in my blood. (elio)

traits de caractère / gentil, généreux. un peu têtu, beaucoup trop naïf. malade, mais pas pour antant fainéant. il est prêt à mettre sa main à la pâte, prêt à tout pour rendre tout le monde heureux. il a peur de mourir, peur de laisser les gens qu'il aime derrière lui. alors elio, il hésite pas à dire des blagues pour faire sourire les autres. et bien qu'il soit fidèle, bien qu'il peut être jaloux, il a trop vécu pour l'ouvrir et dire des méchancetés. les médias n'ont jamais parlé d'sa maladie, alors c'est un peu son jardin secret. ça fait d'lui un être mystérieux. mais un être bien trop adorable.

il court, il rigole, il sourit. comment rendre un gosse de trois ans plus heureux qu'il ne l'est déjà ? sa mère est dans les gradins, est prête à voir le premier match de son unique garçon. elle est fière, elle aussi. elle pense à lui, à son mari. malgré l'fait que ça va faire cinq ans qu'il est mort. elle entend d'autres mamans qui discutent des préparations d'un mariage, et elle se retrouve à imaginer son propre mariage s'il était encore vivant. elle a toujours la bague de fiançailles, elle est incapable de s'en séparer. c'est lequel, le votre ? lui demande un homme qui s'installe à ses côtés. elle sursaute, elle était vraiment perdu dans ses pensées. alors la mère du gosse de cinq ans le pointe du doigt. le numéro deux, et le votre ? l'type secoue la tête. il a un regard triste, nostalgique. elle le sait, elle connaît trop bien ce regard parce qu'elle même le porte. mon fils n'a pas pu venir jouer. il devait, mais... mais il y a eu un accident. lui et ma femme sont morts sur le coup. elle ouvre la bouche, ne sait pas trop quoi dire. désolé, je voulais juste voir le premier match officiel de cette équipe d'espoir. il a un léger sourire. la rencontre la plus innocente au monde. et pourtant, il n'pensait pas qu'ça allait permettre à sa mère de retrouver le sourire.

un regard concentré, les écouteurs aux oreilles. parce qu'aujourd'hui, c'est son premier match dans l'équipe officiel. il porte vraiment le maillot d'son pays, il a vraiment son nom de famille inscrit au dos de celui-ci. parce qu'il a été sélectionner pour participer au plus grand événement du monde alors qu'il jouait dans une simple équipe. il sait qu'sa mère et son beau père sont installés dans le stade. et sa soeur, elle est devant les vestiaires. il sait absolument pas comment elle a réussi à s'pointer. elle a quatre ans de moins que lui, et pourtant elle fait la même taille. j'viens faire un câlin au meilleur grand frère du monde. ça l'touche. tu t'rends compte, tu viens d'avoir dix neuf ans, et tu t'apprêtes à jouer un match pour la préparation d'la coupe du monde ! c'est trop dingue. il sourit, elio. julie, treize ans, et beaucoup trop surexcité. j'me sens bizarre. qu'il avoue. c'est le stresse elio, ça va bien s'passer. y'a elisa qui arrive. sa copine. ils s'connaissent grâce au lycée, et ça fait quelques semaines qu'ils se fréquentent. c'est rapide, le temps d'un câlin qu'il entre déjà en scène. son premier match. et bordel, c'est si bon.

il court, passe la balle. il reste rien, une dizaine de minutes. ils sont à égalité. il peut le faire, et il doit le faire. c'est un des derniers matchs avant qu'ils s'en aillent en russie. il fait froid, l'hiver est encore là. mais ils doivent y arriver bordel. on lui renvoie la balle, il se sent bizarre elio. s'il lève la tête, il y aura sa famille dans son champ de vision. mais non, il reste concentrer, oublie la douleur qu'il ressent dans son ventre. ils se rapprochent des filets, il hésite plus, tant pis. il frappe, fort, très fort. il pourrait s'exploser le pied. et bordel ça passe. il a réussi. l'adrénaline est forte, on l'enlace, on l'prend dans les bras. mais il se sent pas bien. l'match reprend, mais elio il y arrive pas. il s’effondre au sol. et bien qu'au début, ça parle de douleurs aux jambes, c'est loin d'être le cas. il fait un malaise. aussi simple que ça. on s'agite autour d'lui, mais il arrive pas à répondre, il arrive pas à assimiler les choses. parce qu'il était à quelque mois de partir, d'atteindre son rêve, et qu'au moment où il reprend conscience à l'hôpital, c'est l'annonce, le choc. parce que c'était trop beau pour être vrai, mais qu'son coeur supportera jamais un gros effort physique.

comment ça va aujourd'hui ? toutes les semaines, c'est la même question. et il répond toujours la même chose. qu'ça va. parce que ça peut pas être pire. il a déménagé, est parti de france juste parce qu'il y avait des meilleurs médecins à new york. juste parce qu'il voulait fuir son ancienne vie. ça fait un an, peut-être un peu plus, peut-être un peu moins, qu'il a laissé tomber son rêve. et elio, il est incapable d's'en remettre. il essaye d'se reprendre, il essaye de trouver un équilibre, mais ça lui semble impossible. alors il sort sans boire, il revoit ce même visage alors qu'ça sert à rien, parce qu'on pourra jamais réparer son corps. il limite les efforts physiques. il fait plus rien. parce qu'il n'a plus le choix.