s’il prétend le contraire. il ne faut qu’un temps avant que maman ne s'affole, ne remplisse son verre de vin, pour que xander s’agite, prêt à en découdre. et enfin, c’est meera qu’on met au courant, quand elle érupte tout à fait innocemment dans la cuisine après avoir laissé son oreille traîner dans l'entrebâillement de la porte. le fils rosenwald est sorti. comme un chuchotement qui se perd, qu’on laisserait mourir s’il ne résonnait pas autant dans la tête. papa jure qu’il n’y a pas de quoi s’inquiéter mais les nerfs sont tendus à la casa marks et ceux de meera la première. elle revoit ces yeux perçants de l’autre côté du tribunal. elle revoit les acharnements de leurs avocats sans que jamais il ne flanche, jamais. elle revoit ce gamin paumé. ce gamin qui leur a volé des milliers de dollars. et elle se dit que l’injustice est cruelle, à tel point qu’elle lui mord les tripes. non, meera, elle peut pas laisser passer ça. elle a besoin d’en avoir le coeur net, de le voir de ses propres yeux pour y croire. il ne lui faut pas longtemps pour savoir où il se cache, maintenant qu’il est sorti. en fait, ce qui lui prend le plus de temps, c’est de se décider à y aller. ou à ne pas y aller. l’hésitation lui dévore un peu plus l’intérieur, mais il faut qu’elle sache, meera. plus qu’un besoin, une nécessité. ce n’est plus seulement l’honneur qui est en jeu. celui de ce pauvre garçon, le sien, celui des marks. c’est sa conscience qu’on met à rude épreuve et meera s’y enfonce tout en sachant qu’elle ne pourrait pas aimer ce qu’elle y trouvera. mais peu importe, au fond, si elle est prête pour ça. peu importe si fonce droit dans le mur. elle doit savoir. alors elle attend sagement que maman parte à son cours de tennis, que papa s’en aille au bureau. il ne reste plus que xander, probablement encore éméché de la veille, et il n’ouvrira pas l’oeil avant midi. c’est l’excuse parfaite pour s’enfoncer dans la jaguar - cadeau de papa. il ne lui faut pas bien longtemps avant de le trouver, dans l'habitacle sombre. un bruit d’aiguille en fond sonore, pas assez pour couvrir celui de ses talons clinquants. elle l’aurait reconnu, malgré les années, malgré tout le reste. jamais elle n’oubliera. elle était la gamine déçue et il était le voleur aux millions. alors c’est vrai. ça sonne moins assuré que ce qu’elle avait prévu. mais elle a la tête haute meera, l’allure des marks jusqu’au bout du menton. ils t’ont laissé sortir. et c’est étrange, le sentiment que ça laisse. peut-être qu’elle aurait préféré qu’il y reste, finalement. @bear rosenwald |
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| Sujet: Re: corbeau. (bear) Jeu 31 Jan - 14:24 |
| t'as la tête qui bouge au rythme de la musique alors que tu discutes avec ta cliente, ton aiguille transperçant sa peau, la marquant d'un noir aussi profond que tes pensées depuis que t'es sorti, depuis que t'es de retour à la civilisation. la vraie. pas celle où t'étais enfermé entre quatre murs dénudés de couleurs et de vie. c'était froid comme ton coeur. froid comme ta rancœur. mademoiselle, vous n'avez pas le droit.. et tes yeux se relèvent au son de la voix de ta collègue qui s'approche. à celui de la voix inconnue qui s'adresse à toi au même moment. et ils tombent sur elle. sur la blonde. celle que t'as déjà vu quelque part. que tu reconnais que trop bien parce que tu l'as tant vu. à ton procès, à ces séances où elle y était toujours. assistant au combat des avocats, là dans l'une des rangées de la salle à huit clos du tribunal. c'était la jolie blonde qui venait assister à ta déchéance, à ta descente aux enfers, la tête haute, le regard froid et la prestance d'une gamine jouant à la haute dame de la société. t'as pas compris au début. tu la trouvais belle au début. attirante au début. puis, un jour, après une bataille effrénée de vos yeux, t'as fini par te pencher vers ton avocat, demandant qui était cette jeune femme. une marks. et c'est là qut'as su qu'elle faisait partie du camp adversaire. qu'elle n'était là que pour s'assurer que tu n'échapperais pas à la peine alors que tu n'as rien fait. alors que tu t'es toujours défendu pour ton innocence. la marks, elle n'était là que pour te rappeler que tu ne gagnerais jamais contre une famille de poids. qu'avec ton avocat commis d'office, tu devais arrêter d'espérer et te faire une raison. c'est là que tu t'es mis à la haïr. bien plus encore quand tu l'as vu, son sourire satisfait, quand la sentence a été prononcée. prison ferme. dette à rembourser, d'une famille (autumn, ta grand-mère et toi) qui n'en avait même pas assez pour elle à une famille qui n'en avait même pas besoin... tu ne l'a plus jamais revu ensuite. t'as même pas fait le quart de ta peine, t'es sorti. et c'est là que tu te retrouves. la vie bousillée. à bosser dans ce salon de tatouage. ça te plaît mais c'est pas cque tu voulais faire de ta vie. tu voulais être dessinateur, dans la bd ou un truc dans le genre. mais la famille marks t'a tout pris. au même titre que ton père, tu les détestes. et tu détestes au plus haut point la jeune femme qui vient de faire son apparition dans la petite pièce. la marks. la jeune marks. la toujours jolie marks mais qui t'horripiles. y a la machine à tatouer qui arrête de vibrer quand tu relèves ton pied, le pose à côté et que tu l'observes, le poignet relevé de cette peau sur laquelle t'apposais ton art. tu la fixes de tes yeux clairs, de ses yeux qui jugent dans leur froideur, alors qu'elle semble se rendre à l'évidence que ouais, t'es bien là. t'es bien sorti de ces quatre murs, là où sa famille et elle l'ont envoyé croupir sans raison. y a qu'la musique qui comble le vide un instant. laisse rhea, je gère. tu balances finalement derrière ton masque, tes yeux se détournant de l'intruse pour se poser sur ta collègue derrière elle. le regard qu'elle te renvoie pour s'assurer que c'est le cas, tu hoches la tête avant qu'elle ne s'éclipse. tu sais très bien qu'elle va tout de même rester dans le coin. trop curieuse. mais pas que. elle connaît ton histoire. ne connaît sans doute pas la jeune femme, ne sait sans doute pas qu'elle est l'une de tes bourreaux dans l'histoire. mais tu sais qu'elle interviendra pour t'aider s'il le faut. jsuis en train de bosser là, marks. tes yeux qui reviennent sur la blondinette, la lueur qui lui fait comprendre qu'elle te dérange et qu'évidemment elle n'est pas la bienvenue ici. tu ne réponds pas à sa question. ça semble logique vu que t'es là. tu réactives la machine, reprends où tu t'en es arrêté sur cette peau. pourtant bien plus déconcentré. bien plus contrarié. @meera marks |
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| Sujet: Re: corbeau. (bear) Jeu 31 Jan - 22:52 |
| elle était entrée sans demander. c’était à peine si elle l’avait vue, de toute façon. il n’y avait que l’objectif qui comptait. la ligne d’arrivée. et toutes les réponses qu’elle pourrait enfin obtenir. elle est peut-être un peu trop gourmande meera. elle a pas froid aux yeux. elle vient chercher ici des réponses auxquelles elle n’est pas certaine d’avoir des questions. mais ça grouille dans son ventre comme une certitude : si elle ne doit faire qu’une chose, ce sera ça. alors elle pousse le battant de la porte en ignorant les plaintes de la collègue et se plante devant lui. et le tableau n’a rien de plus irréaliste, meera. une marks, ici. dans ce quartier. dans cet endroit. elle entend le rire de xander résonner dans son esprit. mais pour meera, tout ça ne lui semble pas si anormal. à part peut-être celui devant lequel elle se tient, libre comme l’air soudainement, sans qu’elle ne puisse en croire ses yeux. celui qui met tant d’applomb à l’ignorer. à la faire patienter. comme si elle n’était pas importante. comme si elle n’ existait pas. oh, il a du culot. mais ça ne l’empêche pas de rester stoïque, non sans un adorable merci, rhea, lancé dans un sourire semi-superficiel par-dessus l’épaule à la regarder disparaître. oui, elle a bien du mal à y croire, meera. mais elle compte pas se laisser pas déstabiliser. pas par celui qui a terni leur nom. pas par celui qui est parti avec des milliers. peut-être. elle a toutes ces questions brûlantes meera, et l’impatience avide de lui faire cracher le morceau. peut-être qu’elle fonce droit dans le mur. peut-être qu’elle vient chercher l’aveu, droit dans les yeux. la confession ultime. oui, il n’y aurait bien que ça qui puisse la faire bien dormir ce soir. enfin, s’il daigne lui adresser la parole, évidemment. parce qu’il a toujours les yeux rivés vers le pan de peau de cette femme, le bruit grinçant de l’aiguille perçant le silence dérangeant. il travaille, dit-il. plutôt ironique, quand on y pense. mais elle se garde bien de le dire. c’est ce que je vois. mais je suis venue pour te parler. comme si les exigences de mademoiselle allait le faire tout arrêter pour qu’il lui consacre enfin son entière attention. elle y croit pourtant, meera. bien rares sont ceux qui détournent leur regard d’elle. plus rares encore sont ceux qui daignent lui refuser quoi que ce soit. aujourd’hui, c’est différent. aujourd’hui, elle n’est plus en territoire marks. aujourd’hui, meera elle est en territoire rosenwald et c’est étrange, vraiment, de ne pas avoir l’avantage. pas vraiment. alors elle s’impatiente, en voyant que le caprice ne fonctionne pas. se contrarie, comme les enfants, en haussant les yeux, en froissant le nez. et puis enfin, agacée, elle abdique. très bien. j’imagine que tu prends la black card ? la carte entre les doigts, peut-être enfin de quoi attirer son attention. de quoi lui dire qu’elle n’est pas prête de partir, pas sans ses réponses, pas sans des explications qui tiennent un tant soit peu la route. de quoi la rassurer. de quoi lui prouver que sa famille n’a rien à craindre. il pourrait bien faire ça, non ? après tout, il leur doit bien ça. et si pour ça, il doit planter son aiguille dans sa peau, alors c’est le prix qu’elle paiera. parce que la conscience tranquille, elle, n’a pas de prix. @bear rosenwald |
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| Sujet: Re: corbeau. (bear) Jeu 31 Jan - 23:43 |
| si tu t’étais attendu à voir débarquer la fille marks dans le salon de tatouage ce matin, tu ne te serais clairement pas levé. tu n’y aurais même pas cru. mais c’est le cas. elle est là. elle a eu le culot de se pointer à ton boulot. dans ce travail que t’as réussi à trouver par chance, parce que le boss avait bien voulu te donner ta chance en voyant tes dessins. c’était un boulot que tu faisais par procuration. parce que t’aimais l’art, dessiner. et la famille marks t’avait retiré toute éventualité de poursuivre tes rêves. l’école où tu étais avant ton enfermement avait refusé de te reprendre, même avec ton innocence prouvée, l’erreur judiciaire reconnue. pour lui plus grand malheur de la famille de la jeune femme, apparemment. toi, c’était évidemment le contraire. t’étais en colère mais soulagé d’être sorti de là-bas. mais pas plus de la voir là, à quelques mètres de toi, ses yeux posés sur toi. je crois plutôt qu’on a rien à se dire. tu rétorques simplement sans relever les yeux, te remettant à travailler en silence, dans le bruit de la machine et de la radio derrière toi, essayant de faire abstraction de l’intruse. jusqu’à ce que sa voix revienne claquer contre tes oreilles. elle a vraiment dit ce qu'elle vient de dire ? t’as le petit sourire caché derrière le masque alors que tu relèves des yeux légèrement moqueurs vers elle. sérieusement marks ? t’as un petit ricanement alors que t’arrêtes la machine à nouveau, repose l’ustensile sur le plateau avant de commencer à nettoyer, mettre de la vaseline et tout ce qu’il faut. et qu’est-ce que tu veux te tatouer ? un petit coeur, une ptite étoile ? peut-être une licorne ou le prénom de ton mec ? tu craches mesquin, presque un peu trop mauvais, un peu trop dans les stéréotypes des minettes de son genre. influenceuse, lifestyle, blondinette mignonne, dernière tenue à la mode. c’est pas ça ? il y a de quoi rire. c’est quoi ce caprice sérieux ? cette idée stupide. j’imagine que tu prends la black card, gnagnagna tu te répètes dans ta tête en imitant sa voix. madame étale son fric devant tes yeux que s’en est dégoûtant. tu prends tout ton temps pour finir avec la personne dont tu t’occupes, qui tu vois bien, vous lance un regard curieux. toi, t’as le regard sur ce que t’es en train de finir, t’appliquant avec bande alors que la présence de la blonde te déconcerte. voilà, suis bien les consignes comme d’habitude et on termine ça la semaine prochaine carla. rhea te confirmera le rendez-vous. ton masque que tu retires, tu souris à cette cliente habituée à ce salon, tu finis par te lever. ignorant complètement la gamine blonde. tu te demandes ce qu’elle te veut. tu pensais en avoir terminé avec cette famille de merde. ou du moins, ne plus jamais les recroiser. tu ne leur souhaitais pas. t’étais pas un garçon violent, ordinairement. tu ne l’étais pas par le passé. mais ton passage par la case prison comme sur un monopoly, et surtout l’injustice, tu l’avais en travers de la gorge. ça t’avais légèrement changé ton comportement. t’es toujours le garçon doux, certes. agréables, certes bis. mais t’avais le tempérament bien plus présent, l’énervement plus facile. et la marks dans cette petite pièce n’arrangeait rien. @meera marks |
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| Sujet: Re: corbeau. (bear) Ven 1 Fév - 10:48 |
| la réponse est sans équivoque. ils n’ont rien à se dire, oui. peut-être qu’elle aurait pu y croire, elle aussi. elle aurait pu y croire aujourd’hui encore, si elle n’avait pas appris sa libération, sans trop qu’elle ne comprenne pourquoi. elle avait tout suivi. elle avait été présente à toutes les audiences du procès, quand même son père n’avait daigné mettre un pied au tribunal. conseil d’avocat, quand blaise passait toutes ses soirées à la maison, à conspirer à messes basses d’énièmes plans de défense - et d’attaque, éventuellement - si jamais son nom venait à être traîné dans la boue. elle avait été présente pour l’aveu, pour tout ce qu’il s’était passé chez les marks. voilà pourquoi elle ne comprenait pas. voilà pourquoi l’erreur judiciaire n’avait aucun sens à ses yeux. et voilà pourquoi l’horrible doute était né au creux de son estomac, la conduisant jusqu’ici. jusqu’à lui. il était la réponse à toutes ses questions et meera le savait. tu me crois vraiment si superficielle ? elle peut pas s’empêcher d’être piquée meera, vexée. pour quelqu’un censé être un artiste, tu as l’esprit vraiment limité. une once de défi dans la voix, peut-être de quoi le secouer. pour qu'il lui porte un peu d’attention. lui montrer qu’elle n’est pas comme toutes les autres, meera. la superficialité, c’est une spécialité de sa famille. de papa qui cache toujours ses secrets. ses affaires, ses “amis” de confiance. ses secrétaires, aussi, quand il les emmène déjeuner un peu trop souvent. c’est une spécialité de maman, qui ne veut jamais parler de rien mis à part du beau temps, noie son chagrin dans le vin. et peut-être même l’une de xander, aussi, à qui l’on a tout donné, beaucoup trop tôt. jusqu’à la place qu’elle convoite, un siège à la table des grands. mais xander est talentueux et xander est charismatique. xander le mérite, tout ça. et meera, dans tout ça ? meera, elle pense être différente. une marks, ça oui. incontestablement. mais sans doute un peu d’autre chose, aussi, sans vraiment savoir quoi. meera dont le sourire n’est jamais vraiment sincère, toujours un peu creux. meera qui pose un oeil soucieux sur le monde en dehors des marks, un oeil curieux, aussi. meera tourmenté par l’avenir de sa famille quand sa plus grande menace se tient pourtant devant ses yeux, à l’ignorer complètement. à faire traîner le temps pour l’agacer, peut-être pour la persuader qu’elle n’a pas sa place ici. à jouer avec ses nerfs pour sans doute la faire craquer. la faire abandonner. mais c’est mal connaître meera. partout où il ira, elle sera. c’est une promesse, rosenwald. tu peux rire autant que tu veux, et même fuir si tu veux. mais je ne m’en irai pas avant d’avoir eu des réponses. c’est risqué, face à la nervosité du gamin. elle sait bien qu’elle devrait pas être là, que papa la tuerait, que ce sont des affaires de grandes personnes auxquelles elle n’a pas le droit de prendre part. elle est trop jeune pour comprendre, meera. pas vrai ? pas vrai. elle finira par tout savoir meera. coup de bluff à peine perceptible, parce qu’elle s’y accroche, meera. elle le laissera pas filer entre ses doigts. et si tu ne veux pas parler, alors tu peux au moins m’écouter. plus d’animosité dans la voix. rien qu’une goutte de désespoir. danse de la dernière chance. si papa la voyait, il la déshériterait. @bear rosenwald |
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| Sujet: Re: corbeau. (bear) Ven 1 Fév - 15:52 |
| t’es cinglant. peut-être un peu trop enfoiré sur le coup. mais la voir là ? elle fait ressentir de toi le plus mauvais. elle te fait mettre l’armure que t’as appris à enfiler en prison, pour te protéger, pour vivre. je ne crois que ce que je vois. tu rétorques du tac au tac, tes yeux sur elle, tes yeux descendant un court instant sur son corps avant de replonger dans les siens. ouais, c’est exactement. tu n’es pas le genre de personne à juger au physiquement d’habitude. t’es même un gars plutôt bon, qui laisse sa chance à tout le monde parce que t’as envie qu’on fasse pareil pour toi. l’étiquette du taulard, c’est pas toi. mais avec elle… elle. c’est différent. c’est ta colère qui parle, ta rancoeur pour ce que sa famille et elle t’ont fait. c’est plus fort que toi. de la dénigrer. de lui faire passer le message. t’as pas envie d’elle ici. ni ailleurs. t’as juste envie que sa famille de merde te laisse tranquille. une bonne fois pour toute. dans tes rêves, évidemment. ton avocat te l’a dit. les marks sont en colère. ils sont frustrés de ta libération, colériques que la justice ait reconnu une erreur. que tu n’étais pas le bon rosenwald a incriminé. que tu n’étais qu’un pion dans toute leur connerie d’histoire. je m’abaisse au niveau des marks, chérie. il y a le dédain dans ta voix, dans ce petit surnom détestable. mais c'est bien eux ça, pointer du doigt celui qui ne l’est pas, faire passer un homme pour ce qu’il n’est pas. décider de lui détruire sa vie pour une chose dont il n’a rien fait. c’est ça les marks. c’est eux. c’est elle. c’est ce qu’elle fait. c’est ce que tu as pu voir au cours du procès. et rien que cela. elle est dans l’autre camp et ce n’est pas celui des gentils. t’as préféré mettre fin un peu plus tôt au rendez-vous de ta cliente. parce que tu n’aurais pas réussi à te concentrer avec son regard sur toi. parce que tu sais qu’elle ne serait jamais parti, pas sans bataille. c’est une marks après tout. elle vient de cette famille qui a mené bataille contre toi. elle est cette fille qui est venue à chaque séance et qui ne t’a jamais quitté du regard. et son regard, le noir, le jugeur, aurait pu te tuer sur place. et c’est bien dommage. une si jolie fille. détestable. mais jolie. regrettable. tu nettoies, jettes, ranges ton matériel en l’ignorant jusqu’à ce qu’elle se remette à parler. t’as le soupir qui passe tes lèvres alors que ta main passe dans tes cheveux courts, tu regardes ton matos de tatouage un instant avant de te retourner vers elle. très bien, regarde dans le catalogue ou dis-moi ce que tu veux et jte fais ça. et tu t’avances vers elle, lui tendant un catalogue de tatouage que t’as récupéré en chemin, le regard fixé dans le sien, la lueur de défi dedans. tu veux parler et j’ai besoin de gagner de l’argent. c’est comme tu veux. lances-tu, un petit sourire en coin mesquin, ironique sur les commissures de tes lèvres. tu ne connais pas la marks, tu ne sais à quel degré est sa volonté ou sa folie sur le coup mais t’espères juste que ça la fera reculer. qu’elle te laissera tranquille. tu ne vois absolument pas ce que vous avez à vous dire. ouais t’es là, t’es sorti de prison. et ? elle veut t’y renvoyer. piquer une crise parce que tu n’y es plus ? t’as pas le temps pour tout cela. ou tu peux très bien dégager d’ici. et arrêter de me faire perdre mon temps, meera marks, tu m’en as déjà assez pris.
@meera marks |
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| Sujet: Re: corbeau. (bear) Ven 1 Fév - 22:19 |
| les regards fustigés. un jeu qui n’en finit pas. ils trahissent la colère, la rancoeur. ils trahissent tout ce qui ne va pas entre eux, tout ce qui ne pourra jamais aller. ils sont tellement différents. des mondes aux antipodes, réunis aujourd’hui pour le pire. meera ne comprend pas. elle voit sa colère flagrante retomber sur elle sans qu’elle n’ait pourtant rien à y faire. elle pourrait rappeler qu’elle n’a eu aucun rôle à jouer dans l’histoire. elle pourrait rappeler qu’il n’a qu’à s’en prendre à lui-même, s’il est ici, s’il s’est passé tout ce qui s’est passé. elle n’a fait qu’observer. voir sa vie voler en éclats, assise parmi l’audience. rien qu’un visage parmi tant d’autres, aux yeux plus brillants que jamais. qu’il serve à titre d’exemple. jamais on ne jouera avec les marks. martyr cloué au pilori pour les crimes qu’il a commis. des milliers de dollars dans les airs, la réputation d’un homme, et d’une famille en jeu. ce n’est pas tant l’argent qui compte. meera se fiche bien de ce qu’on a pu leur prendre et elle se demande même pourquoi papa en est allé jusqu’au procès, afin de s’assurer qu’un gamin finisse derrière les barreaux. un peu extrême - même pour papa. mais elle pense à tout ce qu’ils ont mis en jeu et elle a la boule au ventre, meera. ils auraient pu tout perdre. tout. l’honneur, la réputation. le statut social, comme s’il n’y avait rien de plus précieux à leurs yeux. quelque chose qu’il ne doit sans doute pas comprendre, lui. tu ne me connais même pas. craché avec dédain. sans doute pour cacher l’air vexé qui la rend si vulnérable. non, il ne la connaît pas. ni elle, ni les marks. il ne connaît rien de leur histoire. de ce qu’ils ont vu. de ce qu’ils ont vécu. sûrement rien d’aussi horrible que ce qu’il a pu voir, et vivre. mais meera n’aime pas quand on la rabaisse, encore moins avec cet air si dédaigneux qu’il entreprend avec elle. comme si elle n’était rien. elle a le regard dur et elle souhaiterait lui faire avaler l’air horripilant qu’il abhorre. elle se contente d’un et ne m’appelle pas chérie glaçant, de quoi montrer qu’elle n’est pas prête à se laisser faire. de quoi lui montrer qu’elle a tout autant de raison de lui en vouloir, si ce n’est plus. sa colère est déplacée, écoeurante. si quelqu’un doit être en colère ici, c’est bien à elle. elle a le droit d’être furieuse, pour toute la honte qu’il apporte à sa famille. pour tous ces regards suspicieux qui se lèvent à leur passage, pour toutes les fois où leur nom apparaît dans la presse. mais elle s’est emmêlée d’une bataille qui ne lui appartient pas, meera. comme chaque fois que son nom est traîné dans la boue, comme chaque fois que papa se fait des ennemis, derrière les portes fermées. comme toutes les autres fois où elle a juré qu’elle tomberait en même temps que papa, parce qu’il n’y a rien de plus important aux yeux de la gamine que de sauver l’honneur de sa famille. préserver le nom. et faire partie des grands, un jour, comme papa l’a promis il y a longtemps. il faudrait juste qu’elle en vaille la peine. comme xander. et comme tous les autres avant elle. il n’y a rien qui m’intéresse. elle feuillette le catalogue distraitement avant de le refermer rapidement. non pas qu’elle se désiste, meera. qu’elle se décourage, prise au dépourvu de cet air défieur qui déforme son visage d’un rictus moqueur. oh, elle va lui prouver meera. lui montrer de quel bois elle se chauffe. elle est courageuse meera. et elle est curieuse, plus que tout autre. tu n’a qu’à choisir. un soupir las, peut-être un peu curieux aussi. et fais attention à ce que tu fais. parce qu’il suffirait d’un appel à blaise pour qu’il le remette tout droit de là où il sorte, s’il venait à trouver drôle de lui graver quoi que ce soit d’obscène ou tout autre chose qui pourrait venir signer sa vengeance. elle retire sa veste, son sac, et puis son pull, une fois assise sur le siège, dos à lui, avec la pudeur qu’ont les enfants de se mettre à nu pour la première fois. il faut que ça reste discret. dans le dos, là où personne ne verra jamais rien. ce sera un secret, un qu’ils ne répèteront jamais. papa ne sait pas que je suis ici. son regard attrape le sien, par dessus l’épaule, une seconde à peine. sans doute la première vérité mise à plat, l'entrebâillement d’une porte tout juste ouverte. papa la tuerait, d’être ici, de lui parler, de se bafouer. de braver autant d’interdits. mais c’est pas pour papa qu’elle est là meera. pour la première fois de sa vie elle agit pour elle. pour elle et seulement pour elle. @bear rosenwald |
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| Sujet: Re: corbeau. (bear) Dim 3 Fév - 19:36 |
| tu ne me connais même pas. c'est vrai. mais t'en connais assez sur sa famille pour deviner. t'en connais assez avec ce que tu as vu au tribunal. une jeune femme qui soutient coûte que coûte sa famille. une jeune femme loyale. combative. agressive. de caractère, tu n'en doutes pas. tu ne sais si elle joue un rôle dans l'entreprise familiale mais si c'est le cas, tu ne doutes pas qu'elle en soit un bon élément. un requin. un merveilleux et curieux requins. alors t'as bien envie de rétorquer qu'elle non plus, qu'eux non plus ne te connaissent pas et que pourtant, ils t'ont incriminé. et que pourtant, ils t'ont gâché la vie, ces enfoirés. t'as aucune réponse, qu'un sourire moqueur sur tes lèvres face à son ton glaçant, face à sa répartie. tu sais pas si au final, t'es pas un peu faible. pas un peu masochiste. à la mettre au défi, de sortir sa fameuse black card de gamine de riches. et après tout ce que tu as pensé d'elle précédemment, sur son caractère, tu aurais dû t'en douter, qu'elle le relèverait, ce défi. qu'elle serait capable de se faire tatouer le corps par un ennemi ou quelque chose dans le genre pour avoir ce qu'elle souhaite. discuter. juste ça ? t'en sais trop rien. tu ne sais même pas de quoi elle veut discuter avec toi. vous n'avez rien à vous dire. aucun point commun, te semble-t-il. ou peut-être que si. mais vous ne venez pas du même monde. et surtout, elle t'a bousillé ta vie. nouveau élèvement de sourcil qui montre que tu es surpris, que tu es pris de cours sans doute, que t'es peut-être aussi un peu impressionné. tu t'attends tout de même à ce qu'elle bluff. mais non car elle s'approche déjà, retire sa veste hors de prix et déposer son sac au sol. tu es sûre de toi ? je suis pourtant un artiste avec un esprit limité. tu railles alors que tu reposes tes fesses sur ta chaise à roulettes, une feuille et un crayon que tu viens de sortir entre les mains. elle s'approche de toi, du fauteuil et tu la regardes s'installer à califourchon sur la chaise en face de toi. tu sais que je pourrais te tatouer n'importe quoi, justement. tu lances, déconcentré comme un putain d’adolescent prépubère intéressé rien qu'à la vue d'un grain de peau lorsque son dos nu apparaît devant tes yeux après qu'elle ait retiré son pull. ton regard finit par se relever quand elle te regarde par dessus son épaule. t'as le sourcil relevé, le sourire en coin à ses mots. à l'évocation de son père adoré. oh. on joue les rebelles avec son papa chéri ? retour du dédain dans ta voix lorsque t'évoques son connard de père, tu fais rouler le fauteuil vers le bureau à côté pour dessiner un truc rapide. ou pour essayer de réfléchir à un truc. t'as pas envie de faire le connard. tu pourrais. tu devrais le faire. tu devrais lui dessiner un truc dégueulasse sur la peau, un truc obscène, un truc honteux. pour la vengeance. pour lui faire payer. elle prendrait d'une certaine manière pour tout le monde, pour la famille marks et elle. et pourtant, c'est pas ça que tu sors sur la feuille, que ta main dessine. parce que t'es respectueux. pas un gamin. pas un connard. que sur la peau, c'est pour toute la vie. et bizarrement, tu ne te vois pas lui faire cela, comme dans cette émission de tatouage où c'est un ami qui choisi le tatouage d'une personne. étrangement, t'as pas envie que son corps attirant soit abîmé par un affreux dessin. un des tiens. et encore de te faire casser la gueule par un des membres de sa famille, voire pire. ils ont été capable de te foutre en prison pour une chose que tu n'as pas fait, tu crains le pire concernant ce qu'ils pourraient faire si tu touchais à la jeune femme. si t'abîmais la délicieuse poupée. c'est rapide, petit comme elle te l'a demandé, déjà reproduit sur le calque quand tu reviens vers elle, tes yeux sur son dos, sur sa chevelure blonde. pourquoi t'es là marks ? tu finis par demander froidement, mais curieux, troublé, ta main venant effleurer sa peau dans une délicieuse sensation lorsque tu viens dégager son dos en attrapant ses cheveux. doucement, tu viens les déposer sur un côté de sa tête. où est-ce que tu le veux ? le calque entre les mains, tu attends sa réponse, sans même lui proposer de jeter un œil au dessin esquissé. t'as envie de régler sa rapidement, qu'elle reparte d'ici aussi rapidement qu'ils ont été capable de te foutre derrière des barreaux. |
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| Sujet: Re: corbeau. (bear) Lun 4 Fév - 12:23 |
| t’es sûre de toi, meera ?elle n’a jamais été plus incertaine. mais les choix qui s’offrent à elle sont peu nombreux et meera déteste perdre son temps. elle a le sourire éphémère planqué derrière ses mèches en réponse à sa remarque et la nervosité de celles qui s’apprêtent à faire une erreur. une erreur nécessaire. et tant pis si elle doit le cacher de papa pour le restant de ses jours. elle est bien certaine qu’il n’y a pas que les livres de comptes, qu’il garde hors de portée de ses enfants. disons que c’est une marque de confiance. sous entendu ne me déçois pas. il pourrait en effet graver n’importe quoi au fer rouge et laisser une trace indélébile de son passage sur le porcelaine de sa peau. il pourrait en effet serrer sa vengeance si fort au creux de ses poings qu’il l’écraserait complètement. il pourrait s’en servir de milles et une façon contre l’enfant chérie, obtenir d’elle tout ce qu’il voudrait, d’une simple aiguille tenue au dessus de sa tête comme une épée de damoclès. il pourrait faire tout ce qu’il lui chanterait et meera espère qu’il ne le fera pas. pari risqué contre la clé des délivrances. elle se jette dans la gueule du loup meera, tant pis pour les conséquences. il n’y qu’un nombre limité de choses auxquelles elle peut prêter son entière attention pour l’instant et le dessin qu’il s’apprête à lui graver pour l’éternité n’en fait pas partie. t’aimerais ça, hm ? la voir en guerre contre sa propre famille. isolée. peut-être même mise au pied du mur, tout comme lui. ça ressemblerait à une victoire, pour lui, et c’est exactement pour ça que meera ne dira jamais qu’il a sans doute raison. qu’elle se plaît à garder des secrets de papa, pas seulement parce qu’elle a le goût du danger. parce qu’elle a un sale mauvais pressentiment meera. un truc qui vient des tripes, un doute infime qu’elle doit absolument cacher, parce qu’on ne traîne pas sa famille dans la boue. on garde ses secrets, peu importe à quel point ils sont dangereux. je te l’ai dit, je veux des réponses. et les secrets des marks sont peut-être trop lourds à porter pour meera. elle veut des réponses qui la rendent sûrement trop vulnérable, meera. ou bien est-ce plutôt le fait d’être à moitié dénudée devant ses yeux durs. elle a un frisson qui la parcourt meera, une pointe d’électricité qui raidit son dos et dévale sa colonne, quand elle sent ses mains effleurer sa peau et venir pousser ses mèches. elle hésite un instant meera, à réfléchir à un endroit où papa ne pourra jamais voir le dessin, avant de désigner le bas de l’omoplate, au-dessus du sous-vêtement, la nervosité des enfants en train de faire une bêtise lui prenant au coeur. j’étais là, aux auditions, tu te souviens ? papa n’a pas voulu que j’y retourne, après la première session du procès, mais j’y suis revenue quand même. je t’ai vu essayer de convaincre le jury de ton innocence jour après jour. j’ai vu toutes les preuves se tourner vers toi. je t’ai vu essayer de plaider non-coupable et j’ai vu ton regard quand ils ont décidé que tu l’étais. elle tâche de rester concentrée meera, de ne penser qu’à ce qu’elle veut dire. elle revoit tout avec une clarté effarante, s’en souvient comme si c’était hier. et chaque jour pourtant, le doute se creuse un peu plus. et un an plus tard, comme par magie, ils prétendent à l’erreur judiciaire. l’incompréhension se fait plus présente, parce qu’elle étudie le droit, meera. future femme de loi, tout ça est son terrain. et pourtant, rien de toute cette situation n’a de sens à ses yeux. alors j’essaye de comprendre, vraiment. mais te voilà, à dire que tu as besoin de travailler, et de gagner de l’argent. ça ne tourne pas rond. c’est la première fois qu’elle l’avoue à qui que ce soit, sans doute à elle même aussi. jamais elle n’a eu pour habitude de remettre les choix de papa en question. mais voilà, meera a grandi et meera sait mieux que tout accepter par naïveté. meera a l’oeil affûté, l’instinct aiguisé. et de toute sa vie, il ne s’est jamais trompé. où sont passées les preuves ? de toutes les questions qu’elle se pose, elle ne parvient qu’à prononcer celle-ci. parce que les preuves n’ont pas changées, dans le fond. l’alibi reste toujours introuvable. l’argent reste toujours manquant. il n’y a que la connexion entre lui et les marks, que meera n’a jamais réussi à déterminer. comment il avait bien pu se lier à papa. ce qu’il avait bien pu faire de l’argent, puisqu’il ne l’a visiblement plus. si seulement elle parvenait à mettre la main sur ce dossier que papa met tant d’efforts à lui cacher. peut-être enfin qu’elle aurait toutes les réponses aux questions jamais posées. peut-être enfin qu’elle connaîtrait la vérité, cachée pendant si longtemps sous le tapis en espérant qu’on l’oublie. @bear rosenwald |
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| Sujet: Re: corbeau. (bear) Lun 4 Fév - 15:03 |
| et elle ne devrait pas. tellement pas, te faire confiance. la marks ne devrait pas agir comme cela avec toi. parce que tu pourrais être un enfoiré. parce que tu pourrais être le connard pour lequel sa famille a tenté de te faire passer. "tu ne devrais pas." tu rétorques, à la fois surpris et en colère. cette fois-ci, la colère ne concerne pas seulement ce qu'il s'est passé mais son comportement. sans savoir pourquoi, sans pouvoir mettre des mots, tu n'aimais pas savoir qu'elle puisse être aussi insouciante. tu pourrais être un fou furieux, un mec à l'esprit vengeur, un mec qui pourrait lui faire bien pire qu'un foutu tatouage sur le dos. t'oses même pas y penser ou l'imaginer. même s'ils t'ont bousillé la vie ou le début de celle-ci. sans eux, t'aurais pu continuer d'éclore dans la société comme un gars normal. à vingt-quatre ans, tu ferais peut-être un truc que tu as réellement choisi. tu serais un homme différent. parce que si t'es toujours le même physiquement, c'est à l'intérieur que ça a changé. ton cœur s'est noirci. ta manière d'être a aussi changé. t'es bien plus suspicieux, bien plus volcanique et cynique. c'est pourquoi un nouveau ricanement lui répond alors que t’appose sur le papier ce quoi la marks pourrait t'inspirer, ce quoi tu pourrais voir sur son corps. ta signature. ta marque. ton dessin. autre que tes lèvres que tu pourrais imaginer si la situation était différente. parce qu’une fille comme celle-ci, dans une autre vie, pour une autre femme, t’y aurais été sensible. et t’en voyais des jolies femmes, t’en voyais des corps attirants se dévêtir pour que tu laisses sur elle ton empreinte, ton art. jte le fais pas dire. que tu réponds, petit sourire aux lèvres. oh ça, t’aimerais tellement voir cette famille se brisait, la propre fille de ton tortionnaire s’éloignait, ton bourreau perdre l’une de ses filles, l’un des membres de sa dynastie, de sa puissante famille. et dans un sens, tu te dis que tatouer son corps a du bon. elle ne semble pas vouloir que son père soit au courant de cela, en plus de votre rencontre. t’en viens à te dire que c’est une vengeance personnelle, à apprécier qu’elle soit venue te trouver malgré sa volonté. t’en viens à te dire que marquer son corps de ton aiguille la marquera autant que les marks l’ont fait pour toi. et que si toi, c’est du passé, pour elle, tu seras toujours sur sa peau. pour elle, ce tatouage que t’apprêtes à réaliser dans son dos la renverra toujours à toi. il la renverra toujours au garçon innocent que t’as toujours été. et peut-être qu’un jour, quand la vérité sera définitivement rétablie, que son père a mené en bateau tout ce monde, elle portera sur sa peau la preuve. celle que son père est un connard. celle que sa famille, dont elle, a brisé la vie d’une famille entière. parce que ouais, c’est pas que ta vie qui a pris dans la gueule. et encore ça, tu serais capable de mieux prendre si elles n’avaient pas été touchées. c’est ta défunte grand-mère, et surtout c’est ta demi-soeur autumn qui a fini par descendre dans les bas fonds de la société pour trouver de l’argent, pour trouver de quoi te payer un avocat, de quoi payer les factures, de quoi payer le traitement de votre grand-mère. c’est donc dans un froncement de sourcil que tu l’écoutes, qu’après avoir dégagé ses cheveux, tu fais glisser la bretelle de son soutien-gorge avec une caresse de ton doigt, voulue ou non, tu ne sais pas vraiment, pour pouvoir mettre du produit, déposer le stencil et imprégner le modèle contre son épiderme. t’as les sourcils rapprochés, la mâchoire bien plus serrée parce qu’évidemment tu te souviens de tout cela, c’est toujours dans tes pensées, c’est ce dont quoi tu penses depuis qu’elle est apparue, s’est imposée tout à l’heure, décalant tous tes rendez-vous suivant comme si elle avait gagné, comme si déjà, dans cette première sorte de retrouvailles, elle commençait déjà à prendre sur le pas sur toi telle une reine. je me souviens. tu commentes entre ses mots à son sujet, préparant ton matériel stéril derrière avant de rouler jusqu’à elle. tu pourrais dire à quel point elle t’a séduite le premier jour. à quel point elle t’a intrigué. jusqu’à ce qu’on t’apprenne qu’elle n’était pas de ton camp, qu’elle soutenait le camp adversaire. t’attrapes l’outil à aiguille, ton buste juste derrière son dos alors qu’elle revient sur le procès, sur tes actions, rappelle la colère et l’effondrement de ton expression lorsque tu as entendu ta sentence, puis sur le fait que tu sois aujourd’hui dehors. enfin libre. ou pas totalement. aucune magie là-dedans marks, je suis innocent. la justice a réparé son erreur. trop tard, tu continues de commenter, n’entendant pas réellement tout de suite l’incompréhension perceptible dans sa voix une erreur impardonnable, irréparable dans le fond, même si t’es enfin dehors. t’as raté trop de truc grâce à ça. il n’y a rien de sorcier là-dedans marks, j’ai pas touché à votre fric donc je suis innocent, donc j’ai besoin d’argent. c’est tout con. tu balances, ta main qui vient couvrir le pré-dessin de vaseline avant que tu n’enclenches la machine pour commencer à tatouer. de quelles preuves tu me parles ? de celles qui prouvent mon innocence ou de celles qui prouvent que ton père est pourri ? étrangement, ta voix n’est pas brutale, pas agressive sur tes derniers mots alors que tu te concentres sur ce que tu fais, sur cette aiguille que tu trempes dans l’encre puis que tu ramènes vers sa peau. tu connais rien de la vie du père marks. avant toute cette histoire, tu n'avais jamais entendu parler de lui. toi, tu parles à en ton nom, pas aux noms de tous ceux qui se sont retrouvés dans le même cas que toi ou pire. parce que tu t'en doutes que tu n'es pas le seul. mais c'est ce qu'il t'inspire. un mec pourri jusqu'à la moelle.
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