-- sea monsters; i.
le chant des mers. art.i.i
il existait sur les eaux troubles et menacées,
entre krakens et tempêtes déchaînées, un navire fait de chairs et d’os que mille marins et marchands redoutaient.
eux même, ces membres de l'équipage, n’étaient plus fait d'os et de sang,
seulement devenus des fantômes pillant sous l’ensorcelant chant.
ils étaient ce que les rumeurs appelaient pirates.
ceux faisant fuir les navires marchands en hâte,
naviguant sur les mers qui se gâtent
seulement répondant à l'appel du chant de la sirène écarlate.
- oh ça ?ton regard descend sur l'encre noire,
là où un crane repose
posant fièrement au côté d'une rose des vents, élément important de la chose.
là où les vagues, marquées à même la peau,
donnant l'impression d'être tout droit sorties des eaux.
là où y est placardé un navire qui navigue
le brigantin irrattrapable sans aucune fatigue
en signe de message à chacun d'vos passages.
sur tes lèvres, l'sourire se glisse,
de celui qui trop souvent hérisse
il aurait tout pour l'être
surtout pour l'homme, devant lui, qui voudrait effacer ce jour qui la vu naître.
ton regard se heurte,
au sien possédant l'envie d'meurtre
fierté contre fierté,
loup contre brebis coincée.
tu n'saurais dire qui est vraiment qui.
lui ou toi.
on l'sait que je serais toujours roi
même sous tes lois.
nyc. non daté.
(retranscription audio d'une allocution brouillée, mémoires retrouvées sur un magnéto presque trop rouillé. on racontait qu'il s'agissait là des mots du pirate condamné. il l'était à la potence, prêt à laisser vaguer son âme noire dans l'eau salée avec errance. qui sait s'il aurait souhaité qu'il soit écouté et surtout analysé.*)
ils comprennent pas, n'ont même jamais voulu comprendre.
(grésillement. un souffle long. peut-être d'une fumée expirée par le nez.) est-ce qu'on peut leur en vouloir ?
oui, non.
le kraken dirait qu'oui. qu'ils l'ont toujours cherché.
medusa, qu'on les a pendant des années bien baisé.
et j'les entends encore tous. j'les imagine rire ces cons. chantant...
(amusement dans la voix.)j'vois encore leurs sourires,
(grésillement.) leurs excitations, leurs danses. octopus avait ça dans l'sang.
(respiration.) il le disait;
«
ils nous condamnent, ces crapules, alors que la seule différence entre nous, (grésillement) c'est qu'ils volent les pauvres grâce à la loi, et que nous pillons les riches armés de notre seul courage. » (respiration plus forte.)
y a qu'ça de vrai. sa réalité d'hier, notre réalité d'aujourd'hui sans plus retour en arrière.
(longue pause.
fin de l'audio.)
* nb : j'peux pas dire qu'il aurait détesté. il était comme ça, un trop plein d'fierté.
il en aurait été heureux,
d'avoir son nom relayé dans les chants et légendes
mais c'était pour la postérité.
on le disait prince des mers devenu condamné
fils de poséidéons, l'union de monstres marins fous à lier.
voyez, jamais il ne les appelle par leurs prénoms
alors même qu'ils sont tous bon pour la pendaison.
c'était ça la politique de la maison.
- la pieuvre.
le chant des mers.
-- sea monsters; ii.medusa,
gorgone trop bonne.
le chant des mers. art.ii.i
on disait qu'après une chaude nuit, elle était née pour lui.
il se racontait qu'elle avait le pouvoir de faire tomber la pluie
sur les joues des princesses terriennes pour qui il en venait à ressentir qu'un ennui.
medusa n'était rien
qu'un corps féminin où venaient se perdre tes coups de reins.
medusa n'était rien.
tu n'étais pas sien.
juste la caresse d'un sein,
quand le bonheur en venait à faire un mal de chien.
nyc. non daté.
(retranscription audio d'une allocution brouillée, mémoires retrouvées sur un magnéto presque trop rouillé. on racontait qu'il s'agissait là des mots du pirate condamné. il l'était à la potence, prêt à laisser vaguer son âme noire dans l'eau salée avec errance. qui sait s'il aurait souhaité qu'il soit écouté et surtout analysé.*)
medusa et moi ?
(un rire.)y aurait tellement d'choses à dire.
j'aurais tellement d'choses à t'dire.
m e d u s a.
(surnom appuyé. sans timbre particulier.)c'est vrai qu'on s'amusait bien. ton corps avait la douceur du satin,
j'pourrais dire qu'il donnait l'impression d'arriver au paradis, à côtoyer les saints. que
(grésillement. incompréhensible)mais non.
(grésillement. incompréhensible) c'était juste ça.
juste pour passer le temps.
c'était cool.
ouais medusa était cool.
(sourire dans la voix.)
* nb : j'peux pas dire qu'elle était celle à qui il s'accrochait.
c'était pas l'cas.
elle était juste là. comme il était juste là.
ils n'étaient que deux enfants de l'océan
se laissant l'temps d'une nuit avoir par le chant.
sans qu'ce soit réellement important.
- la pieuvre.
le chant des mers.
-- sea monsters; iii.
le chant des mers. art.ii.i
on racontait qu'elle était la plus horrible de tous.
peut-être plus que lui. c'est dire. c'est pour cela qu'on les craignait.
elle était également sirène
métamorphe à se la jouer reine
quand derrière elle n'était qu'un monstre pourri
la légende disait qu'elle était la seule à pouvoir lui prendre la vie.
j'ai en tête tellement d'moments,
de nos premiers instants.
j'pourrais pas dire que ce n'était pas beau
mais quand j'regarde en arrière, j'tombe de haut.
et ça m'fait mal.
et ça m'renvoie à tant d'râles.
de tes plus excitants,
aux plus navrants.
quoi que
jt'avoue que ceux qui m'excitent le plus aujourd'hui sont ces derniers
dt'entendre chialer.
derrière un ancien baiser
derrière un dernier coup d'rein claqué
derrière nos vœux tragiquement prononcés
derrière mon prochain coup pour t'faire clamser.
nyc. non daté.
(retranscription audio d'une allocution brouillée, mémoires retrouvées sur un magnéto presque trop rouillé. on racontait qu'il s'agissait là des mots du pirate condamné. il l'était à la potence, prêt à laisser vaguer son âme noire dans l'eau salée avec errance. qui sait s'il aurait souhaité qu'il soit écouté et surtout analysé.*)
(grésillement.)puta.
(un long silence. une inspiration.
audio coupé.)
* nb : entendez-vous dans sa voix ces milles nuances ?
c'est fascinant tout ce qui se mêle et se démêle.
tout ce qui s'affronte.
ils étaient la lune et le soleil.
j'pouvais vous confirmer qu'autrefois ils s'aimaient.
c'était l'amour impossible
car s'effleurant sans jamais pouvoir atteindre leur cible
chacun leur tour, ils mourraient à la renaissance de l'autre dans des cris devenus effroyablement inaudibles.
c'était l'amour devenu haine
juste pour faire vivre leur Jour ou leur Nuit en reine.
car tel était pourquoi ils avaient été créés,
ils renaissaient afin de se tuer pour l'éternité.
c'était déchirant
quand on prenait le temps d'analyser ce conte pour enfant.
- la pieuvre.
le chant des mers.
-- keywords.songes nébuleux; de sang et d'os; noirs désirs; prince of the seas; fumée cigare; le chant des mers; l'île aux trésors; silence olympien; et dans ses yeux se meurent le fruit de la terre;
el panquero; délectation d'un bon malt;
et j'entends le chant des sirènes qui m'appelle et m'appelle; l'homme fait d'ombres.
-- moodboard.