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| Sujet: when im gone ;amour Jeu 15 Avr - 18:39 |
| [flashback, décembre 2020, new york] plus de mille huit cents kilomètres et quelque trente heures de route après, New York. tu la retrouves comme tu l’avais laissé, froide, crade, des rues pleines de décoration de Noël, des pères Noël trop maigre pour être crédible au coin des rues. ça sent les fêtes de fin d’année, les maisons pleines à craquer de bouffe et de jouet, les familles réunies qui n’ont finalement plus rien à se dire. Tu n'as jamais été particulièrement fan de Noël et de tout le folklore, t’as bien essayé de faire semblant pour Molly, pour ses souvenirs et son enfance, mais dans le fond, elle non plus ne croit plus au père de Noël depuis que maman a tout bonnement et simplement oublier de vous acheter des jouets alors que vous étiez gosse. C’est comme ça, t’es même pas vraiment nostalgique.
Affaire déposé sans être déballé, Molly pars bosser, sans un mot, un sentiment, à peine heureuse que tu sois rentré finalement. Elle l’est pourtant, tu le sais Vince, au fond de toi, mais comme une collégienne tu t’attendais à un peu plus de démonstrations fraternelles. Tu devrais pourtant y être habitué, au mur de glace qu’est ta sœur, on n'est pas du genre à s'montrer nos sentiments, pas habitués aux effusions d’amour chez les Barlow. mais elle accepte de t’héberger, et c’est déjà bien. rien que quelques minutes, assez longtemps pour te dire de pas faire de connerie. comme un mauvais pressentiment qu’elle aurait Molly, parce qu’elle te connaît au fond, sait que tu tiens pas en place. une douche, et te voilà déjà dehors, retrouve le béton gris des rues new-yorkaises. ta maison.
À peine le temps de fumer l'joint que tu viens de rouler, tu traverses les rues, te faufilent, ombre connaissant son terrain de jeu par cœur. tu sursautes à chaque gyrophare que tu croises, la peur au ventre de te faire coffrer, qu’il te reconnaisse et t’embarque. tu veux pas vivre comme ça, tu peux pas vivre comme ça Vince, tu dois trouver une solution, te sortir de là, retrouver une vie presque normale, ou du moins ce qui y ressemble. tu chasses les inquiétudes, les doutes, les questions, parce qu’elle est ton objectif, ta priorité de ce soir, la seule que t’avais vraiment envie de voir à ton retour. Tu osais qu’elle au moins, elle t'accueillera pas comme Molly, et tu termines ton chemin devant le bar. l’ambroisie.
chaleur humide, des relents d’alcool qui titille tes narines à peine la porte passée. tu connais l’endroit pour y avoir passé du temps avec elle. doux souvenirs qui t’enveloppe, de vos plus jeunes années à maintenant, de ces soirées passées à deux, à trois, avec eux. D'ces moments que tu n’oublieras pas, jamais. tu la repères, facilement, reconnaîtrait sa silhouette, son visage, parmi tant d'autres. quelques pas pour la surprendre, un bras autour de ses épaules, un baiser sur la joue. amour c’est comme une sœur. non. amour c’est une sœur. sœur de cœur, d’une autre mère, d’une autre vie, mais une sœur. Baiser déposer sur la joue de ta précieuse, comme pour te faire pardonner ces mois d’absence, le peu d’explication que tu lui as donnée. ” j’espère que t’a prévu de m’offrir un verre ? ”, tu ricanes, la contourne pour lui faire face, ton expression de petit merdeux retrouvé, comme au bon vieux temps. t’attend là, juste à attendre qu’elle te saute au cou. tu m’en veux par hein ? tu peux pas m’en vouloir amour, j'suis revenue. |
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| Sujet: Re: when im gone ;amour Lun 3 Mai - 10:06 |
| Dans cet écrin de frivolité, la lumière rendait étincelant n’importe quel bout de chair dénudé, faisait scintiller les costumes en imbrications de joyaux de mauvaise facture, comme les poupées qui s’en accoutraient. Des chants burlesques exsudaient des quatre coins du cabaret, conféraient un parfum de fête à ces hommes encostumés et ces dames moulées dans les tissus onéreux d’une robe, qui embrassaient poliment l’air dès qu’ils se rencontraient. Le spectacle aurait été d’une chasteté émouvante s’il n’était point le portrait hypocrite d’un capitalisme assassin. À l’Ambroisie pullulaient les mécènes et les actionnaires, ces propriétaires d’immondices appréciées pour corroborer leur satisfaction, diluer l’oisiveté. La blonde également a troqué ses haillons pour parfaire la supercherie et ne point tâcher le décor. Piégée dans les hauteurs et le raffinement d’une robe de satin, Amour a préféré disparaître dans un carré de banquettes en recul avec le reste des scélérats. C’était pas tant pour s’épargner la douleur infligée par ses escarpins à force de se tenir debout, que pour ne pas gâcher les réjouissances par sa rengaine violente proférée contre des affairistes libidineux. De claquer l’insulte ou le poing, puis de devoir souffrir l’acidité d’Ash, jurant qu’à la moindre récidive, l’oisillon écoperait cet anathème dont elle a longtemps été préservée. Bien que les nuances bleues et violacés seyaient à la môme, elle restait tranquille, en proie à des tergiversations plus cruciales que celles imposées par la souillure des cols blancs. Amour, récemment, avait été happée par les souvenirs de l’enfance. Misha était réapparu en même temps que Vince se trouvait absent. Orlov rameutait les décombres de leur misère qu’ils avaient longtemps traîné dans les instants de leur insignifiante triade d’orphelins. C’était la résurgence du brouillard matinal qu’expiraient les briques rougeâtres des quartiers industriels où ils choisissaient de se retrouver tôt — pour n’avoir su comment trouver le sommeil sur les ressorts d’un matelas grignoté par les mites — parmi l’odeur du froid et de la fumée. C’étaient les milles lieux miteux explorés, les quelques dizaines d’échoppes visitées à la dérobade, les expériences chimiques foireuses, et surtout, la violence en règle. Puis leurs dissensions, leurs incartades à chacun, avalés par la vastitude de l’univers, c’était plus rien. Barlow réveillait des songes moins obscurs, moins amers. Une affection qu’elle refoulait dans les abîmes, car personne ne devait se douter en quel homme Amour avait délesté une portion d’elle-même. Ni même comme l’absence avait creusé le puit de sa solitude et relâché sa grande colère autrefois enlacée par le calme — ou l’indifférence — de Vince. Il devait revenir avait-il promis, mais il n’était pas illusoire qu’il se soit paumé en route. Vaughn qui faisait dos aux festoieries, n’a pas vu venir le bras se glisser autour de son cou, le baiser s’apposer sur sa joue. La célérité de cette soudaine proximité l’empêcha de protester avant que ne déclame une voix forgée dans le rire. Aux premières intonations, elle était saisie par une vague de joie à laquelle elle était peu familière, une stupeur qui traversa en premier le coeur pour déployer l’inconnue tendresse jusqu’au long de ses bras qui étreignirent Vince. Amour célébrait sans sourire, encerclait ce frère, une oreille contre la sienne comme si elle accédait enfin au soulagement. Quelques éternelles secondes s’écoulèrent et la môme se détachait enfin. « Toujours aussi fauché hein? » a-t-elle rétorqué en suivant les prédicats du reproche. « Putain, Vince, t’aurais pu prév’nir » pour qu’elle puisse tempérer cette fâcheuse exposition de son manque. La blonde l’invitait à s’asseoir en tirant sur sa manche, faisait signe au serveur pour itérer la tournée. « Ça fait longtemps qu’t’es rentré? T’as vraiment une sale gueule au fait » digression inévitable d’un gosse à un autre et qu’on n'oserait appeler inquiétude.
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