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| Sujet: mal de pierres | barbie Jeu 8 Avr - 14:55 |
| mal de pierres Tout l'hiver va rentrer dans mon être: colère, haine, frissons, horreur, labeur dur et forcé. Et, comme le soleil dans son enfer polaire, mon coeur ne sera plus qu'un bloc rouge et glacé. Rendez-vous improvisé, dans un lieu qu’il n’a pas choisi. Triste conséquence du manque qui s’est frayé un chemin en lui, de ce vide douloureux qui le pousse à glisser quelques billets dans la main d’un mec recommandé par autre. Il n’est jamais venu avant aujourd’hui dans ce motel. Il est pourtant passé devant en voiture à de nombreuses reprises mais jamais l’idée ne lui est venue de s’y arrêter. Lieu de perdition pour des âmes en naufrage, il doit pourtant y avoir une place toute réservée. Une cigarette coincée entre ses lèvres il sort du véhicule, ferme la portière derrière lui et s’appuie contre la carrosserie le temps de consumer sa marlboro jusqu’au filtre. Il prend le temps d’observer les lieux, et tout lui confirme ce qu’il sait déjà, tout lui renvoie le pathétique de sa venue en pleine face. Il tire une dernière fois sur le mégot presque brûlé entièrement avant de l’envoyer mourir sur le bitume. Les timides rayons du soleil sont absorbés par le noir de ses cheveux bouclés alors qu’il avance d’un pas nonchalant vers la chambre où il trouvera de quoi mettre son cerveau sur pause.
Arrivé à destination il toque trois fois sur la porte, et un mec au visage d’insecte lui entrouvre cette dernière. La façon de grimacer qu’à la tête de grillon à l’apparition du soleil donne l’impression que la lumière lui brûle la peau. Adonis se dit qu’il n’a pas l’air d’un mec réglo, mais son envie de se coller le cerveau au plafond du crâne est plus forte que sa raison alors il rentre malgré tout. Il aurait pu, peut-être même dû, attendre que Tyron revienne en ville pour se fournir en poison, mais il n’en peut plus de sentir le regard du fantôme de son connard de père sur son dos dès qu’il rentre dans son putain d’appartement. Il a besoin de faire taire les voix, d’amoindrir le manque d’elle, et d’éteindre la lumière de sa conscience en s’arrachant de force au reste du monde. Oublier. Le mec lui fait glisser la came entre ses doigts maigres et tremblants, et une fois le butin raflé Adonis ne s’éternise pas, il évite le semblant de discussion que son hôte semble vouloir avoir et dépose les billets sur la table avant de le laisser à nouveau seul dans cette pièce qui pue la mort.
Il sort de la chambre en glissant le pochon dans la poche arrière de son jean’s, et se dirige à nouveau vers sa voiture. Arrivé à son niveau, il déverrouille la portière et s’y engouffre pour en sortir un sac où se trouve une bouteille de vodka et de quoi lui permettre de s’injecter le poison qu’il vient d’acheter. Il devrait partir, pourtant la décision qu’il prend est tout autre. Il se doute qu’en rentrant chez lui il trouvera les fantômes qui lui servent de colocataires depuis quelques mois maintenant, et il arrive plus à dormir quand ils sont là. Alors il se dit qu’il ferait mieux de rester ici, sur l’arche des naufragés à la dérive, et louer une piaule qui lui permettra peut-être de pouvoir battre son cerveau en neige en toute tranquillité. Il pénètre dans le hall d’accueil sans se soucier du décor miteux qui en rebuterait plus d’un, mais la vérité est que cette décrépitude lui donne l’impression d’être parfaitement à sa place. Il s’accoude au comptoir et son regard vient se poser sur les courbes de la femme qui s’agite derrière. « C’pour louer une chambre. » Ses yeux remontent le long de son dos presque inconsciemment, sans vraiment prêter attention à ce qu’ils voient, jusqu’à ce qu’elle finisse par se retourner. Quand les pupilles d’Adonis se plantent dans les siennes son corps se raidit. Il reste figé comme un pantin dont on aurait coupé les ficelles, à se demander si c’est son cerveau abîmé qui lui joue un tour ou si ce qu’il voit est bien vrai. Se pourrait-il que ce soit toi, ou est-ce ma folie qui me rattrape déjà ? Il se redresse en décrivant son visage qu’il n’a pas vu depuis de longues années et qu’il ne s’imaginait pas revoir un jour. Il la regarde, et l’idée qu’il ne s’agisse d’un mirage, d’une manifestation du crash inéluctable de son cerveau, s’éloigne à mesure qu’il remarque les rides qui se sont imprimées aux coins de ses yeux. Le temps ne marque pas les fantômes. « Barb’ ? » La surprise doit pouvoir se lire sur son visage, et il ne parvient pas à prononcer son prénom dans son entièreté, comme s’il refusait la réalité de cette apparition. Elle est toujours aussi belle, malgré les années et la tristesse qui semble avoir dévoré ses yeux. « Je... Qu’est-ce que tu fous-là ? » Question maladroite, mais qui est pourtant la seule chose qui parvient à se frayer un chemin au travers de sa bouche bien trop sèche. C’est un putain de train qu’il se prend en pleine face. Adonis est percuté de plein fouet par un passé qu’il vient de le rattraper sans même qu’il ne l’ait vu venir. Et déjà, à la lisière de la surprise apparaît la culpabilité, despotique, rappelée sur scène par la vision de cette femme qu’il a un jour laissée derrière lui.
(c) corvidae |
| | | Blake Grayhall;
-- plutôt bête de sexe -- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
joland novaj gypsophile (ava) ; drake (sign) ; mad'eyes (icons) max ; oksana 1043 1010 25 brandissant l'étendard de la doucereuse liberté. collectionneur des passés fragmentés. les petits bouts de rien témoins de la déréliction de ceux qui les ont jetés. et blake ramasse, redonne un souffle, rétablit l'âme de quelques antiquités. jolene - sage - brynn
| Sujet: Re: mal de pierres | barbie Mar 20 Avr - 17:52 |
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souvent, le parking est désert, on y entend le bruit des gouttes de pluie sur le bitume terne, vidé des carcasses sur roues qui se perdent parfois en s'y aventurant. les égarés s'échouent dans un coin, regardent les voleurs devant ces portes qu'ils tentent de crocheter en vain, les orbes trop défoncées pour viser la serrure. les chats de gouttière reniflent les aiguilles vides et tordues, unique trace des derniers survivants. les nuits où la lune épuisée ne daigne pas se lever, les lampadaires s'endorment eux aussi, signalent par leur silence que les démons peuvent sortir. derrière les fenêtres dépravées, les vermines s'animent, montent les escaliers de fer rouillé, et pénètrent l'antre du pandémonium. au-dessus de la foule amassée dont les perles de sueur se mélangent à l'adrénaline qui suinte des tapisseries ornant les murs, les néons échauffent leurs neurones. partout le chaos sème les graines de la décadence. seulement, là où les enchères se font, la voix forte et sereine s'élève au-dessus des acheteurs, les orbes détaillent la corruption qui débecte mais ne doutent jamais lorsqu'est venu le temps d'abattre le fameux marteau. sur le crâne ou sur une table, quelle différence, barbie. dans les rêves morbides, tu imagines les extincteurs automatiques les arroser d'alcool plutôt que d'une eau limpide. et la jouissance envahit l'âme qui se gorge de leur peur quand les flammes lèchent les premiers tissus imbibés. t'aimerais être celle qui le déclenche, cet incendie barbie, voir les fragiles phalanges se délaisser du poids plume de l'antique briquet. leurs hurlements comme symphonie classique, vibrant dans le coeur immobile. la pénitence enfin, jusqu'à que les flammes embrasent les derniers fils de la marionnette, mourant capitaine du naufrage qu'elle aura finalement causé. car il n'existe qu'une seule possible fin à la sempiternelle douleur qui est comme cette enclume qui écrase la cage thoracique dès que le corps émerge de son doucereux sommeil. celui qui ne saurait apporter autre chose que les cauchemars coincés entre les parois d'une boucle temporelle, condamnés à se répéter soir après soir tant que la chair n'aura pas dégueulé toute son ire, tout son dégoût pour ce réceptacle qu'elle trimballe et qu'elle ne supporte plus. il y a des affres plus impérieuses encore qui restent coincées au fond des tripes. le vide de l'après. quand la carcasse rejoindra les cendres des dépouilles oubliées. vers les profondeurs de l'amnésie, plus bas encore que les vermines qui subsistent dans les souvenirs des survivants. comme si elle n'avait jamais fait partie de ce monde, la poupée, incapable d'être l'égale d'un minuscule grain de sable qui parvient, bien plus qu'elle, à marquer la terre de ses infimes attributs. alors en demeurant statue de pierre vouée à l'abandon et à la déréliction, elle reste toutefois dans le sillage de prunelles qui s'attardent sur elle quelques secondes avant de disparaître. mais peut-être qu'un jour certaines sauront la reconnaître, et la convaincre de faire ce grand saut qui l'extirpera de sa narcose.
la plante des pieds vissée derrière le comptoir de ce qui s'apparente à une réception austère, la caboche penchée au-dessus du téléphone tombée en désuétude, la poupée s'improvise chirurgienne de l'objet dont la sonnerie relève du mirage plus que la réalité. un semblant de normalité qui frôle l'indécence dans le temple méphitique. puisque jamais personne n'appelle. sûrement parce que les numéros se perdent dans les dédales euphoriques qui transforment les visiteurs en prisonniers des fiévreuses rêveries. une voix s'élève pourtant, lasse déjà de s'adresser au fantôme de lieux alors que le dard de l'aiguille titille déjà la carne qui frémit. « quarante dollars. » déclaration mécanique de celle qui se rend compte que la pancarte affichée à l'extérieur s'époumone à retranscrire des tarifs, en vain. dans un soupir, la carcasse fait volte-face et sa langueur se liquéfie au moment où ses orbes maussades croisent les siennes extraites des mêmes limbes renfermant leurs tourments. l'image frappe de plein fouet le pantin dont les jambes manquent de vaciller, n'osant plus actionner ses membres ankylosés, comme si elle refusait de jouer au jeu morbide de ses neurones éprises d'une énième affabulation. « adonis ? » même son patronyme dépose le goût amer des remords sur la langue, difficile à prononcer tant il brûle la gorge de ces funestes palabres laissées en suspens pendant des années. les billes pourtant ne sauraient se détourner de ses traits familiers, son visage éreinté par l'éclat sournois de ces regrets qu'il pensait sûrement avoir enfoui, ou alors qu'il fuit puisqu'après tout, lui aussi vient endormir ses démons le temps d'une nuit. « c'est... chez moi ici. » raclant la gorge alors que le port de tête s'agite, dégageant la chevelure obstruant le champ de vision. barbie, le corps ne se meut pas pourtant, demeurant là où tu es, déconcertée par ce hasard que tu refuses d'accompagner d'une épithète. « pourquoi t'es là toi ? je pensais que tu avais quitté la ville définitivement. » ou pire encore. le ton comme un reproche appuyé. pour ces longues années à pleurer au pied du lit de sa piaule sans fenêtres. implorant les chiens et les tyrans de son monde pour l'ambroisie qui anesthésie les ulcères du coeur meurtri. confisquée de son essence, punie pour les odieux sentiments, car incapable de les faire taire autrement qu'au travers d'obsécrations menant à la démence.
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| Sujet: Re: mal de pierres | barbie Jeu 22 Avr - 16:47 |
| mal de pierres Tout l'hiver va rentrer dans mon être: colère, haine, frissons, horreur, labeur dur et forcé. Et, comme le soleil dans son enfer polaire, mon coeur ne sera plus qu'un bloc rouge et glacé. Amené jusqu’ici par les vents froids du désespoir, il vient pour s’échouer à l’abris des regards. Pathétique, Adonis est appelé par le manque, il est guidé par le besoin de se foutre en l’air à petit feu à défaut d’avoir le courage de le faire pour de bon. Le poison dans sa poche, il ne veut pas prendre le temps de rentrer chez lui pour s’injecter le poison dans les veines. Il ne supporte plus les fantômes qui occupent son appartement depuis plusieurs mois, il souffre de l’absence de sa sœur qui lui ait rappelée à travers chaque apparition qui n’est pas la sienne. Alors rester ici, tapi dans l’ombre parmi les âmes errantes, lui semble être sa place toute destinée pour la nuit. Il s’accoude sur le comptoir et formule sa demande à voix haute. Celle dont il ne distingue pas encore le visage lui indique le prix à payer d’une voix lasse et désabusée, le genre de ton qui laisse entendre la défaite tout comme la résignation. Il plonge sa main dans la poche arrière de son jean’s à la recherche de quelques billets pour s’acquitter du montant requis et ainsi pouvoir s’empoisonner tranquillement quand il finit par croiser son regard. Et les pupilles qui s’accrochent aux siennes ne lui sont pas inconnues. Elles paraissent surgir des ténèbres d’un passé qu’il n’est jamais parvenu à oublier.
Douloureuses sont ces retrouvailles inattendues, Fatale me sera peut-être cette rencontre impromptue, Je ne me suis jamais pardonné de t’avoir laissé, À tout jamais condamné pour t’avoir abandonné.
Barbie. À mesure qu’il comprend le corps d’Adonis se tend et la douleur comme la culpabilité se rependent dans tout son être. L’une de ses mains vient s’accrocher au comptoir, réflexe incontrôlé pour ne pas vaciller et tomber. Il ne parvient pas à détacher son regard du sien et pourtant tout est en train de tourner autour de lui. Il est déstabilisé par cette vision à laquelle il n'était pas préparé. Il se demande si c’est vraiment elle, et quand elle prononce son prénom à voix haut qui vient raviver les souvenirs encrés dans sa mémoire elle lui confirme son identité. Cela fait des années qu’il ne l’avait pas vue, cette fameuse nuit où il s’est contenté d’un non comme dernier souvenir. Sa bouche est sèche et les seuls mots qu’il parvient à prononcer sont maladroits. Lui qui était venu ici pour fuir les fantômes se retrouve face à l’un d’entre eux, mais celui-ci est bien plus terrible tant il est réel. Elle répond à sa question en lui disant être ici chez elle, et bien qu’il ne comprenne pas vraiment et que les questions se bousculent en lui, il ne parvient pas à lui répondre autrement que par un simple hochement de tête. Il passe nerveusement sa main dans sa nuque, la faisant remonter jusque dans ses boucles brunes. Elle finit par lui demander la raison de sa présence ici et il entend dans sa voix l’écho du reproche, la mélodie de la rancœur. Il sait qu’elle a toutes les raisons de lui en vouloir, mais sait-elle seulement à quel point lui s’en veut déjà de ne pas avoir réussi à la sortir de ce trou à rats ? Sait-elle seulement à quel point la savoir coincée dans cet enfer a rongé son cœur et accablé son âme ? Il hésite un moment, pris au dépourvu par ce pied-de-nez que semble lui jouer le destin. « J’ai besoin d’un endroit pour passer la nuit. » pour me glisser une aiguille dans l’une de mes veines et y injecter le nectar de l’oubli temporaire. « Je ne suis jamais vraiment parti. J’veux dire, j’ai toujours été plus ou moins dans le coin. » Derrière la honte et la culpabilité, au-delà de la douleur et de la stupeur s’anime un soulagement intense, celui de la savoir toujours en vie, celui de la voir en dehors des quatre murs dont il n’a su la sortir. « ça fait longtemps que tu bosses ici ? Je pensais pas te recroiser un jour, je suis content de te voir… » Sa voix faiblit comme s’il ne s’estimait pas autorisé à prononcer ces quelques mots, et soudain il est pris d’un étrange sursaut. Rattrapé par la réalité de ce qu’il lui a fait, il dépose les billets sur le comptoir avant de reprendre : « Enfin, je veux pas te déranger, quarante c’est ça ? » Ses yeux se détachent enfin des siens pour venir compter les billets avant qu’ils ne retrouvent rapidement leur chemin jusqu’à elle. « Je peux aussi aller dormir ailleurs si tu préfères, je comprendrais. » Je comprendrais que tu ne veuilles pas de moi sous ton toit, je suis conscient d'avoir perdu le droit d’être près de toi.
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| Sujet: Re: mal de pierres | barbie |
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