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 (las vegas) / huggin & kissin

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Message Sujet: (las vegas) / huggin & kissin   (las vegas) / huggin & kissin Empty Ven 18 Déc - 22:26


mes doigts s’accrochent au col de ta chemise quand le premier coup de feu retentit, je sens le sanglot qui m’accable quand la deuxième balle perce l’abdomen. je détourne les yeux, une seconde, rien qu’une seconde, appuyant ma joue contre ton torse. tu ne me lâches pas, tu t’y refuses, pourtant je suffoque là, tout contre toi. l’odeur du sang me vrille l’esprit, le corps du traître ne bouge plus, ses yeux nous fixent, vidés de leur âme. tu n’aurai pas dû, tu n’aurai pas dû le tuer, pas pour moi. je suffoque, tout contre toi, les larmes me prennent et la rage ne s’est pas effacée, peut-être ne s’effacera-t-elle plus jamais.

(premier jour) – l’angoisse l’a accompagné toute la nuit, l’empêchant de fermer l’œil. elle n’a pas répondu aux messages d’irène, a évité tout les appels de moïra pour n’être confrontée à aucune question. puis c’est son cerveau entier qu’elle a noyé sous les dossiers, évaluant une nouvelle fois tout les individus travaillant sous leurs ordres, à la recherche de la moindre faille. sa faille, ce moment d’égarement dont elle a du faire preuve pour se laisser berner de la sorte.
(troisième jour) – c’est dans sa mémoire qu’elle fouille médée, ouvrant un à un les tiroirs de ces dernières années. parce que s’ils sont plus d’un, cela signifie que des mois se sont passés avant qu’ils ne se jettent à l’eau. l’élément déclencheur étant sans doute la mort de cette enfant innocente. la marlowe n’y croit pas, s’est enfermée dans son bureau au petit matin ordonnant à ne pas être dérangée, louis veille au grain, le seul homme qu’elle a désiré garder auprès d’elle depuis le désastre de la soirée sanglante.
(sixième jour) – les images de la soirée frappent encore contre ses tempes, elle les voit, tous, les six hommes, leurs visages imprimés sur l’écran de ses paupières. elle entend leurs rires, ressent les moindres insultes, se sent poisseuse, couverte de honte. la douleur physique s’en est allée pour laisser place à la douleur psychique, pire encore. elle en est imprégnée, jusqu’à la moelle. puis c’est la figure balafrée de paul qu’elle aperçoit, sa mine presque réjouie, ses paroles salaces et son inconscience. elle est persuadée de l’entendre rire mais quand elle ferme les yeux, c’est son corps inerte qui lui apparait. elle aurait aimé qu’il crève sous ses coups, qu’il étouffe dans sa bile avant de lâcher son dernier souffle. les dossiers sont toujours ouverts sur son bureau, son cerveau est en surchauffe, ses mains tremblent et c’est l’ordinateur qui en prend pour son grade. c’est son espace de travail complet qu’elle envoie valser dans des cris de rage qu’elle ne parvient pas à étouffer. quand elle sort prendre l’air elle est à bout de souffle, louis sur ses talons qu’elle congédie avec hargne. il s’y oppose fermement jusqu’à ce qu’elle lui réclame son arme pour la lui braquer en plein visage.
(huitième jour) – marlowe est en surchauffe, ses nerfs ont lâché au moment où elle a abattu l’homme sur ses traces. il s’appelait todd, il avait à peine trente ans, une recrue comme on en fait plus. il ne faisait que suivre les ordres de son boss, james. trois jours qu’elle ne donnait plus de nouvelle, trois jours durant lesquels il en donnait pour elle. il a terminé dans le coffre de sa berline, une balle dans le crâne.
Il est quinze heures et Médée tremble de rage quand elle écrit un message à son frère, elle espère qu’il aura compris le message. sa réponse est quasi instantanée et ne fait que la pousser dans des retranchements qu’elle ne devrait pas connaître.
Il sera dix-sept heures lorsqu’elle abandonnera son smartphone dans une poubelle de l’aéroport John F. Kennedy.

Las Vegas, Nevada, dixième jour.

Dans le penthouse du Palm Casino Resort, Médée est enveloppée dans un kimono en soie ivoire. Son regard azur perdu sur l’eau de la piscine chauffée, elle refait encore une fois le tour des erreurs qu’elle aurait pu commettre. Sans se soucier de la dernière, celle de partir sans dire le moindre mot, sans laisser le moindre message. A l’image d’une adolescente en pleine crise existentielle, elle a fugué, avec l’espoir d’y voir plus clair ici, dans la cité de tous les excès.  Comme si près de cinq mille kilomètres pouvaient mettre une réelle distance entre elle et son frère.
Elle se met à faire les cent pas dans la chambre gigantesque, son regard s’attardant un instant sur l’escort boy gisant au milieu du king size. Elle observe les contours de ce corps qu’elle ne désirait même pas, s’impatiente déjà de le voir prendre le large mais il est immobile, endormi alors qu’elle n’est toujours pas parvenue à trouver le sommeil. Il doit être quatre heures du matin et elle cherche une manière de passer le temps, finit par décrocher le téléphone pour commander un old fashioned qu’elle espère voir arriver en moins de cinq minutes. Dix minutes s’écoulent alors qu’elle est toujours debout en face de ce lit trop rempli à son goût. L’homme n’a pas bougé d’un seul centimètre, elle est sur le point de lui envoyer un bouquin en pleine visage -seul objet qu’elle a trouvé- lorsque l’ascenseur privé se met à retentir.
Pieds nus, elle avance d’un pas lent jusqu’au salon de la suite. Si la chance lui sourit, l’employé aura laissé le plateau et son cocktail sur la table basse, auquel cas elle ne sera pas obligée de chercher un billet de cinquante pour lui laisser un pourboire. Mais la chance s’est fait la malle. Son corps entier se tétanise quand elle l’aperçoit de dos, James et sa carrure imposante. Elle pourrait faire demi-tour, s’éclipser sur la pointe des pieds, mais il l’a déjà senti. C’est instinctif chez eux, presque animal. Médée se met à grogner sans le vouloir. « où est mon verre ? » elle râle, resserre contre elle cette tenue qui ne lui correspond pas, « quelques jours de paix, c’était trop demander, putain. tu ne peux pas me laisser respirer plus de quarante-huit heures ? » Médée ne s’est pas approchée, le toisant de haut en bas, lui signifiant ainsi qu’il n’est pas le bienvenu dans son territoire. « retourne à l’aéroport, pitié, prend le premier vol pour les bahamas et laisse-moi. »



@James Marlowe
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Message Sujet: Re: (las vegas) / huggin & kissin   (las vegas) / huggin & kissin Empty Lun 21 Déc - 20:10


huggin' & kissin'
@médée marlowe

le goût de tes larmes tout contre mes lèvres, ça ne me quitte pas. saveur troublante dont je ne sais que faire tandis que la colère me tient compagnie. la déflagration continue de retentir, à chaque sourire plus faux que le précédent, chaque poignée de main que je serre sans y trouver que du dégoût et des sursauts de haine. sous la pulpe, la crosse du glock, ça faisait longtemps, trop longtemps que je n'avais pas exécuté quelqu'un sans défense. mais le mal qu'il nous a fait était trop grand, et il continue de nous ronger. passés croisés, je m'enfonce dans le néant et toi, toi tu fuis vers de menteuses lueurs. le goût des larmes sur les lèvres.

5 jours et 6 heures. c'est la seule avance qu'il lui a daignée, le temps de s'apercevoir qu'elle s'était barrée et qu'elle refusait de lui répondre.  après avoir échangé quelques mots qui se sont entassés sur le dos de tous les non-dits, il a voulu prendre l’avion immédiatement. mais ses affaires l’ont retenu trop longtemps. deux jours supplémentaires, deux foutus jours pour pouvoir planter tout le monde, les rendez-vous, les obligations et même une fille qu'il devait retrouver. il ne se souvient plus de son prénom, il ne se souvient plus des actionnaires qu'il se devait de rassurer, il ne se souvient plus s'il a croisé vega après avoir réservé sur un coup de tête un vol trop cher sur une compagnie qu'il déteste. juste pour la confronter, lui dire ce qu'il n'a pas su prononcer. après la mort de paul il l'a étreinte une dernière fois, a demandé à louis de nettoyer tout ça. "ça", c'est ce qu'il a dit en ne jetant aucun regard en arrière. et il est parti. parti pour contenir la folie meurtrière qu'il sentait remonter, ses nerfs, sa gorge, et toute sa foutue volonté. il a roulé jusqu'à ce que la nuit ne s'achève, sur un rivage quelconque. il s'est retrouvé en floride, il a fait mine d'avoir quelque chose à y foutre, a noyé les tremblements qui imprégnaient sa main, comme une foutue maladie, dans un whisky dégueulasse. il sait ce qu'il a. il connaît la cause et il craint surtout les effets. le goût des larmes et surtout du sang. une déléctation qu'il navouerait jamais. parce que les hommes comme james, hors du champ de bataille sont des bêtes muselées. redescendre a été plus long que les autres fois, il a géré du mieux qu'il le pouvait à distance pour revenir, avec une gueule de bois et des lunettes de soleil. il a ensuite passé des jours à fuir médée, irène et même moira qu'il aurait dû prendre le temps de rassurer. un frère fait cela.

alors c'est risible la petite scène qu'il s'est permis de lui faire à distance. plus risible encore qu'il ne lui laisse pas le temps qu'elle demande, le peu de temps qu'elle demande pour se remettre d'émotions similaires aux siennes mais qu'elle doit contenir différemment. il a vu les relevés de ses cartes bancaires, il sait qu'il devrait l'abandonner au piètre réconfort qu'ils peuvent se payer, le seul qu'ils puissent se permettre quand chaque homme ou chaque femme à leur service pourrait s'avouer être un traître à la solde des park. ou des ferreira. james cherche à échapper à cette petite voix là, qui le rend dingue. le champagne qu’on lui offre, le corps très mis en valeurs de l’hôtesse, ou encore les divertissements offerts sur les écrans individuels, rien ne parvient à le sortir de cette transe qui le possède avec une sorte d’âpreté constante. il a l’impression que chaque image s’imprime, que leur substance vient envahir ses veines, toucher la sensibilité de ses nerfs, rendus plus douloureux que jamais. il agit en automate quand il entre dans le taxi, donnant l’adresse de l’hôtel avec un ton fade, qui ne lui ressemble guère. le chauffeur lui demande s’il est ici pour le plaisir ou pour les affaires et james pince sa bouche, manque d’aboyer qu’il n’en sait rien, mais qu’il est là, qu’il ne le devrait pas, qu’il aimerait être ailleurs. pourtant, oh pourtant, il ne veut rien si ce n'est s’assurer que sa soeur va bien, que les mensonges dont elle l’a accablé ne sont dus qu’à la fatigue, ou à la colère de s’être laissée tromper, et pas à quelque chose de pire, qu’elle n’a encore jamais rencontré. car médée n’est pas programmée pour l’échec, c’est ce qu’on lui a répété, sans discontinuer, depuis qu’elle est née. il n’aurait pas dû la laisser ce soir-là.

les lumières de vegas. le bruit, la foule, qu’importe la saison ou encore l’heure de la journée. tout ici invite au plaisir facile, et jamais il n’y a été plus hermétique. il n’est pas compliqué de pénétrer dans le hall et d’assurer, avec ses airs affables qu’il est venu rejoindre médée marlowe, sa soeur, dans la suite keats. parce qu’il n’a que cela, un nom, des dépenses, et tout ce putain de silence. car bien sûr elle est injoignable. elle a coupé son portable, ou elle s’en est débarrassé, car très étrangement, la localisation indique l’aéroport de ny et il sait pertinemment qu'elle n'y a pas élu domicile. deux putains de jours, c’est ce qu’il se répète, avec l’angoisse en bandoulière alors qu’il emprunte l’ascenseur dédié au dernier étage de l’hôtel. cette ascension lui rappelle celle du hilton, il est sans doute dans le même état d’ailleurs, et la déflagration retentit encore, le rend malade. son estomac se tord… il entre discrètement, la tête lui tourne et il est presque soulagé de l’entendre baiser derrière des portes closes. les gémissements viennent rencontrer la tempête qui gît au milieu de pensées qu’il ne parvient plus à trier, cela devrait le déranger, de prendre quelque chose de cette intimité qu’elle ne voulait absolument pas qu’il lui arrache. il le prend quand même, reste là, dans ce salon trop vide, avec ces murmures de plaisir qui le font frissonner. autant pour l’indiscrétion dont il fait preuve qu'à cause de cette rage qui élit domicile dans son corps avec plus de prégnance encore. mais il ne franchira pas ce seuil-là. non… non. jamais. il inspire pour faire passer un énième tremblement maladif et il tourne les talons, choisit de s’installer dans l’autre chambre de la suite, s’y terre comme un désespéré, ouvrant son ordinateur pour prendre connaissance de ses messages. il rédige quelques réponses, il est trois heures trente, bien trop tard ou bien trop tôt pour faire du zèle mais ça l’occupe. du moins jusqu’à ce que l’on frappe. c’est le service d’étage. il file un pourboire, et s’approprie la commande avec un petit sourire mesquin. il a le bon goût de commander aussitôt un autre old fashioned pour qu’elle ne se retrouve pas lésée, et le type reparaît, quelques minutes plus tard. james s’installe ensuite, nonchalamment dans le canapé, un bras étendu sur le dossier, l’autre main occupée à porter le verre à ses lèvres. il l’entend arriver mais ne cherche pas à rencontrer son regard, il demeure, gravure de pierre pour parader au milieu de leurs enfers. gardien silencieux de leurs plaisirs arrachés, évanouis, trompés, trahis. le timbre est déjà excédé. il ne lui répond rien, il en est bien incapable sans trahir à son tour tout ce qui le transperce. il désigne d’un geste sec l’autre verre abandonné sur la table basse. il reprend une gorgée, une longue gorgée, et suit de son regard la silhouette de sa soeur, avec l’attention d’un animal aux aguets.

ses joues se creusent, il retient tous les mots, sa tessiture est posée, grave comme à son habitude, mais il y a quelque chose qu’il fuit obstinément alors qu’il répond à côté. j’ai laissé un pourboire pour toi. il y a un reproche, ce dédain qu’il appuie sur ce constat ridicule. à ta place, vu que tu n’étais pas là. tu n’étais pas là. tu n’es pas là. il la laisse le toiser, esquisse un rictus amer, relève un regard brillant de frustration avant de dire comme un môme mal embouché. non. non il ne repartira pas, non il ne fuira pas, pas comme elle. il va rester là, à la regarder, à la regarder encore et encore, jusqu’à ce qu’elle parle. les mots s’accélèrent. non tu m’entends ? non. je ne suis ni à ta disposition, ni à ton service. je ne suis pas là pour t’agréer, ni pour te laisser baiser en paix, ou encore pour te regarder te planquer au milieu d’une ville qui ne nous appartient pas. sur une cote dont on a rien à foutre. t’auras rien, ni une heure de plus, ni dix, ni vingt. non. c’est clair ça au moins ? non, je te laisserai pas. jamais il ne lui a interdit quoique ce soit, jamais, et certainement pas avec cet air vindicatif, où les nerfs à vif s’exposent dans des syllabes qui sifflent.
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Message Sujet: Re: (las vegas) / huggin & kissin   (las vegas) / huggin & kissin Empty Lun 21 Déc - 23:38



Il est là.
Dos à elle et aussitôt elle suffoque Médée, se sent mal à l'aise par sa simple présence. Elle ne voulait pas de lui, pas ici, pas maintenant, encore moins dans ces circonstances. Pas à quatre heures du matin, alors qu'elle est si peu vêtue et qu'un homme payé beaucoup trop cher roupille dans la pièce d'à côté. Comme une adolescent prenant des mauvaises décisions, elle se sent prise au piège, sur le point d'être jugée pour son comportement. Elle réclame son verre, cet alcool dans lequel elle se noit depuis deux jours, dans l'espoir d'oublier les responsabilités qui lui collent à la peau. James indique d'un geste vif, Médée se rapproche lentement, avançant sur la pointe des pieds jusqu'à la table basse.

Son frère est posé là, au milieu du canapé, rayonnant d'une assurance déconcertante. Le roi s'impose entre ces murs qu'elle avait fait siens, il la domine par sa prestance. Par sa manière de poser ses yeux sur elle, par les mot qu'il lui balance. Ils sont teinté de reproches qu'elle ne veut pas entendre, elle se saisit du verre, le porte à ses lèvres après avoir éxiger qu'il quitte son espace vital. Juste quelques heures, quelques jours supplémentaires. Le temps nécéssaire, pour qu'elle puisse remettre ses neurones bien en place, que les idées reviennent comme par enchantement, que les pièces du puzzles s'emboitent parfaitement sans qu'elle n'est à fournir le moindre effort. Comme toujours. Ce ne serait pas une demande absurde pour le commun des mortels, mais pour eux, pour ce lien qu'ils partagent: sa demande n'est que pure hérésie. Depuis sa naissance, leurs existences se chevauchent, s'entremêlent à tel point que l'aîné et la cadette ne savent plus comment vivre quand l'un des deux prend la fuite. Si elle avait été à sa place il en aurait été de même, elle l'aurait traqué jusqu'au centre de la terre, se serait implantée partout où il aurait laissé une trace. Son frère ne lui aurait pas échappé, jamais. Mais ce soir, comme depuis une semaine, depuis cette nuit, Marlowe cherche à cisailler ce lien qui la tenaille. En vain.

Quand son regard s'accroche au sien, c'est une évidence, elle n'y parviendra pas. Les yeux de James la transpercent de part en part. Médée se détourne quelques secondes, avalant une gorgée qui passe mal quand il prononce les trois lettres qu'il aurait dû garder pour lui. Elle aimerait émettre une opposition, il ne lui en laisse pas le temps, son flot de parole est brutal, poignant. Les phalanges de la femme blanchissent contre le cristal quand à son tour elle le fusille du regard. « depuis combien de temps es-tu là ? » sont les seuls mots qu'elle parvient à prononcer entre ses dents aiguisées. Depuis combien de temps James ? Qu'est-ce que tu sais ? Qu'est-ce que tu as entendu ? La blonde est une femme secrète plus que discrète, ses élans les plus primaires n'existent pas aux yeux du monde. Ce n'est pas la gêne qui la gagne, mais de nouveau cette colère sourde et douloureuse. Sa main libre contre le col de son peignoir, elle referme davantage le tissus contre sa peau. Le ricanement qui la prend est mauvais, désagréable pour tout les tympans de ce monde. Des frissons la traversent, de ses orteils jusqu'à sa nuque, la sensation semble danser sur le fil d'un rasoir, tout aussi agréable que déplaisante.  « reste, si ça peut te faire plaisir. mais vu ce que j'ai déboursé, je compte bien m'envoyer en l'air jusqu'au déjeuner. » ce n'est que parce qu'elle se sent défiée qu'elle crache ces paroles venimeuses, parce que le mensonge peut se lire sur les traits de son visage, il est -malheureusement- le seul à qui elle n'a jamais sû mentir. « ne compte pas sur moi pour te tenir compagnie james, je n'en ai pas envie. puisque je ne peux pas te forcer à me foutre la paix, sache que tu ne me forceras pas à rentrer avec toi. je resterai, ici, jusqu'à ce que j'en décide le contraire. c'est assez clair pour toi, ça aussi ? » elle s'agace, avale la fin du cocktail d'une traite et lui tourne le dos. Ses paupières se ferment, elle inspire puis expire. S'embourbe une nouvelle fois dans des pensées qui l'attaquent les unes après les autres. Se remémore cette maudite soirée, puis cette nuit, pour conclure sur son abandon à lui. Il s'est tiré le premier et à présent, il n'est bon qu'à lui demander des comptes. Elle n'a pas lâché le verre, ses mains tremblent quand elle tente de le remplir de nouveau, avec un des alcools mis à sa disposition. « putain. » qu'elle peste, reposant la carafe transparente pour s'ennivrer d'un whisky pur malt.

Dehors le temps semble s'écouler à une vitesse folle. Dans le salon de cette suite, il est comme mis sur pause. Médée n'a toujours pas fait volte-face, c'est sa lèvre inférieure qu'elle malmène pour s'empêcher de lui hurler des paroles acerbes. Elle se contient, deux bonnes minutes, peut-être trois. « t'avais pas mieux à faire à new-york, hum ? devait bien y avoir une de tes putes à contenter.. de quoi me laisser une semaine de rab. » elle choisit les attaques puériles, les plus faciles. Des situations qui la touche néanmoins. « c'est bien comme ça que tu passes tes nerfs, non, comme tout les hommes. » la pire insulte est là, le reléguer au rang de tout ces autres qu'elle ne respecte pas.


@James Marlowe
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Message Sujet: Re: (las vegas) / huggin & kissin   (las vegas) / huggin & kissin Empty Sam 26 Déc - 23:21


huggin' & kissin'
@médée marlowe

et réapprendre les eaux troubles, les affres sans fin. y surnager sans toi s’apparente à l’impossible, je ne fais que plonger, dans les souvenirs, dans les échos qui nous écartèlent, qui continuent de nous hanter. dis-moi médée, dis-moi ma soeur, ce qu’il y a à l’ombre déchirée des rivages glacés qui nous menacent. dis-moi médée, dis-moi ma soeur, si l’onde meurtrière nous recrachera vivants, et toujours fiers. sans toi, je sombre. sans toi médée, je disparais.

sa présence est implacable, chaque geste, chaque son, s’atténue dans les sursauts de la fureur qui combat ces autres serments que james prétend oublier, l’espace d’un seul instant. les frontières se brouillent, il ne devrait pas être ici, ni à cette heure, ni à cet endroit avec elle, enserré par le lien qu’il aimerait déchirer, rien que pour sentir sa douleur à elle. dans le prolongement de son corps excédé. il attend qu’elle s’implique, médée, qu’elle revienne sur cette scène déserte qu’il ne parvient plus à occuper depuis des jours où elle s’est évanouie dans des horizons honnis. il n’y parvient plus, il essaie pourtant, il essaie même à cette seconde, de la convaincre de sa supériorité tempétueuse, alors que sur son visage se peignent des nuances indignes. l’amour combat la fureur, le désaveu fait presque frémir ses lèvres. il ne sait plus à qui il en veut le plus, à lui ou à elle, à ces autres qui les menacent sans cesse. à l’infortune ou bien au destin. à ce dieu qu’il renie, mais dont il sent parfois le joug qui vient peser sur la courbe brisée de sa folie. désespoir allié à la déraison, james ne reconnaît plus les envies qui l’habitent, et qu’elle semble de son côté abandonner contre la chair d’un étranger. en la regardant, oui, en la regardant, il se dit qu’elle aussi l’a trahi, sa trahison à elle est bien plus amère. ses dents heurtent le bord finement gravé du verre, il le repose avec un soin sans équivoque. s’il s’abandonnait à ses instincts, il l’enverrait exploser contre un mur pour ponctuer ce discours acerbe, qui s’éprend de sa langue.

tu ne peux me quitter, tu ne peux me fuir, l’abandon est proscrit depuis que tu es née. s’il ne reste plus rien, ce sera toi, tout contre ma peau moribonde, pour oublier les infinis trompeurs qui nous auront dévorés. comme lorsque paul s’est éteint à nos pieds. alliance monstrueuse, monstrueuse engeance. il n’y a pas d’horizon pour toi si je ne m’y inscris pas.

il la regarde, roi désabusé et offusqué de cette solitude qu’il est allé arracher en premier. le mal le pire que l’on puisse se faire, c’est celui que l’on appose à escient… leurs prunelles, alors que la nuit les toise, se trouvent, se joignent, l’obsession y morcelle toutes les résolutions. s’il était venu lui rappeler ses devoirs envers leur empire, c’est cette allégeance qui les lie, qui les contraint, les blesse, les tue, qu’il abandonne en un unique regard. la ferveur y explose, elle est plus animale qu’elle ne le fut le soir où ils se sont quittés, elle est plus dangereuse aussi, car elle s’avère affreusement nécessaire. c’est une contrition que james a choisie et qu’il ne peut repousser. les errances sans elle sont des illusions aussi frivoles qu’imparfaites. l’abandon ne vient pas, l’abandon il l’a frôlé sans le saisir vraiment, la frustration est dans chaque sursaut de son souffle. la froideur du constat est brutal, clinique. il n’y a aucune tendresse dans le ton qu’il emploie : depuis suffisamment longtemps, médée. sourire presque ignoble, la provocation y scelle des accents irrévérencieux.

suffisamment pour saisir ton abandon aussi incomplet que le mien. et ce goût sur ta langue, plus qu’amer, ce sont les relents de nos enfers, l’âpreté de notre chemin de croix, le poids de notre hérédité.

il appuie sa froideur jusqu’à jeter un oeil très condescendant à sa mise, il dévale le tissu du peignoir, sans maquiller son inspection mesquine. puis il jette un regard noir à la baie vitrée, aux abysses scintillants de la décadence. mais ça n’est pas cela qu’il juge, ça n’est pas ce monde dont ils s’abreuvent, tels des parasites, le monde de l’argent et de la démesure, c’est le leur. ce qui le cisaille, l’abat, le met en rage, c’est ce type qui est dans la chambre, cette présence qui les ramène au rang imparfait de la mortalité. comme des insectes qui grouillent pour une piètre seconde d’extase. ses phalanges se serrent sur le dossier du canapé où il demeure, sans esquisser un geste supplémentaire. ses dents se serrent alors qu’elle appuie sur la plaie qui continue de suppurer. les syllabes sont des sifflements, il ne la regarde toujours pas : c’est ça, c’est fou comme tu avais l’air de prendre ton pied… et quand elle ose remettre ses fausses résolutions en question, il tourne vivement la tête pour mieux la confronter, lui revient avec ce mécontentement brûlant qui dévore son visage. c’est là où est ta place. avec moi. les mots se délivrent avec difficulté, la colère les déforme, les muscles tremblent sous la peau et james est blême. son corps se déplie dans la douleur, et pourtant il bondit sur ses jambes, mais il demeure ancré, arrêté, englué dans cette foutue contradiction qui l’accable. regarde-moi, bordel, regarde-moi. les gestes pathétiques qu’elle esquisse pour se servir de nouveau ne font qu’exciter ses envies meurtrières, la frustration atteint un paroxysme qui le transperce. le temps tombe sur leurs silhouettes, les abat un peu plus, les enterre. les pousse à se confronter dans une suspension qui les désincarne. l’attaque est si fébrile qu’il ne la reconnaît guère, et il ricane comme un dément avant que le son ne se brise. la conclusion qu’elle assène est ignoble et james peine à contenir le son strident qui retentit dans sa tête. il a tracé quelques pas pour la rejoindre, avant même de s’en apercevoir, attrape son épaule, la force à le regarder autant qu’il la pousse contre la console où se renversent les verres, sous la virulence du choc. parce que c’est ça que je suis pour toi, hein ? un homme comme les autres ? ses doigts se referment, sur la soie, sur les chairs, sur elle. et quelque chose exulte en lui, de la savoir aussi proche après ces quelques jours de privation. il la repousse encore sans pour autant la lâcher entièrement. c’est ça que je suis pour toi ? comme ce connard qui t’est passé dessus tout à l’heure ? que tu peux renvoyer comme un chien quand ça te chante ? il pourrait la broyer, là, maintenant, une veine saille sur sa tempe, et il manque d’air. les mots sont hérissés par cette douleur dont il ne distingue ni le commencement ni la fin. tout comme ce son qui continue de l’abrutir. juste un homme, l’homme qui a tué pour toi, et qui tuera encore pour que tu ne puisses jamais ni le fuir, ni le trahir, ni le quitter.
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Message Sujet: Re: (las vegas) / huggin & kissin   (las vegas) / huggin & kissin Empty Dim 27 Déc - 12:00



c’est là où est ta place. avec moi.
elle s'est retournée à ses paroles, aurait pu lui offrir un rire sarcastique mais serait tombée en miettes face à lui. c'est là où est sa place, avec lui. depuis sa venue au monde jusqu'à son trépas. c'est écrit depuis l'éternité et Médée cherche à se défaire de l'emprise, quelques heures, quelques jours. se mentir à elle-même pour tenter de fuir cet avenir qu'elle veut jeter aux flammes. alors elle se sert un verre, devient piquante, agaçante en fixant la nuit qui surplombe las vegas. elle laisse les mensonges couler hors de sa bouche, qu'ils aillent mutiler l'ego de l'homme qu'elle ne considèrera jamais comme tout les autres. ce frère qui les surpasse tous, ce frère qu'elle ne pourrait aimer correctement.

la réaction ne se fait pas attendre, médée le sent dans son dos, distingue chacune des enjambées qui le ramène à elle. tout contre elle. une paume sévère se referme sur son épaule, la fait même sursauter quand il la force à lui faire face. son corps est secoué, par les gestes bruts, par toutes les émotions qui s'accumulent contre ses tempes pour dévaler ensuite chacune de ses veines. les verres éclatent au sol, le sien est toujours ancré contre ses doigts. la femme le regarde, le dévore de ses yeux azurs. il aboi james, touché en plein cœur. les phalanges se referment sur le tissus, écrasent sa peau, la douleur s'immisce mais elle reste impassible. ne cherche pas à se dégager de la mainmise. il torture sa peau, torture ses sens, elle peut sentir les battements de son propre cœur qui s'accélèrent. la sensation est grisante, malmène son cerveau qui ne parvient plus à fair le tri. je te déteste, je te hais, pour tout ces mots que tu dégueules. pour ton effet néfaste. pourtant je ne t'ai jamais autant aimé que maintenant. il est affligé par la rage et elle le trouve beau ainsi médée, losqu'il enlève chacun de ses masques pour qu'il ne reste plus que l'authentique. « tu devrais être heureux que je ne sois pas la frigique que tout le monde s'imagine. » ricane-t-elle, enfin. très vite le ricanement se transforme en un rire désagréable, la folie danse dans ses pupilles noircies par l'excitation de l'instant. sa raison aimerait lui cracher au visage qu'elle n'en a que faire de cet homme ainsi que tout les autres, qu'il n'est rien, un substitut pour combler le vide qui la grignote d'année en année. james en serait trop heureux, ça redorerait son blason, ça ne ferait que soigner son ego de mâle alpha. elle s'y refuse, provocante elle avale une gorgée du verre qu'elle n'a toujours pas lâché. ses iris courrent du regard de James jusqu'à son bras, puis cette main toujours accrochée à la soie. le dédain se lit sur chacun de ses traits qui se déforment à mesure que la colère reprend place. « c'est tout James ? » elle arque un sourcil, remue légèrement pour qu'il renforce sa poigne, « tu crois que c'est de cette façon qu'on me domine ? que c'est comme ça que tu auras ce que tu veux ? »

j'ai le cerveau en lambeau, les idées sombres, je ne suis pas en mesure de reigner à tes côtés, pas tout de suite. j'ai le goût de l'échec sur les papilles, l'odeur du sang dans les narines et ton visage se floute sous les larmes qui me trahissent.

« c'est tout james ? » elle réiteire, ce n'est qu'un siffleme entre ses mâchoires crispées, le cristal s'écrase avec fracas à leurs pieds, elle s'emporte médée quand ses deux mains viennent s'abbatre contre son torse avec force. Elle le repousse du mieux qu'elle peut, mais il n'est qu'une montagne infranchissable. Alors elle hurle d'une rage inouïe, ses doigts agrippent la chemise y font pression pour le rejeter en arrière une nouvelle fois. « c'est tout ce que t'as dans le ventre ? des secousses pathétiques. » elle grince des dents, le défie sans avoir peur du fauve. bientôt leurs cris réveilleront l'agneau encore endormi dans la pièce d'à côté et l'idée qu'il fasse son apparition la fait sourire en coin. Qu'adviendra-t-il de lui ? Elle avance encore vers lui, son corps suffoquant de la distance toute relative, elle le repousse, encore et encore jusqu'à en perdre son souffle, jusqu'à faire fuir le peu de raison qui vivait encore en elle. « j'attends. » elle s'engouffre dans les méandres de ses sentiments médée, n'en sortira pas indemne elle le sait. Au milieu de cette suite, ils ne sont plus que deux animaux qui se toisent, des rapaces tournant autour de leur proie, des chiens sans muselière.


@James Marlowe
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Message Sujet: Re: (las vegas) / huggin & kissin   (las vegas) / huggin & kissin Empty Sam 2 Jan - 18:45


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@médée marlowe

la phrase éclate, aussi laide que le plus indigne des aveux. impossible exigence qui vient le graver dans des émotions qui l’envahissent, le manipulent. il les reçoit comme l’on se doit de supporter un fardeau, dans la douleur impie, et avec un sursaut de honte. la honte de l’avoir dit, d’avoir enchaîné leur relation dans une seule phrase qu’il ne pourra jamais gommer. elle vient se graver sur leurs peaux, et se consumer dans ses yeux. la seule place qu’il pourra lui offrir c’est celle-là, au bout de ces chaînes qu’il a choisi de porter, le jour où elle est née. et il les lui a imposées, sans même le prévoir, c’était le seul avenir, celui qui lui dictait de la protéger au point de la faire devenir une part de lui-même, la plus douloureuse, la plus intransigeante. sans elle, il le sait, il n’aurait su trouver les chemins affligeants qui furent leurs, pour échapper à ce père détestable. il n’aurait jamais pu le contrer, apprendre à le haïr avec cette passion que lui seul pouvait élever, pour s’en débarrasser un jour, sans qu’ils ne l’aient fomenté. l’évidence… pour qu’il ne puisse jamais l’atteindre, et que james soit l’unique avenir qu’elle puisse supporter. qu’il soit le seul à la lire, le seul à comprendre et à déchiffrer. l’interface entre l’implacable nature de ceux qui peuvent régner, et le monde de leurs sujets, d'où elle a puisé chaque lambeau de chair pour les appliquer sur son âme, afin d'appartenir à l’humanité. quand c'est pour elle plus difficile que pour quiconque, il l’a ressenti depuis l’origine, une vibration infinie. la même qui aujourd’hui l’envahit. alors la honte se brise elle aussi, et il apparaît plus entier qu’il ne l’a jamais été lorsque ses mains se referment sur elle, et qu’il impose, sa volonté et sa présence sur son présent aphone.

il n’y a pas d’homme comme moi, et tu le sais. il n’y a personne qui te sache à ce point-là, et qui puisse te regarder jusqu’à l’offense pour te rendre tes allures spectrales. je pourrais m’y mirer des heures, des jours ou des années. je te vois médée. je te vois, je sais… je sais ce que tu es venue chercher ici, et ce que tu as été incapable de trouver.

elle le regarde à son tour, elle le voit elle aussi, comme personne ne l’a jamais regardé, cerné, recueilli. ce visage-là, personne ne pourrait l’entrevoir, car il s’est maquillé derrière tant de mensonges, et d’envies. présence fantoche qui s’oublie derrière le miroir éclaté de leur odieuse réalité. il ne sait ce qui bat, son coeur à elle, sa colère à lui, les deux dans un ensemble harmonieux, alors que les jours enfuis n’ont été qu’une douloureuse agonie. sans elle. sans toi. reviens-moi, reviens-moi. il lui fait mal, il le sait, mais la torture est telle qu’elle lui inflige cette indifférence qu’il aimerait arracher de ses traits. que pour une fois elle communie avec ces sensations qui le dévorent quand elle en demeure si dépourvue. l’une de ses mains remonte, avec une lenteur menaçante, contre l’épaule, le cou, vient saisir sa tête, s’entremêler à ses cheveux. instinctive caresse, pleine de brutalité, un appel ancestral. il aimerait serrer, serrer si fort, éclater son crâne pour qu’elle le laisse entrer, et qu’il puisse fouiller toutes les pensées qu’elle lui dissimule, qu’elle lui interdit avec cruauté. comment peut-il autant la révérer et autant la haïr, dans le mouvement brûlant de leurs souffles reliés ? que tout le monde aille se faire foutre. voix rocailleuse, profonde, il referme ses doigts comme pour qu’elle comprenne, qu’elle comprenne enfin. ils ne te connaissent pas, ils peuvent croire ce qu’ils veulent, reine de glace qui jamais ne sait chanter la passion ou le plaisir, qu’est-ce que ça peut faire, dis-moi ?

elle ne se débat pas, il aimerait pourtant. il aimerait que quelque part elle n’appelle pas ces instincts qui se hérissent sous ses chairs, et qui deviennent enivrants. mais elle n’en a pas besoin, rien que dans ce regard méprisant qu’elle lui confie, elle le repousse mieux encore que si elle ne l’avait frappé. les mots qu’elle retourne sont pires que des offenses, la bête les déchire, les décharne, elle s’en nourrit pour mieux rugir. il la regarde, en penchant la tête, appuie toujours sa paume tout contre son crâne mais ses doigts puisent un réconfort maladif dans la soie de ses cheveux courts. et il mord, sans chercher à la parer des blessures, car celles-ci doivent se rouvrir pour qu’il puisse l’en délivrer. qu’elle lui revienne entière, et non plus amputée. sa voix serpente, chante avec une fausse douceur, alors qu’il vient murmurer à son oreille. pourquoi ? pourquoi ce serait pas comme ça vu que c’est ce qu’ils ont fait, non ? ils t’ont mise à terre, ils t’ont violentée, ils t’ont dominée. c’est ce qu’ils ont fait… il pousse le vice jusqu’à déposer un baiser empoisonné sur sa pommette, comme pour la réveiller, la sortir de cette léthargie qui le tue, autant qu’elle. ce mensonge lui coûte plus qu’il ne le devrait, les mots sont faux et les blessures qu’il rouvre en elle sont celles qu’il lui faudra également porter. entre ses mains, c’est la confiance qu’il défigure, c’est le blasphème qu’il lui impose. pire que la violence, pire que toutes les injures.

c’est ça que tu te dis, non ? quand tu tentes de dormir, quand tu cherches à me fuir ? que tu n’es plus digne de notre empire, depuis qu’ils ont osé te toucher, te prendre à moi, pour te rendre à ta si fragile humanité ?

et c’est là. juste là, quand il se retire, la regarde avec la ferveur d’un triomphe dégueulasse dans les prunelles, ce triomphe de mâle qu’elle veut tant saisir chez lui, pour mieux l’y enfermer, pour mieux crever à ses côtés. c'est là qu’elle réagit. enfin elle utilise la brutalité, se déchaîne contre ce frère qui devient ces ennemis qui ont su lui prendre sa fierté, trésor brut qu’elle avait appris à ciseler, à chaque fois que le destin la frappait. il la retrouve, c’est ténu mais il le ressent, et il supporte les coups, la retient, contre lui, contre elle aussi. si elle cherche à échapper à son emprise, il la fait plus primale encore. et il hurle à son tour, pour qu’elle le rejoigne, qu’elle trouve la délivrance, la seule qui soit. il recule, vers le précipice james, et il l’emmène avec lui. qu’importe les blessures qu’il faudra porter, et qui constelleront leurs âmes désormais. il la reconstruira, même s’il faut entièrement la détruire pour cela. il se raccroche, frôle sa peau, comme fasciné, geste trompeur qui n’est pas là pour la conforter c’est à toi de me le dire, putain ! parce que je suis là, je me suis pas barré à 5000 bornes pour me faire une pute, histoire de me raconter que je vaux encore quelque chose. et c’est moi qui suis pathétique ? il secoue la tête, excave un rire hautain, la pousse de nouveau, la retient. la danse létale se poursuit, il encadre son visage de ses mains, traits adorés qu’il abhorre en un seul souffle contrarié. tu veux quoi, médée ? que je te dise la vérité ? que ça me dégoûte ce qu’ils t’ont fait ? que ça me détruit à chaque fois que j’y pense ? que je te hais pour ça ? que je me hais de pas avoir été là pour l'empêcher ? tu veux quoi ?! ça bouge dans la chambre, mais ça pourrait être à l’autre bout de l’univers en vérité, parce qu’il n’y a qu’elle à cette seconde là, il n’y a plus qu’elle, tout contre lui. tout contre moi. là où tu pourras toujours te réfugier, pour te retrouver, te reconstruire, car je te connais. t’es plus forte que ça, t’es même plus forte que moi, médée.


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Message Sujet: Re: (las vegas) / huggin & kissin   (las vegas) / huggin & kissin Empty Dim 3 Jan - 1:54



ta main glisse contre ma peau et je me sens à l'étroit dans cette pièce pourtant gigantesque. tes doigts s'entremêlent à mes cheveux et je voudrai te cracher au visage pour toutes ces émotions que tu me fais ressentir. toutes les miennes, celles que je n'ai jamais voulu gérer, celles qui n'ont jamais eu la moindre existence et toutes les tiennes. cette colère latente que tu me transmets. ton regard saccage mon âme plus que tes gestes qui tentent de lacérer ma peau. tu le sais ? tu le sens ? qu'ici, sous tes mains, je pourrai foutre le feu à ce monde.


Médée a le sourire crispé des mauvais jours, ne courbe pas l'échine face à ce frère qui la domine contre son grè. Elle tressaille sous le souffle chaud et venimeux de James, se crispe sous les mots qu'il susure à son oreille. Ses paroles qui lui rappellent l'une des pires nuits de sa vie, le début de cette chute au fond d'un gouffre dont elle niait l'existence. Il n'y a que les faibles d'esprit qui se laissent engouffrer de la sorte, il n'y a qu'eux qui se laissent piéger aussi facilement. Il n'y a qu'eux, pour se tromper comme elle a pu se tromper. Marlowe n'a pas été programmé pour l'échec. Jamais. Alors elle se met à hurler, tente de le repousser, voudrait trancher ce lien qui les unit. Sous son épiderme brûle une souffrance qu'elle ne veut pas connaître, entre ses doigts elle se sent trop humaine et ça la répugne à tel point qu'elle frôle l'hystérie. Leurs cris se mêlent et ils lui vrillent le crâne. Ses synapses deviennent imperméables à toutes connexions neuronales quand elle l'observe, à bout de souffle. Le lion n'en a pas fini avec elle, il montre les crocs, mord avec hargne et les plante en plein son ego suintant le désespoir. Les paroles sont acerbes, fouettent son visage accablé par la rage. Cette rage qui dégouline par tous les pores de son épiderme alors qu'il la repousse pour mieux la resserrer contre lui, elle divague Médée. Se perd dans les méandres de ses craintes les plus profondes, se perd entre cet amour et cette haine qui paraissent sans limite. A peine s'adonne-t-elle aux plus bas instincts humains qu'il la trouve pathétique ? Pourtant, combien sont-elles, toutes ses femmes entre les cuisses desquelles il a cherché à noyer ses incertitudes ? Elle reste muette, les bras ballants mais les poings serrés. Elle reste muette sans pour autant le lâcher des yeux. Elle encaisse, les paroles, les regards, les maux de ce frère trop admiré. Ses sens ne sont plus assez affutés, elle n'entend pas la voix qui s'élève dans la pièce d'à côté, cet homme qui s'est éveilé seul et la cherche, alarmé par tout ce vacarme.


et tu me hais pour ça. alors ils sont parvenus à leurs fins, ils ont anéanti cette image que tu avais de moi, m'ont réduit au rang de faible, ont fait de moi seulement une femme. parce que c'est ce que tu vois maintenant, quand tu me regardes: la fragilité ?


Mâchoires crispées, elle peine à articuler: tu n'étais pas là. cette idée, ce fait, la ronge depuis ce soir-là. il n'était pas là, ils étaient six et il n'était pas là. son seul rempart. son tout. la moitié de son âme. C'est les chaires qui se rencontrent, sa main claque avec fracas contre la joue de James. tu. n'étais. pas. là ! elle tente de se dégager de son emprise, de cette main qui l'étouffe, de cet amour incontrôlable. ni avant, ni après. tu as répandu sa cervelle, tu as bu mes larmes et après James. tu pensais que j'allais t'attendre sagement, parce que c'est ce qu'on est censé faire, attendre le roi ? elle le pousse, une fois, deux fois, trois. jusqu'à ce que sa colère l'emporte et que son corps robuste bascule sur le cuir du canapé. elle en suit la marche, parce qu'elle veut être à son niveau, parce que en ces lieux elle désire tout pouvoir. elle n'a que faire de sa posture malaisante, à califourchon sur son frère, ses doigts accrochés au col de sa chemise pour le forcer à garder ses iris dans les siennes. je ne suis pas un de tes putains de sujet, je n'ai pas de compte à te rendre. tu as perdu ce privilège. qu'elle énonce avec clarté. quand elle relève les yeux, l'adonis est là, debout derrière ce canapé vêtu d'un seul pantalon enfilé à la vas vite. Son image la fait grimacer, cette seule vision la débecte, son intrusion fait bouillonner son sang. est-ce que tout va bien ? qu'il demande d'un ton assuré alors qu'il les observe, ce n'est qu'à ce moment qu'elle se remémore sa tenue, elle resserre le lien de son peignoir en soie. d'après toi, qu'elle crache la vipère, qu'est-ce qu'il fait là ? l'escortboy se veut mâle alpha, il s'en va. elle ne sent pas les larmes qui perlent le long de ses joues, il n'y a que les battements de son myocarde qui résonnent de façon maladive. va-t'en, je t'en prie. qu'elle murmure dans un souffle. Elle supplie sans en penser le moindre mot, persuadée de devoir vivre seule cette descente aux enfers alors qu'ils ont signé ce contrat de leurs sangs mêlés.


@James Marlowe
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Message Sujet: Re: (las vegas) / huggin & kissin   (las vegas) / huggin & kissin Empty Lun 4 Jan - 19:52


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@médée marlowe

prison de chair, émotions en parure. il faudrait déchirer l’enveloppe et en extraire toutes les blessures pour les exposer à mes regards indiscrets. les gestes deviennent infamants, il y a autant de hargne envers ce que tu représentes que de besoin de te recueillir contre moi. le manque est tel qu’il serpente dans les veines et donne au présent des airs oniriques et sépulcraux. je le sens, oui, tu pourrais consumer le monde et l’univers, pour savoir le reforger à ton image stellaire. tu pourrais me consumer avec lui que je te prêterai allégeance, car je suis pris au piège, tout comme toi. prison de chair, émotions en parure, qui blessent la peau. nos certitudes et appellent nos sanglots.

ils n’entrent que très rarement en conflit mais lorsque cela arrive, c’est une collision. deux mondes qui se percutent pour parvenir à la fusion, défigurer tous les non-dits afin d’en puiser une vérité aussi ignominieuse que nécessaire. des monstres. des monstres sur terre. james pourrait lui faire plus mal encore, sous l’affront de ses gestes, mais il préfère l’affliction de ses mots pour caresser la blessure qu’elle continue d'ignorer, et de lui dissimuler. toujours forte médée, jamais broyée par le fer des hommes ou leurs envies détestables, il n’a jamais saisi les éclats de plaisir comme ce soir où il s’est aventuré sur des territoires consacrés, mais il sait ce qu’elle pense, il sait ce dégoût qui parfois se peint sur ses traits. alors il ne lui a pas fallu longtemps pour comprendre, pour ressentir l’injure abandonnée, qui continue de pourrir en elle. ce choix auquel on l’a obligée à renoncer. des monstres. des monstres à terre désormais, l’un comme l’autre. car si elle chute, il ne pourra que la suivre, dériver avec elle dans le néant auquel ils aspirent. alors il la retient, il la retient, les doigts enchaînés à son épiderme, qu’importe s’il faut le bleuir pour la retrouver, la rappeler à lui pour qu’elle se remémore sa digne place. à ses côtés. reformer l’alliance dans la brutalité, surseoir au gouffre plutôt que de l’embrasser, et regarder son être, son âme trembler, entre ses mains meurtrières. le sang qui les maculait, il a l’impression de le verser sur elle, touches de carmin pour des envies absconses, indéchiffrables. celui qui s’y risquerait pourrait ainsi connaître les foudres de la folie, celle qu’ils rencontrent quand ils se regardent ainsi. semblables, et pourtant incapables de laisser transparaître l’agonie comme ces faibles qu’ils méprisent. james la hurle, médée la tait. deux dissonances qui finissent par se rencontrer, se rejoindre, entre leurs corps qui aspirent à l’indigne altérité. devenir autre, un autre que toi, pour moins souffrir, pour ne pas périr. pour arrêter là l’affront que nous avons fait à la réalité, rien qu’en souhaitant exister, désavoués par ceux qui nous voient, qui nous haïssent, qui nous envient. nous ne devrions pas exister, tu le sais, tu le ressens, au même moment que moi.

le souffle de la haine pour unique partage, ça lui fait mal. ça le rend fou. dansent les images impies qui viennent excaver tous ses manques. promesse au sourire carnassier, qui murmure la damnation qui lui sera réservée. le jugement qu’elle l’élève, c’est ce même jugement qui tonne dans sa carcasse trop froide, depuis des jours et des jours. il aurait dû être là, il aurait dû être auprès d’elle. il a toujours su la trouver dans ces moments-là, venir se faire bouclier de la hargne d’un monde qu’elle ne comprenait pas, d’un monde qui ne la mérite pas. recevoir la honte et les coups, substituer à la douleur ses serments infinis. pour elle, par elle, à jamais. je sais, je sais. j’aurais dû être à tes côtés, comme je l’exige de toi désormais. james se laisse frapper, il ne détourne ni l’aplomb de ses prunelles qui se dilatent, ni ne desserre la poigne qu’il ne fait que maintenir pour mieux l'amener à déchaîner son courroux. coups salutaires, sensation délivrée, il aspire à cette contrition pour mieux la revoir, enragée et démise, somptueuse contradiction qu’il aspire, à chaque sursaut de son souffle saccadé. il ne dit rien, il la provoque, la fierté aux fers de ses iris qui flamboient, la peine dans le coeur qui combat. il a mal, james, il a mal, et ce n’est pas à cause de la gifle qu’elle lui a balancée, c’est parce qu’elle se délite entre ses doigts serrés. et il ressent, l’appel, appel incessant de la bête, appétence pour la destruction qui le convoite depuis qu’il est né. il entend à peine les mots qu’il ose prononcer tandis qu’elle le surplombe, dans cette position qui pourrait lui faire honte tant elle ne devrait jamais être celle d’une soeur et d’un frère. mais ils ne peuvent être sertis dans des notions aussi étrangères à leurs aspirations aussi infernales que grandioses. sur le canapé, acharnement imparfait, profils d’antiques. c’est athéna et arès qui luttent pour enfanter les lueurs de la guerre, qu’ils pourront déchaîner contre tous ceux qui chercheront à les contraindre, à les plonger dans le désarroi et la peine. oui, parfaitement. c’est ce que tu es censée faire. toi plus qu’une autre. toi avant toutes les autres. parce que tu sais, bordel, tu sais. ce que ça me fait, de tuer. de frôler cette folie qui me menace toujours, et dans laquelle je finirai par me perdre. toi, mon miroir, toi, mon sang et ma colère, mon infamie et mes chimères. je ne peux exister si tu n’es pas là pour me rappeler cet affront légitime que je clame à la face d’un monde déliquescent, que je ne peux imaginer détruire si tu n’es pas là pour m’aider à parachever l’horreur. celle que tu as perçue, quand je l’ai tué, pour toi, pour moi, pour nous venger. racheter l’honneur qu’il t’avait dérobé, sans que tu ne te perdes totalement dans cette même folie que j’ai immiscée dans ta tête, depuis que tu as vu le jour. toi, mon autre, mon identité, ma seule égale. toi, je ne peux te perdre, jamais… jamais.

sa gorge se serre, l’émotion et la douleur se glissent dans un regard moins dur, il est au bord du précipice james. il la conspue de sa tyrannie mais en un seul geste, une seule caresse, qu’il dépose à l’orée de sa joue, il cherche à l’apaiser. à apaiser les maux dont elle est percluse et dont elle ne parvient pas à se délivrer. je ne peux rien sans toi. je suis paumé, foutu, si tu n’es pas là. le ton change, bascule, murmure qu’il n’est pas certain qu’elle ait entendu. tu es bien plus que cela médée. dis-moi, dis-moi que tu t’en rappelles. mais l’éphèbe vient tout fracasser, il découvre l’intime qui pulse, malsain, entier, sous ses yeux étrangers. james sent la colère statufier tout son corps sous elle, et il aboie, sans aucune mesure. à ton avis, connard ? ça va parfaitement bien. maintenant tu te tires. écho de ses mots à elle, ils se poursuivent, adoptent un timbre aussi singulier que semblable. la pudeur dont elle se doit de faire preuve le débecte, elle lui soulève le coeur. personne n’a le droit de voler impunément la vérité de leur essence, la monstruosité qui feule sous l’enveloppe parfaite. il entend sa requête, et les muscles se nouent plus encore, douleur infinie. douleur amie. ses paupières se baissent un instant, la honte vient apposer sa morsure et le faire trembler, il ne regarde plus l’étranger. sur la pulpe de ses doigts, il vient cueillir la preuve de cette humanité qui la terrifie. il se redresse, inflige un spectacle encore plus déshonorant même si l’escort ne peut se douter de ce lien du sang, qui vibre, qui vibre tant, à s’en déchirer. il ne regarde plus qu’elle, frôle sa joue de son nez, comme il le faisait il y a longtemps, quand elle était cette fillette malmenée. il lui répond sans exiger, la fêlure s’insinue dans la tessiture. non… non. je te l’ai dit. jamais. il la serre entre ses bras, la berce presque, et continue, alors qu’il penche de nouveau la tête pour la regarder. je suis là. je suis là, médée. demande-lui de partir, s’il-te-plaît.
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Message Sujet: Re: (las vegas) / huggin & kissin   (las vegas) / huggin & kissin Empty Jeu 7 Jan - 20:10




Attendre. T'attendre, encore et toujours. Chercher dans ton regard l'approbation constante. Attendre sagement que tu me libères de tout ces fardeaux qui me rongent et m'emportent vers une humanité que je n'ai jamais su que frôler.
Attendre comme je l'ai toujours fait. La tête haute, impassible, sans la moindre faille. Pour te rendre fier et captiver ton attention. Pourtant ce n'est qu'à présent que je la détiens, toute entière.


Médée s'accroche à sa chemise comme à une bouée de sauvetage, se sent partir à la dérive au fil des secondes. Les émotions deviennent raz de marré dans son organisme. Elle ne supporte plus rien, ni son souffle, ni son odeur et encore moins les battements de son cœur et quand l'escort fait son entrée, elle se pense sauvée. Espère qu'il acceptera cet énième rejet, qu'il prendra la large pour la laisser s'éteindre entre des bras qui ne combleront pas son appétit. Elle secoue la tête à la négative quand James reprend la parole. peut-être que pour l'heure, je n'ai pas envie d'être plus que ça. parvient-elle à murmurer douloureusement, parce qu'elle ne sera jamais assez. Qu'un besoin de distance considérable l'accable. Elle pressent la chute imminente, leur relation en déséquilibre, mise à mal par les événements qu'elle ne parvient pas à laisser derrière elle.
Son côté puéril voudrait que l'homme s'interpose, qu'il prenne vie dans ce tableau hors normes. Que les choses s'enveniment pour ne plus être centrer sur sa personne, qu'elle est au moins le temps de consolider sa carapace que James fissure de son regard pesant. Marlowe se sent proche de l'abandon quand les doigts de son frère s'approprient son visage, ses sourcils se froncent et silencieusement elle lui prie d'arrêter. Les larmes montent de nouveau, s'accumulent contre ses paupières qu'elle refuse de fermer de peur de les voir se déverser. Il y a dans ses gestes trop de souvenirs laissés sous clefs, des sensations qui la dépassent au même titre que tout cette rage qu'il sait enfouir au fond de ses entrailles. Son nez vient à frôler son épiderme et la reine de glace se liquéfie, le myocarde est torturé, tambourine si intensément qu'elle pourrait tourner de l'œil. Puis il y a ses iris, à lui, qui accrochent les siens, ses bras qui l'encerclent comme une promesse. Jamais, jamais il ne la laissera seule avec ses démons qui sont aussi les siens. Les doigts de Médée remontent sur le coup de James, tracent une ligne jusqu'à sa mâchoire solide, ses yeux se ferment et un soupire lui échappe alors que sa joue s'échoue contre la sienne. Ton supplice sera le mien, aujourd'hui comme demain, pour l'éternité si c'est ce que tu désires. Le spectacle auquel l'escort assiste pourrait être douloureux, les doigts de la femme s'accrochent aux cheveux de James, elle pourrait rester ainsi des heures durant. Leurs deux corps comme une seule identité. il part, oui et ensuite ? elle chuchote. et ensuite ? tu me sermonneras ? tu me noieras sous des explications auxquelles je ne croirais pas ? tu me feras croire que je suis de nouveau digne pour un règne qui n'attend que nous ? et ensuite ? j'accepterai mon destin, aussi funeste soit-il ? Médée redresse la tête, ses yeux grands ouverts sur ce corps qui ne pourrait comprendre l'inacceptable. Son regard se fait sévère, face aux autres elle redevient reine. tu l'as entendu, non ? tu te tires. prends ton argent, tes fringues et casse toi. vite. elle ordonne, son impatience se dessine dans le timbre de sa voix. Elle ne repose les yeux sur son frère qu'une fois l'éphèbe hors de son champ de vision. Il n'y a pas un seul sourire, elle relâche la prise contre son crâne pour déposer sa main sur son épaule, l'épuisement se lit sur ses traits. tu as eu ce que tu voulais, te sens-tu mieux à présent ?


@James Marlowe
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Message Sujet: Re: (las vegas) / huggin & kissin   (las vegas) / huggin & kissin Empty Ven 8 Jan - 20:25


huggin' & kissin'
@médée marlowe

vouloir te rejeter, et pourtant me raccrocher à toi, quand tout semble tanguer. notre univers rendu au désarroi de notre fragilité. nous sommes faits pour conquérir, forgés dans la pierre, bardés de fer, prêts à enfoncer notre domination dans la chair de ceux qui nous narguent. alors, pourquoi, pourquoi, sommes-nous ainsi en train de céder, à l’appel incessant de cette perdition. reflets de notre condamnation. vouloir te rejeter, et savoir me raccrocher. à toi. toujours à toi.

il lutte, il serre. les mots s’interdisent tandis que le vertige le prend, il est au bord d’une révélation indéchiffrable, alors que ses doigts se plongent dans la soie de son déshabillé. il ne devrait pas être ici, il le sait. il ne devrait ni oser les gestes, ni murmurer ses exigences, qui les inscrivent dans une affliction qui ne connaîtra jamais de fin. il ne devrait pas être ici, mais james ne pourrait ni bouger, ni s’enfuir. l’abandonner à la peine, triviale, qui fêle leurs certitudes, ce serait plus tragique encore que de sombrer avec elle. dans les regards qu’il déporte dans la direction de l’escort, il y a cette frénésie, langage de la bête, qui aimerait tant se déchaîner sur la première victime de sa journée. mais le sang a déjà été versé. celui de médée. le sien, le leur. alors la fougue se distille, devient une langueur docile, des gestes tendres pour prolonger l’effroi. qu’elle confronte cette facette de l’existence, pour mieux savoir s’en départir. la découvrir en proie à ce mal-être ne le surprend pas, c’est sans doute la première fois depuis l’adolescence qu’elle se retrouve en position de faiblesse. la violence apposée sur le corps de paul n’aura pas suffi à distancer la honte et la peine, enchaînées à sa peau. c’est ainsi qu’il la revoit, sa soeur, celle qu’il s’est juré de protéger, de toujours trouver, pour l’arracher aux exactions dont elle finira par être la seule victime. mais il n’a pas pu cette fois-là. et cette idée, cette accusation qu’elle a portée, le hante. je n’ai pas pu te rejoindre, je n’ai pas pu te garder, de l’humiliation et de l’intransigeance de la fatalité. et ni toi, ni moi, ne saurons jamais l’oublier. nos rôles sont en train de changer. je ne serai pas toujours là, auprès de toi. tu ne seras pas toujours la force qui me manquera. sensation étrange que de le réaliser, après tant d’années à nous imaginer invincibles.

les larmes, celles qui furent à peine versés, tout contre ses doigts, contre leurs peaux conjuguées. c’est l’outrage de trop, il le sait. il devrait laisser les secrets de sa peine derrière le glacis de sa fierté, faire mine de ne pas être venu jusqu’ici pour la boire, s’en nourrir. mais il ne peut pas, il est fasciné de ce qu’elle expérimente, et vient le partager avec elle, pour y trouver cette nouvelle alliance qui saura les élever au dessus du charnier. invincibles à nouveau, humanité reniée dans le miroitement de ses pleurs. impossible oubli, il faudra le parer de cette foi aveugle qu’ils sauront seuls à partager. à cette seconde, tandis qu’elle s’abandonne, les battements de son coeur s’harmonisent aux siens, la communion impie renonce à tous les faux semblants qui l’encombre. ma soeur, ma soeur. unique trésor, que j’ai voulu posséder, dès que tes yeux se sont élevés vers ce monde qui ne suffirait pas, à notre soif de pouvoir. ma soeur, ma soeur, unique objet de ces passions d’enfance, qui me firent braver notre père, le haïr, puis le tuer. ma soeur, ma soeur, éternelle destinée. james la protège, masque l’image de sa défaite qu’il recueille bientôt au creux de son épaule. reine déchue qu’il se plaira à reforger dans l’inhumanité profonde qu’elle seule peut magnifier. l’autre, cet autre, étranger à la scène qui se joue devant lui, il le fusille du regard, il aimerait le voir se dissoudre dans l’éther trop lourd. ses iris tourmentées posées sur l’escort, il lui confie tout bas. et ensuite… ensuite, on disparaît. pour mieux recommencer. jusqu’à la fin médée.

et disparaître. elle le chasse, l’importun. et disparaître avec toi. devenir autre, peut-être simplement redevenir moi. cesser d’être le roi, pour n’être plus que ton frère, quand tu as tant eu besoin de ma présence. et disparaître… la porte claque et james ferme les yeux, relâche un soupir qu’il ne s’était pas aperçu garder, dans l’angoisse que la situation ne lui échappe, et que ce soit lui qui soit congédié. il se redresse un peu, s’adosse mais ne reprend pas cette prestance qu’il avait en apparaissant dans la nuit de la suite. les lumières au-dehors sont devenues diaphanes, il la reconnaît à peine, et pourtant il la sait, il la sait jusqu’à l’infamie. il s’aperçoit qu’il ceint toujours sa taille et il la relâche avec douceur, sans précipitation. il ne peut s’égarer s’il s’agit de la sauver. il la regarde longtemps, avant de lui répondre, le timbre légèrement cassé. ils sont toujours enfermés dans cette bulle hors du temps. temps trépassés. je ne sais pas. je suis paumé. ce sont des jours que j’aimerais oublier. il regarde par la baie vitrée, et la lassitude, la peine partagée, s’abat sur ses épaules, juste sous sa main qu’elle a abandonnée là. mais on ne peut pas oublier. au contraire. on crèvera un jour, tu sais, mais pas parce qu’ils l’auront décidé.
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