Same old empty feeling in your heart. (Tobisa)

♛ Same old empty feeling in your heart.

Well you only need the light when it's burning low Only miss the sun when it starts to snow Only know you love her when you let her go Only know you've been high when you're feeling low Only hate the road when you're missing home Only know you love her when you let her go And you let her go Staring at the bottom of your glass Hoping one day you'll make a dream last But dreams come slow and they go so fast You see her when you close your eyes Maybe one day you'll understand why Everything you touch surely dies…

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Il lui manque. Toby lui manque terriblement depuis leur retour de Rome et, pourtant, elle ne vient que maintenant le retrouver. Elle aimerait dire que c’est le temps qui lui a manqué, ce n’est pas faux d’ailleurs. Mais il y a aussi eu le courage qu’elle n’avait pas, le courage de l’affronter. Ce matin va être la première fois qu’ils se revoient depuis la fin de leur séjour, ce séjour où il lui a avoué… L’aimer. Ils ont pourtant su profiter de leurs derniers jours de vacances. Ils se sont beaucoup amusés, ils ont ri, ils ont exploré l’Italie et ses merveilles. Quelques fois, elle avait même la sensation que rien du tout n’avait changé entre eux. Ils étaient plongés dans cette bulle de douceur et de bien-être, comme à chaque fois qu’ils se trouvaient ensemble. Alors… Pourquoi ? Pourquoi est-elle nerveuse à l’idée de le revoir ? Peut-être parce que la bulle a quelque peu éclaté. Ils ont dû retrouver, chacun dans son coin, leurs quotidiens si différents. Et, ancrée dans ce quotidien, les déclarations de Toby ont pris une toute nouvelle ampleur dans le cœur de la jeune femme. Elle y pense souvent, trop souvent. Elle ne cesse de se remémorer cet instant qu’ils ont partagé, en dehors du reste du monde. Elle se souvient du trouble intense qu’elle a éprouvé, et de la peur aussi. La peur de faire quelque chose qu’elle regretterait, la peur de le blesser, ou celle… De le perdre. Il lui a assuré que non. Ils se le sont tous les deux assurés, ils ne se perdront pas. Et elle le pense toujours, Isa. Elle sera toujours là pour lui, peu importe ce qui peut arriver, cela ne changera jamais. Mais son attitude ne va pas tout à fait avec son ressenti. Car, finalement, elle n’a pas osé aller le retrouver depuis qu’ils sont revenus. Car rien n’a vraiment changé. Elle ne sait pas comment prendre les révélations de son meilleur ami, elle ne sait pas comment lui, il le fait. Elle se demande s’il n’est pas mieux, pour elle, qu’elle reste un peu à l’écart. Pour être capable de mettre des mots sur ce qu’elle éprouve, pour être capable de savoir comment agir avec lui. Et peut-être est-ce mieux aussi pour lui. Peut-être que, loin d’elle, mais proche de son Eglise, il se souvient à quel point sa foi compte pour lui. Peut-être que c’est cela dont il avait besoin… Être loin d’être.

Mais elle est pourtant là ce matin. Elle n’est pas entrée dans le bâtiment, elle attend devant. Elle n’a pas l’impression d’être la bienvenue dans la maison de Dieu alors qu’elle a séduit l’un de ses plus fidèles serviteurs. Elle ne se sent pas du tout à sa place. Et peut-être qu’il vaut mieux, aussi, qu’elle garde ses distances plutôt que d’attirer l’attention sur elle. Elle ne sait que trop bien les ragots dont son ami a été victime, ragots qui n’ont sûrement cessé de se multiplier depuis cet article paru sur eux dans la presse à scandales. C’est la deuxième fois qu’elle en est la cible, Isa, mais la première fois qu’elle implique malgré elle l’un de ses proches. Elle s’en veut terriblement, d’autant plus qu’il s’agit de Toby. Elle a beaucoup trop peur des répercussions que cet article peut avoir sur le jeune prêtre. Pourtant, elle n’est pas venue tout de suite. Elle a repoussé ce moment tant qu’elle l’a pu, par crainte, par honte aussi. Par peur de se retrouver à nouveau face à celui qui l’a tant chamboulée. Ironiquement, c’est son amant qui lui a donné la force de venir. En parlant avec Nikolaï, elle a pris conscience qu’elle ne peut pas laisser son meilleur ami affronter toute cette horreur, sans elle. Alors elle est là, devant l’église. Elle entend sa voix alors qu’il officie devant tout ce monde, mais elle ne peut pas le voir. Elle écoute sa voix, si assurée, mais si douce et apaisante à la fois. Il paraît tant y croire, il paraît tellement dans son élément, il paraît… Fait pour ça. Et elle s’en veut un peu plus de remuer une vie aussi tranquille. La messe est enfin finie. Les gens commencent à sortir les uns après les autres. Isabella ne bouge pas. Lunettes de soleil plaquées sur le visage, elle tente surtout de jouer la discrétion. Malgré quelques regards curieux, personne ne semble la reconnaître. Et, enfin, elle voit Toby qui sort à son tour. Un faible sourire sur les lèvres, elle le salue, heureuse, émue de le voir. – Bonjour Toby.

CODAGE PAR AMATIS

Cela faisait des jours qu'ils étaient rentrés d'Italie. Et Toby n'avait toujours pas revu Iabella. Il avait eu envie de lui envoyer un message, car, après tout, la fin du voyage avait été superbe et s'était merveilleusement bien passé. Mais il y avait le fantôme de leur conversation intime, le fantôme de ces sentiments qu'il avait envers elle et qui le suivaient partout à présent. Et comme elle ne l'avait pas contacté, il avait décidé de respecter son silence, de la laisser prendre du recul. Peut-être que passer H24 avec lui avait été trop éprouvant et qu'elle avait besoin d'une pause? Peut-être simplement avait-elle besoin de réfléchir à ses aveux, de savoir comment réagir? Bref, il n'avait pas envie de la brusquer, même si son coeur brûlait de ne pas la voir arriver, de ne pas entendre sa voix. Elle lui manquait terriblement et se faisait violence pour respecter son choix. Il savait qu'il n'était pas à sa place aux côtés d'Isabella, pas en tant qu'amant en tout cas, mais il en rêvait. D'ailleurs, il avait même fait un rêve, cette nuit-là, un rêve plutôt étonnant, dans lequel elle acceptait sa demande en mariage... Il s'était réveillé d'un bond. Lui qui était si sûre de sa voie, si sûre de qui il était, commençait à ressentir une grande souffrance. Il n'était plus capable même de prier sereinement. Il était allé se confesser, mais le poids était toujours présent dans sa poitrine et plus les ours passaient loin d'Isa, plus il se demandait s'il n'avait pas eu tort sur toute la ligne. Plus il se disait qu'il devait quitter cette paroisse, demander sa mutation ailleurs, pour repartir de zéro. Mais une vie loin d'elle lui semblait terrifiante, bien que ce serait un choix des plus judicieux, qui lui permettrait de se rappeler de ses promesses et où il ne pourrait pas y faillir.

La fin de la messe venait d'arriver. Les derniers mots "Allez dans la paix du Christ." résonnèrent dans l'enceinte de l'église en pierre, alors que les fidèles sortaient les uns après les autres, se retrouvant devant la grande bâtisse pour discuter et passer un peu de temps ensemble. Toby fut le dernier à prendre la sortie. Il serra quelques mains, offrit quelques sourires et échangea quelques mots. Malgré les rumeurs, et les messes basses, il y avait beaucoup de monde à son office. Beaucoup n'y prêtaient pas attention ou n'étaient pas au courant. Ou tout simplement se fichait de sa vie privée et ne prenaient pas le tout trop au sérieux. Cela lui réchauffait le coeur, quelque part, car quand il avait découvert l'affreux article dans la presse à scandale, il avait été bouche-bée. Il avait eu la crainte qu'on ne le délaisse, qu'on ne l'abandonne, que sa hiérarchie en vienne à lui parler. Mais pour le moment, il ne s'était rien passé. Même ses collègues directes avaient jugé bon de ne pas en discuter ouvertement. L'un d'entre eux lui avait juste dit qu'il serait là pour l'aider, un petit sourire sur les lèvres. Bien sûr, les regards en biais, et les langues de vipères se rassasiaient de ces faits divers erronés, mais il tentait de garder la tête haute.

Alors que la lumière du jour vînt à ses prunelles, sur le pas de la porte, en haut des escaliers de l'église, son regard se posa sur une silhouette familière. Elle était finalement venue, Isabella. Un énorme sourire orna ses lèvres instantanément. Son coeur fit un bon joyeux dans sa poitrine et ses traits se détendirent rapidement. C'était comme si l'on venait de passer un baume miracle sur toutes ses blessures. Il se hâta, comme un cheval au trop, de la rejoindre. "Hey Isa..." souffla-t-il tendrement. Il ne la toucha cependant pas, ne déposa pas de baiser contre sa joue, pas là, pas devant tout le monde, qui pourrait en profiter pour détourner la situation et inventer des événements inexistants. "Tu as mal aux yeux?" demanda-t-il en indiquant d'un doigt ses lunettes de Soleil, qu'elle portait simplement sur le nez alors qu'aucun rayon de l'astre solaire n'étaient présents ce jour-là. "Viens, on va aller discuter dans un endroit plus calme..." déclara-t-il en lui demandant de le suivre, sentant le poids de quelques regards sur eux.

♛ Same old empty feeling in your heart.

Well you only need the light when it's burning low Only miss the sun when it starts to snow Only know you love her when you let her go Only know you've been high when you're feeling low Only hate the road when you're missing home Only know you love her when you let her go And you let her go Staring at the bottom of your glass Hoping one day you'll make a dream last But dreams come slow and they go so fast You see her when you close your eyes Maybe one day you'll understand why Everything you touch surely dies…

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Plus les secondes passent, plus les battements de son cœur s’accélèrent. A chaque fois qu’elle voit l’ombre d’une personne sortir de l’église, il fait un petit bond en elle, croyant que c’est enfin lui qui va apparaître. Elle redoute leurs retrouvailles autant qu’elle l’attend. Car il lui a manqué, il lui manque toujours très vite, Toby. Il suffit souvent de quelques jours pour qu’elle ressente cette envie forte de le retrouver. C’est plus vrai encore, après ces vacances, alors qu’elle a pris l’habitude de vivre avec lui, le jour, la nuit. Mais il y aussi cette nervosité en elle, cette crainte que tout ne se passe pas bien entre eux. Elle ne sait pas ce qu’elle redoute le plus. Qu’il se comporte comme il l’a toujours fait, mais qu’elle se sente encore aussi troublée qu’elle l’a été, ce matin-là, sur leur lit. Ou bien qu’il garde une distance de sécurité nécessaire entre eux. Non, en fait, elle se ment à elle-même. Au fond, elle sait pertinemment ce qu’elle redoute le plus… Et c’est de le voir agir différemment avec elle. Il devrait pourtant. Ce serait mieux, sans doute, pour lui, pour son cœur. Mais elle a si peur de perdre ce lien si unique, si fusionnel qu’elle ne connaît qu’avec lui. Plus le temps passe, plus elle a peur. Et enfin, Il arrive.

Cette fois, son cœur manque un battement. Elle n’aurait jamais cru qu’il puisse être aussi sensible, un jour, à la présence de son meilleur ami. Elle lui sourit, presque, timidement. Mais elle voit alors ce sourire magnifique, ce sourire éblouissant apparaître sur les lèvres de Toby lorsqu’il remarque sa présence. Il est heureux de la voir. Toby est heureux de la voir. Une vague de soulagement l’envahit instantanément, comme si, même à distance il avait toujours ce pouvoir fou de l’apaiser. Elle se sent beaucoup mieux alors qu’ils approchent simultanément l’un de l’autre. Et Dieu lui en soit témoin, tout son être se réchauffe quand elle voit son ami arriver si vite jusqu’à elle. Pourtant, une fois à sa hauteur, il ne l’embrasse pas, elle non plus. Elle est un peu déstabilisée, elle doit le reconnaître, mais elle n’oublie pas toutes les personnes qui se trouvent autour d’eux. Elle sent quelques regards se poser sur eux, sur elle, comme à chaque fois qu’elle vient dans les parages. Ce qu’elle ne comprendra jamais. Les gens viennent à l’église chaque dimanche matin, pour prier, mais ne sont nullement embarrassés de commérer quelques instants plus tard seulement. Toutefois, elle n’y pense pas. Pas aujourd’hui. Toute son attention est portée sur Toby et ses grands yeux bleus qui la fixent. Et qui remarquent, justement, les lunettes qui cachent le regard de la belle. Un tendre sourire vient instinctivement se dessiner sur ses lèvres face à l’innocence de son meilleur ami. Il y a certaines choses qui ne changent pas. Et, c’est rassurant.

– Je… Je n’avais pas vraiment envie d’attirer l’attention sur moi. lui confie-t-elle avec sincérité, alors qu’elle se rend compte en même temps que c’est peut-être ainsi qu’elle l’a fait. Peut-être que les regards les plus curieux ont été tentés de connaître l’identité de cette mystérieuse femme à cause de ses lunettes mais, au moins, personne n’a pu mettre de nom sur son visage grâce à elles. Soulagée, elle accepte sans un mot de suivre le jeune abbé dans… Un endroit plus calme. Elle sait qu’elle se sentira plus à l’aise, tout du moins, en temps normal elle se sentirait plus à son aise. La perspective de se retrouver à nouveau en tête à tête avec Toby la fait légèrement frémir mais elle se tempère. Elle n’a aucune crainte à avoir. Ils sont toujours amis, ils le seront toujours. Il était content de la voir. Alors, elle s’éloigne avec lui, oubliant la foule de monde, pour se retrouver enfin seule à seul avec lui. – Il y avait du monde ce matin… constate-t-elle, encore un brin perdue dans ses pensées. Ce n’est pas uniquement pour faire la conversation, c’est aussi parce qu’elle est presque… Surprise, après le scandale qui a éclaté. Mais elle ne devrait pas, en tant que responsable de communication. Elle sait bien que tous les bons pensants sont des personnes comme les autres, curieuses de l’être humain. Retenant un soupir, la Latina repose les yeux sur son meilleur ami. Elle doit lui parler de cet article. Mais, avant tout, elle s’intéresse à son état d’esprit… A lui. – Comment est-ce que tu vas ?

CODAGE PAR AMATIS

Rien que la présence d'Isabella lui donnait du baume au coeur, et une joie intense, réchauffante, qui le prenait aux tripes et qui remontait comme un liquide chaleureux le long de sa colonne vertébrale. Il en était heureux au point d'oublier tout ce qui lui tombait dessus en ce moment, au point de ne réduire la façon dont on le traitait qu'au rang de miettes. Le jeune homme s'approcha rapidement, d'un pas vaillant, pour venir à la hauteur de sa meilleure amie. Aussitôt, ils décidèrent de s'avancer pour rejoindre un endroit plus calme, et surtout, à l'abri des regards. Niveau discrétion, ils étaient à zéro... Car quoi de plus intrigant que de voir le jeune homme se faufiler à l'écart avec une jeune femme?

Ils passèrent derrière l'église, là où se trouvait un petit banc à l'ombre d'un grand platane. "Pas l'attention sur toi ? En mettant des lunettes de Soleil un jour de pleine grisaille?" demanda-t-il, un large sourire sur les lèvres, dans une moquerie bien taquine. Il était amusé par la façon de penser d'Isa, ce côté naïf parmi toutes les cartes qui prouvaient qu'elle ne l'était pourtant pas. C'était aussi ce qui l'avait séduit, chez elle.
Il sourit et hocha la tête. "Oui, j'avoue que... j'avais peur que les gens ne veuillent plus venir à la messe lorsque j'officie. Mais heureusement, ce n'est pas le cas... Pour le moment. Je me sens rassuré... A moins qu'ils n'ont pas encore eu vent de tout cela, car ils ne lisent pas cette presse et que dans quelques jours, on me considère coupable sans jugement." déclara-t-il. Oh oui, ce serait terrible que certains se détournent de Dieu et de sa maison par sa faute. Qu'ils hésitent à aller prier et communier à cause de sa présence. Ce serait la pire chose qui puisse lui arriver, et dans un tel cas, il n'aurait d'autres choix que de s'en aller. Il ne pouvait qu'entendre la voix de ses paroissiens, se défendre tout de même, mais ne pas aller complètement à l'encontre de leurs voeux.
Toby fit un geste de la main, invitant son amie à prendre place à ses côtés sur le banc. Ils s'y installèrent, et tout sourire, Toby en profita pour déposer un petit baiser contre la joue de la demoiselle. A présent qu'ils étaient à l'abri des regards, il ne pouvait pas s'en empêcher. "Je vais... bien, je suppose.." déclara-t-il ensuite en hochant les épaules. "Je présume que tu as vu l'article dans ce... torchon."ajouta-t-il sur un ton plus désemparé qu'énervé. "Est-ce que ça va de ton côté? Je veux dire, Luke... Il ne s'est pas trop énervé? Et tu... survis aux remarques?" demanda-t-il ensuite doucement, sur un ton plus inquiet qu'auparavant. Oh oui, si Isa avait des problèmes à cause de lui, de leur proximité, il ne pourrait que s'en vouloir. Après tout, c'était lui qui était allé voir son époux pour les rabibocher, pour remettre le couple dans les rails. Et voilà qu'il donnait l'impression de les avoir trahis, tous les deux. Et c'était un peu le cas, avec ces fichus sentiments... Cet amour qui n'aurait jamais dû naître. Son regard se posa dans celui de la demoiselle, alors qu'il lui enlevait simplement ses lunettes de Soleil. "Tu n'as pas besoin de te cacher de moi..." souffla-t-il, un sourire taquin lui ornant sur le visage, et ses yeux plein d'affection ne laissant aucun doute sur la véracité du discours qu'il avait entonné à Isabella des jours plus tôt.

♛ Same old empty feeling in your heart.

Well you only need the light when it's burning low Only miss the sun when it starts to snow Only know you love her when you let her go Only know you've been high when you're feeling low Only hate the road when you're missing home Only know you love her when you let her go And you let her go Staring at the bottom of your glass Hoping one day you'll make a dream last But dreams come slow and they go so fast You see her when you close your eyes Maybe one day you'll understand why Everything you touch surely dies…

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En se retrouvant enfin auprès de Toby, elle se demande presque comment elle a pu éviter cette rencontre tout ce temps. En réalité, cela ne fait guère longtemps, quelques jours tout au plus. Mais c’est déjà beaucoup plus que ce dont ils ont l’habitude, beaucoup plus que ce qu’elle peut supporter. Et, en le retrouvant, elle se rend compte aussi qu’elle ne peut pas se passer de lui. Elle a besoin de lui pour se sentir bien dans sa vie, dans sa vie au quotidien. Lui et son sourire radieux, sa voix apaisante, ses airs si doux. Et, même, ses petites taquineries. Quand il s’amuse de la voir porter des lunettes de soleil alors qu’aucun rayon n’est venu les éclairer tout au long de la journée, la jeune femme affiche une petite moue. Elle réalise que ce n’était peut-être pas une idée judicieuse pour se faire oublier, tout compte fait. Mais il ne faut pas lui en vouloir. Elle essaie de faire au mieux et, avec des circonstances pareilles, c’est plutôt difficile. Puis, il la connaît bien sur ce point. Elle est mature, réfléchie. Mais, parfois, ses réactions laissent entrevoir qu’au fond, elle est aussi une jeune femme qui s’est faite toute seule. Une jeune femme qui n’a pas eu la chance d’avoir sa mère pour la guider longtemps. Quant à son père… C’est encore autre chose. Elle a grandi seule, Isabella. C’est sans doute ce qui explique ce côté femme-enfant qu’elle peut avoir, parfois, que l’on ne voit pas au premier abord. Il n’y a que ceux qui la connaissent vraiment qui ont pu déceler cette facette de sa personnalité. Et, indéniablement, Toby en fait partie. Il est l’une des personnes qui la connaît le mieux, si ce n’est celle qui la connaît le mieux. – Hum, ce n’est peut-être pas l’idéal mais, au moins, personne ne m’a reconnue. dit-elle, l’air innocent sur son visage. Mais, soit. Elle garde l’information en tête. La prochaine fois, elle ne portera pas de lunettes de soleil.

Les deux amis font le tour, finalement, de l’église pour aller de l’autre côté, là où personne ne peut les voir. Ce n’est peut-être pas de cette manière qu’ils vont avoir l’air discret non plus, mais elle n’y songe pas davantage. Elle a juste envie de se retrouver seule avec son meilleur ami. Et, aussi, pouvoir discuter en toute sérénité avec lui. Les yeux posés sur lui, la Latina l’écoute avec beaucoup d’attention. Il n’évoque pas encore l’article de presse auquel ils ont eu droit, mais il semble au courant. Il a surtout l’air d’avoir peur des retombées… Elle aussi. Pourtant, elle s’essaie à le rassurer. – Peut-être que les gens ne sont pas si idiots… Elle ose l’espérer bien que, malheureusement, elle n’est pas la personne la plus adéquate pour croire en l’humanité. Elle a plutôt tendance à se méfier et, une fois de plus, elle craint que les conséquences ne reviennent que plus tard. Cela dit, elle connaît les collègues de travail de Toby. Elle sait qu’il peut, normalement, compter sur eux. Alors, c’est surtout à eux qu’elle s’intéresse. – Et qu’en est-il de tes collègues ? Est-ce que vous en avez parlé ? demande-t-elle, tentant d’en savoir un peu plus. Car elle est venue pour ça, après tout. Le prévenir, s’il n’était pas déjà au courant, mais aussi et surtout être là pour lui. Et, bien sûr, parce qu’il lui manquait.

Ils arrivent jusqu’à un petit banc en bois sur lequel Toby l’invite à s’asseoir. Elle s’installe près de lui, juste avant qu’il ne vienne déposer un petit baiser contre sa joue. Elle sourit à ce contact alors que son regard se repose sur lui. Tendre, chaleureux. Elle se sent bien. Elle veut s’assurer qu’il va bien de son côté, malgré tout, mais la réponse du jeune homme ne la rassure pas beaucoup. Elle le fixe un instant, silencieusement, c’est lui finalement qui reprend la parole. Elle acquiesce de la tête à sa question, tente de prendre un air nonchalant alors qu’elle lui répond. – Oh, tu sais, quand ton anatomie entière et tes pratiques sexuelles ont été vues par tous les employés de ton entreprise, tu peux tout affronter. Elle laisse échapper un petit soupire, tout juste perceptible. Au fond, elle est fatiguée plus qu’autre chose. Fatiguée de devoir se battre constamment d’être ce qu’elle est. Elle se rend compte qu’elle a parlé du regard des autres, de leurs remarques… Mais pas de son mari. Elle est moins atteinte par ce qu’il pense depuis quelques temps. – Luke… Il n’y a pas cru parce qu’il sait que… Tu t’es engagé à autre chose. Elle se sent mal à l’aise, subitement, de dire une chose pareille alors qu’elle… Elle a bien conscience que cette assurance n’est plus tout à fait d’actualité. Il aurait pu se passer quelque chose entre eux durant ce séjour, il s’est même passé quelque chose. Elle détourne un peu le regard alors qu’elle ajoute très vite. – Mais cela ne lui a pas fait plaisir. C’est normal. Elle le comprend, elle ne lui en veut pas. C’est encore pire, en fait, parce qu’elle est presque indifférente. Ce qu’elle ne dit pas, toutefois, c’est que Luke lui a aussi affirmé qu’ils sont trop proches. Que s’ils ne l’étaient pas autant, il n’y aurait jamais eu d’article sur eux. Et peut-être que c’est vrai, au fond, mais elle n’est pas prête à s’éloigner de Toby pour ça, ni pour quoi que ce soit. La belle sort de ses pensées quand il lui retire ses lunettes. Son regard s’ancre pour la première fois dans celui de son meilleur ami. Elle lui adresse un faible sourire. Et elle lui avoue enfin ce qu’elle ressent. Cette culpabilité, parce qu’elle lui fait du mal, encore, malgré elle. – Je m’en veux de te faire subir ce scandale… Tu ne méritais vraiment pas que ça te tombe dessus.

CODAGE PAR AMATIS

Toby ne put s'empêcher de lâcher un petit rire face à la remarque d'Isabella. Personne ne l'avait reconnu, mais chacun avait fait des suppositions, ce qui, en réalité, pouvait être parfois pire. Mais notre jeune homme ne lui en voulait pas, bien au contraire, elle avait fait ce qu'elle pensait juste pour lui éviter des ennuis. C'était charmant, adorable même et cela le faisait peut-être encore plus craquer que n'importe quoi d'autres. Il garda d'ailleurs son petit sourire aux lèvres jusqu'à ce qu'ils passent derrière l'église, à l'abri des regards, sur un banc, situé dans une zone agréable. Il hocha la tête face à la remarque. "Idiots, non, ils ne le sont pas, mais... Tu sais, parfois, on se laisse emporter par la foule, par le... comment dire? Le jeu des ragots, des rumeurs... Ou on commence à avoir des doutes, car il existe bel et bien un proverbe qui dit qu dans chaque mensonge, il y a une part de vérité." déclara-t-il en haussant les épaules de nouveau. Cette histoire commençait à le fatiguer, et il avait décidé de se la sortir de l'esprit, tant qu'elle ne causerait pas plus de dégâts. Dans quelques jours, un autre article remplacerait celui qui parlait d'eux, et il serait oublié dans les tiroirs, ou dans les déchetteries.
"Non, je n'en ai pas parlé avec eux... Ils sont au courant, mais je crois qu'ils préfèrent me laisser un peu...hum... d'intimité. Je crois qu'ils préfèrent que ce soit moi qui fasse le premier pas. Mais je suis pas assez... hum... serein pour ça." expliqua-t-il. A moins que cela n'arrive à des oreilles plus haut placées qui aimeraient endiguer le scandale... Et dans ce cas, il n'avait plus qu'à bien se tenir, et à espérer se montrer convainquant. Mais il n'y avait d'ailleurs jamais pensé avant qu'Isabella ne lui pose la question. Il chassa donc cette idée dans un coin de son esprit, pour offrir un nouveau sourire serein à la belle et de lui retourner ses questions. Elle n'avait pas l'air trop atteinte par l'affaire, celle de la sextape lui ayant causé beaucoup plus d'inquiétudes. Ce n'était plus rien après cela. Les joues de l'abbé rougirent lorsqu'elle évoqua le fait qu'il s'était engagé à autre chose, et que, de e fait, Luke n'y croyait pas, à cet article néfaste. "Oui, je... je comprends..." Il ne savait pas s'il devait se comporter normalement pour le coup. C'était étrange, depuis qu'elle était au courant de ses sentiments. Depuis que lui-même s'était rendu compte de ses sentiments profonds. Bref, il aurait aimé ne jamais l'apprendre, car ainsi, il n'aurait pas besoin de s'efforcer de les taire lorsqu'il se trouvait en présence de la demoiselle. D'ailleurs, il avait énormément prié pour retrouver un certain calme, mais... Il ne parvenait plus à le faire convenablement. Son coeur et sa raison se battaient en duel, alors qu'il savait d'avance que, de toute façon, il n'avait rien à espérer. Il ne devrait même pas espérer.

Il posa délicatement une main contre la joue d'Isa lorsqu'elle lui annonça qu'elle s'en voulait. Elle se culpabilisait et cela lui brisait le coeur. "Ne t'en fais pas, tout ira bien." déclara-t-il en la caressant tendrement. "Ce n'est pas de ta faute, ni de la mienne." finit-il par annoncer. Et c'était la vérité. C'était de la faute du journaliste, qui, par ambition, n'avait aucune honte de publier ce genre de choses, juste pour se trouver intéressant et gagner plus d'argent. Telle était la situation humaine.

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Toby est gentil. Beaucoup trop gentil. Il voit le meilleur chez les autres, chez chacun. C’est quelque chose que sa meilleure amie admire sincèrement car elle n’a pas cette faculté, elle. C’est même tout l’inverse. Elle peut être intransigeante avec ceux qui l’entourent. Sur ses gardes, il lui suffit parfois d’un rien pour se montrer méfiante. Alors, quand elle voit tous les paroissiens qui ont pu critiquer le jeune prêtre, toutes ces personnes qui l’ont jugé sans rien savoir… Son avis sur eux est loin d’être bon. Et, surtout, elle n’a aucune envie de leur donner des circonstances atténuantes. Quelles que soient leurs motivations, ces gens n’ont aucun droit de jugement sur la vie des autres. Elle ne supporte plus tous ces jugements, cela devient de plus en plus lourd pour elle. Ce n’est guère plus facile quand ce sont ses proches qui sont touchés. Surtout s’il s’agit de Toby. – Quand on ne sait pas, on ne devrait rien dire. dit-elle simplement, pour éviter d’aller trop loin. Elle n’a aucune envie de heurter la sensibilité de son ami. Elle doit être déjà bien malmenée. A la place, elle préfère s’intéresser sur ce qu’il y a de positif. Les autres abbés sont aussi des soutiens pour lui, elle l’espère tout du moins. Ils semblent vouloir lui laisser le bénéfice du doute, ou bien peut-être attendent-ils ses propres aveux. Mais, en tout cas, ils n’ont pas l’air de vouloir alerter les autorités religieuses, c’est tout ce qu’elle a besoin d’entendre. – Tu dois te sentir prêt si tu veux en parler. Ils seront capables de t’attendre. Eux, au moins, leur but n’est pas de lui faire de mal.

A son tour, la jeune femme expose son propre ressenti sur cette histoire, en tout cas celui de son entourage. Cela n’a pas été agréable, évidemment que non. C’est même de plus en plus difficile, émotionnellement parlant, de supporter tous ces regards, tous ces jugements. Elle ne sait pas combien de temps elle pourra tenir. Mais, pourtant, face à son meilleur ami, elle se montre rassurante. Parce qu’il a suffisamment de problèmes dont il doit se préoccuper ainsi. Et parce qu’elle n’en a peut-être même pas conscience elle-même. Elle a tendance à tellement prendre sur elle, Isa. Elle porte un poids depuis longtemps, un poids qui s’alourdit de plus en plus, jusqu’au jour où il sera bien trop lourd à porter pour elle. Et, ce jour-là, ce ne sera sûrement pas beau à voir. Mais que peut-elle faire d’autre ? Elle n’a pas d’autre option que sourire, rester debout, et tenter d’avancer. Survivre. Pour elle, pour les autres, pour ceux qui tiennent à elle. Et quand elle voit le visage de Toby prendre des teintes rosées, elle pense aussitôt à lui. A le rassurer. – Ne t’en fais pas, ça va. Il savait qu’en me prenant, il te prenait aussi. Tu étais là avant lui. Et il sera là après lui. Une réflexion qui lui passe par la tête, aussi imprévisible que déroutante, mais qu’elle garde pour elle. Tout ce qu’elle veut, c’est apaiser son ami sur la relation si spéciale qu’ils partagent, une relation qui ne s’arrêtera pas. Peu importe tout ce que son mari, les gens, tous peuvent dire.

Mais, parce que leur amitié est aussi fusionnelle, c’est bientôt à lui de la réconforter. Il est adorable, Toby. Il la rassure alors que, entre tous les deux, c’est lui qui a le plus à perdre. Elle, peu importe tous ces on-dit, elle pourra toujours faire le métier qu’elle aime. C’est beaucoup plus précaire pour lui. A moins qu’il aille ailleurs, et ça… Ça, elle ne veut même pas l’imaginer. Ses yeux plongés dans ceux de son meilleur ami, la belle le contemple avec un faible sourire sur les lèvres. – Tu es tellement adorable Toby… Elle l’aime tellement, s’il savait. Ou peut-être que… Non, il ne vaut mieux pas qu’il sache. Bon sang… Tout est devenu si compliqué. Elle essaie bien d’agir comme elle l’a toujours fait avec lui, mais c’est parfois plus difficile. Comme à cet instant. Elle se blottirait dans ses bras en temps normal alors qu’elle se retient. Elle se contente de la tendre caresse qu’il lui offre sur la joue, une caresse qui arrive néanmoins à l’apaiser malgré tout. Assez pour la pousser à se confier un peu plus à lui. – J’ai l’impression… J’ai l’impression que je te cause du tort. Que notre… Relation t’en cause. Et je déteste ça… Et, en même temps, elle déteste tout autant être loin de lui.

CODAGE PAR AMATIS

Isabella n'avait pas l'air si calme et si rassurée que lui. Au contraire, il sentait qu'elle était en colère envers toutes ces personnes qui osaient émettre des hypothèses douteuses à son sujet. Et Toby, lui? Il commençait à se poser des questions, à se remettre en question... A se dire qu'il avait peut-être parfois un comportement inadéquat ou des propos déplacés et que c'était à cause de cela qu'on lui collait ces innombrables rumeurs sur le dos. Certains lui affirmaient que c'était juste parce qu'il était jeune et que d'autres le trouvaient séduisants. En bref, une idée stupide comme quoi il était trop beau pour être honnête?
Toby poussa simplement un large soupire en regardant son interlocutrice, avant de parler de ses collègues. Ceux-ci ne lui avaient pas dit un seul mot à propos de l'article, pourtant, il n'avait nulle doute qu'ils en avaient eu vent. Sans doute n'étaient-ils pas allés le lire, ce genre de presse ne les intéressant nullement, bien au contraire, les repoussant, mais... C'était comme s'ils attendaient qu'il vienne leur en tirer deux mots. Notre trentenaire se contenta de hausser les épaules. "Oui." répondit-il simplement. Quand il serait prêt, il en parlerait. Après tout, il n'avait rien fait de mal? Mais en même temps, son esprit était accaparé par les sentiments éprouvés qui auraient très bien pu pousser à un acte plus compromettant.

Puis, ils échangèrent à propos de Luke et de sa réaction face à l'annonce mensongère. Des mots d'Isa, cela avait l'air de plutôt bien aller. Toby ne put s'empêcher de sourire bêtement face à la remarque de son interlocutrice. "Alors, comme ça, on est un pack de deux? Je fais partie de toi?" demanda-t-il, arquant les sourcils et une leur intense de douceur présente dans le regard. Elle est si adorable. D'ailleurs, elle lui retourna ce propos. Il sourit de nouveau, heureux d'être en sa présence. Sa main vînt caresser la joue de la demoiselle avec tendresse, pour la rassurer, mais cela sembla expliciter encore davantage ses doutes. Des doutes que Toby ne voulait pas voir chez elle. "Ne dis pas ça...." souffla-t-il. "Je préfère quelques minutes avec toi à une vie sans toi..." ajouta-t-il ensuite. Et ce fut à cet instant qu'il se rendit compte de la portée de ses paroles. Ce n'était pas simple. Bien évidemment, la vie était un cadeau, en toute circonstance, et il ne remercierait jamais assez Dieu de la lui avoir donné. Mais, Isabella la rendait plus belle. Et il ne remercierait jamais le Seigneur pour cette rencontre.

♛ Same old empty feeling in your heart.

Well you only need the light when it's burning low Only miss the sun when it starts to snow Only know you love her when you let her go Only know you've been high when you're feeling low Only hate the road when you're missing home Only know you love her when you let her go And you let her go Staring at the bottom of your glass Hoping one day you'll make a dream last But dreams come slow and they go so fast You see her when you close your eyes Maybe one day you'll understand why Everything you touch surely dies…

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Toby est dans sa vie depuis plus de trois ans. Trois années durant lesquelles il a été un vrai pilier pour elle, un soutien quand elle n’en avait plus. Depuis leur rencontre, il lui a donné tant de choses dont elle avait besoin. Il lui a donné de l’affection, de la douceur, une épaule sur laquelle se poser, et surtout… De l’amour. Il lui a offert tout son amour, comme ça, sans restriction. Sans rien attendre d’elle, et pourtant, il a réussi à entrer dans un cœur pourtant tellement fermé aux autres. C’est lui qui l’a réactivé, c’est lui qui lui a rappelé ce que c’est, aimer. Pour cela, et pour bien d’autres raisons, elle ne pourrait jamais vivre sans lui. C’est donc avec une sincérité évidente, pas du tout dissimulée, qu’elle lui confie que Luke n’a aucun mot à dire sur leur relation. C’est peut-être une erreur de sa part de l’avouer devant son meilleur ami, c’est peut-être même une erreur de le ressentir seulement. Mais elle ne contrôle pas ce qu’elle ressent, Isabella. Elle sait retenir ses actes, ses mots même parfois, mais pas ses sentiments. Et elle n’a aucun doute sur la véracité de ce qu’elle dit. Personne ne pourrait jamais l’éloigner de Toby, sauf peut-être… Toby lui-même. A ses paroles, il affiche un sourire adorable qui arrive à attendrir la jeune femme. Elle hoche la tête en signe d’acquiescement à sa question. – Exactement. C’est tous les deux, ou aucun de nous. Ils sont indissociables l’un de l’autre. C’est une réalité, celle de son cœur. Et pourtant… Pourtant, elle n’est pas sûre que ce soit tant une bonne chose, Isa. Il est son ami, son meilleur ami. Elle ferait n’importe quoi pour lui. Mais elle se rend compte, aussi, qu’elle lui apporte bien trop de tracas. Bien plus de mal, finalement, que de bien. Elle parle de ce maudit article, de ces ragots incessants depuis des mois. Mais, à demi-mots, elle parle aussi des sentiments qu’il éprouve à son égard. Elle a l’impression de le confronter à une situation dans laquelle il ne se serait pas retrouvé, sans elle. Cette nuit-là, en Italie, il semblait presque remettre en cause ses engagements. Les choix de toute une vie. Elle a peur, Isa. Peur qu’il se perde, en ne voulant pas la perdre, elle. Il tente de la rassurer, l’apaiser, avec ses caresses. Mais ce sont ses paroles qui la touchent le plus. Elles l’atteignent, violemment, en plein cœur. Elle le contemple, plusieurs secondes durant, incapable de répondre quoi que ce soit. Elle avale difficilement sa salive alors qu’elle reprend finalement. – Et moi, je voudrais que tu sois heureux. Sans que… Tout te tombe dessus de cette manière. Elle marque un petit silence. Elle détourne son regard du sien alors qu’elle admet enfin, la voix basse et douloureuse. – J’ai l’impression d’être la pire des égoïstes…

CODAGE PAR AMATIS

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Tous les deux, ou aucun de nous deux. Se rendait-elle seulement compte de la promesse qu'elle était en train de lui faire, par ces mots-là ? Celles qu'ils ne seraient jamais séparés, qu'ils resteraient toujours aussi proches l'un de l'autre, même si ce n'était pas la chose la plus simple, même si ce n'était pas la chose à faire. Tant pis pour la raison, laissons parler les coeurs. Et lorsqu'il était en présence d'Isabella, c'était si facile pour Toby d’entendre son coeur. Il sourit, les joues rouges, comme un enfant, avant de baisser le regard quelques secondes, pour subitement le relever et le porter à la rencontre de celui de son interlocutrice. Il sentait son coeur battre fortement dans sa poitrine, et un sentiment de bien-être, mais aussi mêlé à une douce tourmente l'envahir. Il savait ce qu'il faisait, il savait qu'ils n'étaient là tous les deux qu'à attiser la flamme, au lieu de l'éteindre.
"Pour toujours." finit-il simplement par ponctuer la phrase de son amie. Ensemble pour toujours. On aurait dit des niaiseries, des paroles en l'air. Mais c'était très loin d'être le cas. L'amour qu'ils se portaient tous les deux, c'était au-delà de l'amitié, c'était peut-être même au-delà de l'amour... C'était autre chose. Il paraîtrait qu'on a tous un alter-ego quelque part. Peut-être bien que Toby et Isabelle étaient l'alter-ego l'un de l'autre.
Puis lorsqu'elle reprit la parole, il sourit simplement, hochant la tête à la négative. "Pourquoi tu dis ça?"demanda-t-il. Oui, comment pouvait-elle se sentir égoïste alors qu'elle lui apportait tant de joie dans la vie. "Je suis heureux... heureux d'être prêtre, et heureux d'être ton ami." finit-il par indiquer, avant de déposer un baiser sur la joue d'Isa. Ses lèvres restèrent quelques secondes en contact avec la peau douce de la trentenaire, avant qu'il ne s'écarte finalement. Sa main descendit pour se poser contre l'épaule de son interlocutrice, puis contre sa taille, avant qu'il ne finisse par tout simplement la prendre dans ses bras.
"Père Fleming, nous nous demandions si..." La voix venait de s'élever d'un coup. Elle provenait d'une dame d'un certain âge, dont l'habillement ne faisait pas de doute qu'elle ne faisait pas partie des plus pauvres paroissiens, bien qu'il y en ait un grand nombre dans ces quartiers défavorisés de New York. Toby la connaissait bien, elle faisait partie du conseil paroissial. "Je suis désolée, je... reviens plus tard!" finit-il par s'exclamer, après les avoir observés quelques secondes, et avoir littéralement dévisagé Isabella, comme si elle la reconnaissait, avant de repartir vers le devant de l'église, de là où elle était venue, sans un mot de plus ni une remarque supplémentaire. Toby avait sursauté, et tenait encore Isabelle par la main alors qu'il regardait l'intruse s'en aller.
Mais au lieu de s'inquiéter, lorsqu'ils furent de nouveau seul, il éclata de rire. Et d'un rire si cristallin, si clair, si pur.

» If I lose you, my heart would be broken. (Tobisa)
» can't stop my heart from beating, why do I love this feeling (headan)
» Rose ∾ A heart that hurts is a heart that works.
» empty space (caleb)
» Only you could fill this empty space. (Kaz)