♛ ♛ ♛ { And now, I need to know is this real love Or is it just madness keeping us afloat? And when I look back at all the crazy fights we had Like some kind of madness was taking control } crédit/ tumblr ♛ w/ @Charlie Andrews
La voiture s'arrête dans le sous-terrain du centre commercial. Cette voiture trop large pour un couple, celle que Robbie ne conduit que lorsqu'ils font des sorties ensemble, c'est une voiture familiale. Achetée dans l'espoir qu'une siège auto viendrait se clipser sur la banquette arrière, elle souffre du fantôme de l'enfant qu'ils n'ont pas.
Le trajet a été silencieux. C'est mieux que les éclats de voix. Robbie n'en peut plus de crier avec elle ou contre elle. Une lassitude certaine l'enrobe tout entier quand il y réfléchit. Tandis qu'elle enfile sa veste pour sortir de la voiture, il regarde son épouse. Tellement belle, ses traits le rendent dingues. Il revoit la femme du passé, cette adolescente magnifique qu'il a trop aimée et il sent dans son coeur comme la flamme vrille. Charlie surprend son regard et il comprend qu'elle se demande ce qu'elle a encore pu faire pour susciter son mécontentement. C'est tellement habituel entre eux... Mais au lieu de lui faire un reproche, il dit « Tu es vraiment belle. »
Mais les beautés de ton corps n'effacent pas les meurtrissures de mon âme. Tu ne sais pas ce qu'il me coûte de venir me promener ici comme ça. Un samedi après-midi normal pour tous ces gens qui recherchent du banal. Mais chaque crissement de roue, chaque porte qui claque, c'est l'enfer de la guerre qui me reprend, qui m'empoigne...
L'escalator les entraîne au rez-de-chaussée et Robbie s'arrête pour regarder la multitude de magasins qui s'offrent à eux. Il n'a pas envie d'aller flâner comme un idiot dans tous ces endroits de superficialité. Mais peut-il le dire ainsi à son épouse, son épouse qui mérite bien d'un peu souffler? « On se retrouve ici dans une heure? » Ses doigts le démangent, il a envie d'écrire à Magdalena, lui dire qu'il se sent mourir, là... entre tous ces gens insipides qui font leurs courses. Mais il ne peut envoyer des messages à cette femme tandis que son épouse est près de lui.
Aujourd'hui, était censé être une bonne journée. Mais elle ne l'est pas vraiment. Comme les autres jours d'ailleurs. Tout se répète, tout s'enchaine. Tout ce quotidien que la princesse a un jour aimé, maintenant elle le déteste comme si la malédiction qui s'est abattue sur elle l'empêche de respirer. C'est le cas, probablement. Parce que même si elle tente de se rassurer en se disant que tout ira bien, que tout finira par s'arranger, elle sait que son âme se ment à elle même dans l'unique espoir de pouvoir avancer un jour de plus. Qu'est ce qui la retenait de se mettre une balle dans la tête? Rien. Elle est presque certaine que Robbie ne verserait aucune larme. Un petit coup de poignard dans le coeur, peut être? Ça disparaitrait bien vite, de toute manière. Pourtant, elle s'accroche. Comme une huitre à son rocher. Parce qu'est ce qui lui reste, au fond? Si le chemin a été silencieux, son esprit a hurlé. Où sont passées ces nuits passionnées dans lesquelles les deux amants se perdaient? Où sont ces trajets stoppés par de trop nombreux baisers? Où sont toutes les choses qu'il ont partagé? Charlie a envie de les retrouver. Qu'on lui rende son amour, par pitié. La voiture s'arrête, elle s'habille avant de sentir le regard de son homme sur elle. Elle s'intéresse, s'interroge. Qu'a t-elle fait? A t-elle mal respiré? Oublié quelque chose d'important? Pourtant, c'est un compliment qui passe la barrière des lèvres du ténébreux. Elle sourit. Elle a presque envie de pleurer parce que c'est si doux. C'est si agréable. Ça fait longtemps qu'elle rêve de mots de ce genre. Ce n'est pas beaucoup mais pour elle, c'est important. "Merci, Robbie. Tu es très beau aussi." dit elle, parce que c'est sincère. Que malgré les défis, elle l'aime toujours. Elle veut le garder, elle le trouve beau. A chaque fois que leurs yeux se croisent, c'est le banc du lycée qui l'appelle. Elle se souvient de son caractère, elle se souvient de l'amour qui lui est tombé dessus.
En rejoignant le centre commercial, la princesse regarde autour d'elle. Elle n'est pas forcément d'humeur à se balader entre les personnes présentes. Un pique nique lui aurait suffit, aussi. Mais elle ne va pas se plaindre. Parce qu'elle veut passer du temps avec son compagnon, et que ça la démange de le garder près d'elle. Arrivés à destination, Charlie lance un regard au brun à ses côtés. Non, elle ne veut pas le retrouver dans une heure. Elle s'en fiche des magasins, des vêtements, des bijoux. Elle ne veut rien de tout ça. Elle le veut lui, qu'importe les difficultés. Ne comprend t-il pas qu'aucune femme ne pourra lui offrir toute la dévotion qu'elle lui porte? Parce qu'elle sait. Elle sait qu'il s'égare du droit chemin, elle le sent. Elle le remarque. Mais elle ne dit rien. Elle agit dans l'ombre, car elle sait ce qu'elle veut. Elle inspire, se mord nerveusement la lèvre puis finit par demander. "Je sais que tu n'aimes pas les centres commerciaux, Robbie. Alors, j'ai pensé qu'on pourrait aller s'asseoir sur une terrasse et se prendre un Milkshake? Je sais qu'il y en a que tu aimes, et puis..On pourrait passer du temps ensemble."
Charlie sait que c'est stupide. Elle sait que Robbie s'en fiche complètement, du moins elle le suppose. Parce que si cela l'importait tellement, pourquoi se disputent ils de cette manière constamment. La princesse ne veut que son bien, elle veut qu'il se sente bien justement. Elle fait autant d'efforts qu'elle le peut. Même avec son travail qui lui prend tout son temps. Pour autant, elle a eu l'occasion d'aller voir un médecin qui pourrait l'aider. Elle et lui. Parce que c'est sa seule chance de le récupérer et elle ne laissera pas l'occasion lui échapper. Ses yeux bleus se perdent finalement sur le sol, puis sur ses chaussures avant d'afficher un petit sourire forcé. Elle n'aurait probablement pas lui proposer ça. Parce qu'elle sait qu'il est attiré par autre chose qu'elle même à cet instant. "Désolée, c'était une idée comme ça. Je vais te laisser un peu tranquille. Tu peux aussi rentrer à la maison, tu sais? Pas besoin de trainer ici." et qu'elle est sincère Charlie, qu'est a le coeur sur la main. Elle ne veut pas le forcer à rester, surtout s'il n'a pas envie. Elle préfère le voir heureux, même si elle n'est pas à ses côtés. Et c'est probablement ça, sa plus grande malédiction.
Sujet: Re: Madness | ft. Charlie Jeu 4 Fév - 10:29
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C'est une douleur implacable au fond de mon coeur que de savoir que je te rends misérable, que je crée ton malheur.
Ils avancent en silence dans ce centre commercial. Elle a souri comme autrefois lorsqu'il lui a dit qu'elle était belle. C'était un pincement en lui que de se retrouver à l'époque de leur jeunesse, oublier qu'ils se détestent de ne plus se comprendre. Si seulement il pouvait lui parler. Si seulement elle pouvait comprendre sans qu'il n'ait besoin d'énoncer les atroces cruautés qu'il a vécues, subies, infligées. Isabella sait. Isabella a compris sans qu'il n'ait besoin de rien dire parce qu'elle n'avait pas besoin de lui. C'est là ce qui les détruit Charlie et Robbie. C'est ce besoin qu'elle a de lui, cette force qu'elle met à se priver de respirer sans son amour. Et il coule lentement en essayant de respirer pour deux, en essayant de maintenir la barque alors qu'il sait qu'elle est trouée de partout.
Une fois dans le centre commercial, il essaie de la libérer mais Charlie s'accroche à sa bouée comme une naufragée qui craint la mort. Il s'en veut de chercher à la délaisser, de chercher à prendre ses distances. Elle a raison, ils avaient parlé de passer leur après-midi ensemble. Troublé par ses propres contradictions, il ne réalise même pas qu'il se tait, réfléchissant pendant un trop long moment. Et la blonde interprète ce silence comme un refus tacite. Elle s'excuse comme toujours, sans comprendre, sans voir les fantômes qui sont dans l'âme de son époux. « Non, tu as raison, on est venu pour passer du temps ensemble. »
Au revoir drogue, au revoir possibilité de t'écrire un petit mot pour me rassurer, pour me dire de me remettre en selle et de profiter.
Magdalene lui fait du bien dans ses messages, le rassure, lui rappelle qu'ils ont tous des peines qu'ils endurent. Mais devant Charlie, il doit prendre sur lui. « Tu veux pas faire les magasins? Allez, je te paie une séance à la Pretty Woman. » Il sourit avant d'ajouter « Avec ta carte bancaire évidemment, c'est toi la riche du couple. » Légère amertume. Il n'assure rien dans leur mariage. C'est même elle qui apporte leur confort matériel. Ses médailles de guerre l'ont récompensé avec des grades militaires. Mais elle demeure celle qui apporte la plus grosse somme de dollars sur leurs comptes bancaires. Robbie la pousse dans un magasin tendrement en lui emboîtant le pas. Il sourit, espérant que cela lui fera plaisir d'essayer des robes et autres tenues devant lui.
Quand le regard de Charlie s'accroche à celui de Robbie, elle se demande. Elle se demande s'il l'aime encore. S'il tient encore à elle. S'il ne reste pas, seulement parce qu'il a pitié. Pitié d'elle, pitié de ce qu'il n'auront pas réussi à faire. C'est de sa faute, elle le sait. Mais elle n'est pas mauvaise Charlie, elle veut juste le meilleur pour son ténébreux. Elle l'aime tellement. Elle préfère sacrifier son bonheur à elle que de le voir au bout du rouleau. Parce qu'il a déjà vécu tellement de choses. Il a vécu la guerre, et ça, on n'en revient jamais vraiment. Et elle a tellement envie qu'il lui parle, qu'il lui exprime ce qu'il ressent. Mais comment est ce qu'on démarre une telle conversation? C'est bien trop compliqué. Pourtant, la blonde y songe tous les jours de leur destinée. Elle est prête à tout sacrifier, à tout brûler pour qu'on lui rende l'homme qu'elle a aimé. Qu'elle aime toujours. Bien sûr qu'elle s'excuse. Parce qu'elle se sent coupable. Constamment. Elle a perdu leur bébé, Robbie se fait la malle avec d'autres femmes et tout est bancal. Tout se casse la gueule, et malgré ses fondations, tout continue à trembler. Mais la princesse a un château d'or, une couronne en diamants, qu'elle ne compte pas délaisser aussi facilement. Alors, la réponse de Robbie la surprend. Désire t-il vraiment l'accompagner? Rester avec elle, à fixer son visage de traitresse? Elle mentirait si elle disait que ça ne lui fait pas plaisir. Alors, elle se tait. Elle hoche la tête pour lui montrer qu'elle est encore plus d'accord.
Pourtant, elle peut sentir le léger venin dans la voix de son homme quand il parle d'argent. Mais elle s'en fiche, la princesse. Elle a un royaume, un héritage mais à quoi lui sert son château s'il est vide comme un cimetière et aussi froid que la neige. Elle s'en fiche de l'argent, de qui le ramène à la maison. Elle n'est pas matérialiste la déchue. Elle veut qu'on lui amène l'oxygène qu'elle aura tant perdue. Elle se retourne vers lui, pose délicatement ses doigts sur sa joue, comme on le ferait face à un animal sauvage et apeuré. Ses pralines azurées se plantent dans les siens, elle penche la tête tout en avouant. "On s'en fiche de ça, Robbie. L'argent ne me sert à rien si je ne suis pas avec toi." et sa voix est douce, tendre. Elle est sincère, encore une fois. Elle l'est toujours avec son homme. Parce qu'il fait tellement battre son coeur qu'elle lui pardonnerait toutes les horreurs. Mais elle est jalouse, elle est possessive. Et elle compte bien ne pas le laisser s'en aller. Elle veut être la prunelle de ses yeux.
Dans le magasin, Charlie regarde autour d'elle. Il y a pleins de choses. L'odeur sucrée lui parvient au nez et, après avoir fait comprendre à la vendeuse qu'elle n'aurait pas besoin de son aide pour l'instant, la blonde se balade à travers les vêtements. Elle réfléchit. Elle est toujours bien habillée la princesse, même pour une rapide course. Mais elle veut attirer l'attention de son mari, elle veut qu'il ne la regarde qu'elle. Alors si elle se décide sur cette belle jupe crayon à motifs avec un chemisier en forme de débarder couleur violet pastel, c'est surtout pour lui. Parce qu'elle veut que quand il la regarde, il pense que malgré leurs déboires, elle reste la plus belle. Ou au moins, au peu. Elle prend une autre robe qui lui conviendrait, Son style est toujours sobre mais tellement tendance. Ça ne changera jamais. "Je vais aller essayer ça. Et tu me diras ce que tu en penses, d'accord? Attention, pas de triche." dit elle avec un air amusé amusé et enfantin dans sa voix. Elle se souvient lui avoir dit ça à l'époque où ils commençaient à se fréquenter. La princesse attrape sa main et le tire avec elle près des grandes cabines d'essayage. Elle le laisse attendre quelques minutes, puis ressort avec sa première tenue qui a cette humeur et odeur d'été. Ça serait parfait pour la plage, tiens. Se tournant sur elle même, Charlie se lance un regard dans le miroir derrière elle. "Qu'est ce que tu en dis?" elle a envie d'ajouter est ce que je suis jolie?est ce que je suis la seule dont tu as envie? la seule avec qui tu espères rebondir? Charlie, elle a le coeur qui souffre. Qui brûle. Mais c'est tellement engourdi qu'elle n'y prête plus attention. Elle veut juste son attention, son sourire, son amour. Mais ça, c'est bien compliqué quand on a des adversaires à vos côtés.
Sujet: Re: Madness | ft. Charlie Jeu 4 Fév - 13:11
♛ ♛ ♛ { And now, I need to know is this real love Or is it just madness keeping us afloat? And when I look back at all the crazy fights we had Like some kind of madness was taking control } crédit/ tumblr ♛ w/ @Charlie Andrews
Ton coeur fond devant moi et moi, soleil impénétrable, je me moque des glaces qui sont là, à ma merci. Je pourrais ramener la chaleur dans nos vies. Mais mes lueurs sont arquées vers d'autres sentiers, vers d'autres plaisirs d'été. Car dans les reflets de tes pupilles, je revois les rêves échoués, les plaisirs avortés. Je vois en toi tout ce que je ne suis plus, tout ce que tu espères retrouver.
Il la suit, prenant soin de ne pas montrer la douleur lancinante de son âme tandis qu'il s'adonne avec elle à une activité si futile que le shopping. Charlie est adorable. Tellement adorable. Elle virevolte dans les rayons, saisit sans aucune difficulté des tenues qui lui iront à merveille. Mais Robbie ne se soucie plus du look de sa femme depuis qu'il a vu des épouses dépossédées de leurs époux et de leurs biens. Il a vu la misère. Il a vu cette irakienne avec un haillon sur le dos nourrir son bébé. Et c'était là ce qu'il a trouvé de vraiment beau. Le bling bling qui émane des robes de sa femme, c'est beau. Mais c'est trop brillant pour être réel. La réalité se trouve à des kilomètres d'eux, en train d'exploser et de dématérialiser des vies, des quartiers.
Attention pas de triche. Il sourit. Bien qu'ailleurs, bien que volé par la guerre, Robbie se souvient sans mal de leur passé. Ce passé, ces souvenirs, c'est ce qui l'a aidé à revenir. Quand les bombes menaçaient de s'écraser sur son campement, il se souvenait du sourire de sa femme, il se rappelait de la chaleur de ses bras, et il avait une raison de tenir, pour revenir chez lui après tout ça. Mais le souvenir est plus doux que ce qu'il a retrouvé. Car si on s'accroche à l'amour du passé, il est violent de ne plus y trouver sa place aujourd'hui. Il ne mérite pas toute cette affection.
Autrefois, elle lui disait de ne pas tricher et il passait la tête derrière le rideau malgré tout, riant de la voir en petite tenue et la pinçant sur les fesses pour la faire rire à son tour. Aujourd'hui, il est sage, il attend qu'elle lui montre ce que ça donne. Et quand elle sort de la cabine, il ne sait même pas si elle vient lui montrer ses habits ou si elle a essayé tout toute seule à l'intérieur. Robbie ne sait plus comment elle était habillée. Elle lui demande alors ce qu'il en pense et il sourit. « Tu es magnifique. Comme toujours. » Parce qu'elle n'a pas été confrontée aux douleurs. Elle n'a rien perdu pour que son visage soit marqué par quelque perte atroce. Elle est juste parfaite. Comme une publicité de chez Chanel. Il se lève et s'approche d'elle, mal à l'aise de devoir endurer ce théâtre qui lui devient difficile à supporter. « On achète ça et ensuite on va boire ce milkshake? C'était une bonne idée de nous poser un peu. » Il la laisse rentrer dans la cabine avant de venir glisser sa tête. Mais ce n'est pas pour la regarder, il ne baisse même pas les yeux sur ses formes qui sont désormais dévoilées. « Vu que c'est toi qui paies, on se retrouve au lounge? J'ai besoin de sortir m'aérer. » Ce n'est pas vraiment une question. Il sort. Il suffoque de cette mascarade qu'il vit à longueur de journée. Une fois dehors, il tapote sur son téléphone, comme un camé en besoin de sa drogue. Un message à Magda, juste pour qu'elle lui donne sa dose de souffrance partagée. Ce n'est pas de l'infidélité. C'est de la médecine. Il prend l'escalator et s'assied à une table, respirant tant bien que mal en attendant que sa doctoresse lui réponde, en espérant que sa femme aura un peu de file à faire avant de le rejoindre.
Alors qu'une lumière a fait son apparition dans ce magasin pour trouver des vêtements, il n'y a plus que les ténèbres qui prennent le contrôle. Parce que ça fait trop longtemps qu'ils n'ont pas été ensemble, qu'ils ne se sont pas aimés correctement. Qu'ils ne prennent pas le temps pour eux, tout simplement. Charlie y a cru, l'espace d'un instant. Elle a pensé que Robbie jouerait le jeu et qu'il se perdrait avec elle dans ce passé qui leur allait à merveille. Ce n'est pas le cas. Parce qu'il s'en fiche de ses tenues, il s'en fiche de son maquillage. Elle est aussi transparente que l'eau dans les bassins méditerranéens. Elle s'éloigne avec le même courant, avec la même rapidité. Il n'y a rien à faire, elle se sent terriblement inutile. Elle se sent stupide d'essayer quelque chose qui ne fonctionne de toute manière pas. Et c'est si contradictoire. Parce qu'il lui propose, l'emmène et lui brise ses rêves comme on craque un os mal placé. Magnifique. Elle lui en veut, dans un sens. Autant ne rien faire, ne rien commencer. Pourtant, elle ne peut s'empêcher de le vouloir encore plus. Elle le regarde longuement. Elle est magnifique. Ça lui fait une belle jambe. Puis, il s'approche et elle espère que qu'il va se montrer un peu plus tendre. Rien. Le néant. Elle hoche la tête, rentre dans la cabine et le voit passer sa tête. Il ne baisse même pas les yeux. Son coeur se brise. Encore une fois. Pourtant, elle sourit. Elle lui fait comprendre qu'il peut s'en aller et qu'il n'a pas à l'attendre. Et il s'en va. En emmenant avec lui, toute son envie d'être de bonne humeur aujourd'hui. Une fois qu'il est loin, la princesse se laisse glisser le long de la cabine. Elle termine accroupie, lève les yeux au plafond et sent les picotements. Ça lui brûle le visage et sa main se pose sur ses lippes colorées. Elle est si inutile. Elle n'arrive même pas à garder son mari plus de cinq minutes. Les sanglots sont silencieux, elle se force à ne rien laisser sortir. Son coeur bat fort et quand elle se relève, elle fait disparaitre les deux seules larmes qui ont coulé le long de ses joues. Plus aucune trace.
Elle sort, achète ces fichus vêtements qui ne servent à rien. La vendeuse lui dit qu'elle a fait un bon choix. Charlie la remercie. Elle a envie de les jeter au feu. Elle prend son temps pour rejoindre l'endroit où elle est supposée rejoindre Robbie. Ses yeux se perdent sur différentes vitrines. Autrefois, le ténébreux l'aurait forcé à entrer, la tirant avec lui à l'intérieur pour essayer. Aujourd'hui, c'est sa seule ombre qui rampe derrière elle. Inspirant longuement, après une bonne quinzaine de minutes, la princesse suppose qu'il est temps de faire son apparition. Elle retrouve son mari fantomatique puis pose ses frivolités sur le siège vide. Charlie s'installe, l'observe longuement. Elle le déteste à cet instant. Elle a envie de lui hurler dessus, de le menacer de faire une scène s'il ne prend pas sur lui. Mais elle ne le fait pas. Parce que sa conscience la retient. Parce qu'elle sait qu'il souffre et qu'apparemment, il préfère s'aventurer dans les bras d'une autre que de prendre le temps de lui expliquer. La blonde sent son coeur se serrer, sa gorge se nouer et heureusement que le serveur vient la sortir de ses pensées. Il lui sourit, il est courtois et cordial. La princesse s'excuse parce qu'elle n'a pas encore pensé à sa boisson. Il lui propose une liste des meilleures boissons qu'il a déjà goûté.
Charlie s'y intéresse, elle se penche, rencontre le regard du serveur qui est plutôt mignon. Le même âge qu'elle, probablement avec un sourire des plus malicieux mais contagieux. Elle oublie un peu que son homme est là, en face d'elle. Parce qu'au final, il est le démon de ses penchées qui ne sont pas éphémères. Elle décide de prendre un milkshake à la banane et à la fraise. Ça a l'air gourmand. Le serveur prend la commande du brun à ses côtés, avec un peu moins d'entrain, puis il disparait. Charlie le suit du regard un instant, soupire avant de poser son téléphone sur la table pour s'assurer qu'elle n'a pas d'urgence. Elle espère presque en avoir une. "Tu devrais rentrer avec la voiture. Je me prendrais un taxi." c'est court. Elle a presque envie de dire je n'ai pas besoin de toi. Mais elle sait que c'est faux. Qu'elle a terriblement besoin de lui. Mais que lui, n'a pas besoin d'elle.
La déchue tente de faire un effort, tous les jours. Mais Robbie s'en contrecarre. Il pense qu'il est le seul à souffrir, qu'elle ne voit pas sa douleur. Qu'elle ne le comprend pas. Alors il préfère s'aventurer vers d'autres horizons qui ne sont pas les siens. Pourquoi est il encore là, s'il s'intéresse aux autres? S'il s'intéresse à de plus belles femmes, probablement. A celles qui le comprennent mieux. Elle a envie de rire, c'est pathétique. "Je retournerais au cabinet, de toute façon. Boucler quelques dossiers." elle fronce délicatement les sourcils. Ce n'est pas un mensonge mais pas toute la vérité non plus. Elle suppose qu'elle lui tape sur les nerfs, alors autant s'éloigner.
Sujet: Re: Madness | ft. Charlie Jeu 4 Fév - 17:26
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Je m'en vais pour te laisser de la place, pour te laisser du temps. Mais je ne m'en vais jamais assez. Parce que mon âme erre seule, mais tu me retiens. Prisonnier de notre passé, je t'aime encore. Ca me tord, me déchire en deux. Je voudrais te quitter et t'oublier. Mais je ne le peux pas, n'est-ce pas? Nous nous détruirions tous deux si je faisais ça, si je sautais le pas. Alors tout ce que je fais, c'est m'éloigner encore, comme si je n'étais pas déjà assez distant.
Elle ne l'empêche pas de quitter le magasin. Il monte à l'étage, mécaniquement, déjà occupé à écrire à Magdalene. Celle-ci n'est pas une de ses aventures. Il a couché avec plusieurs femmes sans que cela ne représente rien. Magda, il n'a pas couché avec parce que ... s'il l'avait fait, ça aurait été différent. Magda, un lien étrange les connecte l'un à l'autre. C'est leur souffrance commune qui les a rendus dépendants l'un de l'autre. Mais il la repousse violemment quand ils se voient. Et l'appelle ardemment quand elle n'est pas là. Parce que Magdalene, elle comprend ce qui se trame dans son esprit. Et là, il lit les mots qu'elle lui envoie et soupire. Il l'envoie balader avec ses idées de respiration. Mais il s'exécute quand même.
J'ai l'air d'un idiot à respirer tout seul sur ma chaise.
Il ne perd pas de temps à lui dire qu'elle pourrait trouver mieux pour lui changer les idées, pour le rassurer. Mais le temps presse et elle n'a pas le temps de répondre à nouveau que Charlie apparaît au loin. Il range son téléphone dans la poche de son pantalon, heureux qu'elle ne l'ait pas surpris en train d'envoyer des messages.
Que sais-tu sur moi Charlie? Te doutes-tu que mon corps t'a trompé? Pourtant, je te suis toujours resté fidèle. Parce qu'au delà de nos âmes ruinées, il y a encore une part de moi qui t'appartient. Malgré moi.
Il regarde le serveur draguer son épouse et ses muscles se tendent. Aucun des deux jeunes ne lui prête attention. Charlie semble prendre son pied à être ainsi courtisée. Et alors que Robbie lui indique qu'il prendra la même chose que son épouse, insistant presque trop sur le terme "épouse", il est surpris par les propos détachés de cette dernière. « Tu me chasses? » Agacé, il passe une main dans ses cheveux, guettant des regards entre elle et le serveur. Magdalene lui a demandé pourquoi il était venu au centre commercial et il sait pourquoi. Pour essayer de se reconnecter à Charlie, pour tenter de redevenir ce couple d'avant. Mais les nerfs qui naissent, la rage au ventre, tout ça lui rappelle qu'ils ne seront plus jamais comme avant. Charlie lui dit qu'elle ira au cabinet et Robbie explose. « Ah oui? Tu comptes retourner au cabinet avec le bellâtre peut-être? » Il grince des dents. C'est l'hôpital qui se moque de la charité. Mais il n'a que faire de ses propres torts. « Ne me prends pas pour un idiot Charlie. Je te vois minauder devant ce connard et ensuite me dire de rentrer chez nous. C'est quoi l'idée? Tu veux voir si lui il est capable de t'engrosser? » Toutes ces tensions trop longtemps retenues explosent. Il tente de maintenir sa voix basse mais malgré l'ampleur faible, une force liée à sa colère s'élève de ses mots. « Tu me dégoûtes. »
Mais je mens, n'est-ce pas? Je mens car ce n'est pas toi qui me dégoûtes. C'est moi. Je me dégoûte. De quel droit est-ce que je te reproche ce que moi je fais impunément. Ce soir, tu seras chez nous ou au travail, qu'importe. Et moi, je serai dans un bar, à séduire une inconnue pour lui écarter les cuisses et la dépraver dans l'espoir de trouver en elle l'oubli le temps d'une nuit. Parce que j'ai besoin d'oublier. Mais je ne te laisserai pas m'oublier. Le connard Charlie, c'est moi.
Charlie est fatiguée. Elle est fatiguée de se battre contre lui. Pour lui. Avec lui. Elle est faiguée quand elle ouvre les yeux le matin et qu'elle sent la place vide dans ses draps. Elle est fatiguée quand elle rentre d'heures interminables de travail et qu'elle ne le voit pas. Elle sait qui s'aventure ailleurs. Que l'herbe est plus fraiche et plus verte chez le voisin. Elle le sait, et pourtant ça la brise à chaque fois. C'est un poison qu'elle s'injecte toute seule parce qu'elle ne peut s'empêcher de l'imaginer aux côtés d'elle ne sait qui. Elle se demande ce qu'ont ces femmes. Sont elles plus belles? Plus intelligentes? Plus riches? Non, pas forcément. Elle suppose qu'il cherche quelqu'un pour oublier. Mais...Ne peut il pas oublier avec elle? Elle a déjà perdu un enfant, va t-elle le perdre lui aussi? Ou bien, est ce de sa faute s'ils se détruisent autant? Ils s'aiment, c'est certain. Charlie l'aime bien plus que sa propre vie. Depuis le début, elle a su que c'était avec lui qu'elle voulait passer sa vie. Mais comme il y a deux versions à chaque histoire, pour la leur c'est d'autant plus le cas. Peut être qu'elle s'accroche trop, pour quelque chose qui n'en vaut plus la peine. La princesse se doute que son ténébreux ne lui rend pas la tâche facile. Surtout après avoir vu leur petit cinéma. Et alors? Oui, ça lui plait. Parce qu'à partir du moment où les yeux de Robbie restent coincés dans les siens et n'osent plus descendre le long de sa silhouette, son coeur se brise. Il lui dit qu'elle est magnifique. Mais c'est un mensonge, elle en est certaine. Il s'agace, il montre la face qu'elle ne connaissait pas avant qu'il ne parte à la guerre. Elle sait à quel point c'est terrible, à quel point on revient avec des cicatrices qui ne partent jamais. Pourtant, il ne lui dit rien. Qu'est elle censée espérer?
Il devient lâche dans ses paroles. Et elle le regarde avec cet air habitué. Pas surprise que la situation tourne dans ce sens. C'est comme si Robbie cherche la petite bête. Il la cherche constamment et quand il a trouvé ne serait ce qu'un peu de ce qu'il cherche, il lance la bombe. La princesse sait que son coeur se brise une nouvelle fois. Ça lui fait tellement mal que ça lui retourne l'estomac. Elle n'a pas envie d'être enceinte d'un autre. C'est avec toi que je veux cet enfant. Qu'elle lui disait à l'époque. Encore aujourd'hui. Mais c'est certain que s'il ne s'approche plus d'elle, ça va être compliqué. Alors, la jalousie la guette. La prend par surprise. Elle le dégoûte? Mais que fais tu de tes nuits, Robbie? Quand ton biscuit trempe dans un autre lait, hein? Elle attend qu'il ait finit son petit speech, puis d'une voix clairement déçue, blessée, mais déterminée, elle ose lui dire. Droit dans les yeux.
"Toi aussi, tu m'as dégoûté quand j'ai trouvé cette trace de rouge à lèvres sur ton col et ce parfum qui ne m'appartenait pas. Pourtant, est ce que j'ai l'air de t'en tenir rigueur? Non." elle a envie de le démolir. Elle a envie de lui jeter tout ce que lui, lui aura déjà jeté. Mais sa voix reste calme. Car elle sait que si elle ne retient pas sa tempête, elle décimera tout sur son passage. Elle inspire longuement, tout en ajoutant. "Si je te dégoûte tellement, si tu trouves ton gain ailleurs, qu'est ce que tu fais encore avec cette bague, hm? Tu n'as qu'un seul mot à dire et les papiers sont devant toi, Robbie. Puis, tu pourras enfin vivre je ne sais où, avec je ne sais qui."
Parce qu'elle n'est pas dupe la princesse. Elle voit les affaires défiler devant ses yeux. Elle voit les maris qui trompent, qui envoient des messages discrets, qui inventent des excuses. Elle connait. Elle est l'as pour les déjouer. Et au fond, elle est douée parce qu'elle même joue à ce jeu. Mais il n'y a rien qui ressemble à une victoire. Il n'y a que rage et amertume. Elle se doute qu'il est en contact avec l'une de ces femmes. Et elle ne leur en veut pas tellement, c'est son ténébreux qui a lancé le jeu. Mais elle leur en veut de continuer. La journée n'a pas été belle, comme d'habitude. Elle a envie de sangloter, c'est certain. Mais elle a attendra. Haussant les épaules, Charlie se relève. Elle n'a plus rien à faire ici. Elle n'a pas envie de rester et ce n'est pas comme si Robbie la veut près de lui. Son milkshake, il peut s'étouffer avec. "Envoie toi bien en l'air avec tes amies." sa main attrapant ses achats qui finiront dans son armoire sans vraiment y faire attention, la princesse s'éloigne de la table tout en croisant les bras contre sa poitrine. Elle suffoque. Pas parce qu'il n'y a plus d'air mais parce qu'elle se retient de s'effondrer. On connait Charlie pour sa détermination, pas pour sa fragilité. Pourtant, elle ne l'a jamais autant été qu'à cet instant. Elle l'aime tellement que ça la rend malade.
Sujet: Re: Madness | ft. Charlie Jeu 4 Fév - 19:38
♛ ♛ ♛ { And now, I need to know is this real love Or is it just madness keeping us afloat? And when I look back at all the crazy fights we had Like some kind of madness was taking control } crédit/ tumblr ♛ w/ @Charlie Andrews
Mes yeux se ferment pour ne pas voir l'horreur de notre présent. Il est supposé être un cadeau mais ce cadeau est empoisonné. Empoisonné de tout ce que je ne peux plus t'offrir, privé de tes sourires et de mes rires. Toi et moi, nous vivons dans le passé, dans une vie sans avenir. Et pourtant, j'aimerais que cela change car je t'aime encore, car je ressens ton amour qui vibre dans mon corps. Mais je n'y parviens pas. Je préfère me draper dans les bras d'inconnues pour oublier que de toi, je ne suis plus digne. Et tu ne comprends pas... comment le pourrais-tu?
La jalousie n'apporte rien de bon. Mais quand un éclat se fait, quand l'armure se brise, il y a des faiblesses qui rivalisent. Car Charlie ne peut pas cacher ce qu'elle ressent. A son tour, elle prend la main et rappelle à son mari qu'il n'y a pas de scène qui tienne. Il ne peut pas prétendre à son amour, lui imposer de ne pas papillonner et lui, aller coucher ailleurs sans broncher. C'est hypocrite. Et il le sait. Mais Robbie se moque bien des réprimandes. Car dans l'esprit du soldat, rien de tout cela n'est comparable. Elle est sienne et elle le sera pour toujours, il refuse de la laisser s'échapper de son emprise presque malsaine. « Tu dis n'importe quoi. » Il s'agace. Il est d'usure très prudent mais il doit avoir laissé passer une trace, une fois. Quelle erreur ridicule pour un homme aussi qualifié que lui. La bombe lui explose au visage, dans une guerre différente, une guerre maritale. « Mais enfin, d'où tu sors ces conneries? » Elle lui parle de divorce, retourne la situation, l'accuse de ses infidélités comme si elle savait depuis longtemps, comme si cela avait eu le temps de bien germer. Robbie s'emporte de plus en plus en la voyant l'envoyer paître comme si elle ne se souciait pas d'eux, de leur mariage. « Mais t'es sérieuse? » Elle ne l'écoute même plus. Déjà debout, elle lui lance une dernière pique avant de prendre la poudre d'escampette.
Où crois-tu partir comme ça? Ne sais-tu pas que sans moi, tu n'as aucun droit. Aucun droit de vivre ou d'être heureuse. Tu m'as promis l'éternité. Et j'ai horreur de te l'imposer dans de pareilles circonstances. Mais si tu penses que j'ai dit mon dernier mot, tu te trompes. Et gravement.
Il se lève et la poursuit, attrapant son sac de shopping pour ne pas l'attraper par le bras. Il craint la violence de ses actes. Robbie sait que la guerre vous change. Impulsif, il ne voudrait pas la maltraiter dans un égarement. Il se place devant elle, la dépassant. « Nous n'avons pas fini cette discussion. Si tu crois que je vais te laisser aller travailler après tout ce que tu viens de me dire, tu te mets le doigt dans l'oeil ma grande. » Ma grande. Un ton paternaliste qu'il n'aurait jamais employé avec elle auparavant. Mais aujourd'hui, les reliques de leur amour créent de drôles de situations. « Charlie putain... je ne te trompe pas! » Et il est sincère. Dans son mensonge, il est sincère. Il ne la trompe pas. Il ne les aime pas ces filles qui passent sous lui. Il ne les aime pas, il y veille bien. Mais il voit soudain le visage d'Isabella passer dans ses songes et il sait que là, là, il a fait une terrible erreur. Une erreur qu'il regrette amèrement. « C'est toi que j'aime. » Sa voix se brise tandis que les mots sortent. Peut-elle douter de ce qu'il avance ainsi, en plein milieu du hall commercial?
Ne me fuis pas. J'ai besoin de toi. J'ai besoin de prendre mes distances et en même temps, je ne peux aller trop loin. Tu es la lumière au fond de la nuit, l'étoile qu'éternellement je suis. Ne me repousse pas. Je n'en ai pas toujours conscience et je le regrette mais j'ai besoin de toi.
Entre la haine et l'amour, il n'y a qu'un pas. C'est ce qui décrit le soldat et la princesse qui se seront rencontrés alors que le royaume n'était pas encore en guerre. Quand les champs étaient encore vivants de céréales, quand le village était constamment en fête, quand sa couronne ne lui faisait pas encore mal à la tête, quand ses épées n'avaient encore guère tranché. Aujourd'hui, il ne reste plus rien. Un royaume dévasté, une tour écorchée, un couronne balayé, un soldat exilé. La princesse se trouve au beau milieu des ruines. Le vent qui souffle dans ses cheveux, la poussière qui lui picote le nez. La toxine entre dans ses poumons, et tout ce qu'elle retient, c'est qu'elle n'a plus personne dans les environs. Elle est seul, le trône est tombé, et elle s'est foulée. Robbie, c'était son prince charmant. Son bad boy aux allures si ténébreuses pour lesquelles elle est tombée. Elle n'aurait pas dû, au final. Elle soit s'échapper, parce que ça ne donnera rien de bon. Ça ne peut pas bien se finir. C'est un de ces contes tragiques où la princesse finit par mourir de chagrin. Elle est déjà morte, la déchue. D'une certaine façon. Robbie nie, ça la fait rire. Elle n'est pas idiote, pas non plus la plus intelligente mais de savoir qu'il ose la regarder et en plus mentir, c'est d'autant plus incroyable. Combien de maris ont mentit à leurs femmes en affirmant la fameuse phrase ce n'est pas ce que tu crois. Ou, je ne trompe pas. Pourtant, c'est ça. Elle le sait. Elle le ressent. Elle ne peut pas rester là, à imaginer son propre avenir qui n'a plus de sens. Elle veut qu'il la laisse partir mais c'est en contradiction avec l'envie qu'il la retienne. Qu'ils réessaient, qu'ils arrêtent de faire comme s'ils se détestaient, qu'ils remontent le temps, l'espace d'un instant.
Charlie est sur le chemin. Elle n'a pas envie de rester là. Pourtant, alors qu'elle aura voulu qu'il disparaisse, c'est lui qui vient la voir pour lui demander des comptes. Si c'est une blague, elle est de très mauvais goût. Elle le défie du regard, comme pour dire vas y. Frappe moi. Ose me faire du mal comme tu l'as fait à ces gens pendant la guerre. La blonde n'a pas peur de lui et c'est probablement ça qui aura été aussi intense entre eux. Parce qu'elle ose le regarder droit dans les yeux et le menacer des pires atrocités à son égard. Son surnom lui fait plisser les yeux. Ma grande? Elle n'est pas une adolescente ou une de ces idiotes qu'il drague constamment. Il n'a pas le droit de la traiter comme ça. "Ah bon? Parce que pour moi, tout est dit. Ecarte toi de mon chemin, Robbie." si Charlie est brisée, ça ne veut pas dire que sa langue disparait. Elle est vive, agile dans ses mots et bien que son palpitant hurle de s'accrocher, elle a envie de tout jeter. Elle n'en peut plus, elle est épuisée. Elle n'a jamais souhaité ces tragédies. Il tente de se justifier avec des mots simples, puis une déclaration, mais la blonde n'y croit pas. Comment peut il prétendre l'aimer quand il ne la regarde pas? Quand il s'éloigne au moment où elle s'approche? Quand il quitte leur lit pour s'aventurer à l'étage? Quand il rentre avec un parfum d'une autre femme alors qu'elle ne demande qu'à mélanger le sien. Elle aura attendu qu'il lui dise qu'il l'aime, elle ne le niera pas. Mais pas de cette manière, pas ici, pas juste pour la récupérer. Pour espérer tout remettre en place, alors que le lendemain serait identique à leur vie quotidienne. "Tu m'aimes? Parce que tu m'aimes quand tu m'évites? Parce que tu m'aimes quand tu me regardes comme si j'étais la cause de ton malheur? Parce que tu m'aimes quand tu vas voir ailleurs? Tu m'aimes? Choisis tes putains de mots correctement Andrews." ça suffit, sa main se pose sur son torse, elle l'aura repoussé. Pour qu'il se recule, pour qu'il s'éloigne. Sa voix tremble, à elle aussi. Ce n'est ni de la colère, ni de la tristesse, c'est du désespoir. C'est de la furie. Des souvenirs d'antan, mélangés à la tragédie d'aujourd'hui. Elle le déteste, autant qu'elle l'aime. Elle ne discerne plus rien à travers sa souffrance. "Aimer quelqu'un n'empêche pas de tromper, alors arrête de me mentir et de faire comme s'il n'y avait rien."
Bien sûr qu'elle a besoin de lui. Comme lui a besoin d'elle. Mais à quel prix? Est ce que cela en valait la peine? Toute cette histoire était en train de toucher le fond, la princesse est stupide de vouloir remettre sur pieds un royaume qui n'a plus de fondations. Il n'y a que de la mélancolie, aucun espoir. Plus rien de solide. La blond sent son coeur dans sa gorge, elle déglutit difficilement puis passe à ses côtés car elle n'a pas la force de continuer. Mais elle sait qu'il va continuer. Du moins, elle le suppose. Elle ne sait plus. Elle n'a plus aucune idée, de rien. Elle a tellement envie d'oublier. De remonter au jour où elle l'a connu pour ne pas faire cette erreur deux fois. Ou mieux, l'empêcher d'aller à la guerre, faire en sorte de garder leur enfant. Mais la destinée ne peut être changée et Charlie sait qu'elle a tout perdu. Pourtant, avec un château de cartes écrasé, elle tente de tout reconstruire. Ça lui prend de l'énergie, du temps. On lui arrache le coeur tous les jours de son existence. Elle a limite envie de demander, de supplier qu'on lui épargne des souffrances inutiles. Il l'aime. C'est faux. Elle se force à le penser pour pouvoir s'éloigner, parce que c'est bien trop compliqué. Laisse moi partir si tu te joues de moi, car je ne peux supporter ne pas être ton premier choix. Voilà ce qui résonne dans son esprit torturé.
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Sujet: Madness | ft. Charlie 
Mer 3 Fév - 13:16
Aujourd'hui, était censé être une bonne journée. Mais elle ne l'est pas vraiment. Comme les autres jours d'ailleurs. Tout se répète, tout s'enchaine. Tout ce quotidien que la princesse a un jour aimé, maintenant elle le déteste comme si la malédiction qui s'est abattue sur elle l'empêche de respirer. C'est le cas, probablement. Parce que même si elle tente de se rassurer en se disant que tout ira bien, que tout finira par s'arranger, elle sait que son âme se ment à elle même dans l'unique espoir de pouvoir avancer un jour de plus. Qu'est ce qui la retenait de se mettre une balle dans la tête? Rien. Elle est presque certaine que Robbie ne verserait aucune larme. Un petit coup de poignard dans le coeur, peut être? Ça disparaitrait bien vite, de toute manière. Pourtant, elle s'accroche. Comme une huitre à son rocher. Parce qu'est ce qui lui reste, au fond?