Brooklyn / follow me to the dark (warston)

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{ follow me to the dark }
crédit/ tumblr ♛  w/ @Nikolaï Warren

L’amour est une force sur laquelle elle a trop souvent compté. Une force qu’elle a dédié à sa famille plutôt que sur ceux qui ont partagé un bout de sa vie. Aucun de ses petits-amis n’a su le contrer, aucun n’a su lui prouver… combien, être deux, c’est tellement mieux. Pour affronter la vie comme pour l’aimer, pour se sentir vivant, et enfin exister. Non, trop souvent, elle a préféré s’en détacher. Nikolaï en est le dernier infortuné… Mais il y a cette alchimie. Invincible, irrésistible. Celle qui continue de l’attirer inexorablement vers lui. Comme un maléfice, c’est ainsi qu’elle le voit, Isabella, l’amour comme le plus beau des vices. Mais aussi le pire. Elle retombe sans pouvoir résister dans ses bras. Fragile, vulnérable. Elle se laisse consumer par le désir et l’envie. Car, enfin, elle se sent en vie. Elle ne s’est jamais sentie, autant, en vie. Chaque baiser, chaque caresse, chaque geste la rend un peu plus à sa merci. Un peu plus désireuse aussi. Le plaisir l’envahit, ultime, infini. Mais, elle ne veut pas seulement ressentir le plaisir, la belle, elle veut le ressentir avec lui. Qu’enfin, ils s’unissent. Enfin, le sentir, au plus profond d’elle. Ancré en elle.

Dans ton corps comme il l’est dans ton cœur,
dans ton corps, comme il l’est dans ton âme.

Enflammée par le plaisir qu’il vient de lui offrir, toujours plus impatiente du désir qui l’anime. Elle lui retire les derniers bouts de tissus qui les séparent pour enfin sortir son corps, entièrement nu, contre le sien. Pour sentir son corps emmêlé au sien. Il ne perd pas de temps pour s’exécuter, Nikolaï, si bien qu’ils forment quelques instants plus tard une seule et même personne. Le plaisir impossible à retenir, il s’échappe des lèvres de la belle sans qu’elle n’essaie de le contenir. Il n’y a pas seulement le désir physique, il y a son corps qui se sent à nouveau vivre. Il y a ce vide qu’il comble enfin de ses assauts, de son corps entier qu’elle sent vibrer contre le sien. Sa peau, sa chaleur, son odeur, tout autant de sensations qui l’envoûtent presque autant que ses coups de reins. Ses opales se ferment, quelques secondes, pour savourer le plaisir qui la submerge. Mais, bien vite, elle ressent le besoin de retrouver ses  prunelles. L’encre noyée dans son bleu, elle voit l’azur devenir bien plus sombre. Comme si elle n’était plus à la surface, tout à coup, comme si elle plongeait dans les abysses les plus profondes de l’océan. Et c’est ce qui se passe, à chaque mouvement, elle s’enfonce un peu plus. Elle se perd un peu plus. Le plaisir devient tellement intense que ses gémissements d’extase deviennent beaucoup trop bruyants. Elle les fait taire quand ses lèvres viennent se plaquer contre les siennes. Baiser torride, baiser sauvage, baiser incontrôlable. Ses mains s’agrippent à son dos, un peu trop violemment, marquant sans le vouloir sa peau. Ses jambes ne sont pas en reste et viennent enlacer la taille de l’homme qu’elle aime, pour le pousser à aller plus vite, plus fort, plus loin encore.

Elle t’aime,
elle t’aime tellement,
elle t’aime si fort.

Noirceur et lumière n’existent plus. Tout ce qui les oppose a disparu. Seul le plaisir subsiste, ce plaisir d’être à nouveau unis. Comme deux parties d’une même entité, les corps sont enfin liés, les âmes enfin emmêlées. Et leurs cœurs, eux, recommencent à battre au même rythme qu’ils l’ont toujours fait. Un rythme effréné, violent, trop chaotique pour être contrôlé. Il n’y a plus rien, en cet instant, qu’elle soit capable de maîtriser. Ses sentiments la submergent d’autant plus, presque brutalement, chaque fois qu’ils se retrouvent si proches. Chaque fois qu’il s’enfonce un peu plus en elle, pour la marquer un peu plus, l’atteindre un peu plus. La faire vivre un peu plus. Elle résiste, Isa, elle résiste autant qu’elle le peut parce qu’elle ne veut pas que ce moment s’arrête. Elle ne veut pas voir cette alchimie disparaître. Elle ne veut pas, encore, le perdre. Mais le plaisir devient trop prenant pour qu’elle puisse résister éternellement. Il finit par avoir raison d’elle au bout de quelques longs instants. Dans un dernier gémissement,  elle arrive au bout de ses limites et sent le plaisir ultime la chavirer. Il la frappe, comme un ouragan, de plein fouet. Tout son corps se relève contre celui de Nikolaï avant de retomber, épuisée. Comblée. Le cœur battant à tout rompre, sa poitrine s’élève et s’abaisse rapidement, alors qu’elle a toujours les bras autour de lui. Les jambes aussi. Les yeux fermés, elle savoure la plénitude retrouvée, et toujours leurs corps liés. – Je veux… rester avec toi… souffle-t-elle, l’esprit encore loin, sur ce nuage comme si elle flottait. Elle se sent encore envoûtée. Mais, c’est vrai, comment pourrait-elle partir, après ce qu’ils viennent de vivre ?