Step by step

Lorsqu’elle avait rencontré Thomas, l’autre jour à la pâtisserie, elle ignorait encore que cette rencontre la mènerait ici. La vie était souvent imprévisible, souvent dans le sens négatif du terme et, pour une fois dans le sens positif ou du moins Ivy voulait le croire, peut être naïvement. D’ailleurs, pour le moment, elle n’en était pas trop loin dans sa relation avec Thomas. Elle avait simplement, dans un premier temps, accepté de prendre sa pause en sa compagnie autour d’une part de cheesecake puis elle avait accepté la proposition du jeune homme pour cette soirée cinéma. En soit, ça n’était pas grand chose, pour une personne ‘normale’ en tout cas ça ne l’était pas. Pour Ivy, avoir réussi tout cela, dans le même laps de temps, même si pour le moment elle ne savait pas comment cette soirée allait se dérouler, elle ne savait pas si elle avait raison d’avoir accepter ou, au contraire, si elle allait le regretter, c’était déjà une grande victoire de part le simple fait d’avoir accepté et de s’être rendu au rendez-vous. Elle ne savait pas refuser une proposition parce qu’elle ne voulait blesser personne et c’était pour cette raison qu’elle ne laissait jamais l’occasion à qui que ce soit d’avoir la possibilité de lui proposer une sortie quelconque. Avec Thomas, la discussion s’était installée presque naturellement lors de leur première rencontre, même si Ivy avait été gênée à de multiples reprises et, vu la timidité qu’elle avait d’abord sentie chez lui ou pensé sentir en tout cas, elle n’aurait jamais cru qu’il oserait lui proposer de se revoir en dehors de chez Joseph. Thomas essayait de se montrer rassurant et la demoiselle percevait bien tous les efforts qu’il faisait, il se montrait doux, délicat, prévenant, attentif même. Le côté tactile du jeune homme, comme lors de leur première rencontre, la perturbait, la bousculait un peu, heurtait les barrières qu’elle s’était installée mais elle ne pouvait pas lui en vouloir et elle essayait de rester neutre face à ces gestes car Thomas ne pensait pas à mal, elle en était certaine, il voulait seulement lui montrer qu’il était là et que rien ne pourrais lui arriver. Du moins c’était comme cela qu’elle interprétait son attitude ce soir alors elle s’efforçait de respirer comme elle avait appris à le faire à la clinique pour essayer de gérer, autant que possible les situations de stress, les situations qui le mettaient en difficulté et qui, malheureusement, faisait partie de la vie quotidienne en société. Ivy était heureuse, malgré l’anxiété qui ne la quittait pas, qui lui collait à la peau et l’habitait en permanence, d’avoir réussi à en rire un peu, surtout que Thomas était réceptif à son trait d’humour et qu’il avait renchéri. Peut être que finalement elle était encore capable, aux prix de gros efforts, d’avoir une vie un peu plus normale, de faire ce que font les gens ‘normaux’, les gens bien dans leur peau et dans leur tête. Peut être que cette sortie et sa rencontre avec Thomas était un premier pas vers une guérison future. Ivy aurait aimé y croire et en même temps, elle se connaissait et elle savait qu’elle devait faire attention pour ne pas risquer d’être déçue, elle qui avait tendance à trop s’accrocher à la moindre personne qui lui montrerait de l’attention, à placer peut être trop d’espoir dans les âmes qui pouvaient croiser son chemin et faire un peu de route avec elle. Seulement, elle avait tendance à oublier qu’avant de vouloir se lancer dans de nouvelles histoires avec les autres, avant de pouvoir aider qui que ce soit, faire du chemin avec quelqu’un d’autre, elle devait prendre le temps de se reconstruire, de savoir qui elle était et de laisser ses blessures cicatriser le mieux possible. Pendant le film Ivy s’était sentie relativement bien. Pas détendue parce qu’elle était toujours sur le qui-vive, son esprit restait en était d’hypervigilence à partir du moment où elle mettait un pied en dehors de chez elle mais elle n’avait pas ressentie de montée de stress particulière pendant la séance? Le calme de la salle de cinéma et son esprit occupé par le film diffusé devait beaucoup joué. Ivy avait un esprit difficile à canaliser, qui partait sans cesse dans des contrées sombres et difficilement accessibles à autrui et elle avait besoin d’être occupée en permanence pour ne pas qu’elle se retrouve à devoir affronter ses peurs, ses angoisses qu’elle essayait de fuir en permanence. Elle n’avait par contre pas pu s’empêcher de verser une larme, trop sensible, surtout face aux histoires d’amour comme celle racontée dans le film. Ivy était fleur bleue, elle ne pouvait pas dire le contraire mais elle n’en était pas fière et, pas de chance pour elle, Thomas avait remarqué qu’elle avait pleurer et elle avait honte, elle chercha donc, comme elle en avait l’habitude, à se justifier. Heureusement, une fois de plus, Thomas lui montra sans grande compréhension et il n’en profita pas pour se moquer, bien au contraire. " Pourquoi ça serait nul ?". La blonde resta interdite. C’était une bonne question en réalité. Elle était sensible à l’excès et elle n’y pouvait pas grand chose. Elle pleurait habituellement pour tout et pour rien et finalement, pleurer devant un film, cela pouvait arriver à beaucoup de monde. Toutefois, elle ne parvenait pas à assumer cette sensibilité qui pourtant faisait partie d’elle. Elle savait que dans la société actuelle c’était une faiblesse que d’être aussi sensible et emphatique qu’elle ne pouvait l’être. Elle était même dans l’excès, dans la contagion émotionnelle en prenant toujours les douleurs des autres dans son bagage personnel. Elle était pensive, réfléchissant à la réponse qu’elle pouvait bien donner face à la question de Thomas qui la bousculait plus qu’elle n’aurait dû certainement, quand celui-ci repris la parole de son ton rassurant. " Dans ce cas, je suis nul moi aussi ". Elle avait sourit, presque attendrie par ce que Thomas lui disait et lui montrait maintenant. Puis, elle baissa les yeux, pleine de culpabilité en se rendant compte de ce qu’elle avait pu sous entendre. « Non… non ce n’est pas ce que je voulais dire mais… pour ma part, en tout cas, je suis un peu trop sensible et… je sais que je pleure souvent pour rien et… je trouve que c’est nul, j’aimerais être autrement mais c’est pas facile…» Ivy avait tenté de se justifier. Elle ne trouvait absolument pas Thomas nul pour cette larme versée devant un film, pas du tout et elle espérait qu’il ne s’était pas vexé de sa remarque. Cependant, la concernant, elle se trouvait nulle, pitoyable même de pleurer sans arrêt, à la moindre contrariété, au moindre stress et elle aurait réellement aimé être quelqu’un d’autre. Elle avait une réelle admiration pour les personnes confiantes, sûres d’elles, tout le contraire de ce qu’elle pouvait être. Heureusement, comme pour dissiper le malaise d’Ivy dont il était certainement conscient, Thomas avait enchaîné en donnant son avis sur le film qu’ils venaient de visionner puis il questionna à nouveau Ivy avec un enthousiasme communicatif. " Bon, on a vu que tu étais capable de sortir le soir et d'aller voir un film. On retentera l'expérience ?". La jeune femme avait sourit. Elle avait plus l’habitude de se dévaloriser, d’être mise face aux choses dont elle était incapable, elle même se remettait sans cesse face à ses faiblesses, jamais face à ses qualités à ce qu’elle savait fait ou était en capacité de faire. Elle était assez pessimistes lorsqu’il s’agissait de parler d’elle Ivy, elle avait plus de facilité à se dévaloriser que l’inverse et elle avait un jugement très dur envers elle même parce qu’elle était persuadée que c’était ce qu’elle pouvait lire dans le regard des autres. Elle passait son temps à se comparer avec les autres, les personnes qui croisaient sa route et, toujours, elle se trouvait inférieure, jamais elle ne se trouvait des qualités, toujours trop si ou pas assez ça. Entendre quelqu’un lui faire un compliment était souvent difficile à accepter pour elle parce qu’elle n’avait aucune estime d’elle même. Cependant, les remarques positives comme celle que le jeune homme venait de lui faire lui mettait, au moins pour quelques instants, du baume au coeur, lui donnait un peu de confiance en elle en comblant son besoin de reconnaissance maladif. Cela ne durait jamais et elle recommençait très vite à se dévaloriser mais sur le moment cela lui faisait du bien et elle sourit largement à Thomas. « Oui… Oui avec plaisir.» Elle savait pertinemment qu’elle ne serait pas capable de répéter cet exploit tous les jours parce que certains soirs elle allait beaucoup moins bien que d’autre et qu’aujourd’hui faisait parti de ses jours où elle allait plutôt bien et, malgré cela, ses nerfs étaient éprouvés même si elle avait malgré tout apprécié cette séance de cinéma. Elle était capable de faire les choses mais elle ne s’en rendait pas forcément compte et surtout, trop souvent sa peur, ses angoisses prenaient le dessus et la paralysaient. Elle ne voulait pas prendre le risque de craquer à nouveau en public comme si cela avait pu aggraver encore sa situation alors elle évitait de se mettre en difficulté en se cachant parfois un peu et en oubliant de vivre elle qui était bien placée pour savoir que la vie était trop courte mais à qui la vie paraissait si longue et difficile. Mais elle referait l’effort de sortir, d’aller au cinéma, au moins avec Thomas parce qu’il arrivait à la mettre en confiance, parce qu’il était doux, rassurant et protecteur et que, même si cela la perturbait un peu par moment parce qu’elle avait du mal à comprendre que l’on puisse la remarquer et faire attention à elle, elle trouvait, de plus en plus, la présence du jeune homme sécurisante pour elle et il fallait certainement la peine qu’elle fasse cet effort à nouveau. Ivy suivit Thomas à l’extérieur, sans le lâcher d’une semelle par peur de le perdre de vue dans la foule relative qui se pressait dans le hall du cinéma et de se retrouver seule. Finalement, après de longues secondes de réflexion et de combat interne entre les différentes pensées qui s’emmêlaient dans son crâne, la jeune femme finit par accepter l’invitation de Thomas. Aussitôt un large sourire illumina le visage de celui-ci faisait chasser l’inquiétude qui était apparue brièvement sur ses traits face à son silence. Le sourire de Thomas déclencha automatiquement un sourire chez la blonde qui se sentait heureuse de faire plaisir à quelqu’un car c’était ainsi qu’elle interprétait la réaction de Thomas. Elle avait l’impression avec lui, d’avoir face à elle un être à l’esprit pur, sans ambiguïtés, sans arrières pensées. Elle était bien loin de connaitre Thomas, ses failles et son passé mais à ses yeux il était l’honnêteté incarné et, maintenant que la confiance commençait à s’installer, elle refusait de remettre en question l’image qu’elle se faisait du jeune homme. " Tu sais quoi, on va marcher un peu et si on trouve un petit restaurant ouvert où il n'y a pas grand monde, on s'y arrêtera. Ça marche pour toi ?" Comme d’habitude le jeune homme se montrait extrêmement prévenant. Il ne la connaissait pas encore très bien, il ne savait pas ce qu’elle avait vécu et pourtant, il avait déjà, semble t’il, bien cerné qui elle était et il faisait toujours attention à ne pas la mettre en difficulté. Ivy avait même l’impression qu’il prenait sur lui pour être moins tactile avec elle parce qu’il avait remarqué que cela pouvait la crisper et l’inquiéter un peu. Quoi qu’il en soit, la proposition attentionnée du brun qui prenait bien en compte la personnalité et les fragilité d’Ivy, donna le sourire à cette dernière qui acquiesça avec une forme d’entrain. « Oui, c’est parfait pour moi.». Elle n’avait pas réussi à le remercier verbalement mais son sourire voulait le faire pour elle. Elle se trouvait soudain chanceuse d’avoir croisé la route d’une personne comme le jeune homme qui l’accompagnait ce soir, à tel point qu’elle oubliait un peu ses peurs et le fait qu’elle ne le connaissait pas tant que cela. Le duo avait évolué dans les rues du Queens qui étaient plutôt calmes ce soir en discutant encore un peu de tout, de rien, du film qu’ils venaient de voir surtout puis Thomas s’arrêta devant un établissement. Comme à son habitude, Ivy se montra hésitante avant d’accepter. Il n’y avaitt pas beaucoup de monde et l’endroit était plutôt sympathique, seulement il s’agissait du même genre d’établissement que celui dans lequel elle travaillait et elle se sentait partagée, un peu comme si elle trahissait Joseph en venant boire quelque chose ici. Tout était très différent du café où elle travaillait elle même si le style de gâteaux et de boisson était similaire. Ivy suivi Thomas et accepta la carte que lui tendais la serveuse sans même la regarder, visiblement plus intéressée par Thomas que par elle ce qui la fit sourire légèrement. Ivy n’était pas du genre à se vexer, elle avait l’habitude de ne pas être prise en considération et le regard de la jeune femme, rivé sur Thomas, l’amusait plus qu’autre chose. Le jeune homme lui n’avait pas l’air déstabilisé pour un sou et il observait la carte avec attention avant de passer commande. " J'vais prendre un thé vert à la menthe avec une part de gâteau au chocolat." Ivy, elle n’avait pas encore bien arrêté son choix mais elle se sentait pressée par le regard noir de la serveuse qui, en parallèle, lançait de large sourire à Thomas, alors elle se dépêcha de finaliser sa commande. « Un jus de cranberry et une part de tarte au citron s’il vous plait. »  Malgré la froideur de la serveuse à son encontre, Ivy lui avait rendu sa carte en lui souriant poliment. Elle resta silencieuse quelques secondes, observant Thomas qui restait souriant. Peut être que lui aussi avait remarqué la serveuse et qu’Ivy était maintenant de trop. Rien qu’à cette pensée, alors que rien ne tendait à la confirmer dans l’attitude du jeune homme qui ne cherchait pas spécialement de contact avec la jeune femme, Ivy se sentie gênée et elle s’empressa de reprendre la parole pour essayer de relancer la conversation et de ne plus penser à tout cela. « Joseph dit que je fait super bien la tarte au citron… mais je suis sûre que celle ci est meilleure que la mienne. » Ivy avait légèrement sourit tandis qu’elle avait tourné la tête vers la vitrine de la pâtisserie pour regarder la tarte en question. Une fois de plus elle se dévalorisait et, en même temps, cette simple phrase dénotait son malaise de se retrouver dans un établissement potentiellement concurrent de celui dans lequel elle travaillait, prise dans un véritable conflit de loyauté dont elle ne pouvait pas vraiment parler parce qu’elle ne voulait pas passer pour une névrosée. La serveuse ne tarda pas à revenir avec la commande, se montrant encore une fois très souriante face à Thomas et ignorant presque Ivy qui souriait malgré tout comme une parfaite idiote. Amusée, elle se décida à prendre la parole face à cette situation sans même penser au malaise que cela pourrait créer pour Thomas mais aussi pour elle. « Je crois que tu as tapé dans l’oeil de la serveuse en tout cas ! ». Ivy avait sourit à son interlocuteur avant de jeter un regard amusé à la jeune femme repartie un peu plus loin, elle ne voulait en aucun cas mettre Thomas mal à l’aise, simplement elle relevait ce fait qu’elle trouvait amusant d’autant que le jeune homme, lui, n’avait pas vraiment changé d’attitude par rapport au début de soirée.  

L’épreuve était passée. Du moins ce qu’elle avait vu comme une épreuve au départ, un exercice, un défi qu’elle se lançait à elle même lorsqu’elle avait accepté l’invitation de Thomas au café la dernière fois. Le défi de réussir à sortir de chez elle et d’aller au cinéma avec une personne qui lui était pourtant presque inconnue mais qui lui inspirait déjà la sympathie. Il faut dire que, même si elle avait peur de tout et de tout le monde, il n’en fallait pas beaucoup pour s’attirer la sympathie d’Ivy. La blonde éprouvait, cachée sous sa peur, une certaine forme d’affection, de sympathie pour chaque âme qui pouvait croiser son chemin. Même celles dotées d’intentions peu louables. Elle était si emphatique, si bienveillante qu’elle voulait toujours croire que chacun avait de la lumière, du bon, en lui et lui faire des crasses, lui planter des dizaines de poignards dans le dos n’était pas suffisant pour la faire changer d’avis, prendre conscience que certaines personnes peuvent être néfastes. Mais Thomas n’était pas de ce genre là, du moins elle pouvait l’espérer et, pour le moment, il n’avait pas montré de signe qu’il pouvait faire partie de cette catégorie de personne qu’Ivy attirait comme un aimant alors qu’elle essayait de les éviter se sachant incapable de rester lucide et de se protéger. La séance de cinéma était terminée et Ivy était heureuse simplement d’avoir survécu à cela. C’était quelque chose de banal mais si difficile pour Ivy. Elle avait versé quelques larmes pendant le film, certes, mais elle n’avait pas, ou pas encore, été débordée par ses émotions au point de perdre totalement le contrôle de son corps et de ses pensées. Elle n’arrivait pas à être fière d’elle pour ce qu’elle considérait comme si peu alors même qu’elle était consciente de l’effort que ça avait été pour elle. C’était assez paradoxale comme réflexion mais c’était le miroir de ce qui pouvait se passer dans la tête de la blonde à chaque seconde. Mais en tout cas elle était simplement contente de l’avoir fait, d’être venu, d’avoir accepté la proposition de Thomas. Après tout, c’était elle qui lui avait demandé de l’aider la dernière fois. Le film s’était achevé et le duo avait quitté la salle dans les derniers en discutant calmement. Ce calme qui émanait de Thomas la plupart du temps et celui dont il faisait preuve sur le moment aidait beaucoup Ivy et elle n’avait pas vraiment remarqué qu’ils étaient à nouveau dans le hall, les vas et viens des gens pressés étaient beaucoup moins importants à cette heure et Ivy se sentait tout simplement mieux. Ivy était en train de se justifier sur le fait qu’elle soit sensible, beaucoup trop sensible pour un monde si difficile, quand Thomas s’adressa à elle avec douceur, effleurant une nouvelle fois sa joue de la paume de sa main." tu sais que ça a un petit côté mignon le fait d'être sensible ? ". Le geste doux et les mots de Thomas lui firent aussitôt monter le rouge aux joues. Ivy avait du mal à accepter tout ce qui ressemblait de près ou de loin à un compliment, elle était très douée pour en faire mais en recevoir était une autre paire de manches tant elle avait pour habitude de se dévaloriser, de se mettre toujours en infériorité par rapport aux autres. Elle n’aurait certainement pas dû être si touchée par ce que venait de lui dire le jeune homme et pourtant. Elle sentit une étrange vagues d’émotions contradictoires monter en elle. Elle était tiraillée entre l’envie de prendre la fuite et de fondre en larmes et l’idée d’accepter ce compliment si gentil et qu’elle sentait comme étant sans arrières pensées de la part du brun. Elle voulu le remercier simplement mais elle ne parvint qu’à bégayer quelques mots incompréhensibles avant de se rattraper en finissant sa phrase de manière plus convenable. « Ah oui tu trouves ? Parce que si je pouvais choisir je préfèrerais ne pas être comme ça… » elle avait difficilement sourit pour essayer de cacher sa gêne et Thomas pris ensuite le ton de la confidence, sans se formaliser plus que ça sur la façon dont elle avait pu réagir face à sa gentillesse." Si tu veux savoir un secret sur moi, j'ai la larme facile aussi. J'suis capable de pleurer devant une publicité à la télévision !". Ivy avait sourit, un peu touchée par cette déclaration. Elle était assez admirative de Thomas et plus elle le découvrait, plus elle en apprenait sur lui plus cette impression se renforçait. Il émanait quelque chose d’assez étrange du jeune homme, tout un mélange d’émotions très fortes dont certaines qu’elle ne parvenait pas, ou en tout cas pas encore à comprendre, à cerner, parce qu’elle ne connaissait pas assez le jeune homme. Il avait en tout cas une personnalité qui faisait qu’Ivy l’appréciait. Son calme apparent la rassurait et son sourire lui faisait du bien parce qu’Ivy avait besoin de voir les autres sourire pour être heureuse, se sentir mieux comme si voir le bonheur des autres lui donnait du bonheur à elle, par procuration. Ce qu’elle admirait chez Thomas c’était aussi sa capacité à assumer ce qu’il était, du moins c’était l’impression qu’avait Ivy. Pour preuve, quand elle était incapable d’assumer qui elle était, de reconnaître sa sensibilité excessive sans avoir honte, lui disait sans mal qu’il avait la larme facile ce qui ne devait pas être facile surtout que c’était un homme et qu’habituellement c’était plutôt une tare que d’être sensible pour le sexe masculin. Elle avait sourit à nouveau avec douceur. Elle était incapable de dire à Thomas à quel point elle pouvait être admirative de lui, de sa façon d’être, les mots restaient bloqués dans sa gorge alors qu’habituellement elle n’était pas avare de compliments. Peut être parce que le jeune homme, sans le vouloir, la renvoyait à sa propre image d’elle, dégradée et terne et à ce qu’elle aurait voulu être, sans doute un peu plus comme lui ou en tout cas comme la représentation qu’il s’efforçait de lui renvoyer car elle était loin de se douter ce qui pouvait habiter le jeune homme en face d’elle. " Ahh tu as souris ! Ça me plait !". Il ne s’en doutait certainement pas mais la complimenter sur son sourire était certainement l’une des meilleures choses à faire. Ivy souriait tout le temps, à longueur de journée, souvent pour masquer sa peine, ses douleurs, la difficulté qu’elle avait à avancer chaque jours. Face aux autres, à l’univers elle s’efforçait de toujours garder le sourire coller aux lèvres avant de s’effondrer en larmes dès qu’elle se retrouvait seul. Avec son sourire elle essayait de berner les autres, son destin tragique aussi, son passé, de faire croire que tout ce qu’elle avait dû vivre ne l’avait pas anéantie, qu’elle était encore là, belle et bien debout. Mais c’était faux et souvent, quand elle souriait, son sourire manquait de sincérité, ce n’était qu’une façade quand dans sa tête dansait des idées d’une noirceur sans pareille. Ce soir, elle avait sourit avec sincérité à Thomas et cela n’avait sans doute pas échappé à ce dernier. Ivy avait baissé les yeux gênée, ses joues rougissant légèrement à nouveau puis elle s’était risquée à complimenter à son tour le jeune homme sous couvert d’une phrase à la formulation banale et maladroite. « Je crois que c’est ton sourire à toi qui est communicatif. » Dès que cette phrase eut franchit ses lèvres, elle la regretta. Qu’allait penser Thomas ? Qu’elle essayait de le flatter ? Pire, qu’elle tentait de flirter ? Elle ne voulait pas qu’il y ait de malentendu. Elle voulait faire de Thomas son ami, apprendre à le connaître et elle ne voulait pas gâcher sa chance de manière si bête. Le coeur d’Ivy était détruit, en miette et il appartenait encore à quelqu’un d’autre, quelqu’un qui n’en voulait plus mais dont elle ne parvenait pas réellement à se défaire, empêtrer dans une relation toxique et néfaste dont elle se refusait de voir la vraie nature, attendant sans cesse un signe de l’élu de son coeur pour être heureuse. Elle ne voulait créer aucune confusion chez Thomas, il ne méritait pas cela et elle espérait que cette simple phrase n’aurait pas gâché toutes ses chances de devenir amie avec lui.  " Bon, pas nécessairement se faire une soirée cinéma en dehors des murs de ton appartement. On pourra se prévoir une soirée pizza devant un film ou une série. C'est quoi ta série préférée ? Celle que tu peux regarder en boucle, sans jamais t'en lasser ?". Parfois elle avait l’impression que Thomas la connaissait depuis toujours. Il savait toujours comment relancer la conversation, changer de sujet pour dissiper le malaise qui s’installait dans la conversation, la remettre à l’aise, la faire parler. S’en était troublant pour Ivy qui avait plutôt l’habitude que les gens la regarde avec un certain nombre d’interrogation qu’elle pouvait comprendre d’ailleurs, parfois même certains la regardait avec ce qui ressemblait à de la peur ou même de la moquerie devant le handicap émotionnel dont elle pouvait être dotée. La question de Thomas l’amenait à réfléchir un peu et cela lui permettait d’oublier un peu ce qui venait de se passer et qui la mettait si mal à l’aise. « Oui, ça pourrait être sympa ! J’aime bien les séries de fictions genre True Blood, Game of Thrones, The Witcher, les trucs qui font peur aussi comme The haunting of Hill house  et… aller j’avoue j’aime bien les séries un peu à l’eau de rose pour ado du genre Les Frères Scott… d’ailleurs je crois que c’est ma série préférée de tous les temps et dernièrement j’ai bien aimé You. Et toi ? » Ivy pouvait avoir de longues journées de travail avec Jo au café, elle y allait d’ailleurs sans jamais rechigner tellement elle aimait ce boulot et les journées chargées qu’elle faisait aurait pu ne pas lui laisser suffisamment de temps pour regarder des séries ou des films mais… comme elle ne dormait que très peu et qu’elle ne sortait pas, à part ce soir, une fois rentrée du travail, finalement elle avait le temps de regarder bon nombre de séries pendant ses nuits sans sommeil. Son péché mignon, d’ailleurs, c’était de se mettre une série à la télé quand elle rentrait chez elle tout en cuisinait et en testant de nouvelles recettes sous le regard toujours intéressé de Socrate son petit chat rescapé. A  force de marcher en se laissant guider par les pas de Thomas, le duo avait fini par tomber sur un petit salon de thé ouvert en nocturne pour les accueillir. Cet endroit rappelait à Ivy le café ocellé travaillait, en moins accueillant toutefois. Il faut dire que chez Jo’ c’était une endroit particulièrement cozy et le propriétaire des lieux avait réussi à imprégner sa boutique de sa bonne humeur chronique et de toute sa bienveillance, c’était certainement grâce à toutes les bonnes ondes qui en émanaient qu’Ivy s’y sentait si bien, mieux que n’importe où ailleurs. Après avoir passé commande Ivy ne pu s’empêcher de commenter la tarte au citron qu’elle avait pu voir dans la vitrine ce qui ne manqua pas de faire réagir Thomas rapidement. " J'suis certain que tu te dévalorise Ivy. En tout cas, je suis curieux de goûter l'une de tes créations. Moi, j'suis certain que t'as énormément de talents !". Pourtant Ivy parlait avec sincérité, incapable de mentir. Cependant Thomas n’avait peut être pas tord dans le fond, la jeune femme avait une vision assez négative et dégradée d’elle et de tout ce qu’elle pouvait faire. Elle se sentait toujours inférieure aux autres et ne se mettait jamais en avant. Elle était assez humble sur tout ce qu’elle faisait, cela pouvait être une qualité mais dans le cas d’Ivy ça ne l’était peut être pas. « La seule solution pour que tu te fasses vraiment une idée je crois c’est qu’un jour je te fasse gouter ma tarte au citron… ou une autre recette d’ailleurs si tu as envie et que tu n’as pas peur que je t’empoisonne.». La blonde avait légèrement rit, essayant de terminer sa phrase sur une note d’humour. Elle aimait cuisiner c’était une certitude, suivre une recette l’aidait à canaliser son esprit qui avait toujours tendance à partir dans tous les sens et surtout dans des contrées sombres et qui lui amenait plus de douleurs qu’elle ne pouvait en supporter. Cuisiner lui permettait aussi d’exprimer la part de créativité qu’elle avait trop longtemps bridée, persuadé qu’elle était nulle et que toutes ses idées étaient mauvaises. Elle essayait d’ignorer les regards noirs de la serveuse lorsqu’elle ramena les commandes en soupirant avant de sourire largement à Thomas, changeant complètement d’attitude face à lui. Supporter les regards des autres n’était pas facile pour Ivy et encore plus lorsque ceux ci étaient négatifs et méchants. Cependant, elle faisait de son mieux et pour dissiper les émotions négatives qu’elle sentait monter en elle, elle relança la conversation avec Thomas, ironisant un peu sur la situation. " Hein ? Quoi ?. C'est pas trop mon genre ce genre de filles, vois-tu ? Elle cherche à avoir tous les regards sur elle, ça ne m'intéresse pas !" Thomas semblait catégorique dans sa réponse et il n’y avait pas l’ombre d’une hésitation. A n’en pas douter, il n’était certainement pas le genre d’homme à profiter qu’une femme semble avoir un faible pour lui pour la mettre dans son lit même si elle n’était pas réellement son genre. C’était tout à son honneur et cela venait confirmer à Ivy qu’il était quelqu’un de bien. D’ailleurs concernant les femmes il semblait avoir une idée bien déterminée de ce qu’il aimait et de ce qu’il n’aimait pas ce qui fit sourire Ivy.  " Et toi alors, c'est quoi ton genre de garçon ?" Question piège. Ivy avait énormément de mal à parler d’elle et des garçons, des autres en général d’ailleurs. Le sujet était sensible pour elle qui n’avait toujours pas fait le deuil de sa relation passée et elle avait du mal à se projeter. Elle aurait pu répondre que son genre c’était surtout ceux qui voulait bien d’elle, vu comme elle était, elle ne pouvait pas se permettre de faire la difficile. Mais en réalité le seul homme avec lequel elle voulait être c’était plutôt quelqu’un qui ne voulait pas, ou en tout cas plus, d’elle. Son genre de garçon c’était quelqu’un qui lui avait fait du mal mais avec qui elle avait vécu de si beaux moments, quelqu'un qu'elle idéalisait certainement, quelqu’un qui n’avait finalement aucune considération pour elle et qui la manipulait à l’envie parce qu’elle était incapable de réfléchir en sa présence et de se rendre à l’évidence. Rien que de penser à cela, elle avait mal, elle sentait son coeur se tordre et elle avait l’impression que des aiguilles s’y enfonçait à chaque battement. Elle resta interdite, plus aucun sourire sur son visage, cherchant ce qu’elle pouvait bien répondre sans en dire trop mais pour essayer d'avoir l'air normale. Thomas n’avait pas vraiment besoin de savoir à quel point elle était blessée et comme elle pouvait être désespérée. Elle ne voulait pas qu’il la voit comme une célibataire éplorée.  « C’est pas une question facile… Je crois pas que j’ai un genre de garçon particulier en fait… Le physique c’est pas si important… » Ivy ne savait pas trop comment articuler ses pensées pour les retranscrire en mots assez claires. D’autant plus que quand on lui parlait de son genre d’homme, elle n’avait qu’une image en tête et c’était une image qu’elle devait oublier, ou en tout cas s’efforcer de le faire pour essayer de retrouver sa santé mentale. « Enfin si mais je trouve surtout que ce qui est important c’est qu’il ai de la conversation… de l’humour aussi. Et puis qu’il m’accepte comme je suis parce que je ne crois pas être en position pour faire la difficile en fait… » Oui c’était une réponse étrange mais Ivy ne savait pas quoi répondre d’autre. Tout était si compliqué dans sa tête, elle, elle ne voulait personne d’autre que son bourreau, elle ne se projetait pas, ni seule, ni avec quelqu’un d’autre. On avait eu beau lui répéter que cette relation lui faisait du mal, qu’elle était toxique pour elle, Ivy n’arrivait pas à se faire une raison. Et elle ne croyait pas qu’un jour elle rencontrerait quelqu’un qui lui ferait oublier tout ça et qui lui ferait comprendre ce que devait être une relation amoureuse saine. Chaque jour qui passait, elle portait sa croix et essayait d’avancer, occultant toute cette partie de sa vie, essayant de se persuadé qu’avoir une vie sentimentale n’avait aucun intérêt puisque sans lui, elle n’en avait pas envie. « Et toi c’est quoi ton genre ? ». Pour Ivy le but de la question était surtout de détourner la conversation d’elle. Si Thomas était avec elle ce soir elle en déduisait qu’il était probablement célibataire sinon il aurait été en compagnie de sa dulcinée. En attendant qu’il réponde à sa question, elle l’observa longuement, se perdant un peu dans ses pensées. Thomas était un jeune homme charmant, son physique ne devait pas laissé les jeunes femmes indifférentes, Ivy en était certaine et puis surtout son sourire avait de quoi faire chavirer des coeurs. D’ailleurs, si Ivy n’avait pas été aussi empêtrée dans son histoire passée, de laquelle elle n’avait plus rien à espérer peut être qu’elle aurait fait partie de ces demoiselles. Ou peut être qu’elle n’était juste pas assez honnête pour ce rendre compte que Thomas pouvait être son genre de garçon.

 

A cet instant, alors que les lumières se rallumaient doucement dans la salle de cinéma et que Thomas se tournait à nouveau vers elle, Ivy ne pouvait pas dire qu’elle se sentait bien. Non, c’était un peu exagéré. Mais elle était malgré tout un peu plus apaisée en comparaison de son état psychique précédent la séance de cinéma avec toutes les inquiétudes qui l’habitaient concernant Thomas qu’elle ne connaissait pas beaucoup finalement mais surtout concernant le simple fait de sortir de chez elle au lieu de rester tranquillement enfermée dans son appartement après une bonne journée de travail. Cependant la lueurs des lampes fixées au murs qui se ravivaient en douceur, pour préserver leurs yeux de l’écart de luminosité, faisait remonter ses angoisses. Pendant un bref instant la blonde se sentit collée au fond du siège comme plaquée par ses peurs trop envahissantes. Elle inspira profondément pour tenter de se calmer et finalement se fut Thomas qui repris la parole en lui souriant avec cette candeur, cette douceur qui le caractérisait, aux yeux d’Ivy, depuis leur première rencontre, qui la rassura. Sans vraiment savoir pourquoi, les mots du jeune homme, pourtant banals après avoir visionné un film, semblèrent l’éloigner, au moins temporairement de ses peurs et des angoisses qui couvaient au fond d’elle. Thomas n’avait l’air ni étonnée, ni moqueur de découvrir la sensibilité excessive d’Ivy. La jeune femme était sensible, beaucoup trop sensible et c’était certainement ce qui l’avait conduit où elle en était aujourd’hui. Le monde tel qu’il est actuellement, dur, cruel, n’était pas fait pour les âmes trop fragiles, la sensibilité n’était pas réellement une qualité surtout lorsque l’on ne sait pas se protéger. Et Ivy, elle, elle n’avait jamais su se protéger. Trop crédible, naïve, elle se faisait souvent avoir, sa confiance était souvent trahie et pourtant jamais la haine ne l’avait animé, du moins la haine envers les autres, toujours c’était vers elle même qu’elle avait tourné ce sentiment destructeur. Oui, elle se détestait, elle détestait le fait de savoir qu’elle n’avait pas pu sauver certaines personnes de leur noirceur d’esprit, elle se détestait d’avoir connu autant de morts tragiques autour d’elle. Comment aurait elle pu vivre l’esprit en paix en sachant que presque toutes les personnes dont elle avait été réellement proche avait fini au cimetière de manière prématurée. Comment en vouloir alors à ceux qui avait décidé de la quitter avant même de connaitre le même sort ? Peut être aurait elle dû prévenir Thomas qu’elle était un oiseau de mauvaise augure, qu’une malédiction semblait s’abattre sur tous ceux qui la côtoyaient un peu trop. C’était peut être égoïste mais les mots doux et rassurants du jeune homme lui donnait envie d’en profiter un peu, encore quelques temps, sans rien lui dire pour ne pas prendre le risque de le faire fuir. Pourtant elle aurait dû savoir avec le temps que plus on attendait plus c’était ensuite difficile de dire, d’avouer ce genre de choses." On est comme on est, malheureusement. ". Ivy haussa les épaules d’un air presque détaché qui contrastait avec les pensées qui tournaient à une vitesse étourdissante dans son esprit. Thomas avait raison, on ne choisit pas ce que l’on est. Mais Ivy aurait tant aimé pouvoir être quelqu’un d’autre, être au moins capable de changer, d’évoluer pour devenir quelqu’un d’autre, quelqu’un de plus fort, de plus courageux, quelqu’un de meilleur tout simplement. Mais elle restait là, engluée dans ses problèmes, essayant tant bien que mal de garder la tête de l’eau, d’empêcher le navire de sombrer. « Ouais, c’est vrai… » Elle avait murmuré ses mots plus pour elle que pour réellement répondre au jeune homme qui l’accompagnait ce soir. Puis, Thomas avait rapidement repris, ramenant un peu Ivy à l’instant présent, la tirant de ses songes." Moi, ça m'plait en tout cas. Ça prouve que tu as un coeur et que tu n'es pas une mauvaise personne" Ivy avait sourit, faiblement en essayant de chasser les larmes qu’elle sentait lui monter aux yeux. Elle ne se considérait pas comme quelqu’un de bien loin de là. Oui, elle avait un coeur ça c’était certains mais elle avait beau essayé de bien faire les choses, tout finissait toujours par mal tourner d’une manière ou d’une autre. Pour elle c’était un signe qu’elle n’était pas une bonne personne. Et pourtant, pour elle les mauvaises personnes n’existaient pas. C’était peut être naïf de sa part de penser ainsi mais elle voulait croire que tout le monde avait une part de bon en lui et que les personnes qui ne montrait que leur côté sombre étaient en fait des personnes qui avaient trop souffert et qui cherchait simplement à se protéger. Peut être que c’était pour cela qu’Ivy, dans sa recherche de toujours aider les autres, les soulager de leur douleur quand elle en avait la possibilité, était toujours attirée par les personnes aux histoires troubles, des personnes qui d’ailleurs n’avait pas forcément envie qu’elle ne les aide, qu’elle ne s’emmêle la dedans. « J’essaie en tout cas… mais moi je crois que les mauvaises personnes ça n’existe pas…Il y a toujours un évènement qui fait basculer quelqu'un du 'mauvais' côté je sais pas si tu vois ce que je veux dire» Elle était restée assez évasive sur le fond de sa pensée, d’ailleurs elle se rendait bien compte qu’elle aurait peut être mieux fait de se taire. Elle ne connaissait pas Thomas suffisamment, elle ne savait pas ce qu’il avait pu vivre et il avait certainement une bonne raison de croire que les mauvaises personnes existaient et même peut être qu’elles étaient nombreuses dans ce monde. Quoi qu’il en soit elle était assez admirative de le voir réussir à assumer qui il était ou en tout cas en partie. Elle, elle n’était que honte lorsqu’elle devait parler d’elle et d’ailleurs, belle préférait toujours parler des autres. Sur elle, elle n’avait pas grand chose à dire, tout ce qu’elle était pouvait se lire sur son visage, dans son attitude : fragile, naïve, crédule, sensible, idiote. Peut être qu’assumer ce que les autres peuvent voir comme un défaut comme la sensibilité pouvait en faire une force. En tout cas c’était l’impression qu’elle avait en écoutant Thomas, elle sentait émaner de lui une certaine aura qui la réchauffait légèrement. « Je n'ai pas toujours été comme ça tu sais.. Depuis peu, j'essaie de trouver trois raisons de me lever chaque matin et trois choses positives qui me soient arrivés dans ma journée » . Tout en marchant, la blonde écoutait attentivement. Elle avait déjà un lourd suivi psychiatrique et psychologique pour essayer de calmer ses angoisses, de contenir la partie pathologique de sa personnalité, de lui redonner un peu de joie de vivre et pourtant elle considérait que tous les conseils extérieurs étaient bons à prendre. Elle appréciait de découvrir Thomas, sensible mais tellement plus fort qu’elle, il arrivait à relever la tête et Ivy admirait cette capacité qu’elle n’avait pas. C’était une bonne technique que celle qu’il avait pour traverser chaque journée en se concentrant sur le positif." Par exemple, cite moi trois événements qui t'ont rendus heureuse ou qui t'ont fait sourire depuis que tu es sortie de ton lit !". Elle s’était figé et le sourire sur son visage s’était considérablement crispé. La blonde était prise de court par la question alors même qu’elle n’arrivait à trouver que du négatif autour d’elle. Elle réfléchit avant de prendre la parole pour répondre à Thomas, un peu hésitante. « Bon… c’est des petits trucs, ne te moque pas… Voir Socrate ronronner sur mon lit quand je me suis levée ce matin, ça me fait toujours commencer la journée avec le sourire, ensuite apprendre que l’une des fidèles clientes du café avait décroché le job de ses rêves dans un magasine new-yorkais et…. Et bien la, tout de suite, tes gentils mots m’ont fait sourire aussi.» Exercice difficile mais elle avait réussi à trouver trois raisons de sourire aujourd’hui. Chaque jour c’était un peu les mêmes raisons d’ailleurs concernant Socrate et concernant le café en tout et pourtant toutes ses journées n’étaient pas faites de joie et de lumière malheureusement. A bien y regarder d’ailleurs, les chose qui faisait sourire Ivy se raccrochait toujours à quelqu’un d’autre comme si elle était incapable de sourire, d’être heureuse de sa personne, de ce qu’elle était. Ensuite le jeune homme avait relancé la conversation, évitant ainsi des instants de malaise, sur un sujet qui n’était pas trop sensible pour Ivy et dont elle arrivait à parler assez librement, quoi que quand il s’agissait d’exprimer ses gouts elle était toujours un peu intimidée même s’il n’y avait aucune raison de l’être. " Game of Thrones, j'ai jamais trop accroché. Par contre, en revanche, j'ai eu un coup de coeur pour the Walking Dead. The Witcher, j'adore également. Récemment, j'ai regardé Cursed. J'ai toujours été passionné par les légendes d'Arthur. J'envisage de m'acheter les bouquins de Cursed, histoire de comparer les livres à la série.les Frères Scott, je l'ai regardé au moins un milliard de fois depuis que je suis ado. Je connais les répliques par coeur à force. J'ai bien aimé You même si Joe me fait carrément flipper. ! » . Ivy avait sourit, son malaise et les angoisses qui la gagnaient quelques instants plutôt s’étaient apparement dissiper pour le moment, des pensées qui n’avaient pas lieu d’être lui venaient tout de même en tête mais elle arrivait à les mettre un peu en sourdine pour apprécier la compagnie de Thomas et leur conversation. « Oh wow, on a des gouts assez proche on dirait ! Je n’aime pas trop les séries de morts vivants donc je n’ai pas super accroché avec The walking dead. Par contre Cursed je l’avait mis dans ma liste de séries à regarder et si tu as aimé je crois que je vais me laisser tenter aussi. Pour les frères Scott on est d’accord, meilleure série de tous les temps ! - rire- Pour You je suis du même avis ! Jo est un psychopathe, si ça te dit on pourra regarder la prochaine saison ensemble non ? » Et voilà, quelques heures passées avec Thomas, le contact passait bien et Ivy faisait déjà des plans sur la comète. A son niveau elle avait du mal à se projeter, à savoir ce qu’elle allait devenir, par contre quand il s’agissait de se projeter avec d’autres personnes, elle allait toujours un peu vite. En se rendant compte de sa proposition qui allait peut être gêner Thomas elle avait baissé les yeux avant d’ajouter timidement. « Je… enfin si tu veux, ne te sent pas obligé d’accepter hein… on a le temps de voir de toute façon je crois…» Elle avait sourit timidement alors que leur conversation était interrompue par la serveuse du café dans lequel ils avaient décidé de s’installer, serveuse qui jetait de regards noirs à Ivy mais adressait de larges sourire à Thomas ce qui faisait sourire la blonde autant qu’elle se sentait de trop lorsque son regard croisait celui de l’autre demoiselle. Ivy avait ensuite proposé à Thomas de gouter ses pâtisseries un jour, pour qu’il puisse lui même se faire une idée. La proposition avait l’air de ravir le brun qui ne savait sans doute pas où il mettait les pieds. " Bien sûr que j'ai envie ! Tu demande ça à un garçon qui adore manger et, qui plus est, dévorer des pâtisseries. Je serais enchanté d'être ton cobaye.". La blonde avait sourit, entrainée par l’enthousiasme de Thomas. Cette idée lui plaisait même si elle savait au fond d’elle que si un jour cette occasion se présentait, elle serait morte de trouille en attendant l’avis du jeune homme sur ce qu’elle pourrait lui avoir préparé. C’était encore difficile pour elle de soumettre son travail au regard des autres mais elle devrait en passer par là un jour, ne serait ce que pour finir par proposer ses propres recettes au café où elle travaillait. « J’espère que tu aimes le sucres parce que j’ai tendance à ne pas faire les recettes les plus diététiques du monde. ». Elle avait rit, c’était la vérité. Mais les spécialités américaines étaient de toute façon bien souvent assez riches. Cependant Ivy était aussi capable de faire la cuisine légère et fine et, même si elle avait un faible assumé pour la pâtisserie, les gâteaux et ce genre de chose, elle était aussi capable de préparer un repas tout entier avec des plats salés mais elle ne voulait pas vendre trop de rêve au jeune homme qui serait peut être déçu si un jour il devait gouter l’étendue de sa palette culinaire. Ivy n’avait pas pu s’empêcher de faire remarquer au jeune homme les regards que la serveuse lui lançait avant d’être un peu gênée de la situation. Peut être était elle de trop dans cette situation ? Thomas assura rapidement et fermement que la demoiselle en question n’était pas son genre de fille puis l’ambiance fut un peu plus tendue pour Ivy au moment de parler de ses gouts en matière de garçon, exercice qu’elle ne faisait jamais et question à laquelle elle ne pensait jamais non plus. Thomas ne s’était pas formalisé de sa réponse qui n’en était pas vraiment une mais il rebondit sur ce qu’elle avait pu dire. " Je ne vois pas quel garçon ne t'accepterait pas tel que tu es, Ivy. T'es quelqu'un de bien, quelqu'un de bon et puis, pour ne rien gâcher, t'es super belle !". Immédiatement elle avait piqué un fard, sentant la chaleur lui monter aux joues face à ce compliment inattendu et qu’elle avait bien du mal à accepter, elle baissa les yeux. Dans son esprit les pensées s’entrechoquaient, devait elle fuir ? Non Thomas essayait juste d’être gentil avec elle parce qu’il était quelqu’un de gentil rien de plus, elle devait cesser de se faire des films, de s’imaginer des choses elle ne savait que trop bien où tout cela pouvait conduire. « Heu… merci, c’est gentil…. ». Sa gêne était plus que palpable et Thomas semblait lui aussi mal à l’aise, est ce que c’était elle qui le mettait mal à l’aise comme ça avec sa réaction excessive et ridicule ? Elle ressemblait à une petite fille et elle avait honte. Quelle belle idiote elle pouvait faire. Courageusement le brun avait repris la parole, visiblement avec sa réponse évasive pour ne pas trop en dire, elle avait piqué sa curiosité alors qu’elle aurait aimé que ce soit le contraire. color=#999900]" Pourquoi t'es pas en position de jouer la difficile ? T'es pas forcé de répondre tu sais"[/color] Ivy s’était figée à nouveau, le regard perdu, scrutant avec attention l’assiette posée devant elle. Elle pouvait sentir des frissons désagréable lui parcourir la colonne vertébrale et elle se sentait perdre pieds. Elle devait trouver une solution pour se sortir de là sans avoir l’air d’être complètement folle même si c’était peut être déjà trop tard aux yeux du jeune homme. « Je… Je crois que je ne suis pas ce que tu penses… je… j’ai fait des choses horribles et… enfin je suis pas une fille bien….» De toute façon elle ne pouvait pas répondre, c’était encore impossible pour elle d’en dire plus. Elle avait à peine parlé à ses médecins, il avait fallu lui tirer chaque mot de la bouche pour qu’elle reconnaisse un minimum sa tragique histoire, elle n’avait encore rien accepté, rien digérer malgré les mois qui étaient passés depuis. Avec sa réponse, Thomas allait probablement croire qu’il avait affaire à une dangereuse criminelle. Tant pis de toute façon Ivy n’était plus capable de parler, elle sentait les larmes et les angoisses l’étouffer. " On a tous des secrets, plus ou moins lourds à porter. J'veux pas que tu m'en parle si tu n'en as pas envie. Par contre, si un jour t'as besoin de te confier sache que je suis là !" Thomas ne le savait peut être pas mais c’était tout à fait le genre de phrase qu’il fallait dire à Ivy lorsqu’elle commençait à être gagnée par ses angoisses diverses. Il fallait la rassurer et ne pas qu’elle se sente contrainte, d’aucune manière que ce soit, c’était exactement ce qu’il avait fait. Il devait avoir vécu de grandes souffrances lui aussi pour être capable de lui dire quelque chose comme ça, de sentir probablement aussi qu’elle était arrivé au point de rupture. Elle réussi à lui sourire doucement, les yeux humides mais ses angoisses se dissipant légèrement alors qu’elle reprenait la parole pour essayer de détourner l’attention d’elle, elle retourna sa question à Thomas. " J'cherche pas une fille en particulier. J'veux juste une gentille fille qui m'accepte comme je suis. Avec mes qualités, mes défauts. Avec mon passé aussi horrible soit-il. Et puis, en plus, si elle me fait la cuisine alors là, je l'épouse de suite !" Visiblement il n’était pas difficile et Ivy était persuadée que, gentil comme il était, et attentionné pour ne rien gâcher, il n’aurait aucun mal à trouver quelqu’un avec qui partager sa vie. Thomas semblait avoir un coeur pur, être quelqu’un de bienveillant et il méritait de trouver une fille bien avec qui passer le reste de sa vie, quelqu’un qui saurait lui apporter tout ce dont il avait besoin. C’était en tout cas une belle réponse, claire et transparente qui fit sourire la blonde. Cependant, elle ressentait un pincement au coeur lorsqu’il parlait de son horrible passé. En le voyant comme ça, il était impossible de se douter qu’il pouvait cacher en lui un passé terrible, parce qu’il semblait avoir réussi à le surpasse, à passer outre tout cela et Ivy était admirative parce qu’elle se laissait ronger un peu plus chaque jour. Elle avait finit par reprendre la parole avec beaucoup de douceur, parvenant enfin à poser le regard sur Thomas. " Tu sais, je crois que tu n’auras pas vraiment de mal à trouver, tu as l’air d’être quelqu’un de bien et celle qui sera l’élu de ton coeur aura de la chance je pense. »  Ivy essayait de se positionner comme une véritable amie, c’est ce qu’elle voulait être pour Thomas. S’il fallait elle pourrait même l’aider dans sa quête de l’âme soeur même si ça ne semblait pas être une priorité dans la vie du jeune homme que de trouver une petite amie, Ivy avait tout de même l’impression que quelque part la solitude lui pesait un peu. Elle était heureuse d’avoir accepté cette soirée cinéma puis cette boisson avec le jeune homme, elle apprenait à a découvrir et elle aimait ce qu’elle voyait. Elle avait parlé avec beaucoup de sincérité, Thomas méritait réellement de trouver quelqu’un de bien et son passé, même si elle ignorait de quoi il pouvait bien s’agir ne devrait être un frein pour personne. 

Thomas faisait preuve de bienveillance, à chaque instant, depuis qu’elle l’avait rencontré et ce soir ne faisait pas exception, il se montrait attentif, doux, prévenant, il arrivait à garder la conversation vivante pour éviter à un blanc trop long de s’installer. Ivy ne pouvait certainement pas rêver mieux pour une première sortie, pour une tentative de retour à la vie sociale, du moins elle n’avait jamais osé croire que cela pourrait lui arriver et pourtant Thomas était bien là. D’ailleurs, malgré elle, sans vouloir lui faire du mal ou quoi que ce soit de ce genre, elle remettait sans cesse en doute les bonnes intentions du jeune homme, comme si elle était persuadée qu’à un moment ou à un autre il finirait pas se moquer d’elle, par la trouver ridicule, trop sensible, trop fragile. Parce que c’est ce qu’elle était, elle le savait, elle avait arrêter de se voiler la face et de vouloir faire illusion car elle en était incapable, elle ne pouvait pas résister longtemps aux émotions qui l’envahissaient pour un tout ou pour un rien, esclave de ses vagues, de ses tempêtes qui déferlaient en elle et elle savait que tout cela faisait d’elle la cible parfaite des moqueries ou de plaisanteries de mauvais gouts de personnes mal intentionnées. Et, trop sensible, elle ne parvenait jamais à ignorer, à faire la sourde oreille face à une remarque acerbes, non, elle prenait tout à coeur, toujours trop personnellement et elle remettait toute son existence en question pour un simple mot malhabile. Avoir évoqué l’existence de Socrate, son mignon petit chat noir, était la meilleure chose qu’elle pouvait faire parce que c’était une excellente façon de changer de sujet étant donné que l’existence du nommé Socrate semblait intéressé Thomas. " Socrate ? T'as un animal ? ". La blonde hocha la tête avec un certain entrain. Parler de son chat n’était pas quelque chose de difficile pour elle au contraire, c’était comme parler de cuisine, c’était des sujets légers et sur lesquels elle était presque intarissable, des sujets qui ne lui demandaient pas de trop réfléchir et surtout qui ne la ramenait, en principe, pas vers des pensées sombres. « Oui c’est mon petit chat, je l’ai trouvé un soir, tout seul sous la pluie en rentrant de boulot il y a Quelques mois et comme il n’était apparement à personne j’ai décidé de le garder. Il est adorable. » Oui, Socrate était adorable, c’était un être pur et innocent, malin et joueur, bien souvent il remontait le moral à Ivy et, les jours où elle ne travaillait pas il était la seule interaction sociale qu’elle avait. Elle lui parlait comme on peut parler à un ami, à un enfant et le petit félin ne semblait pas malheureux. Il avait donné à Ivy un raison de se lever et de sortir pour lui rapporter de la nourriture et c’était quelque chose qui lui faisait du bien que d’avoir la responsabilité de s’occuper d’un autre être vivant d’autant qu’en adoptant Socrate elle avait pris sous son aile un laissé pour compte qui serait peut être resté seul, dans la rue humide et sombre, si elle ne l’avait pas ramené avec elle. Ensuite, c’était la gêne qui s’était emparée d’elle lorsqu’elle s’était rendue compte de ce qu’elle avait dit, avouer à Thomas qu’il faisait partie des choses positives de sa journée, même si c’était vrai et innocent dans son esprit pouvait être mal interprété, peut être qu’elle allait passer pour une fille qu’elle n’était pas, une aguicheuse, quelqu’un qui essayait de flatter l’égo de ses interlocuteurs alors que cette idée n’avait même pas effleurer Ivy. Et elle était encore plus mal à l’aise quand elle voyait l’attitude de Thomas qui lui semblait soudain gêné. Il n’avait certainement jamais voulu provoquer cet effet là à la jeune femme, elle devait encore passer pour une vraie désespérée. Silencieuse elle avait baissé les yeux, continuant à marcher sans plus oser regarder le brun à ses côtés jusqu’à ce que ce dernier lui propose de s’arrêter dans un salon de thé nocturne dans lequel les discussions avaient repris de manière apaisée, rassurant Ivy dont la langue se délia à nouveau rapidement sur le sujet des séries et des films. Elle y avait peut être été un peu fort en invitant tout de suite Thomas à venir chez elle pour regarder la nouvelle saison de You lorsque celle ci sortirait mais peu importe, le jeune homme avait l’air ravi de cette perspective et cela fit aussi sourire la jeune femme. " Tu sais, j'vais pas tarder à prendre, enfin, peut-être que tu pourrais venir chez moi et qu'on se fasse un marathon série. Qu'en dis-tu ? T'aime Harry Potter ? Je trouve que la période d'Halloween et de Noël s'y prête bien. " C’était un assez large sourire qui était venu se dessiner sur les lèvres de la blonde. Thomas était quelqu’un de bien, elle en était convaincu et il ne lui voulait que du bien, rien de mal ne pouvait émaner de lui et elle ne se sentait absolument pas en danger lorsqu’il lui proposait de venir chez lui. Elle comprenait ainsi que, pour le moment, il n’avait pas son propre appartement mais elle ne posa pas plus de questions, le sujet était peut être délicat, il l’était même certainement étant donné la manière dont il avait insisté sur le terme enfin et elle ne voulait pas plomber l’ambiance. « Oh oui avec plaisir ! J’adore Harry Potter et je trouve que toutes les saisons s’y prête très bien ! » La jeune femme ne faisait pas semblant, cette proposition la ravissait réellement d’autant qu’elle avait toujours été une grande fan d’Harry Potter depuis la sortie des premiers films et même avant lorsqu’elle avait lu les livres il y a bien longtemps maintenant, c’était un univers qui la faisait rêver et le fait que Thomas ai l’air tout aussi fan d’elle de cet univers fantastique la faisait sourire. Ils s’étaient bien trouvés tous les deux !  Ce que Thomas viens encore confirmer en ajoutant qu’il est très friand de sucreries et qu’il serait ravie d’être le cobaye de la pâtissière en herbe. Malgré tout Ivy sait que le moment venu elle se mettra certainement trop de pression quant au fait de soumettre ses réalisations à l’avis de quelqu’un d’autre que ce soit Jo’ ou quelqu’un d’autre d’ailleurs, Ivy était comme ça, elle détestait être mise sur le devant de la scène et le simple fait qu’on puisse lui faire une critique dure et cinglante l’effrayait et l’empêchait bien souvent de faire ce dont elle avait envie parce qu’elle préférait rester discrète et en sécurité dans son anonymat. « Hein ? Comment ça ? » . Elle en avait trop dit sur elle cette fois et Thomas n’avait pas vraiment besoin d’en savoir plus. Si il découvrait le secret qu’elle cachait au fond d’elle, il prendrait peur c’était certain et elle avait à coeur de s’en faire un ami même si cela impliquait de lui cacher une partie d’elle pendant quelque temps, de toute façon cette partie elle voulait l’oublier, elle préférait ne pas en parler et faire comme si toutes les choses qui lui étaient arrivées n’avaient jamais existé pour essayer de continuer à vivre et à espérer des jours meilleurs.  " Là, je t'avoue que je ne comprend pas trop pourquoi tu dis ça .". Elle ne pouvait que comprendre la réaction du jeune homme, elle en avait à la fois trop dit et pas assez, juste ce qu’il fallait pour qu’il se pose des questions à son sujet, elle était vraiment idiote parfois à parler sans réfléchir alors même qu’il y avait des sujets qu’elle ne pouvait pas aborder, qu’elle ne voulait pas évoquer, pas plus avec un inconnu qu’avec quelqu’un de proche, c’était trop difficile, trop douloureux et elle ne voulait pas que le regard que Thomas portait sur elle ne puisse changer. Peut être qu’un jour elle aurait le courage de lui raconter tout ce qui faisait d’elle ce qu’elle était, de lui expliquer pourquoi elle n’était pas quelqu’un de fréquentable, pourquoi elle était une personne mauvaise, néfaste pour les autres mais pas aujourd’hui, elle passait un moment agréable et elle ne voulait pas le voir fuir. Gêner, elle baissa les yeux sans parvenir à dire quoi que ce soit. Heureusement, une fois encore la conversation réussi à reprendre en douceur. " C'est gentil ! Et je suis certain que tu trouveras un gentil garçon qui t'aimeras et t'accepteras comme tu es » . Thomas était gentil, fidèle à lui même et Ivy était touchée par ses mots même si elle était convaincu qu’il avait tord. Le seul homme qu’elle voulait ne voulait plus d’elle, il l’avait fuie et à raison étant donné qu’elle faisait mourir tout ceux qui lui était trop proche et c’était fini pour elle. Elle vivrais le restant de ses jours seule, elle était faite pour lui, elle en avait toujours été convaincue et sans lui l’amour ne valait pas le coup d’être vécu mais elle ne pouvait pas dire cela à Thomas, elle ne vouait pas passer pour une veuve éplorée complètement folle. Le jeune homme et la blonde terminèrent leur commande et Thomas finit par se lever, Ivy suivi le mouvement. " Je te raccompagne chez toi ?". Ivy avait sourit en récupérant ses affaires, les rues du Queens n’était pas toujours sures une fois la nuit tombée, comme les rues de n’importe quel quartier de n’importe quelle ville d’ailleurs et la présence de Thomas à ses côtés la rassureraient certainement même s’il n’était peut être encore pas raisonnable de sa part d’indiquer au brun où elle logeait. Cependant, convancinue de la bienveillance du jeune homme, elle accepta sans tarder. « Oui avec plaisir, c’est très gentil de ta part. ». Ainsi, le duo avait quitté l’établissement en continuant de papoter, de tout de rien, de séries et de films en prenant la direction des immeubles un peu plus loin.