illusion. (silène)

tard.
non.
tôt. trop tôt.
ou peu importe, non ?
il n'y a plus d'heure pour robin. dans le pire des cas, il arrivera complètement défoncer demain au boulot. il aura ce même mal de crâne, dû au mélange d'alcool et de drogue. il s'accrochera fort à ce camion pour ne pas se laisser tomber, videra ses ordures, et puis dès qu'il aura terminé, il dormira toute une journée avant de recommencer le soir. entre deux, trois, piqûres d'héroïnes.
lamentable. son état craint. sa vie craint. mais tant pis. il n'apprend plus de ses erreurs, fait les mêmes bêtises sans s'arrêter. peut-être que finalement, dans le pire des cas, ça sera sa mort à cause des drogues. une overdose. mais c'est pas si grave, si ?
si. clairement. que ça l'est. mais à qui va-t-il manquer ? ses parents ? ouais. non. grosse blague, eux. ses parents sont sûrement morts. il n'a plus tellement de nouvelles d'eux depuis bien longtemps désormais. ceux du foyer ? ceux qui l'ont violenté ? eux aussi, ils doivent être morts. ou. ils doivent être vieux, et ne pas avoir de poids lourds sur leurs épaules alors qu'ils ont sûrement gâché la vie d'une dizaine de gosses comme lui, à un moment ou à un autre.
à la limite, la seule personne qui pourrait être triste de son parcours, c'est elle. cette vieille femme qui a pris le soin de lui offrir un vrai cadre de paix. mais ce n'était qu'éphémère. et elle, c'est certain qu'elle doit être au paradis si ça existe.
tu parles. foutaise.
robin ne croit pas aux bêtises qu'on raconte aux enfants. il ne croit pas non plus en la religion. celle qui se proclame haut et fort pour la paix dans toutes les âmes de cette putain d'planète. sinon. là. encore une fois, il n'en serait pas là.
une autre, mccoy ? on lui hurle dans les oreilles. la musique est si forte. et lui. il est déjà dans un autre monde. hein ? il a l'air débile. ses cheveux longs et gras sont entassés dans une sorte de chignon mal fait. il regarde le tube qu'on lui tend, cette paille qui a été couper en deux. ah. ouais. il récupère cette carte bancaire entre ses mains, coupe une ligne, s'abaisse, et déjà en train d'aspirer par le nez la cocaïne. il se gratte le nez, ça pique, mais c'est une habitude qu'il a pris depuis bien longtemps maintenant. il regarde autour d'eux. ils sont dans ce même coin, dans ce bar, boite, ou peu importe. cet endroit où il y a toujours trop de mondes et ils font toujours leurs propres vies de merde. l'seul endroit, finalement, qui n'a pas mis robin et ses petits copains à la porte. peut-être parce qu'en terme de revenus, ils apportent beaucoup. ses bledards sans un sous qui continuent d'acheter de l'alcool alors que le compte est dans l'rouge.
tant pis.
ses yeux survolent la pièce. du monde. ouais.
du monde.
et son coeur se serre.
c'est pas elle. il le sait. c'est sûrement une de ses femmes qui lui ressemblent. mais qui ne la surpassera jamais. silène. ce seul bout de femme qui le pousse à s'accrocher à quelque chose. ce bout de femme qui le rend fou. qui peut claquer des doigts et lui demander de tuer ou de braquer une banque qu'il le ferait. prêt à tout. mais c'est pas elle. c'est son imagination qui lui joue des tours. parce qu'elle lui manque. parce qu'elle est plus là. et qu'finalement, elle a raison d'plus être là dans sa vie. lui, qui n'apporte que des emmerdes et des choses pas biens. j'reviens. qu'il lance. c'est à peine audible, à peine compréhensible. tant pis. il se lève. tangue un peu.
okay.
tangue beaucoup.
il se rapproche de cette silhouette. là. juste comme ça. sans rien dire. peut-être qu'il ressemble à un psychopathe. dans un sens, il l'est hein. mais là. c'est troublant. elle lui ressemble. son esprit veut pas la lâcher. et robin veut pas. veut plus qu'elle soit là. qu'elle le capture comme ça. parce que... quand elle repart, c'est trop dur putain.
c'est pas elle.
ça peut pas.
elle doit être loin. dans les bras d'un homme qui vaut plus que lui.
et lui il est là. en face d'une illusion. pas prêt à ouvrir les yeux. pas prêt à ouvrir la bouche non plus. ou. si justement. tu lui ressembles. et ça l'perturbe.
tellement.

sur la musique, on va, on vient, on s'éloigne et on revient, puis tu t'élances et je te tiens, je te retiens du bout des doigts pour te ramener contre moi. -- @robin mccoy

Elle est lancinante, la douleur. Celle qui gagne son corps, celle qui gagne son cœur. Elle a mal, elle crève, dès qu’elle se retrouve hors de son terrain de jeu. Dès que le serpent sort de son trou, loin des plateaux de télé-réalité. Parce qu’il s’agit du seul endroit dans lequel elle est maîtresse, dans lequel elle garde le contrôle sur elle-même, sur sa vie, sur les autres, surtout. Et dès qu’elle en sort, elle se retrouve à nouveau vulnérable. Elle se sent de fragile, de nouveau victime. C’est ce que tu détestes, l’impression d’être à la merci du monde. L’impression de te retrouver à terre. Comme avant. Ce qu’ils ignorent tous à ton sujet, Silene. Tu t’es enfermée dans le déni, enfermée loin des déboires de ta vie. Oubliant ton bourreau. Oubliant les monstruosités passées. La tête sous l’eau, vide de toutes émotions sauf des plus noires. Sauf de celles qui hantent, qui rongent, qui abattent. Sauf des pires. Sauf des plus moches.

Avec un verre, avec deux verres, les sombres envies s’effacent et tout recommence. Avec un verre, deux verres, les souvenirs restent derrière, oubliés. C’est pour cette raison, qu’elle s’est rendue à cette soirée, qu’elle rejoint le troupeau, le mouvement de ceux qui n’attendent plus rien de la vie. Ici, ils sont tous camés. Ici, l’espoir disparaît. Il n’y a plus que des cendres, que des restent d’êtres humains. Et c’est peut-être justement parce qu’il n’y a plus d’humanité, que tu trouves ta place, Silene. Justement parce qu’il n’y a plus de vie. Comme à son habitude, elle passe le plus gros de sa soirée avec des hommes qu’elle aura bien vite renvoyés. De ceux qui ne l’intéresseront vraiment jamais.

Et puis il y a lui, sa silhouette, cette voix qu’elle reconnait, entre mille. Il est là et semble absent à la fois. Comme un fantôme, errant dans les brumes de son enfer. Lui, il n’est pas comme les autres, pour toi, Silene. Lui, tu l’aimes, à ta manière un peu bancale, un peu fatale. Lui, c’est Robin, que tu qualifies un jour comme ton ex, l’autre comme ton mec. Lui, c’est Robin, et jamais tu ne peux rester insensible à son chagrin. - T’es encore défoncé, Robin ? Qu’elle lance, s’approchant de lui, fatalement. Prétendant qu’elle est contrariée, alors qu’en réalité, si un jour il venait à se soigner, il disparaîtrait. Jamais tu ne pourrais le supporter, Silene. Jamais tu ne pourrais accepter qu’il te dise adieu, définitivement. - Viens-là. Qu’elle lâche, attrapant sa main dans la sienne pour l’entraîner un peu plus loin. Loin du monde. Loin des regardes. Et elle le regarde. Et elle le regarde. Plante simplement ses opales dans les siennes, sans un mot supplémentaire.

(c) calaveras.

l'état misérable. il s'fond dans la masse ici. personne n'juge. personne ne va le provoquer. personne ne va l'insulter. c'qui est bien dommage finalement. robin n'dirait pas non à une partie de jeux de mains. il ne dirait pas non à l'adrénaline, cette seconde sensation qu'il ressent uniquement en tapant de ses poings sur les mâchoires de toutes ses autres personnes. d'ceux qui prennent les gens pour des cons. d'ceux qui les comparent aux esclaves.
pourtant, c'est un peu tout comme, non, robin ? la drogue a pris possession de toi. elle est maîtresse de ton corps, et tu craques toi. tu craques et t'en prends. tu craques et t'es minable.
la drogue lui pousse même pas des ailes. la drogue achève son corps de plus en plus. son cerveau est bousillé. c'était pas déjà bien difficile vu le nombre de coups qu'il s'est pris dans le cerveau.
peu importe.
robin abandonne ses amis. robin abandonne la drogue, son verre, pour se rapprocher de la foule. il a dû mal à croire en ce qu'il voit. il déteste son cerveau pour ça. d'être autant accro à ce bout de femme, au point de n'avoir qu'une envie, qu'elle soit là, avec lui, partout. il aimerait qu'elle revienne dans sa vie. il n'était pas moins paumé, mais il se sentait ... bien ? ouais. il se sentait bien, dès qu'elle était dans les parages. il en aurait presque oublié la drogue, pour ses beaux yeux. pour elle. tout simplement. mais c'est pas l'cas. elle est partie. ou peut-être est-ce lui qui a fait l'choix de s'en aller ? ouais. non. si c'était le cas, il ne serait pas aussi mal. si c'était l'cas, il aurait pas l'impression d'être en train d'crever là tant elle lui manque.
des pas peu assurés. pourtant, c'trop tard pour faire marche-arrière. il est déjà en train d'se pointer, déjà face à elle. il ose pas la toucher. pas peur qu'ce soit pas vrai. qu'son cerveau lui joue vraiment des tours et que d'un coup, elle disparaisse. pourtant, c'est bien elle. il le sait. il a juste peur de l'avouer. il a juste peur de la prochaine retombée. celle où elle s'en va pour de bon. celle où il va prendre la ligne d'trop pour pas chialer. parce qu'il chiale pas robin, il exprime sa douleur et sa tristesse de la pire des façons. en doublant, voir, triplant toutes les doses de ce qu'il prend. non. si. clairement qu'il est défoncé. encore. comme elle le souligne très bien. mais qu'est-ce que ça lui fait ? rien. elle est partie. elle a fait son choix. c'est qu'elle s'en fiche non ?
alors quoi ? c'est bien silene ?
sa silene ?
non. il veut toujours pas l'croire. même quand elle prend son poignet et qu'elle les éloigne. du bruit. des gens. de la drogue et de l'alcool. elle se plante droit devant lui. ses yeux sont beaux. elle est belle. et pourtant ? c'est pas toi. l'déni. le gros. celui qui crève le coeur, en emportant deux, trois organes, dans la foulée. t'es partie. encore. reprenant ses reproches mais les transformants. l'truc, c'est qu'effectivement robin est dans un état de défonce incroyable. il a atteint l'point de non-retour.

sur la musique, on va, on vient, on s'éloigne et on revient, puis tu t'élances et je te tiens, je te retiens du bout des doigts pour te ramener contre moi. -- @robin mccoy

Partie. Encore. Les mots qui résonnent, qui tremblent dans son esprit. Est-ce que c’est vrai ? Est-ce que c’est ce qu’elle fait, à chaque fois ? Est-ce qu’elle s’en va lorsqu’elle tombe enfin sur quelqu’un à la hauteur ? Sur quelqu’un capable de la supporter ? Parce que t’es un putain de poison, Silene, et qu’ils ne sont pas nombreux, ceux qui souhaitent s’y engouffrer. T’as eu cette chance, avec lui, avec Robin. Mais faut croire que t’es pas capable de le gérer. Que tu proclames chercher l’amour mais que tu prends la fuite devant le moindre sentiment qui pointe le bout de son nez. Comme le chaos, comme la ruine, elle entraîne les hommes avec elle, elle entraîne les âmes jusque l’enfer. Robin y était déjà et elle n’a fait que l’enfoncer encore un peu plus. Elle le voit, dans son regard. Elle l’entend, à ses paroles. Elle le sent, quand il semble à peine capable de réaliser qu’elle est bien face à lui. Qu’elle est bien devant lui. Et t’as mal, de le voir comme ça. Etrangement. T’as mal, en le voyant souffrir. Mais une partie de toi préfère qu’il souffre à tes côtés plutôt qu’il soit heureux sans toi. Monstre d’égoïsme, monstre tout court, tu te caches derrières tes propres faiblesses, prétendant qu’elles n’ont jamais existées. - Je ne suis pas partie. Ce n’est pas moi. Ce n’est pas elle, c’est eux. Eux et cette relation bancale, cette relation désastreuse qui ne dure jamais sur le long terme mais qui ne s’arrête jamais vraiment pour autant. Cette relation si forte, si folle, de deux êtres détruits mais plus en vie que jamais, lorsqu’ils sont ensemble. Même dans les pires moments, même durant les plus mauvais trips, même quand le monde semble s’effondrer, t’es étrangement toujours en sécurité à ses côtés, Silene. - Puis l’essentiel, c’est que j’arrive aux bons moments, non ? Les bons moments comme ce soir, lorsqu’il ne semble plus en état de rien, lorsqu’il semble tellement ailleurs que le monde pourrait l’écraser. - Tu devrais calmer le jeu pour ce soir… Ou peut-être bien qu’elle aimerait le voir aller au bout. Qu’elle aimerait comprendre ce qu’il est capable de faire pour elle. Ce qu’il est capable de d’affronter pour la garder. Ce qui semble mission impossible, sirène voguant à travers les mers, en quête de quelques nouvelles victimes. Mais il est bien ta victime préférée, Silene. Celui vers qui tu sais toujours te retourner. Peut-être qu’au fond, c’est toi qui te retrouve envoutée.

(c) calaveras.

elle est là. elle est vraiment là, en face de lui. mais ce serait presque trop beau pour qu'il capte la différence entre vérité et illusion. il devrait la toucher pour se rendre compte qu'il n'est plus dans un de ses nombreux songes. et dans le pire des cas, robin aurait aimé la trouver moche. il aurait aimé qu'sa laideur le force à s'éloigner. mais c'est pas le cas. silène est tellement, tellement belle. silène, a ce charme incroyable, cette beauté divine. et même là, en étant complètement défoncé, il n'voit définitivement plus personne autour d'eux. juste elle. juste elle, et il lui faut du temps pour piger qu'elle est bien présente à ses côtés.
juste là.
et lui. lui là aussi. mais lui dans un état déplorable.
il fronce les sourcils. sa bouche est tellement pâteuse qu'il pourrait sans nul doute boire un litre d'eau. voir plus. peu importe. ses mots le chamboulent. ça fait cogner son coeur si fort, ça l'retourne. il tremble, mais pas de manque. comme s'il avait froid d'un coup. il pourrait sûrement vider ses tripes dans pas très longtemps si cette drôle de tension continue de lui retourner l'estomac.
ce n'est pas moi. mais qui ? lui, n'a jamais voulu qu'elle s'en aille. il n'a jamais voulu qu'elle le laisse tout seul. il n'a jamais voulu souffrir autant sans elle, se sentir si mal. avoir cette drôle de sensation froide qui lui arrache de multiples frissons. qui ? qui donc alors ? il n'articule qu'à peine. robin n'est plus qu'une merde parmi toutes les autres maintenant. robin n'est même plus à la hauteur d'une fille comme elle. elle a réussi à lui retourner le cerveau. à le rendre responsable des moindres petites erreurs de l'univers. elle a réussi. elle a réussi à le rendre tellement dépendant d'elle qu'il ne peut plus envisager le fait de vivre sans elle. il ne le supporte plus. ça s'voit putain. ça s'voit dans ses gestes, ça s'voit dans sa façon d'être. quels bons moments ? il n'y en a pas. il n'est même pas clean. robin est en train de sentir tout son corps se tendre dès qu'il avance sa main dégueulasse proche de son visage. venant effleurer sa joue du bout des doigts. premier contact. l'myocarde qui bat si fort, d'un coup. il pourrait littéralement exploser contre elle. elle s'en rend compte ? la manipulatrice qui réussira à tous les coups à le garder précieusement contre lui. non. il lâche. d'un coup.
avant de prendre un sacré élan de confiance. en glissant ses doigts proches de sa bouche.
son regard ne quitte pas le sien. ses yeux sombres, ses pupilles rouges.
robin, avec son autre main, fouille dans une de ses poches. récupérant un petit cachet qu'il lui montre fièrement. peut-être que tu devrais apprendre à t'amuser. ou à m'parler franchement, tu vois ? j'te trouve particulièrement coincé du cul ce soir. l'agneau se transforme-t-il en loup ? tu parles. s'il la braque, si elle part, il va d'nouveau retenir les nombreuses larmes qui ne coulent jamais le long de ses joues. alors t'es joueuse, ou tu vas t'en aller ? prise de confiance au maximum, alors qu'si elle part, il va d'nouveau se casser la gueule si fort. mais il va jusqu'au bout de sa démarche. il tire sa langue, vient poser le bout d'extasie. sans la quitter des yeux.
sa main qui effleuraient son visage se glisse maintenant vers son bassin.
et si elle s'approche,
si elle vient là.
p't'être qu'là, il se rendra vraiment compte qu'elle n'est rien d'une illusion.
qu'elle est elle.
qu'elle est belle.

sur la musique, on va, on vient, on s'éloigne et on revient, puis tu t'élances et je te tiens, je te retiens du bout des doigts pour te ramener contre moi. -- @robin mccoy

Brutales. Les retrouvailles sont brutales, bien plus qu’elles le sont d’ordinaires. Par sa faute à lui, Robin, qui joue le bad boy, qui joue le rebelle, moins docile que ce qu’il est, lorsqu’il revient en rampant chez elle. Il est plus violent, ne supplie pas, ne se laisse pas faire. Et une partie de toi s’agite, Silene. Tu sens le creux dans ton abdomen, parce que tu ne supporterais pas de le voir s’échapper. Parce que tu ne supporterais pas d’avoir, en toi, l’absence de celui qui se révèle indispensable à ta vie. Par intermittence, un mois sur deux, une heure oui puis l’autre non, mais indispensable. Comme un repère. Comme une ancre un peu bancale. Les paroles du beau brun frappent contre ses tympans, elle s’agace, l’esprit tourne en rond, alors qu’elle lâche à son tour. - C’est nous deux, c’est comme ça. Si tu pouvais arrêter de me rendre responsable du moindre de tes malheurs, s’il te plait. Silene plus hargneuse, Silene plus fatale. Parce que t’étais déjà bousillé avant de me rencontrer, Robin. Moi je n’ai fait qu’un peu plus t’enfoncer. Plus il défi, plus il rétorque, plus elle désire reprendre le contrôle. Plus elle désire le contrôler, lui. Comme avant, comme toujours. Les yeux écarquillés par l’affront qu’il ose lui faire, par l’audace dont il fait preuve en lui parlant comme il le fait, c’est avec la langue fourchue que le serpent répond, machinalement, mécanisme de défense. - Les bons moments avant que tu foutes encore tout en l’air. Mais tu veux qu’on joue ? On va jouer, tu sais très bien que tu finiras encore par pleurer. La sirène qui s’avance, qui se rapproche de lui, qui profite de ses mains contre elle, de son corps qui s’approche du sien. Un regard, plongé dans celui de son amant, de son aimant, et ses lèvres viennent saisir les siennes. Le cachet qui passe d’une bouche à l’autre, symbole de tout ce qu’ils ont déjà partagé. - Alors, tu veux faire quoi maintenant ? Maintenant qu’on se retrouve dans notre monde, rien que tous les deux, rien de mieux. Maintenant que c’est plus que toi et moi et que les pourritures du monde s’évaporent sous la force de notre amour.

(c) calaveras.

non. elle se trompe. tais-toi. dis pas n'importe quoi. eux deux ? non. ce n'est pas eux deux. si c'était le cas, alors ils seraient ensembles. alors il lui tiendrait la main, alors il l'embrasserait et il lui ferait l'amour le matin, le soir, et toutes les heures qu'ils peuvent avoir devant eux. et c'est pas le cas hein. c'est pas le cas putain. elle n'est pas là depuis si longtemps qu'il en avait presque oublié l'odeur de son parfum. elle lui a tellement manqué que même la plus dure des drogues ne convenait plus pour lui. il se mord la lèvre, le goût du sang s'ajoute, se mélange avec sa salive qu'il avale difficilement. il retient ses mots, si fort. il se retient de ne pas dire n'importe quoi. il se retient de ne pas s'effondrer, de ne pas laisser son coeur l'emportait face à cette tachycardie éphémère. elle sort les crocs, elle le mord déjà. il est déjà comblé, alors qu'elle continue à être si difficile. elle continue, oui, à lui remuer le cerveau quand il n'veut être qu'à elle. quand il sait ce qu'il désire le plus au monde et qu'il n'arrive pas à surpasser, ou à égaler, cette femme qu'il ... putain. il l'aime oui. même s'il le dit pas. même s'il est incapable de le formuler. des mots qu'il n'a jamais dit. faudrait qu'il frôle la mort pour les sortir. mais à chaque fois que la faucheuse approche, silène n'est là que par illusion. et quand sa présence est si proche de la sienne, alors il n'a plus envie d'crever. oh non. arrête. c'est clair. net. c'est presque froid. un ton qu'il n'utilise que très rarement. mais qu'elle arrête oui. qu'elle arrête. elle se trompe, dans toute l'histoire. t'as qu'à pas d'barrer. t'as qu'à rester. aujourd'hui. demain. toute la vie. toutes leurs vies. celles qu'ils vivent dans des mondes parallèles, là où ils sont ensembles, encore et encore. alors il provoque. pastille enfoncé dans sa langue, ses yeux qui provoquent, la langue pendue, l'attente insupportable. elle s'avance. voilà. elle s'avance, et ça lui va. il vient immédiatement plonger sa main dans son dos, il vient dévorer ses lèvres, le bijou du diable qui jongle entre leurs bouches. les effets seront rapides, bien que robin ne risque pas de tant sentir une différence au vu de ses précédentes prises. puis cette même main qui remonte, là, jusqu'à ses cheveux. il inspire fort, la tachycardie est toujours là, elle ne se calme pas. maintenant, j'veux qu'on se barre. il murmure, contre ses lèvres, ouvrant les yeux. plus rien n'existe. les gens poussent, mais il ne sent rien. la musique, le brouhaha, il n'entend rien. il préfère glisser cette main sur cette joue. il préfère frôler à nouveau ses lèvres avant de mordre le coin inférieur de celle-ci. demandes-moi ce que tu veux silène. tout. tant que tu n'pars plus. ses doigts pressent sa nuque, se baladent, venant chercher une dernière fois cette main où les doigts se nouent. la tirant déjà loin de cet endroit. ce bar n'était qu'une belle coïncidence pour que leurs âmes se retrouvent. la suite se passera en dehors. là où ils ne sont que tous les deux. là où robin est heureux.

sur la musique, on va, on vient, on s'éloigne et on revient, puis tu t'élances et je te tiens, je te retiens du bout des doigts pour te ramener contre moi. -- @robin mccoy

La belle illusion que l’absence ne compte plus, que les jours passés l’un sans l’autre ne représentent que des poussières venant contenter l’estomac du néant. La douce symphonie des paroles qui s’échangent, qui se crachent à la gueule, à la fois comme un vieux couple, à la fois comme une fougue des premiers jours. Un univers à toi, à vous, c’est ce que tu ressens avec lui, Sisi. Une petite voix qui te murmure que tu le connais depuis toujours, une autre qui hurle que ce n’est encore que le début, que t’as tous les efforts à faire pour le faire tomber dans tes filets. Sorcière, elle aimerait l’emprisonner. Sirène, elle ne désire que l’envouter. Que le garder, toujours, en permanence. Qu’il soit là, le matin lorsqu’elle se réveille. Qu’il reste là, le soir lorsqu’elle se couche. Comme une ombre ou une présence rassurante, peu importe, tant qu’il est là. Pour le meilleur, pour le pire, c’est Robin qui trône sur sa vie, qui éveille un palpitant qui n’est plus qu’un débris. - Et toi ? Qu’elle balance, comme un test, comme une pierre jetée dans l’eau, prête à poser une question dont la réponse lui fait bien plus peur que ce qu’elle n’admettra jamais. - Si je décidais de rester, tu resterais pour toujours ? La promesse d’un toujours qui t’effraie, toi qui prétends pourtant que tu ne veux qu’être aimée, parce qu’au fond, tu ne sais plus comment t’y prendre, Silene. La promesse d’un toujours qui t’effraie, parce que tu sais d’avance que tu finiras par le blesser, par le casser, car t’es pas bien avec toi-même et que ce n’est pas à lui de te réparer. Réparer, avec sa main qui glisse contre son dos, contre ses cheveux, une douceur frémissante qui provoque en elle une sensation de bien-être infinie, qui vient éteindre les braises toujours trop douloureuses. Les paupières soudainement plus lourdes, qui se ferment machinalement pour profiter de cet instant de flottement. Un baiser, beau et grand, les lèvres qui se rencontrent comme bien trop souvent. - Emmène-moi, dans ce cas… Surprends-moi… Peur de rien, main dans la main avec Robin. L’italienne le suivrait au bout du monde, parce qu’il n’y a pas un moment d’insécurité, ils s’envolent tous, sous le simple poids de sa présence, sous la simple tendresse de son regard, sous la simple beauté de ses baisers et grâce aux merveilleux échos de son cœur.

(c) calaveras.

et lui ? quoi ? robin ne quitte pas l'intensité de ses yeux. robin s'accroche à silène, par ses mots, par ses gestes. fou de cette femme, il n'échangerait les rôles pour rien. il ne referait pas sa vie, ne changerait pas le cours des choses pour revivre exactement ce genre de sensation. même si ça fait mal, quand elle n'est plus là. même s'il crève, même s'il respire qu'en apnée. dès que sa présence, son âme, reviennent, lui, il oublie. il oublie les souffrances et les maux, se concentrant sur le présent. le vrai, pas celui qui est bercé par les mensonges, par les envies, par l'illusion. elle est magique silène. capable de le détruire un jour, capable de le faire vivre le lendemain.
ses lèvres sont encore brûlantes. qu'est-ce qu'il le retient de ne pas se plonger à nouveau sur sa bouche ? aucune idée. il tient, sans trop savoir comment. cette main qui trouve refuge sur la chute de rein de la blonde. oui. oui silène. pour toujours. et il ne demande que ça. qu'elle lui laisse l'opportunité de rester pour toujours, qu'elle le laisse rentrer dans sa vie et qu'elle arrête de le forcer à en sortir. il ne demande que ça, que de fondre sur ses lèvres, de se perdre contre son corps pendant une avalanche de caresses, les jambes de la blonde autour de la taille. il ne demande qu'ça, qu'elle reste et qu'elle marque son épiderme autant qu'elle marque son âme. mais c'est pas comme ça que les choses se passent, visiblement. vu qu'elle part. à chaque fois. et qu'est-ce qu'il va lui prouver que cette fois-ci, c'est la bonne ? rien. bien-sûr qu'il ne reste plus rien hormis des fragments dans le creux de sa main.
la surprendre. comment ?
il n'en sait rien, mais il ne lâche pas sa main. il se rapproche, frôle ses lèvres sans les toucher une seule fois. alors, suis-moi. il insiste sur la pression de sa main, et les voilà en train de partir visiblement à l'aventure. son coeur cogne fort, courant comme un débile dans les ruelles sombres de ce bar merdique. robin aura oublié les potes et la drogue, sa drogue, qui traîne au fond de ce bar. tant pis pour la poudre, tant pis pour tout. si elle continue de lui tenir la main, alors il prend tout. tout. tout.
il s'arrête devant une bâtisse abîmée. la ruelle est sombre, à peine éclairer et la lune n'est pas sur son meilleur joue. robin attrape une grosse pierre, le regard triomphant, le regard joueur. pour combien, t'es prête à cambrioler ce magasin ? le délit, mais tant pis. et robin se rapproche d'elle. ses doigts glissent déjà sur les courbes de son corps, sans se cacher, sans se retenir. ses doigts qui tombent jusqu'à ses jambes, il lui suffirait de remonter cette jupe pour toucher l'interdit. pour combien, silène ? il répète. et peut-être même qu'il frôle déjà l'interdit, avec cette main qui frôle l'élastique d'un sous-vêtement de trop.

sur la musique, on va, on vient, on s'éloigne et on revient, puis tu t'élances et je te tiens, je te retiens du bout des doigts pour te ramener contre moi. -- @robin mccoy

Toujours. Un mot aux allures de promesse, un sentiment auquel elle ne croit pas, trop écorchée, trop abimée, pour quelqu’un veuille réellement passer le reste de sa vie à ses côtés. Parce qu’elle sait, elle connait le schéma, toujours le même cinéma. L’exaltation du début qui laisse place à la peur, à l’incertitude face à une carcasse défaite, à un esprit qui ne raisonne pas comme tout le monde. Tu finis toujours par vriller, Silene, et ils sont trop peu, ceux qui sont capables de le supporter. Elle n’est plus elle, une autre elle, quand la folie prend possession de son être, s’accapare son corps avec une simplicité décalée. Les mots beaucoup trop beaux, le regard beaucoup trop tendre, elle aimerait croire. Elle aimerait croire en lui, en ce qu’il dit, sans avoir la crainte de se réveiller un matin, totalement délaissée. Elle aimerait croire en elle, surtout, pouvoir se poser et oublier le mal qui a été fait. Une sensation d’impossible. De rêve trop parfait pour être touché. Robin, douce chimère, un peu trop d’amour à donner pour qu’il soit réel, amoureux de l’illusion de leur relation, jusqu’au réveil brutal qui ne tardera pas à frapper. Jusqu’à ce qu’il voit, réellement, celle que tu es. Elle n’imagine pas que cela puisse être déjà le cas. Qu’il soit déjà lucide sans chercher à se tirer. - Quoi ? Le rire qui s’évapore de ses lèvres, s’échappe alors qu’elle tente d’être discrète. - Tu veux vraiment faire ça ? Et après tout ? Pourquoi pas ? Pourquoi se maintenir derrière une multitude de limites qui ne servent qu’à brimer encore et encore ? Tant qu’elle est avec lui, elle suivra. Tant qu’elle est avec lui, elle survivra. T’as beau être incapable de le dire, Silene, Robin est cette petite étincelle qui te maintient en vie, qui te garde un pied parmi les vivants. T’as beau être incapable de le dire, Silene, tu sais que tu finirais par t’éteindre, sans lui à tes côtés. - Pour rien du tout, je suis prête à le faire. Pour ta simple présence, je suis prête à le faire. Les frissons viennent parcourir son corps, son être tout entier en pleine ébullition lorsque les mains du brun caressent ses jambes, son dos. Le sourire qui ne la quitte plus alors qu’elle s’amuser à glisser, à son tour, ses ongles sous son tee-shirt, contre son torse. - J’veux juste être avec toi. L’aveu fatal qui transparaît sans aucun contrôle, complètement à la merci de ses propres désirs, de ses propres envies. Le baiser qu’elle vient déposer au creux de son cou pour sceller ses mots, pour lui donner une preuve, ultime, qu’elle ne partira pas. Pas ce soir.

(c) calaveras.

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