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 the end of all our exploring - cass

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Message Sujet: the end of all our exploring - cass    the end of all our exploring - cass  Empty Ven 21 Sep - 14:56


( the end of all our exploring @cass clark)

Sur son trône de papier, petit prince en carton observait. Agitation progressive de la rue, de ses habitants qui passent, repassent, les yeux rivés au sol mais qui fixaient bien l’horizon quand ils arrivaient à sa hauteur.
La honte, le dégoût, la peine, la pitié.
C’était probablement ce que ressentaient certains lorsqu’ils le voyaient. Gamin d’vingt ans à la rue. Ils devaient s’dire qu’il était camé, accro à la coke ou encore alcoolique. Ore ne demandait jamais rien à personne. Il cultivait un profond dégoût pour ces pseudos bons samaritains qui lui donnaient quelque chose. Comme s’ils en tiraient quelque chose. Une considération auprès d’leur famille, d’leur collègues ou amis. “ah tiens, j’ai donné ma monnaie au mec là qui traine toujours dans cette rue…”. Il s’en moquait pas mal de leur bonne volonté. Bonté exagérée. Juste là pour flatter l’égo, se dire qu’au final, on n’est pas si mauvais vu qu’on vient l’aider lui. Hypocrisie détestable.

La lumière naturelle du soleil s’effaçait derrière les réverbères éveillés. Deux prunelles brillantes parcourraient la foule. Bonnet noir camouflant ses cheveux d’or, col roulé remonté jusqu’au nez, le petit prince embrassait l’obscurité, la serrant contre lui, incapable de lui résister. Il était assis là, sur ces cartons humides, ne demandait rien à personne, juste que le temps file. Qu’il file aussi vite que l’air.
Et l'euphorie reprenait, les patrons des bars s'excitaient au moindre client qui passait. La vie continuait son cours. Elle balayait tout sur son passage, laissant sur le côté les ratés, les drogués, ceux qui n'avaient pas assez de temps, d'argent ou même de volonté pour attraper ce train enragé. Ore était fatigué d'attendre que le train ralentisse pour qu'il puisse le rattraper. Il avait tout simplement abandonné, se contentant du sort qui lui était réservé.

Le blondinet était presque invisible, planqué dans ses ténèbres. Seules ses prunelles brillaient dans la nuit noire. C'était sûrement ce qui l'attira, elle. Il ne la connaissait que trop bien cette fille là. Elle venait souvent, trop souvent. Véritable aimant attiré à lui. Mais lui, il l’aimait pas. Visage angélique, courbes parfaites, coeur sur la main. Y avait anguille sous roche. Quelque chose qui n’allait pas, elle devait pas être clean celle-là. Elle s’avançait vers lui, toujours aussi silencieuse. Non. Pas cette fois. Elle n’allait pas s’en tirer comme ça la p’tite. Ore se redressa, tirant de la poche de son pantalon une cigarette et un briquet qu’il avait trouvés par terre, quelques heures plus tôt. Il baissa son col, dévoilant une partie de son doux visage. Il alluma sa clope, toujours son regard de braise posé sur la belle. La fumée s’empara de ses poumons. Délectation divine.
Démon de la nuit qui s’emparait de son âme, il resta immobile jusqu’à qu’elle soit proche. Trop proche. Elle se pencha, main tendue, déposant ces p’tites miettes comme si elle nourrissait un chien. Les pièces dégringolèrent de sa paume, s’écrasant sur le sol. Etincelle faible mais puissante. Le petit prince voyait rouge. D’un geste vif, il agrippa l’avant-bras de la gamine avant qu’elle ne s’en aille. Pas cette fois. Il se releva, recrachant la fumée de sa clope sur elle. Ses lippes s’étirèrent en un rictus satisfait. Sa poigne n’était pas bien ferme mais il parvenait à la tenir près de lui. Il balança son pied dans les pièces qu’elle venait de déposer.

“T’as toujours pas compris qu’j’en veux pas d’tes pièces de merde ? Vas-t’en !”

Il soupira en lâchant le bras de la belle. Il ne pouvait pas être plus clair. Ore tira sur sa clope, se détourna de l’inconnue. Son parfum envahissait ses narines. Il s’adossa contre le mur, le genou droit replié.
regard électrique, pouls qui s'emballait, annonçant l'orage.


( Pando )
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Message Sujet: Re: the end of all our exploring - cass    the end of all our exploring - cass  Empty Ven 21 Sep - 20:39

Le Queens, c'est ton quartier. Un petit nid douillet dont tu connais par cœur les rouages. Et toi qui fuis la routine, ce dernier t'offre toujours beaucoup de divertissements. Bien sûr que t'aimerais explorer le monde, partir à l'aventure mais tu le sais, dans le fond, que tu reviendras toujours ici. C'est ton chez toi et rien ni personne ne t'enlèvera ça. T'as décidé de te balader en ce beau Dimanche après-midi, chose que t'évites de faire en pleine journée, habituellement. Les monstres rôdent, cachés par la masse mais toi aussi, tu sais te fondre dans le décor. Puis, tu préfères la nuit de toute façon, t'aimes suivre la lune qui semble éclairer chacun de tes pas. Au soleil, c'est trop facile de se protéger alors que quand il est rappelé ailleurs, cette aptitude n'existe plus. Pourtant, aujourd'hui, tu t'ennuies et toi que Morphée emporte -généralement- jusqu'à ce que l'astre lunaire apparaisse dans le ciel, a été tiré de tes songes par un voisin un peu trop bruyant. Et toute ta volonté n'y a rien changé, tu n'as pas réussi à refermer les yeux. Alors te voilà, à déambuler au gré de tes envies, profitant de la clarté du jour quelques instants. Et enfin, ce spectacle dont tes iris ne se lassent pas, ce moment où tout bascule. Les lumières qui tirent sur le doré, annonçant la nuit étoilée. Tu t'installes sur l'herbe et ne te relèves que lorsque tu aperçois les étoiles. Doucement, tes pas te conduisent dans la partie où tu vis. Cette rue qui t'es plus que familière puisque tu viens souvent déposer des présents pour le jeune homme qui l'habite. Il est jeune et seul, comme toi quand t'as quitté le bercail. Sauf que lui, y a personne qui lui a tendu la main et t'es alors venue en tête l'idée -pas si farfelue que ça- de lui offrir un travail dans la boîte de nuit où tu occupes le poste de barmaid. T'es au courant qu'Harry recherche quelqu'un pour t'aider et même si il ne t'as pas demandé de t'occuper des embauches, tu sais avec qui tu ne veux pas travailler. Et lui, bizarrement, il ne t'est pas antipathique. Tu ne connais, pourtant, rien de lui à part qu'il n'a pas de toit pour s'abriter et à peine de quoi trouver à manger. Et tu te retrouves en lui, quelques années plus tôt. T'étais pas à la rue, certes, mais tu te sentais bien délaissée. Douce ironie puisque c'est toi qui est partie sans prévenir quiconque de droit. Seulement, dans l'histoire, t'as perdu ta moitié et c'est un vide que personne n'est parvenu à combler jusque là. Et tu dois faire avec parce qu'il ne reviendra pas. Jamais. Ce n'est pas dans ton genre de ruminer et tu refoules bien vite ces sombres pensées. Capuche comme bouclier, répétant ton manège depuis quelques mois maintenant. Tu attends le moment où il te mordra. Parce que même si tu ne t'attardes d'aucune façon, t'as pu apercevoir dans son regard et dans son attitude, la haine qu'il te porte et la colère qui bouillonne à chaque fois que tu joues avec sa fierté. Et cet instant semble arriver. Alors que tu déposes quelques pièces, tu n'as que ça sur toi et ce n'est pas ce que tu aimes donner, sa main se referme sur ton bras. Elle t'empêche de te sauver. Nullement effrayée, tu ne cherches même pas à te dégager et tu le confrontes, une lueur de défi brillant dans tes yeux azuréens. « T’as toujours pas compris qu’j’en veux pas d’tes pièces de merde ? Vas-t’en ! » Un rictus amusé s'empare de tes lèvres et tu le laisses s'éloigner de toi, ne le quittant pas du regard. Tu ne t'étais pas trompée sur lui. Il possède ce même tempérament de feu qui te caractérise, derrière cette apparence frêle. « T'en as mis du temps. » Que tu te contentes de balancer, brisant le silence que t'as toi-même instauré. T'es persuadée d'avoir piqué sa curiosité. Tu observes la fumée s'élever dans les airs puis, subitement, disparaître comme ton frère. « Pas que je sois pas généreuse dans l'âme mais tu croyais quand même pas que ton comportement ingrat m'attirait, sincèrement ? » Faux. C'est ce qui t'a tout de suite plus chez lui, le fait que même si il est au plus bas, il se bat toujours. Qu'il ne s'est pas réellement résigné à cette vie. Il n'a pas totalement abandonné et c'est ça qui t'a donné envie de l'aider. Ça et d'autres choses entre autre. « Plus sérieusement, t'en fais ce que tu veux mais tiens. » Tu lui tends une carte qu'il décidera, lui-même, de prendre ou non. « C'est là où je travaille et on aurait bien besoin d'un coup de main. » Tu penses être assez explicite pour ne pas avoir à entrer dans les détails et si ça l'intéresse, il n'aura qu'à venir voir par lui-même. « Oui, c'est une boîte de strip tease mais le patron est cool, sinon ça ferait longtemps que j'aurais trouvé autre chose, crois-moi. » Tes iris le fixent, ta main toujours tendue vers lui. C'est à ton tour de rendre la pareille. À savoir si il l'acceptera. Ou au moins qu'il y réfléchira. Tu ne t'attends, évidemment pas, à ce qu'il te saute dans les bras mais t'espères le recroiser -cette fois-ci- dans la boîte qui t'as accueilli. Cette semaine ou la semaine prochaine. Le choix lui revient, il est le propre maître de son destin. Alors petit prince aux cheveux d'or, qu'est-ce que se sera ?
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Message Sujet: Re: the end of all our exploring - cass    the end of all our exploring - cass  Empty Sam 22 Sep - 18:16


( the end of all our exploring @cass clark)


Tension électrique. Le petit prince fulminait. Ses yeux se plissèrent face au sourire hautain qu’arborait la brune. Mais qu’est-ce qu’elle lui voulait putain ? Il n’avait aucune envie de lui parler, il voulait qu’elle parte, loin, elle et son fric. Il avait pas b’soin d’elle, il a jamais eu besoin de qui que ce soit de toute façon. Mais elle restait là, plantée devant lui. Effrontée, un peu comme lui. Sur certains points, ils se ressemblaient. Fougue. Défiance. Prêt à en découdre, coûte que coûte. Mais là, c’était contre elle qu’il voulait se battre. Se jeter sur elle, l’effrayer assez pour qu’elle ne revienne plus jamais. Pensée trop utopiste pour un gars comme lui. Ore, il n’avait rien d’impressionnant. Corps frêle, maigre. Fantôme qui se faufilait dans les ruelles sombres. On ne le voyait pas, il était invisible. Il ne faisait peur à personne, bien au contraire. C’était le genre de gars à attirer la sympathie des gens alors qu’il n’avait rien demandé. La bonne patte quoi. Paroles qui sonnaient comme des remontrances. Le petit prince détestait cet air qu’elle se donnait. Ce “moi j’suis meilleure que toi, j’te donne du fric alors ferme ta gueule et prends-le”.  

« J’t’ai jamais d’mandé d’revenir m’voir, grinça-t’il clope dans la bouche. En fait, ça m’arrangerait bien qu’tu casses pour d’bon avec tes faux airs à la con. »  

Méfiant, sceptique quand elle sortit cette carte. Il resta bien clouer au mur, tirait sur sa clope de temps à autre mais en aucun cas il ne posa ses yeux sur ladite carte. Son regard était rivé sur elle. Qu’est-ce qu’elle attendait ? Qu’il se jette à ses pieds, la remerciant pour cette grâce qu’elle venait de lui faire ? Et puis quoi encore ? Et puis c’était quoi ce plan foireux encore ?
La fameuse carte avec le fameux numéro, et cette fameuse personne au bout du fil qui faisait miroiter monts et merveilles au premier venu. Ore avait très bien connu cela. Et il connaissait par coeur la chute de l’histoire. Spoiler : ça ne finit jamais bien. Alors non, cette carte il n’en voulait pas. Il ne voulait pas la toucher, comme si elle était déjà maudite. Pour lui, elle ne lui apporterait que des malheurs. L’inconnue étant la messagère du démon.
Mais sa curiosité était piquée au vif. Tentation mortelle. Difficile de résister à l’envie d’en savoir plus. Mais Ore se posait déjà trop de questions. Pourquoi lui ? Pourquoi prenait-elle la peine de venir le voir alors qu’il était si “ingrat” avec elle ? Il jeta sa clope au loin avant de se rapprocher d’elle, toujours ses prunelles plantées dans les siennes. Il s’arrêta à une distance respectable, juste en face de la carte tendue.

« Tu joues à quoi en fait ? J’comprends pas. T’as pas mieux à faire que de venir me faire chier avec ces conneries ? T’as peut-être cru que j’étais un p’tit toutou prêt à suivre n’importe qui. J’sais qu’tu veux faire la bonne saint-maritaine mais avec moi ça a jamais marché j’te signale. »

Les faux espoirs, il les côtoyait trop souvent. Il avait peur du plan foireux, qu’on ne se moque de lui. Au fond, il avait peur de se jeter dans l’inconnu, alors qu’il n’avait rien d’autre de mieux à faire. Alors il se cachait derrière ce masque, impassible, désintéressé. Il ne lui faisait pas confiance. Question d’égo, il ne prit pas la carte, bien qu’au fond il en mourait d’envie. Il ne voulait pas lui donner ce plaisir. Voir son visage s’illuminer, ses lippes s’étirer en un rictus satisfait. C’était lui donner raison. Et ça, c’était même pas envisageable.




( Pando )
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Message Sujet: Re: the end of all our exploring - cass    the end of all our exploring - cass  Empty Sam 22 Sep - 19:31

Si Harry n'avait pas été là, dieu sait ce qui te serait arrivée. Avalée par les ténèbres du Queens, t'aurais soit succombé à la facilité, soit tu serais devenue escort sûrement. Non. Tout bien réfléchi, t'aurais préféré rejoindre ton frère et ta meilleure amie. Trop butée pour renier tes valeurs, t'aurais jamais pu les bafouer à ce point. Stupide ça l'est probablement. Peu importe, l'authenticité est ta marque de fabrique après le cynisme et ce n'est pas près de changer. La tension est palpable dans l'air et tu ne fais rien pour l'apaiser, bien au contraire. Ton seul but est de le faire craquer. Qu'il cède enfin à ce que te hurle son comportement depuis des semaines déjà. T'as besoin de savoir que tu ne t'es pas trompée et qu'il mérite d'être sauvé. Pas que les autres peuvent bien crever, loin de là, mais t'es pas capable d'aider tout le monde et l'univers l'a mis sur ta route, lui. Il doit bien y avoir une raison. Alors comme on l'a fait des années plus tôt pour toi, tu lui tends à ton tour la main. « J’t’ai jamais d’mandé d’revenir m’voir, grinça-t’il clope dans la bouche. En fait, ça m’arrangerait bien qu’tu casses pour d’bon avec tes faux airs à la con. » Un rictus amusé se dessine sur tes lèvres. Il t'amuse ce petit. Ce qu'il te dit ne t'atteint pas, peu de choses le peuvent. Enfin, c'est ce que tu te targues à penser. La vérité c'est que comme tout le monde, t'as des faiblesses mais qu'à l'inverse de certaines personnes, tu n'attends pas qu'on les trouve et qu'on les exploite, tu te pares avec. Tu les exposes comme armure. Les blessures plus profondes tu les gardes bien cachées à l'abri des regards indiscrets et pour arriver à les trouver, il faut encore savoir où chercher. Tu n'es pas facile à impressionner ni à intimider mais tu sais reconnaître les gens qui ont du cran et lui, il en est rempli. « Rien ne te force à accepter ce que je te donne, t'aurais très bien pu changer de rue, faire en sorte qu'on ne se croise plus mais t'es resté là, malgré tout. » Aucune moquerie ou mépris, juste une constatation qui, maintenant formulée à voix haute, soulève une montagne de questions. Sa méfiance est normale, tu n'es pas offusquée par son scepticisme. T'as réagi exactement pareil face à Harry, la première fois. Pourtant, tu le sens que t'as réellement piqué sa curiosité. Le fait qu'il s'avance vers toi est une preuve de plus qu'il n'est pas complètement fermé à ta main tendue, même si il ne touche pas à la carte que tu tiens du bout des doigts, comme si c'était un mirage, trop beau pour être vrai. Assez crédible pour oser y croire, rien qu'un peu.  « Tu joues à quoi en fait ? J’comprends pas. T’as pas mieux à faire que de venir me faire chier avec ces conneries ? T’as peut-être cru que j’étais un p’tit toutou prêt à suivre n’importe qui. J’sais qu’tu veux faire la bonne saint-maritaine mais avec moi ça a jamais marché j’te signale. » À ce stade, autant faire preuve de sincérité. C'est le meilleur atout que tu puisses utiliser et le seul qui t'apparaisse dans cette situation particulière. Tu poses la carte, près des pièces et hausse les épaules en te redressant lentement. « Il y a six ans, j'aurais pu me retrouver dans la même situation que toi si on m'avait pas tendu la main. J'suppose que c'est à mon tour de rendre la pareille. J'attends pas à ce que tu me crois sur parole mais tu peux m'accompagner, je vais pas tarder à commencer mon service. Je ne mens jamais sur ce genre de choses. » L'honnêteté, ton plus grand défaut comme ta plus belle qualité. Trop franche, tu ne sais pas tourner ta langue sept fois dans ta bouche avant de parler. Tu blesses parfois de tes mots incendiaires, tu provoques, joues avec les egos mais sans jamais réellement vouloir abîmer qui que se soit. À part ceux qui l'ont cherché. Quant au seul mensonge qui pèse lourd sur tes épaules, c'est simplement dans l'unique but de protéger les personnes qui comptent pour toi. Se serait trop compliqué de les impliquer dans cette histoire, ça ne regarde que toi. Parfois la vérité n'est pas toujours bonne à dire. C'est ce que tu te persuades à croire pour ne pas craquer. Parce que forcément qu'il t'est déjà arrivé de vouloir le partager avec ceux qui ne savent pas et qui sont pourtant les plus proches de toi. Mais autant toi le danger te grise, autant laisser d'autres personnes que toi pouvant être possiblement atteinte par ton passé, tu en es incapable. L'innocence, il faut la préserver et c'est ce que tu t'évertues à faire. Contre vents et marées. « Je te force en rien à me suivre mais je dois y aller. » Tes yeux lui lancent une supplique muette pour que ses pas emboîtent les tiens et tu t'éloignes, en espérant entendre l'écho de ses chaussures sur le pavé te talonner.
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Message Sujet: Re: the end of all our exploring - cass    the end of all our exploring - cass  Empty Sam 22 Sep - 22:42


( the end of all our exploring @cass clark)


C’était pourtant évident. Pourquoi était-il resté là, dans cette rue ? Pourquoi avait-il pousser le vice, continuer à venir ici, à la voir et à accepter ce qu’elle lui donnait alors qu’il aurait pu partir ? C’était aussi simple que cela. Beaucoup trop simple. Trop facile. Oui. C’était trop facile d’affirmer cela. Comme si c’était dérisoire pour lui de changer d’endroit. Après tout, il n’avait rien de fixe ici. Pas vraiment d’objets personnels, pas vraiment quelque chose à quoi tenir. C’était pas comme si les cartons moisis et humides allaient lui manquer. Alors qu’est-ce qu’il foutait là encore et encore ? Ore perçut ses paroles comme une injustice. Oui, c’était vrai, il n’avait pas d’attache. Devenu un véritable électron libre, il vire-voletait de ruelles en ruelles, de quartiers en quartiers avant de se poser, une nuit - parfois plusieurs - sur le sol dur. Mais il avait quand même le droit d’aller où bon lui semblait non ? Cette petite liberté qu’il tenait dans le creux de sa main, qu’il ne voulait abandonner pour rien au monde. Le petit prince refusait qu’on lui remette la faute sur lui. Bordel. Son seul souhait était qu’on lui foute la paix. Ce soir-là, c’était trop demander. Il serra les poings. Phalanges recroquevillées sur elles-mêmes. Paumes teintées de blanc. La colère montait petit à petit, parcourrait la surface de son épiderme. Tout son corps était tendu, sur les nerfs. Mais il ne fit rien. Le petit prince rengaina les armes, préférant écouter ce qu’elle avait d’autre à dire. Il recula de plusieurs pas, sans la quitter des yeux. Elle l’intriguait. Elle paraissait sincère avec lui. Elle semblait vouloir l’aider à sortir de son trou à rats. Mais Ore avait toujours cette petite voix dans la tête. Celle qui le mettait en garde. Celle qui creusait au plus profond de son âme pour retrouver ces souvenirs douloureux. Ces paroles mielleuses qu’il avait bues avec délectation. L’opportunité, la chance de percer, l’appât du gain. Et il y avait aussi cette terrible envie de prendre le risque, de tenter sa chance, d’abattre les cartes comme il avait l’habitude de le faire sur les tables vertes du poker.

Et voilà qu’elle s’en allait maintenant. Après avoir déposé la carte près des pièces. Elle tourna les talons et le laissa enfin tranquille. Son premier instinct fut de ramasser la fameuse La carte chance. Le joker. Il la glissa dans la poche de son pantalon sans y jeter un seul coup d’oeil - et prit les pièces par la même occasion. Puis il se précipita vers elle. Il décida d’y croire, de jouer, encore une fois. A ses risques et périls. Mais il n’avait plus rien à perdre. Ore était déjà tombé bien bas, alors qu’est-ce qu’il pouvait bien lui arriver de plus ? Démarche fluide, presque féline, il la rattrapa rapidement.

« Attends ! C’est bon j’viens avec toi. »

Probablement encore ce sourire satisfait qui devait déformer ses lèvres. Tant pis, elle avait gagné. A charge de revanche. Il arriva à sa hauteur. Il remonta le col de son col roulé jusqu’à son nez. Anonyme, il fallait qu’il le reste, au moins pour le trajet. Ne pas être reconnu par ceux qui le côtoyaient le jour. Mais avant de continuer, il lui coupa la route. Elle s’arrêta nette, devant lui. Proximité trop intime, il pouvait sentir son souffle contre son visage.

« Pourquoi moi ? »

Si elle voulait être honnête, autant qu’elle joue cette carte jusqu’au bout… du moins, si elle en était capable.

« Et j’dois t’appeler comment ? »

Il préférait ne pas se présenter en premier, lui laissant ce privilège. Galanterie mal placée, c’était vrai. Il se dégagea ensuite, lui emboitant le pas. Il se laissa guider, oubliant presque la haine qu'il éprouvait envers elle.

petit prince vagabondait avec elle,
dans les méandres des ruelles,
éclairé par ces quelques réverbères,
il luttait contre les délices des ténèbres




( Pando )
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Message Sujet: Re: the end of all our exploring - cass    the end of all our exploring - cass  Empty Dim 23 Sep - 16:17

Un sourire illumine ton visage lorsque tu entends ses pas te suivre et te rattraper. C'est une grande victoire intérieure pour toi. T'as réussi. Pourtant, t'avais parié contre toi-même au départ. Pas aussi orgueilleuse pour te targuer de convaincre un inconnu qui a tout perdu aussi aisément. D'ailleurs, les mois que tu as passé à titiller son ego, à tenter de le faire réagir d'une quelconque manière que se soit, en sont témoins. Alors oui, y a une bouffée de fierté qui t'envahit. « Attends ! C’est bon j’viens avec toi. » Tu ralentis l'allure sans pour autant t'arrêter, tu tiens à lui donner le temps de marcher à tes côtés. Et soudain, d'un mouvement furtif, il te barre la route. Et tu te stoppes à quelques centimètres de lui, évitant de foncer droit dans le mur, évitant la collision. « Pourquoi moi ? » Pourquoi ? C'est vrai ça, pourquoi ? Toi-même tu l'ignores et l'incertitude se reflète sûrement dans tes yeux. Il ne t'arrive pas souvent de ne pas avoir de réponses à fournir et dans ces moments-là, tu te retrouves toujours un peu perdue. Déroutée. T'as pas envie de croire à toute ces conneries de destin. Pour toi, t'écris ta propre histoire. Personne ne dicte tes prochains mouvements. Personne ne sait à l'avance ce qui peut t'arriver. Personne ne peut le prédire. Personne. « L'Univers m'a mis sur ta route ou toi sur la mienne, faut croire. » C'est tout ce que tu trouves à dire et tes mots sont criant de sincérité. Tu ne cherches, de toute façon, pas à l'enjoliver avec de belles paroles. Sinon, tu ne te serais pas donné tout ce mal pour qu'enfin, il cède et attrape ta main, même du bout des doigts. T'es tentée de reculer face à votre proximité, pas que tu sois réellement mal à l'aise, mais t'aimes bien avoir un semblant d'espace vital et ce genre de contiguïté, tu le réserves à tes conquêtes d'un soir. Pour autant, tu ne bouges pas, tu tiens à lui montrer que ce n'est pas un piège et qu'il ne se refermera pas sur lui lorsqu'elle l'aura conduit là-bas. « Et j’dois t’appeler comment ? » La question qui tue. Premier et dernier mensonge. Tu ne peux pas le mettre dans la confidence, trop innocent pour ce monde-là. « Appelle-moi Cass, Cécé c'est mon surnom et celui que je porte quand je travaille. » Un soupir s'échoue contre tes dents qui lui font barrière. C'est pour son bien. Pour leur bien. Tu te le répètes encore et encore, jusqu'à ce que tu l'aies imprimé, en lettres capitales, dans ton crâne. « Et toi alors ? » Ton téléphone vibre soudainement, un peu trop longtemps pour que ce ne soit qu'un simple message anodin. Tu le sors de ta poche et le prénom d'Harry s'affiche alors sur l'écran. Tu décroches, voyant que t'es complètement à la bourre. « Bordel Cécé, t'es où ? » Serait-il essoufflé ? Le brouhaha des conversations en arrière fond te fait froncer les sourcils et tu poses ta main sur ton autre oreille pour essayer de bien capter sa voix. « J'ai besoin de ton aide, c'est la folie ici ! » T'imagines déjà le chaos qui doit régner dans les lieux et un grognement t'échappe. Ta bonne humeur risque de s'envoler aussi vite qu'elle est arrivée. « J'ai trouvé mon collègue, on arrive. » Un sourire se peint sur ton visage, un sourire sincère, en direction du jeune homme en face de toi. « QU... » Et tu coupes court à la conversation avant qu'Harry n'ait eu le temps de répondre. Tu attrapes la main du gamin et l'entraînes à ta suite pour te dépêcher de rejoindre la boîte avant qu'Harry ne se fasse ensevelir sous toutes les commandes. Un rire court le long de ta gorge et tu l'observes du coin de l'oeil. « J'espère que t'es prêt, va falloir te mettre direct dans le bain. » Et déjà, vous pouvez apercevoir la longue queue qui patiente devant l'établissement. Chose qui t'étonnera toujours autant.
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Message Sujet: Re: the end of all our exploring - cass    the end of all our exploring - cass  Empty Dim 23 Sep - 19:44


( the end of all our exploring @cass clark)

Ça c’était passé si vite, il avait rien compris. En l’espace de deux secondes, il se retrouvait happé par les paroles mielleuses de la fille qu’il pouvait le moins se péter. Il avait décidé de la suivre, elle, de lui faire confiance. Idée un peu farfelue mais terriblement excitante. Son coeur battait à cent à l’heure. Il n’avait pas connu ce sentiment depuis des mois. Le destin lui offrait peut-être quelque chose aujourd’hui. Il lui tendait la perche comme elle lui avait tendu cette carte au final. Mais Ore croyait peu à ces histoires de destin, d’univers qui rassemblait les gens. Il était étonné qu’elle lui ait évoqué ça d'ailleurs. C’était comme si la question l’avait dérangée, perturbée. Le blondinet accepta cette réponse à demie-teinte, sans vraiment s’attarder dessus. Il s’en foutait pas mal au final de la raison pour laquelle elle l’avait choisi. L’essentiel c’était qu’elle l’avait fait, pas vrai ? Il essayait de s’en persuader.

Ils se ressemblaient plus qu’ils ne pouvaient le penser. Cass. Tout aussi écorchée, tout aussi meurtrie, détruite. Comme lui. Ce nom qui nous laissait sur notre faim. Ce nom qui paraissait en cacher un autre. Un écho lointain. Tout un autre monde derrière, une dimension altérée, une identité à oublier. Des secrets bien gardés qu’il ne préférait pas déterrer. Cass, c’était un peu son alter-égo, sauf qu’elle avait pas sombré, elle. Elle avait l’air de s’en être sortie, d’avoir une certaine situation, un truc qui l’obligeait pas d’dormir dans la rue et d’faire la manche pour vivre. M’enfin ça, il pouvait pas vraiment savoir comment ça se passait pour elle. Il avait déjà du mal à se dire qu’ils étaient si semblables. Au final, il l’avait peut-être suivie pour ça, parce qu’elle était comme lui. Rare coïncidence ou signe du destin, tout dépendait de quel côté on se positionnait.

“Ore…”

Il articula ces quelques mots, laissa planer le vide, le silence après ces trois lettres. Vide qui le caractérisait bien, elle devait s’en douter. Mais elle n’eut pas vraiment le temps de faire quelconque commentaire, remarque ou mimique puisqu’un certain Harry l’appelait sur son téléphone. Le petit prince sortit presque machinalement la carte de sa poche pendant que la belle parlait à son patron. Harry, juste ça et son numéro de téléphone en dessous. Ça n’envisageait rien de bon quand y’avait pas de nom de famille derrière. Ore se racla la gorge, mal à l’aise. Etait-il sûr de pouvoir lui faire confiance ? Elle semblait trop douce, trop sympa. Ce sourire qui embellissait son visage était-il sincère ? Le gamin n’eut même pas le temps de lui poser de questions, de lui demander des comptes. La main de la belle se referma sur la sienne. Contact électrique.

“Eh mais…”

Elle l’attira dans sa course. Elle riait aux éclats, comme heureuse de le surprendre. Situation improbable quelques heures auparavant. Joie contagieuse, lui aussi lui souriait. Vulnérabilité dévoilée, le petit prince refaisait surface. Il embrassait la lumière une fois au bout du tunnel et laissa les ténèbres derrière lui, au moins pour ce soir.

Longue queue devant ladite boite. Ore écarquilla les yeux. Tout ce monde ? Vraiment ? Foule agitée, impatiente de rentrer pour se déhancher sur des rythmes de Beyoncé. Foule impressionnante qui annonçait autant de monde - voire même plus - à l’intérieur.
Ils devaient être sacrément désespéré pour qu’un gars tout frêle comme lui vienne donner un coup d’main. Le blondinet se disait que tant qu’il était pas là pour faire le videur, tout devrait bien se passer. Il l’espérait fortement du moins. A son tour d’attraper fermement la main de Cass puis de se diriger à l’entrée de la boîte. Ils rentrèrent sans le moindre soucis. Il ne remarqua pas le regard étonné du videur qui apercevait Cass avec lui comme compagnie. Pas vraiment son style de mec à la brune...
En pénétrant à l'intérieur, Ore était perplexe, un peu mal à l'aise, le traquenard se refermant sur lui. Musique sensuelle, douce sur laquelle des corps féminins se laissaient aller. Elles s'agitaient avec grâce et volupté. Le filet de bave tâchait presque les costumes de hommes qui regardaient.
Malaise. C'était le mot. Ore s'attendait pas vraiment pas à ça, voir les filles se dandiner, avec le peu de vêtements qu'elles avaient sur elles. Il était un peu plus classique le blondinet, plus romantique.

"C'est quoi ce bordel ?" lança-t-il à la brune.

Avant de faire un pas de plus, c'est-à-dire de faire demi-tour pour partir, Ore dut s'arrêter car un homme lui barrait la route. Probablement le fameux Harry.

“Hep hep hep vous allez où comme ça ? Cécé, t’es enfin là, bordel c’pas possible là. Hop hop en place, j’ai pas qu’ça à faire. C'qui c'lui là ? ”

Ore fit un signe de main accompagné d'un petit sourire en guise de présentation. Quand le patron partit, il fit volte-face, plantant ses prunelles dans celles de Cass.

“Sérieusement ? C'est ça ton plan ? Toi aussi tu fais ça ? ”

Il pointa du doigt les strip-teaseuse avec un certain dégoût dans la voix. Le petit romantique qu'il était était véritablement souillé. Âme trop pure qui n'avait jamais découvert les plaisirs charnels. Tout lui répugnait ici, les pseudos danseuses qui s'prenaient pour Shakira, les clients qui les dévoraient des yeux. Une vraie honte à son art. Ore en avait le coeur chamboulé.



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Message Sujet: Re: the end of all our exploring - cass    the end of all our exploring - cass  Empty Lun 24 Sep - 0:32

Ore, c'est léger, trop innocent pour quelqu'un qui vit dans le rue. Ore, une contradiction à lui-même. Ça te plaît. Ça roule sous ta langue agréablement. Tu pourrais même lui proposer la chambre en trop dans ton appartement. Non, se serait le mettre en contact direct avec ton passé. Attirer les ennuis tel un aimant et il allait finir par s'écorcher à tes côtés. Déjà que l'endroit dans lequel tu le conduis n'est pas idéal pour quelqu'un comme lui. Il ne l'était pas non plus pour toi, loin de là. T'as dû prendre sur toi pour aller tous les jours servir des hommes -la plupart du temps- qui se rinçait l’œil sur des femmes dénudées. Lorsque vous arrivez devant la porte et qu'il te guide à son tour à travers la foule, tu l'observes avec plus d'attention. C'est le moment fatidique. Soit ça passe, soit ça casse. Tu salues le colosse qui vous laisse passer avec une pointe d'étonnement. Un sourire énigmatique s'empare de tes lippes tandis que vous franchissez l'entrée. Visiblement, le cadre n'a pas l'air de le ravir. Aucune surprise jusque là. C'est pas comme si ça t'enchantait plus que ça de voir des nanas, à moitié à poil, se déhancher toute la soirée. « C'est quoi ce bordel ? » Harry surgit, soudainement, derrière vous sans que t'aies le temps d'émettre ne serait-ce qu'un son. « Hep hep hep vous allez où comme ça ? Cécé, t'es enfin là, bordel c'pas possible là. Hop hop en place, j'ai pas qu'ça à faire. C'qui c'lui là ? » Un rire t'échappe, il est drôle quand il est stressé le petit Harry. « J'te présente mon nouveau collègue. » Ce dernier soupire et hausse les épaules avant d'aller s'occuper des clients qui affluent au bar. « Sérieusement ? C'est ça ton plan ? Toi aussi tu fais ça ? » Tu baisses sa main d'un geste rapide et sec. « On t'a jamais appris que c'était mal poli de montrer du doigt ? » Tu serais presque outrée qu'il ose penser une telle chose. Tu l'as fait une fois et c'était déjà trop. Tu croises les bras et tes iris se plantent dans les siennes. « Non, j'suis barmaid. Essaie de pas les juger s'il te plaît, elles font ce qu'elles peuvent pour gagner leur croûte. Sois pas trop dur. » Ta voix s'adoucit. Toi aussi tu les a jugé en arrivant et il t'arrive, parfois, de le refaire. T'es consciente qu'une boîte de strip tease, c'est pas l'idéal et clairement, tout le monde n'est pas capable d'y travailler. Tu ne le forces à rien. « Tu crois que c'est ce que j'avais rêvé ? » Les mots sortent tout seuls et tu te pinces les lèvres, regardant ailleurs. « J'ai pas trop eu le choix. Crois pas que j'ai sauté sur l'occasion quand il m'a offert le job. J'ai refusé, bien sûr. » Pause, tandis que tu suis des yeux Harry, qui accourt de droite à gauche en vous lançant des œillades désespérées. « Mais j'ai réfléchi et j'pouvais pas refuser. J'avais besoin d'un taff. » Tes pupilles rencontrent, à nouveau, les siennes. « Comme j'ai dit, j'te force à rien. T'as le choix, j'ai jamais dit que c'était le travail de tes rêves. J't'ai offert une porte de sortie. La balle est dans ton camp, Ore. » Tu te recules vers le bar sans le quitter des yeux. « J'ai une chambre pour toi si jamais t'acceptes mon offre. Rien ne t'empêche de trouver un autre job après, je t'aiderai si tu veux. » Ça ne te ressemble pas d'insister autant mais tu tiens à ce qu'il reste. Tu sais pas pourquoi, il te ressemble et soudain, ça te frappe. L'air s'échappe de tes poumons tandis que tu réalises pourquoi tu t'accroches autant à lui. Il a des airs de Caz, ton grand-frère trop tôt disparu. T'as l'impression de le connaître alors que t'ignores tout de lui. Et passé le choc, un éclair de tristesse traverse tes opales tandis que deux bras s'enroulent, subitement, autour de toi. « Salut beauté, t'es perdue ? » L'orage assombrit tes pupilles et ton coude s'encastre dans le ventre de l'abruti qui ose te toucher. Ce genre de geste déplacé qui a le don de te faire sortir de tes gonds. Ce n'est pas le premier, ce ne sera pas le dernier. « Vire tes sales pattes de là ou tu vas le regretter. » Tu sembles l'amuser parce que la prise se resserre et ses doigts se permettent de partir en exploration sans ton autorisation. La colère crépite au fond de toi et s'intensifie. Il a à peine réagit à ton coup de coude, soit. Tu n'as pas été assez claire visiblement. Ton pied s'abat violemment sur le sien et la surprise le paralyse, te libérant par la même occasion. Tu fais volte-face sans plus attendre et ton genoux s'abat sans douceur contre sa virilité. Cette fois-ci, il ne sourit plus, toi non plus. Harry fait signe au colosse d'intervenir et l'homme est jeté dehors avant que tu ne commettes un meurtre. La rage fait trembler tes membres et tu fixes le sol, les poings serrés. Les clients dessinent un périmètre de sécurité autour de toi. Ils n'osent plus s'approcher. Fils de pute. Tu respires lentement pour calmer les secousses qui agitent ton être. « Désolée pour ça... » Que tu lances finalement sans te retourner, un sourire amer dessiné sur tes lippes. « Fais comme tu le sens Ore, j'peux t'obliger en rien après tout. » Tu t'avances vers le bar, espérant, silencieusement, qu'il emboîte ton pas. Laisse-moi te sauver, Ore.
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Message Sujet: Re: the end of all our exploring - cass    the end of all our exploring - cass  Empty Mar 2 Oct - 22:09


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Pupilles plissées scrutaient la salle avec une fausse curiosité. C’était plutôt le jugement qui primait dans l’esprit du petit prince. Il détaillait chaque recoin de la situation, horrifié de découvrir une énième partie sombre de ce monde dans lequel il vivait. Il ne s’attendait pas vraiment à ça. Son cœur d’artiste en prit un coup. Romantisme piétine, dissous dans les entrailles des enfers. Parce que c’était l’enfer ici, pour ces filles dénudées, qui vendaient leur âme au diable en costard cravate. Dignité refoulée pour survivre dans le queens. Timidité mise au placard, identité réduite au silence pour incarner cette luxure bien souvent détestée par ses interprètes. La faim justifiait donc les moyens. Le visage d’Ore ne se déformait pas par dégoût mais plutôt par déception. Déçu que des situations aussi précaires puissent exister. Déçu que ces filles soient tombées aussi bas. Puis il se rendit compte que leur situation n’étaient pas si différente de la sienne. Lui aussi avait vendu son âme au diable. Le jeu, le poker… les gens aussi avaient dû le regarder avec déception, ou dégoût. Eux aussi avaient dû se demander comment il était tombé aussi bas pour passer l’intégralité de ses journées enfermé, obnubilé par les cartes à jouer, la somme à empocher…
C’était plutôt facile de les juger, de se dire qu’il valait mieux qu’elles. Mensonge qu’il se répétait sans cesse cette nuit-là. Ouais, y’avait pire que lui, il s’contentait de la compagnie des cartons poisseux et c’était largement suffisant.
Cass le tira de ses pensées quand elle le reprit à l’ordre. Elle le remit correctement à sa place. Ore n’était peut-être pas la meilleure personne pour les juger. L’instinct de survie nous fait faire des choses qu’on ne penserait pas faire un jour. Au final, il était là lui aussi, prêt à tout pour de misérables miettes de pain, de quoi combler le lion qui rugissait à l’intérieur. Cass aussi était comme si filles là. Même si elle ne gesticulait pas devant les clients, elle avait aussi accepté de taire cette petite voix interne qui crie gare pour un petit pécule à la fin du mois. Ses rêves s’étaient aussi écrasés, avaient été brisés, sans scrupule. Désemparée, désespérée, elle se retrouva donc dans cette boîte de strip tease malgré elle. Elle aussi portait ses secrets, ses mystères à bout de bras. Ils avaient tous une histoire un peu tragique au final. Alors ils s’entraidaient, ou du moins c’était ce que voulait faire la brune. Tendant cette carte du bout des doigts, objet magique presque irréel pour les gens comme lui. Expier les péchés, se racheter une conscience. C’était probablement sa motivation. Ore était intrigué, il voulait en savoir plus, savoir ce qui la poussait à le rattraper avant qu’il ne sombre dans les abysses.

Elle n’était pas le genre de fille à qui on voulait chercher les emmerdes. C’était le genre de fille à savoir se défendre. Loin de la princesse en détresse en quête du petit prince prêt à la sauver sur son fidèle destrier. Braises dans le regard quand l’autre homme posa ses mains sur elle, se croyant tout permis. Ore plissa les yeux, distinguait à peine son visage. Il n’eut même pas le temps de bouger son petit orteil que Cass lui asséna un violent coup entre les jambes. L’autre couina comme un petit chien avant de déguerpir aussi vite qu’il était venu. Le petit prince examina la jolie brune lorsqu’elle s’éloigna de lui pour commencer son service. Elle l’intriguait de plus en plus, il avait envie de la connaître davantage. Reniflement bruyant exprimant son mécontentement, il lui emboîta tout de même le pas. On lui donna un vieux torchon, comme ça signifiait quelque chose, qu'il appartenait à ce cercle fermé des désespérés en quête absolue d'argent. Moue dubitative une fois derrière le bar. Il ne se sentait pas vraiment à sa place le petit prince. Il regarda Cass, déjà lancée à toute allure dans la course au débit, dégainant les bouteilles d'alcool avec une dextérité déconcertante.

"J'suis censé faire comment moi ? j'sais pas doser, j'suis un vrai touriste...
Va pas falloir s'plaindre des quantités d'vomi qu'y'aura dans la salle."


Il sourit, un peu bêtement sur le coup avant d'être vite rattrapé par la réalité. Un client un peu trop impatient, assis depuis une trentaine de secondes sur sa chaise haute, le toisa et l'interpella violemment.

"On t'paye pas pour qu't'ouvre ta gueule p'tit con. donne-moi mes deux verres de whisky."

Il agita devant lui une poignée de billets verts comme pour acheter son silence. Son poing qui s'écrasa sur la table pour se montrer supérieur. Le petit prince n'avait pas froid aux yeux. Il avait déjà vu pire, déjà connu pire dans les quartiers qu'il fréquentait. C'était pas un p'tit péteux de première, qui était à la limite de se branler devant les filles, qui allait le faire chier ce soir-là.

"Beh tu vois connard, tu vas bien aller te le mettre là où j'pense ton verre de whisky. Dégage d'là."

Billets qu'il prit et qu'il jeta un peu plus loin. Il détourna le regard, choisit de faire la sourdre oreille quand l'autre beuglait des insultes à tout va avant de se faire sortir par les videurs. Petit signe de tête cordial en guise de remerciement. Ore attrapa Cass par le bras pour l'interpeller.

"Et c'est tout l'temps comme ça ? comment tu fais pour supporter ça ? ça va être difficile pour moi."

Pour le coup, il regrettait presque ce matelas aux ressorts rouillés qu'il avait dégotté dans la rue. Il préférait peut-être son environnement, cette bulle qu'il avait créée, qui semblait le protéger malgré la fine enveloppe qu'elle représentait. Il retourna à ses occupations en espérant que la nuit passe vite et que les clients s'enchainent sans poser de problèmes. C'est juste pour cette nuit, après c'est fini, se dit-il. Allez, Ore, un peu d'nerfs, t'vas survivre à ça quand même...  



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Message Sujet: Re: the end of all our exploring - cass    the end of all our exploring - cass  Empty Ven 5 Oct - 18:08

Ore soulève dans ton crâne cette petite voix qui te hurle de te barrer d'ici, tu pourrais trouver mieux ailleurs. Mais tu la fais taire, c'est grâce à Harry que t'en es là aujourd'hui et si lui ne t'avait pas tendu la main, t'aurais dû aller mendier pour gagner un minimum ta croûte. Et ça, ça aurait été un coup dur à ton ego. Toi devoir quémander pour un bout de pain ? Jamais de la vie. Et même si tu aspires à beaucoup mieux que ça, ce job te maintient hors de l'eau et te permets de continuer ta passion : les courses de voiture. Alors lorsque tu sens Ore te suivre, un sourire se dessine sur tes lèvres. Tu lui envoies un torchon et commence à t'activer. « J'suis censé faire comment moi ? J'sais pas doser, j'suis un vrai touriste...Va pas falloir s'plaindre des quantités d'vomi qu'y'aura dans la salle. » Un rire t'échappe, perdu dans le brouhaha ambiant. Tu le repères déjà le type un peu trop imbu de lui-même, ça suinte de sa personne. Tu n'as pas le temps d'émettre un son qu'il se permet de remettre à sa place Ore, tout ça parce qu'il est le client et que, par conséquent, il est le roi. « On t'paye pas pour qu't'ouvre ta gueule p'tit con. Donne-moi deux verres de Whisky. » Ce genre de mec insupportable qui se croit tout permis étant donné qu'il possède ces fameux billets verts qui achètent tout et n'importe quoi, au point d'en oublier la courtoisie apparemment. « Beh tu vois connard, tu vas bien aller te le mettre là où j'pense ton verre de whisky. Dégage d'là. » Alerté par les cris et les insultes proférés par ledit client, le colosse s'empresse de le virer hors de la boîte de strip tease. T'es fière de ton petit protégé sur ce coup-là, il a bien géré. D'ailleurs Harry n'a pas manqué la petite scène et a l'air de bien apprécié ton -peut-être- nouveau collègue. Son bras t'attrape soudainement alors que t'es en train de servir une boisson. Tu le sens qu'il est mal à l'aise, tout de même. « Et c'est tout l'temps comme ça ? Comment tu fais pour supporter ça ? Ça va être difficile pour moi. » Ton sourire se veut compatissant, tu t'adresses ensuite aux clients qui se trouvent devant le bar, une sorte d'annonce pour les plus récalcitrants. Et un message de soutien en faveur d'Ore, histoire de montrer que la maison ne tolère que très peu ce genre de comportements. « Nous ne servirons plus aucune boisson à ceux qui sont malpolis et ingrats. J'espère que le message est clair parce que je le répéterai pas deux fois. » Traduction : Si vous êtes pas contents, vous avez qu'à aller voir ailleurs. Tes yeux aussi sombres que la nuit scrutent chacun des visages qui acquiescent à tes paroles sans oser moufeter. Satisfaite, tu te tournes vers Ore lorsque le calme revient petit à petit. « Qu'est-ce que tu veux que je te dise ? C'est partout pareil. J't'ai jamais dit que ça allait être facile mais c'est bien payé et Harry est sympa. » Ce dernier s'avance en entendant son prénom, un chiffon sur l'épaule. « On parle de moi ? » Tu lèves les yeux au ciel et nettoies quelques verres pour t'occuper les mains. « Je disais que y avait plus chiant que toi comme patron. D'ailleurs, t'as pas des papiers à aller remplir ? » Harry sourit bêtement et repose le torchon sur le bar, un peu gêné par ton compliment. « Merci Cécé et oui, c'est vrai, je vous laisse gérer ! » Et il file en trombe, vous laissant là tous les deux. « Ça dépend des jours niveau affluence, mais ça peut être très calme comme très agité. Le tout, c'est de savoir te faire respecter, et en général, y a que les clients de passage qui sont relous comme ce pauvre type toute à l'heure. » Tu reprends, lui expliquant comment ça marche par ici. « Tu t'en sors bien Ore pour un débutant, sincèrement et t'as du répondant, j'me fais pas de soucis pour toi. Et puis, t'es pas tout seul. » Non, il ne l'était plus. Si il décidait de rester ou de faire -au moins- un bout de chemin avec toi, il ne serait plus jamais mis de côté, laissé pour compte sur le bord de la route. Maintenant, il devait prendre une décision. Tes mains s'activent pour nettoyer le bar en espérant secrètement qu'il acceptera -définitivement- ton offre. Tu tiens réellement à ce qu'il fasse partie de ta vie. Certains traits du visage et certaines expressions te rappellent bien trop ton défunt frère Caz. Ou alors, c'est peut-être toi qui ressent le besoin de projeter ces reflets sur quelqu'un. Peu importe. Il n'est clairement pas la réincarnation de ton frère, pourtant il te semble familier et tu souhaites sincèrement qu'il soit ton partenaire. « T'as encore quelques heures pour réfléchir, sache que tu seras payé pour ta prestation de ce soir, bien sûr. On ira voir Harry toute à l'heure. » Tu ajoutes avant de t'occuper d'un habitué puis de te remettre à laver des verres.
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