feel the thunder (zeus)

Ce contrat, c'était un gros, le genre que tu pouvais pas laisser passer. T'avais tout préparé avant qu'il arrive, t'avais sorti la bouteille de vins, les deux verres à moitié vides étaient assortis sur la table. T'avais tout rangé et nettoyé, même si c'est habituel chez toi, cela dit tu t'es rendu compte que l'influence de Zeus t'a poussé à te calmer sur le ménage, sur ta phobie, ton psy aime beaucoup ça d'ailleurs. Oui, ton psy est le seul au courant pour vous, mais t'as besoin de tout lui dire et il se rend compte à quel point il te complète, à quel point il t'aide malgré lui. Tu t'étais fait beau, t'avais même sortie la chemise et le pantalon de costard, sans la veste parce que t'étais quand même chez toi. T'avais accueilli ce jeune entrepreneur qui nécessitait tes besoin pour établir un système dans sa boîte et qui pourrait te demander encore beaucoup de services si tu lui plaisais. Une jeune entreprise qui marchait déjà du tonnerre, sans compter que le gars était plein aux as, merci maman et papa. Il avait ton âge à peu près alors t'avais d'autant plus envie de le soutenir. Et t'étais là, sur ton canapé, lui à côté de toi, en train de terminer de lui présenter ce que tu prévois. Tu finis, il sourit, il a l'air satisfait et toi t'es soulagé. Tu sais combien il te propose et ce fric, t'en as besoin, tu le veux. Pas seulement pour ton appart' ou pour la bouffe, tu te dis qu'avec ça tu pourrais vous offrir un voyage à Zeus et toi, un moment rien que pour vous, loin des habitudes et du quotidien. C'était ce qui te motivait le plus, mais tu gardais la surprise, tu languissais de voir sa tête lorsque tu lui annoncerais la nouvelle.

« Eh bien écoutez, tout ça me semble parfait, je pense que je vais vous engager ! » Tu souris, réellement heureux et tu sers la main qu'il te tend. T'es pas à l'aise avec tout ça, tu te sens trop large dans tes vêtements trop chics pour toi, mais le boulot c'est le boulot et t'es obligé parfois d'avoir un rôle professionnel. Tu peux pas toujours tout faire de chez toi en jogging et t-shirt Batman. Il complimente ta maison, ton look, tu le remercies et tu commences à te méfier un peu quand il insiste sur le fait que tu ressembles pas à un informaticien habituel, que t'es bien plus beau. Tu sais pas trop comment réagir, tu te contentes de garder un sourire gêné et puis il s'avance vers toi tandis que toi tu recules. Ok, c'est clairement un danger ce gars et visiblement tu lui as tapé dans l'oeil, t'es même pas sûr qu'il t'engage pour ton programme. Mais tu peux pas dire non, t'as pas le droit. Enfin, tu peux dire non à ses avances, mais fais gaffe à pas blesser son égo de fils à papa. Il pose une main sur ta cuisse et là t'entends l'alarme d'alerte résonner. Clairement, le gars va trop loin, il est du genre à avoir tout ce que tu veux, mais toi t'as déjà ce que tu veux. Tu repousses sa main gentiment et il semble pas comprendre parce qu'il se fait insistant. « On peut allier travail et plaisir vous savez. » Eh merde...

Sans que t'aies le temps de t'en rendre compte, il se rapproche bien trop de toi et voilà qu'il est limite à califourchon sur toi. Toi, t'essaies de le repousser comme tu peux avec tes mains, tu gardes ton sang-froid pour son fric, pour Zeus, mais tu sens que tu vas éclater dans quelque secondes. Seulement t'entends la porte s'ouvrir et tu tournes la tête pour apercevoir Zeus, visiblement choqué, déçu et énervé. Très énervé. Tu comprends vu la position dans laquelle tu te trouves. « Att-... Zeus ! C'est pas ce que tu crois ! Je peux tout expliquer ! » Tu sais que ça t'aides pas, que c'est clairement ce que dirait un infidèle pris sur le fait, mais pour ton cas c'est vrai. Ton futur employeur semble mécontent de sa visite surprise et se lève pour le fixer. T'as l'impression d'assister à un duel de tigres et toi t'es le morceau de viande. Chouette rôle pour toi ! « Désolé, mais on est en rendez-vous d'affaires. » T'es content qu'il reste professionnel, mais t'as peur que Zeus se barre, qu'il croit pas ce que tu veux lui dire. Tu te lèves à ton tour, la main tendue comme si ça peut t'aider à le calmer. « C'est ça ! C'est un futur employeur, je lui montrais mon programme, rien de plus ! » Mais les verres de vin, le mec à califourchon sur toi, ta tenue trop chic, tu comprends que Zeus ait l'air aussi contrarié. Tu sais juste pas comment il va réagir, ce que vont lui dicter ses impulsions.

Cette journée;éreintante et longue, avait offert à Zeus son lot de surprises et de déconvenues. Après avoir bataillé toute la matinée sur un incendie volontaire, il avait dû former l'après-midi un binôme avec Shady. Autant dire qu'aucun d'eux n'était content de se retrouver. Shady avait apprit par Nell que Zeus était son nouveau copain et en clair, en était vexé. Il se sentait infortuné, lui qui n'avait pas pu aller jusqu'au bout de leur histoire à cause de sa condition de pompier. Il voyait maintenant que Nell remettait le couvert avec un collègue, de la même brigade. Zeus était interloqué par cette situation car Shady n'avait pas l'air de bien prendre la situation. Ils avaient donc passé l'après-midi à se regarder en chiens de faïence, agissant machinalement les actions pour éviter de causer. Pour un bavard invétéré comme Zeus, c'était inhabituel et il était gêné,contrarié même. Il faut savoir que le jeune blondinet détestait le conflit, surtout au travail. Il avait essayé d'engager le dialogue mais l'autre pompier semblait encore hésitant, évasif. Il lui lançait des vifs coups d'œil, faisait mine de l'écouter vaguement mais il n'en pensait pas moins. Il avait donc fini cette journée sur une note négative, se demandant si la relation avec Shady se détériorerait davantage dans les jours à venir. S'étirant légèrement tout en rejoignant sa voiture, il est toutefois content. Il sait qu'il va retrouver Nell, qu'ils vont passer une bonne soirée tous les deux. Ils allaient continuer les jeux récemment offerts par ses soins et bien manger. Ouais, la soirée s'annonçait parfaite.

Sur le chemin qui le conduisait à l'appartement de son cher et tendre, Zeus laissait ses idées vagabonder et créer des scénarios tous plus excitants les uns des autres. Il aimait réinventer leur relation, amenant des défis, des surprises, des gestes qui leur permettraient encore de se découvrir. Ou, se redécouvrir, s'aimer encore un peu plus.

Il finit par arriver , se garer. Il coupe le moteur, se refait une beauté. Il s'inspecte dans le miroir de la plage conducteur, il vérifie son degré de beaugossitude. Il est parfait, tant mieux. Il prend sa veste et ferme la voiture. Pour le coup, il n'a pas prévu de surprises mais il se dit que sa simple bonne humeur peut être suffisant pour ce soir. De plus, Zeus est un mec plein de ressources, il pourra facilement le faire sourire, le faire rire. Il pense Zeus, que les moments sont toujours merveilleux. Peut être parce qu'il aime Nell, peut être parce que tout lui paraît si beau, si parfait maintenant qu'il est amoureux. Être en couple est plus facile de jour en jour même si Zeus ignore l'avenir. Il veut y croire, Nell lui a ouvert la voie. Il a fait plus que simplement le draguer, le séduire. Il l'a guidé, l'a accompagné dans cet engagement dont il n'a plus peur. Certes, peu de personnes sont encore au courant de leur union mais il veut faire les choses bien. Prendre son temps car il sent que c'est le bon, du moins il l'espère. Ce jour là, il monte quatre à quatre les marches de l'escalier. Tout lui paraît lumineux, joyeux car un sourire s'affiche largement sur son visage. Il a hâte de le retrouver,ce brun ténébreux aux yeux chocolat. Il a envie de le serrer dans ses bras et de lui répéter qu'il n'y a que lui.

Il ouvre la porte, le sourire béat. Il s'attend à tout... sauf à ça. La situation le choque, il a le souffle coupé. Plus rien ne bouge, plus rien ne compte. Sauf cette respiration haletante, cette situation qui s'éclaircit. Ses poings se serrent, alors que ses yeux immortalisent l'insoutenable. Son amour, son geek sur le canapé. Au dessus de lui, un homme bien habillé, le brushing de Ken et un parfum cher, sûrement Lacoste. Il empeste jusqu'ici avec son odeur, n'égalant pourtant en rien son air hautain. Il le dévisage, l'examine de la tête au pied, furieux d'avoir été interrompu. Et Nell, la voix tremblante qui lui dit de ne pas y croire. Les faits pourtant, sont là et clairement identifiables. Il ne mesure pas encore tout mais voit son homme en veste de costume, la bouteille de vin sur la table et leur proximité. Il fulmine, à l'allure d'un TGV. Son visage se crispe, lançant un regard noir à Nell. « OUAIS c'est ça! Vous alliez peut être faire un monopoly peut être?! J'savais pas que ça se jouait dans cette position!! ». Il rage, il pourrait hurler mais pour le moment, il se contient. La fureur n'est pas encore là, elle apparaîtra pourtant bien assez tôt.

Quand le monsieur lui indique le rendez-vous d'affaires, Zeus ne peut s'empêcher. Il veut se ruer sur lui , il se rapproche et lui gueule dessus. « TOI là! Le Fashion Boy en Giorgio Armani... SI tu l'embrasses ou le touches encore une fois, je te REFAIS la tronche! ». Il mime de lui foutre un coup de poing, bien qu'il pense lui casser la figure dans tous les cas. Tout est une question de temps.

Il repose son attention sur Nell, qui se défend comme il le peut. Dit il la vérité? Zeus ne devrait pas en douter mais... cette impulsivité, cette colère dépasse tout. Comme à son habitude, ses sens le précèdent et son action sera terrible. Il est si énervé que sa tristesse le ronge de l'intérieur. Il est furax, il ne peut regarder son amoureux sans avoir la nausée. Tout va trop vite,il aimerait se poser, se concentrer et s'interroger. Il ne savait pas ce qu'il allait faire encore, il sentait juste qu'un ensemble de choses s'accumulaient déjà : les larmes au creux de ses iris, les cris au fond de ses entrailles. Il sent que parler lui coûte, la douleur est trop vive. Mais, Nell est en face de lui, il ne peut le nier. Sans croiser son regard, il lui dit, traduisant sa déception : « J'arrive pas à le croire, comment tu peux faire ça... C'est lui ton Ennis c'est ça? Je ne te suffis pas... ».
Il est là, stoïque. La peur et le choc le font trembler, se mouvoir comme si il avait le hoquet, par à-coups. Lui qui avait vu la lumière avec Nell, la promesse d'un si bel amour , il voyait maintenant tout noir. Se tromper pouvait peut être faire aussi mal qu'être trompé. Les mains jointes derrière le haut de sa tête, il tombait de trois étages. Sans amortisseurs.

Tu sais à quel point Zeus peut être jaloux, t'as déjà vu à quel point il pouvait être sanguin par crainte que t'ailles voir ailleurs. C'est vrai que t'aimes bien ce côté de lui malgré tout, sa volonté de te faire sien et seulement sien, ce désir de n'être que le seul que tu vois. T'es comme la princesse gardée par le dragon, sauf que ton dragon c'est aussi ton prince charmant et tu préfères nettement ce scénario aux contes de fées que t'as lu quand t'étais petit. Oui tu connais sa jalousie, cela dit tu peux pas lui en vouloir de s'énerver cette fois, tu peux pas lui reprocher cette même jalousie étant donné la situation qui ne joue absolument pas en ta faveur. Et ton futur employeur qui semble croire que tu peux être à lui n'arrange pas les choses. Sa colère est palpable, visible, t'es frappé par la foudre de Zeus, blessé en plein cœur, mais tu sais que tu pourras t'en sortir, tu l'espères en tout cas. Tu veux pas le perdre pour une connerie, tu veux pas qu'il t'abandonne pour un contexte mal interprété. Tu crains pour ton invité quand tu le vois s'avancer, mais par chance il se retient, il se contente de le menacer et tu le trouverais presque sexy si t'avais pas aussi peur. Pas de lui, de vous.

Et puis tu vois son regard, tu vois dans ses yeux la peine, la douleur et ton petit cœur se serre douloureusement, se tord et t'as mal. T'as mal de le voir comme ça, mal qu'il ait pu se sentir trompé, qu'il ait pu croire que tu pouvais préférer cet abruti à lui. T'as envie de te jeter sur lui, de le serrer contre toi, le rassurer de toute tes forces, mais tu sais que tout ce que tu gagnerais là c'est de te faire jeter. Et puis il sort la référence qui te touche, celle qui te fait plus mal encore. Brokeback Moutain. Tu sais que c'est cliché, mais t'as aimé ce film, encore plus à ses côtés. T'as aimé qu'il te serre contre lui quand tu t'es mis à pleurer à la fin, t'as aimé voir ses yeux humides alors qu'il faisait le fier. C'est ton Ennis et t'es son Jack, c'est comme ça entre vous et t'as mal qu'il croit que c'est pas le cas, t'as mal qu'il croit que vous êtes pas tout l'un pour l'autre. Qu'il est pas tout pour toi. Tu sais pas quoi faire, tu sais pas comment l'apaiser, le rassurer, mais tu sais que sa foudre doit sortir, tu sais qu'elle doit se tempérer et tu sais que tu dois faire en sorte que ton futur employeur s'en sorte indemne. Parce que c'est lui qui te permettra de lui offrir cette surprise, qui te permettra de lui rendre un peu de ce tant qu'il te donne.

« C'est toi mon Ennis ! Toi et personne d'autre ! »Tu veux t'avancer mais il est là, comme un spectateur, cet invité qui ne comprend pas la situation et refuse de s'en aller. Tant pis, ce que t'as avec lui compte bien plus, sa souffrance tu la supportes pas. Tu t'avances, tu l'entoures de tes bras et tu sais qu'il va lutter, qu'il va essayer de t'empêcher, mais tu le serres plus fort encore contre toi. « S'il te plait Zeus calme toi, je peux t'assurer qu'il n'y a rien entre lui et moi, c'est toi que je veux, seulement toi. » Tu le gardes contre toi, tu fermes les yeux, t'es prêt à subir ses coups et sa colère si t'arrives à lui retirer cette peine dans son cœur. « Je ne dirais pas qu'il y a rien, moi j'ai senti des étincelles. » Oh putain, la goutte de trop, le genre de mec qui sait pas s'arrêter. Tu lâches Zeus pour te tourner vers lui, choqué et surprise, t'as les poings serrés. T'es pas du genre violent, mais pour une fois tu lui en foutrais bien une. Sauf que t'as encore besoin de lui, aussi con soit-il. Dommage, sans sa tentative de drague, tu l'aurais trouvé sympa. « Pas d'étincelles, pas de quoi que ce soit. Désolé, mais entre vous et moi il n'y a que le boulot. »

Il comprend pas, ou plutôt il veut pas comprendre. Il s'avance d'un pas vers vous, comme s'il croyait encore avoir une chance malgré tout ça. C'est peut-être tout ça qui le faisait insister en même temps, le désir de gagner ce qui est dur à avoir. C'est bien son genre à ce mec. Tu t'occupes pas de lui, tu te tournes vers Zeus et t'attrapes son visage entre tes mains pour le forcer à te regarder dans les yeux. « Zeus, t'es le seul pour moi, tu me suffis bien au-delà de ce que je pourrais espérer ! Je t'assure que ce n'est pas ce que tu crois, qu'il y a une explication, laisse-moi t'expliquer... » Et l'autre se racle la gorge, mais tu gardes Zeus entre tes mains, tu gardes tes yeux dans les siens. « Tout ça est très gênant et le rendez-vous n'est pas terminé alors si tu pouvais nous laisser terminer de conclure blondinet, merci. » Là, t'es plus maître de rien, surtout pas de Zeus. T'essayes de le calmer, t'essayes de l'empêcher de s'emporter, mais t'es qu'un mortel face à la colère d'un Dieu. Tu peux pas lui résister, tu peux pas l'empêcher. Tu sais que ça va mal finir, pour ton boulot et peut-être ton couple et tout ce que tu peux faire là, dans l'instant présent, c'est regarder la chute impuissant. Tout regarder s'effondrer devant toi. Une dernière tentative pourtant, vaine. « Zeus non... ! » Comme si tu pouvais l'empêcher d'agir, l'empêcher de réagir.

Tout va trop vite. Zeus a seulement ouvert la porte et, en une poignée de secondes, son monde était tout retourné. Il se sentait faible, faible d'avoir cru en cette histoire, faible de le vouloir,encore. Il y a une part infime de lui qui lui dit que Nell a foutrement raison. Il veut se persuader que le geek l'aime toujours sans faille, qu'il veut qu'il reste pour le câliner. Il rêverait de se réveiller, l'air de rien et que Nell l'entoure de ses bras. Seulement voilà... Zeus n'est pas dans un de ses rêves. La seule présence du mec brun au costume le dissuade de toute retenue. Il a tellement envie de lui foutre une beigne. Il se sent comme dans un soap opera, où il s'est passé un truc et que Bridget essaie de dire pendant trois épisodes à Brandon qu'elle l'aime, même si il vient de la surprendre avec Rick. Ouais, Zeus ignore encore si il est Brandon, si il lui pardonnera. Il baisse la tête, encore contrarié mais il souffle, son coeur répond aux réponses de Nell. Il sait y faire, il est beau et en plus, il a de bons arguments. Cela semble vrai, il le sent. Il ne comprend pas comment son amoureux aurait pu ainsi changer d'avis. Zeus écoutait son instinct et il le guidait naturellement vers lui. Vers son meilleur ami, son amant. Son Jack, son nouvel amour si pur, si attachant. Il le prend dans ses bras, le tempère mais Zeus gronde profondément. Il sent la colère monter et, bien qu'il adore l'attention de Nell qui ne faillit pas, il sait qu'il va faire une connerie.

Le mec est toujours là, à les observer d'un air dédaigneux et mauvais. Il avait clairement pas envie d'être dérangé, encore plus avec un mec qui ne lâcherait pas le morceau. Il avait donc trouvé Nell à son goût, dans sa veste de costume. Il ne comprend pas vraiment encore comment cela a commencé, si le vin a vraiment aidé, si ils seraient allés plus loin. Il est triste, déçu. Les interrogations se multiplient et il assiste à un combat de tennis entre les deux hommes. L'homme le complimente, dit qu'il y a quelque chose alors que Nell le contredit. Il a des sifflements dans les oreilles, il ne sait plus quoi penser. Alors qu'il est concentré sur les faits, essaie de se positionner, l'homme lui sort la phrase de trop. Le traiter de blondinet en plus de lui ordonner de partir, il pète un câble. Nell tente de le retenir mais c'est trop tard. Zeus se jette sur lui, son poing droit venant percuter sa mâchoire avec fracas. Il en profite pour lui asséner également un coup dans le ventre. L'homme manque de tomber à la renverse mais reste debout, lui lance un regard toujours noir. Il se passe une main sur le visage et lui dit :  «  Tu pourras dire ce que tu veux, tu pourras faire tout mais c'est MOI le boss ici! Si je le veux, je l'aurai. » Et, comme pour le lui mettre bien dans le crâne, il lui file une droite. Zeus ne s'y attendait pas vraiment alors il perd pied, se reprend de justesse. Il n'est pas rassuré mais il ne renonce pas. Certes, à ce moment précis, il ne pense qu'à lui, qu'à  son ego qui a été bafoué. Tous les enjeux ne lui sont pas visibles, il le regrettera sûrement plus tard. Il se tient la joue rougie par le coup et lui répond, sur un ton menaçant.  « N'est pas Mr Grey qui veut..C'est toi qui lui a sauté dessus C'EST ÇA? Quand bien même il est bandant tu ne crois pas qu'il a son mot à dire?!! » . Il pense lui avoir cloué le bec car il semble réfléchir un moment, surpris de sa question. Cet état ne dure pas pourtant, l'homme lève la tête, fier.

«  Qui te dit qu'il n'a pas aimé ça? Il faut dire qu'il a l'air tellement bien je vais pas renoncer si facilement à un tel investissement... sûrement rentable!  ». Il lui affiche un sourire narquois, tout en s'empressant de se coller à Nell comme de la colle UHU. Il passe une main sur son bras droit, le caresse légèrement.

Zeus veut se jeter à nouveau sur lui mais il prend Nell en otage, il se sert de lui pour l'emmener à merder une nouvelle fois, à ce qu'il foire tout. Zeus respire, il serre les poings et retient son souffle. Un nouvel excès de colère pourrait lui faire tout perdre et causer du tord au seul mec qu'il n'a jamais autant aimé de sa vie.Il reste immobile, espérant que Nell pourra se dépêtrer de cette situation.

L'homme, en position de force se permet d'ajouter à son égard... «  Un gars comme toi... Regarde tes sapes, regarde ta tête. Tu ressembles à un gamin, accaparé par les femmes sans avoir une seule note de style. Tu as qu'à aller sauter la voisine et nous laisser causer. J'ai plus à offrir à Nelliel que toi. »

Zeus recule un moment, énervé par ses dires mais touché aussi. Si le jeune homme se foutait de ce que les autres pensaient, il était aujourd'hui à fleur de peau , surtout qu'il le dénigrait face à son copain. Il se sent observé, jugé et Nell est de l'autre côté. Zeus se laisse submerger par les regrets et l'incompréhension, par la désillusion et l'amertume. Il regarde Nell, l'air grave. Son regard est évasif mais on peut déceler l'eau dans ses prunelles turquoises. Il commence à dire son nom, a du mal à continuer. Il lui demande alors. « Et si il y avait une part de vrai dans tout ça Nell? Comment tu... Comment TU PEUX boire avec lui et espérer que rien ne se passe! C'est un mec PUTAIN! Il va forcément vouloir tenter sa chance puis... puis j'en ai MARRE! Pourquoi se le supporter cet imbécile là! Pourquoi, pourquoi c'est si compliqué?!! » . Il se dirige vers la cuisine, pensant étancher sa soif et sa colère mais il balance un verre par terre, victime de sa fièvre, de sa vengeance. Il crie, les deux hommes le regardant avec stupeur. Zeus a ouvert son âme, la blessure jaillit et ses sentiments, mis à rude épreuve, suffoquent.

Tu vois la scène se dérouler devant toi, tu vois les choses prendre une plus grande ampleur lorsque le poing de Zeus touche la joue de ton futur patron, quand son genou se lance violemment contre son ventre. Tu vois le businessman reculer, déséquilibré et tu retiens un long et profond soupir. Tu savais que ça allait arriver, tu savais que Zeus allait finir par frapper quelqu'un, tu pensais bien que ce serait lui. D'un côté t'étais content parce qu'il le méritait, parce que voir ton homme se battre pour toi te rendait précieux, mais d'un autre tu sentais ta surprise s'envoler, tu sentais ton contrat filer dans le ciel. Ce que t'attendais pas, c'est que ton invité riposte, qu'il s'en prenne à Zeus. T'assistes à un combat de chiens en faïence, tu les vois se mordre, se griffer et t'es en colère. Petit à petit, ça monte. Pas seulement parce que t'en veux à ce mec qui a osé s'en prendre à celui que t'aimes non, mais surtout parce que t'as l'impression d'être une demoiselle en détresse, un morceau de viande incapable de se défendre, de résister et ça, ça t'agace. T'as même plus l'impression d'être là alors que t'es les sujet de leur dispute. Ok t'es pas sanguin, ok t'es nul en combat, mais t'es pas une fillette de quinze ans et même les fillettes peuvent être de redoutables demoiselles, t'es pas ce cliché de la copine du héros qui attends toujours de se faire sauver.

T'es surpris quand l'autre se colle à toi, t'as envie d'être partout sauf près de lui et t'essayes de le repousser mais il s'accroche encore plus qu'une sangsue l'enflure. Et comme si tu lui en voulais pas assez, il s'en prend à lui, à ton Dieu, ton beau blond à toi. Comme s'il n'était pas assez bien pour toi, comme si c'était pas toi qui devait te mettre à sa hauteur. T'as mal parce que ses mots semblent le toucher, l'affecter et tu vois l'humidité dans ses yeux. T'as mal quand il te regarde et qu'il comprend pas. Seulement au point où t'en es, c'est plus la peine qui te dirige. Non, ça c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Ça t'arrives pas souvent d'être en colère, mais cette fois t'exploses. Tu fronces les sourcils, tu lances un regard noir à Zeus avant d'enfin te libérer de l'emprise de celui qui ne sera finalement jamais ton patron. Tu te tournes dans sa direction et tu pointes un doigt contre son torse. « Je vous interdis de parler comme ça de lui ! Vous êtes qui pour juger ce genre de choses ? Ce commentaire ne vaut rien venant d'un fils à papa qui doit sûrement payer pour coucher. Désolé, mais je romps mon contrat avec vous, pas question de faire affaire maintenant. » Tu le pousses, le forces à se reculer alors qu'il semble surpris par ton comportement. Une fois contre ta porte, tu l'attrapes par le col et tu le fixes droit dans les yeux. « Je n'ai aimé aucun moment passé avec vous, comme tout le monde c'est votre fric qui m'intéresse, pour lui, pour lui offrir la surprise qu'il mérite. Mais grâce à vous, c'est foutu maintenant ! Allez vous faire foutre, que je ne revois jamais votre visage par ici et oubliez mon numéro où j’appellerais la police pour harcèlement. J'ai une amie flic alors ne tentez même pas. » T'ouvres la porte et tu le pousses dehors. « La prochaine fois que vous osez parler comme ça à cet homme, à mon homme, je vous pète le nez, c'est une promesse. » Et tu claques la porte avant de soupirer, ta colère ne s'étant estompée qu'à moitié. Tu tournes la tête vers Zeus, c'est à son tour.

Tu t'avances vers lui, t'attrapes son sac d'affaire et tu lui donnes un coup avec. Tu sais qu'il va se protéger, tu le fais pas vraiment pour lui faire mal, ou alors juste un peu. « Toi ! » Tu le tapes une deuxième fois avec, le regard noir. C'est peut-être le Dieu de la foudre, mais là, c'est toi qui a les pleins pouvoirs, c'est ta foudre à toi qu'il devrait craindre. « Comment tu peux croire ne serait-ce qu'un instant que je te tromperais ?! Avec lui en plus ! C'est toute l'estime que t'as pour moi ? C'est tout ce que m'accorde ta confiance ?! » Tu le frappes une troisième fois, tu commences à t’essouffler de toute cette colère, mais il faut qu'elle sorte. Tu poses la sac et tu cherches quelque chose d'autres pour te défouler, n'importe quoi. « C'était mon futur employeur bordel ! Si j'ai pris du vin c'est parce que les gens comme lui aiment toujours ça et c'est lui qui m'a dragué, qui s'est jeté sur moi, j'ai essayé de le repousser au moment où t'es arrivé. Mais comment t'as pu croire que je l'aurais préféré à toi ?! Tu m'as cru quand je t'ai dit que t'étais l'homme de ma vie ? Toutes les fois où je te dis que je t'aime ? » T'attrapes le verre encore intact et tu le brises contre le sol, tu sais que tu vas regretter mais là toute de suite ça te fait un bien fou. Et de toute façon ils vont de pair. « Si j'ai supporté cet abruti c'est parce qu'il me proposait un énorme contrat ! Avec cet argent je voulais t'offrir une surprise, je voulais nous offrir un voyage pendant quelques jours, rien que toi et moi en Grèce ou en Italie. J'avais enfin l'occasion de te rendre tout ce que tu m'apportes depuis le début, d'être à ta hauteur, mais t'as tout gâché ! » Tu t'avances vers lui et tu tapes son torse, sans y mettre de force, juste pour diriger ta colère contre lui. « Bordel Zeus, est-ce que tu doutes tant de moi ? De mes sentiments ? » La colère se calme petit à petit, tu deviens presque inquiet, t'as presque peur. Cela dit tu lui en veux encore de son manque de confiance, tu sais qu'il a intérêt à assurer pour se faire pardonner.

Zeus assiste, à la fois puissant et impuissant à la détermination et la défense de son amoureux. Ce geek au grand coeur devenait soudainement un lion féroce, autant pour sauver sa peau que pour redorer le blason de l'être aimé. C'était clairement et définitivement une nouvelle déclaration qu'il lui livrait sur un plateau d'argent. A lui, à ce Zeus qui n'était que trop fier dans son ego, aveuglé par la jalousie comme le fût Thorin par l'or. Trop furieux pour ne pas le protéger, le serrer dans ses bras et lui dire qu'il était le meilleur. Il se sent coupable, cette fièvre qui l'habite et l'empêche de se rassurer, de croire en leur bonheur si pur, si nouveau. Il reste immobile, bouche bée devant Nell qui sort le futur ex boss d'un seul coup de son appartement. C'est à ce moment là que le blond réalise la conséquence de ses actes. Refaire le portrait de Fashion Boy était tentant sur le papier, faire le bonhomme pour redorer son blason l'était pour montrer à Nell qu'il en avait dans le pantalon. Il se sentait toujours plus blessé dans son ego, eux qui avaient pourtant tant oeuvré pour faire clore cet amoure si pur, si beau, si nouveau. Observer son amoureux jeter de cette façon ce futur ex boss ne lui faisait pas encore réaliser la conséquence de ses actes. Lui qui était tant pris dans ce combat de coqs, il ne se rendait pas compte de l'énorme contrat qu'avait perdu Nell. Zeus avait l'étrange sensation, à la fois étrange mais méritée qu'il avait tout fait planter. Il avait laissé son instinct le guider, cette colère le submerger alors que comme à son habitude, son homme avait tout fait pour apaiser les tensions, être le Gandalf de la situation. Qu'importe, le blond avait bien évidemment tout foutu en l'air. Il passe ses mains sur son visage, encore secoué par le contexte mais sachant qu'il vient de partir de l'appartement. ENFIN. Il se tourne vers Nell et en le regardant, il ravale sa salive. Il lui faudrait plus que dix épisodes de soap opera et un paquet de chocolats Jeff de Bruges ou beau bouquet de fleurs pour se faire pardonner. Lui qui avait ri devant les comédies romantiques devant ces bel âtres qui bataillaient pour se faire pardonner, il n'en menait pas large aujourd'hui. Il se demandait comment son homme prendrait la chose, lui qui venait de mettre un terme à un contrat qu'il avait à peine signé. En plus de cela, il lui avait parlé d'une surprise et Zeus se sentait encore plus stupide d'avoir cogné l'autre gars. Il appréciait le geste, il était toujours plus satisfait de l'attention de Nell et de ce qu'il lui apportait, chaque jour d'amour et de tendresse.

Sans crier gare, alors que Zeus reprenait à peine ses esprits, il aperçoit Nell lui jeter le sac d'affaires dessus, lui asséner quelques coups tout en lui faisant des reproches, en se justifiant. Surpris d'une telle attitude, lui qui voyait toujours le nounours en guimauve qu'il adorait croquer, Zeus ne peut réagir, sur le coup du moins. Il baisse la tête, Nell expliquant le verre de vin, lui demandant pourquoi sa confiance est autant entachée devant quelque chose qu'il n'a pas commis. Il lui assure que ce n'est pas lui, que l'homme lui a sauté dessus. Zeus commence à y croire, il se sent visé et contrarié. Il sent bien que le geek a raison, qu'il n'y a pas de quoi s'alarmer. Il se doute bien qu'il n'aurait pas dû autant jouer sur sa loyauté, prétendre qu'il pouvait lui faire du mal. Nell avait toujours été celui qui avait le plus cru en leur couple, en leur relation et le jeune homme avait bafoué cela. Il avait réduit à néant tous les efforts, tous les combats qu'ils avaient mené jusque là. Cela avait un goût profond d'amertume et de fatigue. Il savait qu'il avait peut être poussé le bouchon trop loin. Il regarde par terre, alors que Nell lui donne le troisième coup et l'achève avec ses paroles. Il se dirige vers le salon, Zeus sent tout de même que la colère ne l'a pas quitté complétement. Les deux hommes sont aussi sous pression l'un que l'autre et entre la cocotte minute et le Cookéo, il faudrait bien voir lequel explose en premier. Ce n'était pas une compétition mais force était de constater qu'ils avaient tous deux ouverts la soupape et le moment crucial grondait en sourdine.
« TOI! Toi tu es toujours parfait! Tu ne fais rien de travers oui c'est certain! C'est toujours la même chose! Tu décides qu'on soit ensemble, tu fais tout pour que ça se passe bien et JAMAIS, jamais tu te permets la moindre des erreurs. Forcément c'est TOUJOURS de ma faute! » . Nell explose le verre sur le sol. Pour une fois, Nell allait sûrement exploser avant lui. Il ne semble pas encore rassasié, il a Zeus en ligne de mire et ira jusqu'au bout de ses reproches, de ses remontrances. Zeus le sait, il le sent. « Et tu crois que moi je ne t'aime pas PEUT ETRE?! Tu crois que j'aurais supporté que quelqu'un te touche, que quelqu'un te... qu'il te... » Il se tourne, dos à lui et prend la tête dans ses mains. Il ne veut pas pleurer, pas maintenant. Il cligne des yeux, retarde l'échéance de ce torrent humide qui viendra le singer. C'est là qu'il lui parle de la surprise, du voyage en Grèce ou en Italie. La fureur qui l'occupait jusqu'ici s'estompe un instant, juste pour imaginer. Il ferme les yeux, les voit sur une plage en Grèce ou à déambuler dans les rues de Rome, au Colisée et son coeur s'engouffre dans un océan de tourments. Il se sent à la fois subjugué d'une telle escapade et regretté d'avoir été si bête, si impulsif. Il sait que ce ne sera pas un souvenir, juste un rêve qu'ils n'auront pas réalisé. Par sa faute, c'est un nouveau moment qu'ils leur échappent, un instant où il aurait encore pu lui prouver tout ce qu'il aime et tout ce qu'il lui manque pendant la semaine. Il souffle, dit à voix basse. « C'était donc pour ça, pour ça que... que tu ne m'as rien dis avant...  » Et il se retourne, plante ses yeux dans ceux de Nell. A cet instant précis, il voudrait se jeter dans ses bras, lui dire "jet'aime" cent fois et s'excuser platement. Il aimerait sourire en coin, pour lui dire comme il aime cette surprise, comme il pourrait lui offrir la Tour de Pise sur un plateau si il lui demandait. Seulement, la nouvelle attaque de Nell tue toute réconciliation dans l'oeuf. Face à cette nouvelle accusation, le blond n'a pas d'autre choix que de répondre.

« Mais... mais comment peux tu croire que je doute de tes sentiments?! Comment peux tu croire QUE JE VOUDRAIS ARRETER?! Tu vois comme j'aime avec être toi! Comme je te fais l'amour, comme je suis bien...  » . Il sait qu'il a merdé, il sait qu'il aurait dû faire attention mais... mais il ne veut pas qu'il croit que tout s'arrêtera là, qu'il doute de lui. Il reprend. « T'es tellement... t'es tellement parfait Nell avec moi... Je t'aime et... et j'suis juste pas à la hauteur, je te cause... j'fais le con BORDEL! » Il laisse couler une larme sur sa joue. Puis une deuxième, il les essuie avec sa main droite. Il lui attrape les mains. Il ne veut pas l'embrasser, juste arrêter qu'il le lynche, qu'il le frappe. Il sait qu'il a parfaitement le droit de le faire, de lui en vouloir mais il veut stopper ça. Le conflit, les coups, il n'aime pas ça. Quelque part, ce qui est arrivé à Johnny résonne toujours en lui donc les coups, il ne les apprécie guère. Il regarde ailleurs, retient ses larmes comme il le peut. « Qu'est-ce que je peux faire pour te montrer que j'veux que ton bonheur Nell? Que j'sois prêt à taper le premier qui te fait du mal n'est pas une raison suffisante ? Tu... tu voudrais que je fasse quoi pour te montrer que tu comptes pour moi et que jamais, jamais tu me perdras?  » Il plonge à nouveau ses yeux dans les siens, humides et interrogateurs. Qu'il le repousse, qu'il l'accepte mais qu'il ne reste pas indifférent. Qu'il ne le culpabilise pas davantage, lui qui lui ouvre son coeur et lui promet d'être toujours là. Qu'il accepte son amour sans faille, et lui dise dans un sourire, que cet amour ne pourra jamais ternir.

T'avais fini par exploser, t'avais fini par lâcher tout ce que t'avais sur le cœur et ça te faisait un bien fou de t'énerver, de remettre à leurs places les deux coqs qui se battaient bêtement. Tu te doutais que Zeus finirait pas simplement par se calmer alors que ta colère se répandait sur lui, tu savais qu'il répondrais mais là, t'avais pas envie d'être le calme du couple. Pour cette fois, tu lui foncerais dessus toi aussi parce que t'en as besoin et tu te fiches bien que ça lui plaise pas. Tu sais que ça sera pas trop grave de toute façon, tu sais que les conséquences ne seront pas désastreuses parce que c'est qu'une dispute, quelque chose d'aussi idiot que le qui a la plus grosse à laquelle t'as assisté y a quelques minutes. Tu lèves les yeux quand il te traite de parfait, quand il te fait croire que c'est sa faute à lui. Tu sais que c'est faux, tu sais que tu l'es pas et t'es conscient que t'en as fait des erreurs entre vous aussi, mais lui semble ne pas le voir, te reprocher même ton investissement ou se culpabiliser. « J'suis loin d'être parfait Drake, j'ai fait mes erreurs et j'en ferais aussi alors le prends pas sur ce ton ! » Si t'utilises son nom de famille, c'est que t'es vraiment en colère, tu fais toujours ça quand tu l'es. Ça a plus d'impact et tu t'en rends bien compte. Tu fais comme ta mère mais ça, tu t'en rends pas compte.

Tu sais qu'il t'aimes, tu t'en veux un peu de t'être trop emporté quand il se tourne, quand tu sais qu'il est sur le point de pleurer. Tu te dis que t'es ptêtre allé trop loin mais merde, t'as le droit d'exploser toi aussi, surtout maintenant. Ouais tu comprends sa jalousie, la situation était trop bizarre, mais t'avais besoin de sa confiance aussi, parce que jamais tu le remplacerais. Jamais. Tu sens qu'il s'en veut, tu commences à te sentir coupable de l'enchaîner autant, le regard dans ses yeux te fait un peu mal, mais ça sort tout seul, c'est plus fort que toi. Il a peut-être mal, mais toi aussi. Toi aussi t'as besoin d'être rassuré, assuré de sa confiance, de son amour. Et il le fait. Il te rassure, te dit qu'il t'aime et ça te fait plaisir, ça te réchauffe le cœur. Finalement tu regrettes pas tant ta petite crise, surtout si c'est pour avoir le droit à ces aveux. Le Zeus enflammé devient soudain vulnérable et tu le laisses prendre tes mains, tes yeux plongés dans les siens. Bon sang ce que tu l'aimes, bon sang ce qu'il t'énerve, bon sang ce que t'as envie de le serrer contre toi. Tu secoues la tête, à la négative avant de lâcher une de ses mains pour la poser tendrement sur sa joue.

« Rien de plus Zeus, t'entendre me le dire me suffit. » Tu l'embrasses, tendrement, doucement, pour contraster avec les violences précédentes. Tu te rapproches de lui, tu le serres contre toi et t'entends ses mots résonner dans ta tête. « Et arrête de me dire que j'suis parfait merde ! Je le suis pas ! Arrête de croire que je ne te mérite pas ou quoi que ce soit, c'est moi qui ait de la chance Zeus. T'es un mec tellement entier, tellement génial. Un soleil sur patte, tu donnes le sourire à tout le monde et je sais que j'ai de la chance d'avoir été choisi parmi tous ceux et celles qui auraient voulu de toi. Je sais que j'peux être chiant, pantouflard et égoïste, mais je t'aime. » Comme si ça justifiait tout, pourtant en un sens c'était le cas. Ces simples mots justifiaient beaucoup de choses. Tu glisses ta main dans ses cheveux, tu les caresses, un petit sourire sur les lèvres. « Désolé pour les coups de sac, c'était un peu trop... Et même si tu m'as énervé, merci pour m'avoir défendu, pour avoir frappé ce mec, c'est assez sexy tu sais. » Tu souris un peu plus avant de l'embrasser plus passionnément, plus amoureusement. D'un côté, t'aurais pas dû jouer avec le feu, même pour lui faire une surprise. T'aurais dû le repousser directement, t'aurais dû laisser Zeus le virer avec un coup de pied au cul et pas le défendre, tu t'en veux pour ça. « Et mets toi ça dans le crâne : personne n'a mieux à m'offrir que toi ! Tu te rends compte que je me suis lâché depuis que je suis avec toi ? Je suis plus coquin au lit, je sors beaucoup plus et regarde, j'avais même pas mis de dessous de verre sur la table ! Moi ! Tu te rends compte de l'effet que t'as sur moi ? Tu l'as toujours un peu eu, toi et les autres, mais tu m'emmènes dans la bonne direction Zeus, tu me rends meilleur. »

Et c'est pour ça que t'avais tant envie de lui offrir ce voyage, que tu voulais passer un moment rien qu'avec lui. Soudain, une idée te vient en tête. Et si tu pouvais récupérer l'argent et le contrat sans avoir à te taper le gros lourd ? Tu laisses Zeus avec un baiser sur le front et tu retournes sur ton canapé pour taper sur ton clavier. « Si je fais quelque chose de pas très légal, tu me promets de n'en parler à personne ? Surtout Maxine ? » Ouais, ce que tu vas faire c'est un peu mal et tu sais qu'en tant qu'ami des justiciers tu devrais pas, mais l'autre enflure le mérites. Tu te tournes vers Zeus, conscient qu'il ne doit pas comprendre ce que tu comptes faire. « Je vais pirater le serveur de l'entreprise de l'autre. Comme ça, il devra vite appeler un informaticien et malgré tout ce qu'il s'est passé, l'option la plus rapide qu'il aura c'est me demander mon aide. J'accepterais à condition de ne pas avoir à faire à lui même au téléphone et je toucherais l'argent et à nous la Grèce ou l'Italie ! » Tu souris, malicieux avant de te reconcentrer sur ton ordi. Tu pianotes, t'es concentré jusqu'à ce que t'envoies le virus dans le serveur, fier de toi même si tu devrais pas. « Et voilà ! Plus qu'à attendre son appel. Comme ça, tout est bien qui finit bien et t'auras le droit à ta surprise ! » Tu te relèves et tu reviens contre lui, heureux de pouvoir lui offrir ça. « Alors, qu'est-ce que tu choisis, la Grèce ou l'Italie ? »

Sublime. Ce mot si simple mais si noble convenait parfaitement à cette situation qui se détendait peu à peu et laissait les deux protagonistes, face à leurs paroles et leurs sentiments. Si Zeus s'était emporté et l'avait malmené, Nell avait commencé et réalisait sûrement qu'il était temps de laisser exploser le Lion en lui. Comme dans la pub. Qui plus est, il était de bonne augure pour le jeune blondinet de percevoir la limite de Nell, quelle était cette ligne rouge à ne pas franchir. Il avait joué avec ses nerfs, se défendant comme il le pouvait alors que clairement, ils étaient tous deux avec leurs défauts et leurs concessions. Ces deux êtres imparfaits qui s'emboîtaient si souvent ne se comprenaient guère. Ils étaient toujours sur leurs positions, fulminant et cherchant parfois à avoir le dernier mot, l'ultime bafouille. C'est peut être ça aussi, l'amour. Le duel incessant qui peut les amener vers des cris, des larmes mais les réconcilient constamment, à chaque fois, sur l'oreiller. Ils n'étaient pas les plus purs, les plus que parfaits mais ils étaient sincères et ... ils s'aimaient quoiqu'il en coûte. Reconnaître devant son meilleur ami l'ampleur de ses sentiments était encore nouveau pour le jeune homme. Pas vraiment habitué à de telles déclarations, il avait ouvert son coeur qui, étrangement ne saignait plus. Il battait à nouveau à tout rompre, alors que Nell lui lance une tirade avec son nom de famille. C'qu'il est sexy quand il est en colère, ses muscles qui se dessinent et son visage qui se durcit. Il est aussi canon que Wolverine et sérieux, Zeus aime cette virilité. Il faisait des erreurs mais elles n'étaient que trop peu visibles aux yeux de Zeus. Il le trouvait parfait car il le voyait irréprochable, parfait. C'était le consensus et quelque part, c'était aussi son atout. Le calme contre l'impulsif. Le geek contre le fêtard. Nell avait cette tendance à être posé et aussi enjoué, à accumuler les succès sans jamais s'en vanter. Il était un homme admirable et c'était aussi pour ça que Zeus en était dingue.

Quand il prend sa main et la pose sur sa joue, Zeus sent une petite victoire sommeiller dans sa tête. Il ne crie pas avoir vaincu toutes ses craintes, toute la colère de Nell mais il sent bien que son amoureux veut lui faire confiance. Il veut renouer le dialogue, essayer d'arranger les choses car le problème ne venait pas de lui. Il s'énervait mais l'impulsivité de Zeus l'avait sûrement dérouté. Comme un bateau loin du rivage, il avait besoin de temps, de secours et d'esprit pour éliminer toute rancune. Remettre de l'ordre dans ces deux têtes têtues.

Il l'embrasse, cette douceur s'empare de l'être si chétif et si jeune de Zeus. Il redécouvre les lèvres de son amant, sent les picotements sur ses avants bras quand il prolonge ce baiser. A vrai dire, Zeus aimerait que cela ne s'arrête jamais, que chacun de leurs baisers soit une occasion pour sceller leur amour, toujours naissant. Il avait l'impression qu'il n'aurait jamais la maîtrise de la situation parce que c'était un tout. Eux qui se connaissaient par coeur, ils réapprenaient à se côtoyer en tant qu'amants, que petits amis. Il lui souffla dans l'oreille, lui mordillant légèrement avant de lui répondre, tout doucement.
« Je serai à toi, où que tu ailles, quoique tu dises. Tu m'as montré quelque chose que j'ignorais... » . Il est ému, lui qui avait une sensibilité d'huître, il était aussi charmé qu'un serpent à la douce mélodie de son amoureux. Il était noble car il n'avait pas peur. Les sentiments, ils les savaient et rassurer Zeus était dans ses priorités. Comme d'habitude. « Tu penses que tu n'es pas parfait, tu m'as montré pourtant qu'aimer était génial, naturel et... magnifique. J'deviendrais presque aussi romantique que toi!»

Il rigole, attend la réponse de son petit ami avec impatience. Ce dernier s'excuse des coups, Zeus retient la dernière partie, où il lui avoue qu'il le trouve sexy. Comme un Cornetto qu'on termine sur la touche croquante et fondante du chocolat, il allait rebondir là dessus, pour faire son "poetic lover".
« Alors comme ça, je suis sexy? J'savais bien que j'avais un côté Brad Pitt.. Bad boy mais blond beau gosse!  » Il se fait embrasser avec passion mais il ne peut résister à lui. Il entreprend de le prolonger, le touchant et se rapprochant de son bassin pour se rapprocher de lui. Ainsi collés, il oublie toute la dispute, il a juste envie de profiter de cet instant et ... il aurait presque envie de lui comme on a envie d'un barbecue en plein été. Les merguez, c'est toujours bon avec la sauce Samouraï. Il se détache de lui, ne veut pas le brusquer... sauf qu'il y fait lui même allusion. Il croît rêver, comme si on lui annonçait son anniversaire en avance. Il sourit. «  J'espère bien... Tu sais tu as encore plein de bonnes choses à apprendre avec moi et je ferai tout pour que tu sois au top! Attention, c'est meilleur que Nouveau look pour une Nouvelle vie, avec moi tu seras au firmament toute la nuit! ». Il se met à rire à gorge déployée, toujours plus à montrer ses muscles et bomber le torse. Il se sent stupide mais ce qui est drôle, c'est que Nell semble approuver. Il le fait peut être par empathie, compassion ou parce qu'il l'aime, le parfait.

Il ne comprend pas trop pourquoi il décide de le laisser quelques instants plus tard avec un seul baiser sur le front. Il tente de ne pas y penser mais voilà que Nell lui demande de garder un secret. Il a la tête de ceux qui vont se foutre dans les ennuis, un peu comme Harry&Ron face à Dumbledore quand ils ont encore enfreint le règlement. Il hoche simplement la tête lorsque Nell lui confie pirater le système. Il se frotte les mains, content d'assister à un hackage en direct. Il lui dit.« Ohh ça s'annonce super! Laisse moi aller me chercher un truc à manger et je veux voir ça!!  » . Il se lève et fouille dans un de ces placards pour sortir un paquet de chips. Il se poste à ses côtés, ouvre le paquet et lui en propose une poignée. Le voir ainsi s'activer le rend tout content, il est impressionné. « PUTAIN mais mec, tu gères tellement... Franchement Mark Zucherberg n'a qu'à bien se tenir!  » . Il est ravi aussi qu'il ait pu autant rattraper le coup, après l'action désastreuse de son intervention. Il se rassoit, le laissant finir son action.
Il revient sur le canapé et le voit alors venir se serrer contre lui et lui offrir un choix cornélien mais grandiose. Deux pays du Sud, parfaits pour l'histoire et aussi beaux que ensoleillés. Zeus lève les yeux, mime de réfléchir un moment et lui répond, les yeux rieurs : « La Grèce sans hésiter! Après tout, j'viens de l'Olympe... » Il lui lance un clin d'oeil avant de le serrer dans ses bras. Il lui dit des mots doux et s'excuse une nouvelle fois de son comportement.

Il regarde la cuisine et lui dit , sur un ton interrogateur : « Il faudrait qu'on réfléchisse à ce qu'on va manger ce soir non?  ». Il pense à plein de plats possibles mais il espère que Nell a aussi des idées ou le réconfortera dans un choix. Il ajoute, sur une voix beaucoup plus sensuelle et déboutonnant sa chemise blanche si classe, si worker. « Même si avec cette tenue, c'est plutôt toi que je voudrais manger...  ». Et il l'allonge avant de monter sur lui. Une sieste crapuleuse après l'heure, avant le dîner. Que demande le peuple?

Le ciel pourrait lui tomber sur la tête, Zeus était aux anges. Obnubilé par ce regard noisette et ses cheveux noirs et épais, le blond s'y perd avec délectation. Il le contemple, se remémore chaque recoin de son visage comme si il le dessinait lui-même, à la manière d'un peintre. Il est amusé de le découvrir vilain, un justicier dans l'âme qu'il avait toujours soupçonné. Il était vrai qu'ils étaient différents l'un de l'autre mai se complétaient merveilleusement , un puzzle entier et joyeux. Quand il l'invita à un moment plus intime, plus exotique, il s'attend à ce que Nell réponde... mais pas seulement. Il veut autre chose, il veut quelque chose qu'il n'aurait jamais soupçonné un ou deux mois auparavant. Il ne veut pas seulement du sexe, il veut que Nell l'enveloppe, qu'il lui fasse l'amour à sa manière. Zeus est aussi étonné qu'enjoué par cette nouvelle perspective, espérant de toutes ses forces que son amoureux comprendra le message. Il a envie d'échanger les rôles pour cette fois, maintenant qu'il se sent si plein, si en confiance avec cet homme. Il le regarde intensément, la nuit leur appartient et il donnerait tout pour qu'elle ne s'arrête jamais. Nell se positionne au dessus de lui, Zeus sourit, heureux. Son meilleur ami le connaît décidément par coeur puisqu'il a de suite imaginé prendre l'initiative. Il a d'abord envie de déconner, parce qu'il a peur. Il s'est pas souvent pris un Hercule , lui c'est plutôt le genre à prendre Blanche Neige. Il respire, à la fois excité par cet échange mais aussi craintif d'avoir mal, de souffrir. Il oublie très vite ses interrogations lorsque Nell joue avec lui, avec son troisième bras et lui offre déjà un plaisir sans nom , sans voix. Enfin si, Zeus gémit mais se demande si Nell le perçoit, le ressent aussi.



Après que chacun ait pris sa douche pour se nettoyer et enfiler une tenue plus décontractée Zeus regarde Nell s'avancer vers la cuisine. Il semble songeur, à se demander sûrement quoi manger. Alors qu'il le contemple silencieusement, Zeus a envie de lui dire aussi quelque chose.
« Je t'aime aussi Nell... ». Il le regarde tendrement, rougit. Il est tellement heureux qu'il se soit occupé de lui. Il se redresse sur le canapé et avoue, en prenant dans ses mains un des coussins. « Tu sais j'ai un cousin dont je suis très proche... Il vit non loin de New York et j'ai parlé avec lui... ». Il ne sait pas trop si il a éveillé sa curiosité ou non, il poursuit. « Je lui ai dis... Je lui ai avoué que j'étais tombé amoureux de Spiderman... Un mec très doué en informatique et en amour aussi... » il le montre du doigt, sourit à nouveau. Il se sent romantique d'un coup, un peu gêné car il ne sait pas trop comment Nell va le prendre. Il ajoute. « Je te le dis parce que... J'ai jamais parlé d'un seul amour à mes proches et toi... je sais que tu comptes beaucoup pour moi maintenant... Même si j ai pu faire des conneries, vraiment, avec toi c'est différent et je... ». Il s'arrête là, l'émotion prend le dessus. Il est estomaqué de le dire mais lance un regard rempli d'espoir à son compagnon. Qu'ils mangent des lasagnes ou du riz,il s'en fichait du moment qu'ils étaient unis. Il venait de se déclarer, de lui dire tout ce qu'il pensait de lui et comment leur relation l'avait conquis. Touché le Zeus.