we play by my rules (loux)

WE PLAY BY MY RULES

@louve reed

proposition ordonnée alors qu’t’hésites à lui obéir. faudrait pas qu’elle ait tout c’qu’elle veut du premier coup, elle finirait par dev’nir aussi insignifiante qu’toutes les autres gonzesses. par contre, y en a pas une qui parvient à t’faire froncer les sourcils d’douleur – même si, au fond, c’p’t’être plus par dégoût d’te faire dominer comme un putain d’faible qui t’fait grigner l’visage. t’optes pour un retour vague, l’genre d’réplique qui, visiblement, l’enchante pas.
— m'ouais?
pas contente d’ta réponse, la blonde et, pourtant, t’restes de marbre lorsqu’elle t’dévisage. y a même c’léger sourire qui naît au coin d’tes lèvres, satisfait d’la voir réagir pour un mot aussi banal. p’t’être qu’t’aurais préféré la baiser, là, contre c’mur ou p’t’être qu’t’as encore envie d’jouer un peu avec ses nerfs avant d’lui arracher ses vêt’ments. parce qu’elle est toujours un peu plus bestiale au pieu après l’avoir échauffée.
— tu seras toujours une galère adkins.
évidemment. ce s’rait moins amusant si c’tait pas l’cas. y a ses pieds qui r’trouvent le sol alors qu’tes bras l’empêche d’s’évader.
— c’a pas tell’ment l’air d’te déranger quand je t’fous des coups d’bassin.
et tu lui d’mandes si elle a pas une autre alternative pour ton problème d’caisse et d’tune. parce qu’ça s’rait dommage d’être coincé ici, pas vrai?
— tu devrais pas faire ça, laisse moi passer.
— sinon quoi?
question qu’t’aurais dû ravaler, mais y a pas grand-chose qui sort d’ta bouche qu’tu filtres. t’as beau être un adkins de nom, t’ressembles en rien aux vieux qui t’ont élevés. t’as l’sang corrompu à tout jamais, aussi bien t’faire à l’idée et accepter de suite ta damnation. t’as pourtant les sourcils qui s’haussent lorsqu’louve s’approche dangereusement d’ta défroque, l’une d’ses mains qui s’autorisent à palper tes couilles. étreinte qui t’arrache une grimace d’inconfort parce que t’hésites à apprécier ou non l’geste. ça s’rait un brin malsain d’bander pour c’te caresse qui frôle l’outrance, comme si tu révélais d’avance les cartes qu’t’as en main pour mieux t’obliger à t’mettre all in.
— mais t'as le choix... si tu veux vraiment faire l'emmerdeur, j'peux être casse-couille moi aussi.
et, là, y a un rire qui s’déploie d’ton gosier. si elle a envie d’te castrer, qu’elle le fasse, c’t’elle qui s’en mordra les doigts un peu plus tard. t’as quand même l’audace d’presser ton corps davantage contre le sien alors qu’a ton sourire qui s’efface aussi vite qu’il a tiré tes lippes. lex, t’as rien à perdre, même tes couilles t’y tiens pas tant qu’ça parce qu’à part louve, y a pas des masses d’nanas qu’arrivent à t’donner une dose suffisante d’adrénaline pour faire battre ton palpitant. tu t’étonnes même qu’il soit toujours intacte, ton entre-jambe, après toutes les guerres charnelles que c’te dernière t’a déclaré.
— jamais t’oserai, reed… avec qui t’prendrais ton pied, autrement?
t’murmures alors qu’t’abandonnes pas ta posture imposante. elle a beau te t’nir par les couilles – dans tous les sens du terme – c’pas demain la veille qu’elle parviendra à t’dompter. t’manière, t’doutes qu’c’est réellement c’qu’elle souhaite, elle qu’aime tout autant l’danger, sinon plus, qu’toi. c’pas pour rien qu’a des flammèches chaque fois qu’tu t’frottes à elle, vous êtes incompatiblement compatible. dans une autre vie, p’t’être bien qu’tu l’aurais marié. p’t’être même qu’tu l’aurais enfanté, mais, pour être franc, lex, t’oses pas imaginer l’gosse dépravé qu’ça donnerait dans votre réalité.
— t’as beau jouer l’indifférente, c’pas pour rien qu’tu r’viens toujours vers moi.
arrogance qu’tu siffles entre tes dents, la mâchoire serrée, t’ret’nant d’pas la bouffer toute crue. ton regard qui s’plante dans l’sien alors qu’tes bras tombent d’chaque côté d’ton corps, la pulpe d’tes doigts qu’effleurent la brique une dernière fois avant d’palper la douceur d’sa chair. poignet qu’t’enlaces, l’obligeant à t’redonner tes bijoux d’famille alors qu’tu la tires vers toi.
— aller, viens!
ordre lancé, t’la trimbales derrière toi, foulant l’bitume d’tes baskets pour t’rendre jusqu’au parking. au beau milieu d’ce dernier, t’lâches la blonde en l’vant les mains dans les airs alors qu’t’effectues un cent quatre-vingt degré pour lui faire face.
— choisi ton carrosse, cendrillon.
sourire malicieux qui t’déforme l’visage alors qu’a une lueur d’défi qui danse dans l’fond d’tes iris. c’pas tant d’voler une caisse qui t’excites, mais plutôt d’imaginer louve s’mouver par d’ssus toi aussitôt qu’vous allez franchir la putain d’porte d’son appart’. parce qu’après une défaite, y a toujours un prix d’consolation et, rien qu’pour ça, t’prêt à renoncer à la victoire pour l’éternité.

WE PLAY BY MY RULES

@lex adkins

- jamais t’oserai, reed… avec qui t’prendrais ton pied, autrement?
- le monde s'arrêtera pas de tourner parce que lex adkins a perdu ses couilles.
- t’as beau jouer l’indifférente, c’pas pour rien qu’tu r’viens toujours vers moi.
ta gueule. C'est ce que tes yeux disent, mais pas ton corps qui réagit à la pression du sien. Assiégée par les vagues de frissons qui te parcourent. Tension électrique, bataille des sens. Et, tu finis repliée dans tes tranchées. Parce que t'es rebutée par le sens de ses mots, par l'affection inconsciente qu'ils impliquent. Tu avaleras ta langue avant de reconnaître que tu lui reviens toujours, peu importe les raisons. Et, juste pour le lui prouver, tu voudrais lui broyer les couilles. Tu voudrais, mais tu ne le fais pas. Au lieu de ça, tu mâches ta hargne. Tu bouillonnes et, lentement, tu sens que tu pourrais exploser à nouveau. Eclat de colère pour camoufler ceux de ton coeur. Manège bien huilé.
- aller, viens!
Deux mots et sa peau, pour une bombe presque désamorcée. Détonation que tu ravales, à contre coeur, à contre corps. Ta colère qui se mue continuellement. Boule incandescente de feu, et, de glace. Tu pourrais vomir ton coeur à ses pieds. Ce traitre, palpitant qui n'sait plus où donner de la tête. Tu perds ton souffle, toujours, chaque fois que Lex se fait chef d'orchestre. Chaque fois qu'il tire les ficelles de tes émois désarticulés. Et, tu veux pas le suivre. Parce qu'y a encore ses mots qui te prennent en otage, inlassablement. t'reviens toujours vers moi. T'essaies de faire contre-poids, mais c'est ridicule. Tu voudrais surtout être sure qu'il a tort, que t'en as rien à faire. Quelques secondes, et l'impression d'être l'éternelle perdante. Un instant, pour la fureur d'une infinité. Sauf que Lex, il passe a côté, il a pas compris que tu vrilles. Il t'a joué les mauvais accords, avant de t'laisser tourner en boucle dessus. Fallait pas te lâcher. Roue libre.
- choisi ton carrosse, cendrillon.
Tu prends pour insulte ce qui ne l'est pas. Ton jugement est faussé, alcoolisé, drogué. Et, t'en as rien à faire d'être à côté de tes pompes. Tu avances sur lui, tes poings s'abattent pour le faire reculer. Menace à peine dissimulée. Contact envolé, tes barrières que tu dresses. Droite que t'as envie de lui coller.
- cendrillon?! t'as pas compris j'crois! j'suis pas en détresse, et, tu me fais pas une faveur en étant là! t'es...
T'avales la suite, tu fulmines. Tu parles trop, putain de coke. Tu fais demi-tour, puis tu changes encore d'avis. T'as la sensation que tout va trop vite, alors que le temps s'étire. T'as mis le pied sur un piège que t'as posé toi-même en revenant sur tes pas pour lui faire face. T'es plus fichue de tenir le fil décousu de tes pensées. Louve en cage. Le souci, c'est cette dualité qui te prend aux tripes. C'est de n'pas vouloir t'approcher plus, puisque tu pourrais lui donner raison. Puisqu'il n'a jamais besoin que d'un rien pour souffler tes humeurs. Le vrai problème, c'est qu'il n'a pas tort mais que tu vas à contre-sens. Louve, tu seras jamais une faible. Alors, pourquoi est-ce-que ton corps brûle sans toucher le sien? C'est pas supposé te tenir à coeur. débile. Quand tu n'sais plus, tu dérailles.
- tu crois quoi? que j'serais toujours derrière ton cul? va te faire foutre! c'est pas parce que t'as rien à perdre que t'as tout gagné!
Tu n'rimes à rien, et, ça te rend plus folle encore de le réaliser. C'était rien, et t'en as fais une montagne que tu n'peux plus déplacer. Mais, c'est pas ta faute. T'y peux rien si, tout à coup, t'as l'impression d'être à poil. C'est son tort, le sien. Lex, il sait qu'il faut pas te dire ce genre de connerie. Il n'a pas le droit d'en parler, même si c'est juste pour te rappeler qu'il te baise mieux que les autres.

– le monde s'arrêtera pas de tourner parce que lex adkins a perdu ses couilles.
non.
même pas l’tien.
parce que, des couilles, t’en as pas b’soin. même qu’ça t’ferait p’t’être du bien de t’débarrasser d’ta testostérone. t’pourrais même – enfin – la comprendre, la louve. même si, au fond, t’as pas vraiment envie d’t’enliser dans sa matière grise.
ouais, non.
c’préférable qu’tu gardes tes bijoux d’famille intacts, au final. t’es même soulagé lorsqu’elle les lâche alors qu’tu la trimbales derrière toi comme un putain d’boulet. parce que c’un peu c’qu’elle est, la blonde. une putain d’sphère d’sentiments contradictoires attaché à ta ch’ville, qu’tu traînes sans cesse. comme ton ombre qui s’accroche à ta défroque.
elle est omniprésente.
dans ta tête, tes fantasmes.
p’is même dans ton putain d’cœur.
parking drapé d’carcasses métalliques, t’lui offres d’choisir l’carrosse d’son choix, d’ses rêves. celui qui t’mènera jusqu’à son appart’. jusqu’à son pieu. jusqu’à sa chair.
mais, au lieu d’ça… au lieu d’ravaler sa fierté et de s’laisser porter comme une putain d’princesse, c’t’à grand coup d’caprices qu’elle t’remercie.
ses poings qui t’martèlent – encore – l’épiderme, marre de t’prendre sa fureur en pleine gueule.
p’is, pourtant, lex, t’encaisses.
sans même sourciller.
– cendrillon ?! t'as pas compris j'crois ! j'suis pas en détresse, et, tu me fais pas une faveur en étant là ! t'es…
– addictif ? comme la putain d’coke qu’tu sniffes ?
tu craches.
serpent fourbe à la langue nocive.
elle t’tourne le dos p’is, ça, tu supportes pas.
– ça t’rend pas plus badass, hein, reed ! ni plus belle, d’ailleurs.
elle fait volte-face.
t’as gagné.
grain d’sable qu’t’ajoutes au sablier du temps. d’ton temps. d’vot’ temps. relation sur l’point d’clamser, t’es même étonné d’encore la fréquenter. c’tait pas sensé duré, votre histoire. c’tait pas sensé s’éterniser au point d’te rendre – littéralement – fou.
tes iris qui s’accrochent aux siens lorsqu’elle r’vient à ta hauteur. gorge qu’t’as pas assez serré, ’faut croire, puisqu’elle s’remet à déblatérer des absurdités qu’tu piges pas.
p’is qu’tu vas jamais piger.
pas faute d’avoir essayé.
– tu crois quoi ? que j'serais toujours derrière ton cul ? va te faire foutre ! c'est pas parce que t'as rien à perdre que t'as tout gagné !
sourcils qui s’froncent, tu nages dans un putain d’océan d’incompréhension. mots qui s’emmêlent dans ta caboche bien trop folâtre pour capter ses réelles pensées.
t’as pas la patience d’décortiquer ses paroles.
p’is encore moins la volonté de t’perdre dans les méandres d’son âme intoxiqué.
fait que, t’abandonnes, lex.
– qui t’a dit qu’je t’voulais derrière mon cul ? j’ai d’jà une mère, putain, j’en ai pas b’soin d’une deuxième qui s’poudre le nez à chaque complication, faute d’avoir assez d’couilles pour encaisser.
l’échos d’ta voix résonne dans l’parking désert. y a qu’toi et ton putain d’boulet qui s’affronte comme deux p’tits cons. l’un empoisonné par la confiance éphémère qu’on achète en sachet. l’autre emporté par les émois sibyllins d’un esprit malade.
mais c’pas d’ta faute, adkins.
c’la sienne.
– t’es une putain d’cintrée, louve reed ! c’pas d’un carrosse qu’t’as b’soin, c’une putain d’thérapie p’is d’une camisole de force !
palabres corrosives, reproches abusives.
tout dans l’excès, « in extremis » d’tatoué dans l’front.
– p’is t’sais quoi ? va t’faire foutre ! c’toi qu’a tout perdu c’soir !
drop the mic.
rideau qui s’baisse.
l’spectacle est terminé.