(rosie) we found each other in the dark

traits de caractère / I'm a strong independent woman who don't need no man. La première chose que l'on remarque chez Rosie, c'est qu'elle tient mordicus à son indépendance. Femme forte, autant physiquement que mentalement, c'est peut-être parfois par orgueil et par fierté qu'elle refuse l'aide d'autrui. Elle veut se prouver qu'elle est capable de s'en sortir seule. Et puis, il faut peut-être blâmer un peu la mère si la fille est ainsi. Tu ne peux compter que sur toi-même., qu'elle lui répétait, étant gamine. Alors, Rosie a appris à se débrouiller, à user de sa tête, de toutes ses connaissances et compétences pour se frayer un chemin dans la vie sans avoir à se fier sur quelqu'un d'autre. Son succès, bien qu'il soit minime, elle l'a mérité. Son titre d'éditrice, elle l'a obtenu à force de travail acharné. Têtue, elle n'a jamais accepté non comme réponse. Si on la disait incapable de relever un défi, elle se faisait un plaisir et un devoir de leur prouver le contraire. Ceci dit, malgré qu'elle tienne à son indépendance et qu'elle soit fière du succès qu'elle a dans sa vie professionnelle, elle sait reconnaitre que sans son équipe, elle ne serait pas grand chose. Elle ne porte pas le succès du magazine sur ses épaules et étrangement, elle a du mal à accepter les compliments qu'on lui offre lorsqu'on la reconnait ou qu'on l'interview. Parce qu'elle est humble, Rosie, et elle s'assurera toujours de mentionner le travail de l'équipe qui assure ses arrières. Après tout, ce sont eux qui font la plus grande partie du travail. C'est bien beau les récompenses et les accolades, mais Rosie, ce qu'elle préfère de son boulot, ce sont les découvertes qu'elle fait, les nouveaux artistes qu'elle rencontre. Parce qu'elle est curieuse de nature. Et elle a eu la change de rencontrer de ces artistes qu'elle admire, mais d'un naturel relativement calme, elle a su garder son sang froid, faire preuve de professionnalisme. Elle a la tête sur les épaules, contrôle assez bien ses émotions. C'est sans doute ce qui explique qu'elle n'ait pas encore fait de scène face aux coups bas de son (presque) ex-mari. Et puis, elle déteste la routine. Elle aime l'aventure, la nouveauté, les surprises. C'est entre autre ce qui l'a poussé dans les bras d'un autre homme. Elle n'aime pas que chaque jours se ressemble, savoir exactement ou elle s'en va. Elle est de ceux qui ne croient pas que le destin est tracé d'avance, elle pense plutôt que l'on crée son propre chemin et que c'est à force de travail acharné que l'on parvient à avancer dans la vie, qu'on est les artisans de notre bonheur ou de notre malheur.

Phéoménal. Sa voix, bien qu’un simple murmure sembla résonner dans la pièce. Non, ça ne va pas. Ingénieux? Un énième soupire s’échappa d’entre ses lèvres alors que des bras vinrent se poser sur ses épaules, entourant son corps. Tu devrais prendre une pause. Qu’il murmura avant de poser un baiser au sommet de son crâne. Tu bosses sur cet article depuis près d’une heure. Quinze minutes de pause ne te tueront pas. Il avait raison. Un sourire se dessina sur ses lèvres à la réalisation qu’il la connaissait bien. Certes, sa compagnie était agréable, un vent de changement en comparaison Miles, mais qu’il puisse la lire aussi facilement la fascinait. Peut-être était-ce parce qu’elle cachait difficilement ses émotions? Sans doute. Elle se recula dans sa chaise, pressant ses épaules contre son torse, fermant les yeux à ce contact. Tu as raison. Finit-elle par déclarer, fermant son ordinateur portable avant de se lever de sa chaise pour se laisser enlacer par son amant. Qu’est-ce qui te préoccupe? Qu’il lui demanda, le regard plongé dans le sien. Elle avait parfois l’impression qu’il parvenait à voir son âme, à lire en elle. Certains jours, comme aujourd’hui, ça la terrifiait. Parce qu’elle avait à nouveau l’impression de porter le poids du monde sur ses épaules, parce qu’il y avait tous ces non-dits dans leur relation, ces choses qu’elle n’avait jamais osé lui avouer et quelque part, bien caché au fond de son cœur et de sa tête, cette culpabilité qui la rongeait et dont elle n’arrivait pas à se défaire. Elle était prête à dire à qui voulait l’entendre qu’elle ne regrette pas la demande de divorce ni d’avoir quitté Miles, mais en ce qui concerne sa fille, il s’agit là d’une toute autre histoire.

Une grande inspiration puis le bruit d’un objet qu’on laisse tomber sur la table, faisant écho dans la maison étrangement silencieuse. Qu’est-ce que c’est? Qu’il lui demanda, levant les yeux de son journal. Une part d’elle ne put s’empêcher de remarquer comment il plissait des yeux, les petites rides qui se creusaient au coin de ses yeux, les lignes sur son front alors qu’il fronçait les sourcils, comme si ça pouvait l’aider à mieux voir. Il y avait quelque chose d’attachant et de réconfortant dans la familiarité de son visage, quelque chose qui vint soudainement ajouter un poids sur son cœur déjà lourd. Elle ne répondit pas immédiatement à sa question, le laissant ouvrir l’enveloppe et en sortir les papiers avant d’en lire leur contenu. Je demande le divorce. Qu’elle parvint finalement à articuler, sa voix aussi solide que possible. Jamais elle ne se serait imaginée en arriver là. Il avait refusé – évidemment qu’il avait refusé de les signer – préférant croire qu’ils pouvaient parvenir à trouver un terrain d’entente, à arranger les choses. Ce qu’elle préférait taire, c’était qu’il y avait un autre homme. Quelqu’un qui lui prêtait plus attention, qui la faisait se sentir importante, qui lui donnait ce que Miles ne parvenait plus à lui donner depuis un moment déjà. Continuer à se voiler la face n’aurait fait que retarder l’échéance de ce qui était maintenant, pour elle, inévitable. Ce n’était pas de gaie et de cœur qu’elle lui faisait cette demande, lui demandait cette faveur de lui redonner sa liberté, mais elle sentait que c’était nécessaire. Elle ne pouvait plus vivre ainsi.

Ce n’est rien, juste le boulot qui me rend un peu stressée. Mensonge. C’est le poids de mon passé que je n’arrive pas à supporter. Tu sais ce dont tu aurais besoin? Un bain et un massage. L’idée semblait tellement alléchante, mais elle devait se remettre au travail sous peu. Elle aurait voulu lui dire, protester, mais déjà, il se dirigeait vers la salle de bain, là ou il fit couler un bain chaud, lui offrant exactement ce qu’il venait de lui suggérer. Au contact de ses mains contre son cou, elle ferma les yeux, son corps se contractant de temps à autre lorsqu’il venait à travailler un nœud dans ses épaules ou son dos. Et derrière ses paupières closes, parfois, il lui arrivait encore de s’imaginer qu’il s’agissait des mains de Miles contre sa peau, que c’était ses lèvres qui venaient caresser son cou et, à chaque fois, elle ne pouvait s’empêcher de sursauter, prétextant qu’elle s’était simplement assoupi et que ce soubresaut était du à un réveil un peu trop brusque. Encore des mensonges. Elle était pleinement consciente qu’elle ne pouvait continuer de vivre ainsi, coincée quelque part entre un passé qui semblait refuser de rester là ou il devait être, et un futur qui lui semblait de plus en plus incertain à chaque mensonge qu’elle venait à prononcer, à chaque fois qu’il l’embrassait et qu’elle pensait à cette alliance qui était enfouie quelque part dans un tiroir de sa commode sous ses vêtements.