Le hasard fait bien les choses. (Hardin)

Tu as mis plusieurs années avant de te rendre compte de la dureté de la vie. Cette dernière fait très peu de cadeaux. Durant ton enfance, tu as sans doute était trop gâtée, de toutes les manières possibles. Dame nature a été généreuse envers toi. Tu es née dans une bonne famille, tu n’as jamais manqué de rien si ce n’est d’un brin d’affection et d’attention de la part de tes parents. Ces deniers ont retourné leur veste en apprenant que tu étais enceinte et depuis ce jour, le monde dans lequel tu vivais une idylle s’est écroulée pour laisser place aux complications du destin. Participer à une soirée était on ne peut plus simple à l’époque. D’ailleurs tu appréciais par dessus tout était l’hôtesse de la fête. Cela te permettait de montrer ta hauteur, ton sens de l’hospitalité et du goût. Tout était si simple. Tout frôler la perfection. Mais, les choses ont changé et aujourd’hui, tu trimes pour pouvoir te payer la robe de tes rêves. Hors de questions pour toi de porter une robe ayant déjà servie lors d’une précédente réception. Tu t’es saignée pour acheter la tenue dont tu rêvais depuis des mois et ce soir, tu comptes bel et bien la porter. Un trait de liner sur tes paupières noircies et la touche finale est apportée. Tu demandes à ton cousin de t’aider à remonter la fermeture de ta petite robe noire, celle qu’il trouve trop courte et trop décolletée, trop chère. Trop tout ce qu’on veut en soit. Tu ne fais pas attention à ses remarques et te concentres sur la récitation des consignes que tu as à lui apporter concernant ton fils. Forcément, il connaît ce chapitre par cœur mais, tu mets un point d’honneur à les lui rappeler à chacune de tes sorties. C’est donc plus sereine que tu te rends à la soirée de l’année.
La soirée de l’année... Ce n’est plus ce que c’était. A l’époque, tu étais la reine, tu te pavanais au beau milieu de ses filles en méprisant les inconnus. Aujourd’hui, tu tentais de te fondre dans la masse telle une inconnue mal à l’aise. Un anniversaire dans une boîte de nuit, c’est tellement ringard. Pourtant, tu tentes de faire bonne impression. Tu souris bêtement et exagérément à des amis, des vieilles connaissances. T’as besoin d’un autre verre car la soirée est à peine entamée que tu t’ennuies déjà. Tu te déhanches quelque instant de plus sur la piste de danse. Certains commencent à être bien éméchés. Tu lèves ton verre pour ne pas le renverser mais, lorsque tu tentes de te dégager de l’emprise de cet homme que tu trouves de plus en plus insistant, ta cheville divague et tu percutes quelqu’un. Tu te retiens à lui pour ne pas finir les fesses au sol tandis que la majeure partie de ta boisson se disperse sur sa tenue.
Mal à l’aise, tu grimaces légèrement, prenant une grande inspiration avant de faire face à ce pauvre type que tu viens de prendre involontairement pour victime. C’est alors que tu te retrouves nez à nez avec Hardin. Ton cœur rate un battement et tu restes sans rien dire pendant ce qui te paraît une éternité. Oh non, je suis vraiment désolée. Excuse-moi pour ça... Perturbée et sans doute pas totalement clean, tu te mets à frotter machinalement son haut avec un mouchoir tout droit sorti de ton sac. Autour de vous, t’as l’impression que le monde s’est arrêté de tourner et pourtant, les gens dansent et le gars attend toujours que tu le rejoignes, guettant la moindre opportunité, la petite faille qui pourrait lui donner une ouverture. Or, toutes tes pensées lui sont adressés et tu sais pertinemment que si tu oses relever les yeux en sa direction alors, t’es foutue.

T’as passé l’âge de ces soirées. T’as passé l’âge d’aller en boîte de nuit pour te faire draguer par des gros lourds en manque d’affection ou plutôt, en manque de sexe. En fait, t’as tout à fait l’âge de sortir dans ce genre d’endroits c’est juste qu’on t’a forcé à grandir un peu trop vite. Le petit. Tes parents. Cette indépendance que tu as gagné contre ton gré. Tu ne peux t’en prendre qu’à toi, après tout. Alors, sur cette piste de danse, tu tentes de te sentir légère, jeune et insouciante. Tu essayes de retrouver ce que tu as perdu. Mais, c’est dur de faire comme si de rien était.
Tu  tentes d’échapper à ce type et, c’est comme ça, par le plus grand des hasards que tu tombes sur Hardin. Au sens figuré comme au sens propre du terme. Tu te bouffes la lèvre nerveusement, mal à l’aise. Tu tentes de réparer les dégâts que tu as causé tout en excusant à plusieurs reprises. Mais, il te stoppe et sans que tu ne comprennes quoi que ce soit, tu te retrouves dans son dos comme une petite chose fragile qu'il tente encore et toujours de protéger et ce, malgré tes nombreuses erreurs. Il menace le type de toute à l’heure alors que tu tentes de rassembler tes esprits. En réalité, toutes tes pensées se tournent automatiquement vers ton fils... Vers votre fils. Bordel de merde, tu ne devrais pas être ici mais bel et bien à ses côtés. Et Hardin devrait savoir...
T’as la tête qui tourne, sans doute à cause de l’alcool qui coule lentement mais sûrement dans tes veines. Tu déglutis alors qu’il te fait de nouveau face. Toi, tu fixes le sol un cours instant mais, la tentation est trop importante. T’as envie de le voir sourire encore une fois, comme pour te rappeler un vieux souvenir. Alors, tu relèves la tête pour croiser ses beaux yeux. Son regard envoutant qui ferait perdre la tête à la première venue. Celui qui a sans doute du croiser pas mal de jolies demoiselles ce soir. Parce que ça a toujours été le cas. Il attire le regard, l’attention, l’envie, l’admiration, le désir Hardin. Tu bats des cils, tapotant tes doigts contre ton avant bras nerveusement. Je... Je gérais la situation mais, c'est gentil de ta part. Menteuse. Tu ne gérais rien du tout. Tu n'as jamais géré cette partie de ta vie. Celle durant laquelle les hommes t'approchaient comme si tu étais un simple morceau de viande. Tu n'as jamais su dire non, tu as toujours été mal à l'aise avec ça. Mais, t'es trop fière pour ne rien dire. Et puis, tu ne relèves pas sa remarque parce que ça te fout mal de savoir qu'il y a quelques années, c'est sa tête à lui que tu arrivais à faire tourner, juste en souriant. Les choses ont bien changé.
Tu sais tu que tu devrais le laisser partir mais, c'est plus fort que toi. Tu observes un instant les environs à la recherche d'un échappatoire, tu fuis son regard mais finalement, décides de prendre ton courage à deux mains. Tu comptais vraiment partir ou je t'offre un verre pour excuser ma maladresse légendaire ? T'as remarqué qu'il porte déjà sa veste. D'ailleurs, le cuir le rend encore plus sexy. Bref, penses à autre chose Adriana. On ne peut pas dire que l'attention fasse partie de tes plus grandes qualités. T'as toujours eu un petit côté maladroit mais, c'est ce qui faisait ton charme d'une certaine façon. Alors, tu tentes de mettre vos différents de côté, parce qu'il le faudra bien, un jour. Tu tentes une approche un petit peu pathétique mais, l'alcool te donne envie d'y croire. Dis oui.

Apparemment tu ne gères pas ce genre de situations. Apparemment, Hardin se souvient très bien de cela. C’est vrai que tu avais beau être une jeune femme populaire et on ne peut plus confiante, lorsqu’il s’agissait des hommes, tu n’as jamais été trop à l’aise. A croire que certains d’entre eux pouvaient t’impressionner. C'est vrai qu'ils savent se montrer insistants et déterminés, pour la plupart. Parfois, tu te sens toute petite, presque impuissante. On te prive de tes pouvoirs magiques.  Comme ton ex petit-ami qui se tenait devant toi le sourire ravageur collé aux lèvres. Tu tentais de détourner les yeux pour ne pas te laisser envoûter par ses grands yeux. Tu tentais de trouver une autre occupation à tes yeux pour ne pas craquer. Hardin t’a toujours rendu faible. Tu as toujours eu du mal à lui dire non, à lui refuser certaines choses. Ouais, c’était sans doute ta plus grande faiblesse avant que votre fils ne pointe le bout de son nez. Alors, tu avais fait de lui ta priorité et pour ton bien, tu savais parfaitement qu’il fallait que tu sois honnête avec le beau blond. Mais, pas ce soir. Tu n’étais pas prête. Tu n’avais pas répété ton texte, celui que tu avais modifié à maintes reprises. De plus, l’alcool prenait petit à petit possession de ton être, de ton corps et de ton esprit. Une fois de plus, tu n'avais tous les pouvoirs. Tu ne contrôlais pas tout toi, reine du contrôle absolue. Ton cœur qui rate quelques battements alors que tu tentes de rester concentrer. Qui te dit que je n’ai pas changé ? Paupières battantes tel un papillon qui tente de prendre son envol pour échapper à son prédateur, tu esquives malgré toi un petit sourire alors que son rire se perd dans les airs, s’entremêle à la musique qui résonne un peu plus fort à chaque seconde. Restes concentrée Ana, tu n’as pas le droit de craquer.
Il t’en veut. Tu tentes de te persuader du contraire et tu trouves le courage de lui proposer un verre. Ça te permet de t’excuser mais avant tout, de passer un peu de temps en sa compagnie pour mesurer la température. C’est ce dont tu as besoin au plus profond de toi. Passer du temps à ses côtés pour lui prouver que tu n’es pas une si mauvaise personne et que tu avais de bonnes raisons d’agir comme une peste égocentrique à l’époque. Hardin n’a jamais été le problème. C’est toi. C’est ta famille et ta petite personne qui ont rendu les choses plus compliquées qu’elles ne l’étaient. Par peur, tu as préféré t’éloigner, l’abandonner pour le protéger. Peut-être pour te protéger toi par la même occasion. Quoiqu’il en soit, ce soir, t’as juste envie de t’amuser, de passer du bon temps, de retrouver ta jeunesse perdue et si ça peut se faire avec Hardin alors, c’est encore mieux.
Il semble hésiter suite à ta proposition et tu ne peux lui en vouloir. Tu attends nerveusement qu’il se décide. T’as le cœur qui bat à cent et tu remues sur place, impatiente de connaître sa réponse. Tes doigts cessent de s’entremêler lorsqu’il accepte de t’accompagner au bar. Sourire aux lèvres, tu passes devant lui en glissant un : Un peu déçue d’être qu’un plan de secours pour combler ton ennui mais, allons-y. Tu lui adresses un clin d’œil avant de marcher en direction du bar. Tu t’appuies contre le comptoir et attends que le barman vienne à vous. Rien de mieux à faire que de passer un instant avec toi, tu devrais être flattée. Le fait qu'il tente encore et toujours de te protéger veut dire qu'il tient encore à toi, qu'il te porte un quelconque intérêt et ce, même s'il est minime.

Ça te fait bizarre de te retrouver là, en tête à tête avec ton ex petit-ami, celui que tu as jeté comme de la merde sans aucune explications valables alors que tu étais complètement folle de ce type. Le seul que tu as aimé, celui qui continue à hanter tes pensées jour après jour. Celui que tu vois au travers de ton fils au quotidien. Il a été le sujet de nombreuses disputes avec ses parents, quelques unes de tes prétendues amies également. Vous n'étiez pas du même monde. Il ne te méritait pas, apparemment. Sauf que c'était l'inverse et tu as fini par le prouver à tout le monde. Tu l'as toujours défendu. Quand on dit que l'amour rend aveugle, c'était bel et bien le cas lorsque tu étais en compagnie d'Hardin. Sauf qu'il a fallu que tu tombes enceintes, que tu paniques, que tu abandonnes tout. A cause de cette grossesse, tu as perdu tes parents et tu ne voulais pas perdre Hardin de la même façon. Vous étiez beaucoup trop jeunes pour devenir parents. Vous n'étiez pas ensemble depuis assez longtemps pour que ça fonctionne. Et puis, il aurait sans doute pris peur, il t'aurait abandonné lui aussi. Sans doute qu'il n'aurait jamais plus voulu entendre parlé de toi. C'est pour cette raison que tu as mis un terme à votre relation. Tu voulais qu'il te déteste. C'était ta façon de vous protéger, de tout protéger. Et puis, tu pensais qu'en agissant de cette façon alors, tes parents te reprendraient à la maison, te pardonneraient. C'était faux. Que les espoirs d'une gamine complètement paumée qui se retrouve à la rue, sans plus rien. Princesse déchue qui comprend le véritable sens de la vie.

Mais ce soir, t'as pas envie de penser à toutes ces mauvaises choses. Ce soir, tu veux passer du temps avec lui comme dans le passé. Tu veux te rappeler les bons moments. L'alcool te donne confiance en toi. Il te permet de t'ouvrir un peu plus à lui. Arrivés au bar, il t'explique que tu n'es pas un plan de secours du moins, pas que ça. Il semblerait que tu aies sauvé sa soirée, d'une certaine façon. Ça te fait plaisir de savoir qu'il ne te déteste pas du moins, pas assez pour oublier votre passé en commun. Certaines choses tu dis ? C'est vrai qu'on a bien rigolé. Et pas que. Tu l'as véritablement aimé. Tu voulais passer chaque moment de ta vie à ses côtés. Tu étais jeune et pourtant, si déterminée et impliquée.

Tu réussis à attraper le barman avant qu'il ne serve quelqu'un d'autre. Ça t'a également parmi de ne plus parler du passé et des potentiels regrets que tu as concernant votre relation. Le serveur t'adresse un large sourire, te complimente sur ta tenue et tente d'obtenir ton numéro. T'as le rouge qui te monte aux joues parce que tu te trouves en compagnie d'Hardin. Le malaise. Il le remet vite fait à sa place alors que tu passes une main dans tes cheveux, gênée par la situation. Tu tournes le dos au barman, t'appuyant contre le comptoir. Tu attends que le jeune homme ait fini pour porter ton attention sur lui. Et j'avais oublié que tu étais du genre jaloux et possessif. Certaines filles n'apprécient pas. Forcément, ça t'as parfois saoulé. Mais, tu apprécies. Ça montre qu'il tient à toi, encore aujourd'hui. C'est d'ailleurs pour cette raison que tu souris. Je suis célibataire mais, je lui aurais pas donné mon numéro pour autant. C'est pas mon genre de mecs... Tu prends place sur un tabouret tout en attrapant le verre que le type finit par te servir tout en détournant le regard. Sans doute qu'il ne veut pas s'attirer davantage les foudres de ton ex. Non, pas ton type et Hardin devrait le savoir mieux que personne. J'ai pas grand chose d'intéressant à te raconter... Je suis sûre que t'as beaucoup plus de trucs à me dire. Comme... Quelle fille t'intéresse dans l'assemblée ? On sait tous les deux que tu peux avoir celle que tu veux. Ça te fait clairement chier mais tu tentes de ne pas trop le montrer. C'est la vérité après tout. Il a ce truc qui les fait tous fondre et bordel, ça te fait chier parce qu'il y a quelques années, il était entièrement à toi.

Ça te fait quelque chose. Ça réveille en toi de vieux souvenirs. Tu prends une grande inspiration et entrouvres les lèvres, cherchant les mots justes. Hardin a réveillé en toi un côté sombre. Tu as toujours été hautaine, un peu égocentrique et m'as-tu vu. Avec lui, c'était quelque chose de différent. Tu aimais montrer aux filles qu'il t'appartenait et tu aimais le voir se battre pour toi du moins, remettre les hommes à leur place comme il venait tout juste de le faire. Cela te procurait du pouvoir et de l'attention. T'avais l'impression d'être le centre de sa vie et quelque part oui, ce sentiment te plaisait. Tu étais importante à l'époque. Tu dois être content de ne plus avoir à le faire. Il a sans doute plus la paix dorénavant. Sa vie doit être beaucoup plus simple sans toi à ses côtés. Plus de disputes inutiles. Plus d'embrouilles avec ses amis ou même les tiens. Il était désormais libre et sans doute plus heureux. Et c'est quelque chose qui t'a aidé à accepter votre situation.
Tu t'es toujours dit que si votre relation prenait fin, c'était pour de bonnes raisons. Tu lui simplifiais la vie, d'une certaine façon. C'était maladroit de ta part mais tu aimais penser ainsi. Ça te confortait dans ton choix. Tu avais l'impression d'avoir fait quelque chose d'un tant soit peu juste. Soit, le barman finit par te lâcher et vous apporter vos boissons tandis qu'il te questionne sur les hommes. Tu restes vague sur le sujet. Tu expliques juste que tu es célibataire et que le mec du bar n'est pas le type de mecs qui t'attire et il saute sur l'occasion pour te proposer de jouer, de s'amuser. Il est d'abord sérieux et ton coeur s'emballe. La chaleur grippe d'un cran et tu accuses l'alcool qui coule le long de ta trachée. C'est plus facile que d'admettre qu'il te fait toujours de l'effet. Putain, ce mec peut vraiment te rendre dingue. Il n'imagine sans doute pas tout ce qu'il est capable de te faire ressentir ne serait-ce qu'en te fixant de la sorte. Et finalement, il se met à rire. Toi, t'en profites pour t'approcher un peu plus pour glisser à son oreille : Ta proposition était pourtant tentante... Tu souris à ton tour en apportant ton verre à tes lèvres. C'est plus facile de prétendre que tu joues toi aussi. De toute façon, tu as toujours aimé cela.
C'est alors qu'il t'explique qu'il a eu des femmes dans son lit et même si ça te fait chier, tu t'en doutais. C'était son droit auprès tout. Tu ne pouvais pas lui en vouloir. Tout cela, c'est toi qui l'as provoqué. Il exprime aussi l'envie de rester loin du sérieux, des sentiments et tu baisses la tête, consciente que tout cela n'est autre que ta faute. Tu lui as brisé le coeur. Il tenait à toi sans doute plus que tu ne l'imaginais. Il parle des filles sans intérêts qui se pavanent sur la piste de danse mais toi, tu restes bloquée sur ses précédentes paroles, ta jambe toujours en mouvement. Elle bat au rythme de la musique que tu écoutes que très peu depuis que tu es tombée sur Hardin. Ecoute Hardin, je suis vraiment désolée pour ce que j'ai fait, ok ? Mais, si tu crois que je t'ai quitté pour un autre alors, tu te trompes complètement. J'ai jamais joué avec toi. J'ai jamais voulu te blesser... Tu te sens obligée de lui offrir des excuses. Il vaut mieux tard que jamais.
Non, tu n'avais pas d'autres hommes dans ta vie. Du moins, tu n'avais aucun garçon si ce n'est ton fils. Et c'est pour lui que tu as fait cela. C'est pour lui que tu ferais absolument tout. Tes priorités ont changé. De nouveau, tu paniques parce que tu réalises que tu t'es comportée comme une garce et qu'il t'en veut encore, bien évidemment. Il fallait s'en douter. C'est juste qu'il essaie de le cacher. Sans doute par fierté. Soit, ce n'était peut-être pas une bonne idée de le confronter maintenant, ici, ce soir, avec tout ce que tu as bu jusqu'à maintenant. Je... Laisse tomber. Tu laisses échapper un rire nerveux tout en te redressant. Secouant la tête comme pour oublier ces dernières minutes, tu te lèves de ton tabouret, posant ta main quelques secondes à peine sur son épaule comme pour t'excuser d'être aussi conne, naïve et maladroite. Tu ne peux pas effacer le passé. Tu ne peux pas non plus rester ici et le regarder droit dans les yeux tout en sachant ce que tu as fait. Du coup, tu te dis que prendre la fuite, c'est sans doute ce qu'il y a de mieux à faire. Une fois ton verre vidé, d'une seule traite, tu t'éloignes de lui, tu te faufiles au milieu de la foule. Putain, faut vraiment que tu sortes d'ici.