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| Sujet: s'appartenir (lais) Dim 25 Nov - 23:24 |
| Minuit tremble, la douceur mélodieuse des excès s’affole, promesse certaine d’une nuit aux goûts d’interdits, de débauches lascives, avides de frôler les oiseaux nocturnes du bout de leurs doigts gourmands. Les astres accusateurs dénoncent, explorent la nuit, silencieux pourtant omniprésents au dessus de l’épaule d’une Théodora imprédictible à l’attrait particulièrement douteux pour ses intempérances folles et illégales. Excessive et bornée, la gamine tend à agir selons ses petits désirs, niant les conseils d’une mère trop absente et d’un père sous les barreaux, le majeur et la couronne dressés à tous ces emmerdeurs l’accusant - sans torts - de ne penser qu’à sa petite personne. Quel est l’intérêt de vouloir plaire à la société ou n’importe quel individu si elle ne reçoit rien en retour ? Elle ne saisit pas - plutôt, ne veut pas - grand chose quant à l’altruisme, les bonnes moeurs et toutes ces conneries qui ne lui sont d’aucune utilité lorsqu’elle quitte la grande et détestable sphère huppée de la famille, remplie de cadavres sous l’tapis, de mensonges déchirants et d’une absence constante d’autorité. Si quelqu’un doit s’en vouloir du parcours de la gamine, ce sera sûrement pas elle.
La poupée au nez poudré de blanche laisse ses opales froides admirer un reflet salope d’une Théodora promise aux débauches, les lèvres carmins, une veste de fourrure noire embrassant parfaitement la robe de tailleur trop courte, adonisée par sa propriétaire. Ce soir annonce une Théodora prête à hurler, danser et à s'abîmer brutalement contre la violence des corps et des stupéfiants, l’âme affublée d’une terrible tendance autodestructrice. “C’est parti.” Ses doigts voleurs effleurent doucement l’épaule d’un homme au volant d’une voiture onéreuse, l’attention portée sur le décolleté plongeant de la blonde avant que son regard ne vienne s’échouer dans le sien. ”Tu comptes rester planté là ou tu viens m’ouvrir cette foutue porte ?” Elle a le sourire mesquin qui brode ses lippes devenues flammes l’espace de quelques secondes, dévisage son amant de la soirée avant qu’il n’aille lui ouvrir la porte, chacal prêt à faire n’importe quoi pour pouvoir la sauter. Abruti, si tu savais qu’t’es juste mon plan de secours… Et que j’suis surtout là pour ta cam. Rictus tenace, elle sort de la voiture au bras du caïd, la démarche parfaitement assurée lorsqu’elle franchit la sécurité de la boîte de nuit hurlante, promesse de folles imprudences. Son regard divague, s’échoue sur de jolies courbes alors que son corps appelle à s’abreuver pour faire passer le goût immonde de la cocaïne dans le nez. Elle laisse son partenaire commander les boissons, effleurant les corps haletants de ses opales friandes d’aventures, jusqu’à tomber sur elle. Lais. Ses iris d’un bleu profondément perturbant, sondant n'importe quelle âme d'un coup d'œil, la beauté rare, naturelle, si modeste que Théo en tremblerait presque. Et elle s’amuse sans elle, Lais, chassant la blonde de ses pensées pour s’esquinter les sens sans son “âme-soeur”, celle qui s’est donné pour mission de lui ouvrir les portes sur des nouvelles conceptions de la vie, lui faire franchir les excès aux goûts somptueusement enivrants. Le rouge monte doucement aux joues de la jeune femme, irritée, jalouse de la savoir si près d’elle, pourtant si loin dans ses plans de la soirée, si loin dans ses pensées. Craint périlleusement qu'elle l'oublie, anxiété maladive. ”Et si on allait s’asseoir un peu plus loin ?” Les lèvres au creux de l’oreille de l’homme qui l’accompagne et la paume échouée sur un torse qu’elle ne désire plus depuis qu’elle l’a vue. La princesse attrape son verre du bout des doigts, laisse une main hasardeuse se glisser au creux de ses reins dès lors qu’elle marche vers Lais, le regard discret lorsqu’elle passe devant elle pour s'arrêter un peu plus loin. Elle-même ne comprend pas tellement sa réaction, souhaite consciemment voir la frustration de Lais à l’image de l’explosion qui se passe en elle, meurtrie son âme bancale. Doucement, elle s’évade au son de la musique retentissante, s’agrippe de ses doigts gourmands au cou de l’homme, poupée salope fraîchement dévêtue jouant les pétasses aguicheuses au rythme d’une musique qu’elle déteste. |
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| Sujet: Re: s'appartenir (lais) Lun 26 Nov - 11:50 |
| Le rendez-vous est fixé peu après vingt-trois heures, non loin de son appartement. Un verre de rouge à la main, ses iris scrutent son reflet avec une certaine agitation. Ce dernier regard dans le miroir la rassure. Perchée sur ses escarpins trop haut ses jambes s’entrechoquent. Ses mains tirent maladroitement sur sa jupe trop courte. Sa mère ferait une crise. Sa bouche rouge satinée esquisse un sourire maladroit pour lui donner du courage. Ce soir, la môme chérie range sa blouse, dévêt ses doutes et cherche à s’évader le temps d’une soirée. Un simple moment entre amis, rien de plus. Depuis une semaine ses collègues lui proposent de sortir. A court d’excuses, c’est ce soir qu’elle doit supporter une soirée dehors, sans sa Théodora. Portable à la main, verre de rouge dans l’autre, voilà une semaine qu’elle n’a pas de nouvelles. Son cœur se serre.
L’air de la nuit la fait frissonner. Elle se passe aisément des banalités de ses collègues et se contente de boire le verre qu’on lui tend. La musique pulse derrière elle et l’appelle. Une main attrape sa taille et l’entraîne à l’intérieur de la salle. Après quelques pas maladroits, elle se laisse attirer vers une table. Commence à boire ce qui tombe sous sa main, décline d’autres rails gentiment proposés, feint l’indifférence face à de quelconques propositions et retourne danser d’une démarche chaloupée. Au centre de la salle, son esprit se brouille en une joie qui semble infinie. Ses hanches se délient et vibrent au rythme de la musique. Autour d’elle, les corps se frôlent, se rapprochent, s’entremêlent. La musique couvre toutes promesses d’un soir, l’obscurité cache les tromperies et autres mensonges. On lui tend des verres et des lèvres auxquelles elle refuse de s’adonner. Des doigts glissent dans son dos, porteur de propositions d’un soir qu’elle ignore. Lais ressent le regard empli de désir de son externe se poser sur elle. Elle le laisse se rapprocher, se languir de cette facette qu’il ne connaissait pas, alors que la jeune femme abandonne toute lucidité pour faire confiance à son corps qu’elle apprivoise doucement.
Elle bouge, encore et encore, l’esprit vidé d’incertitudes. Une main la frôle au creux de ses reins. Ce simple contact l’électrifie et la fait frémir. D’une grâce inespérée, Lais se retourne sourire aux lèvres cherchant à capter des prunelles offrant de nouveaux projets pour la nuit. Des yeux dorés l’observent un peu plus loin, un rictus mauvais figé aux lèvres. Sa quiétude l’abandonne, une boule se niche au creux de sa gorge. La jeune fille observe fiévreusement sa biche se livrer à cet homme répugnant. Elle, si belle mais intouchable. Ses gestes puent la jalousie, ne sont pas naturels. Lais est en colère, d’une rogne décuplée par l’alcool. Une main lui agrippe les épaules, son collègue lui fait face. Il a envie d’elle, lui propose de rentrer. Ses lèvres rencontrent son cou, mais Lais cherche à capter le regard de Théodora. Son expression est fermée. Son cœur se décompose. Ce n’est pas sa Théo à nu, mais son masque de garce impénétrable. « Tu veux jouer ? On va jouer ma belle. ». Lais se retourne. Embrasse les lèvres qui s’offrent à elle. Son corps s’enroule autour de celui de son collègue. Ce n’est plus la môme fragile qui agit, mais une gamine simulant une gaieté enivrée. . Les minutes passent, ou peut-être les heures. Les titres s’enchaînent et l’espace semble se rétrécir à mesure que les corps fusionnent. Lais étouffe. Elle ne parvient plus à cacher sa gêne et sa rancœur. D’un pas décidé, elle laisse son partenaire seul et se fraye un passage dans la foule. Des mains se baladent sur ses fesses et lui attrapent le bras. Elle repousse les inconnus avec dégoût, commence à suffoquer mais l’aperçoit au loin, un verre à la main. La princesse pourrie gâtée joue avec le feu et joue avec son cœur. Lais franchit les trois pas qui la sépare se sa belle et lui empoigne le bras. La belle blonde se retourne, prête à bondir, mais se stoppe lorsque leurs regards se croisent. « Mais putain, tu joues à quoi Théodora ! Ça t’amuse de jouer à la reine des putes ?» A bout de souffle, Lais regrette aussitôt ses paroles. Elle lui a craché au visage. Ses yeux parcourent son visage, fouillent ses iris qui se teignent de haine et de tristesse. Ses lèvres tressaillent de fureur, ses mains tremblent d’avidité. Les émotions se lisent sur son visage. La belle brune veut sa blonde, mais elle demeure stoïque en apparence. Elle veut l’enlacer, la cajoler, la caresser, mais c’est un tout autre acte qui se joue ce soir. Alors ma belle, on fait tomber le masque ?
@Théodora Vasilis |
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| Sujet: Re: s'appartenir (lais) Lun 26 Nov - 23:07 |
| Théo avance doucement ses pions sur l'échiquier de la vie, reine d’un jeu de non-dits et de subtilités malsaines, calculatrice de ses moindres gestes pour ne pas laisser la maladie ankyloser ses sens et les démons de son cœur qui frappent brutalement, les refoulant depuis trop longtemps déjà. Jusqu’au moment où, sans avoir la capacité de revenir en arrière, la princesse se perdra. C’est ce qui arrivera quand l’essence même de son être l’appellera, grondera entre les parois de son myocarde brûlant mais que personne ne daignera répondre, princesse trop occupée à parfaire un masque qu’elle se plaît à porter. Salope, pétasse, junkie, mais jamais torturée. Théo accepte d’endosser beaucoup de rôles mais pas celui-là, bien trop dur à supporter pour ses frêles épaules éreintées par la drogue et l’temps. Mais Lais est constamment là, dans sa tête, tout près, tapie dans l’ombre en regardant le masque de Théo s’effondrer au profit d’une violente nature qu’elle serait incapable de supporter, cherche pourtant à la capter lorsque ses yeux profondément bleus sondent les opales froides de la garce instable. Attraction mauvaise qui brouille les pensées de Théo, nocive pour une image qu’elle tente de garder intacte, effrayée par la douleur dans sa poitrine à chacun de ses regards blessés par son comportement. Pourquoi cette fille est si intelligente ? Pourquoi elle se laisse pas bercer par les jolis mots tout faits d’une Théodora qui cherchait simplement du réconfort dans ses draps, n’a pas pu se résoudre à la baiser, juste l’aimer. D’un amour bancal et pas très sain, mais la gamine ne peut se résoudre à la chasser elle-même de sa vie, habituée à sa présence, à l’odeur qu’elle laisse après être passée et puis son rire qui réveille toujours celui de Théo même lorsque tout s’effondre autour d’elle.
Sa gorge se serre violemment, son estomac se noue dans la vengeance d’une Lais qui se laisse tomber dans les bras d’un mec qui ne la mérite pas. Loup affamé tournant bien trop près de la convoitise de Théo qui, pourtant, reste de marbre face à la scène, contrôle ses sens d’une précision parfaite alors que ses failles criantes se perdent sous un sourire glacial offert à son partenaire qu’elle semble détester de plus en plus, rabat ses névroses sur le petit sachet de poudre blanche qu’elle choppe dans la poche de son amant en lui glissant sous le nez. Le connard a bien mieux pour elle, ses doigts crapuleux venant rabaisser le poignet de la belle - profitant de la situation pour glisser la coke dans la poche de sa veste tout près d’elle - et sort un autre petit sachet de sa poche, deux pilules brillantes qui narguent Théo sous les astres juges. Elle chasse les perturbateurs de son esprit, les opales brillantes figées sur ce qui pourrait vraiment lui faire oublier les flammes dansantes de sa jalousie qui lui brûle l’estomac. ”Tu préfères peut-être l’ecsta, princesse ?” Le surnom qui émane de sa bouche la dégoûte, pourtant savamment utilisé pour l’interpeller au quotidien. Ses doigts enveloppent la nuque de l’homme tandis que d’autres viennent choper le véritable objet de sa convoitise et son sourire s’échoue sur des lippes qui n’appellent qu’au mélange des chairs.
Son corps semble secoué par une main brutale - contraste d’une peau si douce - accrochée à l’épaule de Théo qui vacille légèrement, tourne le dos à son amant, les sourcils froncés et la nervosité aux abois alors qu’on vient l’interrompre. Lais tout près, trop près, le visage irrité d’une jeune femme en colère. Si belle lorsque le rouge lui monte aux joues. « Mais putain, tu joues à quoi Théodora ! Ça t’amuse de jouer à la reine des putes ?» Le visage froid de la garce se décompose, touchée par une langue trop venimeuse qui ne devrait pourtant pas l’atteindre. ”Je...” Rien ne l’atteint, c’est ce qu’elle se tue à répéter depuis tellement longtemps et Lais, tempête, vient tout faire foirer. Les démons acharnés qui défoncent la porte de son palpitant, s’acharnent à délier les lippes d’une Théodora en colère, sur elle, Lais, et le monde entier. ”Mais tu te fous de moi ?! T'as vu ta robe et ton allure de salope ? Merde tu t'es crue dans une boîte de strip? Puis qu'est-ce que tu fous là ? Il suffisait que tu m'envoies un message pour qu'on sorte TOUTES LES DEUX. Mais tu t’en fous, hein ? T’as trouvé mieux avec ce connard qui n’veut qu’ton cul, alors vas-y, dégage, va te faire baiser Lais ! Abandonne moi ! Les gens ne savent faire que ça, à croire que c’est dans leur nature de faire du mal aux autres ! Mais on me fait pas du mal à MOI !” Ce n’est plus Théo qui parle, c’est le passé ignoré, les émotions refoulées qui s’entrechoquent dans un corps trop faible pour supporter les complexes d’une maladie qui tire les ficelles, lui délie la langue. Ses opales brillantes de fureur, de tristesse trop souvent cachée hurlent aussi fort que ses lèvres. Elle tourne la tête vers l’homme qui dépose ses mains sur les épaules de la princesse à la couronne vacillante, le repousse violemment. ”Fous moi la paix aussi toi ! Putain qu’est-ce que t’as à me toucher tout le temps ?” Elle gronde, sauvage ”Raaaah je vous déteste !” Qu’elle hurle, relevant le menton vers Lais, la bouscule d’un coup d’épaule en filant vers la sortie, consciente que tout ça s’est réellement passé, honteuse de s’être vue exploser, elle et tout les gens qui prêtaient un minimum d’attention à son esclandre ridicule. Pauvre tarée. Que ça gronde dans son esprit embrouillé, trouve enfin la sortie sans même penser à la veste qu'elle a oubliée sur la table plus loin. Elle a b’soin d’air, d'une clope. Pour pas hurler à nouveau. @Lais Eberle |
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| Sujet: Re: s'appartenir (lais) Mar 27 Nov - 18:56 |
| Une rafale. Un déchaînement de colère, de piques bien placées. Peut-être même de non-dits, de sous-entendus bien plus puissants qu’ils n’y paraissent, explosent au visage de Lais. Les mots de Théodora étaient inattendus, quoi que, sûrement mérité. Un juste retour des choses soulevant un tourbillonnement de questions. La dureté de ses mots ébranle la confiance toute jeune de cette gosse un peu paumée. La rage ressentie laisse place à une profonde tristesse et une incompréhension. La jalousie qu’elle souhaitait provoquer laisse place à un sentiment d’abandon.
Elle sent son cœur battre dans ses tempes. Toute euphorie alcoolisée s’envole brusquement, la laissant emprise de doutes. Théodora la bouscule, s’enfuit la tête haute. Elle lui échappe, sans explications possibles. L’homme lui accorde un regard noir puis lui tend une veste, une grimace moqueuse scotchée aux lèvres avant de lui tourner le dos. Elle comprend alors qu’il était son pantin, un simple coup d’un soir pour la détendre, comportement d’une princesse qui s’ennuie. Le pas lourd, le corps engourdi, elle retourne se mêler à la foule, se laisse bousculer. Elle sent son odeur accrochée à la veste qu’elle tient contre elle, hésite à la retrouver. La honte de ses paroles et de leur effet la pousse à s’expliquer. Elle l’appelle. Une fois, deux fois, une dizaine de fois. Lais se laisse absorbée par le doute et l’incompréhension. Sa Théo est expressive voire même excessive mais elle n’est pas violente.
Elle n’est jamais tombée très amoureuse. En fait, elle ne sait même pas si elle connaît ce sentiment. Elle connait des histoires, des affirmations sur des ressentis, des désirs, des craintes auxquelles elle n’a jamais réellement réussi à s’identifier. Mais Théodora est sa description d’un amour, d’une passion inconnue mais fragile. Elle est la linéature, la chaleur d’une présence jamais loin. Ce n’est pas de l’amour mais c’est ce qui s’en rapproche le plus. C’est un attachement, c’est une tendresse, une ivresse. Des brides de leur histoire sont cristallisées dans sa tête. A la fois une amie, une amante, une envie. « Mais c’est quoi ton problème ? » hurle Lais au fond d’elle-même. Tout était prévu : finir ses brillantes études de médecine, se marier avec son copain de toujours. Avoir peut-être des enfants, vivre dans un joli pavillon en banlieue. On l’a jugé trop sage, trop caricaturale. L’archétype parfait de l’enfant raisonné et ambitieux. Elle a tout délaissé, se raccrochant aux promesses de Théo, aveuglée par l’image d’une vie moins sérieuse, incertaine et audacieuse. Elles ont déjà eu des disputes, mais rien de semblable. Sa Théo batifole, laisse Lais comme seule arbitre de ses gestes. L’obsession d’un regard qui la fuit.
Elle la cherche. Aux vestiaires, aux toilettes, du côté des gosses de riches autour d’un magnum, au bar. Elle enfile sa veste, attrape deux verres et la retrouve enfin dehors, soulagée qu'elle ne soit pas partie. Elle lui tourne le dos, se force à rire pour des futilités qu’on lui murmure. La princesse sauve les apparences et conserve son trône. Lais s’en rapproche, tend le bras puis se ravise avant de la toucher, de crainte que ce contact physique l’éloigne d’elle un peu plus. « Théo écoute moi. » souffle Lais. Le brouhaha couvre ses paroles ou ses plutôt ses supplices. « Je suis désolée » l’implore-t’elle. La blonde se retourne. Lais scrute son visage taillé dans le marbre, lui tend sa boisson. Théodora se dégage violemment. Les yeux plissés, elle la dévisage sans vraiment la voir. Lais se sent réduite à n’être qu’un jouet que Théo prend puis jette selon ses humeurs. Elle cherche à calmer sa furie, à comprendre comment sa réaction. « Ecoute… » sa voix se brise. Elle hésite. « Ecoute, tu ne m’as jamais fait de promesses. Tu préfères agir spontanément que de devoir honorer des paroles. Tu me bouleverses. Ta présence dans ma vie m’amène à faire des choix dont je ne me pensais pas capable. » Elle se tait. Guette une réaction, un tressaillement, un haussement de sourcil mais elle ne laisse rien paraître. Elle semble impassible à ses mots, la tête haute et le regard droit. Sa supériorité simulée affaiblie une Lais bien peu sûre d’elle. Ses mots qui se voulaient délicats, rassurants, laissés en suspend pleins d’allusions implicites se meurent. Sa gorge se serre et la torpeur envahie Lais, la désinhibant de tout remords. « Je voudrais que tu t’excuses à ton tour. » chuchote-t-elle tête baissée. « Je t’interdis de me parler comme ça. Je ne suis ni ta copine, ni sous tes ordres. Je ne t’appartiens pas. » Sa voix s’éteint. Elle souhaitait désamorcer la situation, la rassurer, lui dire qu’elle serait présente à jamais pour elle. Elle n’a fait qu’envenimer le débat, d’une voix calme et posée. Lais recule d’un pas, boit son verre d’une traite et enserre ses bras autour de sa taille, attendant patiemment la tempête se rapprochant.
@Théodora Vasilis |
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| Sujet: Re: s'appartenir (lais) Ven 8 Fév - 1:11 |
| Elle s’agite, Théo, le feu bouillonnant dans ses entrailles, le coeur dans la gorge et l’âme esquintée par les prémisses de sa folie furieuse. La princesse à la couronne vacillante s’est perdue dans une colère inutile, une jalousie exacerbée qui lui désagrège la bonne conscience. Elle retient les démons enchaînés, les empêche de lui délier davantage la langue alors qu’elle presse des paumes fébriles tout contre sa poitrine, le derme frissonnant d’une nuit d’hiver en petite tenue. Laïs ne méritait pas de subir les affres de ses sautes d’humeur, de son caractère tempête, narcissique et égoïstement autocentré. Et elle s’en veut, Théo, même si elle ne se rabaissera jamais à considérer ses torts. Elle se laisse constamment écrasée par le poids de sa colère sur le monde pour éviter la culpabilité, pourtant c’est un sourire imperturbable qui se brode sur le carmin de ses lippes glacées. La princesse demeure stoïque, l’image intacte lorsqu’elle se mêle à un groupe de fêtard en quête d’une cancéreuse, use de son joli minois de poupée en s’extasiant sur un étranger agréable à regarder, il lui fait presque s’évaporer la douleur qui enflamme sa gorge. Le poing délié, les opales ébènes courtisent les deux petites pilules qu’elle a saisit du bout des doigts à son amant abandonné dans la boîte, les écarts faciles de ses phalanges voleuses qui dérobent ce qui ne lui appartient pas. D’une certaine façon, c’est un art qui permet à la gamine de ne pas devoir brosser maman dans le sens du poil pour un peu de fric sur son compte en banque. Théo n’a pas besoin d’elle, n’a besoin de personne si ce n’est elle-même et ses démons.
Un rire cristallin s’échappe faussement dans la futilité des paroles qui gravitent autour d’elle, le comportement intact d’une garce à la parole facile, taquine, égocentrique lorsqu’on lui cède un charisme inébranlable. Elle aime se sentir attirante, jalousée, aimée pour ce qu’elle affiche sans ne jamais céder quoique ce soit aux gens. Tout pour elle, rien pour les autres. C’est dans l’or brut qu’elle s’est forgée, chouchoutée par le personnel de maison et le fantôme d’un frère ancré dans sa mémoire. Théo glisse la pilule d'ecstasy entre ses lippes, sirote dans le verre de son voisin, le corps envieux de désinhibition, persuadée que cette merde pourra l’aider à y voir clair sans comprendre que ce faux semblant l’assassine doucement. La tempête s’éloigne de son coeur, elle oublie Laïs l’espace d’un instant, nourrie par la bienveillance de ses nouveaux comparses, écourté par une voix brisant toute les autres d’une douce fragilité. La blonde se retourne doucement, suivie par des regards vacillants vers l’intruse. La colère de la garce irradie ses mouvements lorsqu’elle s’éloigne du groupe, la tête haute malgré son petit mètre soixante et croise les bras contre sa poitrine d’une condescendance familière. Pourtant, les paroles de la jolie brune se figent dans la tête de Théo, indélébiles et meurtrières pour la garce qui fait le choix de les chasser pour éviter le sentimental. Elle lui en veut de pas la comprendre et encore plus d’essayer, l’esprit bancal et embrouillé. Elle lui en veut de la faire sentir misérable face à son coeur qu’elle tente de mettre à l’abris des dangers de la vie, des tristesses inutiles. Puis jouer les pétasses ingrates fait partie d’elle, ça la rend plus forte, la Théo d’emblée fragile. Elle sent la fébrilité de Laïs se durcir, abandonnant sa générosité au profit d’une colère partagée. ”M’excuser ?”, Théo coupe la jolie brune d’une parole tranchante. Les opales salopes scrutent celles de son amie, douloureusement touchées par l’incompréhension du comportement puéril de la blonde. L’échine tressaille d’un frisson désagréable, la culpabilité naissante. ”Oh c’est bon, arrête d’en faire un drame.” Elle attrape sa veste des mains de sa brune pour échapper au froid, un sourire défiant la capacité de Laïs à supporter son comportement changeant pendant que ses phalanges s’échouent contre le bras de la jeune femme, promesse d’apaisement, une pointe de manipulation certaine et la montée de drogue qui nait doucement en son sein. ”J’ai quelque chose qui pourrait t’aider à te décoincer un peu le cul. T’es plus jolie quand tu souris.” Les lippes de la princesse s’étirent en un sourire imperturbable, glissant la dernière pilule entre les doigts de sa partenaire sans quitter ses opales claires. Elle la déroute, Laïs, perturbe ses sens et ses émotions, voudrait se confier à elle, vider son sac. Mais c’est plus facile de sauver les apparences que d’avouer qu’elle est pas si parfaite, Théo. ”Je propose qu’on aille s’enfiler tous les cocktails aux noms bizarres qu’on verra au bar.”, la blonde balance légèrement le menton vers la boîte de nuit, prête à en découdre avec les projecteurs, la colère évaporée dans la beauté des opiacés pour laisser place à une Théo en quête de sensations. @Lais Eberle (encore désolée de ce retard) |
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| Sujet: Re: s'appartenir (lais) Sam 9 Fév - 22:25 |
| C’est pas qu’elle est du genre jalouse, pourtant avec Théo c’est différent. Elle a déboulé dans sa vie et depuis prise de vertige, elle s’y raccroche comme à une bouffée d’air quand il vient à manquer. Elle a passé une grande partie de sa petite vie en apnée Lais. Alors quand la tornade Théodora à tout bousculé sur son passage, un drôle de rite d’attraction s’est refermée sur elle. Fuis-moi je te suis, suis-moi je te fuis. La mécanique d’un doux jeu de séduction au goût amer, aussi bien incertain qu’aléatoire où le doute subsiste sur leur relation. Une frontière floue, entre amitié et tentation -d’être une autre - frappée d’obsolescence.
Les mots de Théodora tournent en boucle dans sa tête. Petite pique insignifiante, ils se répètent encore et encore, lui rappelant de prendre le temps de respirer et d’être elle-même. Elle cligne plusieurs fois des yeux devant le comprimé au creux de sa main. La jolie môme relève la tête, un air apeuré sur le visage. Devant elle, la princesse Théodora et son sourire cruel et sublime scotché aux lèvres, les yeux brillants de défi. Sa bouche se tord en un rictus moqueur, alors que Lais hésite devant la proposition. C’est un univers dont elle ne maîtrise pas toutes les ficelles, elle qui a toujours su garder le contrôle et être maître de ses émotions. Si tu crois que je vais le faire. Ses yeux se fixent sur la pilule d’ecstasy, et elle ne peut s’empêcher d’énumérer silencieusement ses effets et ses risques. Elle se sent petite et meurtrie et se force à inspirer une grande bouffée d’air. La pilule semble peser une tonne au creux de sa main, et la paralyse une fraction de seconde qui lui semble être une éternité durant laquelle le bruit des corps autour d’elles n’existe plus. L’attitude de sa douce l’intrigue, et rend Lais hésitante. Chaque geste, chaque pas, chaque mot qu’elle prononce est d’une aisance déconcertante dont elle ne sera peut-être jamais à la hauteur, opiacé ou non. Son cerveau tourne au ralentis, pourtant les opales azur de Lais relèvent le défi, ivre de reconnaissance. Ses esprits retrouvés, elle se pare d'un sourire malicieux et elle avale la pilule. Elle voue un amour risible pour ce monde noctambule dont elle veut faire partie. Et c’est auprès de Théodora qu’elle veut passer sa soirée.
La main de son amie dans la sienne, elle se fraye un chemin jusqu’au bar, Théodora sur ses talons. Son esprit divague parce qu'elle est soucieuse de ce brutal changement de comportement. La réaction de Théodora n'était pas celle escompté, elle qui s’attendait à subir un regard blessé, ou au mieux rempli de rancœur. C’est une amie plutôt enjouée qu'elle effleure du bout des doigts. Le poids qui pesait sur les épaules de Lais disparaît instantanément et laisse place à une tout autre inquiétude. Arrivées au bar, Lais capte l’attention d’un barman et passe commande en pointant du doigt un nom griffonné en haut d’une ardoise à moitié effacée. Elle lui tend un billet pour payer ses consommations en observe Théodora du coin de l’œil. Ses deux ambres détaillent tous ses gestes, un sourire en coin. Autour d’elles, les corps dansent plus ou moins en rythme avec la musique qui se fait vibrante et assourdissante. Lais a besoin de lui parler. Les mots coincés aux creux de ses lèvres sonnent faux et résonnent encore en elle. La tête encore claire, elle redoute que l’euphorie à venir ne brouille ses décisions et décide de jouer pour coincer Théo à son propre jeu. On va se la jouer old school un peu ma poupée. Lais récupère les consommations et lui tend sa boisson et un shooter provenant de la dizaine qu’elle vient de commander. Deux choix. Action : je fais tout ce que tu veux, tu ne pourras plus dire que je ne me soucie pas de toi, et tu pourras me rendre jalouse à souhait. Vérité, tu m’expliques ce qu’il se passe dans ta vie pour que tu réagisses comme ça. D’une traite, elle avale le contenu du premier shooter beaucoup trop vite, si bien qu’elle manque de s’étrangler avec. Le liquide lui brûle l’œsophage et lui arrache une grimace. Elle joue sur une pente glissante Lais. Je commence avec vérité, je ne te laisse pas le choix. Elle souffle un coup et ferme les yeux afin de choisir les mots justes pour ne pas vexer sa belle. J’vais te dire ma première vérité pour lancer le jeu. Elle cherche ses mots sans trop savoir quoi dire. Le cœur tambourinant dans sa poitrine. Je me demande si tu te rends compte à quel point j’ai hésité à te suivre encore dans un de tes délires psychédéliques. Son regard se plante dans le sien. C’est pas que je suis ennuyante. J’pense même être drôle à ma manière et j’suis même très courageuse. Et c’est vrai, elle le pense vraiment Lais. Sa timidité est son arme, sa façon de se défendre quand elle a peur de lâcher prise. Elle s’arrête là, bien consciente de passer pour la gamine insortable. Sinon tu m’as manqué. Conclut-elle face à elle, le cœur au bord des lèvres. Elle ne s’attend pas à ce que Théodora la pleure, ni même qu’elle compatisse. Pourtant les souvenirs de leur première soirée lui revinrent en mémoire et lui rappelle combien elle a le cœur en vrac. Ces trois semaines de silence étaient une forme d’abandon, une forme de test à qui reviendra l’une à l’autre. Dépendante d’une amitié instable et illusoire.@Théodora Vasilis |
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| Sujet: Re: s'appartenir (lais) |
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