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| Sujet: amertume. (louve) Jeu 24 Jan - 5:22 |
| appareil photo entre les mains, t’es affalée sur ton canapé, observatrice des tes derniers clichés. quelques portraits d’inconnus, des bâtiments un peu trop sombre, la vie new-yorkaise capturée par tes yeux. il manque quelque chose, tes photos n’ont plus le même éclat qu’avant, elles manquent de saveur. elles sont à ton image, vides. sans la moindre once de vitalité. ça te fait ruminer, tu fais rouler la molette du reflex entre tes doigts, puis d’un coup, d’un seul t’effaces tout. mécontente. c’est ton téléphone portable que tu attrapes maintenant, laissant l’appareil reposer sur ton ventre. daniel a amplifié ses appels depuis la dernière fois, depuis qu’il est tombé sur une autre que toi au bout du fil. ses messages se sont fait plus virulents, plus repoussants. des insultes agrémentées de menaces que tu prends à la légère. ce n’est pas les divers appels manqués, ni les nouveaux sms qui occupent ton esprit ce soir, mais bien le silence radio de louve. le silence qui te serre le cœur, qui te pousse dans tes retranchements. t’as beau retourne cent fois la situation dans ton crâne, la revivre, encore et encore il n’y a que l’incompréhension qui sort victorieuse. louve elle a pris la fuite, elle t’a laissé là, sur ce même canapé, les entrailles en feu, le coeur au bout des lèvres. seule. tu relis vos derniers échanges, t’es pathétique dans le rôle de la femme en peine. alors tu jettes l’objet sur la table basse, il finit sa course au sol au même moment où l’on frappe à ta porte. tu regardes l’heure, t’es pas sereine. et si c’était lui ? tu te redresses, l’appareil photo accroché autour de ton cou. on frappe une nouvelle fois. t’entrouvres la porte. comme si une réelle connexion existait: louve. tes sourcils se froncent, le coeur en berne. tes yeux noirs glissent sur son visage, n’y appréciant pas le sang comme oeuvre d’art, sur ses épaules, ses bras nus marqué d’un bleu que tu ne connais que trop bien. sous son œil gauche un hématome encore neuf, légèrement violacé qui pourrait te filer la nausée. ta mâchoire se serre, tu restes immobile. une bonne minute, silencieuse. puis t’ouvres plus grand, lui tournant le dos pour qu’elle entre si le coeur lui en dit. une fois la porte refermée, tu fais volte face. j’croyais que t’étais la meilleure dans ton domaine. t’as le regard dur. tu ne la juges pas, tu ne comprends pas. pourquoi elle fait ça ? tu ne comprends pas ce qu’elle fout là ? sans même lui demander la permission, tu captures l’instant, le cliquetis retentit et tu regardes tout de suite le résultat sur l’écran. subjuguant. assied toi, je reviens. que tu lui lances, tu reviens de la salle de bain quelques minutes plus tard. une serviette humide et chaude dans ta main. visage fermé, tu passes délicatement les tissus contre la peau de sa joue, effaçant doucement les premières lignes de sang. t’as tout l’air d’une louve, là, la gueule recouverte d’hémoglobine. le corps encore brûlant. |
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| Sujet: Re: amertume. (louve) Ven 25 Jan - 20:01 |
| Ce sont les poings qui s'abattent sur son corps déjà amoché, écorché jusqu'au plus profond de ses tripes, qui lui font perdre la tête. Ce sont la douleur dans ses membres, le goût du sang sur sa langue, le bruit de ses os qui craquent sous les coups qui font divaguer son esprit. Et Blaise, s'il savait ce qui se passe dans sa boîte crânienne, il la frapperait jusqu'à ce qu'elle en oublie le prénom de Leïla. Jusqu'à ce que son visage, son corps, son odeur s'effacent. Complètement. Irrévocablement. Elle est loin, Louve, très loin de ce ring improvisé, de cette foule affolée, de son adversaire et de ses phalanges rougies. Elle est encore plus loin lorsque sa carcasse ensanglantée s'écrase sur le sol, que l'air est coupé et que sa vue est brouillée. Ça bourdonne, fort, un peu plus fort à chaque seconde qui s'écoule. Louve sent des mains fermes et brutales la relever. Un souffle chaud. Une respiration saccadée. Une voix lointaine mais puissante, si puissante que Louve perd pieds. Ses doigts fatigués se referment sur un poignet, puis un autre, et la libèrent difficilement de l'emprise herculéenne. Tout n'est que brouillard autour d'elle alors qu'elle s'éloigne, pousse quelques corps indiscernables sur le chemin. On la rattrape vite, trop vite à son goût, et la gamine se retourne, les yeux aussi vides que noirs tempête. Cette fois, les traits de l'homme sont assez clairs pour qu'elle le reconnaisse. Blaise. Toujours Blaise. Blaise, le père, le frère, le seul homme qui ne l'a jamais laissé tomber. Blaise qui rassure. Blaise qui aime maladroitement, brutalement, intensément. Et Blaise qui blesse parfois. Blaise qui se sert de ses mots, plus souvent de ses poings pour tout détruire. Blaise qui la retient, sa poigne douloureuse sur sa peau déjà abîmée. Louve est paralysée, son regard ancré dans le sien et son corps rigide sous son toucher. – Lâche moi. Murmure qu'elle aurait voulu hurlement. Les lèvres de Blaise bougent et à défaut d'entendre les paroles qui s'y échappent, elle les sait venimeuses. Elle sent leur impact jusque dans ses tripes. Et Louve, elle voudrait dégueuler. Dégueuler ce trop plein, trop plein de Leïla, trop plein de Blaise, trop plein de déception et de regrets qui glissent sous sa peau depuis trop longtemps. Au lieu de ça, et avant même qu'elle s'en rende compte, elle court. Elle court aussi vite qu'elle peut, ignorant la souffrance qui suit chacun de ses mouvements. Elle ne sait pas comment elle tient debout, Louve, mais elle ne s'attarde pas sur la question. Il n'y a que Leïla dans sa tête. Que Leïla et cette façon qu'elle a de faire battre son cœur. Leïla. Leïla. Leïla. Ses jambes connectées à son cerveau la portent jusqu'au palier de son appartement. L'heure lui échappe. Il y a tout qui lui échappe, de comment elle est arrivée aussi loin avec son corps défoncé à pourquoi elle est là. Pourquoi elle risque tout pour Leïla. Foutue Leïla. Les secondes s'écoulent, longues et interminables, avant que Louve ne se décide à frapper. Le simple geste lui arrache une grimace de douleur. Elle retient sa respiration lorsque la porte s'entrouvre et que ses opales rencontrent celles de la tatouée. Et Louve baisse les yeux. Elle baisse les yeux comme elle ne l'a jamais fait avant, toujours trop fière et confiante. A cet instant, sous le regard noir de Leïla, toute sa confidence disparaît. Elle redevient Nika, l'enfant abandonné qui, lorsque les dos étaient tournés, laissait toute sa rage être remplacée par une terrible tristesse. Elle se détesterait presque pour ça, Louve, pour cette vulnérabilité qu'elle expose à Leïla mais elle est incapable de la cacher. Pas cette nuit. Pas après ces jours à éviter, à se haïr en silence. Elle passe la porte de l'appartement, le pas lourd et hésitant, acceptant silencieusement l'invitation de Leïla. Il est difficile pour elle de dire ce qui lui fait le plus mal, la douleur physique ou celle qu'elle ressent à l'intérieur. C'est peut-être cinquante-cinquante. Sûrement. Elle ne sait pas. – J’croyais que t’étais la meilleure dans ton domaine. Sa voix est dure mais Louve ne s'attendait pas à moins, peut-être même à plus d'animosité que ça. Aucun mot accepte de sortir de ses lippes enflées. Rien. Rien, pas même un son étouffé. Le néant contre l'intensité de ce qu'elle ressent. C'est à peine si Louve réagit lorsque Leïla capture les bleus et le sang sur son corps endolori. Qu'elle fasse ce qu'elle souhaite. Qu'elle la prenne en photo, l'insulte ou finisse le travail. Peu importe. – Assied toi, je reviens. Dès que Leïla s'éloigne, que ses pas se font plus lointain dans l'appartement, Louve se déplace jusqu'au canapé, s'écrasant sans une once d'élégance. Ça tire. Ici, là et par ici aussi. Elle se répète qu'elle a connu pire, bien pire que ça, mais ça n'empêche pas ses blessures de la brûler entièrement. Elle inspire profondément, les yeux sur le mur en face d'elle - mur qu'elle ne connaît que trop bien pour l'avoir fixer des heures et des heures à la recherche d'indices et de réponses, n'importe lesquelles. Le retour de Leïla à ses côtés la ramène à la réalité. Cette dernière s'occupe des dégâts en silence et Louve se retient d'éclater en sanglots. Ça n'a rien à voir avec à quel point elle a mal. Non, c'est cette façon que Leïla a de prendre soin d'elle alors qu'elle ne le mérite pas. C'est le fait qu'elle soit là. Toujours là. C'est son toucher, même par dessus un tissu. Et sans n'avoir aucun contrôle de ses mouvements, Louve attrape délicatement le poignet de cette dernière, les lèvres tremblantes et les iris brumeux. – Leïla, qu'elle susurre. Elle ne la regarde pas. Elle ne peut pas. Je suis désolée. Son timbre aussi ébranlé que le reste, aussi faiblard et tellement différent de ce qu'elle laisse échapper de sa bouche habituellement. Elle espère que Leïla réussira à lire entre les lignes. Qu'elle comprendra que son désolée dépasse toutes les frontières, toutes les limites fixées. Ses doigts se détachent, tombant sur ses genoux et se liant à ceux qui ne s'étaient pas déplacés. Qu'est-ce qu'elle ferait pour tout réparer. Et qu'est-ce qu'elle donnerait, Louve, pour pouvoir se réfugier dans ses bras. Un peu. Juste un peu. Et oublier. |
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| Sujet: Re: amertume. (louve) Sam 26 Jan - 10:09 |
| il suffit qu’elle soit là, que son odeur emplisse la pièce, que son regard rencontre le tiens pour que la rancune s’assèche. louve, elle a réussis là où tout les autres n’ont essuyé que des échecs cuisants, elle s’est imposée dans ta vie, s’est fait une place au milieu des décombres. louve c’est le remède à tout tes maux, le souffle de renouveau. bien que tes mots soient froids, que ton regard soit de glace, c’est le palpitant qui détient la vérité. les battements qui se sont accélérés à peine eu-t-elle franchit la porte, qui ne cessent de monter en cadence alors que tu essuie les traces de sang. tu tentes de gommer les bleus sur sa pommette, parce que ça te fou des hauts le cœur de la voir dans cet état. toi, l’ex-femme battue, en proie à tes démons. t’essayes de ne pas y penser, ton attention tout entière sur le visage de la belle. y’a sa main qui se saisit de ton poignet, te coupant dans tes mouvements, ton prénom murmuré. tu cherches ses yeux, en vain. je suis désolée. la tristesse dans sa voix t’accable, tes sourcils se froncent. désolée ? de débarquer avec une tronche pareille ? que tu demandes, sévère. finalement, c’est ce qu’il te reste le plus en travers. tu ne juges pas, ce à quoi elle s’adonne pour gagner sa vie. tu ne le digères pas. toute cette douleur, toutes ces marques bientôt indélébiles. tu souffres, intérieurement, pour elle. tu t’inquiètes, tout les jours. si on te retrouvait morte, louve, est-ce que quelqu’un me tiendrait au courant ? ou devrais-je courir après un fantôme ? un soupir t’échappe, lassée de tes états d’âmes. ta main libre se pose sur sa joue délicatement, l’obligeant à relever ses yeux humides vers toi. de l’autre main, tu t’appliques encore à essuyer les dernières marques d’un combat trop brutal, minutieusement, jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien sur sa peau laiteuse. si ce ne sont les hématomes colorés ici et là, tu n’imagines pas l’état de son corps sous les maigres vêtements. tu n’as pas à t’infliger tout ça. ce n’est pas pour lui faire la morale, ce n’est qu’une façon détourner de masquer ce qui se cache au fond de tes yeux, l’inquiétude grandissante. l’inquiétude qui en dit beaucoup trop. t’as les sentiments au bord des lèvres, au bout des doigts quand ta main remontent jusqu’à ses cheveux, que la carrosse s’attarde. tu m’as manqué. que tu n’arrives à dire, qui s’entend dans ton souffle, se lit dans tes gestes. tu, tu veux bien que j’examine le reste ? une demande alors que tes doigts glissent déjà sur l’épaule de louve, retrace les rougeurs, tu fermes les yeux une seconde, peut-être dix, pour te reprendre en main. ça me tue. tu n’as plus ta force d’antan, t’as plus les épaules aussi solides, mais t’essaie de jouer la comédie pour ne pas la voir franchir cette porte. ne me laisse plus, comme ça. que tu murmures. avant de te redresser, encore, passant une main dans tes cheveux alors que tu t’éloignes pour aller récupérer une bouteille d’eau, et quelques cachets qui traînaient sur le comptoir. |
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| Sujet: Re: amertume. (louve) Mar 29 Jan - 16:01 |
| Louve n'est pas où elle devrait être. Elle est loin, trop loin de Blaise pour qu'il la blesse avec ses mots tranchants. Et pourtant, elle peut l'entendre. Peut sentir sa déception jusqu'au plus profond de ses tripes. Ce n'est pas sa première défaite. Il y en a eu des dizaines avant elle, toutes aussi cuisantes les unes que les autres, mais ça n'a jamais fait aussi mal. Ça brûle tout ce qu'il y a à l'intérieur d'elle, chaque parcelle de son être. C'est si douloureux qu'elle pourrait crever sur le coup. Peut-être qu'elle est déjà morte, Louve. Elle n'est plus très sûre. Peut-être que c'est ça, l'Enfer, celui dont elle a tant entendu parler. Et peut-être que son affliction, sa malédiction est de passer son éternité loin de Blaise, ses insultes bourdonnantes dans ses oreilles, et près de Leïla, si près qu'elle peut sentir sa respiration sur sa peau abîmée tout en sachant qu'elle ne pourra jamais la toucher sans se brûler. Louve n'est pas où elle devrait être, encore vivante ou morte et enterrée. C'est auprès de son mentor qu'elle devrait se trouver. Ce sont ses mains brutales qu'elle devrait sentir sur son corps amoché, non pas le toucher cathartique de Leïla. Pourtant, c'est la paume ouverte de cette dernière qu'elle a attrapée, ses yeux auxquels elle s'est raccrochée. Elle ne devrait pas être là, Louve. Elle ne devrait pas mais assise sur son canapé, le regard vide en contraste avec son cœur lourd, elle a conscience qu'il est trop tard pour faire marche arrière. Au fond, même si elle le pouvait, la boxeuse ne sait pas si elle en aurait la force ou la volonté - parce qu'à cet instant, il n'y a nulle part ailleurs où elle voudrait être. Ça lui éclate au visage, ravage tout sur son passage. Elle le savait, Louve. Elle a su dès le début que Leïla, c'est plus, bien plus qu'une simple attirance inexplicable, mais elle s'est toujours efforcée d'enterrer cette pensée dans un coin de son crâne. Et aujourd'hui, avec son armure bousillée, brisée en mille morceaux à ses pieds, il n'y a rien qui peut l'empêcher de laisser son cœur s'ouvrir, un peu, toujours un peu plus. Ses doigts rougis se referment autour de son poignet et c'est son prénom, murmuré du bout des lèvres, qui s'échappe, s'envole au delà de la couche d'ozone. Louve s'excuse. Elle s'excuse pour tout, pour rien, pour ce qu'elle n'est pas capable de faire et ce qu'elle fait peut-être trop, pour ne pas savoir quoi, pourquoi, comment, où, pour ne pas être celle que Leïla mérite, pour bien plus encore. – Désolée ? De débarquer avec une tronche pareille ? Louve n'a pas la force de répondre, ne fait pas non plus confiance à sa voix pour ne pas craquer, mais elle voudrait pouvoir tout dire, absolument tout. Et elle aimerait croire qu'elle ne ferait pas fuir Leïla en le faisant - sauf qu'elle sait mieux que ça. Ses lèvres restent scellées, gardiennes de toutes les paroles qui souhaiteraient briser le silence entre leurs deux êtres. Une main sur sa joue l'oblige à relever ses iris sur le visage de sa belle, tandis que ses dents attrapent sa lèvre inférieure déjà douloureuse. Le goût métallique du sang sur sa langue ne tarde pas à refaire son apparition, mais Louve ne lâche pas pour autant. Elle veut avoir mal, contrôler sa douleur en se l'infligeant elle-même. Incapable de regarder Leïla plus longtemps, elle ferme les paupières. Elle la laisse travailler en silence, tentant de retenir les grimaces de douleur qui manquent de déformer davantage ses traits. Ce n'est que lorsque la voix de la tatouée résonne dans la pièce qu'elle rouvre ses yeux et se force à rencontrer les siens. – Tu n’as pas à t’infliger tout ça. Aucun son ne sort de sa bouche. Il est mieux de dire qu'aucun son n'accepte de sortir. Alors, Louve, elle secoue la tête. Elle secoue la tête parce que Leïla ne peut pas comprendre, n'a pas conscience de la situation. Elle a fait son choix il y a six ans et il est hors de question d'arrêter maintenant. Louve ne peut pas, liée à Blaise jusqu'à la mort et incapable d'imaginer une vie sans la boxe. Ce serait comme vivre sans oxygène. Errer sans but. Survivre et subir les jours qui s'enchaînent. Les doigts de la tatouée s'aventurent dans ses cheveux et elle retient son souffle. C'est doux, trop doux. Elle ne mérite pas sa douceur. Elle ne mérite même pas sa présence réconfortante. Tu, tu veux bien que j’examine le reste ? Ses opales voyagent, se déplaçant de son visage pour se poser loin, aussi loin qu'elles peuvent, alors que Louve hoche la tête comme réponse. Elle remonte ses mains posées jusqu'alors sur ses genoux pour refermer ses doigts sur son t-shirt trempé de sueur et de sang. Ne me laisse plus, comme ça, que Leïla murmure. Louve est stoppée dans ses mouvements, paralysée par l'impact de ses mots. Et comme ça, aussi soudainement, elle ne peut plus respirer. Ses poumons refusent de se remplir d'air et elle panique. Je ne veux pas mourir, qu'elle répète dans sa tête alors que l'angoisse prend possession de son corps entier. Ses mains se transforment en poings, alors qu'elles se referment sur le rebord du canapé. Elle ne se sent plus rien, Louve. Plus rien d'autre que le manque d'oxygène. Compte jusqu'à dix. Et elle essaye. Cependant, son esprit se raccroche à Blaise. Compte jusqu'à dix, Louve. Elle étouffe. Elle pleure peut-être. La situation lui échappe. Elle lui échappe jusqu'à ce qu'elle sente la chaleur de Leïla. Ses doigts se déplacent jusqu'au col du pull de cette dernière et Louve plonge son visage dans le creux de son cou. – J-je su-suis d-dés-désolée, qu'elle dit entre deux bouffées d'air qui ne viennent pas. Peut-être qu'elle n'était pas morte, finalement. Peut-être que l'ironie veut qu'elle meurt maintenant, d'une crise d'angoisse, dans les bras de Leïla. |
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| Sujet: Re: amertume. (louve) Mar 29 Jan - 19:52 |
| elle te prend aux tripes. louve elle fait tout vriller à l’intérieur. là où tu avais construit des remparts solides, lâches où tu avais su tout assembler depuis des années. aucune fuite possible. louve c’est la faille. ta faille. l’air qui s’engouffre dans la prison de verre qui entoure ton coeur, l’air qui redonne vie aux pulsations, l’air qui te fait tourner la tête tant tu as pu manquer d’oxygène. a défaut d’avoir les mots nécessaires, ce sont tes gestes qui parlent, tes doigts qui prennent soin de ses marques, tes yeux qui scrutent les moindres détails sur sa peau, cherchent son regard, le trouve et tu voudrais qu’elle puisse lire dans tes pensées. qu’elle se rende compte à quel point elle compte pour toi, à quel point l’inquiétude s’immisce entre vous. c’est le reste de son corps que tu aimerais examiner, t’assurer que les dégâts ne sont pas trop important, te rassurer sans doute un peu. alors que tu te doutes, que c’est le contraire qui arrivera si elle venait à ôter son t-shirt. mais les mots se bousculent contre tes lèvres, ils sortent sans que tu ne puisses les retenir. ne me laisse pas, louve. ne me laisse plus. ne disparaît plus, ne me fait plus subir ton silence, si pesant. tu t’es redressée, t’as tourné le dos, moins d’une minute le temps de récupérer de l’eau et des anti-douleurs. mais tu fais volte face lorsque tu les entends, ses sanglots. il te faut quelques secondes à peine pour récupérer ta place à ses côtés sur le canapé, abandonnant sur le sol là bouteille d’eau et le reste. ses doigts viennent se refermer sur le col de ton pull, son visage s’enfouie dans ton cou, ton coeur s’accélère. ton coeur se brise presque à chacun de ses spasmes. tu l’entoures de tes bras, la serre avec force contre ton corps, qu’elle sente la chaleur qui émane de ton être. t’as le nez dans ses cheveux, tu t’imprègnes de son odeur alors que ton étreinte se fait plus appuyée. louve... que tu murmures tout contre son oreille. t’embrasses sa tempe tendrement, ta main glissant dans son dos pour tenter de calmer ses nerfs, calmer ses larmes qui ne cessent de couler. louve... calme toi, je suis là, je suis là. ta voix n’est qu’un souffle, tu ne la lâcheras pas. pas de ce moment de détresse que tu aimerais comprendre. tes doigts glissent jusqu’à sa nuque, tu la forces à relever les yeux vers toi, t’as le visage marqué par toute cette tristesse qui l’anime à elle, cette tristesse que tu partages malgré toi. deux âmes brisées qui tentent de n’en former qu’une. j’suis là, ok ? je partirai pas. des mots pour la rassurer, pour te rassurer. des gestes tendres, des gestes vrais. louve, elle représente tant. elle redonne vie. elle fait naître le bon, fait taire le mauvais. elle anime ton corps, chacun de tes souffles, chaque frissons. elle te fait perdre la tête. ta main vient une nouvelle fois caresser sa joue, essuyant du pouce les larmes. tu aimerais pouvoir faire plus, prononcer les mots qui feront la différence. tu restes pourtant silencieuse. sans jamais rompre ce contact physique qui ne te ressemble que trop peu. parle moi, louve ... comme un arrêt sur image. |
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| Sujet: Re: amertume. (louve) Jeu 7 Fév - 22:18 |
| Ça la rattrape, la submerge jusqu'à ce qu'elle ne soit plus entourée que par l'obscurité de ses pensées. Les mots de Leïla restent collés à sa peau. Ne me laisse plus. Louve, elle pourrait hurler sa douleur à la Lune, au monde entier pour s'en débarrasser. Elle pourrait faire des milliers de chose pour s'apaiser mais à cet instant, entre les quatre murs de l'appartement de Leïla, elle n'est capable que de laisser la panique la dévorer, l'entraîner profondément, toujours plus profondément dans ce trou noir qu'elle croyait avoir laissé derrière elle. Ne me laisse plus comme ça. La vérité blesse plus que n'importe quel coup sur son corps déjà meurtri. Elle ne sait pas comment faire, Louve, n'a jamais eu une famille pour lui apprendre à rester. A rester sous le soleil, la pluie, la neige, qu'il fasse jour ou nuit. A rester peu importe les événements, les conséquences. A rester au lieu de fuir, de prendre ses jambes à son cou et de courir aussi loin que son corps peut lui permettre. Et aujourd'hui, ça lui explose à la figure. Ça compresse son cœur dans sa cage thoracique et lui donne l'impression qu'elle va mourir, ici, dans les bras de la femme qui, chaque qui s'écoule, lui apprend la signification du verbe aimer. Aimer sans concession, sans artifice ni contrefaçon. Aimer au delà des frontières, des limites fixées. Aimer purement et simplement. Elle est terrifiée, l'orpheline, paralysée par le poids de son amour qu'elle n'arrive pas à dompter. Il y a tout qui échappe à son contrôle, glisse entre ses doigts tremblants avec lesquels elle attrape le pull de Leïla, s'y raccrochant comme à une bouée de sauvetage. Louve la guerrière, la louve sauvage, indomptée et indomptable, arrête de se battre. Elle se voit déjà glisser, un cercueil ouvert et une tombe creusée pour l'accueillir. Les ecchymoses et coupures sur sa peau semblent loin, si loin que c'est comme si elles appartenaient à un autre être. La douleur corporelle est évanouie, remplacée par une affliction plus grande et tellement plus profonde. Elle voudrait que ça s'arrête, Louve, mais elle n'a plus la force de se protéger. – Louve... La voix de Leïla résonne aussi lointaine que ses lèvres qui se posent délicatement sur son visage. Au delà de ses tremblements, l'orpheline ne bouge pas, le nez toujours enfoui au creux de son cou, incapable de s'éloigner par peur de la voir disparaître - comme tout le reste. L'air refuse de remplir ses poumons. Elle étouffe encore, encore et encore. – Louve... calme toi, je suis là, je suis là. Sa douceur, le chant de ses lippes dans le creux de son oreille, son toucher, tout la supplie de revenir à elle. Je suis là. Leïla est là. Elle est là, malgré que Louve ne le mérite pas, et c'est déjà assez pour que la panique diminue doucement, tellement doucement que ça en est presque une torture, mais diminue tout de même. Je suis là comme une promesse entre leurs deux âmes blessées. C'est après une éternité que ses opales brumeuses, forcés par les paumes salvatrices de Leïla sur son visage, se relèvent pour rencontrer les siennes. Louve voit flou derrière les larmes brûlant toujours au coin de ses yeux mais les traits de Leïla lui paraissent toujours aussi clairs, imprimés dans sa rétine, rêvés si souvent qu'elle les devinerait même les paupières closes. J’suis là, ok ? Je partirai pas. L'orpheline ferme les yeux, comptant trois fois jusqu'à dix, en anglais, français et russe. Elle compte jusqu'à ce que la tempête se calme. Jusqu'à ce qu'elle reprenne contrôle de son esprit, à défaut de pouvoir anesthésier son cœur. La paume de Leïla sur sa joue lui donne l'impression d'être chez elle, là où elle a toujours rêvé d'être, la faisant redevenir Nika pour quelques précieuses secondes. Parle moi, Louve... Ses paupières se rouvrent finalement, dévoilant les perles d'eau qui menacent toujours de quitter le seuil, de dépasser la frontière. Elle devrait avoir peur, Louve, de se montrer aussi vulnérable mais étrangement et pour la première fois depuis le début de sa misérable vie, elle se sent en sécurité, libre de faire tomber son armure sans danger. Sa respiration refuse de se calmer mais au moins, elle respire et c'est assez pour lui prouver qu'elle est en vie. Aussi rapidement qu'un battement de cœur, Louve rapproche leurs deux corps, refermant ses bras autour de Leïla comme si sa vie en dépendait. Son visage retrouve sa place sur son épaule alors qu'elle hume son odeur, essayant de revenir totalement à elle, d'être là sans que son esprit soit à l'autre bout du monde. Pendant plusieurs secondes, peut-être minutes, il n'y a rien d'autre que le silence entre les amantes, ce dernier ponctué de la respiration haletante de Louve et du bruit de leurs deux cœurs qui battent la chamade. – M-mes parents m'ont... Ils m'ont appelé Nika avant de m'abandonner, que Louve murmure doucement d'une voix à peine audible. Et elle n'a aucune idée de pourquoi mais elle veut que Leïla le sache. Qu'elle sache tout, du début à la fin, sans omettre aucun détail, pas même les plus sordides. Nika Doe. Ça sonne faux et au fond, au plus profond, elle sent son cœur craqué sous le poids du nom qui a été sien pendant les dix neuf premières années de sa vie, qu'elle voit encore écrit sur ses papiers d'identité. Et inconsciemment, Louve se dit que l'entendre de la bouche de Leïla pourra réparer ce qui a été brisé. |
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| Sujet: Re: amertume. (louve) Sam 9 Fév - 11:40 |
| les promesses silencieuses, tu n’en étais plus capable. daniel ayant emporté avec lui les dernières miettes d’espoir. c’est pourtant ce que tu fais, là, tout de suite. tu promets, de ne pas disparaître, de faire au mieux malgré les sentiments tumultueux. j’veux bien prendre des risques, s’ils sont pour toi. c’est quand elle ouvre les yeux, que tu reprends ton souffle. le regard soucieux, tu l’observes sans dire le moindre mot. les larmes s’accumulent à la frontière de ses paupières, tu pourrais chialer de la voir dans un tel état. t’as pas le temps, c’est elle qui fait le premier pas. vos deux corps se joignent dans une étreinte puissante, sincère. tes bras l’entourent entièrement, la peur au ventre qu’elle s’échappe. ton coeur cogne, répond au siens alors que tu respires presque convenablement. mes parents m'ont... Ils m'ont appelé Nika avant de m'abandonner, Nika Doe. les confessions de la belle te prennent aux tripes. tu ne la relâches pas, au contraire, tes mains remontent dans son dos, se serrent dans sa nuque. la louve se transforme, se défait de son état sauvage et se laisse amadouer. elle te laisse rentrer dans son intimité, partage ses moments les plus douloureux là où toi tu en as toujours été incapable. elle fait preuve d’un courage qui te terrorise. c’est dans ses cheveux que tu glisses doucement tes doigts, le silence s’installe, ne devient pas pesant. tu te laisses bercer par sa respiration, tu ne voudrais rompre ce contact pour rien au monde. nika... un murmure trop doux, dans ton esprit tu rattache louve à nika, comme un puzzle poussiéreux que tu recomposes tranquillement. tes mains sur ses épaules, tu te détaches lentement plongeant tes yeux dans les siens, tes lèvres à quelques centimètres des siennes, son souffle chaud qui t’ensorcelle, te fait tourner la tête. tu inspires, recentrant tes pensées. et comment... nika est-elle devenue louve ? demandes-tu avec une sincérité sans égale. en un instant, tu as envie de tout savoir. connaître chaque seconde de son histoire, chaque événements marquants. qu’elle te laisse toucher du bout des doigts ce qui la compose, tu seras une élève assidue, tu apprendras mieux que quiconque. puisqu’elle elle la seule à te passionner de la sorte. tes doigts glissent de sa nuque à son cou, de son cou à sa joue. tu te laisses électriser par le contact. c’est ta façon de lui prouver, que tu lui donnes un quelques bouts de toi. |
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| Sujet: Re: amertume. (louve) Mer 13 Fév - 21:08 |
| Sa langue se délie. Sa carapace de toujours se brise en mille morceaux, s'étalant sur le sol à ses pieds. Quelques mots balancés pour faire la différence. Pour effacer les années à souffrir en silence, déterrer les secrets rampant sous la peau. Nika qui glisse de ses lèvres tremblantes. Murmure échappé et les souvenirs qui reviennent. Nika, la gamine abandonnée sur les marches de cet orphelinat. Nika et sa rage. Sa rage contre ses parents inconnus, contre ses hommes et ses femmes qui auraient pu devenir plus, plus que des familles d'accueil, plus qu'un bonheur éphémère, plus qu'une impression d'eau entre ses doigts maladroits. Nika Doe, l'enfant étrangère, non identifiée. Doe comme une malédiction. Comme une promesse d'une vie sans famille ni attache. Et une adolescente qui a trop souvent voulu s'en aller, mettre fin à cette agonie de n'être rien, rien d'autre qu'une pièce rapportée dans ces foyers qu'elle aurait pu appeler maison. Ça s'échappe de sa bouche sans qu'elle ne puisse le contrôler. Elle a besoin, Louve. Elle a besoin que Leïla sache. Besoin de Leïla pour recoller les morceaux. Besoin d'elle pour que ça, tout ça, est un sens. Nika Doe comme une supplication. Je t'en prie, sauve moi de moi-même. Blaise devait être son sauveur. Louve devait être son salut. Mais maintenant que Leïla est là, ses opales tendres sur son visage, son corps brûlant contre le sien, elle sait que sa libération, celle de ses démons, repose entre ses bras ouverts. C'est peut-être pour cette raison qu'elle y reste, ses propres bras toujours refermés autour du corps de la femme pour laquelle elle gravirait des montagnes, traverserait continents et océans, arracherait la Lune si elle le lui demandait. Sa respiration n'est plus désespérée, bien que toujours saccadée. Elle reprend pied, laissant son armure sur le planché et ses larmes continuer de couler le long de ses joues bleutées. Les mains de Leïla remontent, voyagent de son dos à sa nuque. L'orpheline ferme les yeux, appréciant ce contact, ce toucher qu'il a sauvé des milliers de fois déjà. Le silence s'installe entre leurs deux êtres, doux et rassurant. Il n'a rien à voir avec les silences lourds et pesants qu'elle ne connaît que trop bien. Il la ressource comme une bouffée d'oxygène. – Nika... Louve ne peut se retenir de frissonner à l'entente de son ancien prénom murmuré du bout des lèvres par Leïla. Ça se mélange, se mêle, s'entremêle dans sa boîte crânienne. Elle est incapable de mettre des mots sur ce qu'elle ressent. Soudainement, le corps de sa belle s'éloigne et les sourcils de la boxeuse se froncent. Elle ne veut pas de cette distance. Elle n'en veut pas parce qu'elle est effrayée. Effrayée tout ça ne soit qu'un mirage. Cependant, lorsque ses iris se plongent de nouveau dans les siens et que son souffle vient réchauffer sa peau, cet éloignement se dissipe de son esprit. Elle est là, Leïla. Encore, encore, toujours. Et comment... Nika est-elle devenue Louve ? Ses lèvres s'ouvrent, puis se referment. Son passé, enfermé jusqu'alors dans un coin de son crâne, la rattrape, l'emprisonne dans son intensité. Il y a les années à l'orphelinat, les passages de foyer en foyer, les coups, l'arrestation, les médicaments, le monde entier brouillé, Raf, Blaise, tout, qui s'entrelacent. Les doigts de Leïla sur sa joue l'encouragent, lui donnent le courage qui lui a manqué tout ce temps. – La vie a fait que je ne pouvais pas rester Nika, que Louve commence à articuler avec difficulté, Pas après toutes ces années à courir après une famille que je n'ai jamais trouvée. Les mots s'enchaînent et ses paupières se ferment. Les images s'enchaînent tandis que la peur se glisse dans ses veines. Je suis arrivée au Queens à dix neuf ans lorsque, elle marque une pause, pas sûre de vouloir continuer, d'avoir la force d'affronter le regard de Leïla après ça, ma liberté conditionnelle a pris fin. Louve s'arrêt net, serrant ses yeux fort, si fort que les couleurs viennent danser en dessous de ses paupières. Elle a déjà trop dit. Elle a trop dit et elle attend. Elle attend que la présence réconfortante de Leïla disparaisse, qu'elle s'éloigne d'elle comme on s'éloigne d'un monstre. |
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| Sujet: Re: amertume. (louve) Dim 17 Fév - 9:12 |
| le sentiment d'égoïsme t'assaille. toi, qui es toujours restée secrète depuis que vous vous fréquentez, tu oses les questions qui fâchent. tu grattes la surface craquelée, espérant dénicher quelques trésors. t'as l'espoir qu'elle se confie sans crainte, qu'elle se livre et te montre le chemin. réparer son âme pour la tienne. la proximité ne cesse pas, louve ne te rejette pas et tes yeux restent plonger dans les siens quand elle se décide à prendre la parole. La vie a fait que je ne pouvais pas rester Nika, pas après toutes ces années à courir après une famille que je n'ai jamais trouvée. tu le sens, son mal-être, la difficulté qu'ont les mots à franchir la barrière de ses lèvres, comme des secrets restés trop longtemps enfouis, presque oubliés. tu ne dis rien, mais ton cœur parle pour toi, ses battements s'accélèrent de la voir se mettre à nue de la sorte. Je suis arrivée au Queens à dix neuf ans lorsque, ma liberté conditionnelle a pris fin. c'est à ton tour, de parler, lui répondre quelque chose mais le silence se prolonge. tant tes pensées s'évadent à ce qu'elle a pu vivre durant toute sa jeunesse. de la force qu'il lui a fallu pour affronter les obstacles, seule à un si jeune âge. tes sourcils se froncent, dans d'autres circonstances, tu aurais du mal à garder ton calme, tu crierais à l'injustice à qui veut bien l'entendre. tes problèmes te semblent tout de suite insignifiants. liberté conditionelle ? finis-tu par lâcher dans un souffle, les yeux remplis d'interrogations bienveillantes. ce qu'elle a fait, dans le passé, ça ne peut pas être si atroce que ça, non ? tu ne peux te résoudre à l'imaginer mauvaise, louve. c'est la douceur qui émane de son être tout entier, si tu en oublies les hématomes ici et là. jamais elle ne pourrait te faire ressentir autre chose. regarde moi, que tu continues alors que ta main repasse dans sa nuque pour qu'elle se décide à ouvrir de nouveau les paupières. tu refuses qu'elle se cache, pas maintenant, plus jamais. qu'est-ce qui s'est passé ? n'omets rien, je veux tout les détails, je suis prête à les entendre, je ne m'enfuirai pas. tu n'en aurais pas la force. peu importe qui se cache derrière louve, peu importe qui est nika, tu les aimeras toutes les deux d'une force qui te dépasse. un lien indescriptible, incompréhensible qui t'amèneras toujours vers elle. je n'aurai jamais peur, de toi. tu te sens obligée de rajouter, t'accrochant un peu plus à sa nuque. t'aimerais réussir à délier ta langue, qu'elle ne s'emmêle plus et que les mots véritables percent le jour. ne plus être terrifier par l'attachement, par le rapprochement irrémédiable de vos deux corps. mais, ils restent coincés, là, au fond de ta gorge, au milieu du palpitant qui ne bat jamais aussi bien la mesure que lorsqu'elle est là. |
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| Sujet: Re: amertume. (louve) Mar 19 Fév - 22:04 |
| En devenant Louve, elle croyait que tout s'effacerait. Que les décennies passées, les années écoulées disparaîtraient de sa mémoire. Qu'elle pourrait s'inventer un passé glorieux, des parents présents et aimants, une famille soudée, une vie dorée sur les côtés américaines, tout ce qu'elle n'a jamais eu. En devenant Louve, elle croyait qu'elle guérirait. Que son cœur malade se mettrait enfin à battre. Que ses plaies intérieures se refermeraient. Que son être entier se réparerait. Mais il n'y a rien qui puisse éteindre le feu destructeur à l'intérieur, gommer la solitude qui a toujours rampé sous sa peau, l'aider à avancer. Rien - jusqu'à Leïla. Jusqu'à ce qu'elle débarque, hantée par ses propres démons, poursuivie par un passé aux contours embrumés, et vienne stopper l'hémorragie. Et Louve se répète que ça ne devrait pas se passer comme ça. Leïla ne devrait pas prendre autant de place, ouvrir toutes ces portes jusqu'alors restées fermer, jamais touchées au risque de se brûler. Ce qu'il se passe, les confessions qui glissent hors de sa bouche, leurs deux cœurs battant à l'unisson, tout ça, ce n'était pas prévu. Leïla, elle devait être comme toutes les autres, une attirance, un désir maladif, jamais plus. Aujourd'hui, il n'y a rien qu'elle puisse faire pour arrêter la machine, si ce n'est déserter et en souffrir jusqu'à la fin des temps. Et elle ne veut plus fuir, Louve. Elle veut rester, peu importe les conséquences. Elle veut aimer Leïla. Elle veut avouer, se brûler les ailes s'il le faut mais être honnête. Honnête avec elle-même. Honnête avec la femme qu'elle aime. Honnête et retrouver son chemin. C'est comme ça qu'elle en est arrivée là, que les secrets enfouis sont déterrés et montrés au grand jour. Ça commence par Nika et rapidement, trop rapidement, les mots liberté conditionnelle s'échappent de ses lèvres. Les souvenirs sont vivides, loin d'être troublés par l'effet des médicaments dans son sang, et la peur se glisse partout où elle peut. Elle va savoir, Leïla, ce qui se cache derrière Louve. Savoir qu'au fond, elle n'est pas si différente de Daniel, violente et incontrôlable. Savoir que si la boxe lui convient à ce point, c'est parce que ça, cette rage, furie au fond de ses entrailles, a toujours été là. Et elle va partir. Louve le sait, s'est fait à l'idée que tout le monde finira par l'abandonner. A la seconde où les paroles sont prononcées, elle s'attend à ce que la chaleur de son corps soit remplacée par la froideur de son appartement. Pourtant, Leïla ne bouge pas. Elle ne dit rien mais ne bouge pas, ne s'éloigne pas de l'orpheline comme on s'éloignerait de la pire des créatures. Et à cet instant, Louve se rappelle. Leïla n'est pas comme les autres. Leïla est Leïla. Leïla est là. Leïla ne partira pas. – Liberté conditionelle ? Ça brise le silence et au fond, elle se demande si elle n'aurait presque pas préféré qu'il se prolonge une éternité. Regarde moi, qui sonne à ses oreilles comme une brise viendrait caresser son visage. Ses doigts sont là, toujours là pour l'encourager à se montrer, à dépasser les limites longtemps fixées, et Louve ouvre ses paupières. Qu'est-ce qui s'est passé ? Leurs opales se retrouvent. Elle se laisse emporter par cette douceur qui vient réchauffer son être entier. Et sans qu'elle ne puisse les contrôler, les larmes recommencent à couler. Une décennie quasiment envolée et les mêmes blessures continuent de la déchirer, de lui faire mal à en crever. Je n'aurai jamais peur, de toi. Louve secoue la tête. Elle n'en veut plus, de tout ça. Elle veut s'en débarrasser et ne plus jamais avoir à y penser, mais elle est effrayée. Et elle qui avait peur que Leïla s'éloigne est celle qui rompt le contact, se détache de son toucher à venir lui cramer l'âme. Elle ramène ses jambes à sa poitrine, referme ses bras autour, le regard dans le vide, embrumé par l'eau salée ne s'arrêtant pas de couler le long de ses joues porcelaines. – Elle pleurait, que Louve commence, chuchotement laissé à l'univers, Il était sur elle et – et j'ai pas réfléchi. C'était instinctif. Plus qu'instinctif, c'était sauvage. La boxeuse ne se rappelle que du premier coup, puis plus rien, comme si elle avait quitté son corps. Je pouvais pas m'arrêter. Tout ça, tout ce qu'il s'est passé, c'est flou. Je me rappelle de rien, à part de la sensation des menottes sur ma peau et les lumières de l'ambulance. Ses bras serrent aussi fort qu'ils peuvent. Il est toujours vivant, qu'elle ajoute, plus pour rassurer Leïla qu'elle-même. Au fond, Louve n'a pas besoin qu'on lui rappelle qu'elle n'est pas une tueuse. Ce n'est même pas rassurant à ses yeux. Parfois, elle regrette même de ne pas être allée jusqu'au bout mais ça, ça, elle ne le dira pas.
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| Sujet: Re: amertume. (louve) |
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