rainy head

traits de caractère / écrire ici.

Il rêve de calme ; parfois. Il pense le trouver, l'éternel fuyard, dans les cendres de la nuit qui meurt, dans les yeux qui dessinent les étoiles. Quelques secondes où il n'y a rien dans la tête qui ne lui donne envie d'hurler, rien qui ne soit pourpre, rien qui se laisse de la poudre sur les gants de cuir. Et toujours le regard dérive de la large fenêtre aux tableaux qui ne sont que d'outils de conversation – et les couleurs le rappellent à la réalité. Le pourpre s'étend du soleil couché sur la rivière jusqu'à ses pieds et le calme est encore parti. Les oreilles bourdonnes, et le rouge dans lequel il nage lui fait fermer les yeux. Il s'imagine être emporté par quelques nanosecondes de cauchemar, toujours celles que le calme laisse derrière quand il claque la porte. Mais celles-ci disparaissent, et Basil se relève, ayant oublié le calme et la terreur pour redevenir lui-même. Ce Basil qui navigue quelque fois entre les deux états mais qui se rattrape toujours ; sa démarche est droite jusqu'au lit, et le pourpre ne le retrouve pas dans la nuit. Ce pourpre n'est pas le seul élément qui l'accuse, qui pointe du doigt son atroce nature – on nous semble parfois que les enfants le savent et pleurent quand il s'approche. A cela il répond qu'il fait le même effet aux chiens – pourtant Basil se condamne encore avec quelques mots. Il hausse beaucoup les épaules dans ces moments-là. Et les nanosecondes où il se rend compte de son horreur ne sont pas assez pour remettre tout en perspective, et ces nanosecondes ne sont jamais assez pour se faire pardonner du sang et des vies paraphant un contrat. Peut être, simplement, la vie est cruelle à son image, simplement, la vie est injuste comme le colt qu'il a d'abord tenu au bout de son bras puis celui de ceux qui le suivent.