paradise will be a kind of library - flashback (tehani)

En ce jour glacial de janvier 1997, Delphine de Merteuil emmena son fils Hippolyte à la bibliothèque du quartier. Il était important pour elle, comme pour sa conjointe Emma, que le garçon acquît une bonne culture générale dès son plus jeune âge; aussi lui avait-elle procuré, dès qu’il eût célébré ses six ans, la carte de membre spécialement conçue pour les enfants, avec laquelle il pouvait emprunter un total de cinq livres. Naturellement, la famille de Merteuil pouvait visiter la bibliothèque à n’importe quel jour de la semaine; elle y était d’ailleurs la bienvenue. Mais si Delphine et Hippolyte s’y présentaient aujourd’hui, c’était parce qu’une des employés avait annoncé la semaine précédente la tenue d’un nouvel événement dédié aux jeunes lecteurs : la lecture publique d’une histoire pour enfants. Il était hors de question, pour Hippolyte, de rater cette activité. Dès qu’il eût pénétré dans l’enceinte de son lieu préféré au monde, avec dans son dos sa mère qui le sommait de ralentir le pas (en vain), il se dirigea vers le coin des enfants, où on avait aménagé des coussins aux couleurs vives et des peluches de toutes les tailles. Celle qu’Hippolyte préférait, c’était la girafe d’au moins un mètre de haut. Hélas, chaque fois qu’il souhaitait la câliner, un autre enfant l’avait en sa possession ou, pire encore, la lui volait de force. Avec une moue sur les lèvres, le garçon découvrit que cette fois, c’était une fille qui avait l’air d’avoir son âge qui s’amusait avec la girafe tant convoitée. Tant pis, ce n’était pas ce qui l’empêcherait d’apprécier l’activité. Quelques minutes plus tard, l’employée en charge de l’activité demanda aux enfants présents de prendre place sur les coussins, lesquels formaient un grand cercle et, s’ils le désiraient, de se choisir une peluche parmi celles qui trônaient sur la petite étagère collée contre le mur du fond. Après longue réflexion, Hippolyte arrêta son choix sur un petit hibou. Il se hâta ensuite à rejoindre le cercle et le hasard fit en sorte qu’il dût prendre place à côté d’un rouquin et de la fille qui avait la girafe. Quand la dame obtint enfin le silence de son jeune auditoire, elle commença la lecture du livre à voix haute.

@Tehani Andreani je n'ai fait que poser les bases (avec une insistance plutôt prononcée pour les peluches lolilol), j'espère que ça te convient.

Douce petite enfant, elle n’avait pas grand-chose dans son monde pour se défouler, vivre des aventures. Elle était loin d’être aventureuse la petite poupée qu’était Tehani. Elle n’avait pas de réel parent qui se préoccupait d’elle d’une quelconque façon. Elle était agressée par bien des manières, la nature, le ciel ne l’aimait pas, brûlant sa peau à chaque fois qu’elle rencontrait le soleil, sale allergie pour une petite fille qui aimerait être fougueuse à souhait. Elle aimerait tellement grimper aux arbres approcher comme tous les autres ces perles de chaleur que disperse le soleil, mais elle ne le peut pas, alors elle s’est laissée aller dans son propre monde. Étant tout bonnement la personne à ne pas approcher à l’école. Elle a des surnoms qui la rende mal à l’aise, qui lui donne envie de pleurer. Mais la petite reste une guerrière, passant parfois ces nerfs sur sa famille, piquant des colères, la rage au ventre, cette haine qui ne cesse de grandir, alors qu’elle se contente d’être obéissante, évitant les drames, le drame de broyer de l’argent en allant à l’hosto et évitant d’être encore une gêne pour ses proches. Elle est petite, mais elle comprend bien des choses, bien trop surtout. Comme le père et la mère qui n’ont aucune envie d’être avec eux, un frère qui se tue à la tâche pour élever le monde, alors qu’il n’est qu’un ado, elle pige tout cela la gamine. Alors, quand elle n’a pas école, elle se faufile à une rue de chez elle, direction la bibliothèque, couverte de a à z pour protéger des fins rayons comme à son accoutumé, elle est prévoyante. Une fois dans ce lieu aux milles merveilles, elle se laisse envahir par une chaleur qu’elle n’explique pas, mais qui lui fait un bien fou, qui la chamboule alors qu’elle est prête à se perdre dans les mots, étudier, lire ou encore s’aventure dans les mondes fabuleux que propose les contes pour enfant. Une très bonne fille qui connaît déjà beaucoup de chose, qui sait à peu près lire, n’ayant que ça à faire de sa vie, elle avait eu le temps de s’éduquer à l’aide des femmes de l’école qui la surveillait, toujours quelqu’un avec elle, sans doute une charge, mais c’est ainsi. Le nounours que qu’elle aime serrer contre son cœur, elle attend, attend qu’on lui déroule le tapis rouge vers des aventures qui sont pour elle la seule façon d’apprécier la vie, laissant à la fois son imagination débordante se parfaire avec toutes ces histoires.  Puis les mots jaillissent de la lectrice, elle est concentrée la poupée, elle se perd, oubliant le monde, elle ne voit plus que de ses petites opales cette aventure qu’on lui conte, s’imaginant à la place des héros, s’imaginant avoir une autre vie, sentant presque caresser le soleil sa petite peau blanchâtre qui n’a goûté que quelques fois le soleil, la  laissant assommée dans un lit d’hosto. Elle était tellement dedans la petite, que même quand les mots n’étaient plus, elle ne voyait pas le monde qui s’évaporait, jusqu’à ce qu’on vienne tirer sa girafe, la laissant bête. «    Mais , mais !  »  Qu’elle dit, elle ne sait pas quoi dire juste un petit merdeux de son école, qu’elle reconnaît, un nom pas important qu’elle ne dira pas. «    C’est ma girafe !  »  Pas le temps de se lever que la girafe lui échappe des mains, les larmes venant agresser et pourrir ce moment si parfait et doux pour la petite.

@hippolyte de merteuil c'est parfit t'en fait pas  du coup moi j'ai écris en elle pour changer de la version adulte