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 taxi driver [r]

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Message Sujet: taxi driver [r]   taxi driver [r] Empty Lun 1 Oct - 22:02

Bianca x Travis


and I will try to fix you

{...}

A quatre reprises qu’il débarque dans son appartement du Queens pour lui asséner des remarques dévotieuses, augustine d’un genre que l’on retrouve sur des tapis de prière, quand ce n’est pas Souleymane, c’est Drazic, quand ce n’est pas le vieux coach, c’est un autre des protons appartenant au nuage ; ces derniers jours, ce nuage-là a une extension verticale qui chuchote des promesses d’averses.
Lorsque le griveton ne donne plus signe de vie, enchaîne les sauteries ambiance bacchanales deux mille dix-huit ( organisées et alimentées dans les plus puristes règles de l’art), c’est qu’une anguille se planque salement sous le caillou.
Et il n’a même pas la présence d’esprit de broncher, Travis, il se retrouve emporté par le tourbillon qui le dévore et n’en fait qu’un pupazzo que l’on balade d’une pichenette à l’autre ; enthousiasmé par l’être unicellulaire microscopique voire par la moindre perspective qui fasse délirer son manomètre au point d’en dérégler les valeurs critiques ( Travis = fluide soumis à une pression affolante). Plus rien ne va ou plutôt,
la bestiole entre dans l’une de « ses » guillemets « phases » guillemets – façon de nier en partie la gravité de ce qui se produit.
Personne ne comprend hormis, à l’évidence, les psychiatres – ces médicastres auxquels des plus fous ont décerné des diplômes – et donc, le pouvoir d’agiter un bloc d’ordonnance, prescrivant de quoi museler efficacement les pulsions manifestées : on dit que l’on casse le sujet.
- Qu’est-ce que tu fous ?
Les mirettes qui dévoient des billes sombres qui lui font face au verre et aux cachetons tendus dans sa direction rejouent un ballet loufoque à travers des paupières mi-closes.
Les mots sont vides, les phrases, des successions légères de constats qui n’évoquent aucun sentiment particulier chez un Mills beaucoup trop transporté – comme le serait celui soumis à l’effet d’une drogue quelconque,
il préférerait être soumis à une drogue quelconque, d’ailleurs, si quelqu’un lui demandait son avis.
- J’ai envie d’aller au ciné, mec – s’entend-t-il cracher, refusant le tribu, balayant d’un geste de la main l’aide offerte ; il s’avance vers l’îlot central de sa grande cuisine américaine, crade comme pas possible puisque gisant sous un nombre incalculable de déchets alimentaires. L’agitation est palpable et filerait l’envie de gerber à quiconque poserait le regard dessus. Et si je devenais acteur ?qu’il ajoute et il faut dire que... à moitié nu, une bouteille de jack daniels entamée dans la main, posté entre sombre inconnue numéro une et sombre inconnue numéro deux, on pourrait croire qu’il aurait la carrure, de quoi  porter la solennité d’un scénario bien ficelé sur ses larges épaules – muscles de la coiffe et deltoïdes bien développés par des années de pratique des sports de combat -  oui, on pourrait presque croire qu’il en serait capable.    C'est à moi que tu parles ? C'est à moi que tu parles ? C'est à moi que tu parles ? Sinon, à qui diable t'adresses-tu ? C'est à moi que tu parles ? C'est à moi que tu parles ? Tu sais, je suis le seul ici. À qui diable penses-tu que tu t'adresses ?* Je serais le meilleur acteur de tous les temps.
Tout ce que remarque le palestinien, c’est que son pote parle vite, trop, et le fait vraiment n’importe comment ; que son appartement est une porcherie où la moitié des poules et autres petites frappes new yorkaises s'est rancardée, histoire de tirer un maximum profit d’un filon qui se sent d’humeur à relâcher le cordon de sa bourse.
Bad trip,
ou phase maniaque.
- Ça fait trois jours que t’as pas pointé à la salle, fait remarquer Soul. Le gars ne boit pas, ne fume pas et , pour couronner le tout, se permet des leçons de morale en n’ayant pas besoin de prononcer le minimum syndical de mots, son débit de parole rappelle le fleuve asséché qui borde le village paumé dans les montagnes palestiniennes dans lequel il est né, celui qu’il a quitté à l’aube de l’intifada.
Travis Mills, goguenard, a un sourire à plusieurs milliers de watts qui illumine sa fiole.
Trois jours.
Un sacré paquet d’heures.
(…)

Alors, lorsqu'il débarque dans la salle qui pue à toute heure et qu'importe les milliers de dollars déboursés chaque mois en salaire d'entretien ménager, mélange de sueur et d'hémoglobine, de stéroïdes et d'urée, c'est pour se retrouver en joug.
L'équipe au complet qui a la rogne, prête à lui sauter dessus, phalanges en forme de cœur comme seule arme.
Et, son regard à elle.
Surtout son regard.


*Travis Bickle, Taxi Driver (1976) Scorsese.
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Message Sujet: Re: taxi driver [r]   taxi driver [r] Empty Lun 1 Oct - 23:58


☽ ☽ ☽
{ tu es le feu et la braise }
w/@travis mills
tu traînes ton cadavre dans les rues de ton quartier d’adoption sans point d’arrivée connu. t’attends, t’espères une réponse mais t’es plus assez naïve pour l’attendre vraiment alors tu te trimballes sans destination précise quand tu devrais être concentrée sur ta chimie des corps célestes. t’as perdu la raison il y a déjà bien trop longtemps alors autant t’enfoncer. tu devrais avoir arrêté d’attendre mais tu continues. c’est pas son genre d’appeler, ça lui ressemble même pas alors tu erres entre les boutiques trop chères pour ton budget d’étudiante et tu enchaînes les lattes à la citrouille épicée. t’aimes même pas ça mais ça t’occupe alors tu en commandes un de plus. tu te décides à t’installer et à bosser pour te donner bonne conscience. tu tentes d’oublier les regards étonnés sur ta lèvre contusionnée. tu devrais t’y être habituée au fil des combats et des cicatrices enchaînées mais il y a toujours ce regard curieux sur toi, celui qui te dérange. il y a les inquiets qui t’imaginent trop frêle pour enchaîner, les indiscrets qui te fixent en espérant une réponse divine et les autres, ceux qui arrivent, regardent et s’en vont. ce sont eux que tu préfères mais ce sont les moins nombreux. celui-là, il fait partie de la deuxième catégorie à fureter avec intérêt alors que tu rêves de te faire oublier mais tu fais abstraction quand ton écran s’allume sur ta côte napolitaine. vestige d’une autre vie. une vie lointaine que tu te souviens vaguement avoir traversé comme un fantôme, de ceux qu’on ne voit même plus avec la force de l’habitude. t’as parfois l’impression d’être schizophrène, perdue entre deux identités. celle de blinky qui combat pour éloigner ses démons et bianca, celle qui rêve toujours trop grand. et au milieu de tout ça, il y a ta vie avec ses jours noirs et ses jours blancs. ta vie, avec tous ses virages tordus. il a arrêté de te regarder, il a même fini par déserter la table d’à côté le voyeur mais toi, tu restes concentrée sur le dessein de tes astres. tu notes, tu lis frénétiquement. tu avales les mots en même temps que ta boisson. tu perds le fil en t’enfonçant dans ta réalité alternative et les instants s’enchaînent jusqu’à ce que la vie se rappelle à ton souvenir sous la forme d’un message. un simple rendez-vous pour un entraînement improvisé avec ton oncle.
t’avais enterré l’espoir de l’expéditeur jusqu’à ce que la photo s’affiche dans un éclair de déception. il te rappelle pas, il rappelle jamais alors tu t’es faite à l’idée. tu quittes ton spot dans la chaleur étouffante de l’été indien au milieu des couleurs de l’automne. la planète est définitivement au bord de sa tombe. tu survoles les pavés de ton quartier jusqu’à ton taudis. ton taudis qui aurait pu être palace avec des choix différents mais t’as voulu t’endetter, gaspiller ton temps pour construire, un jour, des fusées en hommage aux histoires que t’as entendu sur ton fantôme maternel. un passage express derrière les barreaux de ton sous-sol et tu repars en courant en direction de ta deuxième maison. tu traverses le district jusqu’à voir le building qui a subi ton adolescence s’étaler devant toi. un regard vers le gardien familier devenu nounou dans tes soirées solitaires, conseiller pendant tes peines de coeur et c’est dans un sourire complice que tu t’échappes jusqu’à l’étage de ton oncle, ancien tuteur à l’âme meurtrie devenu ami. il prend le temps de t’engueuler sur ton retard imaginaire. t’appelles ça le quart d’heure européen. et vous repartez dans le sens inverse, en direction de votre deuxième maison.
comme d’habitude, tu prends le temps de saluer les têtes connues avant de filer te changer dans les vestiaires féminins désertés de la salle de sport envahie par la testostérone. tu bandes tes mains avec la force de l’habitude, la tête ailleurs. et c’est toujours aussi perdue dans tes songes que tu rejoins ton aïeul devant la porte. il débriefe ton match de la veille alors que tu sautilles déjà à travers le couloir qui te mène au ring sans prendre le temps de l’écouter. il parle de combat léger, de remise en forme mais t’écoutes plus à nouveau. t’es partie trop loin, ta frustration se sent dans tes coups alors que t’amorces ton attaque. le silence s’installe autour des cordes alors que t’accélères. t’as presque envie de crier le nom de l’éphèbe à chaque coup que tu flanques pour exorciser un peu de ta lassitude mais tu te contentes de cogner dans un enchaînement rapide. ton regard est attiré par un mouvement périphérique alors que des têtes se sont tournées. visiblement poursuivie par tes démons, tu te retrouves face à celui que t’as attendu alors une injure s’échappe de tes lèvres encore meurtries du combat de la veille. ton envie de cogner redouble d’intensité et tu ajoutes encore de l’intensité à tes coups mais t’es déjà repartie loin, noyée dans ta rancoeur. si bien que ton esquive n’est pas assez rapide pour te permettre d’échapper au side-kick de ton oncle. ko, t’échappes dans ta langue maternelle. cazzo.* d’autres insultes jaillissent de tes lèvres dans un italien parfait alors que tu descends du ring en balançant tes gants. t’as perdu jusqu’au fil de tes pensées. ton regard croise le sien dans une pose nonchalante, tu lui désignes le carré surélevé d’un mouvement de poignet. t’as ta fierté, il l’a blessé. alors tu veux te battre, de la seule manière que tu maîtrises. t’es prêt ? pas toi, pas vraiment mais tu prêtes même pas attention au regard furibond que te lance ton parent derrière toi. tu le salues même pas, t'en oublies la politesse élémentaire. tu sais pas parler avec les mots, tu ne connais que les coups et t’as besoin de lui parler avec tes poings. c’est votre langage à vous, celui de la violence.

* fais chier, en italien
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Message Sujet: Re: taxi driver [r]   taxi driver [r] Empty Mar 2 Oct - 12:25


{...}

La colère tournoie, confettis pailletés, dans le cercle opalin de ses iris ; elle charge perceptiblement dans sa direction, dardant sur lui une rincée de lumière vive, Travis n’est plus qu’un Épicure terrassé par l’assaut insidieux lancé sur sa carcasse qui n’a plus tant l’habitude de subir ce genre d’intempéries.
Premier réflexe, et certainement pas le plus judicieux, son sourire s’élargit, pourquoi donc se montrer penaud puisqu’il ne semble pas accorder un gramme d’importance aux conséquences directes de toutes ses actions, ou de ses non-actions.
Pas qu’ils soient proches au point de s’appeler toutes les secondes, fébriles et désireux de connaître le planning à la millième de seconde près de l’un ou de l’autre : entre eux, n’est-ce pas qu’une question de râles, de salive et de modeste impression d’évasion qu’ils floueraient à un quotidien drapé de platitudes ?
La rose italienne, pourtant, insiste et met en valeur ses épines ; Travis cille lorsque le poing du coach s’abat sur la pommette de la jeune femme, suivi d'un side-kick,  aussitôt,  elle inonde la salle de jurons et l’idiot signant son grand retour se rebiffe, immergé prêt à narguer les profondeurs, sans se soucier plus que de mesure des risques accompagnant cette initiative – même ne venant clairement pas de lui - .
La proposition fouette l’air et vient se perdre contre les parois de ses conduits auditifs, faisant écho jusqu’aux cellules ciliées qui les occupent.
Une demi seconde pour que les stimuli atteignent sa cervelle embrumée, récemment soumise aux effets de ses thymorégulateurs.
Elle et lui, garde relevée, sur le carré.
Il cherche de ses billes l’approbation d’un tiers, le soutien aussi lâche ou ingrat d’un autre : rien ne vient, les têtes se tournent, l’amitié désigne en sourdine les vices d’un contrat que le métissé ne se souvient pas avoir signé.
Il n’est quand même pas le seul sparring-partner qu’elle puisse se dégoter dans cette salle, il y a Soul, Cujo, Drazic, son propre oncle, la Comuzzi ne s’en sort pas trop mal, drop du bras en avant ignoré, bien sûr.
Il esquisse un mouvement en arrière, feinte surprise, les yeux se lèvent vers les cieux, la langue claque contre son palais : la réprobation est criarde.
- Qu’est-ce que t’as ? Les anglais ont débarqué douloureusement ou quoi ? Siffle-t-il, entre ses dents, arquant un sourcil, persuadé d’avoir eu un trait d’humour alors qu’il vient juste de piocher dans le réservoir de remarques sexistes intarissable porté par le chromosome Y.
Il se passe une main sur le visage, il n’a pas fait deux pas que le chien enragé décide de sortir les crocs ; avant de monter sur le ring, et au risque de la décevoir, il faudrait d’abord qu’il échauffe ses muscles, il ne serait pas à l’abri d’une crampe ou pire, d’un claquage.
Pourtant, pas besoin de poursuivre dans la controverse ou la polémique, quelque chose de primale s’exprime et lui fait comprendre qu’il aura beau arguer tout ce qu’il voudra, l’italienne ne prêtera attention qu’à ce que leurs poings pourraient extorquer, craquetant des bris d’os et de chair, comme un hacker à travers un flot de codes informatiques.
Mouvement du menton, combat à la régulière accepté.
Cujo se manifeste enfin et ne semble pas être particulièrement excité par ce qui se profile comme étant un plantage étendu.
- C’est bon, je gère – lance Travis, abandonnant son sweat shirt sur le banc. Pas le temps de bander ses phalanges. Il avise les gants gisant sur le sol, jetés là par une Bianca furibarde.
Alors, okay, il a filtré ses appels, o-kay, il n’a pas donné signe de vie, okay, il aurait pu faire ceci ou bien même cela, marionnette des lubies de cette gonzesse.
Il a merdé.
Il le sait.
Mais les véritables raisons de cette colère lui échappent tant qu’il n’a même pas envie de se lancer à leurs trousses. Il monte, se positionne – sans protection, sans rien d’autre que la rage au ventre et des questions plein les yeux, la tête et la bouche.
Il attaque en premier, il ne vise pas la trogne, pas les lèvres qu’il prend plaisir à cueillir ;
désireux d’octroyer quelques bleus – et de s’en voir offrir aussi. (...)
- Ça suffit, vous êtes ridicules !
Ridicule ? 'Sait pas ce que ça veut dire, il ne sait plus alors qu'il esquive un undercut d'un mouvement pivot, il enchaîne avec un klap lang tit dans un rebond , il balance  un coup de pied retourné en arrière, visant sans ménagement le plexus solaire de Bianca - là où le coeur du problème semble se nicher.
Et tant pis s'ils se font mal dans la foulée.
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Message Sujet: Re: taxi driver [r]   taxi driver [r] Empty Mar 2 Oct - 14:19


☽ ☽ ☽
{ tu es le feu et la braise }
w/@travis mills
t’as évacué depuis longtemps la moindre sensibilité à la douleur. habituée à prendre des coups depuis ton plus jeune âge, t’as presque appris à puiser ta force dans la souffrance parce que ça te fait ressentir et ressentir, c’est être vivante. certains conjurent la mort par les sensations fortes quand toi tu la défies par la torture physique que tu t’infliges sur le ring. tes coups sont puissants, ceux qu’on te rend le sont d’autant plus. tu cognes pour recevoir et c’est ce qui te rend dangereuse. ta côte mutilée par le coup de ton oncle semble réclamer une attention toute particulière que tu décides d’ignorer pour bondir hors du ring. t’étais vexée par son manque d’attention mais ce n’était rien comparativement à la fureur qu’il t’inspire en se plantant devant toi. son sourire contraste violemment avec la rage contenue qui inonde tes traits. t’as plus grand chose à voir avec la frêle poupée pour laquelle on peut s’inquiéter. la posture haute, tu irradies la force brute. une force toute mesurée comparativement à celle que laisse deviner le physique de l’éphèbe mais t’es déjà trop habitée pour avoir conscience que le combat s’annonce déséquilibré. t’as jamais été du genre pondérée, la faute à tes origines méditerranéennes mais travis a tendance à faire ressortir le pire chez toi. il exacerbe tout et c’est ce que tu recherches en général mais aujourd’hui, c’est ta colère qu’il échauffe. ta frustration de ces derniers jours face à sa disparition inexpliquée, face à son manque de considération habituel ne fait qu’attiser le feu de tes poings. tu peux percevoir le mouvement de recul de ton parent derrière toi face à ta proposition inconsciente mais tout ce que tu vois, c’est la possibilité d’évacuer. de lui cracher ta lassitude par les coups.
tu te rapproches de sa position dans une démarche assurée, à la limite de l’insolence. tes messages sans réponse et les renvois sur messagerie se rappellent à ton bon souvenir alors que sa remarque ouvertement misogyne aurait pu te faire sourire. elle a l’effet inverse et renforce ta détermination à l’affronter hors du ring si il ne se décide pas rapidement. il faut une raison pour vouloir s’entraîner ? je prendrais juste plus mon pied à abîmer ta jolie gueule plutôt qu’à cogner sur mon vieux tonton. alors tu me suis ou tu veux continuer à débattre de mon flux menstruel ? parce que je peux te donner le numéro de mon gynéco si tu as la moindre question. quelques battements de cils exagérés, un sourire forcé et tu fais demi-tour sans attendre une quelconque réponse à ta question purement rhétorique. quelques voix commencent à s’élever et le regard clairement désapprobateur de ton oncle te fait comprendre que tu cherches inutilement la merde. tu le sais mais tu fonces, tu réfléchiras plus tard. il finit par acquiescer silencieusement et t’as pas besoin de plus pour remonter entre les cordes. t’as bien envie de lui faire comprendre qu’il arrive en terrain conquis mais trop rapide, il lance déjà la première attaque. t’encaisses dans un mouvement de recul et ça ne fait que réveiller la fureur de ta journée passée à attendre, de tes journées passées à attendre.
vous cherchez pas la même chose, c’est certain. t’as oublié ta grâce naturelle, tu te prends au piège de ta propre rancoeur et tu te noies dans ton ressentiment. t’abandonnes l’idée d’enfiler des gants histoire d’être un peu plus équitable et tu te remets en position d’attaque. tu sens dans tes déplacements que t’es plus lente que d’habitude mais tu laisses rien paraître. tu enchaînes quelques esquives, tu places quelques coups aussi. moins puissants que ceux que tu reçois mais qui font du bien à ton égo délabré. crochet du gauche, round kick, esquive, balayage, uppercut. et tu enchaînes avec plus ou moins de succès. tu vises son abdomen, tu montes jusqu’à son thorax. arrêtez vos conneries bordel. tu reconnais pas la voix, t’en fais même pas fi. tu mets tes reproches dans tes coups, tu le blesses avec tes mots silencieux. t’auras des hématomes, des courbatures sûrement aussi mais tu mets toute ton énergie dans un combat perdu d’avance, à l’image de votre relation toute particulière. tu jettes tes dernières forces dans la bataille en attrapant sa nuque pour lui assener un coup de genoux dans le sternum en préservant au maximum sa jolie gueule. t’as les jambes qui tremblent à cause de la fatigue, de l’intensité mais t’es prête à continuer encore alors tu te remets en position d’attaque, prête à parer son prochain coup. tu le fixes de tes pupilles couleur océan, d’un air rageur tout particulier, empli de reproches muets. tu n’es même pas sure qu’il comprenne vraiment l’enjeu du combat pour toi alors que la situation a l’air de l’amuser mais t’es là, tu t’acharnes alors que tu ferais tout aussi bien de rendre les armes et lui tourner le dos. tu es une page dans sa vie alors que tu le vois comme un chapitre de la tienne. mais tu te complais à gaspiller ton temps comme si tu en avais trop à combler. ce combat est à l’image de tout ce bordel affectif. — déséquilibré — tu donnes trop quand il ne donne pas assez.
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Message Sujet: Re: taxi driver [r]   taxi driver [r] Empty Mar 2 Oct - 19:12


{...}

Coup trop franc,
dans un son étouffé, il crache absolument tous les hectopascals d’air dans ses poumons, il jurerait que même le volume résiduel vient d’se faire la malle avec le reste alors qu’il se remet en position, douleur poignante diffusant à travers tous ses membres.

Aucun remède parégorique sous la main, ni sous les yeux, alors qu’il y a des soirs où ces mêmes mains – celles qui frappent sans ménagement, se succèdent fermes et intransigeantes, caressent et donnent du plaisir.
Les bonnes intentions sont suspendues au dessus d’un vide qu’il a crée, à partir de rien, pas même d’une envie.
Il n’a jamais réellement eu envie de creuser la distance.

Leur communication défaille, le verbe est pillé de tout son sens, le regard chargé à l’excès d’émotions qu’il préfère renier, la gestuelle désigne et délivre plusieurs kilojoules de violence. Bientôt, temps captieux se fond dans la neutralité, décidant de ne pas prendre parti pour ces deux cons qui préfèrent largement la frappe à la discussion - le tableau devient vite neo-expressionniste, canevas où des dégradés de rouge se battent, eux aussi, pour les centimètres de toile qui restent à définir, à esquisser, à imprégner des raisons qu’aucun ne semble vouloir exprimer autrement.
Exprimer proprement.
Parce qu’il n’est pas nécessaire de se fourvoyer, le spectacle est sale.
Très sale, même.
Et alors qu’ils se jaugent à quelques mètres l’un de l’autre, cherchant à reprendre leurs souffles – quelqu’un pourrait même croire Travis enclin à reprendre ses esprits,
pas faux,  il remarque enfin les contusions, certaines plus claires que d’autres, certaines qui progressivement se mettent en place alors que d’autres s’effacent, diluent leurs couleurs dans le derme profond.
Dans ce fatras chaotique, il décèle les oublis impardonnables, l’écart – son écart.
Et peut-être qu’une partie de lui, la moins bête, comprend – loin néanmoins de saisir complètement   – ce qui pousse Bianca à déverser sa fureur, de le choisir ,lui, comme réceptacle, punching-bag où le sable serait facilement remplacé par un ramassis de tissus et de fluides.
Travis n’a pas été là durant pratiquement une semaine.
Il n’était donc pas présent lorsqu’elle disputait un combat avec une adversaire originaire du south bronx.
Oh.
Putain.
De.
Bordel.
De.
Merde.
Instinctivement, ses mains se lèvent, signe incontestable d’une reddition dont il chaparde la paternité,  déclarant, à nouveau, par le geste ,avant tout, les paroles qu’il serait disposé à hurler si , quant à elle, elle se montrait un chouïa disposée à entendre : pas le cas, pas à cet instant là, perché sur ses guibolles, poings serrés, combative comme elle l’a rarement été à son égard, lors d’un entraînement routinier, s’entend.
Il quitte le tapis, se fraye un chemin entre les cordes, s’éloigne du ring ; le dégoût pulsant entre les oreilles pour ce qu’il est et ce qu’il n’est pas ; ce qu’il aurait pu faire et ce qu’il n’a pas fait.
Pour le ‘pourquoi’ qui revient à la charge, celui qui explique tant de choses , notamment cette volonté de garder ses distances.
Travis est imprévisible.
Il a fait une promesse,
et il ne l’a pas tenu.
Il n’a pas été présent, pas été son cornerman.
Pas été  là, un point c’est tout, c’est minable, que peut-il bien y faire ?
- J’démords, j’vous la laisse, les gars.
D’un pas décidé, il se dirige vers le banc, attrape son sweat shirt, une bouteille d’eau tendue par Cujo qui hausse les épaules  - tant mieux, Travis n’a pas besoin qu’on lui serve des sermons à deux balles – et part se calmer dans les vestiaires, là par où il aurait dû passer avant de se retrouver devant l’incarnation de la rancœur avec l’accent et le tempérament italien.
Il ne s’éloigne pas de sa faute, il s’éloigne des possibilités, des choses qui pourraient être formulées : déplaisantes et douloureuses, impossibles à effacer.
Il s’éloigne parce que , en restant trop près, il pourrait se laisser tenter par ce qu’il refuse depuis des années : la perspective d’une vie meublée ‘comme il faut’.
Et s’il déteste quelque chose, c’est bien d’être ‘comme il faut’.
Parce qu’il est loin, très loin d’être ‘comme il faut’.
Il déteste, aussi,  rappeler pour entendre sa voix et se retrouver à parcourir plusieurs blocs dans le seul et unique but de la voir, encore, comme si les heures passées à s’entraîner conjointement ne suffisaient pas. Alors, il ne la rappelle pas.
Pour qu’elle n’ait pas besoin de lui,
pour qu’il n’ait pas besoin d’elle.
Mais, ce cirque, sur le ring, prouve qu’il a raté son coup.

Et ça, c'est pas dans ses habitudes.
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Message Sujet: Re: taxi driver [r]   taxi driver [r] Empty Mer 3 Oct - 2:18


☽ ☽ ☽
{ tu es le feu et la braise }
w/@travis mills
tu sautilles comme une bête restée trop longtemps captive alors que tu passes ta vie à t’évader, personne n’a jamais su te garder enfermée. tu frappes sans retenir tes coups et à mesure que le combat s’intensifie, tu pourrais te réjouir des coups assenés pour soigner son absence. mais t’en es pas capable, t’es aveuglée par ta rancune au point que tu le vois à peine s’arrêter. ton dernier coup semble avoir raison de son équilibre mais tu vois même pas son regard qui vrille parce que le tien reste fixe. fixé sur un objectif imaginaire. le combat sensé libérateur s’est transformé en torture alors que tu retournes dans ton coin, les bras ballants. t’as imaginé des promesses silencieuses alors qu’il s’est toujours abstenu de toute projection en duo. il baisse sa garde en relevant les bras, signe de capitulation. et c’est ta frustration qui grimpe encore d’un cran alors que tu ne te sens pas plus légère. vous ne parlez pas, vous êtes pas habitués à communiquer. t’es pas du genre à t’épancher sur quelconque sentiment, c’est pas du genre à s’enflammer alors vous prenez sur vous jusqu’à en arriver à vous cogner dessus. ta respiration est saccadée, comme les battements de ton coeur rebelle. tu tangues, à l’image de votre relation alors qu’il s’échappe. ton regard se fait défiant à l’image de la fantasque gorgone et ses pouvoirs auraient pu te sembler bien utiles en cet instant suspendu. les spectateurs se sont fait immobiles tandis que votre spectacle s’est intensifié jusqu’à en arriver au point de rupture. ton adrénaline retombe alors qu’il s’éloigne et tu te tournes vers ton oncle pour réclamer ta gourde comme une sale gosse capricieuse. tu ne manques pas son regard réprobateur face à ce combat improvisé alors que t’étais sensée te ménager mais c’est lui qui t’as inconsciemment menée au coeur du traquenard. mais tu te sens pas d’humeur à affronter n’importe qui autrement qu’avec les poings. match nul, échec et mat. il a réclamé l’abandon alors que c’est toi qui reste sur la touche, tu sens ses pupilles se balader sur ton corps de la manière la plus naturelle qui soit sans revendiquer le moindre désir, juste dans un examen minutieux mais tu ne cilles pas. ton oncle remonte derrière toi pour détacher tes bandes mais tu ne fais attention qu’au round silencieux face à toi. tu ne parles pas, toujours pas. tes yeux suffisent à faire passer bien des mots et il semble l’espace d’un instant comprendre tes reproches infondés mais ce n’est qu’éphémère.
il finit par descendre sans demander son reste alors que l’agitation recommence à fuser dans la petite salle, le combat est fini mais tu restes droite à attendre un énième sursaut de conscience mais il se sauve, encore. et il se tire encore. amer constat. tu sais pas quoi dire, tu aurais pu être plus mordante mais t’en as pas l’énergie alors tu laisses couler. tu le laisses s’enfuir sans esquisser le moindre mouvement hormis une oeillade appuyée dans sa direction mais déjà il s’efface derrière la porte du vestiaire en te laissant seule face à ta pénitence. c’est à ton tour de t’extraire en direction de l’arrière de la salle pour te répandre en volutes de goudron. t’éludes les questions qui pourraient suivre ton coup de folie et les remontrances de ton coach sur ton état de forme aléatoire. tu ne te concentres plus que sur toi et les astres qui commencent à se déclarer. tes yeux se perdent dans l’immensité nébuleuse, s’amusant à retrouver les dessins de constellation. t’es pas plus apaisée après cet affrontement, juste un peu plus pragmatique sur le lien ténu que t’aurais pu envisager entre vous. t’as pris des décisions à sens unique, un sens interdit visiblement. un rire vagabond s’échappe de tes lèvres alors que tu repenses à la violente provocation qui t’as soulevé, t’aurais aimé lui dire de te rejoindre mais t’en es pas capable. tu traines encore cette fierté et cet air désabusé derrière toi. t’as pas besoin d’affronter encore un rejet sous peine de retrouver ta dignité en lambeau.
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Message Sujet: Re: taxi driver [r]   taxi driver [r] Empty Mer 3 Oct - 19:20


{...}
Saccager les vestiaires dans un geste cathartique qui dégorgerait de rage et de scrupules, comme les berges d’un sandwich bien gras qui goutterait sur le sol,
plop,
plop.
Là-bas, entre les cordes, poings serrés, il n’était pas énervé, Travis.
Il était encore trop sonné, par l’audace et la dureté d’une couleuvre perverse qui entretient bien plus de rancune qu’il aurait pu le penser.
La rancune, ça n’est pas son genre alors, imaginer quelqu’un capable de tenir une ardoise, et balancer silencieusement les arguments, devient vite une mission qu’il préfère avorter.
Il pousse une salve de jurons, elle est vite avalée par le silence qui règne entre ces quatre murs là, par le brouhaha pétri de coups que l’on donne dans des sacs, de blagues auxquelles on trouve de l’humour, des rires, des paroles, la légèreté a – semble-t-il – repris du service.
Mais, pas chez Travis qui – rangées de dents imprégnées d’hémoglobine – se demande encore ce qui a bien pu se produire et, comment se fait-il qu’il n’ait rien vu venir ?
Encore un mensonge qu’il se sert, assaisonné de déni et d’autres condiments dont il n’apprécie ni les bienfaits, ni les méfaits potentiels. Tous les muscles de son corps ,tendus, palpitent sous ses séreuses – son myocarde, ingrat, bat des rythmes d’une guerre sur laquelle il préfère ne pas parier (à savoir si l’issue serait à son désavantage ou non…).
Deux coups résonnent, vif, il tourne le regard, s’attend à voir passer une silhouette frêle, prompte à jeter une ombre sur lui ; il s’attend à quelque chose qui ne se produira pas : c’est Drazic qui ameute en premier, garant d’une liste interminable d’imputations, les verbiages sont tous soumis au même registre, celui de la réprobation.
Le vieux loup n’est que pléonasmes et diplomatie  - du moins, considérant son accent impossible à ignorer, le jargon maîtrisé et les insultes puisées dans le patrimoine de sa mère-patrie slovaque.
Autant préciser que Mills en prend pour son grade et le fait avec docilité, comme il a appris à le faire, à force de côtoyer le phénomène – dans cet espace confiné, pas assez de place pour deux ego de cet acabit.
L’un finit immanquablement par s’incliner, queue entre les jambes, jugulaire tendue.
- D’abord, la vidéo...
Il ne va quand même pas encore remettre le snap de sa bite sur le tapis ?
On dirait bien, songe Travis,  mâchoires ,que l’on croirait taillées dans du marbre importé de Paros, crispées au point de craindre qu’elles ne se détachent des os temporaux.
- maintenant, tu baises la boxeuse.
Pourquoi le slovaque a-t-il donc un visage aussi expressif ? Il y a des jours, où tout ce que le métissé voudrait, ce serait de n’avoir aucun compte à rendre, d’être imperméable aux vérités pas bonnes à entendre.
Comme celle où le vétéran des rings MMA qu’il est, ne serait pas en train de dévergonder la madone engoncée dans sa dentelle italienne, cils papillonnants et regard ayant la profondeur d’la méditerranée.
Un regard infesté de requins.
- Ça n’est pas ce que tu crois – se défend Travis, se passant une main sur le crâne, qu’il laisse reposer sur sa nuque alors qu’il fait craquer ses cervicales, en poussant un soupire. On ne baise pas.
- Ah, vous jouez au dourak alors, risto hrmenych! Ne me prends pas pour un con petit merdeux, j’ai le double de ton âge !
Ce qui est certain, c’est que ça n’est pas au singe – champion de boxe catégorie poids lourds -  qui a probablement roulé sa bosse sur plusieurs pentes glissantes avant de rafler les titres WBO, IBO , IBF pour s’élever aux panthéons des légendes du milieu – que Travis avec ses combats underground  apprendra à faire la grimace.
C’est sûr.
- Je t’ai dit quoi ?
Aucun problème de syntaxe à mettre en évidence, juste quelques entorses, davantage audibles en excès de colère  - et, Drazic Zemko l’est beaucoup.
- J’veux plus de drame dans ma salle.
Et il n’en aura plus.

(…)  

- Des fois, j’ai l’impression que t’accordes beaucoup plus d’égards à tes étoiles qu’aux gens, en général.Qu’à moi, pense-t-il – mais, au fond, il n’a pas besoins de ses égards, il a réussi à vivre vingt neuf ans sans avoir idée de son existence sur cette terre basse. Que serait une éternité sans elle ? Il se racle la gorge et s’allumant sa propre sèche, il poursuit : J’ai saisi, je t’ai mis en rogne. Tu m’as bien tabassé, j’espère que tu t’es suffisamment défoulée pour ...j’sais pas, m’pardonner de n’pas avoir pointé à ton combat.
Parce que c’est bien de cela qu’il s’agit ?


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Message Sujet: Re: taxi driver [r]   taxi driver [r] Empty Jeu 4 Oct - 16:12


☽ ☽ ☽
{ tu es le feu et la braise }
w/@travis mills
t’es éreintée, abattue après un affrontement mental autant que physique. t’es sonnée par un ko infligé, une défaite sentimentale alors t’encaisses et tu t’isoles. t’es pas la nana à la nature la plus sociable au monde, tu sais juste t’entourer des indispensables alors t’as souvent tendance à te retrouver seule par manque de confiance. ton oncle passe une tête par la porte mais tu sais par avance qu’il dira rien parce que le sujet risquerait de rallumer le feu et il le sait, tout le monde sait que t’es une bombe qui n’attend que son détonateur pour exploser. tout le monde a bien dû comprendre les raisons de la valse sanguine que vous vous êtes accordés devant un public conciliant et ça rajoute de la gêne à ton melting-pot de sentiments. t’aurais peut-être dû t’abstenir pour ne lui accorder que l’ignorance mais t’es trop sanguine pour réfléchir et tu te retrouves à regretter ton intifada même si la révolte a au moins eu le mérite de te défouler l’espace d’un court instant. te voilà maintenant à culpabiliser du bordel que tu as pu foutre à l’arrière mais comme d’habitude, tu n’en as fait qu’à ta tête. tu quittes ton rencard lunaire un instant pour replonger dans l’océan de reproches silencieuses que ton parent ose t’accorder. vous vous affrontez par le biais de deux regards océans, longtemps mais il se décide à céder dans un mouvement de tête blasé, celui qui te rappelle l’ampleur de tes conneries et leurs conséquences probables. ton garde-fou s’échappe en te laissant cogiter. t’aurais pas dû, c’est certain maintenant et personne n’est là pour te blâmer. t’as eu du mal à te faire respecter un peu dans un milieu où la femme est plus un objet de fantasme qu’un opposant sérieux et même si t’es loin de la vocation féministe, t’as trimé pour te faire ta place. t’as pas envie d’en être réduite à celle qui s’est fait baiser -dans tous les sens du terme-. la pêcheuse vengeresse en quête d’une quelconque vendetta sauf que c’est plus sous ton contrôle à cause de ton coup de sang. un soupir blasé s’échappe de tes lèvres sans même que tu le calcules et tes yeux retournent à leur rencontre avec les astres. les bruits ne s’éteignent pas avec la nuit ici, c’est le queens et ce qui a pu t’exaspérer à ton arrivée est devenu ta berceuse préférée. ça te rappelle à quel point tu es vivante, au milieu de tout ce bordel humain. tu sors parfois la nuit quand le sommeil déserte ta couche pour admirer tes astres, te perdre dans les histoires des insomniaques qui peuplent la ville. t’es solitaire mais pas égoïste alors tu te découvres même par moment un relent de ton éducation catholique en glissant quelques billets dans les pompes de mendiants endormis. et tu finis toujours au même endroit. dans le pieu d’un autre insomniaque aux poings acérés. loin de vous être apprivoisés, votre manège est dangereux mais c’est ce qui rend le plaisir aussi intense. vous êtes en permanence sur un fil et t’as fini par te casser la gueule du mauvais côté alors qu’il continue à jouer l’équilibriste avec un sérieux besoin de corser l’affaire.
t’as les mirettes absorbées par l’immensité lunaire quand la porte s’ouvre à nouveau derrière toi. t’as pas besoin de te tourner pour savoir qui se trouve derrière toi puisque sa voix te sort de ta paisible introspection. et sa remarque a au moins le plaisir de t’arracher un sourire alors que tu te décales pour lui laisser une place sur le béton. c’est le cas, t’as déjà vu une étoile faire chier qui que ce soit ? je te parle pas d’une météorite après. les étoiles méritent plus d’égards que beaucoup d’humains. et le reproche est curieusement orienté, comme sa remarque l’était tout autant. tu lui indiques une étoile à sa droite. c’est la constellation d’orion. on la voit pas bien à cause des lumières. tu sais même pas si ça l’intéresse et t’en doutes sérieusement mais par moment, tu te sens un peu comme artémis et t’as simplement peur que vous finissiez par vous entretuer à l’image des amants mythologiques. tes yeux redescendent pour se poser sur son poison alors que tu joues avec les pointes de tes cheveux pour étancher ton envie de le toucher. c’est vrai que t’as une sale gueule mais j’aurais pu mieux faire. c’est pas vrai, il le sait comme t’en as conscience mais tu le provoques parce que t’as pas l’intention de baisser la garde cette fois. tu crois vraiment que c’est juste une histoire de combat ? j’ai essayé de t’appeler plusieurs fois. et tu t’es retenue plusieurs fois aussi. pour mes combats, j’éviterais simplement de t’en parler pour que t’aies pas à te pointer la prochaine fois. j’ai compris que t’avais d’autres priorités. ta voix est étrangement calme, considérant que tu étais à deux doigts de le tuer sur le ring il y a encore quelques dizaines de minutes mais le combat est passé et ta défaite est encaissée.
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Message Sujet: Re: taxi driver [r]   taxi driver [r] Empty Jeu 4 Oct - 20:43


{...}

Travis se mord l’intérieur de la joue,
trombine écartelée par un rictus qui en dit long sur ce qu’il pense – et ce qu’il avale, à mesure qu’il tire sur le sésame incandescent (des remarques amères et le mélange cancérigène qui apaise pourtant une partie de la tension qui malmène).
Les étoiles méritent plus d’égards que beaucoup d’humains.
Pas  là d’où il vient, où le respect se monnaie en conduite irréprochable,
où il définit un code particulier, connu de tous les initiés.
Dans la rue, comme partout, on présume qu’il est inaliénable – jusqu’à ce qu’il ne le soit plus, jusqu’à ce qu’une parole érafle, qu’un regard sous estime, qu’un acte devienne porteur de hargne et alors, le compromis devient impossible, plongé dans une flaque de nitroglycérine : susceptible d’exploser à la figure du moindre empoté.
Comme Bianca, pas plus tard qu’il y a quinze maudites minutes de cela ; prunelles assombries, fauve agressif.
Ça n’était pas seulement un jeu de poings, c’était une ruade diligente, un constat compendieux basé sur des faits dont le principal intéressé nierait la teneur – si on lui posait directement la question- , d’un regard vide, désintéressé.
Ce qui se produit, à cet instant, sous une voûte étoilée, c’est ce qui s’est sûrement produit des milliards de fois à travers le globe, qui perdurera plusieurs milliards d’années après et qui, comme toujours et ce à jamais, n’aura d’importance qu’aux yeux des principaux concernés (ils en feront peut-être un souvenir, fugace, insinuant mais pas tout à fait insignifiant).
Mais, à dire vrai, Travis Mills n’a pas assez de jugeote pour délier les nœuds ; il n’étudie pas l’astrophysique, ne côtoie rien d’autre que des semblables qui n’accordent aucune valeur à ce qui dépasse leur entendement, acceptant de n’être que des stéréotypes : celui des gros bras.
Il lève la tête, essaye de repérer ladite Orion – et il la voit cette constellation, avec ses étoiles dont la brillance diffère de l’une à l’autre, il distingue Bételgeuse et Epsilon – il n’est pas complètement con, ni complètement indifférent à tout ou complètement indifférent à elle.
Ce qu’il laisse sous entendre, pourtant, avec ses airs détachés, cette façon de l’observer. Elle et pas Orion, parce qu’il se fiche éperdument qu’une boule d’atomes en fusion ne vienne empiéter sur lui, ses résolutions, les promesses qu’il s’est fait à lui-même avant de les faire aux autres.
On pourrait croire, peut-être qu’en cherchant bien les mimiques, qu’il se fiche aussi d’elle, Bianca Comuzzi.
Il ne connaissait pas son prénom six mois auparavant, il aurait très bien pu la croiser sur un trottoir et ne pas la remarquer, ils se sont peut-être croisés avant tout ce bordel sans nom, avant le ring, avant qu’une entité décide de lui foutre une pichenette derrière l’oreille, lui intimant l’ordre de venir rejoindre son oncle.
Il crache un rire, presque comme une quinte de toux ; s’il est malade, c’est d’être là sur le point de faire quelque chose qu’il n’a pas envie de faire, pour ne pas décevoir un vieux pirate.
- J’ai mes propres démons, Binky – et, je n’ai jamais insinué que tu sois ou non l’une de mes priorités.
Mauvaise formulation.
Il jette un regard au bâton qui se consume puis un autre à Orion, témoin indésirable, avant de se stabiliser sur des traits qu’il a appris à apprécier, silencieusement.
A l’aube, au crépuscule – des entre deux.
Ces moments figés où la ligne s’affine (où il peut la piétiner – lui rire à la gueule ha, ha,ha).
- C’est – il écrase le mégot sur le mur et se frotte les yeux, poussant un soupire – compliqué.
Putain, fff. Mais, je reconnais que j’aurais dû être là, priorité ou non : j’suis ton sparring partner depuis que t’es arrivée, on a sué et encaissé ensemble et…
Et ?
La suite, elle peut la deviner ; il n’a pas vraiment besoin de la formuler à voix haute. Ils se sont soulagés de tout : des colères, des déceptions, des désirs, des regrets, de leurs culpabilités respectives.
- Je ne pouvais pas venir.
Et à ce moment, une partie de lui prie pour qu’elle n’argue pas qu’elle a très bien vu qu’il était actif sur les réseaux sociaux, qu’il a été tagué à plusieurs reprises, tête à l’envers, imbibé d’alcool, dans des postures hautement suggestives (nez plongé dans le décolleté d’une nana, léchant du sel sur un ventre avant de se prendre un shot de tequila posé sur un nombril...suggestives de ce genre, celui qu’on se prend à regretter le lendemain).
La veille, lorsqu’elle frappait quelqu’un d’autre et qu’elle recevait des rafales, il était complètement aplati par ses traitements.
Et ses débordements. Pas présentable.
Peut-être qu’un sentiment de honte enfle dans sa poitrine, faisant sailli à travers ses côtes.
- Mais, je voulais être là.
Deux poids, deux mesures.
Seulement, jamais vraiment la bonne.
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Message Sujet: Re: taxi driver [r]   taxi driver [r] Empty Jeu 4 Oct - 23:55


☽ ☽ ☽
{ tu es le feu et la braise }
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unique souvenir de ta mère patrie à l’autre bout du monde, une lune universelle et c’est la première chose qui t’as poussé à découvrir les astres plus en profondeur avec leur histoire et comment les soigner. t’as jamais rêvé de partir dans les étoiles, juste de pouvoir les regarder et les expliquer. t’es comme ta mère. reproche paternel, incitation aux coups qui a sonné pour la première fois comme un compliment dans la bouche de ton oncle. t’as jamais compris l’admiration qu’il pouvait lui vouer à ta mère la déserteuse. mais ça t’as fait du bien de plus complètement la détester dans le regard de tonton. t’as passé les premières années de ta vie à en vouloir au monde entier pour ton impuissance et les coups reçus. t’es arrivée à new-york avec la hargne d’une gamine qui avait trop morflé pour son âge et l’envie d’en faire baver. tu trimballes encore ton passé comme un boulet alors que les démons qu’il évoque semblent être devenus tes compagnons de route. tu le regardes même pas, t’as pas besoin de te rappeler le bordel dans lequel tu t’es foutue en pactisant avec son âme, son corps en premier lieu. tu t’attardes jamais sur ton histoire par peur d’être jugée sur tes antécédents familiaux mais forcément quand il te parle de démons, ça fait écho. tu te débats avec les tiens depuis tellement longtemps que t’as oublié comment c’était avant. descendante d’un tueur en série, ça fait moche sur un cv. t’as l’impression de traîner ton héritage génétique comme un fardeau silencieux. la violence étouffée qui menace de déborder à chaque instant se rappelle à toi dés que tu veux oublier. tu connais trop bien ces histoires de démons et tu sais trop bien ce que c’est pour insister sur son absence, pour l’inciter à parler. sauf que la fin de sa phrase suffit à réveiller quelque chose de plus douloureux. l’importance flagrante que tu t’étais accordée et tu te rends compte que vous étiez loin d’être en phase alors qu’il s’amuse à foutre du sel sur une plaie encore béante, celle de ton égo déjà bien piétiné pendant la semaine écoulée. ton discours sur la déférence que t’accordes aux étoiles te martèle les tempes et ça ne t’as jamais semblé aussi réel qu’en cet instant. travis, il est comme toi, il sait pas y faire avec les rapports humains sauf que toi, tu sais encore moins pardonner. sa remarque tourne en boucle au milieu de ton crâne sonné alors que tu te sors un autre cancer en tube mentholé. ton sourire s’éteint en même temps qu’un appartement face à vous, métaphore amère. je te parle pas de priorité, juste d’importance. si j’avais été assez importante, t’aurais mis en pause ton bordel le temps d’une soirée. juste un combat ou au moins dix minutes pour me prévenir. parce que tu l’as attendu, t’as espéré par habitude sauf qu’il s’est pas pointé comme souvent, tu t'es même inquiétée par habitude et ta rancoeur a pris le pas sur ta fierté encore écrasée.
t’as plus envie de te battre alors tu te contentes de contempler ce qu’il se passe au-dessus de vous pour ignorer le chaos entre vous. ça pourrait presque être romantique si ce n’était pas aussi ironique. vous, avec vos gueules amochées par vos coups. ceux silencieux, les plus douloureux et les autres, ceux qui guérissent. t’attrapes sa cigarette entre ses lèvres pour allumer la tienne. et l’intimité du geste te dérange un instant alors que vous avez déjà partagé bien plus qu’un peu de chaleur artificielle. c’est toujours trop compliqué selon toi. ouais, tu le juges parce que t’as l’impression d’être encore et toujours la dernière roue du carosse. cabossée mais encore utilisable pour quelques kilomètres avant de trouver une solution plus durable. il remet sur le tapis des faits qui te paraissent dater d’un autre temps alors qu’ils ne remontent qu’à quelques semaines tout au plus. ouais, tu lui faisais confiance et ça fait chier de te dire que tu peux encore merder sur un choix aussi important que celui de ta béquille parce que c’est ce qu’il était, une béquille un peu bancale mais qui rassure. ton regard retourne flirter avec les astres, préférant leur compagnie à celle des pupilles de ton boxeur. son argumentation te semble foireuse mais tu le laisses se débattre en te prétendant plus naïve que ce que tu peux être. il aurait voulu mais il a pas pu. t’as quelques images de sa semaine qui te reviennent en mémoire, les appels ignorés et sa présence presque quotidienne dans ton fil d’actualité mais tu t’abstiens de parler. comme quoi, on fait pas toujours ce qu’on veut dans la vie. t’as dû sacrifier un combat pour aller baiser, t’as dû rejeter mes appels parce que tu te faisais sucer, c’est un lourd tribut. t’as les mots qui te piquent les lèvres, tu te sens sale rien qu’à les prononcer. instruments au féminin d’un besoin tout masculin et tu sens souillée d’avoir pu être aussi passagère. ton mégot s’écrase au sol pour rejoindre le précédent. résumé amer d’une conversation acide après une semaine muette.
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