no good in goodbye (peyton)

près de trois ans déjà que sa foutue maladie lui avait été dévoilé. elle avait démasqué les symptômes bien plus rapidement que n'importe quel médecin india. certain avait refuser de la croire, d'autre lui avait presque rit au nez, mais jamais elle ne s'était démonté. elle avait une sensation étrange, elle ressentait, d'une façon qu'elle n'avait pas su décrire, une intrusion dans son corps. quelque chose qui n'aurait jamais du être là, qui n'avait pas sa place. et elle avait eu raison de s'écouter. ayant vécu aux côtés d'une mère touchée elle aussi, elle avait sûrement développé un sixième sens à ce sujet et ne connaissait que trop bien tout ce que ça impliquait. le coup avait été dur à encaisser même si elle s'y était préparé, et elle avait choisi de rester debout, de se battre parce que rien n'était jamais perdu tant qu'on y croyait encore. et puis le cancer du sein s'était trop vite développé, il avait fallu envisager une mastectomie. beaucoup de coups de massue sur la tête d'une si jeune femme, mais elle avait accepté l'intervention si c'était le seul moyen de guérir totalement. et toute cette histoire était devenue uniquement un mauvais souvenir depuis près de deux ans maintenant. pourtant, elle porte encore physiquement les restes de tout ça. elle ne le vit pas toujours très bien mais elle essaie tant bien que mal de voir les choses positivement. parce que l'important résidait dans le fait d'être toujours de ce monde, il serait bien temps de régler les derniers détails plus tard. elle pensait beaucoup à une reconstruction du sein d'ailleurs mais pour l'heure, ce n'était pas une priorité. un examen clinique, de contrôle, l'attendait aujourd'hui. il succédait à tous les précédents parce qu'il fallait s'assurer qu'une rechute n'était pas prévue au programme. elle savait que ça pouvait arriver india, plusieurs malades avaient dû gérer cela et elle n'était pas au-dessus des autres. elle était si bien placée pour savoir que tout pouvait arriver dans une vie et que personne n'était jamais à l'abri de rien.
en passant l'entrée de l'hôpital, elle se rend directement à l'accueil, s'annonce jusqu'à ce qu'on l'envoie patienter en salle d'attente. et comme un autre souvenir du passé, c'est peyton qu'elle croit deviner non loin. elle s'approche discrètement, ne voulant pas risquer de se ridiculiser si elle se faisait de fausses idées et qu'elle la confondait avec quelqu'un qu'elle ne connaissait absolument pas. plus elle s'approche, plus les traits de la jeune femme se précisent. peyton ? elle demande, plus par besoin d'entendre un semblant de confirmation que par réel questionnement. celle qu'elle avait rencontré à des kilomètres de new york se retrouvait finalement dans ce même hôpital qu'elle, exactement à la même heure. le destin faisait décidément bien les choses. elle n'était pourtant pas très à l'aise de la retrouver ainsi, se remémorant la façon dont elle l'avait laissé lors de leur dernière destination commune. c'était une situation qui se répétait un peu trop souvent chez india. elle avait trop pris l'habitude d'abandonner les gens sans le leur faire savoir, mais ce n'était pas de gaieté de coeur, ni par méchanceté, ni même parce qu'ils ne comptaient pas à ses yeux. non, elle n'était tout simplement pas douée pour les au revoir.

elle était presque une habituée des lieux india. ces deux dernières années, elle avait passé beaucoup trop de temps dans ces locaux. pas qu'elle les affectionnait particulièrement mais quand il était question de sa santé, elle ne rechignait pas. avant, c'était pour maman qu'elle se pointait souvent ici. ça lui arrivait même encore de le faire, quand elle choisissait de l'accompagner. parce qu'elle refusait de la laisser surmonter cela toute seule. celle qui avait été un soutien sans failles pour sa fille quand les mêmes symptômes étaient présents chez elle, méritait bien qu'on lui rendre la pareille. alors elle foule ce chemin qu'elle ne connait que trop bien, puis s'en va patienter en salle d'attente. en espérant que le chirurgien ne l'y laissera pas trop longtemps. elle préférait nettement retrouver l'air et la liberté du dehors, parce que ces murs blancs lui rappelaient sans cesse des mauvais souvenirs. quand la silhouette pas tout à fait inconnue d'une femme entre dans son champ de vision, elle croit être en proie à une hallucination india. elle se demande même si ce n'est pas la morphine qui lui fait de l'effet sans même qu'on l'ait piqué. certaines personnes sont plutôt sensibles à ce genre d'antalgique assez puissant. les traits de pyton qui se dessinent devant ses yeux la ramènent an arrière aux aussi, à un passé beaucoup plus joyeux, à des souvenirs impérissables. de tous ces voyages qu'elle avait fait autour du globe, quand maman allait mieux et qu'elle même n'était pas encore diagnostiquée. elle se rappelait de ces moments totalement en décalage qu'elles avaient partagé. une rencontre fortuite, de jolis instants, puis la vie qui reprend son cours. que des parenthèses que l'on aimerait pourtant revivre quotidiennement. india… ça alors… elle non plus n'a rien oublié. et c'est un siège libre juste à côté de la brune qui l'invite silencieusement. elle s'installe la bloggueuse, sans manquer d'analyser chaque détail de cette amie d'ailleurs. encore une de ces personnes qu'elle avait cru devoir laisser derrière elle. un sourire s'étire sur ses lèvres, mais elle ne sait plus si c'est du bonheur de la retrouver ou de la gêne face à ce qu'elle ne pourra sûrement pas lui expliquer. elle n'a pas fait les choses dans les règles quand elle est partie india, et elle n'est pas idiote au point de ne pas le savoir. ce qui l'inquiète, c'est que peyton puisse lui en vouloir et garde une dent contre elle, alors qu'elle n'avait jamais rien fait pour la blesser, ni pour blesser qui que ce soit d'autre. tu vis à new york ? à la question, elle hoche la tête avant de répondre. c'est dans le queens que je vis quand j'me décide à poser mes valises un temps. elle avait le goût de l'aventure dans le sang india, elle n'était pas faite pour rester ancrée quelque part. elle n'avait jamais connu ce mode de vie là, et elle n'était pas certaine qu'il lui convienne vraiment. j'suis née ici, ceci explique cela. elle se sent obligée d'ajouter comme pour lui faire comprendre le seul lien qui la relie à cette ville. il n'y a ni plus, ni moins. t'es aussi du coin du coup ? une demande légitime, bien qu'elle se questionne sur sa présence dans un hôpital. peut-être que c'était seulement un énième voyage pour cette nomade qui lui ressemblait pas mal à ce sujet. personne n'échappait jamais aux petits bobos, que l'on soit sur son lieu d'origine ou non. mais quoiqu'il en soit, elle espérait que ce n'était pas trop grave. aussi, elle prierait intérieurement pour qu'elle parle d'un peu tout, pourvu que l'on aborde pas les questions qui fâchent. celles de son départ, celle de l'hôpital, celles qui étaient toujours gênantes même deux ans après.

les voyages permettent les rencontres. et elle en avait fait des tas india, plus ou moins importantes. des personnes qui s'étaient avérées seulement de passage dans sa vie, d'autres qu'elle avait perdu de vue pas forcément par volonté de sa part, d'autres qu'elle avait simplement oublié en chemin. peyton faisait sûrement partie de cette dernière catégorie, parce qu'elle ne lui avait pas dit au revoir. parce que leur séparation n'avait jamais été officialisée. pourtant, peyton était une belle personne qu'elle avait été plus qu'heureuse de croiser sur sa route. elle ne l'avait pas quitté de gaieté de coeur, les évènements avaient fait que ça s'était passé de cette façon. comme de vulgaires pions sur l'échiquier de la vie, on avançait selon les règles qu'on nous imposait. et tant pis si on se perd parfois, si on trébuche ou si on met à mal quelques relations qui auraient pu nous apporter beaucoup. si elle est d'abord surprise d'apercevoir la brunette à new york, elle est surtout hésitante parce qu'elle ne sait pas comment elle va être reçue. elle se doute que la jeune femme ne sera pas assez idiote pour faire un esclandre dans un endroit tel qu'un hôpital. elle sait aussi qu'elles n'en sont sûrement pas là toutes les deux, mais elle comprendrait aisément qu'elle ait gardé une certaine rancoeur à son égard, suite à ses agissements pas forcément honorables. elle-même s'en voudrait énormément si elle se trouvait à la place de cette connaissance du passé. et alors que l'étonnement empêche tout autre sentiment de se manifester, elle n'est plus capable de faire les liens qui apparaitraient pourtant évident pour quelqu'un d'autre. elle demande confirmation, pour savoir si elle aussi vit dans le coin ou si ce n'est qu'une escale dans son tour du monde. ce goût du voyage qu'elles avaient partagé comme personne. moi aussi, je suis née ici. je suis revenue vivre ici il y a quelques semaines. c'est vraiment une coïncidence énorme qu'on se retrouve juste à ce moment-là. elles avaient donc aussi la ville de naissance en commun ? à chaque mot qu'elles échangeaient, elle était encore plus stupéfaite india. parce qu'elles avaient tellement en commun et qu'elles ne s'en doutaient même pas. décidément, on n'a vraiment pas eu le temps de discuter assez quand on le pouvait encore. et c'est drôle qu'on se soit rencontré à l'autre bout du monde alors qu'on vit au même endroit. est-ce que le destin entrait en ligne de compte ? est-ce qu'il cherchait à les réunir pour une raison qui leur échappait encore ? ou bien était-ce simplement le fruit du hasard ? elle rit un peu india, et doucement elle se détend. elle lui semble agréable peyton, pas dans l'agressivité ou dans le ressentiment et ça lui fait du bien. même si les murs blancs ne constituent pas le lieu idéal pour des retrouvailles telles que les leurs, ils leur auront au moins montré le chemin l'une jusqu'à l'autre. et… tu vas rester longtemps ici ? elle hausse les épaules presque aussitôt la bloggueuse parce qu'elle n'en sait trop rien à vrai dire. initialement, elle était revenue pour se soigner, parce qu'elle avait eu besoin de se poser quelque part, pour de vrai, pour la première fois de sa vie. mais l'eau avait coulé sous les ponts, elle avait guéri depuis à moins qu'une rechute ne l'achève et elle avait le virus du voyage qui la démangeait chaque jour un peu plus. aussi, il y avait maman dont la santé était plutôt capricieuse ces derniers temps et elle l'imaginait mal bougé, autant qu'elle ne se voyait pas la laisser derrière elle pour aller profiter. je n'me suis pas réellement posé la question. j'imagine que c'est pas quelque chose qui se décide, j'le ressentirais si il était temps pour moi de repartir. on ne fait pas taire ses besoins primaires d'un claquement de doigts. pour l'heure, ils étaient un peu endormis sous une bonne couche d'autres priorités mais il suffirait d'un rien pour les réveiller. elle le savait mieux que personne india, parce ce qu'elle se connaissait. et toi, tu t'installes pour de bon ? elles avaient les mêmes questionnements l'une sur l'autre, pour la simple et bonne raison qu'elles étaient comme les deux faces d'une même médaille. dos-à-dos mais tellement semblables et complémentaires finalement. et elle se replace dans le contexte india. la véritable question qui la taraude est tout autre, elle concerne sa présence dans cet hôpital. pourtant elle sait que si elle va sur ce terrain-là, elle prendra la pente glissante elle aussi. mais après tout, est-ce qu'elle n'avait pas besoin de s'ouvrir à ce pan de sa vie ? maintenant qu'il semblait derrière elle, il était peut-être temps de lever le voile pour lui permettre de voler loin d'elle et de ce que serait sa nouvelle existence. je... je voudrais te poser une question. t'es pas obligée de répondre. elle juge utile de le préciser parce qu'elle n'aime pas s'immiscer dans l'intimité des gens, ce n'est pas dans ses habitudes. alors elle ne veut pas que peyton se sente forcée de quoique ce soit puisque ce n'était pas le cas. j'peux te demander pourquoi t'es là ? c'est une visite de routine ou c'est un peu plus que ça ? elle espère secrètement que ce n'est rien. qu'elle n'a pas à souffrir de maux aussi importants que les siens. et quelque soit la réponse, elle est persuadée que ça leur fera du bien à toutes les deux de baisser la garde l'espace d'un instant.

la vie est drôlement faite. elle rencontre des personnes à l'autre bout du monde india, pour finalement les retrouver au pas de sa porte à new york, ou plutôt dans un hôpital. un établissement qui était presque devenue sa résidence secondaire il fût un temps, pas si lointain finalement. elle ne peut s'empêcher de souligner l'étrangeté de la situation. et même si elle est ravie de ces retrouvailles qu'elle n'aurait jamais pu orchestrer de son propre chef tant elle culpabilisait de son départ précipité, elle ne peut pas s'empêcher de se sentir gênée. parce que c'est l'endroit qui fait ça. elle sait très bien que toutes deux se posent les mêmes questions sur leur interlocutrice. et elle ne sait pas si elle est prête à raconter son histoire, comme ça, au détour d'un siège dans une salle d'attente, à une personne qu'elle n'a pas vu depuis un moment et qu'elle a peut-être l'impression de ne plus connaître réellement. si tant est qu'elle ait vraiment pu prétendre tout savoir d'elle à une époque. c'est sûr que je ne m’y attendais vraiment pas. et elles sont deux dans ce cas-là. parce qu'elles avaient eu beau parler lors de leur voyage, elle n'avait sûrement pas évoqué leur ville d'habitation principale, tant les aventures qu'elles avaient pu vivre en dehors de celles-ci semblaient bien plus palpitantes. avec peyton, reviennent les souvenirs des moments où tout allait bien et où elle ne savait pas encore être atteinte de ce fichu cancer. le seul avantage d'aujourd'hui étant qu'il était normalement vaincu et elle espérait que ça reste ainsi. les premiers échanges entre elles deux leur apprennent donc qu'elles ont vécu côte-à-côte les premières années de leur vie, sans se croiser. alors qu'elles sont tombé l'une sur l'autre à l'autre bout du monde. connaissant ses envies et ses besoins d'envol, son amie se questionne sur ses prochains voyages, pour savoir si elle partira ou non. la réponse correcte ne la frappant pas immédiatement, elle lui retourne la question. tu as raison. moi, oui, je pense que cette fois c’est pour de bon. elle sourit à l'entente de ses mots parce qu'elle semble si sûre d'elle peyton. elle aimerait qu'il en soit autant pour de son côté. elle qui se contentait de nager dans un flou artistique ces derniers temps. l'adaptation à ce qui lui tombait sur la tête ne relevant pas toujours d'une facilité déconcertante. et... j'peux savoir ce qui t'y a décidé ? j'suis contente que tu aies trouvé ta place en tout cas. parce que n'était-ce pas de cela qu'il s'agissait finalement ? elle était bien loin de savoir où quelqu'un l'attendait, où quelqu'un avait besoin d'elle, et même où elle avait réellement envie d'être au plus profond d'elle-même. c'était peut-être pour ça qu'elle n'arrivait pas à s'ancrer quelque part, et à trouver un port d'attache. plus elle regarde peyton, et plus elle la trouve sereine, en paix avec elle-même. elle semble épanouie et bien dans sa vie. ce qui ne cadre pas franchement avec les raisons diverses qui pourraient expliquer sa présence dans cet hôpital. ce pourquoi elle ose lui demander enfin ce qui la taraude depuis qu'elle a reposé les yeux sur elle. mais elle ne s'imagine rien pour autant, ne voulant pas qu'elle se sente obligée de lui confier quelque chose qui ne la regardait sûrement pas. je… heu… disons que j’ai quelques petits soucis de santé en ce moment… mais ce n’est rien de grave… elle lève les mains en l'air, en signe de reddition. elle voit bien le malaise chez peyton et ne souhaite pas la gêner davantage. elle culpabilisait déjà bien assez de ce qu'elle venait de faire. ok, ok. ce n'est rien de grave, c'est tout ce que je retiendrais. j'voulais pas me montrer indiscrète. elle lui adresse un sourire contrit et crispé, avant de baisser le regard. elle n'a réussi qu'à les bloquer encore plus les choses entre elles, bien joué. et toi ? qu’est-ce que tu fais ici… ? en voulant s'intéresser, elle avait inévitablement jeté un froid à leur échange. et le contact privilégié qui les liait autrefois semblait rompu. elle ne pouvait plus s'épancher india, elle ne croyait vraiment pas que c'était le meilleur moment pour le faire. sûrement qu'elle n'était pas encore prête aussi, même si elle se plaisait à se convaincre du contraire. il fallait croire que ce n'était pas le genre de sentiment sur lequel on avait une incidence. je... juste une visite de contrôle. enfin, tu vois ce que j'veux dire. elle hausse les épaules, d'abord hésitante puis elle se reprend pour se montrer sûre d'elle par la suite. peyton devait croire à cette demie-vérité, autant qu'elle-même. du coup, tu te plais à new york ? elle devait changer de sujet au plus vite, pour essayer de réchauffer la température en attendant que sonne l'heure du rendez-vous de l'une d'elle qui abrégera l'échange, et qui les séparera peut-être pour de bon cette fois-ci.

y'a des tas de questions qui se bousculent dans la tête de india. elle a retrouvé les traits doux et attachants de peyton, celle qu'elle n'avait pas revue depuis plusieurs années. alors inévitablement, elle veut tout savoir de ce qu'a été sa vie depuis leur séparation. encore davantage parce qu'elle se trouve dans un hôpital, au même titre qu'elle. et elle était très bien placée pour savoir qu'elle-même n'y venait pas de gaieté de coeur, peut-être en était-il de même pour son interlocutrice. sans le faire exprès, elle les envoie sur un terrain qui ne sera probablement pas propice à de belles retrouvailles et à de prochains rendez-vous. elles avaient besoin d'être gaies, de parler de choses inoubliables qu'elles avaient sûrement vécues. non pas d'épiloguer sur les maux qui pouvaient les ronger, là où elles se contenteraient de flotter sur des espoirs déçus et un futur incertain. pourtant, il ne leur restait plus qu'à se débattre sur la pente qu'elle venait d'ouvrir. alors elle s'intéresse à ce que peut ressentir peyton, à ce qui peut lui donner envie de poser ses valises quelque part, pour la première fois depuis longtemps. elle n'avait pas encore eu ce besoin primaire, mais elle ne demandait que ça. à cet instant seulement, elle saurait avoir trouvé sa véritable place sur cette vaste planète. et ce serait sans doute le meilleur sentiment au monde. je suis partie très jeune et assez longtemps, j’avais besoin de retrouver ma famille et ils avaient besoin de me retrouver aussi. elle hoche la tête, elle peut comprendre cette justification. en revanche, elle ne pouvait pas penser de même puisqu'elle n'avait plus aucune famille india. hormis sa mère qui faisait partie du voyage quand elle s'envolait vers ailleurs. elle n'avait donc aucun moyen de la rappeler sur la terre ferme. c'est plutôt une bonne raison. mais de mon côté, je n'ai plus personne miss à part ma maman alors je n'ai aucun membre de ma famille à retrouver. elle hausse les épaules en pensant à ce père qu'elle n'avait jamais connu, aux frères et soeurs qu'elle n'avait jamais eu et aux cousins cousines qu'elle avait peut-être quelque part mais qu'elle n'avait jamais pu rencontrer faute de vivre réellement dans une ville. ils n'allaient pas courir les rues pour la rencontrer, elle n'en valait peut-être même pas la peine. alors sa seule famille se limitait parfois à ses followers qui étaient plutôt bienveillants et quand elle y pensait, elle mesurait la chance qu'elle avait tant ce n'était pas le cas pour tout le monde. toutes deux commencent à s'ouvrir un petit peu mais elle remarque bien vite la gêne que laisse transparaitre peyton. ce n'était pas ça qu'elle voulait, elle n'avait aucune envie de la bloquer, ni de la forcer à dire quoique ce soit. elle ne met donc pas longtemps à se confondre en excuses parce que ce n'est pas elle d'être aussi intrusive. ne t’en fais pas, tu ne l’es pas. c’est juste… assez difficile à gérer. elle se stoppe, pas certaine de trouver les bons mots sûrement. il est parfois si difficile d'exprimer par la parole ce que l'on ressent pourtant si profondément. tu sais... on vit tous des épreuves qui nous dépassent. alors on essaie de garder la tête haute et de maintenir le cap, pour pas sombrer totalement sauf que c'est plus facile à dire qu'à faire, elle commence pour la rassurer, pour lui montrer qu'elle n'est pas la seule à qui la vie impose des défis plus ou moins surmontables. alors elle baisse les yeux avant de reprendre. j'suis pas encore prête à en parler mais... j'ai laissé des tas de gens derrière moi, des gens qui comptaient vraiment, et elle insiste là-dessus pour lui signifier qu'elle en faisait partie. mais c'était pas mon choix. ça m'est tombé sur la tête et j'ai rien pu faire, j'ai dû accepter. elle a les yeux brillants quand elle dévoile le calvaire qu'a été l'annonce de son cancer et le combat qui avait suivi. elle se libère d'un poids sans pour autant entrer dans les détails précis, sans pour autant nommer son mal. oh, j’espère que tout va bien pour toi. elle laisse s'installer un fin sourire sur ses lèvres. ça va beaucoup mieux, je t'assure. et j'espère que ça en sera de même pour toi. puisqu'elle ne savait rien, elle ne pouvait que lui souhaiter le meilleur, pour que le positif s'invite dans sa vie. puis elle veut éclipser ce sujet de conversation pas franchement joyeux alors elle repart sur new york, sur sa nouvelle vie ici. elle veut savoir si peyton y trouve son compte puisqu'elle a choisit d'y rester au moins quelques temps. c’est moins exotique que ce que j’ai pu voir mais ça bouge quand même. puis c’est ma ville d’origine alors forcément j’y suis attachée. et toi ? elle hoche la tête avant de hausser les épaules quand elle lui renvoie la question. disons que j'y trouve beaucoup plus d'intérêt depuis que j'y ai retrouvé quelques personnes que j'avais dû abandonner sur mon passage. j'ai l'impression que la ville n'y ai pas pour grand chose finalement, ce sont les personnes qui t'entourent qui te font aimer ou non un endroit. c'était définitivement un fait. elle était prête à aimer chaque coin du monde india, pour peu qu'elle puisse tenir la main des êtres les plus importants à ses yeux. n'était-ce pas ce qu'elle avait justement dit à kéziah quelques jours plus tôt ?