calm before storm (ismaël)

ismaël, c'est son jouet préféré, à eden. le caprice d'une vie. celui qui n'est pas à la mode. celui qu'elle casse, répare, salit, dénigre, abîme mais ne jette jamais. parce qu'un jouet préféré, on en a qu'un seul. et quand on l'perd, on s'amuse plus autant. quand on l'casse, on culpabilise peut-être un peu aussi. elle a une drôle de manière d'prendre soin d'ismaël, eden, mais putain, c'qu'elle l'aime. c'qu'elle n'autorisera personne à l'éloigner d'elle. c'qu'elle n'autorisera jamais personne à l'tuer avant elle. "parfait." elle murmure, à peine audible, seulement attentive à ses réactions physiques, à son membre qui se durcit sous ses caresses. elle provoque, eden, elle prend le temps. elle se délecte devant l'impatience qui descend du crâne aux organes, de la passion qui fume et s'enflamme. fanatique, elle observe, redécouvre, elle s’amourache un peu plus à chaque fois de lui en sentant son corps chauffer sous ses doigts. elle l'envoûte, il l’obsède. c'est de la frénésie. à son état le plus pur. cette intensité qui violente chacune de ses parois corporelles, qui cogne ses organes, gonfle ses veines, anime son cœur. ismaël, elle le déifie à tel point qu'elle se sent immortelle. elle imite son sourire en coin, du vice plein la tête. elle le laisse s'amuser un peu, la penser sienne. elle accentue le désir, jouant de son bassin contre le sien, de ses lèvres contre sa peau. il va craquer. il craque. elle s'retrouve de bousculée contre un mur, un peu sonnée d'cette ardeur féline. à l'entendre, elle rit, eden. elle lui offre sa rancune dans un éclat cristallin. "j'ai dis : tu ne me toucheras plus." elle articule, venant de repousser son baiser. sa présence. elle l'éloigne d'elle aussi vite qu'il ne l'a plaquée au mur. elle se rhabille, ses yeux ne lâchant plus les siens. la garce. elle va vraiment l'laisser vrombir dans sa frustration. "t'as pas compris. si tu veux m'baiser, tu vas m'prouver qu'tu m'oublies pas. j'suis pas une de tes putes moi, tu m'zappes pas pendant une semaine. si tu veux continuer à m'prendre quand t'as envie, elle a plutôt intérêt à n'pas trop te retourner le cerveau." elle s'énerve, passant une main dans ses cheveux plein d'désordre, les lèvres pincées, l'regard qui divague vers le ciel, puis revient chercher ceux d'son terrien "parce que j'sais pas qui c'est, mais c'n'est pas qu'un souvenir en missionnaire. tu t'tapes qui tu veux ismaël, c'est pas mon problème. j'te l'ai dis, j'suis pas une de tes putes. par contre, j'refuse qu'y'en ait une qui vole notre temps. en neuf ans, jamais tu m'as fait ça. et tu vas m'dire qu'y'a rien? et tu veux m'baiser comme d'habitude?" elle n'attend pas d'réponse qu'elle fulmine encore d'avantage "mais va bien t'faire foutre!" crache-t-elle, le fusillant du regard alors qu'elle traverse la route en s'faisant klaxonner par une voiture qui arrive au même moment. elle rejoint le trottoir en vie, pour l'instant. mais elle avance la tête grouillant d'pensées aussi sombres que son ombre. c'est son jouet préféré.

tu le vois le piège.
tu le vois se refermer lentement sur toi, quand elle te laisse profiter de ses courbes sans piper mot. quand ses doigts se font plus talentueux, son bassin toujours plus aguicheur. tu le vois. t'es tellement idiot que t'y fonces la tête la première, que t'es persuadé que t'aura gain de cause. qu'eden elle écartera les jambes pour ton sourire. qu'elle sera docile, qu'elle ronronnera sous tes coups de reins. imbécile. t'es repoussé en arrière comme un moins que rien. la trique mal rangée dans ton jean, tu la quittes pas des yeux quand elle se lance dans un discours cinglant. la pilule lui reste en travers de la gorge, eden elle accepte pas ton comportement d'adolescent, elle accepte de passer au second plan. elle qui depuis neuf ans a toujours été actrice principale dans ta vie. elle s'énerve, ses gestes sont fébriles et tu trouves rien de mieux à faire que de t'allumer une clope. histoire de faire redescendre la pression, que ton corps se refroidisse sous le vent de l'hiver. tu te tapes qui tu veux, c'est ce qu'elle prétend haut et fort pour la deuxième fois, en croit-elle seulement un mot ? t'as pas le temps de réagir, l'insulte surgit et le corps de la lionne s'élance déjà en travers de la route. inconsciente qui se fait rappeler à l'ordre par le klaxon d'un impatient. tu la suis des yeux, tu restes planté là de longues secondes. putain. j'ai jamais aimé te voir partir. clope au bec, tu t'élances à sa poursuite. t'arrives à sa hauteur, tu la dépasses même pour te planter devant elle. tu passes une main dans tes cheveux, contrarié. c'est pas dans vos habitudes de discuter, d'aborder des sujets trop sérieux. t'as toujours joué les hommes silencieux, parce que tu sais jamais sur quelle fréquence elle est. que ton coeur il bat la chamade quand tu la regardes trop longtemps, mais que l'amour, aussi malsain soit-il, vous l'avez jamais mis sur le tapis. elle s'appelle mia. que tu finis par lâcher. bien décidé à tout avouer, tu ne parles pas, mais tu ne lui mens jamais. et tu sais quoi, elle me retourne complétement le cerveau. c'est ma fille. c'est bien la première fois que tu le dis à voix haute. elle est morte, sa mère me l'a dit, la semaine dernière. alors tu m'excuseras si j'avais la tête ailleurs. et que j'avais pas envie de te mêler à cette histoire qui date de bien avant tout ça. bien avant toi, nous. tu peux continuer à jouer les salopes, j'en ai rien à secouer, j'ai d'autres choses à penser. que tu craches finalement, secouant la tête. t'attends pas de réponse, t'attends pas de belles paroles, ni même son soutiens. tu te sens mieux ? maintenant que tu m'sais toujours à ta merci. un souffle qui t'arrache un bout d'coeur, qui t'arrache un bout de larme. les femmes auront ta peau.

eden ne supporterait pas qu'on lui prenne ismaël. ce serait lui voler ce qu'il y a de plus précieux à ses yeux. à choisir, elle crèverait pour lui sauver la vie - en espérant profondément qu'il la finisse dans la souffrance, le cœur complètement déstructuré et l'âme démesurément dysfonctionnelle. qu'il vive avec le souvenir du sacrifice de la seule femme qui ne l'aura jamais aimé, aimé à lui gueuler des "je t'aime" sourds, et qu'il vive, malheureux, mais qu'aucun de ses malheurs ne soit épargné, qu'aucun bonheur ne lui parvienne, qu'aucune plénitude ne le gagne. plus jamais. qu'il comprenne. une fois, une bonne. et encore qu'elle viendrait le hanter. elle passerait son temps à le faire flipper, elle le pousserait, à bout, l'inviterait hargneusement à la rejoindre. et pour sûr, qu'elle n'abandonnerait pas avant qu'il ne cède. "elle est morte ismaël !" il vient de la rattraper. il lui ouvre son cœur. elle le prend, le déchire sans même l'avoir froissé. silence glacé. eden elle se tient droite, il n'y a pas un de ses membres qui faillit à son immobilité. "alors arrête de jouer les victimes et passe à autre chose. " mia, il ne l'a même pas connue. non, parce qu'il lui aurait dit, sinon. il n'a jamais senti son odeur lui chatouiller les narines, la douceur de sa peau lui adoucir la sienne. il n'a jamais connu son sourire - ou rien que la courbe de ses cils, la structure de ses sourcils, la couleur de ses yeux, le désordre de ses cheveux. non, ismaël, il pleure un mort qui n'a jamais existé que dans sa tête. "personne ne me séparera jamais de toi. encore moins quelqu'un dont tu ne soupçonnais même pas l'existence il y a une semaine. n'essaie pas de te faire plaindre parce que j'en veux pas moi, d'ton sale spleen." non, parce que j'ai connu bien pire, ismaël. c'est toi, qui a tué l'amour de ma putain de vie. le seul qui m'avait donné mille et une raisons de la vivre. le seul capable de l'faire. parce que toi, ismaël, tu n'fais que maintenir les résidus de mon âme, tu n'fais de moi qu'une survivante. ses yeux s'assombrissent avec intensité dans les siens, ne laissant de place à plus rien d'autre qu'à lui, elle, et toute la passion qui frétille au fond d'leurs prunelles. cette passion de haine. "maintenant laisse-moi passer. j'dois aller faire le trottoir, si tu permets, tu m'a déjà fait perdre assez d'clients pour ce soir." fait-elle, aussi froide que piquante. la salope a du travail. et elle lui repasse en travers, ignorant ses confessions intimes et maudissant son égoïsme.

» my brain screams, my body stays calm. (elios)
» Storm behind smile. Gab
» storm. (ciarán)
» Storm. {ft Nunzia}
» (thelma) after the storm