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 NEW-YORK / les allées de brumes.

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Message Sujet: NEW-YORK / les allées de brumes.   NEW-YORK / les allées de brumes. Empty Mar 6 Oct - 2:40

Règne l’allure glaciale d’un temps sur arrêt. Le ciel s’est vêtu de sa monotonie grisonnante, hésitant à pleurer sa mélancolie et peu d’âmes n’oseraient s’aventurer trop loin dans ce grand glacier tombant sur un New-York encore endormi. La mort rôde, ayant revêtue ses volutes sépulcrales, brouillard assassin, on n’y voit pas grand chose sur ce port de béton où les bateaux fantômes tanguent, délaissés par les marins esseulés, cercueils vivants dont chaque clapotis contre leurs coques vides la font frissonner. Ou n'est-ce que ce froid flinguant la peau malgré la laine et la parka noire dont les bruissements se font entendre dans cet étrange silence, presque dérangeant. Les mains aux ongles bleutés par cette aube au froid infernal tremblent tandis qu’elle s’essaie à rallumer une cigarette glissée entre ses lèvres muettes, plus si mutines qu’elles pouvaient bien l’être lorsque l’adolescence avait encore de quoi laisser l’insouciance la façonner, faire de la fleur naissante une jolie rose aux épines attirantes et sur lesquelles on voulait bien se niquer les doigts et les lèvres, peut-être un peu l’âme. Le noir scrute l’eau paisible, étendue d’infini lui donnant davantage le vertige que n’importe quel vide hasardeux, la flamme affalée dans son lit d’éthanol, la fumée soufflée rejoint ce brouillard mystique tournant autour des jambes frêles de cette silhouette solitaire au visage où les songes cauchemardesques se lisent encore. Peu de nuits paisibles pour des réveils anxieux poussant à la quête d’une énième dose pour étaler le noir des pupilles, pour des orgasmes qui flinguent le cœur et l’esprit, le foie et le sang. Les piqûres d’abeilles mécaniques se font nombreuses sur les bras bien cachés. Il n’y a rien à montrer d’ailleurs de cette peau gravée par les pinceaux des flammes affamées. La nervosité féconde des allées et venues fébriles, les rangers bottant le béton surplombant l’océan divin que tant veulent explorer. Cosima n’osera jamais avouer que ses profondeurs font trembler l’enfant et l’adulte et qu’il n’y a bien que sur terre qu’elle se sent le plus à l’aise pour nager. Tomber dans ces eaux sans fonds lui sembleraient tout aussi effrayants que retomber entre les griffes acérées d’un incendie passionné. L’iode se mêle à son parfum, à la nicotine, aux odeurs nauséabondes des bas-fonds d’un New-York à la face bien propre mais à l’âme crasseuse, les odeurs de poissons ne lui font qu’à peine froncer le nez tant elle se laisse absorber par les vagues qui ramèneront bientôt son fléau et tant elle a pu sentir pire que ces effluves poisseuses.

Pourquoi ? Pourquoi est bien la seule question qui s’impose dans sa caboche fissurée, où les éclats d’obus d’une vie misérable continue de la mitrailler alors même que le faciès n’expose qu’un calme exemplaire, une sérénité qui ne laisse rien soupçonner de la tempête dont sont capables les poings comme la langue. Calamité humaine arpentant les rives où les amantes attendaient, autrefois, leurs chers maris que la mer emporte comme une foule endiablée. Sauf qu’elle n’est plus l’amante, ni même l’épouse, elle n’est pas grand chose, peut-être un bout de sable dans sa machination vitale, un clou dans la mécanique de ses sens, un poison quand elle aimerait être antidote. La nicotine file comme une bouffée d’arsenic flinguant les poumons, piquant la gorge qui se resserre quand les remous l’interpellent, lui font cesser sa danse de valseuse peu gracieuse. Les lignes rigides de ses traits d’ailleurs se voit fouetter par l’encre finement coupées de ses cheveux agacés par la brise de glace. Mad lui donnera-t-il un peu de chaleur ou insufflera-t-il davantage de mort en ses veines de morte-vivante ? Sera-t-il à son tour la toxine ou le vaccin ? Tant de mystères qui n’égalent que le lien qui la lie à l’inconnu dont le cœur s’est un peu transi autrefois. Il murmurait beaucoup de choses et rien à la fois. Le vide et le trop plein. Une oscillation entre chaos et misère.

Quelques larmes dues au souffle glacé viennent se perdre sur ses joues et lorsqu’elle en essuie vivement les rigoles discrètes, on pourrait bien la confondre avec ses épouses émues de voir revenir leurs marins ayant faillis se faire prendre par Mère Nature. Revenu dans le giron de cette grande ville qui n’a pas grand chose à offrir aux trimards dans leur genre. Les phalanges tordent le filtre, nervosité exacerbée par la silhouette d’une bicoque fantôme revenant sur les récifs. La dose de magie prise la veille peine à la faire réellement redescendre et elle ignore ce qu’elle pourra lui dire, ce qu’elle pourra avouer. Que le corps famélique et orphelin cherche quelque chose sans savoir quel trésor. Elle veut creuser une tombe où ils s’endormiront bien à deux si elle continue de se faire ombre le poursuivant de ses mauvaises intentions. Car Cosima n’est jamais là pour offrir le bonheur, par le plus grand des malheurs. La hargne déjà s’échappe des mâchoires serrées lorsqu’elle aperçoit au loin la silhouette à laquelle la vipère qu’elle est s’est si souvent enroulée. Le venin dilué au creux d’un cou mordu, vite excusée par une langue salivant pour l’épiderme, le ventre amouraché des moindres attentions que la verve masculine pouvait bien lui donner. Les souvenirs affluent au fil de son avancée vers lui, soldat prêt au combat, à tirer les armes, l’écume de leurs travers morts-nés venant fouetter le ventricule gauche comme les serpentins de brouillards les habillent. Face à face étrange dans ce matin qui ne les met pas en valeur. Elle sait bien qu’elle est pâle et qu’il n’y a que la décadence de nuits courtes sous ses yeux qui le mirent. Clope jetée, tuée sous la semelle comme ses espoirs d’être douce, elle murmure déjà un « Ça fait un bail, Pyke. » qui ne veut rien dire, de cette voix qui ronronne, caresse de vocalises féminines, qui sonne plus comme un adieu qu’un bonjour, là où l’encre des yeux susurrent l’ammoniaque de l’amertume, de l’envie et des regrets, des pardons imprononçables. Pas de sourire de bienvenus ou de baisers de manque, rien qu'un regard scrutateur qui meurt dans le sien. Fais pour n’être qu’un uniquement dans ce malheur grisâtre.

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Message Sujet: Re: NEW-YORK / les allées de brumes.   NEW-YORK / les allées de brumes. Empty Mer 7 Oct - 17:11

la nuit pleine d’achève enfin sans qu’aucun détail ne change dans ce ciel ombragé, brume matinale mélangée à l’écume puissante s’échouant sur le bord bétonné du ponton principale, il n’y voit plus de différence. le jour et la nuit trop souvent confondus, dormir le jour et subir la nuit, les orages de la houle énervée par le comportement des hommes. toujours à se dire que si ils étaient moins cons, les traversées seraient plus sereines. mais la lâcheté n’a d’égal en ce monde et le quotidien le démontre chaque jour qui passe en ce bas-monde. le voyage vu long, les jours n’ont plus été compté depuis un moment. le dos est courbé, fatigué autant que chacun de ses membres et ses yeux creusés annoncent la sentence vécue quelques heures plus tôt. il a beau dormir, tout a toujours tangué autour de lui. les vagues sont sa terre, le mouvement continuel de l’eau une banalité.

il est le seul resté sur les lieux. le dernier à rendre l’âme sur le parquet bombé de la coque éraillée par les multiples aller-retour des bourrus pêcheurs en action. l’ambiance est las, instant idéale pour laisser le silence prendre une place prédominante, le cortex enfin reposé. le métier est rude, physique, souvent amoindri au rang de sous-catégorie mais il le trouve primordial dans une grande partie, jamais honteux face à l’autre d’en décrire les moindres subtilités. ce sont ces business hasardeux qui ont fini par gâcher l’essence même de l’entreprise à laquelle il lui est tout bonnement impossible  d’échapper, l’étau resserré autour de ses principes.

alors il continue mad. s’efforce de fermer les yeux et vend le peu d’âme encore logique lui appartenant. il y a trouvé sa part malgré tout.

le filet est rangé précieusement, savamment replié sur lui-même par un geste maintes fois répétés depuis bientôt six ans. tout est encore humide, le vent tranchant.  ses mains ne sont plus que des os à la carcasse mouillée d’inélégance, la pulpe de ses doigts à jamais gravées par les striures épidermiques dues au froid. il ne le sent presque plus ce froid polaire glissé sous l’arc de son manteau aussi épais qu’une fourrure, jamais plus frileux que l’ours en pleine chasse nocturne. il est fort sans l’être pyke, déraisonnablement voué à la torture que l’océan lui procure à chaque passage dans ses eaux troubles.

le travail se termine par quelques pas lourds revenus sur la véritable terre, ce ponton décharné comme retour à la réalité. ses pieds mettent quelques secondes à s’habituer de nouveau, d’autres s’ajoutent pour que l’information passe dans l’entièreté de son corps et jusqu’au cerveau. l’impact est toujours d’une violence extrême.  
tout comme le choc cosmique que ses yeux tentent de desceller non loin de sa position. une silhouette matinale qui n’a rien de masculine, trop loin de son élément pour passer inaperçu et bien trop proche de lui pour ne pas comprendre que la présence lui est adressée. par mécanisme, il regarde l’heure affichée sur sa montre embuée. 6h17. rien n’aurait pu l’annoncer. croire au mirage le temps d’une minute échouée, reconnaitre déjà sans l’avouer les traits de ce visage étudié par ses doigts sans jamais se lasser. qu’a-t-elle à lui annoncer ? quel espoir vain puisse-t-elle encore lui asséner ?

il s’approche non sans peine, courbaturé par les heures d’effort et vidé de toute patience lorsqu’il arrive devant elle, surplombe la brune dans un halo aussi sombre que ses pensées. « Ça fait un bail, Pyke. » à qui le dis-tu. il effeuille son visage stoïque. respire profondément ces quelques traits d'oxygène les séparant pour se contenter d'humer le parfum proustien lui rappelant monts et merveilles. alors que l'instant d'après, son grognement pénètre leur atmosphère d'un ton grave et imposant. « tu es le fantôme de ma vie cosima. si tu disparais un jour, je ne le saurais même pas. » la faute à vos brutalités, vos maux échangés mais jamais la peine ne vous a fait changer de mode d'emploi quand vos mondes percutés s'enlacent à nouveau. rien n'est assez ordonné pour vous comprendre, pas plus pour faire entendre cette réalité qui vous lie depuis tant d'années. mad s'élance en piquant faussement cette idée qu'elle ne saurait jamais lui donner l'importance souhaitée par son ego, éprouve depuis toujours l'évident sarcasme qu'est leur communication presque inexistante en dehors de ces apparitions subites, divines. « pourtant tu sais où me trouver. » savoir peu difficile à acquérir le sachant plus habitué des ports que des bars bondés. « as-tu quelque chose à m’offrir ? j’imagine que tu n’es pas venu chercher ici la chaleur des lieux. » encore moins celle d’un lit où se lover pour y épancher ses désirs. le paysage est morne, grisonnant sous le tumulte des vagues plus agressive que sa verve maudite.

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Message Sujet: Re: NEW-YORK / les allées de brumes.   NEW-YORK / les allées de brumes. Empty Lun 19 Oct - 18:35

Le pas tranquille, lassé de vivre, ivre d’une fatigue que même l’alcool ne saurait égalé en son sang, elle le voit approcher, la couver de cette ombre d’obscurité, grandiloquente silhouette dans laquelle la sienne s’est fondue trop souvent, lierres possessif s’enroulant autour du marbre d’un corps étreint sans tendresse quand elle l’aurait tant voulu. Mais elle est incapable de douceur, de caresses qui ne laissent aucunes traces purpurines de son terrible passage. Elle veut être un fléau que la peau, le cœur et l’âme ne pourraient oublier, une cicatrice que l’on mire en souriant amèrement de s’être laissé avoir par la flamme humaine qu’elle représente. Et Mad a souvent plongé les doigts dans les flammes de son corps transi d’effroi, de mal, en mal de tout, en mal de douceur, en mal de douleur. Il lui fallait trouver de quoi se détruire dans l’autre et elle sait bien égale à elle dans la destruction des corps, les champs de bataille de leurs étreintes revenant comme les échos des vagues dans leurs pieux silences. Peu importe les cris des pêcheurs non loin, les rires, la rumeur d’une ville qui ouvre à peine ses paupières. Il ne reste que le regard sombre fondant dans le néant du sien, que la voix qui traverse les rives qui les séparent l’un de  l’autre. Ils semblent inconnus et pourtant trop se connaître dans cette distance imposée. Pas d’embrassades, ni de sourires, pas grand chose de plus que ces quelques mots qui ne font que du mal et du bien à la fois, paradoxes entiers, de chairs lacérées et de souffrances silencieuses.

Enfonçant ses mains transies de froid dans les poches de sa parka noire, le bout du nez rougit par les sifflements du vent marin qui les agresse, elle cille face à ses paroles, se sent prise au piège de cette valse qu’ils ont entamées il y a des années, de ce besoin de se prendre pour mieux se jeter, ce besoin de vide, transi du manque de l’autre pour mieux le troquer ailleurs. Ils ne sont pas fait pour être l’un avec l’autre et pourtant, pas fait non plus pour être l’un loin de l’autre, des pièces détachées d’une machinerie infernale. Une impasse dans laquelle elle s’enlise et que la came diluée dans ses veines rend presque supportable. Ses yeux l’admirent et le haïssent à la fois, se délivrant des siens pour observer la silhouette, pour l’effleurer à peine, voyant la lassitude du voyage s’ancrer dans ses muscles et ses os, dans la posture presque rigide et militaire. « Je saurais toujours où t’trouver. Et toi aussi, j’en doute pas. » Elle sent les regards des marins-pêcheurs curieux du duo formé, qui doivent se demander si elle n’est qu’une amie, qu’une ex-amante attendant qu’il l’aime à nouveau, qu’une putain sautée entre deux pauses avant de reprendre le large. Peut-être est-elle un peu tout ça à la fois sans même le savoir. Haïssant l’attention posée sur elle, son regard vrille vers les cafards, les conspue et ils l’affrontent un bref instant avant de faire mine de retourner à leur conversation matinale.

La mine presque enfantine se fronce alors qu’elle dépose l’égard de son regard sur lui, ravalant l’amertume d’un rire qu’elle n’a même pas la force d’exprimer « Quelle classe. Tu penses que j’suis ici pour tirer mon coup ? Et quoi ? Tu m’jetteras quelques billets à la gueule une fois qu’on aura fini ? » Fielleuse Cosima, elle ne peut s’empêcher de se hérisser, un chat noir qui pourrait mordre la main qu’il s’égarerait à tendre vers elle et déjà, elle recule d’un pas pour les éloigner l’un de l’autre, ne supportant pas le froid mais ne supportant pas non plus la distance et la douleur, toute cette mélancolie qui s’accroche à eux, cette fausse douceur tranchant avec des étreintes qui ont tout d’harmonieuse dans la pure violence. Une main glacée pique le bout de son nez pour mieux rejoindre le giron de sa poche, un tic, un tremblement du corps nerveux irrépressible, à cause de lui. « Toi, qu’est-ce que tu as à m’offrir ? J’ai plus eu d’appels, plus de messages, rien. C’est toi qui disparait. Tu prends l’large et … tu m’oublies. » Car il semble bien facile d’effacer les traces de son passage dans sa vie, la laissant à sa morne existence. Il doit ignorer qu’elle n’a plus sa plaque, qu’elle n’est plus grand chose, que les doses de paradis se bousculent dans ses veines et elle pourrait presque chialer de désespoir face à lui, tant la douleur crasseuse se fait acide, tant elle voudrait trouver en lui le refuge qu’il n’a jamais vraiment été. « Je pensais juste à toi alors … j’suis passé, c’est tout. Cherche pas plus loin. » Mensonge odieux qu’elle lui offre en premier cadeau, le regard détourné la dévoilant coupable, une lente mort précédente la petite, une tension abritant les entrailles qui semblaient s’être flétrit, le jardin d’Eden du ventre portant les souvenirs de tous les passages qu’elle a bien pu lui offrir. Et le vent siffle toujours autour d’eux, secouant leurs âmes comme les mèches de leurs cheveux, refroidissant la peau mais jamais vraiment le cœur quand les pêcheurs, eux, ont eu le temps de reprendre leur espionnage.

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