et ma main dans ta gueule, ça fait assez de caractère ? (lizzie) [délai : 22/02]

traits de caractère / écrire ici.

Avec une lenteur calculée, je pénètre dans la maison familiale veillant à refermer délicatement la grande porte en bois derrière moi. Je tiens mes converses à la main, que j'ai préalablement enlevé pour éviter de me faire choper bêtement. Je marche lentement frissonnant à chaque pas sous la fraîcheur du carrelage qui remonte dans mes chaussettes. Mes cheveux blonds encore humides sont attachés en un chignon bordélique, des mèches rebelles me retombe devant les yeux, je les repousse derrière mon oreille avec un sourire volatile. Je traverse le salon plongé dans un silence d'église quand mon frère Jamie me surprend dans mon infiltration de fin de soirée apparaissant à l'angle du couloir. Son regard ne laisse rien présager de bon. Il a l'air déçu et si j'avais été sobre, je me serais surement sentie mal. « Jamie ? Tu ne dors pas ? » Pas un mot, il se contente de me détailler de la tête au pied. Je porte un jeans moulant et déchiré qui ne dissimule rien de la peau tendre de mes jambes. Sous ma veste d'un rouge carmin, je porte un top trop léger pour la saison. Je choisis donc de m'enfoncer dans mon manteau. « Il est tard pourtant. Tu bosses pas demain ? » Je m'attends au pire, à cinq heures du matin, pas sûr que je puisse assumer une discussion à couteaux tirés avec le plus strict de mes frères. « Bon c'est pas que je t'aime pas, mais moi, demain, j'ai entrainement. Bonne nuit. » Tout dans la finesse, je tente de m'éclipser en glissant discrètement sur la gauche entre Jamie et le mur m'apprêtant à grimper les escaliers. « Tiens, tiens, notre sœur adorée ! Alors, c'est à cette heure-ci qu'on rentre ? » Je soupire bruyamment en apercevant mon frère jumeau Dylan qui descend l'escalier en me montrant sa langue. Un vrai gamin, ma parole. Je ne peux m'empêcher de lui montrer fièrement mon majeur en retour. « Tu sais quoi, Dylan ? Va te faire taper ! » Il ne manquait plus que lui, sérieux. Moi, qui voulait cuver en paix, je peux toujours crever avec lui dans les parages. « J'espère que tu as payé ton jean moitié prix, vu la quantité de jean nécessaire pour le fabriquer. » Il n'en faut pas plus pour que mes converses volent à travers l'escalier avec pour cible Dylan. « ESPÈCE DE CONNASSE ! » Sans avoir le temps réagir, il dévale l'escalier et m'attrape par les pieds. Tel un sac de patate, je me retrouve sur son dos. « LÂCHE MOI, BORDEL ! » Mordre, taper, pincer, j'ai tout essayé pour me sortir de ses griffes, rien ne fonctionne. Comme d'habitude, pour éviter qu'on s'entre-tue, Jamie se sent obligé d'intervenir pour calmer le jeu. Il a appris à être l'arbitre entre nous deux, s'efforçant comme il le peut de nous rapprocher. « Mais ma parole, qu'est qui va pas chez vous, bon sang ? Pose la tout suite, putain ! » Une fois sur la terre ferme, Dylan et moi, on se précipite vers l'escalier en se bousculant espérant éviter Jamie, mais c'est mal le connaitre. Il nous a retenu par nos épaules respectifs nous forçant à redescendre les quelques marches franchies. « Hopopo où vous allez comme ça ?! J'ai pas fini ! De plus, Lizzie t'étais où encore pour rentrer aussi tard un jour de semaine ? » Je tente de répliquer une excuse bidon, mais en croisant l'intransigeance de ses traits, je me résigne et court me réfugier dans la cuisine. Bien évidemment, ils m'ont suivi, je n'ai jamais la paix dans cette maison. « Sérieux, les gars, tout le monde sait ici que mon frère préféré est Rory, alors vous en avez fait quoi ? » J'ai essayé de noyer le poison en évoquant Rory, malheureusement, ma diversion n'a pas échappé à l’œil expert de Jamie. Loin d'être dupe, il a tout de suite compris que je cherche juste un moyen d'éviter la conversation. « Désolé de te décevoir, tu vas devoir te débrouiller sans ton frère adorée. » Je referme le frigo à la volée, jus d'orange en main, je regarde Jamie hébétée. Je n'aime vraiment pas comment sonne la phrase. Sans Rory dans les parages, je suis foutu d'avance. « T'étais encore avec ce connard d'Eliot ? » Je lève les yeux au ciel, complètement débité, je n'ai aucune envie d'une bataille à bâtons rompus sur le sujet Eliot. Il a toujours fait mauvaise impression auprès de mes frères. « Putain, Jamie, tu vas pas remettre le tapis avec Eliot, je suis fatiguée. Je n'ai qu'une envie, c'est d'aller me coucher. Maintenant, laisse-moi passer s'il te plait. » Malheureusement, il s'entête à me considérer comme une enfant dépourvue de maturité en me bloquant le passage. Il me fixe d'un air déterminé prêt à me faire cracher le morceau quoi qu'il en soit. « Je pense que tu peux quand même me consacrer cinq minutes. » Pour simple réponse, je m'écarte légèrement en soupirant. Je tente un regard désespéré à Dylan, qu'il a déjà tourné les talons, l'enfoiré. Pour me faire chier, monsieur répond toujours présent, mais quand je lui demande de l'aide, il me laisse moisir comme du vieux fromage. Pourquoi, on m'a refilé le pire jumeau au monde ? Toi là haut faut t'expliquer. Je suis toujours en pleine réflexion avec moi-même quand une voix familière vint briser le silence pesant qui a envahi la cuisine. « Il se passe quoi ? » On se retrouve face à un Rory en pyjama et à moitié endormie. Immédiatement, un sourire qui en dit large s'affiche sur mes lèvres. Je bouscule Jamie pour me ruer sur Rory et me plaquer dans son dos en passant mes bras à son cou. « Rory d'amour, je t'en supplie, fais quelque chose, Jamie devient dingue et Dylan pour changer est un vrai emmerdeur ! » Il ne faut pas grand-chose, pour que Rory vole à mon secours, une pincée d'air malicieux, une autre de vulnérabilité, le tout, en feignant l'innocence et le tour est joué. Il me considère un peu comme le « bébé » de la famille en cédant à tous mes caprices. « Putain, j'y crois pas, Liz, c'est de mieux en mieux ! Laisse Rory tranquille ! » Je tente de capter le regard de Rory le suppliant de mes petits yeux brillants pour qu'il ne m'abandonne pas aux mains cruelles de Jamie. Je suis prête à fondre en larme d'une minute à l'autre s'il le faut. « D'accord, d'accord, arrête de me regarder comme ça ! C'est bon, Jamie, laisse tomber, je gère ! » Perchée à son cou comme une petite fille, ravie d'avoir échappé à Jamie, sans chercher à le cacher, un large sourire envahit mon visage. Jamie secoue la tête consterné par mon comportement puéril. « Tu gères rien du tout, elle te mène par le bout du nez, bordel, Rory, réveille toi ! Oh et puis merde, vous faites tous chier, je vais dormir, c'est mieux ! Juste, Rory, le jour où elle te demande d'enterrer un corps, promets-moi de refuser ! » Je me contente de lui tirer la langue avant d'embrasser Rory à n'en plus finir simplement pour le larguer davantage. « Putain, Rory, je t'aime jusqu'à chez buzz l'éclair, tu sais pas, t'es mon super héros ! » En passant prêt de moi, Jamie ne peut s'empêcher de me donner une légère tape dernière la tête. Je laisse échapper un petit gémissement de plainte. « Tu l'as bien mérité ! » Instinctivement, j'échange un regard complice avec Rory et sans un mot, on saute sur Jamie pour commencer une bataille de chatouilles. « Alors, comme ça, on fait une bataille de chatouilles sans moi ? Famille indigne ! » Sans grande surprise, Dylan nous saute dessus le tout en nous entraînant avec lui dans une belle chute. Honnêtement, on s'est écrasée au sol comme de belles merdes. Évidemment, c'est Jamie qui a prit le plus cher. « Vous m'écrasez ! » Ce qui finit par créer un gros fou rire général. Malgré que Jamie passe sa vie à me faire la morale, que Dylan me lance des piques à répétitions et que Rory terrorise tous mes petits copains. J'échangerais mes frères pour rien au monde. Ils ont beau me faire chier, je les aime tellement, oui, oui, même Dylan, mais vous lui en parler, je vous égorge sur-le-champ.