mes démons. (anju)

peut-être que j'me trompe, peut-être que j'me mens, peut-être qui faudrait que j'change maintenant, peut-être que mes réussites sont mes démons, que c'qui m'arrive ensuite est la solution. -- @anju mahal

la nuit s’est abattue sur new-york, sublime malédiction de la demi-lune blanche. elle paraît presque étincelante, de cette manière. au-dessus des hommes, au-dessus des femmes, au-dessus d’une humanité qui ne la mérite pas. elle est fausse, l’humanité. elle est hypocrite, l’humanité. alors elle se complait dans la noirceur des âmes les plus déchues. des âmes provocantes et décadentes. des âmes qui prennent aux tripes et qui entraînent dans les abysses. et tu t’en donnes les moyens, sole. tu te vends dans l’endroit le plus luxueux, dans l’enfer des tables de jeux, entourée des démons dévorant. jeune femme friquée, proie des plus belles de madrid, elle n’est plus qu’une poupée désarticulée aux mains de new-yorkais. aux mains de fortunés qui aiment à croire que les gemmes sont des objets. ce qu’elle est peut-être, dans leur esprit, mais pas dans le sien. libre comme l’air, plus que jamais, malgré cette main qui empoigne ton bras un peu trop fort. malgré cet homme qui t’accapare comme si t’étais sienne. mais tu ne l’es pas, tu ne seras jamais à lui, comme tu n’es jamais à personne. et la dernière fois que quelqu’un a souhaité l’enchaîner, à l’aide d’un anneau glissé sur l'annulaire, elle s’est littéralement volatilisée. aller qu’elle souhaitait simple, jusqu’à l’au-delà, prise de l’envie morbide d’avaler ces pilules magiques. aller qu’elle souhaitait simple, mais le retour s’est imposée à elle. elle n’est pas morte. elle est vivante. elle est ici. prise avec le client qui se montre plus violent que ce qu’elle imaginait. moins fort. qu’elle lâche, sentant son étreinte. t’as pas peur, t’as pas mal, tu ne ressens rien et tu te sens puissante à la fois. t’es plus que sa poupée de chiffon et il ne pourrait faire qu’une bouchée de toi, mais tu t’en fiches, sole. tu te fiches des marques qu’il risque de laisser sur ton corps. moins fort ! la force, la fougue, la poigne, supériorité qu’elle assoit mais qui n’existe que dans son cœur. la force. la force d’enfin décider. d’être enfin maitresse de ta vie, sole. d’être là parce que t’en as envie.

(c) calaveras.

la nuit s'est emparé de la ville en déployant son manteau étoilé. lui traîne ses pieds sur le bitume après avoir quitté sa protégée, la fille de ses patrons. il n'aime pas savoir qu'elle va mal, n'aime pas la voir succomber à ses cauchemars alors il part de plus en plus tardivement, souvent après qu'elle se soit endormie. c'est son boulot, après tout. il essaie de s'en persuader, se persuader que ses sentiments pour elle n'entrent pas en jeu dans sa volonté de la protéger contre tout. non, ce n'est que son boulot. et c'est grâce à ce boulot que ses yeux se posent de suite sur une scène étrange, une scène qu'il connaît pourtant bien. sa langue claque contre son palais, il accélère le pas et ses doigts s'enroulent autour du bras de l'inconnu qu'il tire en arrière. « t'es sourd, mec ? » l'envie de l'encastrer dans le mur est présente, sa main droite se serre autour du col de sa chemise. et il se moque bien de connaître le compte en banque de sa victime, il ne supporte pas de voir la violence, de voir les hommes s'en prendre aux femmes et les forts s'en prendre aux faibles. lui est là pour rétablir l'équilibre des choses. alors d'un coup il lance l'inconnu en arrière pour que ce dernier finisse le cul dans une flaque d'eau. « dégage de là. » il se tourne vers la demoiselle. « vous allez bien ? »

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